<strong>Les</strong> <strong>Nanotechnologies</strong> 24 novembre 20025.6. Apprendre à travailler ensemblePour que la recherche française s'engage résolument dans le domaine <strong>de</strong>snanotechnologies, il faut assouplir les structures actuelles et favoriser les regroupements<strong>de</strong>s chercheurs et <strong>de</strong>s équipes atteignant <strong>de</strong>s masses critiques. 11 Le caractèreinterdisciplinaire <strong>de</strong>s nanotechnologies impose d’inciter les acteurs <strong>de</strong> la recherche à seregrouper au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s clivages traditionnels, et d’adopter <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’organisationnouveaux au sein et entre les institutions.Recommandation 6 : favoriser les regroupements d’équipes interdisciplinaires et interorganismesau sein d’instituts fédératifs, dotés <strong>de</strong> crédits spécifiques et i<strong>de</strong>ntifiables par <strong>de</strong>spartenaires industriels ; favoriser la création <strong>de</strong> groupements entre organismes etpartenaires locaux pour gérer <strong>de</strong>s infrastructures pour la nanotechnologie et leur personneltechnique.11 Certains domaines d’applications –en particulier lorsqu’on arrive au sta<strong>de</strong> préindustriel– nécessitent laformation <strong>de</strong> consortiums avec une masse critique et <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> disciplines variées qui pour certaines nesont pas impliquées naturellement dans le domaine (par exemple <strong>de</strong>s mécaniciens pour résoudre certainsaspects technologiques rencontrés dans les dispositifs <strong>de</strong> stockage magnétique). A cet égard , on peutremarquer qu’aux États-Unis, la taille caractéristique <strong>de</strong>s équipes engagées dans le domaine <strong>de</strong>snanotechnologies, souvent dirigées par <strong>de</strong>s jeunes professeurs <strong>de</strong> la classe d'âge 35-45 ans, est d’unevingtaine <strong>de</strong> personnes (seniors, post-doctorants, thésards), ce qui permet <strong>de</strong> mener <strong>de</strong> véritables projetstechnologiques. En Europe, le laboratoire <strong>de</strong> chaire attaché à la durée du mandat d'un professeur est souventla règle. Ces professeurs ont plutôt 40-50 ans, et disposent parfois d’équipes encore plus importantes,constituées par montée en puissance à partir du « package » <strong>de</strong> départ du professeur. Celui-ci aura le plussouvent été recruté en compétition avec d’autres institutions prestigieuses. En France, ceci n'est pastransposable, et il faudra trouver <strong>de</strong> nouveaux mo<strong>de</strong>s d'organisation pour arriver au même résultat.Académie <strong>de</strong>s technologies, 28 rue Saint Dominique, Paris 7 ème 36Tel : 33 1 53 85 44 44/ Fax : 33 1 53 85 44 45Mail :http://www.aca<strong>de</strong>mie-technologies.fr
<strong>Les</strong> <strong>Nanotechnologies</strong> 24 novembre 2002ANNEXE : UN APERÇU DE LA SITUATION INTERNATIONALE<strong>Les</strong> nanotechnologies ont été reconnues par <strong>de</strong> nombreux pays comme un enjeutechnologique majeur pour le futur, justifiant un effort particulier pour soutenir le domaine,structurer la recherche, mettre en place <strong>de</strong>s infrastructures, <strong>de</strong>s réseaux et <strong>de</strong>s centresspécifiques, favoriser l’émergence <strong>de</strong>s entreprises ou la valorisation <strong>de</strong>s découvertes entermes d’application. Cet effort se justifie par le souci <strong>de</strong> placer le pays le mieux possibledans la compétition internationale, afin d’acquérir ou <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r une position favorabledans le futur.Malgré la profusion <strong>de</strong> documents, il est impossible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s comparaisons quantitatives:les documents ne donnent que <strong>de</strong>s visions partielles, (on ne trouve pas <strong>de</strong> synthèseaméricaine comprenant les efforts régionaux, parfois très importants), les données nerecouvrent pas les mêmes éléments (les infrastructures sont le plus souvent financées en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> nanotechnologie, c'est le cas à peu près inverse en France), lapart <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> personnel varie considérablement (quasi nulle en France, essentielle danscertains pays).L'ampleur <strong>de</strong> la tâche visant à constituer une synthèse quantitative comprenant chercheursimpliqués, infrastructures, etc., est telle qu'aucun service scientifique d'ambassa<strong>de</strong> sollicitén'a voulu faire cette synthèse pour le pays <strong>de</strong> son ressort. <strong>Les</strong> éléments suivants serontdonc le plus souvent qualitatifs, avec les éléments quantitatifs incomplets que nous avons purassembler.A-1. <strong>Les</strong> stratégies élaborées dans différents paysA-1.1. L’initiative américaineEn janvier 2000, le prési<strong>de</strong>nt Clinton a officiellement lancé la « National NanotechnologyInitiative » (NNI). Cet effort d’une ampleur budgétaire considérable vise à assurer aux États-Unis la prééminence dans le domaine, considéré comme stratégique, <strong>de</strong>s nanosciences etnanotechnologies, et la compétitivité économique à long terme du pays. Il marque unerupture, à la fois au plan national et international, dans le soutien financier accordé audomaine, ce qui fait <strong>de</strong> la NNI une référence internationale. L’initiative proprement ditereprésente l’ensemble <strong>de</strong> l’effort budgétaire fédéral aux institutions américaines, et lesstructures d’évaluation, <strong>de</strong> pilotage et d’attribution <strong>de</strong> ces ai<strong>de</strong>s.L’initiative américaine possè<strong>de</strong> un caractère multidisciplinaire très marqué. Elle soutient <strong>de</strong>nombreuses disciplines comme la physique, la chimie, la biologie, la science <strong>de</strong>s matériauxet les sciences <strong>de</strong> l’ingénieur, mais met aussi en place <strong>de</strong> nouveaux environnements pourfavoriser une collaboration interdisciplinaires entre les sciences dures et les sciences duvivant. Le soutien s’effectue sans remise en cause majeure <strong>de</strong> l’organisation américaine <strong>de</strong>soutien à la recherche : les ai<strong>de</strong>s sont attribuées par l’intermédiaire <strong>de</strong>s agences existantes(NSF, NIH, EPA, DoE, DoD, NASA, etc.). L’initiative est pilotée par un comité réunissant lesreprésentants du gouvernement et <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> financement. Ce comité est chargé <strong>de</strong>coordonner la planification <strong>de</strong>s programmes et la politique budgétaire, <strong>de</strong> définir la mise enAcadémie <strong>de</strong>s technologies, 28 rue Saint Dominique, Paris 7 ème 37Tel : 33 1 53 85 44 44/ Fax : 33 1 53 85 44 45Mail :http://www.aca<strong>de</strong>mie-technologies.fr