38gourmandLe Restaurant Le Pasturier :<strong>en</strong>tre tradition gastronomique…et subtilité du terroir !C’est <strong>un</strong>e nouvelle rubrique que nous vous proposons, pour vousdonner <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> cuisiner et <strong>de</strong> passer à table... Chez vous, chez <strong>de</strong>samis ou au restaurant ! Produits du terroir, adresse gourman<strong>de</strong>,bonnes tables, c’est, dans ce <strong>Gap</strong> <strong>en</strong> Mag, « Le Pasturier » quil’inaugure.Le Pasturier, <strong>en</strong> patois local, désignait autrefoisla trappe qui existait <strong>en</strong>tre la grange où l’onstockait le fourrage et l’étable où mangeai<strong>en</strong>tles animaux. Mais, à <strong>Gap</strong>, Le Pasturier, c’estavant tout ce restaurant réputé situé <strong>de</strong>puis 25ans maint<strong>en</strong>ant au 18 <strong>de</strong> la rue Pérolière, <strong>en</strong>plein c<strong>en</strong>tre-ville. « C’est <strong>en</strong> 1987 que j’ai transformél’atelier <strong>de</strong> plomberie-zinguerie <strong>de</strong> monpère <strong>en</strong> restaurant. C’était ma premièreaffaire… et je p<strong>en</strong>se la <strong>de</strong>rnière ! », expliquePascal Dorche, la cinquantaine et chef <strong>de</strong>s lieux<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’av<strong>en</strong>ture. Depuis, lui etDjema, son épouse qui officie <strong>en</strong> salle et assurel’accueil, ont décroché « 2 fourchettes » auGui<strong>de</strong> Michelin, « 2 toques » au Gault et Millau(c’était dans les années 90) et, plus récemm<strong>en</strong>t(<strong>en</strong> 2010), le titre <strong>de</strong> « Maître-restaurateur ». «C’est <strong>un</strong> titre, attribué par la Préfecture, quirécomp<strong>en</strong>se l’excell<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s meilleurs professionnels<strong>de</strong> la restauration dans chaque départem<strong>en</strong>tselon certains critères, comme le fait <strong>de</strong>servir <strong>un</strong>e cuisine préparée sur place à partir <strong>de</strong>produits majoritairem<strong>en</strong>t frais, avec <strong>un</strong>e att<strong>en</strong>tionparticulière au service et à l’accueil, quidoiv<strong>en</strong>t être <strong>de</strong> qualité », détaille notre chef,assez fier <strong>de</strong> cette reconnaissance.« Je cuisine commesi c’était pour moi ! » ”« J’aime le goût <strong>de</strong>s choses et les choses qui ontdu goût, c’est <strong>un</strong> peu ma <strong>de</strong>vise ! Voilà pourquoila cuisine que je propose se veut fidèle aux parfumsdu terroir <strong>de</strong>s Hautes-Alpes, fidèle aussiaux traditions locales, même si elles sont largem<strong>en</strong>trevisitées », insiste Pascal Dorche. « Je netravaille pratiquem<strong>en</strong>t que <strong>de</strong>s produits frais et<strong>de</strong> saison et mes fournisseurs sont très majoritairem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s producteurs locaux. En fait, je cuisinepour ma cli<strong>en</strong>tèle comme si c’était pourmoi. Alors, comme j’aime les bons produits, lesbelles vian<strong>de</strong>s, les champignons, les truffes… çame plaît <strong>de</strong> partager ce que j’aime ! », ajoute-t-il.Leur temps libre (trop rare à leur goût !), Pascalet Djema le consacr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partie à aller àla r<strong>en</strong>contre <strong>de</strong>s vignerons bor<strong>de</strong>lais, <strong>de</strong>Bourgogne, <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce ou <strong>de</strong> la Vallée duRhône. « Nous avons aujourd’hui plus <strong>de</strong> 200référ<strong>en</strong>ces dans la cave du restaurant, toutessélectionnées par nos soins », annonce fièrem<strong>en</strong>tle couple <strong>de</strong> restaurateurs, sans compterles vieux alcools qui font la réputation <strong>de</strong> l’établissem<strong>en</strong>t.« Cela nous a permis d’appr<strong>en</strong>dre levin, <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>s amitiés et, surtout, <strong>de</strong> mettre<strong>un</strong> paysage, <strong>un</strong> visage, <strong>un</strong>e ambiance <strong>de</strong>rrièrechaque étiquette afin <strong>de</strong> marier au mieux nosmets avec ces vins parfois originaux. Un petitplus pour nos cli<strong>en</strong>ts. »L’autre passion <strong>de</strong> Pascal Dorche,c’est la transmission <strong>de</strong> sonsavoir-faire« J’aime à dire que la vocation d’<strong>un</strong> chef, c’est<strong>de</strong> magnifier les produits. Et cette ambition, j’ai<strong>un</strong> plaisir imm<strong>en</strong>se à la comm<strong>un</strong>iquer auxje<strong>un</strong>es que je pr<strong>en</strong>ds le temps <strong>de</strong> leur appr<strong>en</strong>tissageet