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sommaireexposée au rayonnem<strong>en</strong>t GSM. Avec le wifi, a mon avis, il fauts’att<strong>en</strong>dre à pire. Surtout que les pollutions se cumul<strong>en</strong>t.Face à ces alertes, les autorités sanitaires répèt<strong>en</strong>t qu’aucuneétude n’atteste de la nocivité des ondes wifi. C’est exact. La seuleétude <strong>en</strong> cours r<strong>en</strong>dra ses résultats au mieux dans deux ans.Nous serons alors r<strong>en</strong>dus au wimax, une autre technologie sansfil qui a une portée d’<strong>en</strong>viron 15 km, contre 30 à 100 m pour lewifi. Avec des fréqu<strong>en</strong>ces autour des 3,5 Ghz et des 5,8 Ghz, on<strong>en</strong>tre dans l’inconnu sci<strong>en</strong>tifique le plus total.Alors qu’<strong>en</strong> Grande Bretagne, les représ<strong>en</strong>tants de l’industriedéconseill<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>fants d’utiliser sur les g<strong>en</strong>oux un ordinateurwifi pour éviter le contact avec la peau, les opérateurs développ<strong>en</strong>tde nouvelles offres dites “hybrides”, qui combin<strong>en</strong>t GSMet wifi, et vous permett<strong>en</strong>t, via le wifi, avec un téléphone mobilecompatible de téléphoner de façon illimitée. C’est socialem<strong>en</strong>tirresponsable !Après le tabagisme passif, la téléphonie pollue-t-elle aussiceux qui refus<strong>en</strong>t d’avoir des téléphones portables ?Bi<strong>en</strong> sûr ! Les ant<strong>en</strong>nes-relais émett<strong>en</strong>t 24h sur 24 et “arros<strong>en</strong>t”tout le monde. Avec un téléphone mobile <strong>en</strong> communication, onpeut mesurer son rayonnem<strong>en</strong>t jusqu’à 1 m ou 1m50. La puissancedu champ diminue avec la distance. Je vous laisse imaginerla quantité d’énergie micro-ondes qu’absorbe la tempe oul’oreille de celui qui téléphone sans oreillette, mais aussi la pollutionpassive induite dans un train ou un bus, sur ses voisinsimmédiats.On a le même phénomène avec le wifi. Installez-vous <strong>en</strong> ville,dans un café avec un ordinateur portable wifi, il est possible decapter de nombreux réseaux. C’est la même chose au dom<strong>ici</strong>le,même si vous avez opté pour le câble réseau. Les wifi des voisinstravers<strong>en</strong>t les murs de l’appartem<strong>en</strong>t. Le comble, c’est sans doutedes projets comme Paris, Rou<strong>en</strong>, Nantes ou Gr<strong>en</strong>oble qui veul<strong>en</strong>t“couvrir” la ville <strong>en</strong> wifi. Aux habitants d’apprécier lors desprochaines élections le “service” r<strong>en</strong>du.Depuis 1997 nous avons lancé le conceptde numéros régionaux. Celui-ci est le 17 e dossier.Si vous découvrez S!l<strong>en</strong>ce avec ce numéro, précisonsque la revue comm<strong>en</strong>ce habituellem<strong>en</strong>t avec un dossierthématique moins volumineux.(voir les numérosdisponibles page 63).Sachez aussi que nous ne sommes pas habituellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> kiosque, que l’on nous trouve dans les magasins bioet quelques librairies, et que le plus simple pourpoursuivre la route avec nous est <strong>en</strong>core l’abonnem<strong>en</strong>t.Beaucoup d’adresses <strong>ici</strong> où chacun peut y choisir ce quilui semble correspondre à sa définition des alternatives.Du fait du temps de collecte de ces adresses etde la fluctuation du milieu des alternatives,il est certain que certaines sont déjà dépassées.Des adresses personnelles figur<strong>en</strong>t dans ce numéro.Par politesse, il faut toujours pr<strong>en</strong>dre r<strong>en</strong>dez-vous avantde vous r<strong>en</strong>dre à l’une de celles-ci.Alternatives<strong>en</strong> Haute-Garonne et Gersédito 4dossier 5 à 45HumanismeDe la quête de l’Homme idéalà la consci<strong>en</strong>ce de l’unitéde Claire Eggermont 54brèves46 alternatives47 nord-sud48 décroissance48 paix49 politique50 énergies50 nucléaire51 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t52 femmes-hommes52 société53 santé56 annonces57 courrier59 livresComm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>voyerune infoLes infos de cette revue sont largem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>téespar les <strong>en</strong>vois des lecteurs et lectrices. Celapasse par des tracts, des coupures de presse, deslettres manuscrites, des r<strong>en</strong>vois sur des sitesinternet… Vous pouvez égalem<strong>en</strong>t proposerarticles ou dossiers, mais <strong>en</strong> prévoyant de longsdélais. Quelques précautions à pr<strong>en</strong>dre :> Délais de parution. Nous indiquons <strong>en</strong> bas decette page, les délais pour recevoir des informationspour les numéros à v<strong>en</strong>ir. De nombreusesinformations ne sont pas reprises dans la revueparce qu’elles nous parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t trop tardivem<strong>en</strong>t.Pour être sûr des délais, <strong>en</strong>voyez vosinformations deux mois à l’avance.> Anonyme. Nous ne publions aucun texte dontnous ne connaissons pas l’auteur-e.> Courriel. Nous n’<strong>en</strong> communiquons paspour ne pas être <strong>en</strong>vahi par des messagesnon soll<strong>ici</strong>tés.Alternatives <strong>en</strong> régionNous devrions <strong>en</strong> principe poursuivr<strong>en</strong>otre tour de France par la Seine-Saint-D<strong>en</strong>is(été 08), Savoie-Haute-Savoie (janvier 09)…puis Sud Bourgogne, puis Nord-Languedoc.La préparation de ces numéros demande ungros travail pour la collecte des adresses. Sivous êtes intéressés pour aider à un tel projetdans votre région, pr<strong>en</strong>ez contact avec nouspour <strong>en</strong> discuter les modalités.Aider à la diffusionVous pouvez nous aider à mieux diffuser larevue et à toucher ainsi d’autres publics. Vouspouvez proposer S!l<strong>en</strong>ce à votre bibliothèque, auc<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation d’un lycée ou d’uneuniversité. Cet abonnem<strong>en</strong>t par des institutionspubliques donne aux pauvres, aux chercheurs,aux étudiants, aux activistes locaux un accèsfacile et utile à “une voix différ<strong>en</strong>te”, critique etoptimiste que peut être S!l<strong>en</strong>ce. Adressez-vousaux établissem<strong>en</strong>ts de votre commune.Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t demandez-nous deux numérosde votre choix (celui de votre région s’il existe)pour vos futurs démarchages par téléphone leslundis ou mardis. Merci.bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 63S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20083


editorialAlternatives<strong>en</strong>tre Airbus et OGMDRSolagropage 14de la ville de Toulouse repose <strong>en</strong> grande partie aujourd’huisur la v<strong>en</strong>te d’Airbus dans le monde <strong>en</strong>tier (1). Tout autourL’économiede la ville rose, l’agriculture int<strong>en</strong>sive produit l’ess<strong>en</strong>tiel des maïsOGM cultivés <strong>en</strong> France (2), épuisant les sols et les ressources <strong>en</strong> eau.Heureusem<strong>en</strong>t, l’agglomération toulousaine a aussi bénéf<strong>ici</strong>é de l’arrivéemassive des réfugiés républicains espagnols à partir de 1938, dont les<strong>en</strong>fants port<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core aujourd’hui des valeurs libertaires. Tout autour,l’installation des néo-ruraux, depuis les années 1970, a am<strong>en</strong>é un peude diversité dans un paysage souv<strong>en</strong>t monotone (3).Comme dans les autres régions, les réseaux sont nombreux et propos<strong>en</strong>tde multiples alternatives. Si la capitale régionale conc<strong>en</strong>tre bon nombred’associations, dispersées un peu partout de Condom, au Nord, à l’<strong>en</strong>tréedu Val d’Aran, au Sud, on trouve de nombreuses réalisations concrètesautour de l’agriculture biologique, de l’habitat sain, des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,des arts… Ce numéro vous invite à poursuivre <strong>ici</strong> l’explorationde la région Midi-Pyrénées (4).Michel Bernard ■(1) 11 000 emplois directs.(2) En 2007, 19 815 hectares ont été cultivés <strong>en</strong> France. Trois départem<strong>en</strong>ts dépassai<strong>en</strong>t les 2000 hectares: le Gers, la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Le produit <strong>en</strong> est surtout destiné à la consommationanimale <strong>en</strong> Espagne.(3) A l’exception du Comminges, tout au sud, dont le caractère montagnard les a préservés du remembrem<strong>en</strong>tet de l’irrigation.(4) Comm<strong>en</strong>cée avec les Hautes-Pyrénées et l’Ariège dans le numéro 331.4DRMBVivresimplem<strong>en</strong>tMixart Myrispage 39S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008page 9Un c<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce 5Vivre simplem<strong>en</strong>t 9solidarités 12Le CIDES collectif solidaire 13Solagro cultiveles r<strong>en</strong>ouvelables 14Un petit vélo dans la ville 17Une vallée préservéedans un océan de maïs 19Alternatives <strong>en</strong> paysde Comminges 22La Gavine 24femmes 25Le Relais gascon 26Les Portes neuves…de la nature 28Pied à terre <strong>en</strong> Gascogne 30habitat 32Etymon,couveuse d’alternatives 33Le Parapluie ambulant 35éducation 36Forum des languesdu monde 37Une Chapelle très m<strong>en</strong>acée 38Mixart Myris 39Un label pour la langueinternationale 40culture 42médias 43Quand le livre se faitgourmandise ! de Anne Dupuis 44DRd o s s i e r


