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FSC 332 p 30 - SNUipp

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( )(fenêtres)sur. coursLangage oralQuelle place à l’école ?Budget 2010Le tableau noirDirectionSous pressionHEBDOMADAIRE — 19 OCTOBRE 2009 — N° <strong>332</strong> — ISSN 1241 — 0497<strong>SNUipp</strong>Fédération Syndicale Unitairewww.snuipp.fr


( )(fenêtres)sur. coursActu41428N° <strong>332</strong> _ 19 octobre 2009DossierMétier20PUBLIC/PRIVÉY'a pas photo !DIRECTIONSous pressionBUDGET 2010Le tableau noirA L’EPREUVE DE L'ORALUne vraie placepour l’oral à l’écoleHISTOIRE DES ARTSDANS LE LOTMAYENNEUn rallye historiqueRéflexionsLOI DE FINANCESDéficit recordCÉCILE CARRALes violences à l'école©Tanguy Cadieu/NajaEditS i l’affichage de 2182 créationsde postes pour l’école primaireau budget 2010 résulte sans doute desactions engagées l’an dernier, il nepeut cacher en cette rentrée la suppressionde 9182 postes de PE2, l’arrêtde l'extension de l’accompagnementéducatif, la diminution dunombre de postes RASED ou encorela baisse drastique des crédits pédagogiques…Et pourtant, malgré la criseet sa spirale de déficits budgétaires oude sécurité sociale, les choix du maintiendu bouclier fiscal, de la défiscalisationdes heures supplémentairessont confirmés comme le non remplacementd’un fonctionnaire sur deux etses 16000 suppressions de postes dansl’Education nationale.« L’école constitue le meilleur choixd’avenir pour un pays » martèlenttous les ministres : c’est au contraireun véritable appauvrissement detoutes les missions de l’école qui estmis en place.D’autres choix budgétaires, la promotiondes valeurs de solidarité, de réussitede tous les élèves, de reconnaissancede la qualification et de la professionnalitédes enseignants seront aucœur des mobilisations de l’opinion àconstruire, tout au long du mois de novembre,incluant une journée de grèveunitaire en novembre...Gilles Moindrot


4ActuProgramme éducationpour tous/ SidaLe programme de l'Internationale de l'éducation,en lien avec l'OMS et le Centrepour le développement de l'éducation, apour ambition de former en cascade lesenseignants, par l'intermédiaire de leurssyndicats, pour « leur permettre de se protégeret d'exercer un leadership efficace enmatière d'éducation à la santé sur le VIH etle SIDA en milieu scolaire ». Le programmeenregistre des progrès actuellement enAfrique de l'Ouest, des sessions de formationviennent de se tenir au Libéria et enSierra Leone.Négociations salarialesen Allemagne3 288 euros, c'est le revenu que la GEW,principal syndicat allemand, demande pourtous les enseignants débutants lors des négociationssalariales qui viennent de s'ouvrir.Les discussions qui vont s'écouler sur plusieursmois ont pour enjeu une unificationdes salaires des professeurs du secondaire etdes écoles. Actuellement, les premiers perçoivent3 028 euros, les seconds un peu plusde 2 500. La GEW n'exclut pas d'aller à lagrève pour obtenir gain de cause.Un tel mouvement n'a pas eu lieu depuisplus de 10 ans en Allemagne.<strong>30</strong>%C'est le nombre de personnes quin'ont lu aucun livre lors des 12derniers mois, alors que 27% en ontlu moins de 5.Un comité de dialoguesocial européenL'Union européenne reconnaît les partenairessociaux représentatifs comme des acteursincontournables du dialogue social.37 Comités européens de dialogue socialspécifiques ont déjà été créés. Les syndicatseuropéens de l'éducation et la fédération européennedes employeurs de l'éducationviennent d'adresser conjointement leurdemande de création d'un Comité européende dialogue social pour l'éducation. LaFrance devrait y être représentée par unreprésentant du ministère de l'éducationnationale et un représentant pour l'ensembledes syndicats de l'éducation.L’attachement des Français à La PosteComment analysez-vous l'ampleurde la participation à la votationcitoyenne sur la poste ?Elle indique la force de l'attachementdes Français à laPoste. C'est une institution plusfamilière que d'autres, présentedepuis longtemps sur l'ensembledu territoire national etjusqu'aux seuils des domiciles.A l'heure où l'état privilégie sonrôle de maintien de l'ordre, plutôtque celui d'administrateurdu quotidien, dire « non » à laprivatisation de la Poste c'estdire son attachement à des servicespublics dont la fonction n’est pas de réglementerl’activité des citoyens, mais de faciliterla vie quotidienne.Ce n’est donc pas qu’un simple attachementà son facteur ?Non, et pour comprendre l’attachement à laPoste, il faut aussi s’intéresser aux conditionsd’emploi des postiers. La Poste a offert, ennombre, des emplois de fonctionnaires quiont permis à des familles modestes d'accéderaux classes moyennes urbaines. Défendre aujourd’huila Poste et ses emplois protecteurs,Marie Cartiermaître de conférencesen sociologie àl'Université de Nantesc’est sans doute, dans une périodesombre où le chômage et laprécarité de l’emploi s’aggravent,défendre l’avenir des plusjeunes.Peut-on y voir une réactionaux précédentes privatisationset leurs conséquences ?En effet, impossible aujourd'huide ne pas regarder ce qui sepasse à France Télécom qui,avant de devenir une entrepriseprivée, constitua avec la Posteune administration d'Etat (lesPTT). Les suicides, les proposcomplètement décalés des dirigeants, l'obsessionde la mobilité ; l'exemple de FranceTélécom vient finalement rappeler qu'entresecteur public et secteur privé ce qui change,c'est la nature de ce qu'on appelle « les relationssociales », le différentiel des ressourcesentre employeurs et salariés, les capacitésdont disposent ces derniers pour défendreleurs droits.Propos recueillis par Lydie BuguetAuteure de « Des facteurs et leurs tournées, un servicepublic au quotidien », La découverte, 2003.Inégalités filles/garçonsà l'école en EuropeLa Commission européenne vientde rendre public un rapport quirecense les principaux résultatsde la recherche sur « ladimension de genre etl'éducation ». Il étudieles influences de l'appartenanceà une classesociale ou un groupe ethnique,les compétences enlecture et les parcours scolaireset universitaires, le rôledes parents et des pairs, lesgroupements par aptitudes. Mêmesi certaines données pouvaient être connuesséparément, le principal intérêt du rapport estde les lier et de « faire sens » en les mettanten regard. Ainsi, les systèmes élitistes semontrent défavorables aux fillesen mathématiques et ensciences, mais excluent précocementles garçonsissus des milieux les plusmodestes, en partie àcause de leurs performancesen lecture insuffisantes.Les principalesconclusions recommandent,pour promouvoirl'égalité entre les sexes, dene pas traiter les filles et lesgarçons comme des groupeshomogènes en terme d'action et de promouvoirun système scolaire « humain, nonhiérarchisé et respectueux ».D.L.


ActuPublic - Privédes contrastes mais l’école publique largement majoritaireNationalement, la part d’élèves accueillis à l’école publique n’a pas bougé depuis 1980 et s’établità 86,5%. Hormis la Vendée où public et privé sont au coude à coude, l’école publique est majoritairedans tous les départements. L’école privée est fortement implantée en Bretagne et dans des départementsruraux du centre de la France.98,3 97,0 95,6 95,4 95,3 95,1 95,0 94,9 94,6 94,5 94,3 94,2 94,186,594,9 94,994,116 départements ayant le plusfort taux de scolarisation dansle publicTaux moyen16 départements ayant78,6 78,6le moins fort taux de78,0 77,9scolarisation dans le public74,973,369,466,5 66,1 64,9 64,863,462,2 62,0CreuseHaute-CorseMoselleHaute-SaôneBas-RhinSeine-et-MarneAlpes-de-Haute-ProvenceSeine-Saint-DenisHaute-MarneVal-d'OiseCorse-du-SudDordogneEssonneNièvreOiseHaute-VienneMoyenneNordPyrénées-AtlantiquesLoireParisAveyronArdècheCôtes-d'ArmorHaute-LoireMayenneLozèreLoire-AtlantiqueFinistèreMaine-et-LoireIlle-et-Vilaine51,0 49,8MorbihanVendéeTaux de scolarisation des élèves dans les écoles publiques durant l’année scolaire 2008/2009 (source RERS 2009)Unicefdes progrès pour les enfants« Partout dans le monde, des enfants ennombre bien trop élevé sont victimes de violence,soumis à l’exploitation et à de mauvaistraitements ». C'est à l'heure du vingtièmeanniversaire de la Convention des droitsde l'enfant que l'Unicef offre dans son dernierrapport des informations capitales sur laprotection de l'enfant. Dans le domaine« nous disposons de plus de données que jamaisauparavant » constate l'organisme international.De quoi s'arrêter sur les progrèsqui restent encore à réaliser: plus de 150millions d'enfants travaillent encore de par lemonde, plus de 250 000 sont détenus sansavoir été jugés, ni condamnés, plus de lamoitié des filles des pays en voie de développementpensent qu'il est normal qu'unmari batte sa femmme, plus de 64 millionsde jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans dansle monde ont rapporté qu’elles s’étaient mariéesavant d’avoir 18 ans (la moitié d’entreelles vivent en Asie du Sud). Les données révèlenttout de même quelques avancées:Ainsi, dans certains pays où le mariage d’enfantsest une tradition répandue, les filles semarient désormais plus tard. De même,« l'excision a reculé au cours des dernièresdécennies ». « On progresse insiste l'Unicefmais le problème consiste à accélérer lerythme ».Urgence climatiquele 24 octobreLe collectif Urgence climatique, justicesociale, auquel participe la FSU,organise 6 heures pour le climatsamedi 24 octobre à Paris avant lesommet mondial de Copenhague dedécembre.http://climatjustice.org/37446 signaturespour la DéfenseureLa pétition pour le maintien d’undéfenseur des enfants indépendantrecueille près de 40 000 signatures.Seront-elles enfin entendues avant le20e anniversaire de la Conventioninternationale des droits de l’enfanten novembre ?5


ActuBudget 2010 : tableau noirLe détail du budget 2010 indique que le gouvernement continue sapolitique de réduction de la dépense publique au détriment de l’école.6Le projet du budget fait état d'une baissesans précédent de plus de 50 % des créditspédagogiques dans le premier degrépublic : ils passeraient de 12,3 M d'eurosen 2009 à 5,9 M d'euros en 2010. Pour lamaternelle et l'élémentaire, cela signifiemoins de financements pour « des activitéscomplémentaires à l'enseignement etdes partenariats dans les domaines artistique,littéraire, culturel et scientifique» oupour l'éducation à la santé, celle à la sécurité,celle l'environnement....Moins de moyens aussi pour les« besoins éducatifs particuliers.»Ces crédits concernent les élèves en situationde handicap, scolarisés en CLIS, maisaussi 44766 élèves : primo arrivants (Clin),élèves malades, ou bénéficiant d’un enseignementà l'extérieur de l'école (enfants duvoyage...).25 Millions d'euros seraient égalementprévus pour les bourses à l'intention d'étudiantsinscrits en M2 préparant lesconcours d'enseignants. Or, cette année unetrès large majorité sont inscrits en M1.Alors que rien n'est prévu pour l'heure,ces aides pourraient être redistribuéesau profit des M1.100 Millions d'euros seraient attribués audispositif d'accompagnement des stagiairespour rétribuer les stages en responsabilité.16 000 postes en moins dans l’éducation nationaleen 2010. On ne peut pas dire que legouvernement n’avait pas prévenu. NicolasSarkozy l’avait promis : 1 fonctionnaire sur2 ne serait pas remplacé. Et ses ministres appliquent,année après année, sans discontinueret sans douter. Globalement, le budgetde l'enseignement scolaire avec une haussede seulement 0,4 % stagne. Autrement dit,son poids dans le PIB diminuera de nouveaul'an prochain puisque le gouvernement prévoit0,75 % de croissance. Drôle de façon depréparer la marche vers une « économie dela connaissance ». Concrètement, concernantle premier degré, le ministère affiche enpositif : plus 2 182 postes pour 5 766 élèvessupplémentaires dans le premier degré selonla prévision du ministère. Une annonce quevient contredire l’expérience des trois dernièresannées. Les créations prévues n’ontjamais été traduites dans les faits. Ainsi l’andernier, sur le plafond de postes annoncéspour le premier degré, 1232 n’ont pas étéconsommés. De plus, la disparition des9182 stagiaires annule dans les faits lescréations car chacun apporte un quart de serviced’enseignement via les décharges de direction,les remplacements des stages deformation continue.La contrepartie des suppressions devait,dans les discours, être la revalorisation desenseignants... Les premières mesures annoncéespar Luc Chatel laissent perplexes.Les nouveaux recrutés au niveau master débuteraientavec une majorition de100euros... somme obtenue aujourd’hui aubout de trois mois avec le 1er changementd’échelon. Pour le reste, c’est la prime auméritant, à l’engagement. Suppression depostes, individualisation des carrières, l’investissementdans le service public d’éducationn’est décidément pas la préoccupationde l’actuel gouvernement et il y a lieu des’en inquiéter pour l’avenir.Les enseignants ne sont pas les seuls às’alarmer. Les parents d’élèves interrogéspar BVA pour la PEEP fin septembre disentclairement leurs désaccords face aux réformesmises en oeuvre. A la question surl’intérêt des réformes pour les élèves : 51%des parents répondent par la négative quandseulement 34 % sont satisfaits. Quand l’institutde sondage les interroge sur les raisonsde leur mécontentement la suppression depostes vient en premier, puis la mauvaisequalité de l’enseignement et les classes surchargées.Un trio de réponses qui ne fait pasgrand cas des théories sur l’efficience et lamodernisation de l’école dont on rebat lesoreilles de chacun.Les parents ne sont pas les seuls à être perplexesface aux orientations de l'école.Après la note des inspecteurs généraux surle même sujet, il est croustillant de lire lerapporteur d’un groupe de travail UMP,Xavier Breton, qui pointe l’ambiguité deleurs objectifs des évaluations CE1 et CM2(lire page 10).Alors que ce gouvernement semble ne pasconnaître le doute, le <strong>SNUipp</strong> et la FSU estimentla grève nécessaire. Ils la proposentd'ailleurs à leurs partenaires.Lydie Buguet


