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Théma / Notes & pelliculesinterview35CinéphileBruno Coulais a mis en musiqued’immenses succès populaires(Les choristes), des documentaires(Microcosmos) ou des films d’auteurs(Le fils du requin), sans jamais trahirle film ni se perdre. Sa méthode ?L’amour du cinéma.Propos recueillis par : Benjamin MiNiMuMn Comment vous êtes-vous dirigé vers l’écriturede musique pour le cinéma ?Bruno Coulais : Pendant mes études de musique, vers l’âgede 16 et 18 ans, en 1970-72, j’ai fait un stage dans un auditoriumà Paris qui s’appelait Antégor, un endroit assez extraordinaireoù l’on croisait Orson Welles, Frédéric Rossif ou FrançoisReichenbach. Ce dernier, qui avait obtenu un Oscar pour sonfilm L’Amour de la vie - Arthur Rubinstein, m’a demandé de luiécrire des musiques pour des documentaires. A partir de là, j’aicommencé à m’intéresser à la relation musique/image et je mesuis concentré sur la musique de film.n Vous avez affirmé qu’il fallait être cinéphileafin de composer pour le cinéma. Vous le penseztoujours ?BC : De plus en plus. Je suis frappé de voir beaucoup de jeunescompositeurs très doués qui veulent faire de la musique defilm mais ne connaissent pas le cinéma ou son histoire. Pourfaire ce métier, je pense qu’il faut voir tout ce qui sort, maissurtout connaître ce qui constitue son histoire, au-delà de lamusique, qui au fond n’est qu’un des éléments du film. Il fauts’attacher au cadre, à la lumière, aux acteurs. Si on connaît lesfilms de Bergman, de John Ford, de Fellini et de Raoul Walsh,on a une vision plus large du monde, du cinéma et de la relationde la musique au film.n Quelle est votre dernière B.O. ?BC : Je travaille sur une comédie de Jean-Paul Salomé.C’est intéressant car je pense que la comédie est le genre leplus difficile pour un compositeur. Je prépare aussi des filmsd’animation. J’aime beaucoup ça : on travaille très en avance,la musique occupe une place importante, l’univers y estrarement réaliste. Autant de choses porteuses pour un compositeur...n Les films d’animation offrent également plusde liberté ?BC : Oui, mais la contrainte, c’est beau aussi. Si on veut fairede la musique personnelle, on fait de la musique pour le concert.Quand on travaille pour le cinéma, il faut en accepter lescontraintes. Grâce à ça, par exemple, j’ai rencontré le groupecorse A Filetta, pour le Don Juan de Jacques Weber, et jel’ai retrouvé sur Himalaya [d’Eric Valli]. La musique de cinéma,c’est une ouverture sur le monde. Je me suis frotté au rap et j’ai« La musique de cinéma,c’est une ouverture sur le monde »adoré collaborer avec Akhenaton pour Comme un aimant [d’Akhénaton et KamelSaleh], sur la B.O. duquel on trouvait de grands chanteurs de soul music aussi bienque le Napolitain Mario Castiglia. Sur Le Peuple Migrateur [de Jacques Perrin], j’aitravaillé avec Nick Cave et Robert Wyatt, l’une de mes idoles d’adolescence.n Pour un film géographiquement ancré, vous documentez-vousou la musique se nourrit-elle de l’imaginaire?BC : Je me documente beaucoup. J’écoute les instruments et les musiques, maisje n’essaye pas de copier cet univers. Je recherche davantage des impressions.Les musiques ethniques sont si riches et appartiennent tellement aux musiciens quiles pratiquent que c’est impossible et ridicule d’essayer de les approcher.C’est donc l’imaginaire qui l’emporte ?BC : Oui, avec de temps en temps des surprises extraordinaires. Pour Himalaya,on avait aussi bien des chanteurs tibétains qu’A Filetta. J’avais fait une sorted’assemblage de sonorités tibétaines qui venaient des dialogues, et malgré moi,j’avais reconstitué une phrase qui avait du sens. Mais les Tibétains m’ont dit qu’ilsne pouvaient pas chanter ça. Alors, c’est A Filetta qui s’en est chargé.Qu’est-ce que signifiait la phrase ?BC : C’était comme un mantra, du moins quelque chose que l’on chante en boucle,qui signifiait à peu près : « Il est complètement barjot ce gars ».n www.brunocoulais.coml Interview intégrale sur www.mondomix.comn Bruno Coulais est l’invité d’honneur du festival La Musique Faitson Cinéma, à Soisy-sous-Montmorency (95). Il y donnera un concertle 7 juin en compagnie de Gabriel Yacoub et A Filetta© D.R.n°57 Mai/Juin 2013

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