Joyeuses <strong>et</strong> hospitalières festivités......au village de Mengkuang Titi.Les costauds se relaient pour “touiller” des heures durant,c<strong>et</strong>te pâte un peu visqueuse, mais réputée délicieuse.En familleAnachroniques à nos yeux parexcès de modernisme, les bellesautoroutes ouvrent une voieroyale vers l’Asie intemporelle,vers la forêt tropicale humide,les montagnes aux formes hardies,mais adoucies d’un grosmanteau luxuriant, vers laconstellation de villes, de village...<strong>et</strong> de plages.Villages d’abord ! Celui deMengkuang Titi, par exemple,tout près de la côte orientale <strong>et</strong>de l’île de Penang. Sept-centshabitants, une hospitalité <strong>et</strong> unegentillesse typiques. Les p<strong>et</strong>itesmaisons ont poussé dans le vertdes rizières <strong>et</strong> la couronne d’hévéasou de palmiers à huile.Elles accueillent le voyageur <strong>et</strong>le mêlent sans façons à la vie defamille, aux travaux d’artisanat,aux jeux <strong>et</strong> aux fêtes. Un séjourchez l’habitant s’impose.Douche rustique, mais chambrepropr<strong>et</strong>te <strong>et</strong> irréprochable. À latable de vos hôtes, vous partagezbien plus que la soupe Bak kutteh <strong>et</strong> le riz au curry, toutes spécialitésoù se marient l’Inde <strong>et</strong> laChine. Comme un cousin revenuau bercail, vous joignez lecercle de famille. En votre honneur,le cercle s’élargit de voisins<strong>et</strong> d’oncles très doctes <strong>et</strong> trèsrespectables qui souhaitent vousrencontrer. Vous prenez langue(en assez bon anglais) avec lesaléas du quotidien, la « chèr<strong>et</strong>é »des denrées, les études des enfants,leurs proj<strong>et</strong>s, leurs rêvesdans la <strong>Malaisie</strong> d’aujourd’hui<strong>et</strong> de demain, le tout avec sourire,simplicité <strong>et</strong> bonhomie. Famillemusulmane comme 60%de la population, que pens<strong>et</strong>-ellede vous ? Henri Fauconniercroyait le savoir :« Les Orientaux cultivés éprouventà notre contact la mêmeimpression que nous à celui desAnglo-Saxons d’Amérique : ilsvoient des enfants précoces,despotiques, mal élevés <strong>et</strong> naïvementépris d’eux-mêmes, quimontrent beaucoup d’imaginationdans leurs jeux pas toujoursinnocents. » Jugementprononcé voici 80 ans, au tempsde la colonisation britannique.Il faut le tempérer à la lumièredes progrès partagés, desvoyages symétriques, de l’informationmultipliée, <strong>et</strong> d’unemême valorisation du travail.« Ils gagnent facilement leur rizquotidien à l’aide d’un travailhebdomadaire. » Plus aujourd’hui! L’émergence économiqu<strong>et</strong>riomphale <strong>et</strong> les réalisationsdu Tigre situent ce jugementdans une époque révolue.Alors, que penser nous-mêmesde nos hôtes ? « Je regr<strong>et</strong>taistoujours les Malais de mon imagination,tels qu’on les représentedans nos dictionnaires <strong>et</strong>nos livres d’aventures. Les farouchespirates qui infestent lesdétroits de la Sonde... Et jen’avais trouvé que des p<strong>et</strong>itshommes placides <strong>et</strong> polis. »Jeu très bruyant <strong>et</strong> dangereux peut-être.Les gamins transforment un bambou en canon.Un peu de poudre, une mèche, une bourre depapier, <strong>et</strong> BOUM!sports<strong>et</strong>loisirs.ch87
88Placides, polis,souriants <strong>et</strong> serviables,les Malais le sont toujours