ActuDirectionsous pression8En cette rentrée,les directrices etles directeurssont, toujoursplus, pris entredes feuxcontradictoires.Surcharge detravail,injonctionshiérarchiques,manque detemps, lemalaise persiste.«Sous tension ! » C'est l’impression unanimentpartagée par les directrices etles directeurs pour qualifier cette dernièrerentrée. Pour Fabienne Laizet, directriced'une école de 6 classes à Marly en Moselle,elle est même « plus dure que les annéesprécédentes ». Pour quelles raisons ? Ellessont nombreuses. De la surcharge administrativeau manque de reconnaissance, desinjonctions diverses au mécontentementsourd qu'expriment les enseignants, du travailqu'on essaie de faire le mieux possible à toutce qui s'ingénie à mettre des bâtons dans lesroues, l'ambiance dans lesécoles varie d'une résignationmorose à une franche combativité.C'est lourd.« Prend-on les directeurspour des statisticiens » ?Pour Fabienne comme pourCéline Sompayrac, directrice d'une petiteécole de 2 classes à Vers, dans le Lot, lestableaux à remplir sont sans fin et reviennentde semaine en semaine, sous des formes différentes.Il ne s'agit plus d'une charge administrativemais bien d'une surcharge. Le travailde secrétariat, ouvrir le courrier, répondreau téléphone, toutes « les petites tâches » quifont que l'on doit passer dans les classes pourramasser les formulaires, l'argent, distribuerles enveloppes pour les élections, est reléguéen dehors des heures de classe quand on n'apas de décharge comme Christèle Gardaz,directrice d'une école maternelle de 3 classesà Tournus en Saône-et-Loire. Pour ellecomme pour ses collègues directrices etdirecteurs, la première des demandes est celledu temps pour la direction et de l'aide pour le« Cette année, le projetd'école est à refaire.Où trouver le temps ? »travail de secrétariat. Pour tous, le travail decommunication est à faire en dehors dutemps de classe, de même que la gestion desproblèmes matériels. Leur accumulation estlourde à gérer quand il faut à la fois penser àla réparation des vélos, àla fuite d'eau, auxbaguettes qui n'ont pasété posées... A celas'ajoute le travail à lamaison car c'est tous lesjours maintenant qu'ilfaut répondre aux courrielsde la mairie ou de l'administration.« On est écartelé ! », s'écrie Fabienne.C'est une manière brutale d'exprimer lesentiment des directeurs. En effet, s'ils sontpompeusement appelés « mesdames et messieursles chefs d'établissement » par lesreprésentants des collectivités locales parexemple, on leur en prête parfois les pouvoirs.Chez la plupart de leurs interlocuteurs,dont beaucoup de parents d'élèves,prévaut la conviction qu'ils sont les supérieurshiérarchiques des adjoints aussi bienque des employés municipaux et qu'ils possèdentdes pouvoirs décisionnaires, voire desanction. L'administration joue sur plusieurstableaux en en faisant les relais desdécisions académiques et en n'hésitant pas à


Les dossiers enbas de la pile etle rangement,ce sera plustard...Actu...pendant lescongés deToussaintpeut-être ?franchir la ligne, en demandant de contrôlerles collègues. « Vous vérifierez que vos collèguesont bien pris connaissance de la notede service de l'IA. » « Vous indiquerez avecprécision les horaires effectués par lesenseignants de votre école dans le cadrede... » Comme le dit Céline, le directeur esttoujours mis en position de « rendre descomptes ». Mais pris entre la hiérarchie etl’équipe éducative, il est particulièrementbien placé pour sentir le malaise qu'induit« la volonté de faire passer les directives auforceps » comme le dit Christian Foiret,directeur de l'école Jules le Normand àSaint-Jean-de-la-Ruelle, une école de ZEPde 10 classes dans le Loiret. D'ailleurs cemalaise s'étend aux équipes de circonscriptionet « les relations se tendent ». Pas étonnant« quand les équipes essaient de fairedu mieux qu'elle peuvent avec des dispositifsauxquels elles ne croient pas » et quandon a en mémoire ce qui s'est passé parendroits avec Base élèves, les remontéesdes évaluations CM2, ou encore l'aide personnalisée.La formation ? Elle ne concerneque les aspects administratifs. Rien ne prépareles directeurs, comme le dit Céline, à« la médiation entre adultes », au travail enéquipe et à la gestion des conflits alors quel’administration attend d’eux de plus enplus un travail de « management.»« Et quand parle-t-on des apprentissages desélèves ? » Christian n'en démord pas. Pourlui, directeur depuis 15 ans, la première tâchedu directeur est bien « de dynamiser l'équipeau service de la réussite des élèves ». Ilexplique qu'aujourd'hui le métier d'enseignantdemande « une augmentation qualitativede la professionnalité » : on a besoin deplus de formation, de plus de travail collectifpour réfléchir aux difficultés des élèves et lerôle de la direction est « à cette croisée pourpermettre à l'équipe d'évoluer collectivementdans ses pratiques ». « Il faut parler pédagogieet pas seulement paperasse ». Or lesinjonctions de l'administration et les notes deservice vont toutes dans le même sens.Comme le dit Christèle, celles concernantl'inspection semblent « mettre davantagel'accent sur la capacité à être un bon fonctionnaireque sur la pédagogie ». Et surtoutelles abordent en priorité la question desPPRE, les évaluations et les nouveaux dispositifsmis en place. Voilà d'ailleurs à quoi serésument les dispositifs de formation qui subsistent.Pour Christian il est hors de questionque les directeurs passent leur temps à gérerles évaluations « avant, pendant et après ».« Ça devient ingérable » revient souventdans les propos des directeurs. Et comme ledit Christèle, le poste ne fait pas envie, « sielle s'en va, les collègues sont prêtes à quitterl'école plutôt que de faire fonction ».Daniel Labaquère« 100 fois sur le métier... »Après une grève administrative qui a duré plus de 6 ans, le ministère a engagé des discussionsavec les organisations syndicales en 2006. Une journée de décharge pour les écoles de4 classes, 2 jours en début d'année pour les écoles de moins de 4 classes, une augmentationde l'ISS de 15 € par mois, le recrutement d'EVS pour l'aide à la direction : après consultationdes enseignants des écoles, le <strong>SNUipp</strong>, comme 62 % d'entre eux, avait jugé ces propositionstrès insuffisantes. Le malaise est aujourd'hui entier.Temps insuffisant pour la direction, nécessité d'emplois statutaires pour les tâches de secrétariat,indemnités insuffisamment revalorisées, ces revendications sont toujours d'actualité.Le <strong>SNUipp</strong> souhaite une clarification des missions afin d’en tirer toutes les conséquences entermes de moyens, de décharges, de temps, de formation et de tout ce qui peut améliorer lefonctionnement collectif de l’école.9


10ActuPalier du socle :objectifs définisC'est une nouveauté à laquelle lesenseignants seront dorénavent soumis.Pour 2010, le ministère définitdes indicateurs relatifs à la maîtrisedu socle commun. En fin de CE1, ilest attendu que 77% des élèvesmaîtrisent les compétences dupalier 1. En CM2, le ministère cible87% d'élèves au palier 2 en françaiset 89% en mathématiques.Pour définir ces objectifs, le ministèredit avoir utilisé « un protocoleexpérimental, sur la base des attestationsde maîtrise des compétencesdu socle, telles que déclarées parles enseignants des élèves d'unéchantillon représentatif ». Cesobjectifs restent globaux.Maîtres Get RASEDAssises de larééducationLe samedi 24 octobre, à Paris, lesAssises de la rééducation, organiséespar la FNAREN* présenterontles conclusions d'unerecherche universitaire, intitulée« L'élève en difficulté scolaire :aide pédagogique ou aide spécialisée? Expérimentation d'un outilde diagnostic différentiel et d'évaluation». Suivra un débat sur lesapproches de la rééducationaujourd'hui et dans l'avenir avecles rééducateurs et chercheursMaryse Métra, Alain Guy et JeanJacques Guillarmé. Toutes lesrécentes réformes, le plus souventfaites au nom des élèves en difficultés– comme l'aide personnalisée– n'ont servi jusqu'ici qu'àremettre en cause l'existence desRased et à introduire de la confusionavec les aides spécialisées.Ces assises seront une mise aupoint salutaire.*www.fnaren.asso.fr«TEvaluations CE1 et CM2Confusion confirméeant que les évaluations des acquis desélèves de CE1 et CM2 n'auront pas desobjectifs clairs, elles seront problématiques». L’affirmation n’émane pas des organisationssyndicales, mais d’un député UMPchargé pour songroupe parlementaired'un rapportsur les évaluationsqui a été remis auministre de l’éducation,LucChatel. Les rapporteursqui ontauditionné deschercheurs, desinspecteurs généraux,des expertsde l’éducationmais aussi troisorganisations syndicales (<strong>SNUipp</strong>, SGEN,CFTC) valident les vives critiques qui avaientété exprimées par la communauté éducativelors de la mise en œuvre des épreuves l’anpassé. Les syndicats avaient d'ailleurs évitéune publication des résultats par école qui auraitentraîné un classement et une mise enconcurrence de celles-ci.Pour les rapporteurs, ces évaluations ne peuventêtre à la fois bilan et diagnostiques, niservir en même temps les enseignants, le ministèreet les parents d'élèves. « Tant que cedébat ne sera pas clarifié, ça ne marcherapas » affirment-ils. Les remontrances ciblentla confusion et la contradiction des objectifsde ces évaluations, illustrées par une date depassation inadaptée pour celle de CM2, un codagebinaire desitems inappropriéau repérage desdifficultés.Quelle suite le ministredonnera t-ilà ce rapport ?Telle est maintenantla question.Le <strong>SNUipp</strong> demandeà LucChatel « d'agir enconséquence. Ildoit ouvrir uneconcertation leplus rapidement possible ». Il s’agit de redéfinirles finalités de cette évaluation, son calendrier,son contenu et ses modalités de communicationqui doivent garantir une totale confidentialité.Les enseignants ont besoin en prioritéd’outils qui permettent une régulation efficacedes apprentissages (repérage des difficultés,pistes de remédiation, outils de formation). Acontrario, s’il s’agit de faire un bilan de l’école,celui-ci ne peut-être mené et analysé que pardes dispositifs de recherche indépendants.Sébastien SihrMaîtres formateursQuelle place dans la réforme de la formation ?Il était difficile pour les 4 groupes de travailqui « planchent » sur la réforme de la formationdes enseignants de traiter dans leurglobalité des questions posées par le devenirdes EMF dans le cadre de la mastérisation.Qu'il s'agisse des services et des missions,de l'accompagnement et du bilan desstages, des mémoires, nombre de décisionsdépendront en fait des orientations prises àl'issue de ces groupes de travail. Suite auxinterventions du <strong>SNUipp</strong>, le ministère del'enseignement supérieur et celui de l'éducationnationale semblent convaincus de lanécessité de prévoir des réponses précisessur l'articulation du travail des maîtres-formateursentre les écoles d'application etl'université. En attendant, une révision de lacirculaire de 95 est entamée.D.L.


