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Rabat - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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RABAT RÉSIDENC:E: 19,.d'autres, avaient signalé cette anomalie de nos'sociétés modernes: par un juste retour, il semble,n'en déplaise à ses auteurs, que la loi marocainesur les associations syndicales de propriétaires estune petite fille, inatten<strong>du</strong>e peut-être, de leurs idéessur la solidarité sociale et l~ travailattrayant..Comment fonctionne, en effet, cette loi? Toutesles fois que des propriétaires· voisins auront uncommun intérêt à voir se tracer \les voies de leurquartier, l'adrninistrationmunicipale s'efforcera deles grouper en une association syndicale. Celle-ciaura pour mission de mettre en quelque sorte encommun tous les terrains de'sès membres pour enfaire une nouvelle répartition entre eux après qu'aurontété abandonnées les surfaces 'nécessaires' à lavoirie. L'administration demande donc aux possédants.un double effort de solidarité sociale. Le prern,ierde ces efforts est d'ordre pécuniair~ : il faut quel~ propriétaires justifient le prix de leur terrain,en en cédant une partie au bénéfice de la collectivité;le deuxième est de travail et d'équité: les propriétairesdoivent s'entendre entre eux pour répartir à nouveauleurs parcelles restantes, de manière que tous ytrouvent un avantage et qu'aucun ne soit lésé.Enfin, pratiquant cette politique d'association desintérêts qui a toujours pro<strong>du</strong>it d'heùreux fruits au .<strong>Maroc</strong>, l'administration unit, dans ces syndicats depropriétaires, indigènes et Européens. .Ce sont bien là des idées qu'un disciple de Fourierreconnaîtrait, mais elles sont sorties <strong>du</strong> royaumed'Utopie pour être appliquées dans un pays neuttout agité <strong>du</strong> choc des intérêts. Le résultat en paraîtheureux à <strong>Rabat</strong>, puisqu'une de ces associationssyndicales a terminé complètement ses travaux,qu'une autre les poursuit et que deux,'enfi{l, sont envoie de constitution. .Aussi, est-ce dans unroman~fouriéristeque l'auteurde ces lignes s'est plu à en trouver la conclusion. Ilimagine la future <strong>Rabat</strong> .comme la cité nouvelleque nous montre Zola dans Travail: «L'aspect généralde la ville reconstruite était bien celui d'un immensejardin où les maisons s'élevaient, naturellemèht espacéesparmi les ver<strong>du</strong>res en un besoin de grand airet de vie libre. Pourqùoi se selait-on entassé quand .la. plaine se déroulait ? Il n'y avait que de largesavenues qui coupaient les jardins, et simplement desmaisons dans les arbres. »CHARLES BOYER,conseiller général <strong>du</strong> Var,contrôleur civil chargé <strong>du</strong> service <strong>du</strong> plan de <strong>Rabat</strong>.<strong>Rabat</strong> RésidenceLORSQU'AU mois de juillet 1912, i.e g~néral Lyautey. décida d'établir sa résidence habituelle à <strong>Rabat</strong>,des considérations d'ordfe militaire, politique etgéographique :provoquèrent 'sa détermination.A son arrivée au <strong>Maroc</strong> dix semaines plus tôt, ilavait dû franchir en quelques étapes la distance qui .sépare Casablanca de Fez; toute autre considérationdisparaissait devant celle d'atteindre très rapidementla vaste cité religieuse et maghzen, encore toutefrémissante d'un grand trouble moral et un peugrisée par rodeur <strong>du</strong> sang. Il était urgent qu'ellesentît la présence réelle d'un chef.A Fez, était un sultan aux sentiments douteux,qui nous avait appelés à son secours, maisqui désiraitnous voir compromis; agité par les 'pensées diverseset complexes qui se succèdent dans les âmes mograbines,il craignait et souhaitait à la fois un soulèvementpopulaire. Moulai Hafid, dénué"de morale,jouisseur, cruel, autoritaire, ambitieux, capable defaire servir la religion à la réalisation de ses plusmauvais désirs, espérait profiter de toute circons-tance qui nous serait contraire pour se venger desservices que nous lui avions ren<strong>du</strong>s.A l'arrivée <strong>du</strong> général Lyautey, les tribus, si peuattachées pourtant à la personne <strong>du</strong> sUltan, se ruèrentsur Fez, par un de ces mouvements de réactionxénophobe qui leursont habituels à l'apparition del'étranger; .quel qu'il soit. Le général Gouraud futchargé de les bousculer et de «donner de l'air ».Le général Lyautey consolida l'autorité <strong>du</strong> maghzenet apaisa les âmes; ce travail était à peine achevé.que d'autres préoccupations, d'autres soucis' luivinrent de l'extrême-sud, de l'Anti-Atlas.Le mahdi s'y était peut-être révélé et les cerveauxtoujours. en travail des <strong>Maroc</strong>ains, des Maures auxà1lures 'si paisibles et des Chleuhs enjoués, engendraientdes espoirs mystiques insensés. Le Résidentgénéral quitta Fez la fiévreuse et arriva à <strong>Rabat</strong>, ,où 11 planta sa tente,.prêt à courir vers le champ degravier des Rehamna pour défendre l'opulenteChaouïa et Casablanca, à cette heure cœur de l'influenceéconomique de la Franée. Il s'établit dans un.,7

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