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“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

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“ <strong>Les</strong> <strong>souvenirs</strong> d’un gruyérien ” <strong>par</strong> <strong>Joseph</strong> <strong>Jaquet</strong>, d’Estavannens, volume I, 1822-1871 Page 85Il fut nommé conseiller d'Etat en 1847, et resta investi de ces fonctions jusqu'à la <strong>ch</strong>ute du gouvernement radical en~1857.Membre du grand conseil durant cette période, et réélu en 1856, il prenait, comme membre du gouvernement et présidentdu conseil d'Etat, fréquemment <strong>par</strong>t à la discussion dans rassemblée législative. Ayant l'imagination lente et étudiant peuses discours, son débit était monotone et pénible; on remarquait bientôt qu'il n'avait pas exercé longtemps la professiond'avocat.Il <strong>par</strong>ticipa à l'insurrection du 6 janvier 1847, mais réussit, <strong>par</strong> la suite, à se soustraire aux poursuites qui s'ensuivirent.Radical <strong>par</strong> caractère et <strong>par</strong> principes, ses convictions le portaient naturellement aux mesures violentes, et lui firent adopter,Si ce n’est proposer, une bonne <strong>par</strong>tie des actes les plus odieux du régime radical.Nonobstant ses habitudes peu régulières, André Castella n’abhorrait pas le travail. Il fut longtemps aide-major, puis plus tardmajor dans nos bataillons d'élite. Il connaissait le service militaire, ne s'é<strong>par</strong>gnait pas dans les manœuvres, et s'intéressait àl’instruction des officiers. Dans les dernières années de sa vie; exténué <strong>par</strong> la maladie et la souffrance, il faisait encore,comme greffier du tribunal cantonal, une besogne bien au-dessus de ses forces.Nicolas Glasson, de BulleNicolas Glasson, <strong>par</strong> sa mère, petit-fils du pauvre Jacques, le va<strong>ch</strong>er de Madame Eljsabeth à Trianon, naquit à Bulle, fitétudes au collège des Jésuites à Fribourg, et s’y distingua <strong>par</strong> des talents précoces. Il s'appliqua <strong>par</strong>ticulièrement à lalittérature et fit des pièces de vers qui méritent de passer à la postérité. Pieux dans sa jeunesse, on voyait <strong>par</strong>fois un rosaireà son <strong>ch</strong>evet.Mais ces belles dispositions à la piété s'effacèrent au contact de se combourgeois de Bulle, où il séjourna après avoirterminé ses études. Il fut, dans cette ville, pendant quelque temps, buraliste postal, et ne tarda pas à se ranger <strong>par</strong>mi lesradicaux les plus avancés. Voulant se créer une position plus stable que celle qui dépend <strong>d'un</strong> système politique, il sepré<strong>par</strong>a à l'avocatie, fit un stage au bureau de l'avocat Weitzel à Fribourg et se fit délivrer une patente d'avocat, sans avoirfait d'études de droit préalables. N'ayant pas alors l'habitude de <strong>par</strong>ler en public, il resta court devant ses examinateurs, enfaisant la plaidoirie exigée dans l'examen.Toutefois Nicolas Glasson ne tarda pas à se distinguer dans l’exercice du barreau, et à faire remarquer ses discourspolitiques toujours empreints <strong>d'un</strong>e grande violence. Il fut élu député au grand conseil et membre du conseil national, où ilacquit bientôt une assez grande influence. Il continua, sous le régime radical, de pratiquer l'avocatie, ne voulut, à <strong>par</strong>t sonmandat de député, accepter d'autres fonctions que celles de procureur général ou <strong>ch</strong>ef du ministère public.Après la <strong>ch</strong>ute du régime radical, il eut toujours une nombreuse clientèle. La confiance dont il jouissait comme avocat, étaitméritée. Peu d'avocats étudiaient et soignaient leurs causes comme M. Glasson. Arrivé à un certain âge, souffrant peut-être,le travail, malgré ses talents, <strong>par</strong>aissait lui être pénible. Un jour, qu’en qualité de président du tribunal de la Gruyère, je luirefusais un renvoi d'assignation pour la plaidoirie <strong>d'un</strong> procès, renvoi qu'il sollicitait avec instance, il me dit: “ Si vous merefusez ce renvoi, vous me faites mourir. ” Le ton de cette exclamation me pénétra, et j'accordai de suite le renvoi demandé.Il tomba malade quelque temps après et mourut à un âge peu avancé.Nicolas Glasson avait une conversation enjouée, semée de traits d'esprit. Radical ardent au début de sa carrière politique, ilmodéra son ardeur politique sous l'influence du travail et de l’expérience. Dans les derniers temps de sa vie, ses opinionsétaient très modérées.Pendant mon stage au bureau de M. Wuilleret, j'avais avec M Glasson de fréquents rapports, toujours agréables. J'eus dansces rapports l'occasion de constater de sa <strong>par</strong>t un défaut d'énergie qui m’étonna: étant un soir avec lui à l'Hôtel-de-Ville, àBulle, je fus grossièrement insulté <strong>par</strong> un valet d'écurie, nommé Aebis<strong>ch</strong>er, radical fanatique. M. Glasson baissa les yeux etn'osa dire mot à mon insulteur.A l'occasion de leur administration comme préfets du distric de la. Gruyère, j'ai déjà consigné dans ces mémoires quelquesrenseignements sur MM. Jacques Remy et Lucien Geinoz, qui l'un et l'autre ont joué un rôle sous le régime de 1847-48. 'Jen’y ajoute rien en ce qui concerne M. Remy. A l'égard de M. Geinoz, quelques détails biographiques encore me <strong>par</strong>aissentpropres a mieux faire connaître l'homme politique dont il s’agit.Lucien Geinoz, de NeirivueLucien Geinoz, de Neirivue, fut élève

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