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ENQUÊTE - La Tribune

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12LE BUZZLA TRIBUNE VENDREDI 21 JUIN 2013>> IL A OSÉ LE DIRE « Cela fait partie de ce programme anti-mondialisation que je considère commetotalement réactionnaire. » JOSÉ MANUEL BARROSO, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION EUROPÉENNE, LUNDI 17 JUINDANS L’INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, À PROPOS DE LA DEMANDE DE LA FRANCE D’EXCLURE LE SECTEUR AUDIOVISUELDU MANDAT DE NÉGOCIATIONS COMMERCIALES AVEC LES ÉTATS-UNIS.L’ŒIL DE PHILIPPE MABILLEDIRECTEUR DE LA RÉDACTIONHollande II, ça urge maintenant© DR«Le présidentveut-il forcerun relèvementde l’âge légalde la retraite sansl’assumer ? »est donc devenue l’alpha et l’omegade la politique économique de François Hollande.Pas un jour ne passe sans que le présidentde la République ou un de ses ministresL’entreprisene penche au chevet de cet objet de toutesles attentions. L’entreprise est au centre des débats et desenjeux, et c’est tant mieux. De bonnes décisions ont étéannoncées aux assises de l’entrepreneuriat, pour simplifierleur environnement administratif et légal, et des erreurs,comme celle sur la fiscalité des plus-values de cession, ontété en partie corrigées. On pourrait penser que c’est désormaisla lune de miel entre ce gouvernement de sociauxdémocratesassumés et le monde de l’entreprise. Ce n’estpourtant pas le cas, loin de là. Le Hollande II, converti ausocial-libéralisme, synthèse de Tony Blair et de GerhardSchröder, n’est pas encore arrivé. Non seulement lesmesures prises jusqu’ici ne suffisent pas pour refaire de laFrance une économie favorable au business– elle est passée en 2013 du 32 e au34 e rang du classement « doing business» de la Banque mondiale –, maispire, celles qui sont en train d’être prisesrisquent de la faire régresser encore plusdans les années qui viennent.Pour s’en convaincre, contentons-nousde regarder ce que fait ce président, aulieu de nous arrêter à ce qu’il dit. Premièreillustration, l’affaire dite des« Poussins », ces autoentrepreneursdont le principal crime est d’être nés sous Nicolas Sarkozyet qui, sous la pression d’un puissant lobbying des artisansdu bâtiment, se voient tout d’un coup rejetés dans le campdes fraudeurs et des profiteurs de l’État. Le gouvernementvient de décider unilatéralement de réduire par deux lesseuils d’activité et de limiter à deux ans l’usage de ce statut.Alors que François Hollande avait promis la stabilitésociale et fiscale pour le monde de l’entreprise à l’automnedernier, on s’apprête donc à casser un statut juridique quirencontrait un franc succès, tout cela pour régler un problèmede concurrence qui ne concerne que 5 % d’entre eux.DES MESURES EN CONTRADICTION AVECL’IMPÉRATIF DE COMPÉTITIVITÉDu coup, les fameux « Poussins », qui parlent (avec unecertaine exagération) du « plus gros plan social deFrance », manifestent devant les agences Pôle Emploipour prévenir l’État qu’il les condamne à retomber àbrève échéance dans l’assistanat. Ubuesque ! On a làl’exemple type de la mesure corporatiste, inutile, etcontre-productive.Une deuxième illustration du manquede cohérence du gouvernement dans sondiscours sur l’entreprise risque bien devenir avec la réforme des retraites. Alorsque le niveau des prélèvements publicspour la retraite atteint déjà en France unsommet dans les pays industrialisés, lerapport de la commission Moreau proposed’augmenter à nouveau les cotisationsd’assurance-vieillesse, pour lesentreprises et les salariés, de 0,1 point paran pendant quatre ans. Cette hausse s’ajouterait à celle déjàdécidée pour financer les retraites complémentaires.Est-il utile de préciser qu’une telle mesure entre en complètecontradiction avec l’impératif de compétitivité placéau premier rang des enjeux nationaux par le président dela République. D’autres pistes, beaucoup plus vertueuses,sont pourtant possibles pour sécuriser le financement desretraites, à commencer par le relèvement progressif