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Compte-rendu - ANRT

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Repères sur l’innovation au Japon<strong>ANRT</strong> – 19 septembre 2002Repères géopolitiques, économiques et culturelsGuy FAUREChargé de recherche, CNRS, Institut d’Asie OrientaleIl est toujours difficile de présenter le Japon : les perceptions qu’on a de ce pays sonttoujours en décalage avec la réalité. Aujourd’hui, il est généralement perçu commetraversant une crise, et ce depuis une décennie. Et en effet, les années 1990 sontsouvent qualifiées au Japon de « décennie perdue ». Elle n’a pourtant pas été perduepour tous, et surtout pas pour les Japonais eux-mêmes.Le Japon est-il vraiment en panne actuellement ? Incontestablement, il traverse une crisestructurelle durable, issue du cocktail empoisonné de la crise financière et de laglobalisation, mais surtout du glissement très lent de la société industrielle traditionnellevers une société de la connaissance.Pour autant, le Japon a-t-il été inhibé par ces difficultés ? Une chose est claire, pendantles années 1990, l’écart entre l’économie américaine et l’économie japonaise s’estcreusé. Alors que le Japon rêvait de concurrencer les États-Unis dans les années 1980,il a perdu cet espoir au cours de la décennie suivante. Le Japon reste, malgré cela, ladeuxième puissance économique du monde.Si le Japon a été peu performant sur le plan financier et industriel, la crise n’a pas eu derépercussions sur le niveau de l’investissement dans la recherche scientifique ettechnologique. En effet, durant cette période de crise, à aucun moment les Japonaisn’ont ralenti leur effort d’investissement dans la recherche publique. En outre, larecherche privée - plus dépendante de la bonne santé économique du pays - a bénéficiédu soutien compensatoire de la politique scientifique de l’État nippon. Ainsi, pendantcette décennie, la politique de recherche scientifique du Japon s’est consolidée. La partdu PIB consacrée par ce pays à la recherche reste la plus forte au monde. Et lesJaponais gardent l’espoir de devenir le leader mondial sur le plan scientifique ettechnique.Par ailleurs, un glissement de la politique industrielle vers la politique scientifique ettechnique s’est opéré. L’actuel ministère de l’Industrie, le METI, intervient de manièrecroissante en amont sur ces questions stratégiques.Les médias ont suffisamment parlé des aspects négatifs de la crise. Je voudrais plutôtinsister sur ses conséquences positives pour le pays. Tout d’abord, les Japonais ontperdu l’arrogance qui les caractérisait au début des années 1990, quand rien ne semblaitpouvoir les arrêter. D’ailleurs, au début de la décennie, l’alliance de Renault et deNissan aurait paru impossible. Mais les Japonais ont changé. Si, il y a dix ans, ilsn’étaient pas du tout favorables à des partenariats, ils se sont massivement orientésaujourd’hui vers une géopolitique du partage de l’information. Le Japon a ainsicommencé à comprendre qu’il fallait s’ouvrir aux coopérations et aux partenariatsscientifiques et technologiques. Ces mutations se sont opérées de manière lente, certes,mais régulière.La révolution des mentalités est donc l’un des effets les plus positifs de cette crise. LesJaponais ont fait leur autocritique de manière particulièrement constructive. Autre

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