paixUn c<strong>en</strong>tre régionalde ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ceA Colomiers, deuxième ville du départem<strong>en</strong>t de Haute-Garonne,à côté de Toulouse, les habitants se sont mobilisés contre la guerre <strong>en</strong> Irak,le début d’une réflexion qui a conduit à la création d’un c<strong>en</strong>treaujourd’hui fort dynamique.Le 15 février 2003, comme partout dans lemonde, la mobilisation contre la guerre <strong>en</strong>Irak atteint un sommet avec près de 20 000personnes dans les rues de la capitale régionale.Une cinquantaine d’habitants de Colomiersv<strong>en</strong>us <strong>en</strong>semble à la manifestation discut<strong>en</strong>t dece qu’ils peuv<strong>en</strong>t faire pour maint<strong>en</strong>ir la pression.Ils cré<strong>en</strong>t alors Citoy<strong>en</strong>s pour la paix, un réseauinformel qui décide de m<strong>en</strong>er une action nonviol<strong>en</strong>tehebdomadaire : une heure de sil<strong>en</strong>cepour la paix.Chaque semaine depuis le 1 er mars 2003, de11 heures à 12 heures, dans une allée piétonnedu c<strong>en</strong>tre ville, sur le passage des g<strong>en</strong>s qui se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tau marché, les citoy<strong>en</strong>s se retrouv<strong>en</strong>t avecdes pancartes et rest<strong>en</strong>t là <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce. Sur les pancartes,aucun slogan agressif, mais des citationsde Gandhi, de Martin Luther King. De vingt àquatre-vingt personnes part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à ses actions.De très nombreux habitants de la ville lis<strong>en</strong>t lespancartes, sign<strong>en</strong>t les pétitions.Le 20 mars 2003, alors que les bombardem<strong>en</strong>tscomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Irak, 250 personnes manifest<strong>en</strong>tsil<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t dans la ville et se retrouv<strong>en</strong>tdevant la mairie où le conseil mun<strong>ici</strong>pal — demajorité socialiste — accueille les manifestants.Alain Refalo, militant non-viol<strong>en</strong>t, instituteurqui s’est mis <strong>en</strong> disponibilité de l’Educationnationale et correspondant de presse local, pr<strong>en</strong>dalors la parole pour dénoncer la militarisationdes relations internationales et demande le respectdu droit international. Le 26 mars 2003, leconseil mun<strong>ici</strong>pal pr<strong>en</strong>d position contre “cetteguerre illégale et illégitime”. Le 16 avril 2003,plus de 350 personnes se retrouv<strong>en</strong>t sur la placede l’Hôtel de Ville pour dessiner <strong>en</strong>semble uneimm<strong>en</strong>se colombe de la paix.Ces actions répétées vont contribuer à ouvrir ledébat sur la non-viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre militants associatifs,habitants de la ville et élus mun<strong>ici</strong>paux.Vers un c<strong>en</strong>tre de ressourcesParmi les associations très actives dans la commune,l’ACSE, association colomérine socio-éducative,regroupe, depuis les années 1970, deséducateurs qui travaill<strong>en</strong>t au contact des jeuneset des habitants et contribue à la mise <strong>en</strong> place d<strong>en</strong>ombreuses initiatives (voir <strong>en</strong>cart). Son directeur,Patrick Jim<strong>en</strong>a, confronté à des situationsde viol<strong>en</strong>ce liées le plus souv<strong>en</strong>t à la précarité,s’est p<strong>en</strong>ché depuis un certain temps sur les propositionsqu’offr<strong>en</strong>t la non-viol<strong>en</strong>ce.L’associationpr<strong>en</strong>d l’initiative d’inviter Jean-Marie Muller,porte-parole du MAN, Mouvem<strong>en</strong>t pour unealternative non-viol<strong>en</strong>te. Le 12 mai 2003, laconfér<strong>en</strong>ce se ti<strong>en</strong>t au collège Léon-Blum devantun large public, avec notamm<strong>en</strong>t ceux et cellesqui ont part<strong>ici</strong>pé à la réalisation de la colombe dela paix.Des par<strong>en</strong>ts d’élèves et des personnes de s<strong>en</strong>sibilitésdiverses rejoign<strong>en</strong>t l’ACSE et le réseauCitoy<strong>en</strong>s pour la paix, pour constituer un groupede réflexion sur la citoy<strong>en</strong>neté et la non-viol<strong>en</strong>ce.C’est ainsi que, de juin à septembre 2003,va naître progressivem<strong>en</strong>t le projet d’un c<strong>en</strong>trerégional de ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce.D’autres associations sont approchées et intégréesau projet. Le 27 septembre 2003, <strong>en</strong>viron80 personnes part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à l’assemblée généraleconstitutive du “C<strong>en</strong>tre de ressources sur la nonviol<strong>en</strong>cede Midi-Pyrénées”. Le c<strong>en</strong>tre s’articulealors autour de quatre pôles : ressources docum<strong>en</strong>taires,ressources pédagogiques, formationet réflexion. Le c<strong>en</strong>tre se dote tout de suite d’uncomité de parrainage auquel adhèr<strong>en</strong>t des personnalitésdiverses (1).Le directeur de Colomiers-Habitat, principalbailleur social de la ville, se montre intéressé parle projet et met à disposition un local proche dulycée international. La mairie pr<strong>en</strong>d à sa chargeles travaux d’aménagem<strong>en</strong>t du local pour la miseaux normes de sécurité. De nombreux dons <strong>en</strong>arg<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> nature permett<strong>en</strong>t d’équiper le localDRmars 2003 : prés<strong>en</strong>ce sil<strong>en</strong>cieuse.DR16 avril 2003 : une colombe pour la paix.(1) On trouve dans le comité de souti<strong>en</strong>,Simone de Bollardière, ChristianDelorme, Albert Jacquard, EdgarMorin, Jean-Marie Muller, FrançoisRoux, Patrick Viveret…S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20085


paix> Les amis de MarieLaffranqueMarie Laffranque (1921-2006), chercheuse au CNRS,hispaniste, a lutté toute sa viepour sout<strong>en</strong>ir les réfractaires àla guerre et les objecteurs deconsci<strong>en</strong>ce, espagnols et français.Une association s’est mise<strong>en</strong> place pour poursuivre sontravail.■ Les Amis de Marie Laffranque,115, rue de Cugnaux, 31300Toulouse, tél : 05 62 91 61 89,www.marie-laffranque.org.> Prév<strong>en</strong>tion de la viol<strong>en</strong>ceL’association Le Souffle a mis<strong>en</strong> place un programme deprév<strong>en</strong>tion de la viol<strong>en</strong>ce àl’école <strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant chezles jeunes un comportem<strong>en</strong>t“pro-social”. Le Souffle développedes méthodes proposéespar Jacques Salomé.■ Association le Souffle, 107, ruede Négr<strong>en</strong>eys, 31200 Toulouse,tél : 05 61 57 44 39.> Mouvem<strong>en</strong>t de la paixLe Mouvem<strong>en</strong>t de la paix est né<strong>en</strong> 1949 dans la mouvancecommuniste, pour s’opposer auxguerres, à l’arme nucléaire etsout<strong>en</strong>ir une forme de relationsinternationales fondée sur lajustice, la démocratie et lacoopération <strong>en</strong>tre les peuples.■ Comité Haute-Garonne, JeanPaul Bris, 19, place Saint-Sernin, 31070 Toulouse,tél : 05 61 70 58 50.(2) Non-viol<strong>en</strong>ce actualités, BP 241,45202 Montargis cedex, tél : 02 38 9367 22.(3) Ont déjà parus : Délégitimer laviol<strong>en</strong>ce (avril 2004), Découvrir lanon-viol<strong>en</strong>ce (septembre 2005),H<strong>en</strong>ri David-Thoreau, précurseur dela désobéissance civile (février2006), Choisir la non-viol<strong>en</strong>ce pourr<strong>en</strong>dre possible un autre monde (septembre2006).6 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008DRDébat <strong>en</strong>tre jeunes sur la non-viol<strong>en</strong>ce.à moindre frais et de constituer un premier fondsdocum<strong>en</strong>taire. Alain Refalo, qui dispose d’uneimportante docum<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong> fait don au c<strong>en</strong>tre.Le c<strong>en</strong>tre ouvre off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t le 3 avril 2004. Ilest depuis ouvert trois demi-journées par semaine(le mercredi et le samedi matin). Fin 2007, lec<strong>en</strong>tre compte <strong>en</strong>viron 200 adhér<strong>en</strong>ts, dont <strong>en</strong>vironun tiers habit<strong>en</strong>t la commune, un tiers l’agglomérationtoulousaine, un tiers la région.RessourcesLe c<strong>en</strong>tre de ressources a collecté rapidem<strong>en</strong>t desc<strong>en</strong>taines de livres et de brochures, a mis <strong>en</strong> placeun service pour recevoir des collections de revueset pour récupérer égalem<strong>en</strong>t des vidéos.Aujourd’hui, on dépasse les 2000 livres et la c<strong>en</strong>tainede vidéos.Du côté pédagogique, un accord a été passé avecNon-viol<strong>en</strong>ce actualité (2) pour la diffusion de sesoutils. Le c<strong>en</strong>tre dispose de fiches, de jeux coopératifs,de posters, d’ouvrages <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te… A partirde 2004, le c<strong>en</strong>tre crée sa propre collection d’ouvrageavec une collection, “culture de non-viol<strong>en</strong>ce”,qui aborde un thème à chaque fois pourun prix modeste (3).Au niveau de la formation, deux axes ont étédéveloppés : d’abord une formation interne desadhér<strong>en</strong>ts avec un cycle “découverte de la nonviol<strong>en</strong>ce”sous forme de journées thématiques.D’autre part des interv<strong>en</strong>tions de formation àl’extérieur, sur l’<strong>en</strong>semble de la région, <strong>en</strong> fonctionprincipalem<strong>en</strong>t de demandes de formateurset d’éducateurs.A partir de 2005, le dernier pôle a mis <strong>en</strong> placedes journées de réflexion, soit internes soitouvertes au public. Il s’agit le plus souv<strong>en</strong>t d’undébat à partir d’un sujet d’actualité traité à traversla lecture de la presse, d’un livre suite à la projectiond’une video.Les dim<strong>en</strong>sionsde la non-viol<strong>en</strong>ceLe C<strong>en</strong>tre essaie d’aborder la question de la nonviol<strong>en</strong>cedans toutes ses dim<strong>en</strong>sions : éthique etphilosophique, politique comme mode de gestiondes conflits, mais aussi comme dim<strong>en</strong>sionculturelle.La dim<strong>en</strong>sion philosophique est une approche dela viol<strong>en</strong>ce comme négation de l’humanité, lerefus de la justification par la viol<strong>en</strong>ce, la nécessitéde développer des valeurs comme la bi<strong>en</strong>veillanceà autrui, l’<strong>en</strong>traide, la solidarité, lacoopération…La dim<strong>en</strong>sion politique place la non-viol<strong>en</strong>ce ausein de l’actualité et provoque des actionsconcrètes contre les injustices et incite à développerdes modes de vie et de relation <strong>en</strong> vue demodèles de société alternatifs.La dim<strong>en</strong>sion culturelle porte sur les rapports<strong>en</strong>tre les personnes : sortir d’un conflit <strong>en</strong> cherchantune solution gagnant/gagnant, développerla médiation et l’écoute positive, pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte ses émotions, sortir de la viol<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>particulier dans l’éducation.Ouverture à l’extérieurLe C<strong>en</strong>tre de ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce doitvite faire face à des demandes de l’extérieur, parexemple lors des manifestations étudiantescontre le CPE, Contrat première embauche, lorssuite page 8