duplafond de l’âge légal à 65 ans, dont le rapport Moreaureconnaît (très discrètement) que ce serait financièrementbien plus rentable que l’allongement envisagé de la duréede cotisation qui atteindra, de toute façon, à 44 ans, unelimite évidente, vu l’entrée de plus en plus tardive desjeunes générations sur le marché du travail.En faisant ce choix, François Hollande veut-il forcer unrelèvement de l’âge légal sans l’assumer ? Cela ne seraitni courageux, ni honnête à l’égard des Français. Tous lestravaux menés sur le travail des seniors montrent pourtantque ce qui pénalise le plus la France, par rapport auxpays qui ont réussi à les maintenir dans l’emploi, c’estl’effet d’horizon. En bloquant à 60 ou 62 ans l’âge dudépart, la France désincite les entreprises de conserverleurs salariés âgés, puisque cela ne sert à rien de les formers’ils doivent partir…François Hollande, qui entre cette semaine avec la deuxièmeconférence sociale dans l’acte II de son quinquennat,va devoir faire des choix urgents, d’ici à la fin de l’été,pour le redressement du pays. L’idéal serait qu’il s’engageà réformer sans augmenter désormais les impôts et lescharges, afin de mettre la pression sur la dépensepublique. Évidemment, le président s’en gardera bien. Dequoi relativiser tous ses beaux discours consensuels surl’entreprise, qui ne servent qu’à endormir les esprits sansque rien, fondamentalement, ne change pour le climatdes affaires en France.WEB TV / LA TRIBUNE DES DÉCIDEURS en partenariat avec« <strong>La</strong> réponse à la crise du logementne peut pas être que fiscale »Interrogé dans le cadre de l’émission de latribune.fr, Sébastien de <strong>La</strong>fond,président de MeilleursAgents.com, a répondu aux questions des internautes.© DRLe marché immobilier semble toujoursbloqué, pourquoi ?Le marché immobilier n’est pas bloqué, ila simplement diminué de taille. On comptait850 000 transactions dans les bellesannées 2010-2011, on devrait en enregistrerenviron 550 000 en 2013. Ces ventessont réalisées par ceux qui ont, pour différentesraisons, un réel besoin de céderleurs biens. Résultat, on constate un reculdes prix très sensible en province, del’ordre de 5 à 15 % depuis deux ans, ce quiest plutôt rassurant. En revanche, à Paris,ça ne baisse pas vite et pas très nettement :seulement 4,5 % sur la même période.Pourquoi ? <strong>La</strong> baisse des taux redonne dupouvoir d’achat aux acheteurs et, commele nombre d’offres demeure relativementfaible, il demeure un équilibre sur le marchéqui explique le niveau de prix toujourstrès élevé dans la capitale.Que pensez-vous de l’action dugouvernement en matière de logement?<strong>La</strong> correction de la réforme adoptée par legouvernement Fillon, qui portait à trenteans le délai pour une exonération totale del’impôt sur la plus-value, est plutôt unebonne idée. Le nouveau dispositif Duflot a,lui, du mal à démarrer : seulement 40 000programmes seront lancés cette année, cequi demeure insuffisant par rapport auxbesoins, notamment en Île-de- France. Ils’agit pourtant d’un dispositif plutôt avantageuxsur le plan fiscal. Il demeure semblet-ildes interrogations sur le niveau desloyers et le profil des locataires éligibles.Certains suggèrent que l’un desproblèmes du marché français estqu’il est, en quelque sorte, droguéaux avantages fiscaux…C’est vrai que nous avons connu une sériede dispositifs qui n’ont pas toujours été trèsheureux. On a ainsi construit dans deszones qui n’en avaient pas vraiment besoin.<strong>La</strong> réponse à la crise du logement nepeut pas être que fiscale. Il est indispensablede mettre autour de la table tous lesacteurs pour élaborer des solutions quis’inscrivent dans la durée : promoteurs,collectivités, responsables des transports,urbanistes… Avec une obsession :simplifier. On le voit pour le Grand Paris,le millefeuille administratif régiondépartement-villeconstitue un handicappour établir des projections. Interview réalisée parThomas Blard et Éric Walther

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