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Rwanda

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s’appesantir sur l’engagement français et ses possibles conséquences, sauf, de temps à autre,dans Libération ou L’Evènement du Jeudi. Dans l’ensemble donc, il reste l’impression quesur ce point précis, la presse nationale est restée quelque peu discrète. Le quotidien Le Mondea été en particulier considéré comme défendant les thèses officielles.L’autre pays a avoir porté un intérêt important à la situation au <strong>Rwanda</strong> était naturellement laBelgique. Les journaux belges se sont très tôt distanciés vis-à-vis du régime de Habyarimanaen particulier, et de l’intervention militaire française en général. Si au tout début de la guerreles titres des grands quotidiens bruxellois portaient sur des sujets à peu près proches de ceuxque l’on pouvait trouver dans les journaux français – « Les Tutsi veulent rentrer au pays partous les moyens » 1 ; « L’arrivée des paras belges et français rassure Kigali » 2 ; « La tensionest en baisse au <strong>Rwanda</strong> » 3 –, le traitement de l’information conservait un certain équilibreen présentant les différents points de vue en présence : celui du FPR, de ses représentants ousympathisants ; celui du gouvernement rwandais et de ses partisans ; celui enfin despuissances étrangères qui sont intervenues en faveur du régime du président Habyarimana.Très tôt aussi, les journaux et l’opinion publique belges commencèrent à se poser desérieuses questions sur le sens de l’implication des puissances étrangères dans le conflitrwandais, provoquant un changement radical de politique de la Belgique envers le régime duprésident Habyarimana 4 .D’autres organes de la presse internationale ont formulé des critiques très sévères envers laFrance.« Les hélicoptères font tout simplement rase-mottes au-dessus des bananiers et débarquentles patrouilles de jeunes gens au crâne rasé et en tenue de camouflage, en plein jour, presquecomme si c’était leur droit. Dans le jeu politique complexe en Afrique de l’Est, la France aen privé longtemps rendu responsable l’Ouganda, où le FPR était avant de lancer sacampagne en 1990, en reprochant à Entebbe de ne pas avoir retenu les rebelles. Parextension, la France accuse la Grande-Bretagne de ne pas avoir fait pression sur l’Ougandaen ce sens. Les décideurs français ne semblent pas avoir compris que les règles ont changé etque les anciennes sphères d’influence ne sont plus ce qu’elles étaient. » 5Critiques émises par différents groupes ou personnalitésLes mises en garde et les protestations de différents groupes et individus ont été fortnombreuses : rencontres personnelles avec des élus de la nation (députés, sénateurs), lettresouvertes ou confidentielles aux hommes politiques, dont le président de la République et sonépouse. Ces réactions critiques se sont cristallisées au mois de février 1993. Face à larépétitions de massacres de civils tutsi, une commission d’enquête internationale, mandatéenotamment par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) basée à Paris,s’est rendue au <strong>Rwanda</strong> entre novembre 1992 et janvier 1993. Au lendemain de son départ,de nouveaux massacres de grande ampleur sont commis dans le nord du pays. Le 8 février, leFPR lance une offensive généralisée qui enfonce les défenses des FAR. Quelques jours plustard, la France envoie deux compagnies contrer le FPR.1 Le Soir du 5 octobre 1990.2 Ibid.3 Le Soir du 6-7 octobre 1990.4 « Quand quitter le <strong>Rwanda</strong> ? Le gouvernement se tait. », Le Soir du 12 1990 ; « <strong>Rwanda</strong> : espoirsincertains au terme de la mission belge », Le Soir du 18 octobre 1990.5 Courrier international du 30 juin au 6 juillet (N° 191).34

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