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ENQUÊTE - La Tribune

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30VOS FINANCESLA TRIBUNE VENDREDI 21 JUIN 2013LE BONPLANLongtemps réservés aux grandes écoles, les prêts étudiants se démocratisent. <strong>La</strong> création d’une garantie publiquevia Oséo, ainsi que la concurrence entre les banques pour capter une clientèle jeune et captive ont permisd’améliorer les conditions proposées. Toutefois, renégocier son prêt s’avère souvent mission impossible.Des prêts plus attractifs séduisentdavantage d’étudiantsRACHEL MONTEROÀpeine le baccalauréaten poche, le marathoncommencepour beaucoup d’étudiants: finaliser soninscription, trouver un logement,voire un emploi d’appoint, maisaussi, pour un nombre croissantd’entre eux, faire le tour desbanques afin de souscrire à un prêt.Selon l’Observatoire national de lavie étudiante, 6,4 % des étudiantsavaient souscrit à un prêt en 2010,un chiffre qui se situerait maintenantaux alentours des 10 %.Cette moyenne cache cependantde fortes disparités entre les étudiantsdes écoles de commerce oud’ingénieurs qui recourent plus fréquemmentaux prêts que ceux desuniversités. <strong>La</strong> raison est en grandepartie liée aux coûts des étudesdans ces écoles. « Les frais d’inscriptionannuels d’une école de commercesont compris entre 10 000 et15 000 euros. Il faut ajouter à cela,a minima, les frais de logement carles étudiants peuvent avoir été admisdans des écoles situées dans uneautre région que celle dont ils sontoriginaires », précise Romy Lecoq-Champeau, directeur adjoint dumarché des particuliers Caissed’épargne.DES GARANTIES PARFOISDIFFICILES À REMPLIRCette différence serait aussi lerésultat d’une politique délibéréedes organismes bancaires. « Lesbanques offrent des conditions plusavantageuses aux étudiants desgrandes écoles, elles segmentent eneffet la population étudiante et s’intéressentplus particulièrement auxétudiants à haut potentiel qui, unefois actifs, disposeront de revenusconfortables », prévient ChristianKamayou, fondateur de Financetesetudes.com,un site de courtage surles prêts étudiants. Si cette situationa longtemps été vraie, elle est entrain d’évoluer grâce aux garantiesproposées par l’État via Oséodepuis 2008, mais aussi à la concurrenceà laquelle se livrent lesbanques pour conquérir une clientèlejeune et… captive.Les banques partenaires d’Oséo– à savoir les Caisses d’épargne, leCrédit mutuel, la Société générale,le CIC et les Banques populaires –peuvent accorder des prêts à desétudiants pour un montant maximalde 15 000 euros, la garantieétant assumée à la fois par Oséo àhauteur de 70 % et par les banquespartenaires à hauteur de 30 %. En2012, plus de 12 200 crédits ont étégarantis par Oséo, pour un montantde financement octroyé par lesbanques de près de 100 millionsd’euros, le montant moyen des prêtsétant de 8 000 euros.Pression sur le budget oblige, cetteenveloppe aurait été réduite pour2013. « Cette année, une premièredotation a permis de rouvrir le dispositifau mois de février, mais elle a ététrès vite utilisée. Une nouvelle capacitéd’engagement vient d’être accordéepar le ministère de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche, lesprêts étudiants Oséo distribués parSociété générale seront donc à nouveauaccessibles », indique CécileBorie-Gallet, chef de produits prêtsétudiants à la Société générale.Une grande partie des étudiants candidats au prêt doitencore présenter la caution d’un tiers. [GOODLUZ/ISTOCKPHOTO]Toutefois, une grande partie desétudiants ne pourra pas avoir accèsà ces prêts et devra disposer d’unegarantie parentale. Pour les étudiantsissus d’un milieu défavorisé,il s’agit d’une condition difficile àremplir. « On évalue la caution d’unprêt étudiant sur les mêmes critèresqu’un crédit à la consommation, legarant ne doit pas être endetté pourun montant supérieur à 30 % de sonrevenu ou doit disposer d’un reste àvivre suffisant. En revanche, danscertains cas, l’étudiant n’aura pasobligatoirement besoin de la cautiond’un tiers, par exemple s’il estdans un dispositif en alternance etdispose d’un revenu suffisant »,indique Romy Lecoq-Champeau.REMBOURSEMENTS DIFFÉRÉSJUSQU’À CINQ ANSCette caution est d’autant plusimportante qu’il arrive fréquemmentque les parents doivent commencerà rembourser le prêt, l’étudiantprenant le relais dès qu’ilcommence à travailler. Ilest en effet très difficilepour un étudiant de parvenirà négocier avec sabanque un report deséchéances car ce type deprêt est déjà associé à desremboursements différéspour une durée maximalede cinq ans. Aubout de cette période,l’étudiant doit commencerà rembourser, qu’ilait trouvé ou non un premieremploi. Il a égalementla possibilité de commencerà rembourser tout de suite sonprêt ou encore de le faire partiellement(différé partiel) ; dans cecas, il ne remboursera que les intérêtset la cotisation d’assurance.Bien évidemment, opter pour undifféré coûte plus cher.1,9 %d’intérêt. C’estle taux proposéaux étudiantspar les Caissesd’épargne,de mai àseptembre2013, pourun montantd’empruntde 1 000 à45 000 euros.Reste que les taux d’intérêt sonten ce moment très intéressants. LesCaisses d’épargne viennent de lancerune offre ouverte de mai à d’octobre2013 avec un taux (TAEG) à1,9 % pour un montant d’empruntcompris entre 1 000 et 45 000 euroset une durée maximale de dix ansdont cinq ans en différé. Un produitd’appel qui force les banquesconcurrentes à s’aligner. « Les étudiantsde nos 850 écoles partenairespeuvent bénéficier d’un taux réduit,parfois inférieur à 2 %. Le taux pratiquéest étudié au cas par cas, etdépend notamment de la situationactuelle et future du jeune. L’essentielde nos prêts étudiants sont proposésà des taux compris entre 2 et4,3 % », précise Cécile Borie-Gallet.Les courtiers peuvent aussi parvenirà négocier des tarifs intéressants.« Les étudiants consultentplusieurs banques, mais n’ont pas leréflexe de négocier. En tant que courtier,nous pouvons le faire pour euxet obtenons des prêts à des taux inférieursentre 0,2 et 0,5 % àce qui se pratique enagence bancaire », assureChristian Kamayou. Àcela, il faut ajouter lesassurances décès et invaliditéqui, si elles ne sontpas obligatoires, sontchaudement recommandéespar les banques, pourun coût moyen de 0,3 %du capital. Enfin, lesbanques proposent deplus en plus des créditscomplémentaires – pourun montant de 1 000 euros à laSociété générale et aux Caissesd’épargne, très actives dans cedomaine. Ces prêts sont gratuits etsans frais de dossiers. De quoi susciterde fortes envies… Aussi rappelonsqu’un prêt, fut-il avantageux,doit toujours être remboursé !

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