Des éducateurs originauxL’ACSE, Association colomérine socio-éducative,a vu le jour <strong>en</strong> 1974 dans la mouvance del’éducation populaire, des t<strong>en</strong>tatives pour “vivreet travailler au pays”. Il s’agissait de miser surla prév<strong>en</strong>tion de la délinquance et non d’axerson action sur la répression.Les éducateurs du réseau sont prés<strong>en</strong>ts dans unquartier, sans mandat jud<strong>ici</strong>aire ou pol<strong>ici</strong>er. Ilsgarantiss<strong>en</strong>t l’anonymat des personnes r<strong>en</strong>contrées(et sont donc <strong>en</strong> butte avec les nouvelleslois mises <strong>en</strong> place par Sarkozy lors de son passageau ministère de l’intérieur). Ils sont financésprincipalem<strong>en</strong>t par le départem<strong>en</strong>t. Ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpour essayer de stimuler les capacitéscréatrices des habitants. Ils rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t le droità l’expérim<strong>en</strong>tation. Plutôt que de chercher àmultiplier les li<strong>en</strong>s avec les institutions, ils incit<strong>en</strong>tles habitants à s’auto-organiser eux-mêmes.Ils ne cherch<strong>en</strong>t pas à promouvoir des discoursillusoires sur l’emploi ou le logem<strong>en</strong>t. Ils essai<strong>en</strong>tde passer de la gestion de la misère à la gestiondes <strong>en</strong>vies et, depuis le début des années 2000,ont notamm<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place des r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>trejeunes du quartier et jeunes alternatifs pourconfronter des pratiques et inciter les jeunes dits“défavorisés” à passer à l’acte et à réaliser deschoses concrètes.Ils ont notamm<strong>en</strong>t initié des groupes dans lecadre des Réseaux d’échanges réciproques desavoirs (1), ils ont développé des modes de résolutiondes conflits avec la technique du Théâtrede l’opprimé (2), ils ont initié des modes demédiation dans les quartiers au lieu de méthodesde punition.L’ACSE développe actuellem<strong>en</strong>t des chantierséco-citoy<strong>en</strong>s où des jeunes de Colomiers r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>tdes écoconstructeurs qui bâtiss<strong>en</strong>t dans lacampagne. A chaque fois une dizaine de jeunespart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t sur place à un chantier, ce qui donnedes dialogues savoureux avec d’autres jeunesv<strong>en</strong>us par le biais de l’écologie. Ces chantiersd’écoconstruction permett<strong>en</strong>t aux jeunes d’acquérirun savoir et des <strong>en</strong>vies de poursuivre dansle domaine et une réflexion est <strong>en</strong>gagée avec lesbailleurs sociaux pour aller vers la réalisation delogem<strong>en</strong>ts sociaux avec les critères de l’habitatsain et <strong>en</strong> embauchant ces jeunes.L’ACSE <strong>en</strong>visage la création d’un lieu de vie à lacampagne couplé avec un éco-hameau, avec unpôle formation et expérim<strong>en</strong>tation pour des personnesa priori éloignées de ces problématiques.Avec l’association AES (3), animée par FrançoisPlassard, il a été mis <strong>en</strong> place un programme depromotion des énergies r<strong>en</strong>ouvelables au sein dulogem<strong>en</strong>t social, programme <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’unfinancem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. Là <strong>en</strong>core, l’installationet la gestion des r<strong>en</strong>ouvelables dans la citédevrait faire l’objet d’emplois pour les jeunes deretour de chantiers sur le sujet.L’ACSE a mis <strong>en</strong> place à Colomiers une école dumaraîchage sur un terrain prêté par la commune.Comme le dit Pierre Rabhi, il s’agit de s<strong>en</strong>sibiliserles jeunes à la terre et de les faire sortirde la culture “hors-sol”. Dans cette école demaraîchage, il y a un arbre à palabre pour favoriserles discussions et des débats sont organiséspour pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de ce que peut être une“sobriété heureuse”, avec l’espoir que celadébouche sur des projets éducatifs, philosophiqueset politiques. C’est <strong>en</strong>core un lieu de r<strong>en</strong>contreet de confrontations <strong>en</strong>tre jeunes néorurauxet jeunes urbains.(1) Pour connaître les groupes locaux proches de chez vous,pr<strong>en</strong>dre contact avec le MRERS, BP 56, 91002 Evry cedex, tél : 0160 79 10 11.(2) Le Théâtre de l’opprimé, fondé par Augusto Boal dans lesannées 1960, consiste à représ<strong>en</strong>ter une situation de conflit et àjouer des dénouem<strong>en</strong>ts possibles selon les suggestions des part<strong>ici</strong>pants,avec des variantes jusqu’à trouver un résultat quiconvi<strong>en</strong>ne à tous/toutes.(3) AES, Auto-écoconstructeurs solidaires, François Plassard, 6,rue Saint-Aubin, 31000 Toulouse, tél : 05 61 99 03 25.> Ut opiaUtopia est un concept de cinémascréé à l’origine à Avignonet dont nous avons longuem<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>té l’histoire dans notr<strong>en</strong>uméro Alternatives <strong>en</strong>Aquitaine. Tous les “Utopia”ont <strong>en</strong> commun une gazettediffusée gratuitem<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>tréedes salles, dans laquelle se trouve,outre évidemm<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>tationdes films, de nombreusesannonces de débats, de part<strong>en</strong>ariatsavec des associations,d’événem<strong>en</strong>ts culturels… et desdébats politiques parfois fortintéressants. Afin d’aider à sauverla salle d’arts et essai ABC,un part<strong>en</strong>ariat a été mis <strong>en</strong>place qui permet aux abonnésd’une salle d’aller dans lesautres salles.■ Utopia, 24, rue Montardy, 31000Toulouse, tél : 05 56 52 00 15.■ Utopia, impasse du château,31170 Tournefeuille, tél : 05 34 5148 38.■ ABC, 13, rue Saint-Bernard,31000 Toulouse, tél : 05 61 21 2046.DRFormation à la non-viol<strong>en</strong>ce avec Hervé Ott (tout à gauche) et Alain Refalo (tout à droite).S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20087


paix> Contre le projetdes Portes de GascogneLes Portes de Gascogne est unprojet de c<strong>en</strong>tre commercialgéant situé à l’ouest deToulouse. Plus de 20 000 personnesont déjà signé la pétitioncontre ce méga-projet. Parceque l’av<strong>en</strong>ir est aux magasinsde quartier que l’on peutjoindre sans voiture, différ<strong>en</strong>tesmanifestations sont organiséescontre le projet comme unechaîne humaine le 20 octobre2007.■ Collectif citoy<strong>en</strong>, Prés<strong>en</strong>ce desTerrasses de la Garonne, 44, rue dela Traverse, 31830 Plaisance-du-Touch.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Le Chemin des possibles, 2, ruedes Fontanelles, 31320 Castanet-Tolosan, tél : 05 61 75 15 68.Organise des ateliers de résolutiondes conflits.■ Enseignants pour la paix Midi-Pyrénées, 4, rue Léon-Viala, 31520Ramonville-Saint-Agne, tél :05 61 73 25 28.■ Génération médiateurs, YolaineDomercq, 120, route de Castres,31130 Balma.■ Bazian, 32230 Louslitges, tél :05 62 70 95 13. Communautécréée <strong>en</strong> 1994 sur 48 hectares parune tr<strong>en</strong>taine d’Allemands. Vivr<strong>en</strong>aturellem<strong>en</strong>t dans une consci<strong>en</strong>ceglobale et non-viol<strong>en</strong>te.(4) Prochaine édition <strong>en</strong> juin 2009,avec des r<strong>en</strong>contres intermédiaires <strong>en</strong>juin 2008.du printemps 2006, où les jeunes étai<strong>en</strong>t demandeursde formation pour organiser les servicesd’ordre et éviter les dérapages dans les manifestations.Le C<strong>en</strong>tre a égalem<strong>en</strong>t été soll<strong>ici</strong>té par desopposants au c<strong>en</strong>tre commercial géant des Portesde Gascogne <strong>en</strong> projet à l’ouest de l’agglomération(voir ci-contre). Cela a donné concrètem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>tes actions non-viol<strong>en</strong>tes comme desmarches, des chaînes humaines…L’implantation dans cette commune a permis dèsle départ de toucher des personnes de milieuxtrès différ<strong>en</strong>ts. Reste que l’ext<strong>en</strong>sion au niveau dela région se fait surtout par le réseau militant traditionnelet qu’un des soucis du C<strong>en</strong>tre est d’apporterles ressources de la non-viol<strong>en</strong>ce dans leshorizons les plus divers. Cep<strong>en</strong>dant le C<strong>en</strong>tre nese donne pas vocation à être un groupe militant…mais un c<strong>en</strong>tre de réflexion, d’animation et deformation ori<strong>en</strong>té vers l’élaboration de projetsdirectem<strong>en</strong>t avec les acteurs de terrain.Il y a de plus <strong>en</strong> plus de demandes d’interv<strong>en</strong>tionsur la question de la médiation <strong>en</strong> milieu scolaire.Il y a aussi des personnes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pourun problème personnel… mais qui, par la suite,<strong>en</strong> découvrant les domaines qu’abord<strong>en</strong>t la nonviol<strong>en</strong>ce,élargiss<strong>en</strong>t leurs lectures et leurs interrogations.La mairie, socialiste depuis 1935, avance doucem<strong>en</strong>tdans leur direction. Elle a organisé, début2007, un concours de dessins sur la non-viol<strong>en</strong>cedans l’<strong>en</strong>semble des écoles primaires. Une alléede la non-viol<strong>en</strong>ce va être inaugurée <strong>en</strong> avril2008, compr<strong>en</strong>ant un totem dédié à Gandhi etplusieurs plaques murales avec des citations depersonnalités