qui ont ou qui pourront, pour certains,travailler aux côtés <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s toquesfrançaises. Pour moi, c’est <strong>un</strong>e véritable satisfactionet, au final, <strong>un</strong>e belle récomp<strong>en</strong>se »,avoue-t-il <strong>en</strong> conclusion.INDISCRÉTIONPascal Dorche met actuellem<strong>en</strong>t latouche finale à <strong>un</strong>e nouvelle <strong>en</strong>trée.Il s’agit <strong>en</strong> fait d’<strong>un</strong>e trilogie <strong>de</strong>petites caillettes <strong>de</strong> lièvre : lapremière est au g<strong>en</strong>ièvre, la<strong>de</strong>uxième à l’orange et la troisièmeaux cèpes. Une symphonie <strong>de</strong>saveurs qui <strong>de</strong>vrait se retrouverprochainem<strong>en</strong>t à la carte. Cela ne<strong>de</strong>vrait pas dénoter avec les autresplats proposés !CONTACTLe Pasturier18 rue Pérolière - 05000 <strong>Gap</strong>Ouvert du mardi soirau dimanche midiM a g a z i n e d e l a V i l l e d e G a p • H i v e r 2 0 1 2 • N ° 1 6
Vivre à39L’espérance<strong>de</strong> mieux vivre <strong>en</strong>sembleLe sujet est à l’ordre du jour. Vivre <strong>en</strong>semble aujourd’hui dans <strong>un</strong>e ville nécessite <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre et tolérer lesdiffér<strong>en</strong>ts mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. <strong>Gap</strong> Espérance incarne, à l’échelle <strong>de</strong> la <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Gap</strong>, <strong>un</strong> mouvem<strong>en</strong>t empreint d’écouteet d’harmonie, ré<strong>un</strong>issant <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes aux multiplescomposantes culturelles et religieuses. Le 10 novembre <strong>de</strong>rnier, RogerDIDIER, Maire <strong>de</strong> <strong>Gap</strong>, est allé à leur r<strong>en</strong>contre à l’occasion d’<strong>un</strong> forum.En ces années <strong>de</strong> turbul<strong>en</strong>ce, il faut savoirfaire la part <strong>en</strong>tre les idées préconçues etla réalité <strong>de</strong>s faits, ne pas sombrer dansl’amalgame, afin <strong>de</strong> lever les barrières <strong>de</strong> ladéfiance. L’association <strong>Gap</strong> Espéranceré<strong>un</strong>it <strong>en</strong> son sein <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>shommes <strong>de</strong> bonne volonté, issus <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tscourants religieux, œuvrant avec <strong>en</strong>thousiasmeà cette cause. Cette richesse<strong>de</strong> regards croisés permet <strong>de</strong> poser sereinem<strong>en</strong>tle débat.En France, le principe républicain<strong>de</strong> laïcité a été affirmé dans la loi <strong>de</strong>1905, dite <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> l’Égliseet <strong>de</strong> l’État.Depuis cette époque, la société françaiseet ses composantes ont beaucoup changé.Une gouvernance politique responsable imposela prise <strong>en</strong> compte et l’accompagnem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> cette évolution, qui se confronte à<strong>de</strong> nouveaux cas <strong>de</strong> figure auxquels il fautapporter <strong>de</strong>s réponses, sans exclure <strong>un</strong>epartie <strong>de</strong> la population. En ma qualité <strong>de</strong>Maire, je suis attaché à la satisfaction <strong>de</strong>satt<strong>en</strong>tes légitimes <strong>de</strong> tous les <strong>Gap</strong><strong>en</strong>çais.L’écoute <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts courants religieux et<strong>de</strong> leurs justes aspirations procè<strong>de</strong> <strong>de</strong>cette démarche. La loi <strong>de</strong> 1905 excluttoute interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s pouvoirs publicsdans les questions religieuses, elle <strong>en</strong> appelleaussi au respect <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong>consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> chac<strong>un</strong> et à la facilitation <strong>de</strong>son exercice. C’est dans cet esprit qu’on étécréés au sein du cimetière St-Roch <strong>de</strong>s carrésconfessionnels répondant aux att<strong>en</strong>tes<strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>autés judaïque et musulmane.Je peux égalem<strong>en</strong>t citer la mise à disposition<strong>de</strong> salles m<strong>un</strong>icipales aux diverses comm<strong>un</strong>autésreligieuses, à l’occasion d’événem<strong>en</strong>tsmajeurs ponctuant leur cal<strong>en</strong>driercultuel, tout comme l’implication significative<strong>de</strong> la <strong>Ville</strong> aux côtés <strong>de</strong>s services préfectorauxet <strong>de</strong> l’abattoir