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“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

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“ <strong>Les</strong> <strong>souvenirs</strong> d’un gruyérien ” <strong>par</strong> <strong>Joseph</strong> <strong>Jaquet</strong>, d’Estavannens, volume I, 1822-1871 Page 81convenable. Le cordial accueil que je reçus à Evian, des sœurs et de Mlle Gremaud, me remit bientôt de l'impression desdésagréables instants que je venais de passer.Ayant subi mon examen de notaire, étant en état de subir à bref délai celui d'avocat, et pouvant ainsi offrir une positionconvenable à mon épouse, je ne crus pas en 1856, devoir différer plus longtemps un mariage arrêté depuis quelques annéesDéjà. Je fis <strong>par</strong>t de mon intention à Mlle Gremaud, et notre mariage fut fixé au 10 septembre. Elle appro<strong>ch</strong>ait de sa 27 èmeannée; j'avais, depuis le 14 août, accompli ma 34me.10 septembre 1856. Mon mariageLe 10 septembre, <strong>par</strong> un temps calme et serein, M. Perroud, curé d’E<strong>ch</strong>arlens, bénit notre union dans l'église <strong>par</strong>oissiale deRiaz. Une vingtaine de personnes, <strong>par</strong>entes ou amies, assistaient à la cérémonie, qui fut suivie <strong>d'un</strong> repas somptueux, quenous offrirent M. et Mmes Charles. <strong>Les</strong> jeunes gens de Riaz, au sortir église, nous adressèrent leurs félicitations,accompagnées des vins d'honneur d'usage. Me conformant aussi à l'usage, je fis un don de 50 francs, et <strong>ch</strong>acun des invitésmit sa pièce sur le plat. A cette occasion, pour ne pas déroger à un usage traditionnel, je fis un don de 150 fr. à la jeunessed'E<strong>ch</strong>arlens, et pour satisfaire aussi mes combourgeois, un don de 40 francs à celle d’Estavanens, J'ajoute que le conseilcommunal de ce lieu fixa à un <strong>ch</strong>iffre, qui me <strong>par</strong>ut élevé, suivant ma fortune, la finance du mariage que la loi de l'époqueimposait en faveur du fonds d'école et du fonds des pauvres, à celui qui contractait mariage.Le voyage de noces à ParisVers la fin du banquet, nous quittâmes, mon épouse et moi, nos gracieux convives, comblés de souhaits et de témoignagesd’affection. Une voiture nous attendait pour commencer le voyage dit de noces, toujours attrayant pour l'épouse, sans êtredésagréable à l'époux. Paris en était le but principal, et l'itinéraire devait s'effectuer <strong>par</strong> Berne, Bâle, Strasbourg, etc. Nousarrivâmes à Berne dans la soirée. Le lendemain matin, nous fîmes la réflexion que nous étions <strong>par</strong>tis sans passeport, et que,pour prévenir toutes difficultés avec la police française, il était prudent de nous en procurer un avant d'aller plus loin. Grâce àl'obligeante intervention de deux amis, M. de Tavel, alors secrétaire d’un des dé<strong>par</strong>tements du conseiller d'Etat, et M. Simon,avocat, l’autorité bernoise nous délivra du souci que l'oubli de cette pièce nous avait un instant causé.Cette circonstance me rappelle les aimables qualités de M. Simon, mort peu de temps après, à la fleur de l'âge et au débutd’une carrière qui aurait été aussi honorable pour lui qu'utile à concitoyens. M. Simon, plein de cœur et de talents, était un deces hommes dévoués qui, à cette époque, luttaient avec zèle contre le radicalisme dans le canton de Berne, ets'intéressaient vivement au sort malheureux du canton de Fribourg. Ces hommes, animés <strong>d'un</strong> véritable sentiment de justiceet <strong>d'un</strong> généreux dévouement, compromettaient alors leur popularité dans leur propre canton pour défendre un peupleopprimé et rebuté <strong>par</strong> la majeure <strong>par</strong>tie de ses concitoyens en Suisse.Après avoir versé une larme et consigné un souvenir à un ami qui, cinq ou six ans au<strong>par</strong>avant, à mon retour de l'université,avait eu l'obligeance de faire à pied avec moi, un long trajet pour me servir de guide à travers les sentiers difficiles duGuggisberg, je reviens au riant voyage que j'ai ici un instant interrompu.De Berne, nous allâmes à Bâle, ville qui, malgré son importance, n'offre qu'un intérêt médiocre. Le troisième jour, nousarrivâmes à Strasbourg et y passâmes l'après-midi. Nous vîmes avec beaucoup d'intérêt la cathédrale et la curieuse horlogequi s'y trouve, le monument du maré<strong>ch</strong>al de Saxe, belle statue équestre, élevée dans l'un des principaux templesprotestants, les fortifications, etc.Le quatrième jour, nous pûmes admirer les ri<strong>ch</strong>es et vastes plaines de l’Alsace, puis ensuite le sol plus accidenté des dé<strong>par</strong>tementsde la Meuse, de la Marne et de Seine et Marne, avec les belles maisons de campagne, entourées de magnifiquesjardins, qu'on voit dans cette <strong>par</strong>tie de la France, toujours plus nombreuses à mesure qu'on appro<strong>ch</strong>e de la capitale.Nous n'arrivâmes à Paris que le cinquième jour, c'était un diman<strong>ch</strong>e. Après avoir déjeuner et entendu la messe, nous prîmesle <strong>ch</strong>emin de Versailles pour nous rendre <strong>ch</strong>ez mon cousin Louis Gérard, secrétaire en <strong>ch</strong>ef des bureaux de la mairie decette ville. M. Gérard habitait la mairie avec sa mère, Mme Mélanie Gérard, et sa tante, Mlle Athénaïs Sudan, deux sœurs dema mère. Nous reçûmes de leur <strong>par</strong>t un accueil affectueux et l’offre <strong>d'un</strong> logement que nous acceptâmes.Nous séjournâmes une dizaine de jours à Versailles et, favorisés <strong>par</strong> un beau temps, nous visitâmes tout ce que VersaiIlesoffre de plus intéressant, le <strong>ch</strong>âteau, Trianon, les jardins, le <strong>par</strong>c auquel se ratta<strong>ch</strong>ent tant de <strong>souvenirs</strong>, tant d'épisodes siremplis d'intérêt. Mes tantes nous accompagnaient ordinairement, et nous donnaient les renseignements qui pouvaientsatisfaire notre curiosité et notre intérêt.Nous allions fréquemment à Paris; nous y restions une journée entière et revenions à Versailles, où nous passions avec nos<strong>par</strong>ents d'agréables soirées. Je ne reconnus qu'un petit nombre des édifices et des monuments de la capitale, le <strong>ch</strong>âteau

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