de la non-viol<strong>en</strong>ce.Festival CaminoEn 2005, les associations qui sont investies dansle C<strong>en</strong>tre, débatt<strong>en</strong>t d’une ouverture au grandpublic et aux autres associations la plus large possible.Ils décid<strong>en</strong>t alors de mettre sur pied un festivalautour de la non-viol<strong>en</strong>ce. Ce sera le festivalCamino, agir pour la non-viol<strong>en</strong>ce, dont la premièreédition s’est t<strong>en</strong>ue les 1er, 2 et 3 juin 2006. Enoccitan, camino, c’est le chemin. Un collectif s’estmis <strong>en</strong> place pour organiser ce festival. Outre lesassociations spécifiquem<strong>en</strong>t non-viol<strong>en</strong>tes, y ontété associés <strong>en</strong>tre autres des collectifs d’artistes,les cinémas Utopia (voir ci-contre), des comitésde quartier, des associations de par<strong>en</strong>ts d’élèves…Pour l’occasion, différ<strong>en</strong>tes rues et places deTournefeuille ont été rebaptisées : place Gandhi,allée Martin-Luther-King, allée H<strong>en</strong>ry-David-Thoreau, bois Wald<strong>en</strong>, place Chico-M<strong>en</strong>dès…Un espace vidéo a permis de visionner de nombreuxdocum<strong>en</strong>taires, un espace jeux coopératifsa accueilli petits et grands, le village associatifprés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une multitude d’alternatives de larégion : les AMAP, les groupes écolos, altermondialistes,solidarités locales et internationales,médecines alternatives, bref, tous les sujets chersà Sil<strong>en</strong>ce. En extérieur ou sous chapiteau, au cinémaUtopia… de multiples débats se sont t<strong>en</strong>usp<strong>en</strong>dant ces trois jours, avec Patrick Viveret,Pierre Rabhi, Jean-Marie Muller… chaque journéese terminant par un concert public. Un journaldu programme a été largem<strong>en</strong>t distribué surl’agglomération… avec à l’arrivée plus de 10 000part<strong>ici</strong>pants (4). Un succès qui montre que lanon-viol<strong>en</strong>ce peut sortir d’une certaine confid<strong>en</strong>tialitépour peu que l’on <strong>en</strong> approche tous lesvolets. Une initiative qui mériterait d’être reprisedans chaque région !Michel Bernard ■C<strong>en</strong>tre Régional de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce de Midi-Pyrénées,11, allée de Guérande, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 66 80, www.non-viol<strong>en</strong>ce-mp.org.ACSE, 19, allée du Val d’Aran, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 40 74, www.acse.info.Le c<strong>en</strong>tre de ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce se trouve à Colomiers, une ville où tous les bus sont gratuits !MB8S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


simpl<strong>ici</strong>té volontaireMarc et LottiVivre simplem<strong>en</strong>tDepuis une dizaine d’années, Marc et Lotti Boschviv<strong>en</strong>t à la campagne une expéri<strong>en</strong>ce remarquable,sans voiture et presque sans arg<strong>en</strong>t.Ah ! le débat sur la voiture à la campagne :à <strong>en</strong> croire de nombreuses personnes quiont fait le choix d’une vie simple à la campagne,il est possible de se passer de beaucoup dechoses, d’être très autonomes, mais comm<strong>en</strong>t êtrereliés à la société sans cette tonne de ferraille ? (1)C’est pourtant possible, comme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>tMarc et Lotti Bosch, <strong>en</strong>gagés depuis 1997 dansune expéri<strong>en</strong>ce de recherche de cohér<strong>en</strong>ce.Des alternativespour l’autonomieD’origine suisse, le jeune couple s’investit untemps dans la solidarité internationale et vit unan <strong>en</strong> Equateur et <strong>en</strong> Colombie. Le temps depr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le niveau de vie des paysoccid<strong>en</strong>taux ne peut se maint<strong>en</strong>ir que par le pillagedes autres pays du monde. Ils décid<strong>en</strong>t à leurretour <strong>en</strong> Europe de chercher un mode de viecompatible avec la survie de la planète et qui nesoit pas une source de pillage des autres peuples.Ils cherch<strong>en</strong>t alors une maison à la campagne àproximité d’une gare qu’ils pourront rejoindre <strong>en</strong>vélo. Ils trouv<strong>en</strong>t une maison sans aucun confort,non raccordée à EDF, abandonnée depuis dix-septans, mais avec une source et un puits pour l’eaupotable, sur une colline du Gers, à seize kilomètresd’une gare. Avec un anci<strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t agricole,elle est v<strong>en</strong>due avec presque cinq hectaresde terre. Elle était auparavant habitée par uncouple d’agriculteurs classiques qui pratiquai<strong>en</strong>tla polyculture-élevage.Fortem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>tés sur les alternatives écologiques,mais sans aucune formation particulière,ils s’y install<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cherchant à vivre le plus possible<strong>en</strong> autonomie. Sans électr<strong>ici</strong>té, ils viv<strong>en</strong>t aurythme des journées, complétant l’éclairagequand c’est nécessaire avec des bougies qu’ilsfabriqu<strong>en</strong>t eux-mêmes avec de la cire d’abeillerécupérée chez un apiculteur voisin.Ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place un jardin potager et font lacuisine avec des cuiseurs solaires ou avec un fourneauà bois. Ils ont une bouteille de gaz <strong>en</strong> dépannage.Le bois est scié à la main. Le lavage des vêtem<strong>en</strong>tsse fait à la main.Ils achèt<strong>en</strong>t une ânesse pour les aider dans les travauxagricoles. Ils achèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t desremorques pour le transport avec leurs vélos.Ils n’ont aucun moteur dans leur maison. La farineest obt<strong>en</strong>ue le plus souv<strong>en</strong>t grâce à un moulinfixé astucieusem<strong>en</strong>t sur un vélo recyclé, elle estparfois acheté à un agriculteur bio voisin. IlsMarc sur les routes du Gers.cueill<strong>en</strong>t beaucoup de fruits dans les forêts communaleset sur des parcelles abandonnées. Lesfruits sont mis à sécher pour la conservation dansdes séchoirs solaires installés dans le gr<strong>en</strong>ierd’une deuxième grange aménagée progressivem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> gîte pour l’accueil de stages. Les légumessont conservés à l’année par lactoferm<strong>en</strong>tation oudans du sable (pour les carottes par exemple). Unsystème de nacelle que l’on peut desc<strong>en</strong>dre dansle puits sert de frigo lorsque la température esttrop élevée. Des toilettes sèches serv<strong>en</strong>t à produireun compost utilisé pour <strong>en</strong>richir les sols <strong>en</strong>dehors du potager. Un capteur photoélectrique,seule concession à la technique, permet de pomperde l’eau depuis la source jusqu’à la maisonsituée une tr<strong>en</strong>taine de mètres plus haut.Lotti dans le jardin de plantes méd<strong>ici</strong>nales.DR(1) Voir dossier dans Sil<strong>en</strong>ce n°317 etl’abondant courrier des lecteurs dansles numéros suivants.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20089


simpl<strong>ici</strong>té volontaire> Le temps des toilesLe temps des toiles est uneassociation qui œuvre depuis2005 au développem<strong>en</strong>t d’unréseau de connaissances afinde répondre aux besoins vitauxde l’être humain. A savoir : unespace de vie déc<strong>en</strong>t, procheet <strong>en</strong> harmonie avec la nature ;une alim<strong>en</strong>tation saine et autoproduite; la liberté de déplacem<strong>en</strong>tà pied pour être plusproche du rythme naturel dessaisons et la possibilité de selibérer du monde mécanique etdes bulles de la société horssol ; la relation avec l’autre, lepartage, l’<strong>en</strong>traide et la solidarité,qui cré<strong>en</strong>t une force collectiveseule capable de créer l’autonomieindividuelle ; la libertéde vivre, de p<strong>en</strong>ser, d’agir et deparler selon sa consci<strong>en</strong>ce, etla liberté de rester maître de savie, de ses choix et de ses idées.L’association rec<strong>en</strong>se les différ<strong>en</strong>tslieux d’accueil et établitles itinéraires pédestres lesreliant, elle favorise l’<strong>en</strong>traide,l’autonomie, incite au nomadisme,organise des r<strong>en</strong>contres festiveset conviviales.L’association réunit des personnesactives dans différ<strong>en</strong>tsréseaux (Sel, wwoof, écolieux,marche du vivant…).■ Le temps des toiles, StéphanePoix et Emilie Sikorski,Le Village, 31800 Lalouret-Laffiteau,tél : 05 61 88 57 27,letempsdestoiles.free.fr.DRCinq brebis fourniss<strong>en</strong>t une partie de la laine, lereste vi<strong>en</strong>t du recyclage ou de tontes chez les voisins.Une partie de la laine a servi pour l’isolationdes maisons. Le reste de la laine est coloré avecdes teintures végétales que Lotti sait préparer.Puis elle sert à tricoter des vêtem<strong>en</strong>ts, d’autreshabits provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de récupération ou de fripes.Pour être <strong>en</strong>core plus autonomes, ils développ<strong>en</strong>tdes essais de production de sem<strong>en</strong>ces bio et fontdes échanges avec d’autres jardiniers passionnés.Dernier choix : ils n’ont pas le téléphone, <strong>en</strong>coremoins internet, estimant que si on veut les voir,on peut pr<strong>en</strong>dre le temps de leur écrire.Commerce sans voitureLes deux premières années, ils n’utilis<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>tpas d’arg<strong>en</strong>t. Ils sont totalem<strong>en</strong>t investisdans le développem<strong>en</strong>t d’un potager et dans larestauration de leur maison d’habitation. Une foisqu’ils ont pris pied dans leur nouveau cadre devie, ils cherch<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t avoir une <strong>en</strong>trée d’arg<strong>en</strong>tminimale pour assurer certains besoins.Comme ils cherch<strong>en</strong>t à ne pas utiliser de voiture,ils opt<strong>en</strong>t pour la culture d’herbes aromatiquesqu’ils cultiv<strong>en</strong>t sur un coteau bi<strong>en</strong> exposé ausoleil, qu’ils font sécher dans les séchoirs solaireset qu’ils