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de travail. Las, mon vélo (du moins lesecond, mon premier, bi<strong>en</strong> que totalem<strong>en</strong>tdémodé m’a été subtilisé un jour <strong>en</strong>c<strong>en</strong>tre ville, comme quoi, même lesvoleurs sont écolos !) qui me servait à m’yr<strong>en</strong>dre (25 à 30 minutes le trajet) a laisséplace (déménagem<strong>en</strong>t, paramour toujours !) à un scooter125 chevaux. Je me console<strong>en</strong> me disant que c’est globalem<strong>en</strong>tmoins polluantqu’une voiture coincée dansles embouteillages (au minimum,l’utilisation de cettedernière double mon tempsde transport), mais toujoursplus que les transports <strong>en</strong>commun (trois fois plus longqu’à moto ! Trop de rupturede charge, comme dis<strong>en</strong>t lesspécialistes, pour aller dechez moi au bureau). Quantau vélo… le trajet s’avère beaucoup tropdangereux (et pourtant, je me suis déplacé<strong>en</strong> ville p<strong>en</strong>dant plus de six ans) et j’yai — pour l’instant ! — r<strong>en</strong>oncé de peurque vous ne perdiez un lecteur. Le plusdramatique, c’est que j’ai quand mêmeune voiture (style «petit» monospace)parce qu’<strong>en</strong> plus de tout, il m’arrive departir <strong>en</strong> vacances, compr<strong>en</strong>dre parcourir600 km aller/retour avec ! Et puis, j’ai unfils d’un premier mariage dont la mèreréside à 80 km de chez moi (les premièresannées de notre séparation pour ne pas <strong>en</strong>acheter une, je contournais le problème<strong>en</strong> utilisant — je vous passe sur la complexitéde l’organisation — la voiture dema mère. Le reste du temps, j’avais monvélo (celui qui a été volé…).En route pourla consommationBon, j’ai beau avoir une conduitesouple, me servir du régulateur de vitesseà outrance (efficace dès 30 km/h) et rouler<strong>en</strong> me mettant au point mort dans ladesc<strong>en</strong>te sur les routes que je connaispour diminuer ma consommation de diesel(essayez, mais allez-y avec prud<strong>en</strong>ce letemps de vous familiariser, car les résultatsse révèl<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ants) cela fait toujoursdu mal à cette nature que je prét<strong>en</strong>dsaimer et pour cela déf<strong>en</strong>dre.Sinon, crime des crimes, il m’arrive<strong>en</strong>core d’aller (plus qu’une fois toutes lestrois semaines) dans une grande surfacefaire des achats alim<strong>en</strong>taires. Pour m’aiderpsychologiquem<strong>en</strong>t face à cette dure réalité,je débarque là bas avec deux paniersLe plus fou,malgré tousces énormestravers, c’estque mon<strong>en</strong>tourageme considèrecommeun écolo.<strong>en</strong> osier, un sac grande capacité et résistance<strong>en</strong> plastique (aïe, aïe, aïe) ce qui mepermet de ne pas utiliser les sacs plastiquessorties de caisses (ouf !). Aucunachat de surgelés ni de plats déjà cuisinés,ni de yaourt, ni de boissons pétillantes oupas. Cela me console unpeu. J’ai égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>oncéaux fruits et légumes, que leprimeur non loin de la maisonme fournit à de bi<strong>en</strong>smeilleures conditions. Et là,<strong>en</strong> plus de mes paniers <strong>en</strong>osier, je les conditionnedans des sacs papiers alim<strong>en</strong>tairesque j’apporte etréutilise d’une fois surl’autre (ce qui me fait passerpour un doux illuminé…).Et pour finir, je paie <strong>en</strong>espèces (y compris dans lesgrandes surfaces) la traçabilitéde mes faits et gestes par mon banquier,plus le coût des services «offerts»par une carte me répugn<strong>en</strong>t.Evidemm<strong>en</strong>t, j’ai mes comptesailleurs qu’à la Nef (trop compliqué pourfonctionner ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> liquidemais je ne désespère pas que cela évolue) !A défaut, je suis tout de même sociétairede ma banque et non simple cli<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong>qu’<strong>en</strong> pratique cela ne me donne guèreplus de pouvoir sur les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsfinanciers et la politique de cette dernière.Pour la culture