m<strong>un</strong>icipal pour l’organisation<strong>de</strong> l’Aïd-el-Kebir musulman.L’action publique s’inscrit dans <strong>un</strong>ephilosophie <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t équitableet indiffér<strong>en</strong>cié <strong>de</strong>s diverses composantescomm<strong>un</strong>autaires <strong>de</strong> notresociété, respectueux <strong>de</strong>s principeset <strong>de</strong>s lois régissant notreRépublique laïque.Pour autant, traiter les administrés à égalitétout <strong>en</strong> intégrant la diversité est <strong>un</strong> exerciced’équilibriste, certes nécessaire pourgarantir <strong>un</strong>e société <strong>un</strong>ie, mais pas toujoursaisé. L’inconnue et le changem<strong>en</strong>t sontsource anxiogène et chac<strong>un</strong> <strong>de</strong>s acteursconcernés doit contribuer, à son niveau, àfaire obstacle aux clivages inhér<strong>en</strong>ts auxmutations <strong>de</strong> notre société. Dans tous lescas, quels que soi<strong>en</strong>t le contexte et lescraintes, les <strong>Gap</strong><strong>en</strong>çaises et les <strong>Gap</strong><strong>en</strong>çaispeuv<strong>en</strong>t compter sur mon écoute et monappui pour œuvrer <strong>en</strong>semble à l’établissem<strong>en</strong>td’<strong>un</strong> dialogue pér<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre comm<strong>un</strong>autés,constitutif d’<strong>un</strong>e société pluriculturelleharmonieuse et constructive.CONTACTMaison diocésaine9 rue Capitaine-<strong>de</strong>-Bresson05000 <strong>Gap</strong>Tél. : 04 92 40 02 72Courriel : p.fournierf@wanadoo.frPour le Père Fournier,« cette converg<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> r<strong>en</strong>contres a créé <strong>de</strong>puissix ans <strong>un</strong> réel climat <strong>de</strong>fraternité <strong>en</strong>tre toutes lescomm<strong>un</strong>autés représ<strong>en</strong>téesau sein <strong>de</strong> <strong>Gap</strong> Espérance.Et pour moi, c’est <strong>un</strong>evéritable joie ! »<strong>Gap</strong> Espérance : du dialogue interreligieuxpour <strong>un</strong> meilleur « vivre-<strong>en</strong>semble » !C’est <strong>en</strong> 2006 qu’est né <strong>Gap</strong> Espérance. « Il s’agitd’<strong>un</strong> collectif interreligieux, composé par les responsablesofficiels <strong>de</strong>s trois religions monothéistesabrahamiques prés<strong>en</strong>tes sur la comm<strong>un</strong>e : Juifs,Chréti<strong>en</strong>s (Catholiques, Protestants, Orthodoxes etArméni<strong>en</strong>s apostoliques) et Musulmans », détaillele Père Pierre Fournier, curé <strong>de</strong> la Saulce et cofondateur<strong>de</strong> ce Collectif.L’objectif <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier : « Créer, au sein <strong>de</strong> lapopulation, <strong>de</strong> la connaissance mutuelle <strong>en</strong>tre lestraditions culturelles et religieuses <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tescomm<strong>un</strong>autés. Cela permet <strong>de</strong> s’ouvrir l’esprit,tant sur le plan spirituel qu’intellectuel. Maisatt<strong>en</strong>tion, nous avons <strong>un</strong> <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> vigilance, ce quinous fait exclure toutes positions extrémistes. C’estvrai que la liberté d’expression et <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ceest indisp<strong>en</strong>sable, mais il faut savoir conserver <strong>de</strong>slimites, <strong>un</strong>e éthique au sein <strong>de</strong> <strong>Gap</strong> Espérance. Auxg<strong>en</strong>s <strong>de</strong> s’autoréguler ! » Si le Collectif se ré<strong>un</strong>it<strong>un</strong>e fois par mois pour parler <strong>de</strong>s problèmes d’actualité(l’attribution d’<strong>un</strong>e salle <strong>de</strong> culte auxMusulmans, par exemple, ou l’organisation <strong>de</strong>fêtes religieuses), il n’<strong>en</strong> oublie pas d’aller à la r<strong>en</strong>contre<strong>de</strong> la population locale <strong>en</strong> organisant régulièrem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s forums ou <strong>de</strong>s tables ron<strong>de</strong>s. Auprogramme <strong>de</strong> ces soirées : interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> personnalitésintercomm<strong>un</strong>autaires, chants, musique,repas pris <strong>en</strong> comm<strong>un</strong> et, surtout, discussion àn’<strong>en</strong> plus finir ! Des r<strong>en</strong>contres gratuites etouvertes à tous (y compris les non croyants), quiattir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>un</strong>e petite c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> personnesà chaque fois…M a g a z i n e d e l a V i l l e d e G a p • H i v e r 2 0 1 2 • N ° 1 6