vont v<strong>en</strong>dre sur le marché bio de la placedu Capitole de Toulouse.Concrètem<strong>en</strong>t, p<strong>en</strong>dant sept ans, ils ont loué unpetit local à proximité du marché où est rangé leV<strong>en</strong>te sur le marché, place du Capitole à Toulouse.matériel nécessaire à leur stand. Lematin, Marc part avec son vélo et tractejusqu’à la gare sa remorque pleine desachets de plantes. A la gare, il laisseson vélo, et monte dans le TER avec saremorque, suffisamm<strong>en</strong>t étroite pourcela. Arrivé à la gare de Toulouse, il ser<strong>en</strong>d à pied, <strong>en</strong> tirant sa remorque, àson local, où il récupère son matériel destand, puis va au marché, à <strong>en</strong>viron500 mètres de la gare. A partir du marchébio de Toulouse, s’est mis <strong>en</strong> placeun petit réseau de distribution dansquelques magasins bio de la région. Ilsdévelopp<strong>en</strong>t aussi la v<strong>en</strong>te par correspondance,ce qui est là aussi facilité parle faible poids des plantes aromatiques.Ces v<strong>en</strong>tes se sont suffisamm<strong>en</strong>t développéesmaint<strong>en</strong>ant pour permettre d’arrêter, <strong>en</strong>2007, de faire le marché de Toulouse. Un dernierrev<strong>en</strong>u du couple provi<strong>en</strong>t de quelques stagesorganisés sur place (teintures végétales parexemple), stages dont sont demandeurs les visiteursqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus nombreux,surtout d’Auch ou de Toulouse. La proximité d’unchemin de petite randonnée leur vaut égalem<strong>en</strong>tdes r<strong>en</strong>contres.Ils organis<strong>en</strong>t aussi des visites avec les g<strong>en</strong>s duvillage, ce qui fait que, même avec une démarcheque certains jugeront sans doute très radicale, iln’y a jamais eu de problèmes de voisinage.Un budget extrêmem<strong>en</strong>t limitéPour avoir le statut d’agriculteur, il faut cotiser àla MSA, Mutuelle sociale agricole. Cela coûteactuellem<strong>en</strong>t 3500 € par an. Quand ils ontdemandé à adhérer, au vue de leur faible activitééconomique, les responsables locaux leur ontconseillé de s’inscrire au RMI <strong>en</strong> leur disant qu’ilsgagnerai<strong>en</strong>t plus d’arg<strong>en</strong>t avec moins de travail.Mais ils ont patiemm<strong>en</strong>t expliqué qu’ils n’étai<strong>en</strong>tpas dans la misère et qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas besoind’être assistés. Ils cotis<strong>en</strong>t donc… ce qui représ<strong>en</strong>tela moitié de leurs dép<strong>en</strong>ses annuelles. En2006, ils n’ont dép<strong>en</strong>sé que 3000 € supplém<strong>en</strong>taires.Ils souri<strong>en</strong>t quand on leur parle du coûtdes produits biologiques : eux ne mang<strong>en</strong>t quebio toute l’année et sans problème financier. Cesont peut-être d’autres choix comme la voiturequi sont chers, pas les produits bio !Les 3000 € leur serv<strong>en</strong>t à acheter des produitslocaux qu’ils ne produis<strong>en</strong>t pas : des l<strong>en</strong>tilles, despois chiches, de l’huile et deux produits qu’ils netrouv<strong>en</strong>t pas localem<strong>en</strong>t : les pâtes et le riz(d’Italie). Ils cherch<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t un producteurde blé dur local pour pouvoir se lancer dansleur propre fabrication de pâtes.DR1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


Ce budget est celui d’une petite famille, car au fildes ans, deux filles sont nées, l’une <strong>en</strong> 2003,l’autre <strong>en</strong> 2007. Ceci les a conduits à surveiller deprès leur équilibre alim<strong>en</strong>taire et à mettre <strong>en</strong> placeun conc<strong>en</strong>trateur solaire pour disposer d’eaubouillante et pouvoir ainsi stériliser les couchesculottes lavables.La v<strong>en</strong>ue des deux filles les a obligés à investirdans une remorque pour <strong>en</strong>fants, remorque quistationne aux côtés de celle pour le marché etd’une troisième spécialem<strong>en</strong>t conçue pour letransport du bois.Après une dizaine d’années d’investissem<strong>en</strong>tsdivers, les deux maisons sont <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t rénovées,ils ont tous les outils, vélos, remorques…nécessaires et se retrouv<strong>en</strong>t dans une situationétrange : ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à avoir de l’arg<strong>en</strong>t decôté.Aller vers la décroissanceIls ont bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce d’avoir seulem<strong>en</strong>t montréqu’ils pouvai<strong>en</strong>t avoir une démarche <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceà deux adultes et deux <strong>en</strong>fants et que leurschoix ne sont pas forcém<strong>en</strong>t généralisables. Ilssont donc fortem<strong>en</strong>t intéressés par les discussionsautour du thème de la décroissance, démarchecollective pour un changem<strong>en</strong>t de société. Ilssont <strong>en</strong> relation avec de nombreux autres lieuxalternatifs locaux et part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t ainsi aux débats.Leur expéri<strong>en</strong>ce montre <strong>en</strong>fin que, pour vivre à lacampagne sans voiture, il faut déjà avoir la chancede ne pas être trop loin d’une gare, ce qui supposedans un projet de société de décroissanceque l’on conserve et redéveloppe le train commemode de liaison sur les grandes distances…comme cela existe <strong>en</strong> Suisse, leur pays d’origine.MB ■Marc et Lotti Bosch, au bois Bédat,32450 Castelnau-Barbar<strong>en</strong>s.DRDRDRTraction animale.Préparation des herbes arômatiques dans le séchoir.Chauffe-eau solaire, devant la maison principale.La laine, une fois teinte, est mise à sécher.> Simpl<strong>ici</strong>té volontaireet décroissanceSEVE, Simpl<strong>ici</strong>té volontaire etdécroissance, est une associationcréée fin 2006 pour favoriserau niveau local des activitéssociales, économiques et culturellesbasée sur l’autonomie, lasobriété, l’<strong>en</strong>traide et la convivialité,avec pour objectif unmoindre impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Elle a ouvert une ressourcerie,lieu de don, sans contrepartie: chacun apporte ou emportece qu’il veut. Le but est d’allongerla durée de vie des bi<strong>en</strong>s.Les projets culturels fonctionnerontégalem<strong>en</strong>t sans arg<strong>en</strong>t.Une coopérative de producteurset de consommateurs s’efforcede développer une économie deproximité, sobre et autonome,avec des unités de productionartisanales et paysannes depetite taille. La priorité est donnéeà la production bio, professionnelleou non. Au-delà del’échange, la coopérative essaiede développer des pratiquesd’<strong>en</strong>traide, un prélèvem<strong>en</strong>t surles achats et v<strong>en</strong>tes alim<strong>en</strong>tantune caisse de solidarité. En projet: co-voiturage, revue, bibliothèque,outilthèque… avec unerecherche d’outils peu technologiquespour éviter les situationsde dép<strong>en</strong>dance, de ségrégationet de pollution.■ La Sève, hameau deChinchouret, 31160 Arbas,tél : 05 61 90 44 06.> Réseau DécroissanceLe réseau Toulouse décroissancerassemble cinq groupes dediscussion et des projets <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec la décroissance et la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire. Des réunionsm<strong>en</strong>suelles organisées danschaque groupe de quartier sontl’occasion d’échanger des idéesd’alternatives pratiques ou bi<strong>en</strong>des réflexions de fond pourremettre <strong>en</strong> cause la société deconsommation. Sont organiséeségalem<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>contres générales,stands d’information,cafés citoy<strong>en</strong>s, projections,réunions d’information pratique,grands dons, et tout autre événem<strong>en</strong>tà l’initiative des part<strong>ici</strong>pants.Les projets à v<strong>en</strong>irconcern<strong>en</strong>t l’organisation d’unweek-<strong>en</strong>d sur la décroissance etla simpl<strong>ici</strong>té volontaire <strong>en</strong> 2008à Toulouse, des actions antipubet la mise <strong>en</strong> place de groupem<strong>en</strong>tsd’achat de produits bioet locaux.■ Décroissance Toulouse, tél :05 34 36 55 73, groupelocaltoulouse@decroissance.info,http://toulouse.decroissance.infoS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20081 1


solidarités> Et égalem<strong>en</strong>t■ Solidarité-emploi,BP 1106, 31035 Toulouse, tél :05 61 44 27 74. Association quipropose des prêts d’honneur auxsans emploi pour le démarragede leur activité.■ Association Partage Faourette,Bernard Baubil et Dabia Legfoum,21, rue Paul Lambert, 31100Toulouse, tél : 05 61 41 61 42.Un lieu de r<strong>en</strong>contres, d’échanges,de convivialité, d’information etd’expression ouvert à tous dans unelogique de solidarité, d’<strong>en</strong>traide etde réciprocité.■ Cimade, 3, rue de l’Ori<strong>en</strong>t,31000 Toulouse, tél : 05 61 41 1320. Accueil et ori<strong>en</strong>tation juridiquedes étrangers. Formation des travailleurssociaux aux droits desétrangers.■ Créer, 35, rue du Lot, 31100Toulouse, tél : 05 61 61 45 27.Boutique de gestion, aide à la créationd’<strong>en</strong>treprises.■ Les Jardiniers de Tournefeuille,Dominique Dupouy, mairie, 31170Tournefeuille, tél : 05 61 85 93 37ou 06 32 32 07 00. Jardinspartagés par les habitants surdes terrains mis à dispositionpar la commune.■ Apic, Association pour l’intégrationdes chômeurs, 4, av<strong>en</strong>ueFrédéric-Estèbe, 31200 Toulouse,tél : 05 61 13 16 88.■ Coop’Action, maison de l’économiesolidaire, 73, chemin Mange-Pommes, 31250 Ramonville-Saint-Agne, tél : 05 63 40 60 06.Coopérative d’activités spécialiséedans les métiers de l’habitatet bâtim<strong>en</strong>t. Permet aux créateursde tester leur projet in vivo.Accueil, accompagnem<strong>en</strong>tà la création, à la gestion.■ Rés’In, Réseau initiatives Midi-Pyrénées, 6, rue Larousse, 31400Toulouse, tél : 05 62 16 14 79.Accompagnem<strong>en</strong>t de jeunesporteurs de projets.■ Cigales Coup de pouce, FeisselColin, 20, rue Dessalles, 31500Toulouse, tél : 05 61 11 94 78.Investit dans les sociétés de moinsde trois ans ayant une fonctionlocale et solidaire. Conseils, aideau montage, suivi du créateur.