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point de vue07point de vue© Melki2012MathiasEnardAvec Rue des voleurs, ce romancier figure à l’affiche du festivalEtonnants Voyageurs et parmi les finalistes du Prix de la PorteDorée. En décrivant les tracas d’un jeune Marocain contraint à l’exilen Espagne, il livre un texte d’une grande noirceur, profondément marquant.Son regard sur notre monde…Propos recueillis par François Maugern Votre personnage, Lakhdar, prédit le pire pour l’Europe. Pourquoi ?Mathias Enard : C’est évidemment un peu romanesque, mais ce qu’on voit en ce moment, lesgrandes incertitudes économiques qui pèsent sur le modèle de développement européen et la montéede certains extrêmes, tout cela fait penser à ce qui a pu se passer dans les années 30. Mêmesi je sais que l’histoire ne se répète pas, c’est tout de même assez troublant. Regardez ce qu’il sepasse en Espagne aujourd’hui. Finalement, la situation ressemble à celle que décrit Bernanos dansLes grands cimetières sous la lune : la corruption généralisée, la pauvreté qui revient, la violencedans la rue…Vous vivez à Barcelone. Qu’y observez-vous ?ME : A Barcelone, en ce moment, s’élabore une espèce de culture de crise. On trouve des solutions,sans argent, pour continuer à vivre, à créer. Il y a une énergie très spéciale, celle des temps difficiles.L’underground, qui avait un peu disparu au profit de quelque chose de beaucoup plus bourgeois,revient. Il y a des combats très forts en ce moment, notamment autour du mouvement des Okupas[l’occupation illégale de bâtiments vides]. Il y a eu des affrontements avec la police pour défendreun squat très important sur le plan culturel. La ville se fabrique des endroits refuges contre lesquelslutte le pouvoir.Votre personnage est sauvé à maintes reprises par ses lectures. Vous croyezencore au pouvoir des livres au XXI e siècle ?ME : Bien sûr. Pour moi, les livres représentent le savoir. Ce savoir, c’est vraiment ce qui nous sauve.C’est la conscience, la connaissance, qui nous empêchent de devenir ce que les industriels aimeraientque nous soyons : des consommateurs, des robots guidés par la publicité. Ce que fabriquentles livres et le savoir, ce sont des hommes libres, conscients de qui ils sont et où ils sont. Et ça, si çane nous sauve pas, au moins, ça nous grandit.n A lire : Rue des voleurs de Mathias Enard, éditions Actes Sudl interview intégrale sur www.mondomix.comn Festival Etonnants Voyageurs, du 18 au 20 mai à Saint-Malo• www.etonnants-voyageurs.comn Café littéraire avec l’auteur le mardi 21 mai à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration• www.histoire-immigration.fr/la-cite/le-prix-litteraire-de-la-porte-doreen°57 Mai/Juin 2013

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