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en un clic - Ville de Gap

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31C’est la magie <strong>de</strong> la télévisionqui lui donne le don d’ubiquité.Alors que Cyril Etesse préparaitson spectacle au Balladin à<strong>Gap</strong>, il trônait <strong>en</strong> même tempsau creux du petit écran dansl’émission comique <strong>de</strong> Laur<strong>en</strong>tRuquier sur France 2. Avecsimplicité et charme, Cyrilconfie à <strong>Gap</strong> <strong>en</strong> Mag les<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la vie d’<strong>un</strong> comique,et l’attachem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laprofession toute <strong>en</strong>tière au« Balladin gap<strong>en</strong>çais » qu’estRobert Oddon.Cyril, ou le don d’ubiquité !J’ai toujours eu <strong>en</strong>vie d’être <strong>un</strong>comique… Le plaisir <strong>de</strong> faire rire, je l’airess<strong>en</strong>ti très tôt, et je me suis r<strong>en</strong>ducompte tout gamin que j’avais <strong>un</strong> pouvoircomique. Je regardais les premièresémissions <strong>de</strong> Patrick Sébasti<strong>en</strong> au début<strong>de</strong>s années 80, et j’ai nourri mon expéri<strong>en</strong>ceavec la génération <strong>de</strong>s comiques<strong>de</strong> ces années-là. J’étais passionné parl’écriture <strong>de</strong>s textes, et j’ai comm<strong>en</strong>cé àécrire au collège <strong>en</strong> m’inspirant <strong>de</strong>Palma<strong>de</strong>, avec comme public mes seulscopains <strong>de</strong> classe. Peu à peu, j’ai comm<strong>en</strong>céà faire <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong> fin d’année,et le plaisir <strong>de</strong> la scène et v<strong>en</strong>u assezvite. Je me suis dit « pourquoi ne pas <strong>en</strong>faire <strong>un</strong> métier ? » J’ai quand même fait<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s secondaires, mais très vite jeme suis immergé dans les festivals et lesspectacles <strong>de</strong> cabaret. J’ai appréh<strong>en</strong>dé lecontact avec <strong>un</strong> « vrai public », bi<strong>en</strong> sûrmoins indulg<strong>en</strong>t que mes proches. Maisce « choc » m’a montré que j’avais <strong>un</strong> réelpot<strong>en</strong>tiel. C’était il y a <strong>un</strong> peu plus <strong>de</strong> dixans… J’ai comm<strong>en</strong>cé à monter mon premierspectacle <strong>en</strong> 2001.De fil <strong>en</strong> aiguille,je suis <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u <strong>un</strong> comiqueC’est <strong>un</strong> hasard, <strong>un</strong> parcours, on ne se ditpas <strong>un</strong> jour « ti<strong>en</strong>s, je vais faire comiquedans la vie ». Mais c’est beaucoup <strong>de</strong>boulot. On ne <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t pas comiquecomme cela. On ne s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>d pascompte, mais être comique et savoir fairerire avec son propre style, c’est énorme !Le rythme du sketch doit être efficace, lespectacle n’est jamais vraim<strong>en</strong>t fini, c’est<strong>un</strong> travail perpétuel, il faut toujours retravaillerson texte <strong>en</strong> interface avec lepublic. Mon spectacle, mis <strong>en</strong> scène parAnthony Joubert, est <strong>en</strong> perpétuel mouvem<strong>en</strong>t.Cela permet aussi <strong>de</strong> se s<strong>en</strong>tiractif ! Il y a <strong>un</strong>e vraie conniv<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lescomiques, ce tout petit milieu <strong>de</strong> ceuxqui, comme moi, pass<strong>en</strong>t à la télévision.On se connaît tous. C’est <strong>un</strong>e petitefamille, au sein <strong>de</strong> laquelle il y a <strong>un</strong>e jolieconcurr<strong>en</strong>ce ! Parfois, cela nous arrived’être <strong>un</strong> peu jaloux, et cela nous stimule.Le passage à la télévision est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>uindisp<strong>en</strong>sable pour travaillerJ’ai fait tous les gros festivals d’humour <strong>de</strong>France, mais, même avec cela, ce n’est pasévid<strong>en</strong>t d’avoir <strong>de</strong>s programmations si l’onn’a pas <strong>un</strong>e visibilité télévisuelle. Les g<strong>en</strong>ssort<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t, et quand ils sort<strong>en</strong>t, ilsvont voir ceux qu’ils connaiss<strong>en</strong>t déjà pourles avoir vus à la télévision. Depuis dix ans, jeconstate <strong>un</strong>e vraie différ<strong>en</strong>ce dans la fréqu<strong>en</strong>tation<strong>de</strong>s salles, avec <strong>de</strong> moins <strong>en</strong>moins <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> pour ceux qui ne pass<strong>en</strong>tpas à la télévision ! Paradoxalem<strong>en</strong>t, dans <strong>un</strong><strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t inondé <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication, ilest beaucoup plus difficile <strong>de</strong> se faire connaîtreet d’avoir du public dans <strong>un</strong>e salle ! Lavraie difficulté, c’est <strong>de</strong> se démarquer.J’estime qu’il y trop d’humoristes <strong>en</strong> France.À Paris, c’est l’overdose ! Aujourd’hui, c’est lecomédi<strong>en</strong> qui paye l’heure p<strong>en</strong>dant laquelle ilpeut disposer d’<strong>un</strong>e salle ! C’est le mon<strong>de</strong> àl’<strong>en</strong>vers. Dans les cabarets, il y a <strong>un</strong> humoristeà 18 h, <strong>un</strong> autre à 19 h, <strong>un</strong> troisième à 20h… Ce sont les humoristes qui ont lesmoy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> payer qui sont programmés.Chaque soir, à Paris, il y a plusieurs dizainesd’humoristes programmés chaque heure. Sivous ne passez pas à la télévision, vouspayez plus au loueur que ce qu’il n’y a <strong>de</strong>recettes ! Le minimum d’<strong>un</strong>e location <strong>de</strong>salle, c’est 100 € la soirée pour <strong>un</strong> humoriste.Avec <strong>un</strong> ticket à 3 €, et s’il n’y a que dix personnes,vous per<strong>de</strong>z 70 € à chaque fois quevous êtes sur scène. À Paris, j’ai perdu <strong>de</strong>l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> travaillant ainsi ! Mais j’ai beaucoupappris. C’est vraim<strong>en</strong>t <strong>un</strong> métier trèsdifficile.Le Balladin,<strong>un</strong> lieu chaleureux qui sait recevoir !Je suis déjà v<strong>en</strong>u il y a <strong>de</strong>ux ans, Cela faitpartie <strong>de</strong>s lieux que j’aime beaucoup !D’abord parce qu’ici, on sait vous recevoiravec sympathie et chaleur. En plus,ce lieu a <strong>un</strong>e réputation et <strong>un</strong>e cli<strong>en</strong>tèlefidélisée. Il fait partie <strong>de</strong>s grands classiques.Il existe <strong>de</strong>puis 20 ans et fonctionneà merveille, avec <strong>un</strong>e bell<strong>en</strong>otoriété ! Cela fait partie <strong>de</strong>s lieux aveclesquels il faut compter dans la France <strong>de</strong>l’humour !M a g a z i n e d e l a V i l l e d e G a p • H i v e r 2 0 1 2 • N ° 1 6

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