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ENQUÊTE - La Tribune

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24TERRITOIRES / FRANCELA TRIBUNE VENDREDI 21 JUIN 2013LE FOCUS C’est une première en France : Neoshop va ouvrir ses portes à <strong>La</strong>val, en Mayenne. Une boutique qui proposera,DE LA SEMAINE à partir de septembre prochain, des objets innovants, à la conception desquels les consommateurs sont invitésà contribuer. L’espace, initié par <strong>La</strong>val Mayenne Technopole, se veut avant tout un test commercial grandeur nature pour les start-up.<strong>La</strong>val invite le consommateurà la conception des innovationsDENIS KERDRAON, À LAVAL<strong>La</strong>val Mayenne Technopole(LMT) aurait-elletrouvé le chaînon manquanten matière d’accompagnementdestart-up ? C’est bien l’impressionqui domine à la découverte deNeoshop. Derrière cette marque –déposée – se cache un outil au servicedes entreprises innovantes. Àpartir du mois de septembre, unespace commercial dédié à l’innovationva voir le jour en pleincentre-ville de <strong>La</strong>val. Avec l’idéeforte de confronter les innovationsau grand public et d’apporter lapreuve aux distributeurs que le produitfonctionne.« Les porteurs de projets neviennent pas du commerce ou dumarketing, souligne Christian Travier,directeur général de LMT. Or,dans notre dispositif d’accompagnement,nous nous sommes renducompte qu’il y avait beaucoup dechoses sur le financement, la R&D,etc. Mais quand les entreprisesarrivent avec leur produit sur le marché,il n’y a plus rien. D’où l’idée decréer un lieu pour démarrer la commercialisation.» L’idée a germé enaoût 2011 pour une ouverture,d’abord privée, en juillet 2013, avantque le grand public puisse y accéder,en septembre prochain.<strong>La</strong> phase de conception a donc prisdu temps, mais les promoteurs deNeoshop l’ont conduite dans lesrègles : présentation du projet à<strong>La</strong>val Agglo, état de l’art, benchmark,et surtout partage. Et c’est bien làl’une des dimensions essentielles du«Neoshopamène <strong>La</strong>valà se positionnercomme une villeoù l’innovationest permanente. »IDIR AÏT-ARKOUB, PRÉSIDENT DELAVAL MAYENNE TECHNOPOLEL’une des salles de <strong>La</strong>val Mayenne Technopole consacréesà la rencontre des innovateurs et des consommateurs. [NEOSHOP]projet. Car si LMT peut revendiquerla paternité de l’idée originelle, c’estau sein du réseau européen OpenInnovation (lire encadré) qu’elle asu évoluer. « L’idée a été lancéeauprès de nos huit partenaires et chacuna participé, que ce soit dans laphase de conception, d’aménagementou encore de commercialisation »,rapporte Idir Aït-Arkoub, le présidentde LMT et par ailleurs viceprésidentde <strong>La</strong>val Agglo, en chargede l’innovation et de l’enseignementsupérieur.UN PARTENARIAT ÉTENDUÀ LA COMMERCIALISATIONConcrètement, cet espace de200 m 2 répartis sur quatre niveauxpropose une boutique, un lieu decoworking et de réunions, une surfaced’exposition et un étage consacréaux Living <strong>La</strong>b et Fablab. Neoshopfait donc d’une pierre quatrecoups en apportant à <strong>La</strong>val unecantine numérique, mais aussi uneinterface d’échange entre concepteursde produits innovants et utilisateurset/ou acheteurs. « LesLiving <strong>La</strong>b et Fablab permettentd’associer les utilisateurs à l’élaborationdes innovations avec unespace où les consommateurs pourrontquestionner sur des projetsencore au stade de l’idée, un espacede test de prototypes et un lieu outilléde coopération pour la mise au pointdes innovations », détaille MarionHurbin, en charge du projet à LMT.Preuve de cette volonté partenarialeinscrite dans l’ADN de l’endroit,l’aménagement et le mobilieront été réalisés par des designerslocaux. En échange, le lieu sert degalerie. « Nous avons l’intention derenouveler ainsi le mobilier chaqueannée », explique Marion Hurbin.Avec également la volonté d’en faireprofiter le territoire. Par exemple,une entreprise mayennaise a fabriquéune table présentée par undesigner. Le produit lui a plu aupoint qu’elle a exprimé le souhait dela fabriquer et de la commercialiseren plus grande série.Partenariat encore quand il s’agitde rédiger les contrats liant Neoshopaux start-up pour la commercialisationdes objets. « Nous noussommes fait aider par un avocat surle travail rédactionnel. Choisi poursa connaissance du monde de l’innovation,il peut compter en retour surnotre réseau. » Partenariat toujoursdans le processus de commercialisation.Une personne sera bienFOCUSemployée pour assurer la présenceet vendre, mais les entrepreneursseront aussi mis à contribution,pour former le vendeur et éventuellementaller au contact des clients.TOUS LES TROIS MOIS, DE 30À 40 NOUVEAUX PRODUITS« Cela me permet d’avoir une composantecommerciale et un retourdirect des consommateurs »,explique François Mermoud, PDGde Red Motion. Cette société incubéeau sein de LMT a conçu un guidonantivibration pour vélo. Ce seral’un des premiers objets exposés etvendus par Neoshop. « C’est un premierpas en direction du public, analyseChristian Travier. Ceux quivoudront des études scientifiques,nous les mettrons en relation avecdes prestataires que nous sélectionnerons.» Au total, de 30 à 40 produitsdevraient ainsi être proposésà la vente, avec un renouvellementtous les trois mois environ.<strong>La</strong>val Agglo a investi entre120 000 et 150 000 euros dans leprojet. Neoshop va aussi se rémunérersur les ventes pour une commissions’échelonnant entre 10 et40 %, comme dans la distribution.Mais au-delà du modèle économique,le président de LMT voitdans la boutique un atout pour leterritoire. « Neoshop amène <strong>La</strong>val àse positionner comme une ville oùl’innovation est permanente. » EtIdir Aït-Arkoub de conclure : « AvecNeoshop, on prend un risque, maisla prise de risque va de pair avecl’innovation. » Un réseau européen de l’innovation partagéeNeoshop entre dans le cadre du projet européenOpen Innovation qui regroupe neuf partenairesd’Europe de l’Ouest. C’est dans cecreuset qu’a été lancé le concept. Depuis, l’idéea fait son chemin. Des boutiques éphémèresont été ouvertes à Gand, en Belgique, ouencore à Edimbourg. L’University College ofLondon s’apprête à faire de même.En plus d’un partage au moment de la conception,le réseau permet de faire circuler les produitsprésentés dans chacune des boutiques.Open Innovation aide aussi à la formation dehaut niveau pour dirigeants (MasterclassOpen) ou encore à la mise en place d’une plateformed’innovation à destination des entreprises(Idexlab). C’est en pionnière que <strong>La</strong>valMayenne Technopole avait mis au pointIdenergies, un accélérateur de développementpour les start-up ; c’est en pionnière qu’elleouvre les portes de Neoshop.

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