Ces lignes directrices peuv<strong>en</strong>t être adaptées aux différ<strong>en</strong>tes catégories d’additif définies.Dans l’att<strong>en</strong>te de l’achèvem<strong>en</strong>t de ces lignes directrices, les dossiers de demande de commercialisation doiv<strong>en</strong>têtre établis selon les lignes directrices fixées :• par la directive 2001/79/CE du 17 septembre 2001, pour les additifs autres que les <strong>en</strong>zymes et micro-organismes ;• par la directive 95/11/CE du 4 mai 1995, pour les <strong>en</strong>zymes et microorganismes (lignes directrices modifiées parles lignes directrices du SCAN (1999), ces dernières n’ayant pas de caractère réglem<strong>en</strong>taire).3.2.3 ProblématiqueL’ess<strong>en</strong>tiel de la réflexion du groupe de travail a porté sur les additifs s<strong>en</strong>soriels et plus particulièrem<strong>en</strong>t sur legroupe fonctionnel des substances aromatiques composées de produits à base de plantes qui sont ajoutées àl’alim<strong>en</strong>t ou à l’eau de boisson.Selon le règlem<strong>en</strong>t (CE) N° 1831/2003, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par :- Additifs s<strong>en</strong>soriels :« Toutes les substances qui, ajoutées à l’alim<strong>en</strong>tation animale, amélior<strong>en</strong>t ou modifi<strong>en</strong>t les propriétésorganoleptiques des alim<strong>en</strong>ts pour animaux ou les caractéristiques visuelles des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires issuesd’animaux », (article 6-1-b du règlem<strong>en</strong>t).- Substances aromatiques :« Des substances qui, ajoutées à un alim<strong>en</strong>t pour animaux, <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’odeur et la palatabilité ». (annexeI-2-b du règlem<strong>en</strong>t).Bi<strong>en</strong> que les substances aromatiques soi<strong>en</strong>t des additifs, il n’était jusqu’à prés<strong>en</strong>t pas exigé de déposer un dossierde demande de commercialisation puisque la directive 70/524/CEE (abrogée par le règlem<strong>en</strong>t (CE) N° 1831/2003)précisait dans son annexe 1 dans la catégorie « substances aromatiques et apéritives » que « tous les produitsnaturels et les produits synthétiques qui y correspond<strong>en</strong>t » étai<strong>en</strong>t autorisés. De fait, beaucoup de produits à basede plantes ont ainsi été commercialisés dans cette catégorie d’additifs pour une rev<strong>en</strong>dication non affichéeautre que « aromatique ou apéritive », ce qui les exonérai<strong>en</strong>t de l’élaboration d’un dossier d’autorisation. Cettepratique semble s’être développée du fait des propriétés avancées antifongiques et antimicrobi<strong>en</strong>nes de cessubstances et de la susp<strong>en</strong>sion d’autorisation de certains facteurs de croissance, d’anticoccidi<strong>en</strong>s et d’antiprotozoaires.Leur émerg<strong>en</strong>ce est particulièrem<strong>en</strong>t nette dans les élevages de volailles où leurs propriétésanticoccidi<strong>en</strong>nes sont rev<strong>en</strong>diquées. La totalité des anticoccidi<strong>en</strong>s chimiques autorisés jusqu’alors <strong>en</strong> tantqu’additifs alim<strong>en</strong>taires est interdite depuis le 15 mai 2002 pour la pintade, la caille, la perdrix et le faisan. Lepositionnem<strong>en</strong>t de certains de ces produits à base de plantes, comme substituts aux facteurs de croissance, estégalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contré dans la plupart des productions animales.Les substances et produits à base de plantes au sein de la catégorie des additifs s<strong>en</strong>soriels ne font l’objetd’aucune évaluation comme additif et sont, pour certains d’<strong>en</strong>tre eux, utilisés pour des effets alléguéssans rapport avec les aspects s<strong>en</strong>soriels ou aromatiques de cette catégorie.3.3 Cas particulier des substances et produits à base de plantes3.3.1 DéfinitionLes substances et produits à base de plantes sont obt<strong>en</strong>us selon différ<strong>en</strong>tes méthodes et définis selon la normeAFNOR NFT 75-006, février 1998, (ISSN 0335-3931). Ils peuv<strong>en</strong>t être constitués de matières premières de plantes<strong>en</strong>tières ou de parties de plantes utilisées à l’état brut ou modifiées par des procédés technologiques considéréscomme « traditionnels » (traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>zymatique, chauffage, torréfaction, ferm<strong>en</strong>tation), d’exsudats de plantesou d’arbres, ou de produits dérivés. Les produits dérivés sont classés <strong>en</strong> produits d’extraction, huiles ess<strong>en</strong>tiellesou résines selon la norme AFNOR. Les produits d’extraction comport<strong>en</strong>t des teintures alcooliques et différ<strong>en</strong>tesautres formes d’extraits. Des nouvelles techniques d’extraction comme l’utilisation de gaz supercritique peuv<strong>en</strong>têtre utilisées pour générer des extractions sélectives.- 27 -
