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Rwanda

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le conflit, alors que le travail d’observation requérait un minimum de neutralité de la part laFrance.La MOF a séjourné tour à tour au <strong>Rwanda</strong> et en Ouganda du 26 novembre 1991 au 10 mars1992 et a été reçue le 28 novembre 1991 par le Ministre rwandais des Affaires étrangères etde la Coopération ainsi que par celui de la Défense nationale, en présence de l’ambassadeurMartres. S’il n’y a aucune anomalie à ce que des représentants d’un Etat tiennent un discoursdéfendant la politique menée par leur gouvernement, la chose la plus étonnante concerne lapartialité manifestée à cette occasion par l’ambassadeur Martres qui, au lieu de tenir unlangage neutre, a plutôt repris le même ton que celui de chacun des deux responsablesrwandais. Le Ministre Bizimungu relate en ces termes la position de Martres :« Sur cette lancée, l’Ambassadeur de France au <strong>Rwanda</strong> a aussi confirmé à ses compatriotesque le Président MUSEVENI est très malin et qu’il va certainement s’efforcer de montrer àla mission militaire française des traces de son armée sur le sol ugandais pour faire croireque ce sont les Forces Armées <strong>Rwanda</strong>ises qui violent son territoire ou encore montrer lescombattants du FPR en Uganda et faire croire que c’est le sol rwandais qu’ils occupent.Monsieur Georges MARTRES a communiqué au Chef de la mission militaire françaised’observation que l’Ambassadeur de France en Uganda a déjà été voir tous ces scénarios etqu’il est bien informé de la mauvaise foi du FPR et de la complicité de l’Uganda dans leconflit. 1 »La partialité de l’ambassadeur Martres a continué à se manifester par la violation du secretcontenu dans les rapports d’enquête conclus par la MOF au profit du Gouvernementrwandais. Le principe retenu lors de la création de la MOF était que les rapports qu’elledevait rendre étaient réservés dans un premier temps aux autorités françaises. Celles-cidevaient ensuite les analyser, puis s’il y a lieu, convoquer une réunion rassemblant le<strong>Rwanda</strong> et l’Ouganda sous les auspices de la France. C’est dans ce type de réunion que lesrésultats des enquêtes menées par la MOF devaient leur être communiqués, pour contribuerau retour à la paix 2 .Dans le même registre des opérations occultes, les services secrets français ont aidé le régimede Habyarimana dans l’infiltration des membres hutu du FPR pour les convaincre de joindrele camp présidentiel. Ces services ont notamment entrepris une opération de récupération etd’enlèvement en Allemagne d’un opposant hutu bien connu, Shyirambere Jean Barahinyura,qui fut membre du Comité exécutif du FPR et son premier porte-parole en Europe en 1990.L’équipe de spécialistes chargée de cet enlèvement se composait de Pierre-Yves Gilleron,vue de vérifier les auteurs de violation des frontières entre les deux Etats. Le choix des membres de la MOFa été laissé à la discrétion de la France, laquelle a nommé les personnes suivantes : M. Gendreau, exambassadeurde France au Bénin et au Tchad (chef de mission) ; le Colonel Brixy, ancien attaché dedéfense à l’ambassade de France au Burundi de 1987 à 1989 ; les adjudants Joël Fiordière et PhilippeBondy ; le sergent Philippe Marin ainsi que les caporaux Fabien Carrier, Jérôme Soulier et Jean-PaulSoulliaert.5 Voir Lettre n°16.02.C7/AP/EAO, C. Bizimungu, ministre des Affaires étrangères et de la Coopérationinternationale au président de la République rwandaise.6 Op. cit. p.37 Voir Lettre n°16.02.C7/AP/EAO, C. Bizimungu, ministre des Affaires étrangères et de la Coopérationinternationale au président de la République rwandaise.1 Op. cit., p.32 Voir Protocole d’accord relatif aux activités de la M, article 13.42

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