■ Sieanat, Syndicat pour l’accueildes g<strong>en</strong>s de voyage <strong>en</strong> Haute-Garonne, 4, rue Claude-Chappe,31520 Ramonville,tél : 05 61 73 64 50.■ La ferme de Cinquante,chemin de Mange-Pommes,31520 Ramonville, tél : 05 61 7388 31. C<strong>en</strong>tre de loisirset jardins familiaux.■ MNCP, Mouvem<strong>en</strong>t national deschômeurs et précaires,c/o Chômeurs associés, 1, av<strong>en</strong>ueLeclerc, 31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s, tél :05 62 00 34 22.■ Ligue des droits de l’homme, 8bis, rue Irénée-David,32000 Auch.■ Cap Sud’s, 16, rue Victor-Hugo,32300 Mirande, tél : 05 62 66 6465. Restaurant créé par JacquelineBureau, anci<strong>en</strong>ne RMIste, avec lesouti<strong>en</strong> des structures d’économiesolidaire, ouvert depuis mars 2007.PFSystèmesd’échangeslocauxUn système d’échange local permetd’échanger des savoirs, desbi<strong>en</strong>s et des services, <strong>en</strong> fonctiondes besoins, des disponibilités etdes savoir-faire de chacun au seind’un groupe local. Ce n’est pas dutroc direct, c’est un systèmed’échanges dit multilatéral.■ Les Fleurs de pastel, 31190Auterive, tél : 05 61 50 57 69.■ Poivre, c/o Le Bâton à palabre,15, rue Thionville, 31000Toulouse, tél : 05 61 62 79 51,www.lepoivre.org.■ Sel Cocagne, 9, impasse del’Azur, appt. 27, 31100 Toulouse,tél : 05 61 74 75 44, selcocagne.abri.org■ Sel Condom, collège Saint-Exupéry, 32100 Condom,tél : 05 62 28 42 16■ Sel de Jeguin (ex-Loutinsel),Lironfa, 32260 Jegun,tél : 05 62 64 51 46.Réseauxd’échangesde savoirsPlutôt que de donner aux personnesmarginalisées, les associationsde ce réseau essai<strong>en</strong>t devaloriser ces personnes <strong>en</strong> leurmontrant qu’elles peuv<strong>en</strong>t toujourséchanger car elles dispos<strong>en</strong>tde savoirs précieux, savoirs de lavie domestique, savoirs culturels,connaissance d’un métier, d’un loisir,etc. Ces réseaux souv<strong>en</strong>t mis<strong>en</strong> place par ou près des c<strong>en</strong>tressociaux sont des espaces permettantdes li<strong>en</strong>s sociaux particulièrem<strong>en</strong>tefficaces pour faire ser<strong>en</strong>contrer les g<strong>en</strong>s d’un mêmequartier ou d’un même village.■ Rers, Maison de quartier deRangueil, 19, rue C.-Forbin,31400 Toulouse,tél : 05 61 52 10 65.■ Arc-<strong>en</strong>-ciel des savoirs, 14, cheminde Bagatelle, 31100Toulouse, tél : 05 61 44 73 85.■ Le Moulin des savoirs, 8, alléedu Poitou, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 24 20.Amnestyinternational■ AI, Michel Lespart, 2, impassede l’Ormeau, 31400 Toulouse,tél : 08 77 09 45 59.■ AI, Pierre Diez, 2, impasse desTilleuls, 31120 Roques,tél : 05 61 72 31 80.■ AI, Danielle Lefebvre, 7, rue deHérédia, 31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s,tél : 05 61 89 55 67.■ AI, Marie-Hélène Beausillon,20, rue des Bruyères,31650 Saint-Or<strong>en</strong>s-de-Gameville,tél : 05 62 24 48 91.WebsourdEn 1995, les NTIC, nouvelles technologiesde l’information et de lacommunication ont considérablem<strong>en</strong>tprogressé. Le multimédiaautorise l’association du textuel etde l’image vidéo d’une grande qualité<strong>en</strong> termes de définition et defluidité. L’idée d’un rapprochem<strong>en</strong>tde la technologie et de la languedes signes est débattu par lacommunauté sourde.A Toulouse, <strong>en</strong> 2000, un projetambitieux Web TV sourd a étésout<strong>en</strong>u par la Fédérationnationale des sourds de France et de l’Union régionale des Scop Midi-Pyrénées. Cette télévision est pour le mom<strong>en</strong>t disponible via internet.■ Websourd, 99, route d’Espagne, 31000 Toulouse, tél : 05 61 44 7211, www.websourd.org.■ AI, Martine Crispel, 14,hameau de Mange-Pommes,31520 Ramonville Saint-Agne,tél : 05 61 75 87 41.■ AI, Claire Bailly, 13, rue desAzalées, 31700 Blagnac,tél : 05 62 74 17 32.■ AI, Gisèle Polya-Somogyi,23, chemin du Haut-Lieu,32000 Auch,tél : 05 62 05 99 13.Emmaüs■ Emmaüs, Les Agries,31860 Labarthe-sur-Lèze,tél : 05 61 08 18 18.■ Emmaüs, 21, av<strong>en</strong>uede la Gare, 31750 Escalqu<strong>en</strong>s,tél : 05 62 71 16 00.■ Emmaüs, Friperie, 2, boulevardMichelet, 31000 Toulouse,tél : 05 61 63 14 94.■ Emmaüs, 60, av<strong>en</strong>ue deBoulogne, 31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s,tél : 05 61 94 92 67.■ Emmaüs, SOS Famille,209, av<strong>en</strong>ue de Castres,31000 Toulouse,tél : 05 62 47 18 08.■ Emmaüs, route d’Ag<strong>en</strong>,32000 Auch,tél : 05 62 63 36 02.DR1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


solidarité internationaleImprimerie 34Imprimerie militante née <strong>en</strong> 1973,imprimerie 34 se double d’unemaison d’édition, l’AAEL,Association pour l’art et l’expressionlibre, qui a publié de nombreuxouvrages principalem<strong>en</strong>tdans le domaine de la littératureanarchiste. Organisateurs sousleur propre hangar des r<strong>en</strong>contresanarphabètes (3 e édition <strong>en</strong> septembre2007). Grand réalisateurd’affiches militantes diverses.■ Imprimerie 34, 8, rue deBagnolet, BP 1034, 31023Toulouse cedex,tél : 05 61 43 80 10.■ Association pour l’art et l’expressionlibre, même adresse,même téléphone.MB> Et égalem<strong>en</strong>t■ Ethic et chic, 22, rue Peyrolières,31000 Toulouse, tél : 05 62 88 64 59.■ Ingénieurs sans frontières, 10, av<strong>en</strong>ueEdouard-Belin, 31000 Toulouse,tél : 05 62 17 83 22■ Nikan, Association “FondationOccitania”, 4, rue Jules-Védrines,BP 4204, 31000 Toulouse,tél : 05 62 16 72 72. Amitiéet échanges avec les Indi<strong>en</strong>sd’Amérique du Nord.■ Casa Cabo Verde, 170, route deSeysses, 31100 Toulouse,tél : 05 61 43 98 88, www.casacaboverde.net.Restaurant de spécialitésportugaises et capverdi<strong>en</strong>ne, v<strong>en</strong>te deproduits du commerce équitable, traiteurexotique.■ R<strong>en</strong>contres tibétaines, DescossyMichèle, 7, rue <strong>en</strong> Seguret,31590 Verfeil, tél : 05 61 09 32 71.Souti<strong>en</strong> au peuple tibétain.■ La Route des voyages, 9, rue Saint-Antoine-du-T., 31000 Toulouse, tél : 0562 27 00 68. Ag<strong>en</strong>ce de voyages spécialiséesur les Amériques.■ Africarando, Bel Air, 31530Bellegarde-Sainte-Marie, tél : 05 6185 66 69. Organisation de séjours etrandonnées au Maroc à cheval, à dosde dromadaire, à pied avec des muleset ou des ânes, <strong>en</strong> véhicules tout-terrain.Le CIDES,collectif solidaireLes associations de solidarité internationalesont regroupées à une même adresse.Créé <strong>en</strong> 1981, le CIDES est un collectif d’associations de solidarité Internationale (ASI)toulousaines sans caractère ethnique ni confessionnel dont l’un des principaux objectifsest de “fournir des outils de travail pour une meilleure connaissance de la situationmondiale”. Le CIDES est membre du réseau Ritimo, réseau national des c<strong>en</strong>tres informationstiers-monde.Artisans du monde, association créée <strong>en</strong> 1974, travaille à l’instauration d’échanges commerciauxplus justes <strong>en</strong>tre les pays du Nord et du Sud, afin de donner aux producteurs du Sud les moy<strong>en</strong>sde vivre dignem<strong>en</strong>t de leur travail : le commerce équitable ! Artisans du Monde importe, par lebiais de sa c<strong>en</strong>trale d’achat Solidar’Monde, des produits artisanaux et alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>anced’une c<strong>en</strong>taine de groupem<strong>en</strong>ts de producteurs, originaires d’une quarantaine de paysd’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.France-Palestine-Solidarité relaie les campagnes d’informations sur la question du conflit israélo-palestini<strong>en</strong>.Le CROSI coordonne les associations de solidarité internationale sur l’<strong>en</strong>semble de la région.Le C<strong>en</strong>tre culturel espéranto fait la promotion de la langue internationale et donne des courssur place.Survie dénonce les implications néo-coloniales de la France <strong>en</strong> Afrique et ailleurs.Sont égalem<strong>en</strong>t dom<strong>ici</strong>liés au CIDES, la Ligue des droits de l’Homme, le MAN, Mouvem<strong>en</strong>t pourune alternative non-viol<strong>en</strong>te, Palabres sans frontières, Le Trait bleu, une compagnie de danse,et le CRI.■ CIDES, 1, rue Joutx-Aigues 31000 Toulouse, tél : 05 61 25 02 32.■ Artisans du Monde, 1, rue Joutx-Aigues 31000 Toulouse, tél : 05 61 52 45 10.■ Ligue des droits de l’homme, 1, rue Joutx-Aigues, 31000 Toulouse, tél : 05 62 26 69 19.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20081 3


L’exploitation agricole peut-elle aujourd’hui êtrevue comme un écosystème ? C’est l’un des sujetsde travail depuis l’origine de l’association. Parécosystème, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d un milieu écologiquecapable de se survivre à lui-même. Solagro s’estdonc intéressée à l’agriculture biologique et plusglobalem<strong>en</strong>t aux démarches d’agriculture durableet aux agricultures dites à faibles intrants quiconsomm<strong>en</strong>t très peu ou pas d’<strong>en</strong>grais chimiqueset de pest<strong>ici</strong>des, et s’appui<strong>en</strong>t sur la biodiversitéet la capacité des écosystèmes à s’auto-réguler.Autres points communs de ces agricultures : ladiversité et la mixité des assolem<strong>en</strong>ts, le redéploiem<strong>en</strong>tdes prairies de légumineuses fourragères(trèfle, luzerne, sainfoin) dans les assolem<strong>en</strong>tspour s’affranchir des <strong>en</strong>grais chimiques(énergivores et polluants). En effet les légumineusesfix<strong>en</strong>t l’azote de l’air dans leurs racines etautofertilis<strong>en</strong>t ainsi les sols. Le travail simplifiédu sol est aussi un axe d’investigation de Solagro.Solagro s’est égalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ché sur la question descarburants agricoles, et, pr<strong>en</strong>ant acte de la compétition<strong>en</strong>tre cultures énergétiques, cultures alim<strong>en</strong>taireset espaces pour la biodiversité, précoénergiesSolagro cultiveles r<strong>en</strong>ouvelablesSolagro est une association qui chercheà développer la maîtrise de l’énergieet les énergies r<strong>en</strong>ouvelables,<strong>en</strong> particulier dans le domaine agricole.