et les loisirs, cela va demal <strong>en</strong> pis. Je suis skieur depuis 35 ans,autant dire tout le mal que j’ai fait auxmontagnes <strong>en</strong>neigées. Certes depuisquinze ans, je ne skie plus qu’<strong>en</strong> «jouisseur»,c’est-à-dire quand les conditionssont idéales <strong>en</strong> termes d’<strong>en</strong>neigem<strong>en</strong>t etde soleil. Cela limite mon degré d’agressivitémais fait toujours de moi un prédateurdes montagnes. En plus, je pratique,ou ai pratiqué, d’autres sports voraces <strong>en</strong>espaces au sol (t<strong>en</strong>nis) et/ou consommateursd’électr<strong>ici</strong>té car se pratiquant <strong>en</strong>gymnase ou <strong>en</strong> salle (squash, badminton,volley).Au niveau des évasions m<strong>en</strong>tales dontje suis adepte, le théâtre ou la dansemoderne ont une empreinte à peu prèsrespectable et valoris<strong>en</strong>t l’humain, bi<strong>en</strong>plus que le cinéma, où je me r<strong>en</strong>ds quandmême assez assidûm<strong>en</strong>t, mais dont l’omniprés<strong>en</strong>cedu matraquage publ<strong>ici</strong>tairedevrait me faire compr<strong>en</strong>dre combi<strong>en</strong> ilest d’abord un business avant que d’êtreun art. Il me reste les projections dans lessalles d’art et d’essais pour me s<strong>en</strong>tirmoins coupable et plus impliqué.Libérer les livresPour la lecture, je n’achète quasim<strong>en</strong>tplus de livres (sauf pour offrir) et puiseabondamm<strong>en</strong>t, depuis un plus d’un an,dans les bibliothèques. En parallèle, etpour faire profiter les autres des livres quej’avais déjà achetés <strong>en</strong> leur donnant uneseconde vie, je les libère peu à peu !Libérer un livre consiste à lui affecter unnuméro (1) et à le déposer, <strong>en</strong> cadeau,n’importe où. Avec un peu de chance,vous faites un heureux qui peut vous lefaire savoir par le biais du site et quicontinuera la démarche de mutualisationde cet objet de culture.Côté habitation, nous avons emménagérécemm<strong>en</strong>t dans une maison avec unbout de jardin. Je l’avoue, outre l’ordinateur,s’y trouve la plupart des équipem<strong>en</strong>tsmodernes voraces <strong>en</strong> énergie eteau. (Y compris un fer à repasser, anodinfer de lance de la culture bourgeoise,seule frange de la population qui, à l’origine,avait les moy<strong>en</strong>s et l’utilité de fairerepasser son linge. Quand je p<strong>en</strong>se à lasomme d’énergie, de temps et d’arg<strong>en</strong>tconsacrée à cette activité alors qu’il suffiraitde r<strong>en</strong>dre à la mode le port des vêtem<strong>en</strong>tsfroissés… Je m’étonne que les écoloset/ou féministes ne se soi<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>coreemparés de l’idée). Trône parmi eux,honte à moi, un poste de télévision pourlequel mon budget temps est des plusminimes avec, qui plus est, une pratiquede visionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> décalé, après <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tdes émissions sélectionnées.Pour le reste, c’est promis, dès que jepeux, je fais installer un chauffe-eausolaire pour diminuer ma consommationde fuel, je modernise la cheminée avec uninsert, je généralise le double vitrage,j’isole de deux couches supplém<strong>en</strong>tairesles combles, je récupère les eaux de pluie(dès que j’aurai trouvé où la stocker), jeréalise mon compost (je suis pr<strong>en</strong>eur desolution commode) pour mon potager.Pour les toilettes, je sèche sur le “comm<strong>en</strong>tfaire compr<strong>en</strong>dre à ma femme l’intérêtde toilettes sans eau” car, comble detout, je vis avec des personnes qui n’ontpas forcém<strong>en</strong>t le même souci que moi deleur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le plus fou, malgré tous ces énormestravers, c’est que mon <strong>en</strong>tourage meconsidère comme un écolo. Ce que je medéf<strong>en</strong>ds d’être. Allez compr<strong>en</strong>dre !(1) Explications sur le sitewww.vogu<strong>en</strong>tleshistoires.comPhilip Perdomo nSILENCE N°32711Septembre 2005

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