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La nanoélectronique ne peut être que quantique - CEA

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de large) dans u<strong>ne</strong> nanostructure réalisée par lithographieélectroni<strong>que</strong>, puis en les faisant disparaîtresuccessivement sous l’action d’un champ magnéti<strong>que</strong>exter<strong>ne</strong>,les chercheurs du <strong>CEA</strong> ont pu détermi<strong>ne</strong>r précisémentleur contribution à la résistivité électri<strong>que</strong>(figure 4). Cette expérience a apporté un soutien décisifà l’u<strong>ne</strong> des théories auparavant proposées. Si l’effetest très faible, des voies peuvent <strong>être</strong> envisagées pouren tirer un meilleur parti en localisant la paroi magnéti<strong>que</strong>dans u<strong>ne</strong> nanoconstriction, où <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s atomesseulement séparent deux régions d’aimantation opposées.Les résultats publiés dans des géométries adéquatessontencore sujets à controverse, mais des mesurestrès récentes ont montré <strong>que</strong> la magnétorésistancede ces parois <strong>peut</strong> alors atteindre 30%. L’amplitudede l’effet obtenu est alors intéressante et permet d’imagi<strong>ne</strong>rà terme de nouvelles applications.Des semi-conducteurs magnéti<strong>que</strong>sBien au-delà des applications actuelles de la spintroni<strong>que</strong>,un vaste champ de recherche est maintenantouvert à la jonction des physi<strong>que</strong>s du magnétisme etdes semi-conducteurs. Celui-ci devrait aboutir à u<strong>ne</strong>nouvelle génération de composants électroni<strong>que</strong>s(classi<strong>que</strong>s et quanti<strong>que</strong>s) basés sur la manipulationde la charge et du spin (degré de liberté intrinsè<strong>que</strong> del’électron). Étape indispensable, l’injection contrôléede spins dans un semi-conducteur <strong>peut</strong> <strong>être</strong> réalisée àpartir d’un métal ferromagnéti<strong>que</strong> au travers d’u<strong>ne</strong>forte résistance d’interface ou bien directement à partird’un semi-conducteur ferromagnéti<strong>que</strong>. Ces deuxvoies d’injection présentent des avantages et des difficultésparticulières et sont explorées au <strong>CEA</strong>.Ainsi, lesmétaux ferromagnéti<strong>que</strong>s sont des sources d’électronspolarisés bien maîtrisées et opération<strong>ne</strong>lles jusqu’àdes températures élevées. Cependant, l’injection despin depuis ces métaux vers un semi-conducteur posedes problèmes délicats liés à la grande différence desrésistivités électri<strong>que</strong>s des deux matériaux. Pour ladeuxième solution, des semi-conducteurs de type IV(Si, Ge), III-V (GaAs, InAs) ou II-VI (ZnTe, CdTe),intégrables à la micro ou l’opto-électroni<strong>que</strong>, sontdopés par des ions magnéti<strong>que</strong>s comme le manganèse.Ces ions en substitution peuvent interagir par l’intermédiairedes porteurs pour aboutir à un ordre ferromagnéti<strong>que</strong>,mais les températures de mise en ordrerestent très basses, et la recherche d’u<strong>ne</strong> phase semiconductrice,ferromagnéti<strong>que</strong>à température ambianteconstitue l’un des défis actuels de l’électroni<strong>que</strong> de spin.Le travail récemment réalisé au <strong>CEA</strong>/Grenoble (en collaborationavec le laboratoire de spectrométrie physi<strong>que</strong>du CNRS) sur le contrôle du ferromagnétisme par l’injectionde porteur dans un semi-conducteur permetd’illustrer les progrès actuels.Dans les semi-conducteursmagnéti<strong>que</strong>s tels <strong>que</strong> GaMnN ou CdMnTe, le ferromagnétismes’expli<strong>que</strong> par l’alig<strong>ne</strong>ment des spins portéspar les atomes de manganèse sous l’effet d’u<strong>ne</strong> interactiond’échange via la polarisation des porteurs de charge(trous) du semi-conducteur (phénomè<strong>ne</strong> appelé interactionRKKY).De tels matériaux sont très intéressantscar il est possible d’ajuster leurs propriétés magnéti<strong>que</strong>sen jouant sur la concentration des porteurs par la simpleapplication d’u<strong>ne</strong> tension électri<strong>que</strong> au dispositif.Pour ce faire,le semi-conducteur magnéti<strong>que</strong> est insérédans u<strong>ne</strong> diode, et ses propriétés magnéti<strong>que</strong>s sontdéduites de mesures de photolumi<strong>ne</strong>scence (figure 5):sous tension nulle,le système est ferromagnéti<strong>que</strong> avecu<strong>ne</strong> température de Curie (2) de 3 K. Au-delà de cette(2) Température de Curie : température (souventimproprement nommée point de Curie) spécifi<strong>que</strong>de cha<strong>que</strong> substance, au-dessus de la<strong>que</strong>lle les matériauxferromagnéti<strong>que</strong>s devien<strong>ne</strong>nt paramagnéti<strong>que</strong>s(qui s’aimantent faiblement dans ce même sens).Première jonction tun<strong>ne</strong>lmagnéti<strong>que</strong> submicroni<strong>que</strong>pour mémoire MRAMréalisée par le laboratoireSpintec (largeur : environ300 nm).Spintecphotolumi<strong>ne</strong>scence (u.a.)barrièredopée pnon dopéedopée na4,2 K3,032,802,192,051,87Vpuits quanti<strong>que</strong>magnéti<strong>que</strong>couche type n1,651.65 1,65- 1V1,49 K1,49 K01690 1700 1710 1700 17102 3 4b é<strong>ne</strong>rgie (meV)c é<strong>ne</strong>rgie (meV)d température (K)O V- 1 V0 V - 1 V4,2 K2,972,822,192,051,88aimantation (u.a.)V10couche type pO Vp ~ 3 10 11 cm -2E Fp ~ 0T c ~3 KH. BOUKARI et al., Phys. Rev. Lett. 88, 207204 (2002)Figure 5.Contrôle des propriétésmagnéti<strong>que</strong>s d’un puitsquanti<strong>que</strong> de CdMnTe parajustement des populationsde porteurs. Le puitsquanti<strong>que</strong> (a) est inséré dansu<strong>ne</strong> diode p-i-n, en référenceau dopage des couches desemi-conducteur : p : positif,n: négatif, i : intrinsè<strong>que</strong>(absence de dopage) quipermet d’appli<strong>que</strong>r u<strong>ne</strong>tension et de modifier lesconcentrations de porteurs(trous). En b, la séparation dela raie de photolumi<strong>ne</strong>scenceobservée en champ nul révèleu<strong>ne</strong> aimantation spontanéequi apparaît à bassetempérature, l’alig<strong>ne</strong>mentdes spins des atomes demanganèse étant permispar l’interaction transmisepar les porteurs de charge.En c, le système dépourvu deses porteurs par u<strong>ne</strong> tensionde – 1 V reste dans l’étatparamagnéti<strong>que</strong>.En d, l’aimantation enfonction de la température,sous tension nulle et sous 1 V.CLEFS <strong>CEA</strong> - N° 52 - ÉTÉ 2005 13

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