Mali – P<strong>la</strong>ns d’Actions Prioritaires (PAP) <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Gestion</strong> Durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche etAquaculture (2011-2015)• Fédération Nationale <strong>de</strong>s Groupements interprofessionnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pisciculture auMali (FENAGIPPM).• Association <strong>de</strong>s Pêcheurs du Haut Niger (APHN).• Association <strong>de</strong>s Pisciculteurs et Aquaculteurs du Mali (APAM).• Fédération Malienne <strong>de</strong>s Groupements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Filière Poisson (FMGFP).• Fédération <strong>de</strong>s Pêcheurs, Pisciculteurs et Exploitants <strong>de</strong>s Produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche au Mali (FPEP-MA-NANAN).Les pêcheurs professionnelsLes groupes sociaux opérants <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pêche sont <strong>les</strong> suivants. Bozos, Somonos, Rimaibés, Bambara,Marka et Songhaï.Il existe trois gran<strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> pêcheurs : <strong>les</strong> pêcheurs professionnels migrants, <strong>les</strong> pêcheursprofessionnels sé<strong>de</strong>ntaires et <strong>les</strong> agriculteurs - pêcheurs. Ces groupes se distinguent, en fonction du tempsconsacré à <strong>la</strong> pêche, <strong>de</strong> <strong>la</strong> panoplie <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> pêche (capital investi), et du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>scommunautés concernées.Il s’agit <strong>de</strong>s :- pêcheurs professionnels migrants (essentiellement Bozo), qui engagent l'essentiel <strong>de</strong> leur force <strong>de</strong>travail <strong>dans</strong> <strong>la</strong> pêche pour rentabiliser au mieux leurs investissements.- pêcheurs professionnels sé<strong>de</strong>ntaires (Bozo et Somono), pour qui <strong>la</strong> pêche représente une activitééconomique à part entière, mais qui pratiquent d’autres activités (petit commerce, agriculture,élevage, etc.) ;- agriculteurs pêcheurs ou agro - pêcheurs (Rimaïbé, Bambara, Marka, Songhaï et autres ethnies),pour qui l'agriculture est <strong>la</strong> principale activité et <strong>la</strong> pêche secondaire, <strong>les</strong> captures sontessentiellement <strong>de</strong>stinées à l’autoconsommation mais aussi à <strong>la</strong> vente lorsque <strong>les</strong> captures sontimportantes.Le nombre <strong>de</strong> pêcheurs inscrits et recensés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> associations <strong>de</strong> pêcheurs est d’environ 40 000 surl’ensemble du territoire. Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> 3 personnes actives au tour d’un pêcheur professionnel, le chiffreatteint 120 000 pêcheurs. A ce<strong>la</strong>, il faut ajouter <strong>les</strong> pêcheurs étrangers nigériens et nigérians dont certainsse sont établis au Mali. Leur nombre reste indéterminé. Malgré le niveau <strong>de</strong> technicité élevée <strong>de</strong>s pêcheurs,ils sont confrontés aux contraintes suivantes. Le nomadisme, l’en<strong>de</strong>ttement chronique et l’accès difficile aucrédit, l’accès difficile aux services sociaux <strong>de</strong> base (santé, éducation, etc.) et l’approvisionnement enéquipement <strong>de</strong> pêche, l’insuffisance <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> conservation, le taux d’analphabétisme élevé,l’insuffisance <strong>de</strong>s organisations défendant <strong>la</strong> cause <strong>de</strong>s pêcheurs et l’insuffisance <strong>de</strong> l’encadrement(Source : Dolo, M., Sako, M. A., Diarra, S.. FAO, 2005).Les aquaculteursLes aquaculteurs maliens font principalement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pisciculture. Cette activité est exercée exclusivement par<strong>de</strong>s hommes qui sont regroupés en associations ou en comités vil<strong>la</strong>geois ou qui évoluent individuellement.Ces personnes et comités/associations sont propriétaires <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions piscico<strong>les</strong> et possè<strong>de</strong>nt uneexpérience en matière <strong>de</strong> pisciculture. Ils pratiquent <strong>la</strong> pisciculture et d’autres activités comme l’agriculture,l’élevage, <strong>la</strong> pêche, le petit commerce, etc.Les transformatricesLa transformation du poisson est essentiellement assurée par <strong>les</strong> femmes. Généralement femmes <strong>de</strong>pêcheurs, el<strong>les</strong> travaillent individuellement ou regroupées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> transformatrices. Lestechniques traditionnel<strong>les</strong> <strong>de</strong> fumage et <strong>de</strong> séchage sont parfaitement maîtrisées par <strong>les</strong> femmes,transformatrices <strong>de</strong> poissons. El<strong>les</strong> sont propriétaires <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> transformation et tirent l’essentiel<strong>de</strong> leurs revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation du poisson.Ce projet est financé par l’Union européenne Un projet mis en œuvre par pg. 20
