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UbUntU : « UmUntU ngUmUntU ngabantU - Mondomix

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26© Franck Socha“Chaque parti ne pensequ’à sa campagne électorale,alors même que les conditionsn’existent pas pour menerune campagne”n Que lui as tu dit ?RT : Je l’ai averti : « Je vais arriver avec deschoses terminées. Je ne suis pas bêtementtêtue, si quelque chose ne marche vraimentpas et que tu proposes quelque chose demieux, c’est parfait, mais je n’attends pasde toi que tu revoies mes arrangements etmes compositions. Je ne sais pas faire deson, je me fiche de l’ampli que tu vas choisirpourvu que quand j’écoute, ce soit le bonson ». J’avais aussi envie de travailler sur lecasting des musiciens. Le son, ce n’est passeulement ce que l’ingénieur du son traite,mais aussi la manière de jouer et l’attitudede l’instrumentiste. Je lui ai demandé deme proposer des musiciens. Il m’a réponduqu’il n’en connaissait pas qui travaillaientsur la musique africaine, mais ce n’était pasce que je cherchais. Je montre le cheminaux musiciens et eux le prennent, à leur façon.Ca donne un autre son et je m’amuseplus ainsi qu’en travaillant avec des gensqui connaissent déjà [cette musique]. Al’exception du joueur de ngoni et des deuxchoristes, les autres musiciens [basse,batterie, guitare] sont des Européens : unDanois, un Anglais et un Italien qui ne seconnaissaient pas avant. A aucun moment,je n’ai senti de frustration chez John et àaucun moment je n’en ai ressenti non plus.Chacun était à fond dans son travail avecun respect évident de ce que l’autre faisait,à tel point qu’on ne s’occupait même pasdu travail de l’autre. En général, on étaitd’accord et on a tout enregistré en une semaine.En fait, on avait fini en six jours. Lesdeux derniers jours, on a tout réécouté. J’aiaussi doublé les voix de chœurs et le toutdernier jour, j’ai rajouté Beautiful Africa queje venais d’écrire.n Le casting de ce disque est trèseuropéen, mais il sonne quandmême très africain.RT : Parce qu’il est composé par une Africaine.C’était la première fois que John travaillaitsur de la musique africaine, et il a uneoreille musicale incroyable. Il savait apprécieret entendre ce qui était bien, entendredans quelle direction il devait aller. Il fauténormément de sensibilité pour ça.n Tu as deux thématiques : l’uneassez introvertie où tu te livres surton âme et l’autre qui est un regardsur la société et l’Afrique. Commentobtiens-tu ce balancement entrel’intérieur et l’extérieur ?RT : Les deux sont très liés. Ce qui se passeautour de nous va nous mettre dans uncertain état d’esprit et quand on en parle,on parle de ce qui se passe autour de nous.Les deux sont interdépendants. Le plus dur,c’est de développer les textes. Quand jetrouve les premiers mots, je les écris trèsrapidement, après je les mets en musique.Une fois la mélodie composée, je revois lestextes pour m’assurer qu’ils soient intelligibles.J’exprime de l’introverti mais de tellesorte que les autres s’y reconnaissent, quece ne soit pas une expression égocentriquede ce qu’on vit à l’intérieur de soi.n Tu exprimes aussi une force etune fragilité, des opinions affirméesmais aussi des doutes.RT : Dans la vie, tout marche par deux. Unechose s’affirme par rapport à son opposéet en même temps, la frontière est très minceentre les deux. C’est très fragile et toutça dépend de nos cultures, de notre opinion,de notre vérité individuelle. Et commeil y en a plusieurs, ça m’empêche d’affirmerdes choses, ça me donne une impressionde doute et de fragilité. J’écris aussi pourdire et chanter ma vérité. Quand je me relis,je me dis que beaucoup de gens, de toutescultures, vont écouter ces chansons. Il fautdonc laisser une porte ouverte à une autrevérité de se reconnaître. C’est pourquoi jelaisse une part de doute. Et puis, il y a deschoses plus évidentes, surtout sur des sujetsextérieurs à moi : dans une chanson surle Mali comme Beautiful Africa, il n’y a pasde doute.n Que se passait-il au moment où tuas écrit cette chanson ?RT : C’était en juillet 2012. La crise avaitcommencé en avril. Et il ne se passait rien.On ne savait même pas qui était au gou-n°57 Mai/Juin 2013

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