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A l'arrache Les faits du métier @ Maria Tanase et Piotr ... - Mondomix

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16 - mondomix.comPascal Of BollywoodMichel Figu<strong>et</strong>Etrange parcours que celui de PascalHéni, ce chanteur français si épris deschansons de Bollywood, qu’il les a apprisesen phonétique avant d’aller les enregistrersur place. Là-bas, il a sauté surtoutes les occasions de chanter auxIndiens sa version de leurs succès <strong>et</strong> finipar se faire adopter. Propos recueillis parMarc BenaïcheQu’est-ce que tu aimes dans les chansonsde Bollywood ?C’est qu’elles ne sont pas très lointaines desnôtres dans leurs structures refrain-coupl<strong>et</strong>.Dans les mélodies <strong>et</strong> les arrangements, il y abeaucoup de choses typiquement indiennes,mais elles sont aussi très occidentalisées. Etces influences font qu’elles peuvent être facilementcomprises par les Occidentaux. C’estune ouverture incroyable.Le cinéma <strong>et</strong> la musique de Bollywood ontaussi complètement digéré l’Occident, quereste t-il d’occidental dans c<strong>et</strong>te culture ?<strong>Les</strong> Indiens ont c<strong>et</strong>te capacité à revisiter ce qui vient d’ailleurs, de telle façon qu’àl’arrivée, ça sonne indien. Dans mon disque, il y a une reprise de la Quarantièmede Mozart. Ils ont étiré c<strong>et</strong>te mélodie <strong>et</strong> ça sonne complètement indien. L’âmeoccidentale est respectée, mais à l’indienne.L’Inde se réapproprie l’Occident <strong>et</strong> toi, tu fais l’inverse. Quelle dimensionas-tu apportée ?Il y a des dimensions que l’on n’explique pas, comme le timbre de la voix. Je croisque j’apporte quelque chose qui est dû à ma personnalité. J’offre une voix différenteaux auditeurs indiens. Une voix d’expression française qu’ils n’ont jamaisenten<strong>du</strong>e. J’ai presque une voix de chanteur réaliste. J’ai beaucoup travaillé lasonorité pour perdre mon accent français car, contrairement à ce que l’on pourraitpenser, l’accent n’est pas quelque chose qu’ils aiment particulièrement. Ils ontapprécié mon travail sur la prononciation, c’est une nouvelle couleur de timbre.Ça leur plaît beaucoup <strong>et</strong> ça les désarçonne. J’ai écouté plus de 2000 chansonsavant de partir en Inde <strong>et</strong> je savais déjà ce que j’allais chanter. J’ai fait mon choixsur mon goût d’Occidental, avec des repères que je pouvais assimiler <strong>et</strong> que lesOccidentaux peuvent comprendre. Ce qui est étonnant, c’est que la vingtainede chansons que j’ai gardées, ce sont les plus grands succès de l’Inde. Noussommes tous pareils <strong>et</strong> la chimie d’une belle mélodie parle au monde entier. J’aiaussi gardé un respect absolu des arrangements originaux. En Inde, quand deschansons sont reprises, ils éliminent tout ce qui sonne ancien pour le remplacerpar des rythmiques plus modernes. <strong>Les</strong> mélodies des arrangements me plaisaient.Je les ai gardées intactes en ajoutant un son plus moderne.Quelle a été sa première réaction ?Un double tek, on tourne deux fois la tête pour signifier la surprise. Il se demandaitquel était c<strong>et</strong> énergumène qui chantait ces chansons. Il n’y a déjà pas beaucoupd’Occidentaux qui parlent hindi. Alors, a fortiori, à part eux, personne ne chanteleurs chansons. C’était un signe d’énorme surprise. Puis vient la fierté <strong>et</strong> un grandplaisir. Ces chansons sont inscrites dans le cœur de tous les Indiens, y comprisles plus intellectuels. Même s’ils les critiquent en public, ils les connaissent parcœur. J’ai réussi à faire chanter en concert des gens parmi les plus réticents. Dufait que se soit un Français qui les chante, ça redore peut-être ces chansons auxyeux de certaines personnes.Comment s’est passé ton premier concert là-bas ?Ça s’est fait p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it. J’ai commencé par des soirées privées. Je chantaispartout, dans les taxis, dans les hôtels. J’aimais bien chanter dans les endroitspopulaires pour voir l’eff<strong>et</strong> que ça faisait aux gens. Il était hors de questions pourmoi de commencer c<strong>et</strong>te aventure sans être passé par l’Inde <strong>et</strong> avoir eu leurbénédiction. Mon premier concert, c’était dans un bouge enfumé de la banlieuede Calcutta. J’étais accompagné d’un guide qui a dit au patron que je chantais lesairs <strong>du</strong> cinéma indien. Il ne voulait pas le croire. Il disait que son bar n’était pas unkaraoké. Mais il y avait un orchestre sur scène avec des chanteurs qui chantaientles morceaux que leur demandaient les clients. Il n’y avait que des hommes dansla salle, qui parlaient fort <strong>et</strong> n’écoutaient pas les autres chanteurs. Dès que jesuis apparu sur la scène, ce fut un silence total. J’ai demandé aux musiciens s’ilsconnaissaient les mêmes chansons que moi. Ils les savaient sur le bout des doigts<strong>et</strong> les ont jouées sans changer une note par rapport aux originaux. C’était parfait.Je pouvais chanter à l’aise <strong>et</strong> après, ça été un tonnerre d’applaudissements. Cefut une consécration véritable pour moi.Une autre consécration serait qu’un réalisateur te demande d’interpréterla musique d’un Bollywood ?C’est vrai que l’ultime rêve, c’est d’aller à fond dans c<strong>et</strong> univers, d’être acteur <strong>et</strong>chanteur à la fois. Ce serait aussi un r<strong>et</strong>our à mes anciennes amours, car j’ai étécomédien dans ma jeunesse. Quand je chante ces chansons, je r<strong>et</strong>rouve c<strong>et</strong>teénergie d’acteur. Je peux exagérer les traits comme je veux, sans aucune vergogne.Plus j’exagère, mieux c’est. Je me suis glissé dans ce personnage de Pascalof Bollywood, mais en cohérence totale avec ce que je suis.Te sens-tu comme un nouvel ambassadeur de la culture indienne ?Au départ, mon amour de l’Inde était très concentré sur les chansons deson cinéma. Chacun a son Inde en lui. Pour moi, c’était ces chansons. Je lesconnaissais <strong>et</strong> les avais travaillées bien avant d’aller là-bas. Quand je suisarrivé en Inde, j’ai découvert ce pays <strong>et</strong> ce peuple <strong>et</strong> je suis tombé en amourpour leur façon de fonctionner. Et puis ils m’ont aimé aussi (rires) <strong>et</strong> ça, c’esttrès agréable. Dès que j’ai mis les pieds à l’aéroport, j’ai eu un accueil chaleureux.Je l’ai un peu cherché car je me suis mis à chanter au douanier.Interview sur mondomix.comMichel Figu<strong>et</strong>

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