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“ Les souvenirs d'un gruyérien ” par Joseph Jaquet, d ... - pharisa.ch

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“ <strong>Les</strong> <strong>souvenirs</strong> d’un gruyérien ” <strong>par</strong> <strong>Joseph</strong> <strong>Jaquet</strong>, d’Estavannens, volume I, 1822-1871 Page 79une cinquantaine d'individus. Tantôt, c'est une ancienne blessure ou une plaie qui a besoin d'être pansée. Tantôt, c'est unmalade dévoré <strong>par</strong> la fièvre, auquel il est urgent d'administrer des remèdes. Le malheureux brûle <strong>d'un</strong>e autre fièvre, celle derentrer dans sa patrie, et celle-ci lui fait taire la première au moment du dé<strong>par</strong>t. Tantôt, c'est un convalescent engourdi, qui luiaussi avait hâte de revoir son pays, et a besoin <strong>d'un</strong>e tisane pour se ré<strong>ch</strong>auffer. Szymanowsky a prévu tous les cas; il a à saposition tous les remèdes qui peuvent être nécessaires, et donne ses soins avec un empressement qui en augmente le prix.“ <strong>Les</strong> pauvres transportés quittent l'ambulance et <strong>par</strong>tent soulagés, contents. Quant à l'homme généreux, qui fait de son deson temps un aussi utile et aussi noble usage, il trouve sa rémunération dans la jouissance qu'il éprouve à faire le bien et àsoulager ses semblables. ”Un soldat du 118me bataillon, <strong>ch</strong>argé de la surveillance de la gareDans l’un des numéros suivants du même journal, je lus la lettre ci-après :“ Monsieur le rédacteur,“ Veuillez accorder une humble place à ces ligues dans une des colonnes du pro<strong>ch</strong>ain numéro de votre estimable journal.“ Au soldat du 118me bataillon, auteur du premier article de la page 2 du N° 35 de “ l'Ami du peuple ”.“Vous m'avez fait l'honneur de me prodiguer dernièrement des louanges auxquelles je suis certainement aussi sensible queje reconnais n'y avoir aucun droit réel, car devant l'infortune et la souffrance, toute ligne de distinction s'efface suivant te divinprécepte: “Aimez-vous les uns les autres, ” précepte qui m'a été inculqué <strong>par</strong> votre grand citoyen, le R. Père Grégoire Girard,dont mon cœur reconnaissant gardera jusqu'à son dernier battement le souvenir le plus vif et le plus indélébile.“ Du reste, quel est l'étranger connaissant de longue date la Suisse qui ne se sentirait électrisé <strong>par</strong> l'exemple de <strong>ch</strong>arité quedonnent en tout temps vos autorités fédérales et cantonales, comme aussi le plus pauvre de vos concitoyens. Qu'est le dondu millionnaire en com<strong>par</strong>aison des privations que j'ai vu maintes fois le pauvre s'imposer pour secourir l'infortune? N’étant nimillionnaire ni pauvre, je n'ai fait tout au plus que mon devoir; je n'ai qu'un regret, c'est celui de n'avoir pu faire ni mieux nidavantage, et en terminant ces lignes j'unis ma voix à celle des milliers que vous venez de secourir en exclamant :: “Vive lagénéreuse <strong>ch</strong>arité de la Suisse! ”“ Fribourg, le 25 mars 1871. SZYMANOWSKILe service était assez pénible. Un certain nombre d'hommes devaient <strong>ch</strong>aque jour monter la garde. Un déta<strong>ch</strong>ement devaitse trouver à la gare à l'arrivée des trains. Pour l'arrivée du dernier train, à 10 heures du soir, le demi-bataillon entier devait s'yrendre. Il y avait fréquemment des retards et souvent les hommes, malgré le froid ou l'humidité, devaient stationner etattendre fort longtemps. Néanmoins, le service se faisait avec la bonne volonté voulue et sans murmures. Cependant l'étatsanitaire fut en général assez satisfaisant. Personnellement, je ressentis d'autre inconvénient que celui <strong>d'un</strong> rhume dont unemplâtre de poix, appliqué sur la poitrine, finit <strong>par</strong> me débarrasser.Malgré le contact forcé de mes soldats avec les internés, aucun de ceux-là ne prit le typhus, dont bon nombre de ceux-ciétaient atteints. Par contre, quatre eurent la variole noire, qui sévissait aussi <strong>par</strong>mi les internés; tous quatre moururent aubout de peu de jours.Quoique ma. troupe eût pour principale mission le maintien de l'ordre, la surveillance de l'arrivée des convois de soldatsinternés, je ne négligeais pas l'instruction militaire de mes soldats., et, malgré la saison, une température relativementfavorable me permit de faire faire plusieurs jours des manœuvres de bataillon.M. Eugène de BumanM. Eugène de Buman, lieutenant-colonel fédéral et depuis commandant du corps de gendarmerie fribourgeois, avait la hautedirection des troupes qui se trouvaient à Fribourg et dans les environs. Une circonstance me fit apprécier, quelque tempsmoins, mal peut-être, le caractère de cet officier. Chaque matin, le <strong>ch</strong>efs de corps et quelques-uns des officiers employésdans les bureau devaient se présenter devant lui, à l'heure indiquée, pour recevoir ses ordres. Un matin qu'une affaireurgente, concernant le service, m'avait, contre mon gré, mis en retard de quelques minutes, je reçus de M. de Buman uneréprimande en termes inconvenants. Ayant voulu indiquer en deux mots la cause du retard, il m'en empê<strong>ch</strong>a, se servantmême de termes blessants à mon égard. Je n'insistai pas et me résignai à subir un affront, d'autant moins mérité, qu'outre unmotif me justifiant pleinement de tout repro<strong>ch</strong>e, jamais, dans toute ma carrière militaire, je n'avais, sous aucun rapport,encouru ni mérité de repro<strong>ch</strong>es pour défaut d'exactitude.<strong>Les</strong> procédés de M. de Buman à mon égard ne <strong>par</strong>aissent cependant pas avoir été dans ses habitudes. Commecommandant du corps de gendarmerie, il gagna l'affection de ses subordonnés, et sa retraite fut regrettée et de ceux-ci etde l'administration.Le dernier ordre du jour au demi-bataillon 118Le 23 mars, la troupe fut licenciée. A cette occasion, je lui adressai l'ordre du jour suivant:

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