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Association Sud solairesénergies, Guichard Adolpheet Bigot Elisabeth, Haourin,31370 Poucharramet,tél : 05 61 91 89 44. Matérielsbasse consommation : ampoules,électroménagers. V<strong>en</strong>te par correspondancede petits matérielsd’énergies r<strong>en</strong>ouvelables : éoli<strong>en</strong>,solaire, hydraulique.■ Aldes, 5, rue de Caulet, ZACSaint-Martin-du-Touch, 31000Toulouse, tél : 05 34 60 44 60.■ Trivalor Sud-Ouest, immeubleLe Toronto, 9, rue Paulin-Talabot,31000 Toulouse,tél : 05 61 43 66 70.■ Cimaj, 295, route de Launaguet,31200 Toulouse, tél : 05 34 40 8668. Bois de chauffage d<strong>en</strong>sifié : lesBricafeu.■ Scop Aria, ZA Baluffet, 31300Toulouse, tél : 05 34 56 93 07.Bureau d’études fonctionnant sousforme coopérative, spécialiste desinstallations de biogaz et dans lesolaire photovoltaïque.■ Ed<strong>en</strong>, chemin Saint-Jean, 31770Colomiers, tél : 05 61 75 19 53.Association travaillant sur la valorisation énergétique de la biomasse.Ont réalisé une installationchez Annick et Pierre Lebbe, dansles Hautes-Pyrénées.■ Gascogne énergie solaire,Hugot, 32100 Condom,tél : 05 62 28 08 55.■ Energie froid clim, TabtiSélaimane, Tabarrot, 32300Miramont-d’Astarac,tél : 05 62 05 05 98. Géothermie.(1) Parmi les étudiants fondateursde Solagro, il y avait Gérard Savatierqui, peu de temps après, créera <strong>en</strong>Savoie l’ASDER, Association savoyardepour le développem<strong>en</strong>t desénergies r<strong>en</strong>ouvelables. Une structureaujourd’hui <strong>en</strong> pointe pour l’habitatsolaire <strong>en</strong> montagne et qui adéveloppé <strong>en</strong>tre autres les techniquesde plancher solaire direct.(2) Le CLER étant dom<strong>ici</strong>lié àMontreuil, on <strong>en</strong> trouvera une prés<strong>en</strong>tationdétaillée dans le numéroque Sil<strong>en</strong>ce consacrera aux “Alternatives<strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is” à paraîtrepour l’été 2008.Tout comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1981, quelques annéesaprès le premier choc pétrolier. Des étudiantsdes deux écoles d’agronomie etd’agriculture de Toulouse réfléchiss<strong>en</strong>t à l’autonomieénergétique des exploitations agricoles.Alors qu’au début du 20 e siècle, les fermes, profitantdes apports gratuits de l’énergie solaire, sontexportatrices d’énergie, avec le développem<strong>en</strong>tdu machinisme et l’utilisation de carburants fossiles,elles sont dev<strong>en</strong>ues de plus <strong>en</strong> plus consommatrices.L’association Solagro voit alors le jour et, avec lesouti<strong>en</strong> du laboratoire d’énergétique rurale del’Ensat, elle installe chez un de ses adhér<strong>en</strong>ts unséchoir à fourrage solaire, premier <strong>en</strong> Midi-Pyrénées d’une série de 150.ProfessionnalisationL’association se fixe comme but d’aider à passerde la réflexion à la réalisation, de la démonstrationà la diffusion des techniques. Au fil des ans,elle va connaître une l<strong>en</strong>te professionnalisationpassant d’une structure bénévole à une structureavec 15 salariés aujourd’hui. Les premiers salariéssont des ingénieurs agronomes. Avec le temps, <strong>en</strong>fonction de la demande, l’association va élargirses champs de compét<strong>en</strong>ces à l’<strong>en</strong>semble de laproblématique énergétique. Aujourd’hui, parmises salariés, l’association compr<strong>en</strong>d des énergét<strong>ici</strong><strong>en</strong>scapable d’aborder les questions de maîtrisede l’énergie, le recours aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables,dans le monde agricole, mais aussi dans lescollectivités, l’industrie ou chez les particuliers.Solagro, avec son équival<strong>en</strong>te savoyarde l’ASDER(1), seront moteur dans la création du CLER,Comité de liaison énergies r<strong>en</strong>ouvelables, uneassociation qui fédère non seulem<strong>en</strong>t les associationsmais égalem<strong>en</strong>t des industriels, des artisanset des collectivités investis dans la question de lamaîtrise de l’énergie et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables(2). Même si une des activités relève aujourd’huiclairem<strong>en</strong>t de celles des bureaux d’étude, le choixa été fait de rester <strong>en</strong> association, notamm<strong>en</strong>tpour maint<strong>en</strong>ir des li<strong>en</strong>s avec les citoy<strong>en</strong>s et êtreprés<strong>en</strong>t dans le débat politique sur les questionsénergétiques.DRInitiation à la lecture du paysage.Les premières années, Solagro a surtout travailléau niveau régional puis, au fil des années, a reçude plus <strong>en</strong> plus de demandes au niveau national,pour être aujourd’hui impliqué dans plusieursprogrammes europé<strong>en</strong>s.Proposer des scénarios1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


Pose de photopiles sur une fromagerie bio.DR CapribioRéduction des dép<strong>en</strong>ses d’énergie dans des logem<strong>en</strong>ts sociaux de Millau (Aveyron)par la pose de chauffe-eau solaires.DRnise un développem<strong>en</strong>t des filières dites de secondegénération, basées sur les déchets et résidus decultures (et non les graines). Solagro étudie lesgisem<strong>en</strong>ts méthanisables (lisiers, fumiers, maisaussi déchets et résidus organiques) à l’échelledes fermes, mais aussi sur des territoires plusvastes, pour produire conjointem<strong>en</strong>t du biogazvalorisable <strong>en</strong> chaleur, électr<strong>ici</strong>té, voire carburant…et du compost fertilisant.Elle a égalem<strong>en</strong>t réalisé des bilans écologiques dela filière de la paille. Qu’elle soit utilisée pour laconstruction — la paille est un bon isolant — oupour produire de l’énergie, la question est desavoir s’il y a un risque d’épuisem<strong>en</strong>t des sols àVisite d’une usine de biodisel <strong>en</strong> Autriche.court circuiter le retour au sol des pailles de cultures.Solagro a réalisé une étude sur le territoirede l’Ile-de-France. Elle conclut à la possibilité derécolter la paille une année sur trois.AutodiagnosticsSolagro a conçu des méthodes d’autodiagnosticutilisables par l’agriculteur qui peut ainsi pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de ses consommations, des économiespossibles et des alternatives qu’il peut mettre<strong>en</strong> place (séchoirs, production de chaleur, productiond’eau chaude, transformation <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té,recours au photovoltaïque, etc.). Ces diagnosticsont permis par la suite d’autresapplications <strong>en</strong> dehors du monde agricole, pourune commune par exemple.L’autodiagnostic permet de calculer le coût deschangem<strong>en</strong>ts que l’on apporte dans le fonctionnem<strong>en</strong>tde son exploitation, et de comparer lesdiffér<strong>en</strong>tes solutions possibles. Il est ainsi souv<strong>en</strong>tplus intéressant de maîtriser sa consommationd’électr<strong>ici</strong>té que d’avoir recours à l’installationd’une éoli<strong>en</strong>ne. Mettre <strong>en</strong> place des rotations deculture, avec des prairies pér<strong>en</strong>nes peut permettrede grandes économies d’utilisation de machinesagricoles, mais aussi de diminuer s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t lerecours à complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires ou à des fertilisantscoûteux. La prairie rapporte moins…mais permet des économies, donc, au final, celapeut rapporter financièrem<strong>en</strong>t plus.> Bio énergieAfin de produire eux-mêmesleurs carburants, huit agriculteurs(six <strong>en</strong> bio et deux <strong>en</strong>conv<strong>en</strong>tionnel) vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t decréer une Cuma Bio-énergiepour produire de l’huile detournesol ou de colza. LaCuma, coopérative d’utilisationde matériel agricole peutrecevoir d’autres membres.■ Cuma Bio-énergie, 2392,route de Lamasquère,31470 Saint-Lys,tél : 05 61 91 68 50.> Autres points info->énergie■ Energies solaires développem<strong>en</strong>t,1, allée des Dahlias,31520 Ramonville,tél : 05 61 73 38 81.■ CAUE, 29, cheminde Baron, 32000 Auch,tél : 05 62 63 49 65.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20081 5


énergiesDRDigesteur de biométhane.> AdemeL’Ademe, Ag<strong>en</strong>ce gouvernem<strong>en</strong>talede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et pourla maîtrise de l’énergie peutfournir de nombreuses informationset conseils sur les moy<strong>en</strong>sde monter un dossier de subv<strong>en</strong>tionpour ceux qui veul<strong>en</strong>t investirdans le domaine de l’énergie(bois, solaire, éoli<strong>en</strong>, etc.).Elle a mis <strong>en</strong> place, pour legrand public, les “points infosénergie” où l’on peut trouver dela docum<strong>en</strong>tation écrite et desconseils. Elle a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong>place le “plan Soleil” qui rec<strong>en</strong>seles professionnels qualifiéspour l’installation de capteurssolaires.■ Ademe, Technoparc bât C,rue Jean-Bart, BP 672, 31319Labège cedex,tél : 05 62 24 35 36.