ActuEcole rurale«à intégrer en formation »Alors que la FNER (Fédération nationale del'école rurale) tient son colloque à Chamalièresles 26 et 27 octobre prochains, AnneBouju-Goujon évoque l'école rurale, sesspécificités et ses réussites.Anne Bouju-Goujonmaître de conférencesen sciences del'éducation à l'IUFMCentre Val-de-Loire-Université d’OrléansEnseigner à l’école rurale, quelles spécificitésaujourd’hui?Enseigner en école rurale correspondencore souvent à un choix contraint. Celarenvoie aux cours à « plusieurs niveaux »,au multi-âge, à la diversité dans la classe,à la différenciation pédagogique, auxmoyens pédagogiques et à la taille souhaitablespour une école, mais aussi au rôledu directeur, aux relations avec les élus etles familles, aux lieux de vie de l’enseignant,plus ou moins éloigné de son lieu detravail… et à la question de l’évaluation,des élèves mais aussi de ces écoles. C’estune des invitations de la F.N.E.R. : réfléchirà la question de l’évaluation en interrogeantcelle, indissociable, de la réussite,traduite dans un titre un peu provocateur« Réussir AUSSI à l’école rurale. » Enseignerà l’école rurale, c’est accepter d’êtreinterpellé en direct et être capable derépondre à des demandes exigeantes deparents d’élèves sur la qualité de l’école,souvent par comparaison avec ce qui estcensé exister « en ville. » C’est aussi êtretrès bien accueilli par d’autres ou lesmêmes, ceux pour qui l’école rurale estune école de qualité, synonyme de prise encompte de l’enfant dans sa singularité, deprojets collectifs.Est-ce là un enjeu de formation particulier?La mastérisation peut modifier très largementles modalités et les contenus de la formationpour les enseignants. Quelle place ysera faite aux pratiques pédagogiques innovantesde certaines écoles rurales? Commenty intégrer la transmission et l’apprentissagede gestes professionnels qui naissentde l’articulation entre la pratique et desapports de la recherche. L’école rurale peut,selon les départements, ne jamais être abordéedirectement ou à l’inverse être prise encompte dans la diversité des lieux de stageet des collègues formateurs.Le travail sur les représentations des enseignantsà propos des écoles rurales, desélèves et des collègues qui s’y trouvent, estun autre aspect de la formation, tout commela connaissance des travaux de recherchequi démontrent leur qualité. Les notionsd’école et de service public, de diversité desterritoires et d’inégalités socio-spatiales sontà interroger pour décider du type d’écolesouhaitée, avec quelle conception de l’enfantélève.Existe-t-il d’autres leviers enjeux incontournablesqui permettent à l’école ruralede construire de la réussite?Les pratiques pédagogiques liées au multiâge,à l’ouverture de l’école sur son environnement,à sa taille, au fait de disposer detemps et d’espace permettent une prise encompte de la complexité. Elles nous apprennentbeaucoup sur « qu’est-ce qu’apprendre», sur les conditions d’apprentissagemotivantes pour les élèves et sur uneprise en charge sans découpage par matière,par spécialiste, par espace-temps de la difficultéscolaire, en nous démontrant que ladiversité est une richesse.Propos recueillis par Sébastien SihrGuyaneLa Halde saisieLa Guyane, victime de discriminationdans l'accès à l'éducation.C'est ce que vient de confirmer laHalde suite à une saisine d'associationset de syndicats (1). Danscertaines communes, la Haldedénonce les demandes abusivesde documents lors de l'inscriptionà l'école. Elle demande d'ailleursau prefet de « faire procéderd'autorité à la modification de cespratiques ». La Halde recommandeégalement la remise en placed'un observatoire de la non scolarisationafin notamment que « lesmoyens matériels et humains pouraméliorer la scolarisation soientévalués puis mis en place ».Actuellement, selon le Collectifguyanais, plus de 3 000 enfantsn'ont pas droit à l'école faute declasses et d'enseignants.(1) Collectif pour la scolarisation desenfants en Guyane, <strong>SNUipp</strong>-FSU, Sgen-CFDT, CGT, SUDGrippeLes fermeturesLe bilan de l’impact du virusA/H1-N1 par le ministère de l’intérieurétablit au 6 octobre à 44le nombre d’établissements scolairesqui ont dû être fermés temporairementdepuis la rentrée. Ace chiffre se rajoutent 69 établissementsqui ont dû fermer desclasses. La campagne de vaccinationdevrait débuter au plus tarddébut novembre selon le directeurgénéral de la santé.Réponses aux questions les pluscourantes sur l’épidémie àl’adresse :www.snuipp.fr/spip.php?article656611


12Actu« Base élèves »au Conseil d'ÉtatLe Conseil d’Etat a mené une enquête d'instructionle 12 octobre sur « Base élèves ». Il aentendu des représentants du ministère, de laCNIL, Mireille Charpy et Vincent Fristot, lesdeux requérants, le <strong>SNUipp</strong>-FSU 38, le PAS-UDAS 38 et la Ligue des droits de l'Homme.Il souhaitait des éclaircissements sur la collecteet l'utilisation de renseignements concernantla santé, les transformations successivesde Base élèves et les interconnexions possiblesavec de multiples fichiers. Le Conseild'état envisage de rendre un avis avant la finde l'année. Les questions sur l’utilité de Baseélèves et les inquiétudes sur l’utilisation desdonnées nominatives collectées restententières.FormationLes assises de la FSULa FSU organise des assises pour « défendreet rénover la formation des enseignants » le7novembre à la Sorbonne. A partir du contexteactuel dégradé par la « réforme » de lamastérisation, les contenus du cursus de formationseront questionnés lors d’une tableronde rassemblant Dominique Bucheton,Francis Artigue, Jean Louis Duchet, PatrickRayou et Christian Orange. Ensuite des ateliersseront organisés et aborderont les épineusesquestions des prérecrutements, du lienavec la recherche et de l’architecture de lastructure encadrant la formation.Infos sur www.fsu.frFin de carrièresous conditionUn projet de décret prévoit de rendre possiblela prolongation jusqu'à 65 ans de l'activitépour les fonctionnaires en services actifs(dont les instituteurs), une autorisation àdurée indéterminée sous condition d'aptitudephysique. « Le fonctionnaire comme l'administrationpeuvent à tout moment demanderl'interruption de cette prolongation », notammenten s'appuyant sur un certificat médical.Cependant ce projet qui étend à toutes lessituations la possibilité de départ à 65 ansenvoie un signal inquiétant juste avant laréouverture de discussions sur les retraites,prévue en 2010. Il passe aussi sous silence laquestion de pénibilité d'emplois en servicesactifs. C'est pourquoi la FSU s'est opposée àce projet lors du vote consultatif au Conseilsupérieur de la fonction publique d'Etat.MouvementLe ministère persiste à nier le paritarismeUne nouvelle fois, les élus du personnel pourraientêtre écartés de l’élaboration des règlesencadrant les mutations, au détriment desenseignants et des écoles.La note de service « mobilité des personnelsenseignants du premier degré » qui sera publiéedébut novembre, se place dans lacontinuité de celle de l’an dernier. Elle régità la fois les mutations entre les départements,(l’inter), et celles à l’intérieur des départements,(l’intra). Le ministère, ses servicesdécentralisés persistent à vouloir écarterles représentants des personnels et lapriorité donnée à l’affichage d’un fort tauxde nominations définitives au détriment dessituations personnelles des enseignants etdes écoles. Le bilan établi pour les mutationsinter-départementales montre un tauxde satisfaction en baisse, il est passé de41,26 % en 2007 à 35,74 % l’an dernier. Leministère envisage de changer quelquesmodalités du barème, aggravant ainsi lemanque de lisibilité dans le temps des modalitésde mutation. Lors des mouvementsintradépartementaux, les élus du personnelne seraient pas systématiquement associés àl’élaboration des règles et barèmes les régissantmais simplement informés des décisionsprises par les inspecteurs d’académie.Curieusement, le ministère n’a établiaucun bilan des opérations de l’an dernier.Par exemple, elles avaient abouti en Isèreà la non affectation de 745 enseignants aupremier mouvement, placés ensuite selondes vœux géographiques contraints, au vude la disparition de la seconde phase,aboutissant ainsi à des situation personnellesdégradées en terme de temps detransport, d’éloignement de conjoint…D’autres départements avaient vu des nominationshors barèmes devenir un principe,notamment pour les directions degrosses écoles, sans aucune transparencedes motivations présidant aux choix effectués.Le <strong>SNUipp</strong> exige le respect durôle des élus du personnel qui doivent êtreconsultés, tant sur les règles encadrant lesmutations que sur les projets de nomination,dans l’intérêt des personnels et desécoles.Arnaud MalaiséAuxiliaires de vie scolaireCe fut une rentrée mouvementée du côté des écoles qui n'ont pas trouvé toujours lesmoyens d'accompagnement des élèves en situation de handicap, mais surtout du côtédes personnels. Des assistants d'éducation et emplois de vie scolaire n'ont pu prolongerleur contrat en dépit de la possibilité de réemploi, ouverte à certains, dans le cadrede conventions avec des associations. Le bilan de ces réemplois se chiffre à quelquesdizaines... Dans le même temps à l'initiative du cabinet de la secrétaire d'Etat à la famille,Nadine Morano, un groupe de travail a été mis en place avec les associations dusecteur du handicap, des membres de la DGESCO, et d'autres institutions... mais pasde représentants des personnels de l'éducation nationale. Les discussions portent surune éventuelle professionnalisation des AVS, et sur leur futur statut. Par ailleurs legouvernement a lancé une mission sur « l'évaluation des dispositifs d'accueil, de formation,de validation des compétences et de réinsertion » en faveur des personnels encontrats aidés ou autres CDD, travaillant auprès des élèves à besoins spécifiques.


ouveau bouleversement dans lesécoles. Pour cette année transitoiredans la réforme de la formation desmaîtres, les étudiants préparant leconcours pourront avoir la responsabilitéd'une classe. Cette décision prisepar le ministère, dans l'urgence et sansdiscussion préalable, contraint les rectoratsà offrir des lieux de stages dansles écoles, aux PE1 mais aussi à toutautre étudiant en Master 1, inscrit auxconcours.Ainsi, sur le terrain, selon les premièresremontées d'enquête du <strong>SNUipp</strong>, les situationssont très diverses et ont desconséquences sur le fonctionnement desécoles. En Isère, en Savoie, les étudiantsassurent certaines décharges dedirection dans le cadre de stages filés.Dans d'autres départements, ils serontmoyens de remplacement pour la formationcontinue des enseignants. Dansles Hauts-de-Seine par exemple, unepartie du calendrier de la formationcontinue a été modifiée pour offrir denouveaux supports de stages, sans queles enseignants des écoles en soient informés.La circulaire prévoit qu' « unmaître formateur référent » soit désigné.Mais cela ne semble pas le cas partout.Le <strong>SNUipp</strong> a interpellé le ministreFormationDes étudiants responsables d’une classeNouveau bouleversement dans les écoles, lesétudiants préparant le concours pourront avoirla responsabilité d'une classe.Nsur le sujet. « Les enseignants desclasses et les directeurs ne peuvent êtredésignés comme tuteurs, ni intervenirdans l'évaluation des stages », a déclaréce dernier. Il faut assurer pour ces étudiantsune véritable formation professionnelle.Pour le <strong>SNUipp</strong> « ce dispositifn’est pas acceptable car il place les étudiantsen pleine responsabilité, dans unedécouverte brutale de la classe au méprisde leur formation. Aucun d'entreeux ne doit être utilisé pour compenserles insuffisances de postes budgétaires. »Une évidence, sans doute et une circulaireà retirer assurément !Etablissements médico-sociauxQuid des enseignants ?Les obligations de service des enseignants dupremier degré exerçant dans les établissementssanitaires et médico-sociaux (IME,ITEP...) n'ont toujours pas été précisées enregard des nouveaux horaires concernant tousles enseignants depuis 2008. Cette incertitudes'ajoute aux difficultés récurrentes qu'ils rencontrent: heures de synthèse, indemnités,contraintes particulières, nouvelles missionsdéfinies dans le cadre de la loi de 2005. Le<strong>SNUipp</strong> a demandé par courrier une entrevueavec la Direction des ressources humainesafin de clarifier la situation et de trouver dessolutions dans l'intérêt des personnels et desélèves. A suivre.M.F.ActuSMA :MontpelliercondamnéPour ne pas avoir organisé le serviceminimum d'accueil (SMA) dans lesécoles, la ville de Montpellier a étécondamnée à <strong>30</strong> 000 euros d'amende,décision contre laquelle la municipalitéva faire appel. Le manque de« sécurité des élèves et des familles »était l’argument pour justifier sa positionmais le tribunal administratif,saisi par le préfet, avait suspendu ladécision municipale. Cette injonctionétait accompagnée d'une astreinte de500 euros par jour de retard. Sixautres grandes villes n'ont pas proposéde service d'accueil le 19 mars dernier.Connaîtront-elles le même sort ?Loi Carle :recours déposéLes députés de gauche viennent de déposerun recours devant le Conseilconstitutionnel contre la loi Carle quiinstaure une parité de financemententre l’école publique et l’école privée.Cette dernière, n’ayant pas lesmêmes contraintes et obligations, notammentd’accueil de tous les enfantset de sectorisation scolaire, se retrouveainsi favorisée. Le <strong>SNUipp</strong> se félicited’un recours portant sur cette notioncontestée de « parité ».Pas de bébé à laconsigne : reportinédit d’un décretSuite à l’action d’information du collectifPas de bébé à la consigne, dont fontpartie le <strong>SNUipp</strong> et la FSU, l’examendu projet de décret modifiant le tauxd’encadrement et les qualificationsrequises dans les établissements de lapetite enfance a été reporté par leconseil d’administration de la CNAF(Caisse nationale d’allocations familiales).Un report inédit qui montre lapertinence des arguments du collectif.Prochaine étape de mobilisation, le collectiforganise une journée nationale le17 novembre se déclinant sous diversesformes : réunion-débat, audience, rassemblement...13


