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Les Nanotechnologies : - Page personnelle de Christian J. Bordé

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<strong>Les</strong> <strong>Nanotechnologies</strong> 24 novembre 2002technologie à s’organiser <strong>de</strong> manière adéquate pour préparer le futur, <strong>de</strong> façon à développerla connaissance et le potentiel humain requis par les nouveaux enjeux.En particulier, les nanotechnologies amènent à redéfinir le positionnement <strong>de</strong>s universitairesvis-à-vis <strong>de</strong> l’industrie. Dans certains domaines <strong>de</strong> pointe, la sophistication <strong>de</strong> plus en plusmarquée <strong>de</strong>s outils technologiques empêche désormais les centres technologiquesuniversitaires d'avoir un impact direct sur les technologies <strong>de</strong> production industrielle –lesindustriels ne dépen<strong>de</strong>nt plus <strong>de</strong> la recherche universitaire pour faire progresser leursfilières–. Cette situation existe déjà en microélectronique où, même aux États-Unis, les sautstechnologiques successifs sont conçus, programmés, développés et réalisés par lesindustriels eux-mêmes. C'est que la réalisation d'un circuit intégré mo<strong>de</strong>rne nécessitel'enchaînement parfait d'un millier d'opérations élémentaires délicates, possible dans unenvironnement stable et pérenne, impossible dans un environnement universitairechangeant. <strong>Les</strong> universitaires acquièrent alors un rôle double. Ils doivent explorer <strong>de</strong>schamps nouveaux du savoir, découvrir <strong>de</strong> nouveaux phénomènes, concevoir <strong>de</strong> nouvellesarchitectures, formaliser <strong>de</strong>s concepts qui permettront aux industriels <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>nouvelles filières technologiques. Ils doivent par ailleurs mener un effort <strong>de</strong> formation afin <strong>de</strong>préparer les cadres scientifiques et techniques disposant <strong>de</strong>s compétences nécessaires àl’exploitation et au développement <strong>de</strong>s nanotechnologies. L’exemple <strong>de</strong> la microélectroniqueest peut-être un cas limite à cause <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s circuits intégrés, maisil n’en reste pas moins vrai que la sophistication actuelle <strong>de</strong>s procédés industriels, mêmedans les industries dites traditionnelles, conduit à recentrer le rôle <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong>recherche vers l’exploration et la découverte, la production <strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong> savoirfaire. Bien entendu, dans cette nouvelle donne, pour assurer l’efficacité <strong>de</strong> la recherchetechnologique française, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> rencontre sont à organiser entre universitaires etindustriels (organes <strong>de</strong> définition et <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong>s programmes, projets communs,séminaires communs, etc.). Pour les domaines plus « légers » ou nouveaux, le travail encommun ou la création <strong>de</strong> jeunes pousses (« start-up ») doivent être soutenus fortement.2.7. Un défi pour la FranceA la veille <strong>de</strong>s mutations que l’avènement <strong>de</strong>s nanotechnologies laisse entrevoir, la Francedoit s’interroger pour examiner les évolutions nécessaires pour affronter la compétitioninternationale dans les meilleures conditions. Des programmes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur,spécifiques et dévolus aux nanotechnologies, ont été mis en place dans <strong>de</strong>s pays commeles États-Unis, le Japon, le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suè<strong>de</strong>, la Suisse, touspays où la recherche publique en technologies <strong>de</strong> pointe est déjà très active. De ce point <strong>de</strong>vue, au sein d’un environnement international caractérisé par <strong>de</strong>s investissements massifs,l’effort français <strong>de</strong>vrait être augmenté significativement pour que la France franchisse dans<strong>de</strong> bonnes conditions la prochaine révolution industrielle.Des efforts ont certes été faits en France récemment, mais la situation française présente<strong>de</strong>s particularismes importants par rapport aux pays <strong>de</strong> niveau comparable. Cesparticularismes sont parfois un atout pour les évolutions. Par exemple, grâce à leur statutpérenne, les chercheurs français peuvent facilement prendre le risque d’explorer <strong>de</strong>sthématiques nouvelles. Ainsi, dans les domaines <strong>de</strong>s nanosciences, la recherche françaiseest d’un bon niveau. En revanche, d’autres caractéristiques semblent plus préoccupantespour réussir les adaptations nécessaires pour abor<strong>de</strong>r les nanotechnologies. Ainsi, le tissuuniversitaire français manque d’infrastructures pour la micro et la nano fabrication, et la part<strong>de</strong> recherche contractualisée est très faible (en Europe, la France affiche le <strong>de</strong>uxièmebudget public <strong>de</strong> dépenses civiles en Recherche et Développement, mais possè<strong>de</strong> le plusAcadémie <strong>de</strong>s technologies, 28 rue Saint Dominique, Paris 7 ème 17Tel : 33 1 53 85 44 44/ Fax : 33 1 53 85 44 45Mail :http://www.aca<strong>de</strong>mie-technologies.fr

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