Mali – P<strong>la</strong>ns d’Actions Prioritaires (PAP) <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Gestion</strong> Durable <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche etAquaculture (2011-2015)Les mareyeuses et commerçants/tes <strong>de</strong> poissons transformésLa commercialisation du poisson frais est essentiellement assurée par <strong>les</strong> femmes (femmes <strong>de</strong> pêcheurs etautres). Ce groupe est constitué <strong>de</strong> grossistes, <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-grossistes et <strong>de</strong> détail<strong>la</strong>ntes. Tout comme <strong>les</strong>commerçants <strong>de</strong> filets, <strong>les</strong> mareyeuses se situent en amont et en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière pêche. Les mareyeusesgrossistes assurent <strong>la</strong> collecte du poisson frais au niveau <strong>de</strong>s campements, achètent du poisson frais auxgrossistes installés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> centres <strong>de</strong> commercialisation et approvisionnement <strong>les</strong> <strong>de</strong>mi-grossistes etdétail<strong>la</strong>nts qui à leur tour ravitaillent <strong>les</strong> marchés.Les fabricants <strong>de</strong> piroguesLes fabricants <strong>de</strong> pirogues constituent un groupe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> communautés <strong>de</strong> pêche fournisseurs <strong>de</strong> services.En effet, le bois est apporté par le pêcheur et le fabricant s’occupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication et <strong>de</strong> l’entretien <strong>de</strong>sembarcations <strong>de</strong> pêche et <strong>de</strong> transport (pirogue et pinasse). Les pirogues <strong>de</strong> pêche sont en p<strong>la</strong>nchesclouées. Les p<strong>la</strong>nches proviennent du bois <strong>de</strong> caïllecédrat (Kaya senegalensis). Les pirogues <strong>de</strong> pêche sontrarement motorisées, compte tenu <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> pêche. La motorisation est essentiellement utiliséepour le cabotage. Dans ce groupe, <strong>la</strong> principale contrainte est l’approvisionnement en bois.Les Commerçants d’engins <strong>de</strong> pêcheLe commerce d’engins <strong>de</strong> pêche est exclusivement entre <strong>les</strong> mains <strong>de</strong>s hommes qui se situent en amont eten aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière pêche. Les commerçants d’engins <strong>de</strong> pêche ven<strong>de</strong>nt <strong>les</strong> filets, <strong>les</strong> pirogues, <strong>les</strong>hameçons et autres qui constituent <strong>la</strong> principale source d’investissement <strong>de</strong>s pêcheurs (dépenses). Le <strong>pays</strong>ne dispose d’aucune unité <strong>de</strong> fabrique d’engins <strong>de</strong> pêche. Les commerçants restent tributaires <strong>de</strong> <strong>la</strong>fluctuation <strong>de</strong>s prix mondiaux.1.3.3 Moyens <strong>de</strong> production et techniques <strong>de</strong> pêche et d’aquacultureL’insuffisance <strong>de</strong>s infrastructures d’accueil mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> débarquement, <strong>de</strong> conditionnement, <strong>de</strong>conservation et <strong>de</strong> stockage, entraîne <strong>de</strong> nombreuses pertes après capture (physiques 4% et pertes <strong>de</strong>qualité 17% pour le poisson frais) (Direction National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche, 2010).Moyens <strong>de</strong> production et techniques <strong>de</strong> pêches.Au Mali, <strong>la</strong> pêche, qui est <strong>de</strong> type continental est pratiquée sur <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong>s cours et p<strong>la</strong>n d’eau duPays, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> bassins du Niger, du fleuve Sénégal, sur une superficie estimée à 739.500 km2 (FAO, 2009).Les principa<strong>les</strong> zones <strong>de</strong> pêche son situées <strong>dans</strong> le <strong>de</strong>lta central du Niger (80% <strong>de</strong> <strong>la</strong> production totale et <strong>les</strong><strong>la</strong>cs <strong>de</strong> barrage <strong>de</strong> Sélingué et <strong>de</strong> Manantali (FAO, 2006).L'organisation générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière pêche sur tous <strong>les</strong> p<strong>la</strong>ns d’eau s'inspire <strong>la</strong>rgement <strong>de</strong> <strong>la</strong> culturehalieutique du Delta Central du Niger.Les pêcheurs utilisent une gran<strong>de</strong> panoplie d'engins et <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> capture adaptés à chaque type <strong>de</strong>situation. Dans le Delta Central du Niger, il existe en fait une re<strong>la</strong>tion étroite entre <strong>les</strong> biotopes exploités(cours d'eau, p<strong>la</strong>ines inondées, mares temporaires, etc.), <strong>la</strong> saison hydrologique (crue, hautes eaux, décrue,étiage), <strong>les</strong> espèces visées et <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> pêche mis en œuvre.Sur <strong>les</strong> <strong>la</strong>cs <strong>de</strong> barrage, <strong>les</strong> engins utilisés sont moins diversifiés, <strong>les</strong> pêcheurs ayant progressivementadopté ceux qui se sont révélés <strong>les</strong> plus adaptés aux pêcheries <strong>la</strong>custres (plus gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, présence<strong>de</strong> souches immergées, faible courant). De nouvel<strong>les</strong> techniques <strong>de</strong> pêche ont par ailleurs été développéestel<strong>les</strong> que cel<strong>les</strong> du filet golfe et du filet à clochette, tandis que d'autres techniques ont été modifiées(exemple. <strong>les</strong> nasses « durankoro » utilisées comme <strong>de</strong>s casiers appâtés pour pêcher en eau profon<strong>de</strong>).Moyen <strong>de</strong> production et techniques d’aquaculture.Le Mali représente un cas spécifique <strong>dans</strong> le développement <strong>de</strong> l’aquaculture en Afrique sous saharienneavec un réseau hydrographique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 500 km, d’eau <strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 25 à 30°Cen moyenne annuelle.Ce projet est financé par l’Union européenne Un projet mis en œuvre par pg. 21