DossierA l’épreuvede l’oral14La maîtrise dulangage oral estfondamentalepour penser,apprendre, vivreensembles. Lesactivités et lespratiques liées aulangage oralpeinent pourtantà trouver uneplace dans notremodèle scolaire,une place à fairereconnaître, àrevendiquer.Dossier réalisé parMichèle Frémont,Pierre Magnetto,Sébastien SihrPeut-on faire de l’oral à l’écolecomme Monsieur Jourdain faisaitde la prose, sans le savoir ? Aencroire les programmes scolairescertainement pas. Ceux de 2002 présentaientle langage oral comme « instrumentde communication », mais aussi comme« moyen le plus puissant de représentationdu monde » et comme« objet d’étude », et ce tout aulong de la scolarité. En 2008 sil’importance de la place du langageoral a été réaffirmée pourla maternelle, elle a été singulièrementminorée pour l’élémentaire,la plaçant « au service »de l’écrit (lire ci-contre). Il n’enreste pas moins qu’« apprendreà écrire, comme apprendre àparler, c’est apprendre àpenser », comme le disaient les instructionsofficielles de… 1938 !Forcément, quand il arrive à l’école, l’enfantn’ignore pas le langage. Le premierenvironnement langagier dans lequel ilcommence à apprendre à parler, c’est la famille.Une entrée dans la langue, d’embléeporteuse de différences entre les individus,qui va marquer les premières inégalités socialesà l’école et influer sur le déroulementde la scolarité. « Les usages de lalangue auxquels les enfants sont accoutuméssont fort différents selon les milieuxsocio-culturels, et tous les usages ne se valentpas par rapport aux exigences scolaires,exigences de l’élaboration de lapensée, de savoirs, des apprentissages »expliquait l’inspectrice générale VivianeBouysse dans le cadre d’un groupe de travailsur la maternelle en octobre 2007.Le travail sur l’oral constitue bien unepriorité dès le premier jour de la maternelleafin qu’à l’issue de la grande section,l’enfant devenu élève ait une bonne maîtriselangagière nécessaire à son entrée dansles apprentissages del’école élémentaire. « Undéficit dans l’usage dulangage parlé et surtoutun retard dans l’exercicedu langage a des répercussionssur la résolutionde problèmes non verbaux» affirme l’enseignantspécialisé GérardToupiol (lire p 16) quipointe la complexité del’oral, « un vecteur important » de l’expression,de la médiation, de la socialisationet bien sûr des apprentissages.« Le rôle de l’école est donc de faire travaillerl’oral, notamment aux enfants lesplus fragiles qui n’en maîtrisent pas tousles usages », insiste la professeure ensciences du langage, Claudine Garcia-Debanc (lire p 19). L’enjeu d’un tel enseignementrevêt une dimension sociale importante« pour aider les élèves à devenirdes citoyens conscients qui écoutent,échangent, débattent, exposent leurs arguments». Mais il touche également au métierd’élève qui est aussi d’apprendre dansl’interaction avec les autres, l’enseignant etles autres élèves.« Le rôle del’école est donc defaire travaillerl’oral, notammentaux enfants lesplus fragiles quin’en maîtrisentpas tous lesusages »


Pour autant, l’oral qui est à la fois pratiquepermanente, outil de communication etobjet d’étude, se laisse-t-il enseigner ? Ilest vrai que cette question est peu posée, ycompris dans la formation ou dans les inspectionset que les enseignants ont du malà s’en saisir. Cependant, le travail des chercheurset linguistes permet de proposer desoutils d’analyse et de classification des différentsgenres de discours oraux, des différentessituations langagières, etc (lire p 8).Mais devant ses élèves, le maître doit aussimaîtriser certaines compétences : repérerles types de langages, savoir écouter, reformuler,aborder toutes les variétés del’oral. La compétence à elle seule ne suffitpas. La présence de classes à effectifs réduitsou la possibilité d’organiser le travailpar groupes, le besoin de temps reconnupour organiser des activités orales souvent« chronophages » font partie des conditionsmatérielles d’enseignement nécessairesà la pratique de l’oral.« La parole doit rester au service desapprentissages » soulignent pour leurpart deux enseignants de l’école élémentairede la rue Dunois à Paris lirepages 16 et 17. Françoise Vassort, lamaîtresse du CP, souligne la complexitéde la chose, la diversité desusages du langage. « Tout cela s’entrecroise: les objectifs et les compétencesse mêlent à l’affectif, tout ne sedécoupe pas en choses évaluables ».L’important, c’est aussi de formaliser,d’expliciter les situations afin d’aiderles élèves à prendre conscience desenjeux. C’est ce que réalise l’équiped’enseignants à l’école de LaValbarelle à Marseille comme l’expliqueDominique Matéo, une des enseignantes(lire p 17) : « on essaye derepérer sur l’emploi du temps quelssont les moments qui peuvent mobiliserun enjeu de langage ». Rien nepeut rester dans l’implicite.Pas lourd face à l’écritLe Plan de rénovation de l'enseignement du français fixe en 1970 l'objectif de « ...rendrel'enfant capable de s'exprimer oralement et par écrit et capable de comprendre ce qui estdit et écrit ». Ce n'est qu'en 1995 que les programmes inscriront la maîtrise de la langue oraleet écrite « au cœur des apprentissages » comme « compétence transversale » : « progressivement,l'enfant entrera ainsi de plain-pied dans les deux systèmes, comprendra les règlesqui s'imposent à la langue orale et à la langue écrite, s'appropriera leurs codes respectifs».Cette préconisation ne prendra corps qu'en 2002, lorsque de nouveaux programmes proposerontune articulation respectueuse des deux langages, oral et écrit, et ce tout au long de lascolarité. Les programmes de 2008 conservent toute la place de la maîtrise du langage oralà l'école maternelle. Mais ce n'est pas le cas pour l'élémentaire, même si les préconisationsde 2002 sont réputées inscrites « en creux ». Les compétences attendues en fin de CE1 etCM2 restent très succinctes, l'oral restant finalement « au service » de l'écrit.15


DossierLes16Pensée etlangage sont liésGérard ToupiolEnseignant spécialisé, formateurASH à l’IUFM de Haute Normandie,université de Rouen et président de la FNAMEQuelles sont les interactions entre pensée et langage ?Vaste question ! A partir d'expériences conduites auprès d’enfants sourds, desrecherches ont montré qu'un déficit dans l'usage du langage parlé, et surtout unretard dans l’exercice du langage, a des répercussions sur la résolution deproblèmes non verbaux. Le langage a un rôle fondamental dans le développementde la pensée chez l’enfant. L’enfant apprend à parler en apprenant à penser toutcomme il apprend à raisonner en exprimant sa pensée dans l’interaction avec autrui.En même temps, il doit construire des habiletés cognitives pour développer etorganiser sa pensée et son langage. D’où l’importance d’activités d’apprentissagepertinentes et explicites à l’école.Maîtriser le langage oral se limite-t-il à un savoir faire ?On ne peut résumer le fait de savoir communiquer à la seule connaissance dufonctionnement de notre langue dans le but de produire un messagecompréhensible et acceptable. L’oral est en effet profondément marqué par lespratiques sociales. L’école doit donc permettre à tous les élèves d’accéder auxrègles sociales et culturelles qui conduisent à produire un message adapté à unesituation donnée, dans toutes ses dimensions.Que dire de la place de la parole de l'enfant ?L’oral est un vecteur important : expression, médiation, socialisation, apprentissageset, in fine, insertion sociale et professionnelle. Si la parole de l’enfant estmieux prise en compte à l’école, elle est trop peu valorisée dans les situationsd’apprentissage. Comment l'enseignant aménage les situations pour susciterl’expression de la pensée de l'élève ? Le fait que les enfants construisent lesapprentissages dans l’interaction les amène à préciser leur pensée, à la justifier, àprendre de la distance par rapport à elle, dans la confrontation avec l’autre. Parailleurs, certaines compétences d’ordre physique et communicationnel (placer savoix, respirer, regarder les auditeurs, reformuler ce qui a été dit, interpréter lesréactions des auditeurs…) semblent trop peu travaillées. Pourtant elles sontfondamentales pour les élèves les plus en difficulté, notamment pour les jeunesde SEGPA dans la recherche de stage ou la rencontre avec un employeur.Au CP et au CE2-CM1 de l’école de larue Dunois, lesélèves apprennent amaîtriser lelangage oral pourdevenir acteurs deleurs apprentissagesl'école élémentaire de la rue Dunois,A dans le 13ème arrondissement deParis, le langage oral est constammentmobilisé pour donner du sens aux apprentissages,impliquer les élèves et régulerla vie de classe.Ainsi pour les CP de Françoise Vassort, lesjournées commencent avec le « Quoi deneuf » : récits personnels mais aussi présentationsd’un livre, d’un texte, ou exposésur des productions… Une première occasionde s'entraîner à lire à voix haute, às'exprimer distinctement. En mathématiques,un des groupes planche sur une maquetted'avion : comment faire pour obtenirdes ailes « symétriques ? » A la fin del'atelier, les élèves exposent leur démarcheet expliquent le pliage qui résout le problème.Françoise questionne, demande desprécisions, propose des reformulations. Endébut d'année, ce n'est pas encore évidentd'expliquer une démarche, de décrire uneexpérience, etc. La classe s'est aussi dotéed'un code de parole qui différencie les momentsoù l'on parle normalement, on chuchoteou on se tait. La parole doit rester auservice des apprentissages comme l'expliciteune affiche : « ici c'est une classe,chacun est là pour apprendre, chacun travaille,tout le monde s'aide » et… quandon a un problème, « on s'explique avec desmots ». Difficile de dissocier les différentsusages du langage oral. « Tout cela s'en-


18DossierLes troubles desapprentissages dulangage oral ou écritCes troubles sont relativement rares (mutisme,bégaiement, défaut de prononciation...)et parfois difficiles à définir. Les enseignantsqui repèrent des situations problématiquespeuvent alerter les parents, et saisirmédecins et psychologues scolaires. Un« plan d'action pour les enfants atteints deces troubles »* définit et précise les modalitésde prise en charge et de parcours scolaires.Dans un grand nombre de cas uneprise en charge précoce par le RASEDet/ou une orthophoniste suffit. En tout étatde cause, le diagnostic concernant cestroubles est médical et peut s'établir dansdes centres de référence en secteur hospitalier.Les parents, mais aussi les enseignants,peuvent obtenir informations etaides auprès de la Fédération française desDYS (www.ffdys.fr)*circ n°2002-024 du 31-1-2002, complétéepar la circulaire du 29 mars 2004 surle guide barème pour l'évaluation desdéficiences et des incapacités.Maternelle :précieux documentsQuelle pédagogie de l'oral pour desenfants débutant avec la langue ?Répondre à cette question est l'un des objectifsdes documents d'accompagnement « lelangage à la maternelle » sortis en 2006 maisqui restent encore valables avec les nouveauxprogrammes et très utiles pour une mise enœuvre structurée des apprentissages. Une partiedense propose des mises en situations afind'aborder les différents usages de l'oral(langage en situation, langage d'évocation).Ces documents, rendus indisponibles surle site du ministère, se trouvent surle site www.snuipp.fr (moteur de recherche :documents d’accompagnement)Ne pas restersur un mode impliciteDes travaux de chercheurs, dans la perspectived’un enseignement du langageoral, peuvent fournir des points derepère aux enseignants.L'apprentissage de la langue orale «n'impliquepas forcément de créer de toutespièces, en plus des autres, des situationsou le langage oral et la communicationsoient eux-mêmes l'objet d'attentionexclusive... il s'agit de conduites de verbalisationet d'interaction avec autruidans des situations qui mettent toujoursen jeu un travail conjoint sur l'expérienceet les notions sur des savoirs, desimages de soi et des façons de se situerpar rapport à autrui. » (1) Cependant siles situations d'apprentissage provoquenten soi des discussions (controverse, résolutionsde problèmes),des échanges sousforme de dialogue, desinterrogations, desexplications, etc., letout ne peut rester surun mode implicite. Desenfants proches dumodèle scolaire et coutumiersde ces pratiquespar leur culturesociale et familialesauront « d'instinct »choisir un mode explicatif pour donnerun résultat en sciences, ou un mode narratifpour raconter un événement, et ce,en cherchant à se faire comprendre parl'auditoire. D'autres enfants, non. C'estpourquoi des chercheurs et linguistes ontorienté leurs travaux vers un enseignementde l'oral qui aurait sa place tout aulong de la scolarité, notamment en distinguantplusieurs genres (2) : l'interview,l'exposé, le dialogue, le récit oral, l'enquêteet le débat (régulé, délibératif ou àfin de résolution de problèmes). D'autresont établi une classification pour conduirece travail. Ainsi les composantes de lacompétence langagière sont de 4 ordres(3). Le premier, pragmatique, analyse le« rapport entre la parole produite et lasituation» (je sais qui parle, à qui, pourquoi faire). Le second, discursif, portesur les types de discours, chacun avecleur organisation, leur adaptation auxsituations, leurs contraintes lexicales etsyntaxiques (raconter, décrire, expliquer,argumenter...) Le troisième, linguistique,s'attache au respect des conventions et àune expression compréhensible par tous.Enfin le quatrième, métalinguistique,porte sur la capacité à réfléchir sur lesfaits langagiers : un travail complexe quidébute au primaire en expérimentant,observant, répertoriant... Ce travail supposedonc des compétences du côté del'enseignant : comme « savoir repérer,dans les interactions des enfants, lesémergences de ces conduites, pour pouvoirles étayer par ses interventions. »Mais « cette compétence d'interprétation[réclame] beaucoup d'acuité dansl'écoute de ce que proposent les enfants,et des connaissances fines sur lesconnaissances verbales. » (1)(1) Nonnon E. Parler, discuter, innovationsCRDP Lille 1991(2) J.Dolz et B.Schneuwly Pour un enseignementde l'oral. Initiation aux genres formelsà l'école, ESF(3) C. Le Cunff, P. Jourdain Enseigner l'oralà l'école primaire, Hachette Education


