12.07.2015 Views

“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

“ <strong>Les</strong> <strong>souvenirs</strong> d’un gruyérien ” <strong>par</strong> <strong>Joseph</strong> <strong>Jaquet</strong>, d’Estavannens, volume I, 1822-1871 Page 95ri<strong>ch</strong>es collections que l'on puisse voir en œuvres antiques. La section consacrée aux antiquités égyptiennes est peut-êtresans rivales. La bibliothèque royale possède plus de 500,000 volumes et environ 14,000 manuscrits.A l'ouest de la ville est un vaste et magnifique <strong>par</strong>c, appelé Thiegarten, qui a une superficie de 200 hectares. Il est plantéd'arbres magnifiques, agrémenté çà et là de pièces d'eau, et traversé dans toute sa longueur <strong>par</strong> la route de Berlin àCharlottenbourg, qui le divise en deux <strong>par</strong>ties inégales. On voit à Charlottenbourg un mausolée, en forme de templedorique, où sont déposés les restes du roi Frédéric-Guillaume III et de son épouse, la reine Louise. <strong>Les</strong> statues qui ledécorent sont dues au célèbre sculpteur Rau<strong>ch</strong>. La reine Louise est représentée cou<strong>ch</strong>ée sur un cénotaphe de marbreblanc. Sa beauté et le souvenir de ses malheurs frappent profondément le visiteur.Je fis à Berlin la connaissance <strong>d'un</strong> jeune Roumain, nommé Georges Pétréanu, étudiant en philosophie. Je fis avec lui uné<strong>ch</strong>ange de leçons; il me donnait des leçons d'allemand, qu'il sait très bien, et je lui donnais des leçons de français. Il medonna, comme souvenir de lui, un dictionnaire des synonymes de la langue allemande.J’appris à connaître le caractère du Berlinois, qui est fier et peu communicatif, intelligent, sobre et laborieux. Pour lui, lepeuple prussien est supérieur à tous les autres. Cependant, à cette époque, il y avait encore à Berlin une certaineadmiration pour la France. Le Berlinois <strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>ait à imiter le Parisien, et il n’était pas rare de lire devant les principauxmagasins cette inscription : “Na<strong>ch</strong> Parisermode”.Le BerlinoIs, <strong>par</strong> contre, affectait alors de mépriser l'Autri<strong>ch</strong>e et de ravalerl'Autri<strong>ch</strong>ien le plus possible. A l'université, certains professeurs s'exprimaient sur le compte de l'Autri<strong>ch</strong>e en termesoutrageants. On peut supposer qu'alors déjà on méditait et on pré<strong>par</strong>ait la guerre de 1866.<strong>Les</strong> premiers jours de septembre, ma femme vint me rejoindre à Berlin. Connaissant la ville, je pus lui faire voir tout celle-cia d'intéressant, et, au bout <strong>d'un</strong>e huitaine de jours, nous quittâmes la capitale de la Prusse, nous dirigeant sur Dresde.Nous arrivâmes à Dresde un samedi, <strong>par</strong> une pluie battante et continue. Nous réussîmes <strong>par</strong>faitement sous le rapport del’hôtel où nous logeâmes, et où nous pûmes admirer la finesse de la table, qui justifiait la réputation des toiles de Saxe.C’était un jour de foire; mais la pluie était telle qu'on osait à peine sortir, et que nous perdîmes ainsi l'occasion de voir lesétalages de cette toile tant appréciée.Le lendemain, diman<strong>ch</strong>e, le temps s'était rasséréné. Le matin, nous assistâmes à la messe de la cour, et y entendîmesl’excellente musique qui est un attrait pour les étrangers; Après midi, nous visitâmes la ville, en <strong>par</strong>ticulier le célèbre muséede tableaux, un des premiers de l'Europe. Il contient plus de 2,000 dont un grand nombre sont des grands maîtres desécoles italienne, flamande et hollandaise. <strong>Les</strong> deux toiles les plus précieuses sont la “madone sixtine” de Raphaël et lamadone de Holbein le jeune.Dresde est traversée <strong>par</strong> l'Elbe, qui, à la suite des pluies, torrentielles et continues des jours précédents, roulait un volumed'eau considérable. Ce fleuve divise la ville en ville vieille, sur la rive gau<strong>ch</strong>e, et en ville neuve, sur la rive droite. Onremarque sur le fleuve un magnifique pont en pierres, construit <strong>par</strong> Napoléon 1er, ouvrage qui se distingue <strong>par</strong> son étendueet sa solidité. Dresde contient un assez grand nombre d'édifices, dont je m'abstiens de <strong>par</strong>ler ici. Je dirai seulementquelques mots du <strong>ch</strong>âteau royal, qui n'a d'ailleurs rien de remarquable. Il présente une masse irrégulière de bâtiments,construits à différentes époques. La <strong>par</strong>tie la plus saillante est la tour, haute de 106 mètres.Après avoir séjourné 48 heures à Dresde, nous <strong>par</strong>tîmes pour Muni<strong>ch</strong>, où nous arrivâmes <strong>par</strong> un temps plus favorable quecelui de notre arrivée à Dresde. Nous vîmes aussi dans cette ville tout ce qu'il y a de plus remarquable: ses nombreuses etmagnifiques églises, puis la glyptothèque, qui: <strong>par</strong> la beauté des œuvres d'art qu'elle renferme, offre au visiteur un si grandintérêt, les deux pinacothèques, l'ancienne et la nouvelle. Je connaissais la première pour l'avoir souvent visitée; mais jen'avais pas encore vu la seconde. L'une et l'autre contiennent des toiles de grande valeur. La nouvelle pinacothèque asurtout des vues de l'Orient, spécialement de la Grèce, qui sont admirables. Le paysage, les ruines, le ciel et satrans<strong>par</strong>ence m'ont <strong>par</strong>u supérieurement représentés.De Muni<strong>ch</strong>, nous nous dirigeâmes sur Frideri<strong>ch</strong>shafen; mais les pluies avaient recommencé; la campagne était en grande<strong>par</strong>tie inondée; les wagons couraient dans l'eau. Nous n'éprouvâmes toutefois d'autre inconvénient que celui de la tristemonotonie du spectacle; la vue affligeante de la perte des récoltes et des dégâts causés <strong>par</strong> l'inondation. Nous arrivâmes àFridri<strong>ch</strong>shafen dans la soirée et y cou<strong>ch</strong>âmes. Le lendemain, nous rentrâmes en Suisse <strong>par</strong> S<strong>ch</strong>affhouse, Nous visitâmesune fois de plus la magnifique <strong>ch</strong>ute du Rhin et vînmes cou<strong>ch</strong>er à BulIe, le 16 septembre au soir. En passant à Fribourg, jeme fis remettre une patente d'avocat, qui me coûta 150 francs.A Bulle, je m'empressai de reprendre la tractation des affaires, qui d’ailleurs, eu égard au temps de féries et des ouvragesde la campagne, avaient peu souffert de mon absence. Je m'empressai aussi de rémunérer ceux des juges qui m'avaientremplacé.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!