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“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

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“ <strong>Les</strong> <strong>souvenirs</strong> d’un gruyérien ” <strong>par</strong> <strong>Joseph</strong> <strong>Jaquet</strong>, d’Estavannens, volume I, 1822-1871 Page 65On raconte de M. Genoud-Repond des propos analogues. Quand à MM. Remy et Perrier, on a dit qu'ils n'avaient pas varié.D'autres faits, non moins significatifs, eurent lieu; mais ceux qui précèdent suffisent pour faire connaître la vérité.2 mai 1853. Protestations adressée au conseil d’EtatDès le lendemain, 2 mai, le Dr Ernest Castella, et celui qui écrit ces pages, adressèrent au conseil d'Etat la protestationsuivante, qui, Il peine est-il besoin de le dire, fut écartée:“ <strong>Les</strong> soussignés, tant en leur nom qu'en celui de nombreux citoyens, viennent protester contre l'élection d'hier, 1 er mai, etcela <strong>par</strong> le motif que, malgré les interpellations <strong>d'un</strong>e majorité évidente, le bureau a refusé de procéder à la supputation desvotes, ainsi que le veut la loi lorsqu'il y a doute sur la majorité. Or, il y avait doute, aux yeux du bureau lui-même, attenduqu'il a procédé à deux votations. De plus, le seul membre du bureau ap<strong>par</strong>tenant à l'opposition, que nous estimons avoir étéla majorité, a fait insérer une protestation au protocole. ”3 mai 1853. Plainte au conseil fédéralMais, jugeant inutile un recours plus détaillé aux autorités cantonales, des citoyens de la Gruyère adressèrent bientôt aprèsdeux plaintes au conseil fédéral. Trois d'entre eux, Jean-Jacques Jerlyr de Pont-la-Ville, Pierre Bu<strong>ch</strong>s, de Marsens, etl’auteur de ces mémoires, se rendirent à Berne le 3 mai, et furent. Reçus le 4 <strong>par</strong> le président de la Confédération, M. Frei-Hérosé, d’Argovie. Voici la relation de l'audience que nous donna ce magistrat : M. Frei, homme de petite taille, <strong>d'un</strong>econstitution grêle, n’avait pas une physionomie sympathique. Il nous accueillit froidement ; mais il nous permit néanmoins delui exposer tous les détails que nous crûmes utile de lui donner sur les événements qui avaient eu lieu à Bulle. Il ne nousdissimula pas ses sympathies pour le gouvernement de Fribourg, et <strong>par</strong>ut peu impressionnés des scènes de terreur et desang qui avaient signalé l’élection du 1er mai. Il nous invita à adresser au conseil fédéral une relation exacte de ces faits etun exposé de nos griefs. Nous <strong>par</strong>tîmes de Berne salis grand espoir dans le succès de nos démar<strong>ch</strong>es.Nous ne tardâmes pas à envoyer au conseil fédéral les renseignements demandés. Le mémoire adressé à cette autorité futrédigé <strong>par</strong> M. Charles de Riaz, qui prit à cet effet toutes les informations nécessaires. Je me mis aussi en quête des faits,dont je connaissais une bonne <strong>par</strong>tie comme témoin oculaire. Le mémoire que je ne reproduis pas, pour éviter desrépétitions, concluait :1° A ce que l'élection fut annulée, comme la demande en avait été faite à l'autorité fribourgeoise ;2° A ce qu'une nouvelle élection eût lieu, ou avec le droit de s'y présenter en armes pour se défendre contre de perfidesagressions, ou sous la protection de délégués de l'autorité fédérale, si on ne pouvait pas obtenir des élections <strong>par</strong>commune; ce qui serait à la fois plus sûr, plus économique et plus démocratique ;4° Que l'alternative de l'une de ces mesures fut prise pour l'élection pro<strong>ch</strong>aine <strong>d'un</strong> conseiller national, et pour toutes lesélections suivantes, faute de quoi la Gruyère déclarait être dans l’impossibilité d'exercer ses droits politiques ;4° Que justice fut faite des atrocités commises;5° Que la Confédération voulut bien reconnaître enfin la nécessité de mettre un terme à cet état de <strong>ch</strong>oses intolérable, etauquel il ne pouvait être remédié que <strong>par</strong> le <strong>ch</strong>angement du personnel des autorités. ”Plus de 15OO électeurs signèrent une pétition à l'appui de ces conclusions. Le mémoire fut accompagné <strong>d'un</strong> état desblessés avec sabre ou baïonnette, ainsi que <strong>d'un</strong> état des électeurs de <strong>ch</strong>aque commune du cercle électoral, et de ceux quiavaient voté pour le candidat des conservateurs.J'ai conservé la note des électeurs de la commune d'Estavanens, dont voici le résumé:Electeurs inscrits 57Avaient voté contre le candidat gouvernemental 52Avait voté pour 1S'étaient abstenus 4Je n'entreprendrai pas de réfuter ici les fausses assertions et les sophismes contenus dans le contre-mémoire adressé auconseil fédéral <strong>par</strong> le conseil d'Etat de Fribourg. L'exposé véridique que je viens de faite les réfute suffisamment. Je meborne à dire que le contre-mémoire du conseil d'Etat est, en général, exactement l'opposé de la vérité. On a eu recours auxsophismes même dans les enquêtes de la préfecture, d'après lesquelles j'aurais reconnu que la demande de compter lesvoix n'avait été faite qu’après la proclamation de l'élu et la clôture des opérations. Le fait est vrai, en ce qui concerne ladémar<strong>ch</strong>e à laquelle j’ai pris <strong>par</strong>t auprès des membres du bureau; mais il est faux en ce qui concerne les réclamations

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