« Pratique permanenteet objet d'enseignement »Claudine Garcia Debanc évoque les gestes professionnels et les nombreusesapproches à explorer pour un enseignement structuré de l'oral.Qu’est-ce que l’on entend par enseignerl’oral ?L’école a des exigences spécifiques quinécessitent un apprentissage organisé de lalangue orale, principalement dans deux directions: participer de manière efficace à desinteractions orales, que ce soit dans un travailde groupe ou en classe entière et prendre laparole en public de façon structurée, ce quirequiert un oral préparé. L’oral est à la foisune pratique permanente et un objet d’enseignementà part entière. Les élèves ont en effetà progresser vers une maîtrise de la langue, àconstruire des compétences linguistiques, àmanier les usages du langage oral : raconter,décrire, expliquer, justifier, argumenter. Il estimportant aussi qu’ils distinguent la syntaxede l’oral et celle de l’écrit.Pourquoi l’oral est-il une pratique peu aiséeà mettre en œuvre pour les enseignants ?Ceci tient d’abord aux conditions techniqueset matérielles. Si l’écriture permetde faire travailler simultanément tous lesélèves d’une classe, cela n’est pas possiblepour la production orale qui nécessite desdispositifs particuliers, des effectifs réduits.Toutefois, il ne faut pas oublier que l’oralsuppose aussi l’écoute. De plus, l’oral estun objet labile qui ne laisse pas de trace.Pour le conserver, il faudrait se doter desupports audio ou vidéo, ce qui est lourd àorganiser. Tout en étant conscients que cettepratique est importante, les enseignantssubissent aujourd’hui des pressions tellessur les contenus des programmes qu’ilsmettent parfois au second plan son enseignement,qui demande du temps. On peutregretter aussi que cette dimension soitpeut-être actuellement minorée dans lesformations alors qu’elle requiert, aucontraire, une posture précise de l’enseignant,des gestes professionnels.A propos des gestes professionnels, quelssont ils ?L’enseignant est conduit constamment àreformuler, ou à faire reformuler, lesparoles des élèves pour les faire existerpour l’ensemble du groupe-classe, faireavancer la construction des connaissances,les rectifier ou les valider. Ceci constitue unélément important de l’expertise professionnelle.De plus, l’enseignant doit égalementavoir conscience du fait que sa propreparole sert aussi de référence pour laconstruction du langage de l’enfant, particulièrementà l’école maternelle. L’enseignementde l’oral est important de la maternelleau cycle III. En effet, un étayageexplicite de l’enseignant dans ce domaine etabordant toutes les variétés de l’oral estutile, notamment pour les élèves qui sont lemoins à l’aise avec le langage.Quelles peuvent être d’autres approchespour apprendre à manier l’oral ?Les situations de productions orales sontnombreuses : apprendre à reformuler unrécit pour le raconter à une autre classe,apprendre à être rapporteur des résultats deson groupe de travail en sciences, ateliersthéâtre pour travailler la diction, revue depresse hebdomadaire, présentation de livrespour les conseiller ou les déconseiller, lectureà haute voix, débat… Le visionnage dedébats, l’écoute d’émissions de radio peuventcontribuer à l’éducation aux médias.Les activités ritualisées, inscrites dans l’activitéde la classe, ont l’avantage d’êtresécurisantes pour les élèves qui n’auraientpas l’habitude de prendre la parole. On peutainsi présenter la définition d’un mot polysémiqueantérieurement rencontré par laclasse, lire un court extrait d’un livrequ’on a aimé, faire deviner la fonctiond’un objet insolite, présenter les dix livresqu’on aimerait emporter dans une îledéserte…Un temps bref mais régulierconsacré à ce type d’activités permet deconstater des progrès importants.Une autre difficulté, comment évaluerl’oral ?On pourrait imaginer que l’enseignant procèdeà des enregistrements, audio ouEntretien avecClaudineGarcia DebancProfesseure des universités en sciencesdu langage et didactique du français,IUFM Midi-Pyrénées, Ecole InterneUniversité Toulouse2-Le Mirailvidéo, qu’il corrigerait comme le travailécrit des cahiers. Mais ceci est assez utopiqueet lourd à mettre en œuvre. De façonplus opératoire, il faut pouvoir évaluerdans le cours de l’action, comme en EPS.On peut élaborer des critères d’évaluationqui seront utilisés conjointement par lemaître et par les élèves. Les élèves gagnentainsi la capacité à analyser leur propreactivité. Lorsqu’on procède ainsi en lectureà haute voix ou pour la diction de textespoétiques ou encore pour une présentationde livres, les élèves sont rassurés : ilssavent que ce qui sera évalué, c’est leurprestation orale et non pas leur personne.Car l’évaluation de l’oral peut être éprouvante.Et, fort heureusement, toutes lessituations orales mises en place ne nécessitentpas une évaluation systématique.Retrouvez l'interview sur le site du Snuipp :dossier oral19


MétierENERGIES RENOUVELABLES« Cultivons le soleil »MAÎTRES « E »Un colloquesur le langageDu 22 au 24 octobre lafédération nationaledes associations demaîtres E (FNAME)organise son 7ème colloqueà Dôle (Jura). Le thème retenu est :Le langage : objet d'apprentissage, outil depensée. Quels obstacles ? Quels leviers?.Construction du langage à l'école, dépistagedes difficultés, interactions entre langageet pensée et bien d'autres sujets sur lelangage feront l'objet de communications.Mais ce moment sera aussi consacré à laréflexion et au compte-rendu de recherches-actionssur les missions du maîtreE et les articulations de son travail aveccelui de l'enseignant de la classe.La commune de La Barben dans lesBouches-du-Rhône a le projet d'accueillirle plus grand parc solaire photovoltaïqueau sol de France, sur 200 hectares.La mairie a décidé d'organiser le 2octobre dernier des séances d'informationen direction des habitants et unegrande journée pédagogique pour lesélèves. Valérie Miousset, la directrice del'école Palamède de Forbin, s'est immédiatementinscrite dans le projet car sonécole qu'elle souhaite « la plus convivialeet ouverte possible » est déjà engagéesur les questions environnementales, lerecyclage, la sensibilisation aux problèmesd'énergie. Le but de la journéeétait d'approfondir les connaissances surles énergies renouvelables et de réfléchirà ce qui allait se passer dans le village.Après une présentation pédagogique lematin, les 50 élèves de l'école se sontrépartis en groupes hétérogènes pour ungrand jeu de questions. Valérie raconteavec enthousiasme le côté très positif deréunir toute l'école autour d'un projetcommun, la qualité de la relation entreles enfants dans les groupes, la prise encompte de l'avis des plus petits par lesplus grands, la quantité de connaissancesacquises. En fin de journée et avant ungoûter « bio » les enfants ont laissé lesempreintes de leurs mains sur une grandebâche, pour prendre date. Valérie estravie « cette journée était vraimentextra », car au-delà de l'aspect ponctuelde la manifestation, ce sont toutes lesactivités de l'école autour des énergiesrenouvelables qui sont dynamisées.20« Il existe, partout en France des enseignants, qui résistent à la sinistrose ambiante... Ils réinvententau quotidien l'école créative en établissant, malgré les difficultés, des relations, desconnexions, des échanges nouveaux. Ces praticiens retrouvent un geste pédagogique dynamique,au-delà du cadre normatif qu'on leur impose, ... pour bricoler des solutions novatricesqui enrichissent la relation éducative. »« Quand l'école innove »Julie Chupin – Aurélie SobocinskiLITTÉRATUREDE JEUNESSEUne biblitohéquenumériqueIl était une histoire.com, c'est le nom dela nouvelle bibliothèque numérique gratuitepour les enfants de 3 à 10 ans.Ouvert par l'assureur Maif et les éditionsRue des écoles, l'espace propose une centainede ressources sous forme d'histoires,de contes, de légendes, de comptinessous différents formats (texte,vidéo, animation). Chaque semaine lecontenu doit être enrichi.PERMIS PIÉTONUn nouveau kit pour tousApprendre les règles de sécurité relatives à la circulation piétonne,c'est l'objectif du permis piéton, proposé aux élèves de CE2depuis 2006. Plus d'un million d'enfants ont déjà bénéficié decette initiative parrainée par la Prévention routière. Nouveauté,cette année, une adaptation du kit pédagogique aux enfants en situationde handicap visuel, auditif et de mobilité qui pourrontdonc, eux aussi, se voir remis le précieux document.Toutes les informations surhttp://www.permispieton.com


MétierRALLYE « DANS LE TEMPS »Un mélange d’histoire et de TicePour la troisième année consécutive,l’école Cousteau d’Argentré enMayenne organise son rallye historique« dans le temps ». Au fil del’année, 16 questions portant sur leprogramme d’histoire arriveront directementdans la boîte aux lettresélectronique personnelle des élèves.Ils y répondront, après une recherchedocumentaire sur internet, de lamême façon à l’aide d’un messageélectronique. Ces messages serontcorrigés par Patrick Oger, l’enseignantà l’origine du projet, tant sur lajustesse des réponses émises que surla façon dont ils sont rédigés. Lamise en place de ce rallye répondainsi au besoin de « faire utiliser lamessagerie électronique dans des situationsréelles », ce qui permet auxélèves « d’utiliser leur messageriepersonnelle au moins 16 fois durantl’année scolaire » explique PatrickOger. La première question du rallyepropose auxélèves de CM1d’utiliser descartes virtuellespour retrouverparmi une listeles deux monumentsromains,PROJET INTERDISCIPLINAIRETous à l'eauvisibles actuellement, de la villed’Arles. Les CE2 et CM2 vont, eux,s’intéresser à l’homme de Tautavelet à son environnement. Pour guiderles élèves dans cette « autre approchede l’histoire », Patrick Oger asélectionné des sites, de préférenceinstitutionnels car leur contenu estmaîtrisé et stable dans le temps. Ilestime que « cette approche a changéle regard de ses élèves sur l’histoireau travers de leur navigation »où ils rencontrent des sources audioet vidéo, des animations interactives,des cartes… Ce rallye est ouvert àd’autres élèves que ceux de l’écoleCousteau. Ils peuvent s’inscrire individuellementà la lettre d’informationélectronique et d’autres enseignantspeuvent utiliser le site websupport en gérant l’envoi et la réceptiondes messages électroniques deleur classe.http://rallye.histoire.free.fr/L'eau, un projet interdisciplinaire. C'est ce que propose le site « école Lambda» aux enseignants du primaire à travers des activités pour le cycle II. Lespistes de travail sont riches : lire des légendes et des histoires (L'Atlantide, Laville d'Ys), écrire des fiches d’expériences pour la maîtrise de la langue ; Mesurerdes contenances et fabriquer des bateaux en origami pour les maths ; Etudierles changements d’état de l’eau pour les sciences ; fabriquer des instruments(bâtons de pluie, tambours-océans, orgues à eau) pour la musique...Pour compléter, un lien vers le centre d'information sur l'eau est proposé.On y retrouve « l'eau du robinet expliquée aux enfants en 10 chapitres ».http://ecole.lambda.free.frKaty Petrissans AlchourrounPortraitL’école Jean Moulin de Bayonne, où enseigneKaty Petrissans-Alchourroun, a la particularitéd’être bilingue basque-français. « La pressionsociale pour parler le basque est très forte », expliqueKaty citant la forte vie culturelle basque, lesmeilleures possibilités d’embauche des basquophones...« Les parents d’élèves, même s’ils ne parlentpas le basque, souhaitent donc que leurs enfantsle parlent » observe-t-elle.Son parcours professionnel est atypique. Issue de laformation pour adulte, Katy a débuté sa carrière enseignanteen 1999 comme « suppléante éventuelle», du fait d’un déficit d’enseignants titulaires enlangues régionales. Après quatre années d’enseignanteitinérante où elle passait dans les écoles afind’initier des élèves à la langue basque, elle a passéle concours interne.Dans son école, Katy intervient cette année à mitempsdans la classe de CP et celle de CE1 où elle enseignetoutes les matières à dominantes scientifiquesdans la langue basque.Elle estime « avoir dela chance d’enseignerdans seulement deuxniveaux de classes »,ses collègues se retrouvantrégulièrementavec 3 voire 4 niveauxdifférents sur la semaine.Elle se retrouve régulièrementconfrontéeau « problème dumanque de matérielKaty PetrissansAlchourroun estenseignante bilingueen langue basquedans une école deBayonne. Découvertede cette spécificité.« La pressionsociale pourparler le basqueest très forte etpasse par la fortevie culturellebasque ou lesmeilleurespossibilitésd’embauche desbasquophones. »pédagogique traduit en basque », seulement deuxmanuels de mathématiques et un fichier élève ensciences sont disponibles. Face à une demande d’enseignementdu basque qui augmente chaque année,elle juge « les moyens humains insuffisants, rendantdifficile les remplacements et la possibilité de travailleren petits groupes ». Enfin, seule une demiheurehebdomadaire est consacrée à l’enseignementspécifique du basque, « une langue compliquée, insuffisanttravaillée pour elle-même ».Arnaud Malaisé21