3.3.2 Problématique et risques associés à l’utilisation de substances et produitsà base de plantes <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation animaleLes additifs autorisés <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation animale doiv<strong>en</strong>t faire l’objet d’une demande sous forme d’un dossierprécisant leurs caractéristiques, leur efficacité et l’évaluation des risques toxicologiques et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,conformém<strong>en</strong>t aux lignes directrices de la directive 87/153/CEE modifiée. Le dépôt d’un dossier de demanded’autorisation n’était pas exigé et n’était pas fourni, pour que les substances et produits à base de plantessoi<strong>en</strong>t inscrits dans la catégorie des additifs aromatiques et apéritifs, bi<strong>en</strong> que des risques liés à l’utilisationde ces substances et produits puiss<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>visagés. Le nouveau règlem<strong>en</strong>t (CE) N° 1831/2003 du Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> et du Conseil, du 22 septembre 2003, qui abroge et remplace la directive 70/524/CEE concernant lesadditifs dans l’alim<strong>en</strong>tation des animaux, est applicable depuis le 18 octobre 2004.Les additifs qui suiv<strong>en</strong>t la démarche classique d’autorisation sont bi<strong>en</strong> définis, la nature chimique de leursconstituants est indiquée, et leur stabilité <strong>en</strong> tant qu’additif dans les prémélanges et les alim<strong>en</strong>ts finis estprécisée. Ces informations ne sont pas fournies pour les substances aromatiques et apéritives et le nouveaurèglem<strong>en</strong>t N° 1831/2003 n’obligera la fourniture de ces informations qu’au plus tard le 7 novembre 2010. Aprèscette date, les élém<strong>en</strong>ts seront exigés pour les additifs s<strong>en</strong>soriels au même titre que pour les autres additifs(article 10.2).Les substances et produits à base de plantes utilisés <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation animale prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les mêmes difficultésquant à la détermination des critères d’évaluation pour contrôler les matières premières d’origine végétale etles préparations à base de plantes que les médicam<strong>en</strong>ts à base de plantes (cf. annexe 2) ou les produits à basede plantes utilisées <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation humaine (24) .Les principaux facteurs de risques id<strong>en</strong>tifiés liés à l’utilisation des substances et produits à base de plantes sontles suivants :• spécificités propres aux plantes : les profils chimiques des matières premières utilisées pour la préparationdes substances et produits à base de plantes peuv<strong>en</strong>t varier, sur le plan qualitatif et quantitatif <strong>en</strong> fonctionde facteurs génotypiques (l’espèce botanique, voire du chémotype ; la partie ou l’organe de la plante), defacteurs phénotypiques (l’origine géographique, le mode de culture, le stade de récolte, la période de récolte),du traitem<strong>en</strong>t de la plante (séchage), de son mode de conservation ;• les plantes peuv<strong>en</strong>t être contaminées par des substances indésirables comme des pesticides, des métauxlourds, des mycotoxines… Les conditions de culture et la qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale sont donc des facteurssusceptibles d’influ<strong>en</strong>cer la qualité des plantes considérées ;• les traitem<strong>en</strong>ts d’extraction contribu<strong>en</strong>t de manière capitale à la composition et à la qualité du produit final.La nature des solvants et les conditions d’extraction (conc<strong>en</strong>tration du solvant, temps de contact,température…) sélectionn<strong>en</strong>t des composés variables et peuv<strong>en</strong>t conduire à des produits d’activité différ<strong>en</strong>te ;• les substances ou extraits à base de plantes sont des mélanges complexes de nombreux composants donttous ne sont pas id<strong>en</strong>tifiés ou, s’ils sont connus, dont les effets ne sont pas tous analysés. Des composésautres que les principes actifs principaux recherchés peuv<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>ts et avoir des effets non souhaités,voire antagonistes avec les substances actives ou les propriétés des alim<strong>en</strong>ts. A l’opposé, des composéssecondaires peuv<strong>en</strong>t avoir un effet de synergie sur l’activité des composés majeurs. Ainsi, il a été montré queles extraits pouvai<strong>en</strong>t être plus actifs que les composés majeurs utilisés individuellem<strong>en</strong>t sous une formepurifiée (ex : résine de pin <strong>en</strong> aquaculture, Toro et al., 2003) ;• les extraits végétaux peuv<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir des molécules volatiles dont les conc<strong>en</strong>trations peuv<strong>en</strong>t diminuer aucours du temps, <strong>en</strong> fonction des conditions de stockage. Des interactions avec des constituants desprémélanges ou de l’alim<strong>en</strong>t ou l’application de procédés technologiques (chauffage, agglomération...)peuv<strong>en</strong>t conduire à la disparition des principes actifs ou à leur modification ;• le recours à des solvants organiques de qualité non alim<strong>en</strong>taire expose à la prés<strong>en</strong>ce de résidus indésirablesdans le produit fini. ;• parmi les constituants des huiles ess<strong>en</strong>tielles, certains sont pharmacologiquem<strong>en</strong>t actifs ;(24) Dans le domaine de la nutrition humaine, l’Afssa a publié <strong>en</strong> février 2003 une « démarche d’évaluation de la sécurité, de l’intérêt et del’allégation des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires cont<strong>en</strong>ant des plantes, destinées à la consommation humaine ».- 28 -