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En conséqu<strong>en</strong>ce, ses habitants n’ont pas de nom. (…) Il faudrait donc lesappeler “Etats-Unis du c<strong>en</strong>tre de l’Amérique du Nord”, ce qui permettraitde constituer l’acronyme suivant Eucan. Les habitants serai<strong>en</strong>t lesEucani<strong>en</strong>s et les Eucani<strong>en</strong>nes.Une telle proposition peut être surpr<strong>en</strong>ante au premier abord, mais permettraitde mettre fin à la confusion qui règne lorsque l’on parle de cepays et de ses habitants. Elle est cep<strong>en</strong>dant destinée à disparaître lorsqueles Eucani<strong>en</strong>s se seront, un jour peut-être, trouvé un vrai nom.Christophe Gibiat nCorrèze.Incohér<strong>en</strong>cesA propos de votre appel demandant des témoignages sur la gestion de nosincohér<strong>en</strong>ces, je trouve que vous avez oublié des exemples très importants.Donc, vo<strong>ici</strong> une suite pour votre liste : j’habite <strong>en</strong> ville (lieu anti-écolo oùl’autonomie est impossible par définition), j’ai des <strong>en</strong>fants (croissancedémographique), je suis branché sur EDF (donc sur le nucléaire), j’utilisela SNCF (re-nucléaire), je tire la chasse d’eau, j’utilise des médicam<strong>en</strong>tsallopathiques, je ne mange pas bio, je ne m’habille pas bio… et peut-être<strong>en</strong>core : j’écoute de la musique <strong>en</strong>registrée, je vais au cinéma, je me rase,je me lave, je ne vis pas dans une grotte…Olivier Rognon nGard.Vivre simplem<strong>en</strong>tC’est avec plaisir que je r<strong>en</strong>ouvelle mon abonnem<strong>en</strong>t à S!l<strong>en</strong>ce dont jepartage amplem<strong>en</strong>t la philosophie. Avant de vous connaître, j’étais déjàvégétari<strong>en</strong>ne, adepte de longue date de la récupération et du recyclage. Jevis parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sans télé ni portable… mais apprécie tout autantl’utilisation raisonnée (-nable ?) de mon ordinateur… Et ne saurais certespas me passer de café et de chocolat au motif de la décroissance ! Je préfèrele retour à la bougie !Compromis et contradictions, cohér<strong>en</strong>ces et concessions… l’ess<strong>en</strong>tiel est det<strong>en</strong>dre vers une idée de respect, d’écoute, d’échanges et de partages. “Vivresimplem<strong>en</strong>t pour que simplem<strong>en</strong>t d’autres puiss<strong>en</strong>t vivre” souhaitaitGandhi. Mais combi<strong>en</strong>, parmi les hommes et femmes d’aujourd’hui, adhèr<strong>en</strong>tà cette parole ?Julie Douat nMorbihan.Economie solidaire ?J’aimerais vous faire partager les conclusions de mon expéri<strong>en</strong>ce vécue <strong>en</strong>tant que CES (Contrat-emploi-solidarité), dans un jardin d’insertion(Jardin de Cocagne), d’avril 2004 à avril 2005.(…) Dans les chantiers d’insertion, et plus particulièrem<strong>en</strong>t les Jardins deCocagne, les produits de consommation ne sont pas les légumes, mais lesCES ! Ça va, ça vi<strong>en</strong>t, seuls les trois CDI qui assur<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t rest<strong>en</strong>t.Personnellem<strong>en</strong>t, je n’ai pas à me plaindre, avant, j’étais bénéf<strong>ici</strong>airedu RMI, après je suis bénéf<strong>ici</strong>aire de l’allocation chômage, je suis doncmoins exclu et plus inséré ! n’est-ce-pas ?Il est déplorable de constater une similitude dans le mode de fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre un chantier d’insertion (Jardin de Cocagne) et une <strong>en</strong>treprisecommerciale. Ainsi, l’association (<strong>en</strong>treprise) est composée d’adhér<strong>en</strong>ts(actionnaires) qui bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t d’avantages : paniers de légumes bio livrés(actions intéressantes) résultant d’une production de services ou de bi<strong>en</strong>sde consommation, générés par l’utilisation d’une main-d’œuvre subv<strong>en</strong>tionnéebon marché (tiers et/ou quart-monde ?).La comparaison ne s’arrête pas là. L’association (<strong>en</strong>treprise) préfère investirdans la création d’un poulailler pour produire des œufs (diversificationde la production) pour satisfaire la demande de leurs adhér<strong>en</strong>ts (actionnaires)plutôt que d’embaucher un ou deux <strong>en</strong>cadrants sociaux afin d’améliorerles conditions de vie de la main-d’œuvre bon marché… et littéralem<strong>en</strong>tdésœuvrée !C’est déplorable de constater qu’une catégorie particulière d’actifs (quiont un emploi grâce à ceux qui n’ont pas d’emploi ou des emplois précaires)se comport<strong>en</strong>t comme des fonctionnaires (langue de bois et hypocrisie)et collabor<strong>en</strong>t avec le système économique esclavagiste, <strong>en</strong> répétantsans cesse qu’ils sont là pour nous aider.Les chantiers d’insertion et les contrats aidés ne sont pas des solutions, aucontraire, ils cautionn<strong>en</strong>t la société d’exclusion et la dictature économique.Ils