Métier22CC’estl’occasion dejeux de rôle.Les élèvesrejouent leserment dujeu de paume,chacunjouant unpersonnagedu tableaude David.omment enseigner l’histoire des arts?Comment permettre aux élèves d’apprivoiserles œuvres qui jalonnent letemps? A l’école de Mercuès, dans le Lot,ces questions sont au cœur de la classe deCM1-CM2. « Pas seulement parce que c’estdorénavant au programme de l’école avecces 20 heures annuelles » reconnaît LaureLéonard, l’enseignante « mais aussi parceque c’est l’occasion d’aider les élèves à seconstruire une culture commune ».A voir et à écouter, les enfants rassemblés aucoin lecture, feuilletant librement des livresd’art, on comprend le sens de la remarque deLaure. « T’as vu, dans ce tableau de Monet,on voit bien qu’il peint avec des petits points.Il y a des couleurs jaunâtres » remarqueLudivine. « C’est parce qu' il est malade deses yeux » réplique Antoine . « En tout cas,c’est comme ce tableau de Renoir, un paysage,des couleurs. C’est de la même période» explique fièrement Guillhem enmontrant la reproduction intitulée « lacueillette des fleurs ».Si les enfants mettent ainsi en réseau desœuvres à partir de références solidement ancrées,c’est queLaure mène cet enseignementavecune démarche bienprécise : transversaleet transdiciplinaire.Bien évidemmenten amont, ellea ciblé les grandespériodes etquelques artistes incontournables.« C’est primordialsinon on se noie »Les arts tout enhistoire dans le LotDans le Lot, la classe de CM1-CM2 de Mercuès,près de Cahors explore l'histoire des arts.Regard sur cet enseignement nouvellement inscritau programme de l'école.chien éclaire l’écran. Deslivres à leur disposition, lesélèves recherchent le nomdu tableau, ainsi que la datede sa création. Mais c’estégalement un moment particulierpour apprendre à regarderune œuvre. La maîtressea raconté l’histoire del’auteur. Pas un bruit. Elle questionne. « Quevoyez-vous? Quels sont les matériaux utilisés?Est-ce comme le tableau de Manet de lasemaine dernière? D’où vient la lumière? »Ce premier échange permet d’établir des critères,de les relier à des œuvres connues, d’enéliminer d’autres. Par la suite, Laure a prévuun diaporama d’autres peintures de Klimt. Ilfaudra valider les premières impressions. Lesélèves doivent ensuite choisir une œuvredans le panel proposé, rechercher son nom,la dater puis la reproduire. Un travail qui doitensuite ouvrir la voie à des réalisations plastiquesà partir du collage, technique utiliséepar l’artiste autrichien.Etablir des liens avec d’autres disciplines,« c’est pour Laure tout l’intérêt de cet ensei-« Les élèvesrencontrent unemultitude d'oeuvresd'art. A leur contact,ils développent leurcréativité et leur senscritique ».dit-elle : renaissance, impressionnisme, expressionnisme,art nouveau, pop-art… « Lebut est ensuite de découvrir ces œuvres enles reliant à une époque » explique Laure.Collée au mur mais aussi dans les cahiers, lafrise chronologique simplifiée qu’elle aconstruite lors d’une animation pédagogiquesert de repère aux élèves. Le support del’image est essentiel. Les conditions matériellesaussi. L’école possède un TBI. En recherchantsur Internet ou en scannant des reproductionsdans ses ouvrages, Laure a ainsila possibilité d’offrir des rencontres artistiquesde qualité à ses élèves.Une œuvre de Gustave Klimt, artiste autrignementafin d’ancrer lesrepères ». Les supports artistiquessont utiles en histoire.« L’art, c’est unetrace de la vie d’une période.Les élèves y découvrentles vêtements, la manièrede vivre, l’ambiance d’uneépoque ». Etudier LouisXIV, c’est obligatoirement se pencher surl’architecture de Versailles. Mais, ce peutêtreaussi, en géométrie, au moment de laleçon sur la symétrie axiale, découvrir l’aménagementdu parc de Versailles par André LeNôtre. Quand c’est possible, Laure relie uneœuvre avec une histoire qu’elle lit, raconteou avec une musique.Ultime prolongement, la visite de musées.Cette année encore, Laure a programmé unvoyage à Paris. Elle se souvient encore du silenceabasourdi qui avait suivi la découvertedes Nymphéas de Monet que les élèves neconnaissaient qu’en reproduction. « On seretrouvait là reliés par une histoire et uneœuvre qu’on avait partagées ensemble ».Sébastien Sihr


MétierLes reproductions des oeuvres deMonet s'exposent dans la classe.Promenade pour les enfantsau coeur de l'impressionnismeentre les fleurs, les jardins etles nymphéas.« Se constituerdes repèreshistoriques »EntretienQuels sont les principaux objectifs recherchésavec l'enseignement de l'histoire des arts ?Progressif, cohérent, son enseignement estfondé sur une approche pluridisciplinaire ettransversale des œuvres d’art. Il vise à susciterla curiosité, à développer son désir d’apprendreet à stimuler sa créativité. Les élèves développerontl’aptitude à voir et regarder, à entendreet écouter, observer, décrire et comprendre desœuvres. C'est à partir de quelques exemples diversifiéset précis d’œuvres que les élèves vontse constituer de repères historiques et prendreconscience des arts dans l’histoire de la Franceet de l’Europe.Comment le mettre en œuvre dans la classe ?Quelles approches privilégier ?Il s’agit de construire un parcours culturel del’élève sur toute sa scolarité. Aux cycles 1 et2, la découverte sensible des œuvres d’art,choisies de manière buissonnière autour dequelques repères historiques, permet unepremière ouverture à l’art. Au cycle 3, onentre dans l’enseignement à partir de 3 piliers: 6 périodes historiques, 6 grands domainesartistiques et la liste de référence.Il s’agit de découvrir des œuvres patrimoniales,nationales et européennes, originaleset reproductions, de manière sensible, d’ap-Danièle FaurieConseillère pédagogique enArts Visuels - Cahorsprendre à les questionner (forme, technique,style, mouvement, sens et usage) d’engendrerdes productions en arts plastiques, de lessituer dans le temps à l’aide d’une frise derepères historiques et artistiques, individuelset collectifs.Un cahier personnel permet de garder la mémoiredes œuvres (visuel, cartel de présentation,frise, questionnements, productions).Entre deux œuvres, deux pages sont laisséesà la liberté des élèves qui peuvent dessiner,réaliser un croquis ou écrire un texte. Onpeut même le travailler avec les TICE.Cet enseignement comporte une dimensiontransversale. Quels types d'activités peuventalors découler d'une rencontre avec lesœuvres ?En comparant des œuvres marquantes, nousmettrons en relation les disciplines : églises,vitraux, Della Francesca, jardins, ponts... relieronthistoire et mathématiques. Les enluminuresmèneront à la littérature. Les Méninesde Vélasquez, Guernica de Picasso, lesœuvres de David, Géricault ou Delacroix, relierontl’histoire, la littérature, la philosophie.Caspar Friedriech, Manet, Degas, Renoir,Toulouse-Lautrec, la musique, la littérature, ladanse et l’histoire.@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@En lignehistoiredesarts.culture.frle futur portail de référenceTrès prochainement, ce nouveausite du ministère de la culturespécialement dédié à l'enseignementde l'histoire des arts proposeraprès de 3 000 référencesen lignehttp://canal-educatif.fr/arts.htm,des vidéos à la demandeCe portail met en ligne desvidéos éducatives pour une introductionà l’histoire des arts.Elles sont classées par périodeartistique et par auteur.http://www.histoiredesarts.culture.frcuriosphere.tvl'art de l'IslamTout nouveau sur le site éducatifde France 5, 10 vidéos sur l'artde l'Islam sont proposées auxenseignants. Au programme, l'artde l'Islam à la cour de France,l'art de la calligraphie, le mystèrede Mamalouk, une visite de mosquée,... A noter que le site proposeaussi des « productionsmultimédias interactives pourdécouvrir l’art : les artistes, lestechniques ainsi qu'une initiation,pour les enfants, grâce àdes jeux » dont la collectionDécod’Art.http://www.curiosphere.tvsceren.comune bibliographieQuelles pratiques artistiques àpartir de l'histoires des arts ? Lesite du sceren-Cndp propose unebibliographie assez complèted'ouvrages de référence.http://www.sceren.comA noter aussi que lehttp://www.cndp.fr/DossiersIE/66/adresses66.htmoffre uneliste d'adresses très riches. On yretrouve des références de textesréglementaires ainsi que des applicationspédagogiques possibles.23


MétierPrêt à taux zéroCe dispositif est en vigueurdepuis le 25septembre. Il s'adresseaux enseignants titulairesqui achètentleur logement principalsoit l'année de leurpremière affectation,soit suite à un changementde départementdans le cadre d'unemutation interdépartementale.Le montantindividuel du prêt estde <strong>30</strong> 000 € dans lecas d'une 1ère acquisitionet de 15 000 €dans le cas d'un achataprès revente.Le montantdu prêt doit couvrirau maximum50 % de l'endettementtotal. Suite à appeld'offre, la seulebanque habilitée à délivrerce prêt est laBanque postale. LaMGEN cautionne etassure ce prêt pour sesadhérents. Pour toutequestion, joindre labanque.Parlementdes enfantsLes enseignants quisouhaitent participer àl'opération sont invitésà envoyer leur candidatureà l'inspectriceou l'inspecteur d'académieavant le 13 novembre2009. Lesclasses retenues doiventrédiger une propositionde loi sur undes deux thèmes proposés: « Les droits del'enfant » et « La sécuritéet la santé, risqueset prévention ». La16ème édition duParlement des enfantsse tiendra cette annéele samedi 5 juin 2010.Lu dans le BO Lu dans le BO Lu dans le BOInfos servicesLu dans le BO Lu dans le BO Lu dansLu au BO spécial n°8 du 1 er octobre 2009Classement des collèges 2010Lu au BO n°36 du 1 er octobre 2009Plan espoir banlieue stages en troisième ;Mutations Andorre rentrée 2010Lu au BO n°37 du 8 octobre 2009Déplacement à l'étranger et grippe ;Education au développement età la solidarité internationale ;Parlement des enfants ;Composition du Conseil supérieurde l'éducationLu dans le BO Lu dans le BO Lu dans leLu dans le BO Lu dans le BO Lu dans leCalendrier prévisionnel des permutationsJeudi 5 novembre Publication de la note de service et ouverture de la plate-forme « info mobilité »Jeudi 19 novembre Ouverture des inscriptions dans l’application SIAMMardi 8 décembre Clôture des inscriptions et fermeture de la plate-formeJeudi 28 janvierRetour des confirmations des demandes et des pièces justificativesJeudi 4 févrierDate limite d’enregistrement des demandes tardives pour rapprochement de conjoints et des demandesd’annulation ou de modificationVendredi 5 février Consultation des barèmes validés sur i-profvendredi 19 mars Diffusion individuelle des résultats aux candidats24Question/RéponseJe suis T1 et j'ai travaillé précédemment comme MI/SE pendant trois ans. Comment faire valoir ces services pourchanger d'échelon ?Il y a 2 démarches distinctes à faire au plus tôt par écrit :- faire valider ces services pour la retraite en rachetant une part de cotisation dont le paiement sera échelonné (vousavez un an pour accepter la proposition financière qui vous sera faite)- demander à bénéficier d'un reclassement d'échelon au titre de ces services.Attention : il faut impérativement demander la validation de service dans les 2 ans qui suivent la date de titularisation; au-delà, le droit est perdu.


