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La nanoélectronique ne peut être que quantique - CEA

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Des nanosciences aux nanotechnologiesFigure 5.Gros plan sur le dispositif(le porte-échantillona un diamètre de 4 cm)de mesure de résonanceferromagnéti<strong>que</strong> dans unmicroscope en champproche, au <strong>CEA</strong>/Saclay,avant sa mise en cryostat(4,2 K dans l’héliumliquide). <strong>La</strong> résonanceferromagnéti<strong>que</strong>est observée lors<strong>que</strong>l’aimantation d’unmatériau se metà précesser sous l’effetd’un champ magnéti<strong>que</strong>radiofré<strong>que</strong>nce.Cet appareil permetde mesurer des signauxextrêmement petitsqui provien<strong>ne</strong>ntde nanostructuresmagnéti<strong>que</strong>s.température, l’agitation thermi<strong>que</strong> détruit l’alig<strong>ne</strong>mentlocal des spins qui caractérise un matériau ferromagnéti<strong>que</strong>en créant u<strong>ne</strong> aimantation non nulle parunité de volume. Pour la première fois, les équipes du<strong>CEA</strong> ont montré <strong>que</strong> cette propriété essentielle <strong>peut</strong><strong>être</strong> contrôlée électri<strong>que</strong>ment: la température de Curieest abaissée à 1,5 K sous u<strong>ne</strong> tension modeste de 1 volt.Certes, le chemin est encore long vers des applicationsprati<strong>que</strong>s. Cependant, si cette propriété uni<strong>que</strong>pouvait <strong>être</strong> obtenue à température ambiante, deA. Gonin/<strong>CEA</strong>nombreuses d’entre elles deviendraient possibles,comme des mémoires magnéti<strong>que</strong>s où le renversementd’aimantation serait assisté par l’applicationde tensions faibles.Un potentiel extraordinaireDans ces domai<strong>ne</strong>s du nanomagnétisme,de la magnétoélectroni<strong>que</strong>et de la spintroni<strong>que</strong>,en profonde mutation,le <strong>CEA</strong> poursuit ses programmes avec la doubleambition de contribuer à l’avancée des connaissanceset de les transférer vers les applications. Au-delà del’avè<strong>ne</strong>ment de générations de mémoires MRAMrendues plus compétitives par l’introduction de nouvellestechnologies et du développement de nouveauxmatériaux semi-conducteurs magnéti<strong>que</strong>s, d’autresapplications se dessi<strong>ne</strong>nt dans le domai<strong>ne</strong> du calcullogi<strong>que</strong> et des composants radiofré<strong>que</strong>nce.En ce qui concer<strong>ne</strong> les médias magnéti<strong>que</strong>s, la recherchesur les médias discrets se poursuit, non seulementavec l’exploration de voies nouvelles mettant en œuvredes processus de lithographie décrits plus haut, maisaussi de processus d’auto-organisation de particulespréparées par des synthèses dites de chimie douce(en solution). Ces efforts sont soutenus par des étudesà caractère plus fondamental sur les mécanismes deretour<strong>ne</strong>ment de l’aimantation dans des particules dedimensions nanométri<strong>que</strong>s. Discipli<strong>ne</strong> fortementimplantée en France et plus particulièrement à Grenoblepar Louis Néel, prix Nobel de physi<strong>que</strong> et premierdirecteur du centre <strong>CEA</strong> de cette ville, le magnétismeouvre ainsi aujourd’hui de nouvelles perspectives dedécouvertes et d’applications, nées de l’extraordinairepotentiel de découvertes très récentes.> Bernard Diény*, Yves Samson*et Michel Viret**Direction des sciences de la matière<strong>CEA</strong> centres de Grenoble* et de Saclay**<strong>La</strong> <strong>nanoélectroni<strong>que</strong></strong><strong>ne</strong> <strong>peut</strong> <strong>être</strong> <strong>que</strong> quanti<strong>que</strong>Ce n’est <strong>que</strong> dans le cadre quanti<strong>que</strong> qu’u<strong>ne</strong> réponse a pu <strong>être</strong> apportée à la <strong>que</strong>stionde savoir pourquoi un matériau est isolant, conducteur ou semi-conducteur. C’est paru<strong>ne</strong> approche quanti<strong>que</strong> fi<strong>ne</strong> <strong>que</strong> pourront <strong>être</strong> décrits et maîtrisés les phénomè<strong>ne</strong>sélectroni<strong>que</strong>s dans des conducteurs de taille nanométri<strong>que</strong>.Notre compréhension de la conduction électri<strong>que</strong>dans les solides est aujourd’hui essentiellementquanti<strong>que</strong>.Le courant est porté par les électrons quisont des fermions.Pourquoi tel matériau est isolant,conducteur ou semi-conducteur, est u<strong>ne</strong> <strong>que</strong>stion quin’a pu recevoir de réponse <strong>que</strong> dans ce cadre quanti<strong>que</strong>,au milieu du siècle dernier.Mais u<strong>ne</strong> fois les propriétés microscopi<strong>que</strong>s posées,notre compréhension du transport électroni<strong>que</strong> dansles conducteurs a longtemps reposé sur l’idée <strong>que</strong> lesélectrons réagissaient classi<strong>que</strong>ment aux potentielsélectri<strong>que</strong>s. <strong>La</strong> phase de la fonction d’onde électroni<strong>que</strong><strong>ne</strong> joue pas de rôle particulier et la variable decharge électroni<strong>que</strong> d’un ensemble d’électrons <strong>ne</strong> don<strong>ne</strong>pas lieu à des manifestations de sa quantification,c’està-direde son caractère quanti<strong>que</strong>. Dans cette approche,bien adaptée à la description de la plupart desconducteurs macroscopi<strong>que</strong>s, il <strong>ne</strong> reste plus rien de lanature quanti<strong>que</strong> des électrons, ni leur statisti<strong>que</strong>fermioni<strong>que</strong>, ni la quantification de la charge, ni doncla phase de l’onde associée.En revanche,la descriptiondes phénomè<strong>ne</strong>s de conduction dans des conducteursde petite taille exige u<strong>ne</strong> approche quanti<strong>que</strong> plus fi<strong>ne</strong>.Consé<strong>que</strong>nces de la quantificationCurieusement, si les bases théori<strong>que</strong>s étaient en placedepuis longtemps, c’est seulement au cours des deuxdernières décennies <strong>que</strong> les physiciens ont obtenu u<strong>ne</strong>description totalement quanti<strong>que</strong> de la conduction,faisantle pont entre les échelles microscopi<strong>que</strong> (atomi<strong>que</strong>)et macroscopi<strong>que</strong>. L’accès aux techni<strong>que</strong>s de micro-14CLEFS <strong>CEA</strong> - N° 52 - ÉTÉ 2005

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