n’insèr<strong>en</strong>t pas puisque ce sont des “chantiers sociaux”, ils sont une version“bas de gamme” du Code du travail (les contrats aidés ne sont pascomptés dans les effectifs ce qui évite la nécessité de mettre <strong>en</strong> placeDRCourrierdélégué du personnel, règlem<strong>en</strong>t intérieur…). De plus rassembler p<strong>en</strong>dantsix mois (un an ou deux), des personnes <strong>en</strong> situation d’exclusion, c’est parfois,pour certaines, une bonne occasion de sortir de chez eux et de leurdéprime, mais pour d’autres, c’est le meilleur moy<strong>en</strong> de les insérer et de lesintégrer davantage dans le milieu des exclus, qui les incite à adopter définitivem<strong>en</strong>tdes comportem<strong>en</strong>ts d’auto-exclusion.Visite d’un jardin d’insertion.Les chantiers d’insertion se multipli<strong>en</strong>t et absorb<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus d’exclus(…). Aujourd’hui, on perd de l’arg<strong>en</strong>t, son temps et sa santé à travaillerà mi-temps au Smic, ce qui incite les pauvres à exploiter les différ<strong>en</strong>tssystèmes d’aides et de protection sociale et/ou à dev<strong>en</strong>ir des hors-laloi.Il faut donc augm<strong>en</strong>ter le Smic de 150% à 200% et pour comp<strong>en</strong>ser,taxer tous les actionnaires et tous les salaires supérieurs à 3 ou 4000€.Pr<strong>en</strong>dre aux riches pour donner aux pauvres ! Ça fait un peu Robin desbois, et alors ? La croissance économique des très pauvres avec la décroissancedes trop riches.Gérard Boisadan nTarn-et-Garonne.Ours et loupJe suis un pur “néo” de 26 ans qui décide d’être berger à 20 ans.Au début, j’étais pour l’ours et pour le loup, p<strong>en</strong>sant bi<strong>en</strong> faire. Ayant rouléma bosse pour une quinzaine d’éleveurs ovins et caprins, je vois maint<strong>en</strong>antd’autres choses : des éleveurs v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leurs troupeaux après le départ deleur conjointe, d’autres se su<strong>ici</strong>d<strong>en</strong>t, un autre a été <strong>en</strong>corné par un taureau(trop de vaches et main-d’œuvre non r<strong>en</strong>table : problème de mondialisationet de progrès sociaux), v<strong>en</strong>tes de troupeaux car trop d’heures à se casserle dos, les reins, trop de nouvelles normes et quinze ans de crédits (mondialisation).Bi<strong>en</strong> sûr, on peut faire un petit élevage “comme avant”, mais avantpersonne n’avait d’arg<strong>en</strong>t pour les week-<strong>en</strong>ds.Du coup, <strong>en</strong> cinquante ans, de moins <strong>en</strong> moins de ruminants pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ircet espace varié propre à la France (sa richesse) gagné par nos aïeux à lasueur de leurs fronts. Maint<strong>en</strong>ant, la forêt progresse tous les ans, les paysagesse ferm<strong>en</strong>t, les chemins s’effondr<strong>en</strong>t, les murets sont <strong>en</strong>vahis par lesronciers et la biodiversité diminue : les graminées, légumineuses et autres(orchidées…) ont besoin de lumière, d’espace et d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> pour être stimuléesavec la faune et la micro-faune associées.Le meilleur outil d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> écologique pour cette biodiversité c’est l’élevagedes ruminants <strong>en</strong> ext<strong>en</strong>sifs. Il valorise l’espace, l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, crée deschemins pour les curieux et permet de faire vivre ceux qui s’occup<strong>en</strong>t desbêtes (comme ils peuv<strong>en</strong>t).(…) P<strong>en</strong>dant des millénaires, l’homme a domestiqué des animaux sauvages(avant il fallait chasser <strong>en</strong> période de disette) et les a adaptés à cesbesoins dans des régions spécifiques : relief, climat, type de sol, assimilationdes végétaux, gourmandise… pour obt<strong>en</strong>ir des animaux rustiques (…)sociables et adaptés aux possibilités de chaque terroir. Pour les Pyrénées,par exemple, chaque vallée avait sa race de vache, de brebis, de chèvre,de cheval… D’où une biodiversité énorme (…).Depuis cinquante ans, par fuite de la misère associée à la paysannerie,par peur du sang associé au sacrifice et de la souffrance sous toutes cesformes, ces anci<strong>en</strong>nes races disparaiss<strong>en</strong>t. Seuls les systèmes agrairesisolés, voire du tiers-monde (proche de la nature) gard<strong>en</strong>t leurs variétés ;il faut plus de 35 heures par semaine pour s’<strong>en</strong> occuper. Ainsi, pourl’Aquitaine, on compte principalem<strong>en</strong>t trois races de vaches, deux de brebis,deux de chevaux et de chi<strong>en</strong>s (associés au bétail). Pour la région Midi-Pyrénées, trois races de vaches, 5 de brebis, un de chevaux, des effectifsde chèvres <strong>en</strong> très faibles effectifs. Donc toujours plus ou moins le risquede consanguinité et donc de disparition.SILENCE N°32739Septembre 2005

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