MétierSalaires : +0,3 % au 1er octobre 2009Echelon1234567891011InstituteursIndice341357366373383390399420441469515Echelon1234567891011PEIndice349376395416439467495531567612658IndicesmajorésPE Hors-ClasseEchelon1234567Indice495560601642695741783TraitementbrutmensuelAprès une première hausse unilatérale du pointd’indice de 0,5% en juillet, le point augmente ànouveau de 0,3% en octobre. Cette hausse ne règleen rien le contentieux salarial. Depuis 2000, laperte de pouvoir d’achat du point d’indice de lafonction publique dépasse les 9%.Traitement net mensuelSupplément net familial(1 enfant: 1,98 €)Zone 1 Zone 2 Zone 3 2 enfants 3 enfants Enf. suppl.Valeur annuelle brutedu point d’indice = 55,2871 €Valeur mensuelle brute = 4,607 €Bonifications indiciairesChargé d’école +3Directeur 2-4 cl +16Directeur 5-9 cl +<strong>30</strong>Directeur 10 cl et plus +40Dir. de SEGPA +50Dir. de EREA/ERDP +120NBIDirecteurs d’école +8CLIS, CPAIEN +27CLIN, classe-relais,coordonnateur ZEP +<strong>30</strong>Attention: La NBI n’est pascumulable avec une bonificationindiciaire fonctionnelle,sauf pour les directeurs.Grille hors-MGENSont retirés dusalaire brutpour aboutirau traitement netmensuel :- Retraite : 7,85 %- Solidarité : 1 % (aprèsdéduction pension etRAFP)- CRDS : 0,5 %(sur 97 % de tous lesrevenus)- CSG : 7,5 % (97 % detous les revenus)- Retraite additionnelle(RAFP): 5 % des indemnitéset du supplémentfamilial2882913183413493573663733763833903953994164204344394414574584674694814824955105115155315395405605676016126426586646957417831 326,89 €1 340,71 €1 465,10 €1 571,07 €1 607,93 €1 644,79 €1 686,25 €1 718,50 €1 732,32 €1 764,57 €1 796,83 €1 819,86 €1 838,29 €1 916,61 €1 935,04 €1 999,55 €2 022,58 €2 031,80 €2 105,51 €2 110,12 €2 151,58 €2 160,80 €2 216,09 €2 220,69 €2 280,59 €2 349,70 €2 354,<strong>30</strong> €2 372,73 €2 446,45 €2 483,31 €2 487,91 €2 580,06 €2 612,31 €2 768,96 €2 819,64 €2 957,85 €3 031,57 €3 059,21 €3 202,04 €3 413,97 €3 607,48 €1 155,72 €1 154,63 €1 260,85 €1 352,05 €1 383,75 €1 415,50 €1 451,16 €1 478,92 €1 490,82 €1 518,56 €1 546,33 €1 566,16 €1 582,01 €1 649,41 €1 665,27 €1 720,79 €1 740,60 €1 748,55 €1 811,97 €1 815,94 €1 851,61 €1 859,54 €1 907,13 €1 911,09 €1 962,63 €2 022,11 €2 026,05 €2 041,93 €2 105,37 €2 137,09 €2 141,05 €2 220,35 €2 248,12 €2 382,91 €2 426,52 €2 545,47 €2 608,90 €2 632,70 €2 755,62 €2 937,98 €3 104,51 €1 131,76 €1 1<strong>30</strong>,94 €1 235,56 €1 324,94 €1 356,02 €1 387,09 €1 422,06 €1 449,27 €1 460,92 €1 488,12 €1 515,32 €1 534,75 €1 550,29 €1 616,33 €1 631,88 €1 686,28 €1 705,69 €1 713,47 €1 775,62 €1 779,52 €1 814,49 €1 822,25 €1 868,89 €1 872,76 €1 923,27 €1 981,56 €1 985,44 €2 000,98 €2 063,15 €2 094,25 €2 098,11 €2 175,82 €2 203,02 €2 335,13 €2 377,86 €2 494,43 €2 556,58 €2 579,90 €2 700,35 €2 879,07 €3 042,26 €1 119,78 €1 119,09 €1 222,92 €1 311,38 €1 342,14 €1 372,91 €1 407,52 €1 434,43 €1 445,97 €1 472,89 €1 499,81 €1 519,04 €1 534,42 €1 599,79 €1 615,17 €1 669,03 €1 688,25 €1 695,93 €1 757,46 €1 761,31 €1 795,93 €1 803,61 €1 849,76 €1 853,60 €1 903,59 €1 961,28 €1 965,13 €1 980,52 €2 042,04 €2 072,81 €2 076,65 €2 153,56 €2 180,48 €2 311,23 €2 353,53 €2 468,90 €2 5<strong>30</strong>,43 €2 553,51 €2 672,72 €2 849,63 €3 011,13 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €62,75 €63,71 €63,83 €64,90 €65,14 €66,57 €66,69 €68,24 €70,03 €70,15 €70,63 €72,54 €73,48 €73,61 €76,00 €76,82 €80,88 €82,19 €85,77 €87,68 €88,40 €92,10 €94,72 €94,72 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €155,95 €158,50 €158,81 €161,67 €162,31 €166,13 €166,44 €170,58 €175,35 €175,67 €176,94 €182,03 €184,57 €184,89 €191,25 €193,48 €204,29 €207,79 €217,33 €222,42 €224,33 €234,19 €241,19 €241,19 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €111,04 €112,95 €113,19 €115,34 €115,81 €118,67 €118,92 €122,01 €125,60 €125,83 €126,79 €1<strong>30</strong>,60 €132,51 €132,75 €137,52 €139,19 €147,<strong>30</strong> €149,92 €157,08 €160,90 €162,33 €169,72 €174,97 €174,97 €25


Métier26LITTÉRATURE JEUNESSELE ROI ARTHUR & LA LEGENDEARTHURIENNE (2)L’épopée du Roi Arthur, héros médiéval connu del’Angleterre à l’Europe, se déroule dans un décor delégende où hautes forteresses alternent avec landeshostiles et forêts mystérieuses. On y retrouve tous lesingrédients du récit épique : idéal chevaleresque,amour courtois, guerres, passions et trahisons, sortilègeset magie. On y croise les figures majeures de la légendearthurienne : Merlin l’Enchanteur, la reine Guenièvre,les Chevaliers de la Table Ronde, la ténébreuse Morgane,la fée Viviane, le traître Mordred…Le site de la BNF présente la légende duroi Arthur avec une très belle iconographieet divers thèmes et le sitewww.snuipp.fr offre d’autres ouvragescommentés.LA LEGENDE DU ROI ARTHUR (A) J.Matthews, ill. P. Tatarnikov – Flammarion2008 (18 €) Dès 7 ansDans ce bel album audos toilé ferré d’or, magnifiquementillustré,alternent des entréesthématiques et le récitd’épisodes fondamentaux.Ainsi, « Desdames du Lac » présente« les neuf femmes puissantes issues dupeuple ancien » dont Morgane et Morgueuse,Viviane… qui possédaient du sang de fées.Le chapitre est suivi de la légended’Excalibur ; «Des créatures magiques » seclôt sur la légende du Chevalier à la fontaine.Le texte de belle écriture est une bonne introductionaux légendes arthuriennes. Les superbesillustrations inspirées à la fois des enluminuresmédiévales et de l’art romantiquesont pleines de poésie et de mystère.LEGENDES DE LA TABLE RONDE :LE ROI ARTHUR ; LANCELOT DULAC ; PERCEVAL LE GALLOIS (A)N. Gauchy, ill. A.Fronty – GautierLanguereau 2007/08 (8 €) Dès 8 ans.Chaque album de cette trilogie conte l’histoired’un héros arthurien Le récit dynamiqueinclut de nombreux dialogues. La langueévoque celle du Moyen-Age mais resteaccessible ; «La légendede Perceval» particulièrementréussie offre despassages pleins d’humour.Quant aux illustrationstrès nombreuses, elless’inspirent des enluminures dans un flamboiementde couleurs vives. Un petit regret,l’élégante police de caractère est peu lisible.LE ROI ARTHUR (R) M. Morpurgo,–Gallimard (FJ : 5,90 € ou CD : 25 €)Dès 9 ansSuperbe réécriture de lalégende arthurienne,mixant les textes deChrétien de Troyes et deses successeurs. Le récitcommence par l’aventurerisquée d’un jeunegarçon du XXIè siècle qui décide de serendre à pied dans les îles du Levantquand la mer se retire lors de la grandemarée d’équinoxe. Mais le brouillard selève, il se perd, la mer monte et l’engloutit.Il se réveille dans une salle oùtrône une grande table ronde entouréede cent chaises. Près de la cheminée unvieillard tisonne le feu. Celui-ci prétendl’avoir sauvé et se nommer ArthurPandragone, le roi Arthur. Pendant quel’enfant se sèche, il évoque son enfance,son couronnement, son ami Merlin,Guenièvre son épouse et les chevaliersde la Table ronde…Dans le CD, le récit superbe, lu par B-P. Donnadieu (6 heures d’écoute) est entrecoupéde chœurs et de musique médiévale.Passionnant.LEGENDES DE LA TABLE RONDE :GUENIEVRE ET LANCELOT : Lalégende du roi Arthur (A)B. Masini, O. Monaco, et J. Valléry -Grasset 2008 (13 €) Dès 8 ans« Voici l’histoire tendre ettumultueuse de Lancelot duLac, chevalier de la TableRonde, et de son amour impossiblepour Guenièvre, lajeune épouse du roi Arthur.Le roi est à la fois l’ami deLancelot et son seigneur.Pour lui, Lancelot doit partir en quête duSaint Graal. Mais leur coupable passion luipermettra-t-il d’accomplir sa mission ? »Les illustrations raffinées s’inspirent des enluminurestout en gardant un air d’étrangetéet de mystère.ARTHUR, L’AUTRE LEGENDE ( R) P.Reeves – Gallimard 2006 (12 €) Dès 12/ 13ans & adultesDans ce livre iconoclaste desplus réjouissants, l’auteurs’emploie à démystifier la légendedu Roi Arthur avec unbrio et un humour dévastateurs! Arthur était-il vraimentle plus grand héros detous les temps, sage, brave etpieux comme on le conte ? Ecoutez la petiteWynna, recueillie par Myrddhin le barde (ditMerlin l’enchanteur) qui a connu le dessousdes cartes, elle va tout vous dévoiler…Noussommes au VIe siècle. Arthur, dit « l’Ours »,est un seigneur de guerre frustre à la têted’une meute de soldats assoiffés d’or et desang. Myrddin, son barde, un peu sorcier,mais surtout grand manipulateur, rêve de lefaire passer à la postérité sous les traits d’unhéros légendaire… Quitte à utiliser quelquesstratagèmes pour falsifier la réalité. Ainsi,c’est Wynna, bonne nageuse, qui a fait surgirl’épée Excalibur des eaux noires du lac. Lasupercherie a fonctionné à merveille ! Arthuret ses soldats médusés, ont cru que la Damedu Lac lui offrait l’épée des Dieux ! La légendedu demi-dieu était en marche…Marie-Claire PlumeNota : La rubrique prochaine présentera des ouvragessur la période du Moyen-Age.


