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Rabat - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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génération au moins, sera inépuisable, c'est le pâlmiernain.Je vois d'ici les .sourires dédaigneux et sceptiquesde messieurs les ingénieurs et fonctionnaires de laRésidence .à l'énoncé de cette hyperbolique proposition.Si, cependant, ils daignent se rendre à Casablanca. pour y examiner les deux chaudières à vapeur, l'unede go et l'autre de 12 chevaux que j'y ai installées,ils constateront que depuis un an elles n'ont étéchauffées qu'avec <strong>du</strong> palmier nain ; et s'ils veulents'enquérir des conditions économiques de ce chauffage,ils pourront vérifier les chiffres suivants: .Cinq cent cinquante kilos de palmier nain cueillis,tige et souche, se ré<strong>du</strong>isent, après séchage sous unhangar, à 300 kilos, lesquels équivalent,commepuissance calorifique, à 100 kilos de briquettesanglaises, valant à ce jour 25 francs. Au <strong>Maroc</strong>, ontrouve <strong>du</strong> palmier nain partout; l'arrachage coûteenviron l fr. 20 par 100 kilos, àuxquels il faut ajouterle transport sur des charrettes ou des bourricots. Onpeut donc évaluer le prix de ce combustible à l fr. 60les 100 kilos (non séchés). L'équivalent de 100 kilosde briquettes ressort ainsi à 9 fr. (au lieu de 25 fr.)En observant, d'autre part, que plus on s'éloigne desports, plus le coût <strong>du</strong> palmier diminue et plus celui<strong>du</strong> charbon augmente, on voit que lorsque l'auteuraffirme que dans bien des cas cet arbuste peut sesubstituer très avantageusement à la houille, il esten mesure de le démontrer.•On jugera encore de la nécessité <strong>du</strong> taylorisme,c'est-à-dire de l'exploitation rationnelle, si l'on comparele ·chiffre de la population indigène à la superficiecolonisable. Ce n'est certes pas·avec les 4.000.000 d'habitants<strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> (et non pas 8.000.000 comme onle croyait avant la pénétration) dont près de la moitiésont des citadins, que l'on pourra développer en grandla culture, si l'on ne fait pas un usage intensif de lamécanique agricole ; d'où la nécessité absolue d'yintro<strong>du</strong>ire des machines et d'enseigner à tous, colonset indigènes, la manière de s'en servir, afin -de décuplerle rendement des bras humains..Même remarque au sujet de l'élevage des animaux.Quelles seront les races assez robustes pour s'acclimaterau Mar.oc, tout en rendant .le maximum deviande de boucherie ou de travail? .Reste la question de transporter. tous ces pro<strong>du</strong>its.Il importe qu'une étude rigoureuse soit faite desprix de transport; suivant le lieu où l'on se trouve,en chemin defer, en chariot, en camion automobile.Tous ces problèmes s'imposent à l'examen de quiconqueveut coloniser. L'expérience prouve quel'homnieéchoue généralement pour n'avoir pasétudié d'avance toutes ces questions.LE TAYLORISME AU MAROC 3Le devoir de toute 'administration' publique ouprivée est d'exécuter simultanément les travauxpréparatoires avec la célérité maXima. Chaque moisqui s'écoule à en attendre l'achèvement est une'perte sèche pour l'exploitation de la colonie, puisquela période des recettes est retardée d'autant. Il n'estpas de pire procédé que de disperser, sous prétexted'économie, les crédits d'une entreprise sur un grandnombre d'années au lieu de les voter en totalité,et d'exécuter les travaux d'un seul coup. Toutes lesadministrations françaises sont coutu.mières de laméthode désastreuse des petits paquets. On saitquelle peine le général Lyautey, qui en est l'ennemidéterminé, a eue pour les en déshabitue);.II faut, enfin, que tous les éléments nécessaires à.. l'.e:lCploitation de l'entreprise marchent de front; caril suffit qu'un seul soit en retard pour annihiler tousles autres. Parmi ces éléments, celui qui inspire dejustes inquiétudes est le mode d'évacuation par merde la. pro<strong>du</strong>ction marocaine. Tout le monde pelit serendre compte que si cette pro<strong>du</strong>ction était aujourd'huice qu'elle sera, par exemple, dans quelquesannées, elle n'aurait aucune chance de pouvoir êtreexportée et serait condamnée à pourrir dans lesports.. De cette pénurie, de cette incertitude <strong>du</strong> fret quis~ maintiendra· pendailt de longues années après laguerre et qui n'a pas échappé au Résident général,est née la résolution, non seulement logique, maisindispensable, de créer une flotte de commerèemarocaine. •II faut souhaiter que les pouvoirs de la métropolene laissent pas traîner, suivant leurs' errements,l'élaboration et la solution de ce projet, qui doifcomporter, non des navires'de gros tonnages, maisune série de' cargos de 1:000 à I.500 tonneaux,reconnu? les plus pratiques sur la c9te marocaine..Et alors une prospérité sans limite sera assurée àla colonie.« Mais tout. cela est très simple,' c'est enfantin,archi-connu.! » diront les lecteurs, même ceux qui,comme nos bureaucrates, ont fait toute leur vie lecontraire.Assurément. Mais encore faut-il y réfléchir, ledécider et l'accomplir; et je ne vois guère quenous en' ayons' cure ailleurs qu'au Protectoratmarocain.Je crois popvoir assurer que la méthode <strong>du</strong> généralLyautey aurait comblé de joie William Taylor.Adapter les hommes à leur tâche, choisir le meilleuroutillage, harmoniser toutes les parties de l'entre~prise, de telle sorte qu'aucune ne retarde les autres.Voilà tout le taylorisme.VlCTOR CAMBON.

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