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Rwanda

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les FAR qui tirent en l’air toute la nuit du 4 au 5 octobre. Le rapport de la MIP écrit à cepropos : « Néanmoins cette mise en scène de la chute imminente de Kigali n’a pas convaincules autorités françaises d’apporter au président Juvénal Habyarimana toute l’aide enarmement et munitions qu’il demandait mais la situation a été jugée suffisamment risquéepour les ressortissants français pour justifier le 4 octobre le déclenchement de l’opérationNoroît » 1 .De toute évidence, il y a un problème dans la présentation officielle de la séquence des faitsayant mené au déclenchement de l’opération Noroît. La mascarade d’attaque semble avoirété déclenchée avec retard 2 . Ces contradictions renforcent l’hypothèse d’une préparation del’intervention militaire française longtemps bien avant l’attaque du FPR au 1 er octobre 1990comme le suggère le fort accroissement de la livraison d’armes françaises au <strong>Rwanda</strong> durantl’année 1989, ainsi que l’arrivée cette même année de militaires français venus préparer ladéfense du pays comme nous allons le voir plus loin.L’opération Noroît a trois objectifs officiellement déclarés: 1) protéger l’ambassade deFrance, 2) assurer la protection des ressortissants français et 3) assurer leur éventuelleévacuation. Cette protection devait s’élargir à tous les Européens, et impliquait le contrôle del’aéroport en cas d’évacuation. Selon l’amiral Lanxade, ces troupes ne devaient en aucun casse mêler des questions de maintien de l’ordre 3 .Officiellement les troupes sont constituées d’un état-major tactique et de deux compagniessoit au total 314 militaires. Elles sont constituées dans un premier temps du 2 ème REP, du 8 èmeRPIMA. Selon Patrick de Saint-Exupéry, ces deux unités issues de la 11 e divisionparachutiste, division de combat, sont spécialisées dans les opérations secrètes 4 . Les autrescontingents impliqués dans l’opération Noroît et les DAMI comme le 1 er RPIMA sontattachés au Commandement des opérations spéciales nouvellement créé, le 24 juin 1992.Le détachement Noroît a surtout pour mission de contrôler le territoire entourant la ville deKigali, à travers des patrouilles et la mise en place de points de contrôle tenus par desmilitaires français sur tous les axes routiers menant à la ville ainsi qu’à l’aéroport. Mais trèsvite cet appui militaire français de sécurisation de la ville de Kigali, de ses alentours et del’aéroport s’avère insuffisant face aux offensives du FPR qui souligne, à chacune d’entreelles, la faiblesse des FAR. Il est demandé aux compagnies Noroît « d’adopter une attitudediscrète » car il s’agit de ne pas créer « le sentiment de notre engagement aux côtés desFAR 5 ».La MIP s’est interrogée sur la raison pour laquelle l’opération Noroît a été dotée d’uncommandement ad hoc au lieu de rester sous les ordres de l’attaché de défense et chef de lamission d’assistance militaire à Kigali. Le 19 octobre 1990, l’état-major des armées a désignéun commandant en la personne du colonel Jean-Claude Thomann relevant directement duchef d’état-major des armées 6 . Interrogé par la MIP, le général Thomann « a reconnu devantla Mission que cette question recoupait à la fois une difficulté de doctrine et un problèmeparticulier lié à cette opération. Il a précisé que sa désignation comme commandant1 MIP, Enquête…, p. 127-128.2 P. de Saint-Exupéry, 2004, p. 242.3 Enquête…, version PDF, p. 128.4 P. de Saint-Exupéry, 2004, p. 244.5 Enquête…, version PDF, p. 132.6 Enquête…, p. 13024

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