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Bilan narratif DGCD - cadtm

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sur un audit de la dette philippine. Mario Aguja est l’un des initiateurs de cette résolution. Durant sonexposé, il a insisté sur le besoin de bénéficier de l’appui constant d’ONG spécialisées et de mouvementssociaux. En effet, si les parlementaires en matière d’audit ont l’avantage d’avoir un accès relativementfacile à tous les documents pertinents, un audit n’aurait pas l’efficacité et la portée voulues sans le relaiset la constante présence de mouvements sociaux aux côtés des parlementaires. Les mouvementscitoyens permettent de conscientiser et d’alerter les populations sur ce thème.Le Brésil est un autre exemple, plutôt positif, en ce qui concerne la complémentarité entre les deuxacteurs mentionnés. La députée Claire da Flora Martins a brièvement évoqué, lors de sa présentation, laconstitution d’un audit citoyen de la dette. Ce mouvement a permis d’analyser la situation d’endettementdu Brésil de 1974 à 2001. Malgré un résultat mitigé, cela a débouché en 2003 sur la création d’un Frontparlementaire social d’accompagnement de la dette publique, du système financier et de la politique destaux. Le but, tel qu’exposé par la députée, est de dégager une «masse critique» au Parlement sur la dettebrésilienne.Profitant de cette action, une association d’avocats a déposé une requête devant un tribunal brésilienpour que le dispositif contenu dans la constitution de 1988 et qui prévoit un audit de la dette, soit activé.Le Front parlementaire s’est nourri de cette initiative pour renforcer son action. Cependant, la députéeClaire a déploré l’absence actuelle de mobilisation de la société civile. Cette dernière manifeste un certaindégoût de la classe politique, suite aux récentes accusations de corruption de membres du gouvernementLula. Les mouvements sociaux sont ainsi peu enclins à faire confiance à tout ce qui incarne le politiqueinstitutionnel.Ce manque de soutien peut faire échouer la mobilisation des parlementaires. Pour cette raison, ladéputée Claire a précisé que la mobilisation du peuple ne pourrait passer que par la construction d’unnouveau modèle politique et économique. Tout gouvernement progressiste doit donc faire preuve de savolonté à cet égard et démontrer que de nouvelles valeurs, de nouvelles pratiques sont possibles.Benjamin Castello a quant à lui relaté le cas de son pays. L’Angola semble être résolu à mener un auditde sa dette, et ce suite à l’action de Jubilee 2000 Angola, qui depuis plus de 3 ans travaille auprès desparlementaires pour mener à terme cette activité. Les parlementaires ont ainsi reconnu l’expertise decette organisation. Il a aussi souligné la nécessité d’associer les populations, notamment par descampagnes de presse et par la diffusion régulière d’informations sur la dette et donc sur l’audit.Le député Boubacar Touré du Mali a pour sa part annoncé la création d’une commission spécialisée surle suivi de l’endettement pour la pratique d’audits et de contrôle gouvernemental. Le but est de rendrepossible une utilisation judicieuse de la dette et de la démocratiser, rendant l’intervention de la populationmalienne dans ce domaine primordiale.Pour une coalition mouvements sociaux-parlementaires?Les interactions entre les parlementaires et les mouvements sociaux sont donc indispensables. Lacréation d’une coalition mondiale entre des parlementaires de tous pays et les mouvements sociauxconcernés a d’ailleurs été suggérée au cours de ce débat. Mario Aguja a rappelé que les élémentsindispensables à la réalisation d’un audit sont: un puissant mouvement social, des institutionsdémocratiques, la liberté de la pressePour un contrôle parlementaire sur les IFIA côté des débats ciblés sur les politiques menées par les gouvernements nationaux en termes de detteet de développement, il est évidemment crucial de contrôler ce que disent et font ceux-ci au sein desinstitutions financières internationales (IFI). En effet, des glissements peuvent s’opérer entre les dettesbilatérales (d’Etat à Etat) et les dettes multilatérales (dues au FMI et à la Banque mondiale où, rappelonsle,ce sont des représentants nommés par des Etats qui agissent). Des Etats ont pu ainsi donner l’illusionde leur générosité en allégeant des parties de leur dette bilatérale au moment même où ils renforçaientleurs exigences de remboursement et de domination au sein des IFI. C’est pourquoi, au niveauparlementaire belge, la Commission «Mondialisation» s’est donné comme objectif, parallèlement aux120

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