RéflexionsLeur avisFrançois FillonPremier ministre« Volontariste et vert ! 2009 avait été lebudget de la relance au prix d’un déficittrès lourd de l’état. 2010 sera le budgetde la reprise ».Loi de financesPar où la sortie de crise?Le projet de loi de finances 2010 table sur unehausse du chômage et une dégradation descomptes sociaux, tout en faisant des cadeauxfiscaux aux entreprises.28Alain BazotUfc Que choisir« L'engagement pris par le Président dela République de reverser aux ménagesl'intégralité des sommes levées par lataxe carbone ne devrait pas être tenu. Eneffet, près de 500 millions d'eurosprélevés sur les particuliers devraientrester dans les caisses de l'Etat ».Bernard ThibautSecrétaire général de la CGT« Les salariés sont les victimes d’unecrise dont ils ne sont en rienresponsables (…) et alors que desmoyens colossaux , des moyens d’état,des moyens publics, sont réunis poursauvegarder des intérêts privés, lessalariés vont être mis à contribution. »Gérard AschiériSecrétaire général de la FSU« Le projet de budget présenté au conseildes ministres est marqué parla persistance de choix qui accroissentles inégalités, dépouillent les servicespublics de leurs moyens de faire faceaux besoins et tournent le dos auxbesoins réels. »Jean-Martin Cohen SolalDirecteur général de laMutualité française« Si nos dépenses augmentent nous nepourrons faire autrement qued'augmenter les cotisations. »141milliards d’euros, tel est lemontant record qu’atteindraen fin d’année 2009 le déficitpublic de la France. C’est ce qu’a annoncéen conseil des ministres Christine Lagarde le<strong>30</strong> septembre dernier, à l’occasion de la présentationdu projet de loi de finances 2010.Tablant sur une croissance de + 0,75% l’annéeprochaine contre -2,25 % cette année, legouvernement espère ramener le déficit à115 Md€ fin 2010. Mais malgré ce recul, letaux du déficit dans le PIB sera à la haussepassant de 8,2 % en 2009 à 8,5 % en 2010.A cela une explication simple fournie par legouvernement lui-même: « la poursuite en2010 de la dégradation des comptes sociauxsous l’effet de la diminution de la massesalariale ». Hausse du chômage en vue,donc, et c’est l’état qui montrera l’exempleen ne renouvelant pas un départ à la retraited’un fonctionnaire sur deux, soit la suppressionde 34 000 postes.Avec une économie dont on prévoit qu’elles’enfoncera encore dans la crise au moins aucours des six premiers mois de l’année, on estbien loin des scénarios de sortie de crise quiont alimenté les discussions du G20 à Pittsburghles 24 et 25 septembre derniers. Ce budgetest beaucoup plus loin encore de l’améliorationdu bien être des individus qui, selon lerapport Stiglitz mérite d’être intégré parmi lesindicateurs de la croissance.Sous l’effet du « verdissement » de la fiscalité,les grands perdants du budget seront lesconsommateurs. Ils devront s’acquitter de lataxe carbone fixée à 17 € la tonne par lechef de l’état et, malgré les promesses decompensation, leurs associations ne semontrent pas rassurées. La prime à la cassepour l’achat d’une voiture neuve sera diminuéepar deux, tandis que le système dubonus-malus sera moins avantageux. Demême, le crédit d’impôt sur les intérêtsd’emprunt pour l’achat d’une résidenceprincipale sera moins attractif dès lors qu’ilUn budget triste pour le travail et l'emploi.s’agira d’un logement ne correspondant auxnormes énergétiques ce qui favorisera lesfamilles à plus haut revenu et en capacitéd’acquérir dans le neuf.Perdants aussi, les assurés sociaux: le déficitde la sécurité sociale devrait passer de -24 Md€ en 2009 à au moins -<strong>30</strong> Md€ en2010. A la liste des déremboursements viendronts’ajouter la hausse du forfait hospitalierde 16 € à 18 € et sans doute aussi, la fiscalisationdes indemnités journalières desécurité sociale en cas d’accident du travail.En revanche, les entreprises ne se plaindrontpas. Elles vont, une nouvelle fois,bénéficier du crédit impôt recherche avecun remboursement accéléré par l’Etat quigénèrera 2,5 Md€ de trésorerie. Quant à lasuppression de la taxe professionnelle quifait grincer les dents des élus locaux quipourraient être tentés d’en répercuter leseffets sur la fiscalité locale, elle devrait rapporter6 Md€ aux entreprises.Stéphane Davin


CINÉMAL’AGENDAC’Cinéma contrespéctacleest un livre difficile : il s’agit desuivre une pensée complexe, fondéesur une connaissance approfondiede l’histoire du cinéma, de celles de sestechniques, une intimité avec ses inventeurs(Plateau, Marey, Lumière, Renoir,Welles, Godard) mais aussi ses penseurs(Bazin ou Daney et, avec un angle particulier,Debord). Mais Jean-Louis Comolli nes’exprime pas seulement comme critiqueou philosophe, il est un cinéaste lui-mêmeet s’est posé en pratique toutes les questionsthéoriques décisives qu’il abordedans ce livre. Si on a pris son souffle, si onplonge dans ces 242 pages de rigueur etd’enthousiasme, on sera récompensé, heureuxde suivre le cours de cette pensée-là.Le livre est construit en deux morceaux,sur une sorte de flash-back. La deuxièmepartie est, bizarrement, la plus ancienne.Un très long article, inachevé, intitulé« Technique et idéologie », publié dans Lescahiers du cinéma en 1971-1972. C’estl’époque glorieuse du militantisme radical,souvent du galimatias marxisto-incompréhensible,l’époque des anathèmes. Cespages, pourtant, sont enthousiasmantes.Comme si au milieu des jargonnantsComolli avait gardé, à l’époque, une expressionclaire, articulée, et toujours passionnanteun tiers de siècle plus tard.L’œuf ou la poule, la technique oul’idéologie, la profondeur de champ et latransparence, l’idéalisme qui prend le cinémapour un art, une vérité, le matérialismequi veut mener le combat mêmequand il s’agit de films. Ce texte ancienest précédé par une très longue introductioncontemporaine qui reprend certainsde ses éléments, à la lumière de l’expérience,et rajoute de très nombreusespistes. Le spectacle a gagné, dit Comolli,le monde est dévoré par les images, ellesse substituent au réel. C’est peut-être lespectateur conscient, critique, qui pourras’extirper de cette malédiction et luttercontre les images par ce qu’il sait du cinéma.On aura compris à quel point celivre est important aujourd’hui.Cinéma contre spectacle, de Jean-LouisComolli. Verdier, 242 p., 18,50 €.René MarxLes critiques de cinéma de Fenêtres sur Cours sontsur www.laviedesfilms.comPartager et penserensemble l'éducation ?Cette rencontre est organisée parl’Association nationale des directeursde l’éducation des villes de France(ANDEV) autour de : Coéducation ?Partenariat ? Concurrence ? L'Étatsouhaite-t-il garantir une forme« d'égalité territoriale ourépublicaine » ? Les familles s'y retrouvent-elles? Quelle est leur placedans ce jeu d'acteurs ? Et celle des enfants?Les 21, 22, 23 octobre 2009 à La Ciotathttp://www.andev.fr/index.php?id=384Littérature de jeunesseet engagement(s)Ce colloque organisé par l’universitéde Strasbourg et l’IUFM d'Alsace(Centre d'études en littérature pour lajeunesse) veut envisager dans quellemesure il est possible à la littératurede jeunesse de manifester à la fois unengagement de nature idéologique, politiqueet esthétique ; d'approcher les« façons » par lesquelles les écrivainsvisent à réduire l'éventuelle innocenceau monde des jeunes lecteurs.Du 12 au 14 novembre à Strasbourghttp://www.alsace.iufm.fr/.../AppelColloqLitt%E9ratureJeunesseEngagements.pdfMUSIQUEMesuresParcourir d’un pas large et décidé lepavé du jazz français: voilà la volontéd’un homme, Denis Colin. Après17 ans de collaboration avec Pablo Cueco(zarb) et Didier Petit (violoncelle), ce joueurde clarinette basse quitte son trio acoustiquepour « La société des arpenteurs ». Mesurerun large territoire musical allait de pair avecla multiplicité des formats. Le groupe fluctuedu trio au nonet. Un joli paysage d’aco-lytes avec notamment Benjamin Moussayau fender rhodes, Julien Omé à la guitare,Tony Rabeson à la batterie et TonyMalaby au sax ténor. Accents groove, freeou rock planant, l’ambiance électrique estposée, pour une belle unité.Laure GandebeufDenis Colin et la société des arpenteurs : Subject tochange Le chant du MondeEn concert le 16 octobre à Nancy, le 17 àChambéry, 21 octobre au Sunside à Paris, le 23 aucafé de la danse à Paris, le 20 janvier à NantesConcert exceptionnel à l’occasion du 20ème anniversairede la chute du mur de Berlin : 17 HIPPIESau Théâtre de la ville le samedi 14 novembre à 21h.Colloque CGT/FSU« Refonder l’éducation permanentepour une formation émancipatrice toutau long de la vie » c’est l’intitulé ducolloque intersyndical auquel participerontGérard Aschieri, secrétaire généralde la FSU et Bernard Thibault,secrétaire général de la CGT.Le 10 novembre 2009 auCentre des congrès à Caenhttp://www.fsu.fr/29


Réflexions« Les violences à l'école naissentdu sentiment d'injustice »<strong>30</strong>On a l'impression que les violences scolairesaugmentent...Non. D'après les chiffes issus de la recherche,elles n'augmentent pas en France dans leur généralité.C'est d'ailleurs le même constat auxUSA qui étudient cette question depuis longtemps.Il n'y a pas non plus de changement denature des violences. Les faits graves sont trèsrares, en dépit de leur aspect spectaculaire. Etil y a un vrai consensus au niveau de la recherchesur le fait que les caractéristiques desviolences à l'école ne renvoient pas à celles dela délinquance des jeunes. A l'école on parled'une multitude de petites violences qui atteignentl'individu de manière répétitive. Les enfantsdécrivent bien ce qu'ils vivent entre eux :les bagarres, les coups, surtout dans les récréations.Ils en sont conscients et ne banalisent pasces situations. Dans le secondaire, les élèvespointent le manque de respect entre eux, les insultessurtout comme synonyme de violence.Pour les enseignants, ce sont les remises encause incessantes, notamment au primaire oùles relations avec les parents sont plus conflictuelles.Voilà les violences dont on parle : despetites violences qui usent et qui font souffrir.Qu'est-ce qui est en jeu dans les situations deviolence ?La socialisation et la sociabilité enfantine : lesenfants expérimentent leur place dans lesgroupes et cherchent fondamentalement la reconnaissancede leurs pairs. Les enseignantsreconnaissent peu les bagarres de cours de récréationcomme des violences — au fondc'est une pratique ancienne — et ils ne lesprennent pas en compte en tant que telles. Cequ'ils considèrent comme de la violence, cesont les contestations de leurs décisions. Lesenseignants ont le sentiment d'une remise encause de leur autorité (les élèves n'obéissentpas) ou de leur statut. Certains parents, notammentceux des classes moyennes ou supérieures,n'hésitent pas en effet à contesterleurs décisions (notes, sanctions) voire leurscompétences pédagogiques. Il est peut-êtresurprenant que cela soit vécu de manièreaussi douloureuse, mais cela a trait aux évo-Cécile CarraMaître de conférences ensociologie, directrice del'équipe de recherches enéducation RECIFES-Université d'ArtoisCESDIP-CNRSauteure de Violences àl'école élémentaire, PUFlutions du métier d'enseignant du primaire.Ce métier connaît de fortes pressions institutionnellesaccompagnées d'injonctions à laréussite des élèves, sans rien pour les y aider.En même temps, les parents se vivent pluscomme des partenaires et ils exercent aussiune pression grandissante car l'avenir de leurenfant passe par la réussite scolaire. Dans untel contexte, toute remarque finit par être ressentiecomme violente.La violencebaissed'autant plusqueles résultatsscolairess'améliorentComment faire face aux violences scolaires ?On voit bien que les réponses ministérielles,répressives, policières, ne peuvent avoir aucuneffet car elles ne répondent pas à la nature decette violence. Celle-ci se construit dans les relationsentre élèves, élèves et enseignants, enseignantset parentset elle varie selonles contextes. Ainsile fait que les violencesà l'école seconcentrent dans leszones de relégationsociale, illustre bienleur corrélation avecles inégalités sociales.Les comparaisons réalisées entre écolescomparables dans la recherche ont aussi montréque les différences de violences étaient dépendantesdu climat de l'école. Les écoles lesplus touchées sont celles où le sentiment d'injusticeest le plus fort, sentiment qui se greffesur les punitions et les résultats scolaires. Celien entre violence et résultats scolaires est aucoeur du problème, les réponses sont à recentrersur la lutte contre l'échec scolaire.Que nous disent les expériences menées danscertaines écoles ?On observe des améliorations dans les écolesqui travaillent en équipe, contribuant à la cohérencedes réponses aux problèmes de comportement(par exemple au niveau du règlementqui fait que chacun est traité de la même manière)et à un recentrage sur les apprentissagesdes élèves. La violence baisse d'autant plus queles résultats scolaires s'améliorent. Et ce, dansune démarche qui ne vise pas d'abord à socialiserles élèves, mais à les inscrire d'embléedans une dynamique d'apprentissage, laquellepermet une socialisation des élèves. Dans unedes écoles qui a été étudiée pendant trois ans,une école Freinet, les élèves participent à l'établissementdu règlement, et à son applicationdans l'objectif partagé de permettre à chacunde bien travailler. Les enseignants fontconfiance aux élèves pour participer à la vie del'école et partagent le principe d'éducabilité. Lasituation de cette école s'est nettement améliorée; cette amélioration repose sur une fortemobilisation d'équipe autour d'un projet pédagogiquepartagé.Propos recueillis par Michèle Frémont

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