3°LE COMMERCE FRANÇAIS A LA FOIRE DE RABATch~f des Services économiques. de la Résidence, lesoin de dresser les statistiques, de publier les bilans,véritables amorces (et combien engageantes) avec lasource de profits dont le débit, défie toute concurrence.Il y a neuf ans, quelques mois avant Iiotre interventionà Casablanca et en Chaouïa, le trafiè maritiffieannuel <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> occ,idental atteignait à peinelechiffre de 50 millions. Il est passé en 1916 à250 millions. M. René-Leclerc a donc raison de. direqu'il n'y a pas d'exemple dans notre histoirecoloniale d'une évolution aussi prompte et d'uneprogression aussi sensible. Et. encore faut-il observer,comme le remarquetrès justement M. Charles Mourey,1· . .que trop de facteurs sont intervenus en 1914, 1915et '1916 pour gêner le développement normal, <strong>du</strong>commerce: restrictions à ia'sortie de France de maint. pro<strong>du</strong>it fabriqué, interdictions de sortie <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong>des céréales,' des peaux. des animaux vivants, deslaines; difficultés de transport; etc... Si la liberté deséchanges n'avait pas été à ce point entravée partant de raisons indépendantes des meilleures et desplus robustes volontés, à. quel résultat différent nesera:it-on pas parvenu ?Robuste,assurément, fut l'assurance de M. Luret, qui, envisageant deux facteurs: la puissance d'achat<strong>du</strong> <strong>Maroc</strong>, lapuissance de pro<strong>du</strong>ction de la France"parvint à une heure difficile. entre toutes à lesconjuguer.·Il Y mit'toute la volonté dont ceux quil'ont approché connaissent le ressort. NouveauPierre l'Ermite, il parcourut la France qui avait tropde raisons de tourner le dos au <strong>Maroc</strong> pour regarderce qui se passait de l'autre côté de la Marne. Ilsupplia qu'
LE COMMERCE FR'ANÇAIS A LA FOIRE DE RABAT 33ciales, notamment à Tanger, <strong>Rabat</strong>, Casablanca, Fez,Meknès, etc. Elle réalise dans ses comptoirs un actiféchange de pro<strong>du</strong>its: importation de céréales, exportationde tous pro<strong>du</strong>its français. Elle incite des firmesfrançaises à échantillonner et s'efforce de fairé pénétrerces échantillons jusqu'aux extrémités <strong>du</strong> bled.Elle prend des commandes et se livre sur le marchéfrançais à une propagande analogue. C'est ce doubleeffort qui assute à MM. qubois, Penzo et fils une col-.laboration des plus précieuses à l'œuvré de miseen valeur <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> et qui justifie là-bas la confiancedes colons et des indigènes, ici le crédit desfabricants.Non moins grand le mérite de MM:. C. Ch!lppuiset Winckler frères, dont les manufactures de Rougemont-Ie-Château,près Belfort, tissent au son <strong>du</strong>canon des modèles de calicots, de percales, nansouks,voiles, zéphyrs, etc..., etc..., spécialement établis pourl'exportatipn au <strong>Maroc</strong>. Grâce à eux, les tissus françaisde coton viennent, enfin, y rivaliser avec ceuxde Manchester.Les collections remarquablement variées deMM. Chappuis et Winckler frères leur ont <strong>du</strong> restevalu d'importantes commandes des notabilités commercialesmarocaines qui ont visité la dernière foirede Lyon.Puisque nous parlons de l'importation des tissusanglais au <strong>Maroc</strong>, qu'on se rende compte tout desuite par quelques chiffres de la supériorité écrasantede nos alliés. Pour l'année 1915, les importationstotales dans le Protectorat ont été de :Tissus de coton blanchis.Part de l'Angleterre.Tissus teints. . . . .Part de l'Angleterre.Tissus imprimés. . .Part de l'AngleterreOn voit que ce marché appartient presque exclusivementà nos amis et alliés et que des initiativescomme celles -de MM. Ch9ppuis et Winckler frèresméritent tous les encouragements.Encore une visite et ce sera la dernière. NOÙS laferons à la maison Bessonneau qui nous recevra sousun toit fabriqué par ses soins. Que ceux qui connaissentla Société anonyme des filatures et tissagesd'Angers ne s'y trompent pas. C'est la même firme.Bessonneal.l, le créateur des hangars d'aviation,-des hangars-hôpitaux, des tentes-ambulances, desbaraquements sanitaires, a vu ce dont manquait le<strong>Maroc</strong>: des habitations, et s'est mis à en construire.Ces deux types de maisons démontables qu'admirentcolons et indigènes sont son œuvre~ De l'avis desuns_et des autres, voilà qui pourrait bien être lepoint de départ d'un confort nouveau dans le mondecolonial. Le cliché que nous donnons (page 31) dela nouvelle invention vaut tous les commentaires.Ces maisons sont à la fois simples, élégantes et debon goût. L'extérieur est en bois. L'intérieur est constituéde panneaux démontables revêtus de plâtre.La couverture est en ardoises d'Angers. L'encombrementde l'immeuble, ou plutôt <strong>du</strong> meuble puisqu'ils'agit d'une maison qu'on peut déménager, est de 12 mètres sur 7 mètres et comprend sixpièèes.Une immense véranda de 4 mètres sur 3 mètreségaie cette habitation et lui donne une sorte decaractère. indigène. Un rideau eri bois, en harmonieavec le reste de la façade de la maison, l'isole etla protège : on est bien chez soi.Le second type de maison démontable présentépar la maison Bessonneau est de dimensions plusré<strong>du</strong>ites, 8 m. 20 sur 7 m. 65, et comprend quatrepièces. Son aspeçt est naturellement plus simple, touten restant aussi confortable. Les cloisons sont égalementen panneaux de plâtre à l'extérieur comme àl'intérieur, la couverture en ardoises d'Angers.Le gros succès de la foire de <strong>Rabat</strong> est là et peutêtreaussi la solution de la crise des loyers. Onnous demande de toutes parts les prix. Nous nesommes plus compétents et la parole est au représentantspécial de la maison Be!lsonneau, M. HubertBride, architecte, rue de Tours, Casablanca.Ajouterons-nous pour mémoire que la Sociétéanonyme des filatures et tissages d'Angers aexposé dans ses maisons démontables, ses. différentspro<strong>du</strong>its tels que ficelles, câbles métalliques,-15.187.824 fr.toiles, filets et d'une manière générale tous les15. 0 49. 074 »articles dont le <strong>Maroc</strong> offre un si grand débouché ?3.454.647 »2·:?39· o74 ))dpI.74°·334 »1.047.720 »De tels exemples d'activité pris entre des centainesmontrent que l'àppel <strong>du</strong> général Lyautey aété enten<strong>du</strong> et que le marché marocain n'est pas,ne sera pas déserté. C'était toute notre crainte,comme c'étaif tout l'espoir de l'Allemagne. Hierencore on pouvait'lire dans le Correspondant: « LesAllemands traqués partout, chassés des grandslaboratoires de l'activité ou de la pénsée humainess'abattront sur l'Espagne•Comme un vol de gerfauts, hors <strong>du</strong> charnier natal.