Guide d’interventionAUTRES RESSOURCES D’AIDE MATÉRIELLEOrganisme Adresse Téléphone Télécopieur100
La violence familiale11 La violence familialeLa famille est un terrain propice à l’abus physique et psychologique car des relations de pouvoiret de dépendance affective peuvent s’y développer. Les famil<strong>les</strong> <strong>immigrantes</strong> n’échappentmalheureusement pas à cette réalité et il arrive que <strong>les</strong> situations de stress occasionnées parl’immigration, <strong>les</strong> changements de rô<strong>les</strong> dans la famille ou le non-emploi deviennent desfacteurs de risque de violence dans la famille. La violence familiale peut se manifester envers <strong>les</strong>femmes, <strong>les</strong> enfants et <strong>les</strong> aînés, entre frères et sœurs et aussi, mais plus rarement, envers <strong>les</strong>hommes.11.1 La violence conjugaleComme le terme l’indique, la violence conjugale se manifeste entre conjoints, qu’ils soientmariés ou conjoints de fait. Dans 90 % à 95 % des cas, il s’agit de violence de l’homme enversla femme 7 . Selon une étude faite à partir des admissions dans <strong>les</strong> maisons d’hébergement, au<strong>Québec</strong>, comme dans le reste <strong>du</strong> Canada, une femme sur sept est victime de violenceconjugale 8 . Cette proportion est également mentionnée par <strong>les</strong> expertes et experts consultés au<strong>Québec</strong> dans le cadre de la commission Rochon 9 . Par ailleurs, Statistique Canada rapporte quecent Canadiennes en moyenne sont assassinées par leur conjoint chaque année 10 . Cesstatistiques alarmantes sur la violence conjugale ont amené le gouvernement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> àadopter, en décembre 1995, une politique d’intervention en matière de violence conjugale,politique de tolérance zéro qui s’appuie sur <strong>les</strong> valeurs fondamenta<strong>les</strong> d’égalité des hommes etdes femmes et sur le respect des droits de la personne 11 . Tous <strong>les</strong> ministères sont invités àmettre en œuvre des programmes visant à prévenir, dépister et orienter <strong>les</strong> cas de violenceconjugale. Le ministère des Relations avec <strong>les</strong> citoyens et de l’Immigration, pour sa part, a missur pied, en collaboration avec le Centre des femmes de Montréal, un programme qui vise àinformer et à sensibiliser à la fois le personnel de la Direction régionale de Montréal (personnelenseignant, agents et agentes d’immigration, conseillers et conseillères en emploi, personnel desoutien administratif, etc.) et <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> arrivantes et nouveaux arrivants inscrits aux cours defrançais dans <strong>les</strong> cofis de Montréal. La violence conjugale est un problème d’ordre social quiconcerne tout le monde et qui touche toutes <strong>les</strong> classes de la société, dans toutes <strong>les</strong> cultures etdans tous <strong>les</strong> groupes d’âge. C’est un problème qui prend sa source dans l’intégration desstéréotypes sexuels (rôle limité des femmes sur <strong>les</strong> plans familial, social et économique) et dansla tolérance de la société à l’égard des comportements violents (la violence est souventvalorisée chez <strong>les</strong> hommes dans <strong>les</strong> sports, <strong>les</strong> jeux, la guerre, etc.). Les facteurs qui serventsouvent d’excuse aux agresseurs, tels que l’alcoolisme, la toxicomanie, la dépression, <strong>les</strong>7. R.P. DOBASH et autres. « The myth of sexual symmetry in marital violence », Social Problems, vol. 39, n o 1, 1992, cité dansG. LAROUCHE, Aux formatrices en intervention auprès des femmes violentées, Montréal, Wilson & Lafleur ltée, 1993, p. 78.8. CONSEIL CONSULTATIF CANADIEN SUR LA SITUATION DE LA FEMME. La violence faite aux femmes par <strong>les</strong> hommes : labrutalité de l’inégalité, Mémoire, Ottawa, 1992, cité dans CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME, Pour que cesse l’inacceptable :avis sur la violence faite au femmes, <strong>Québec</strong>, Publications <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, 1993, p. 6.9. COMMISSION ROCHON. Commission d’enquête sur <strong>les</strong> services de santé et <strong>les</strong> services sociaux, 1987, cité dans CONSEIL DUSTATUT DE LA FEMME, La violence conjugale au <strong>Québec</strong> : un sombre tableau, <strong>Québec</strong>, Publications <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, 1994, p. 31.10. STATISTIQUE CANADA. Juristat, 1990, cité dans GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Politique d’intervention en matière deviolence conjugale, 1995, p. 24.11. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Politique d’intervention en matière de violence conjugale, <strong>Québec</strong>, Les Publications <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>,1995, p. 32-33.101