(3) Voir la brochure Le guide techniquedu pré-verger, 2005, 186 p.,28 €, à commander à Solagro.Evolutiondes problématiquesA la question de l’épuisem<strong>en</strong>t des ressourcesénergétiques conv<strong>en</strong>tionnelles,s’ajoute désormais celle du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique. La biomasse (<strong>en</strong> particulier lebois, les déchets et résidus pour le biogaz)sont pour Solagro des ressources r<strong>en</strong>ouvelablesmajeures à mobiliser parallèlem<strong>en</strong>t àla mise <strong>en</strong> œuvre du désormais facteur 4 quivise à diviser par quatre nos consommationsd’énergie <strong>en</strong> 2050.De même, les questions de ressources <strong>en</strong>eau devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aujourd’hui prépondéranteset donc la diminution de l’utilisationdes <strong>en</strong>grais et des pest<strong>ici</strong>des est une urg<strong>en</strong>ce…qui conduit à proposer d’améliorer lafertilité des sols et à produire de l’énergieavec des sources non émettrices de gaz àeffet de serre. L’<strong>en</strong>semble donne toujours lapriorité aux économies d’énergie, lemeilleur moy<strong>en</strong> d’éviter toute pollution.Solagro estime qu’une reconversion massivede l’agriculture est possible à condition defaire des investissem<strong>en</strong>ts massifs <strong>en</strong> matière grise,c’est-à-dire dans la recherche, l’accompagnem<strong>en</strong>t,la formation des acteurs. L’agriculture biologiqueest une agriculture d’un niveau technique trèsélevé.Les collectivités économiserai<strong>en</strong>t sans doute dessommes considérables dans le domaine de lapotabilisation de l’eau <strong>en</strong> investissant dans lesaides à l’agriculture biologique non polluanteplutôt que dans la mise <strong>en</strong> place de stations d’épuration.On peut égalem<strong>en</strong>t considérablem<strong>en</strong>t diminuerles besoins énergétiques de l’agriculture <strong>en</strong> évitantle gaspillage dans l’alim<strong>en</strong>tation : actuellem<strong>en</strong>t,des études anglo-saxonnes estim<strong>en</strong>tqu’<strong>en</strong>tre un quart et un tiers de la nourriture collectivepart à la poubelle. La production de viandequi demande l’importation de soja ou la productionde soja OGM s’avère coûteuse <strong>en</strong> énergie,mieux vaudrait appr<strong>en</strong>dre à consommer directem<strong>en</strong>tplus de soja ou de légumineuses et moinsde viande.Interv<strong>en</strong>ir dans les débatspolitiquesUne des difficultés pour Solagro est de passer del’amélioration d’une exploitation agricole à uneamélioration plus globale de l’agriculture. Unecommune ne peut se passer d’une station d’épurationque si l’eau <strong>en</strong> amont n’est plus polluée, leschoix alim<strong>en</strong>taires ne dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas directem<strong>en</strong>tdu producteur, mais plutôt des consommateurs.Solagro essaie d’interv<strong>en</strong>ir dans les débats politiquespour expliquer les fondam<strong>en</strong>taux à respecter:> favoriser le retour de la matière organiquedans les sols ;> éviter de consommer de l’énergie plutôt quede chercher à <strong>en</strong> produire ;> aller vers une diminution de l’usage des pest<strong>ici</strong>deset des <strong>en</strong>grais chimiques ;> économiser les ressources naturelles nonr<strong>en</strong>ouvelables…Les difficultés provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la complexité desproblèmes et de la fragm<strong>en</strong>tation des lieux dedécision ; mais aussi de la difficulté à avoir desdonnées justes. La force de Solagro ti<strong>en</strong>t au faitqu’elle peut mettre autour d’une même étude,d’une même réflexion, les compét<strong>en</strong>ces et prioritésparfois contradictoires, d’énergét<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, d’agronomes,d’économistes et qu’elle peut confronterses scénarios à la réalité. L’association suit de nombreusesexpérim<strong>en</strong>tations sur le terrain.Beaucoup de programmes sont réalisés maint<strong>en</strong>antà l’échelle europé<strong>en</strong>ne, ce qui permet deséchanges d’expertises intéressants. Etant dans unréseau international, Solagro a ainsi eu l’occasiond’organiser des voyages d’études pour des élusfrançais <strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> Autriche où certainesquestions sont déjà étudiées depuis plus longtempsque chez nous.Solagro est dev<strong>en</strong>u Point-info énergie et peutdonc aider à la décision pour des projets de différ<strong>en</strong>tesnatures.Elle a égalem<strong>en</strong>t développé toute une approchesur la place de l’arbre dans le paysage et donc dansl’agriculture. L’association a collecté des donnéessur le rôle des haies, sur la diversité et la grandeproductivité des prés-vergers utilisant des arbresfruitiers <strong>en</strong> haute-tige (3). De manière générale,l’arbre a un grand rôle dans les écosystèmes agricoles,accueille de nombreux animaux utiles, protègedu v<strong>en</strong>t et fixe l’énergie du soleil pour la restituersous forme de bois ou de broussailles.Solagro cherche à préserver un équilibre <strong>en</strong>tre desadhér<strong>en</strong>ts souv<strong>en</strong>t plus militants et les commanditairesdes études qui leur assur<strong>en</strong>t leur financem<strong>en</strong>t,plus institutionnels et plus politiques. Ils’agit de favoriser le brassage des cultures, d’offrirle maximum d’études à tous les publics, d’animerune banque de données, de faire évoluer lesdébats. Le conseil d’administration de l’associationest représ<strong>en</strong>tatif de cette diversité desapproches : le présid<strong>en</strong>t est agriculteur, le trésorieringénieur agronome, le vice-présid<strong>en</strong>t travailledans l’éoli<strong>en</strong>, le secrétaire est sociologue,les autres administrateurs sont des architectes, unjournaliste, des militants associatifs, d’anci<strong>en</strong>sobjecteurs de consci<strong>en</strong>ce…L’agriculture autonome n’est pas <strong>en</strong>core une réalité,pas plus que la ville durable, mais cela n’empêchepas de t<strong>en</strong>ter d’y arriver.MB ■Solagro,75, voie du Toec, 31076 Toulouse cedex 3,tél : 05 67 69 69 69, www.solagro.org.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tUn petit vélo dans la villeIl existe de nombreuses associations qui font la promotiondes transports doux dans Toulouse. Elles se sont regroupéespour mettre <strong>en</strong> place la Maison du vélo, au bord du canal du Midi,face à la gare. Elle ouvre ses portes <strong>en</strong> ce début d’année 2008.des plus anci<strong>en</strong>nes associations dedéf<strong>en</strong>se des transports doux à ToulouseL’uneest l’association Vélo, née <strong>en</strong> 1981 pourprotester alors contre un projet de voie rapideprévue le long de la Garonne, voie qui aurait massacréle c<strong>en</strong>tre-ville. Très vite, l’association nes’est pas cont<strong>en</strong>tée d’organiser des manifestationsà vélo contre le projet, mais s’est plongée dans demultiples propositions alternatives de déplacem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faisant la promotion des modes de transportsdoux : à pied, <strong>en</strong> vélo ou <strong>en</strong> tramway.Une politique mun<strong>ici</strong>pale timideVingt-sept ans plus tard, l’association mainti<strong>en</strong>tses manifestations m<strong>en</strong>suelles le premier samedidu mois, départ devant la mairie, car les sujets decontestation et de proposition ne manqu<strong>en</strong>t pas.Ainsi, alors qu’une piste cyclable existait dans lescouloirs de bus de l’av<strong>en</strong>ue Alsace-Lorraine, lamise <strong>en</strong> place de la deuxième ligne de métro souscette voie <strong>en</strong>traîne la suppression des voies de bus<strong>en</strong> surface… et le nouveau projet qui élargit lestrottoirs au bénéfice des piétons ne compr<strong>en</strong>dplus de piste cyclable que dans un seul s<strong>en</strong>s, cequi est une ineptie. L’association fait égalem<strong>en</strong>t lapromotion de la traversée de Toulouse par unevéloroute qui longe le canal du Midi, un projetqui se heurte notamm<strong>en</strong>t à un projet routier, laLMSE, qui pourrait traverser ce canal <strong>en</strong> pleinezone Natura 2000 (1).Si la ville avance timidem<strong>en</strong>t du côté du vélo, ellea initié quelques projets du côté du transport collectif.Les associations se sont opposées <strong>en</strong> vainau métro au coût exorbitant par rapport au tramway.Le métro a été imposé dans les années 1980par le maire de l’époque, Dominique Baudis, quivoulait <strong>en</strong> faire “une vitrine du 21 e siècle”,jugeant le tramway pas assez moderne. Alors ques’est ouvert, <strong>en</strong> juin 2007, la deuxième ligne demétro, le tramway est toujours <strong>en</strong> débat.Une ligne SNCF cad<strong>en</strong>cée a été mise <strong>en</strong> placepour joindre Colomiers, commune périphériquequi prés<strong>en</strong>te la particularité d’avoir un réseau detransport <strong>en</strong> commun <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t gratuit. Cestrains sont maint<strong>en</strong>ant accessibles pour lescyclistes. Et pour les voyageurs, il est possible detrouver des vélos à la desc<strong>en</strong>te des trains grâce àl’<strong>en</strong>treprise Movim<strong>en</strong>to (voir plus loin).La promotion des deux rouesL’association Vélo ne fait pas que de la contreexpertisesur les projets des collectivités locales.Elle s’attache aussi à faire aimer le vélo, dans uneville sans relief où il pourrait être particulièrem<strong>en</strong>tefficace… avec de vraies voies cyclables.Depuis avril 2006, le dernier v<strong>en</strong>dredi du mois,est organisée une balade nocturne qui r<strong>en</strong>contreun succès croissant avec jusqu’à 400 part<strong>ici</strong>pants.L’association travaille égalem<strong>en</strong>t dans le domainede la sécurité routière <strong>en</strong> expliquant aux cyclistesle code de la rue, les dangersspécifiques à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptequand on roule à deux roues(se méfier des angles morts desbus qui tourn<strong>en</strong>t par exemple),rappeler l’importance d’êtrebi<strong>en</strong> vu et donc d’avoir des couleursvives sur soi et un éclairage<strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t…Elle relaie la campagne de laFubicy (2) dont elle est adhér<strong>en</strong>tecontre l’obligation du portdu casque, rappelant que lesexemples à l’étranger montr<strong>en</strong>tque cette obligation d’une partprovoque un recul de l’usage duvélo, d’autre part incite les automobilistesà des comportem<strong>en</strong>tsplus dangereux.DR> VeracruzVeracruz est une associationnaturaliste et écologiste universitairequi, depuis 1996, adécliné la découverte de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsous toutes sesformes, du sci<strong>en</strong>tifique au s<strong>en</strong>sible,du global au local, <strong>en</strong> passantpar du militantisme <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Le nom vi<strong>en</strong>t dela première action m<strong>en</strong>ée : unecampagne pour la déf<strong>en</strong>se dela biodiversité dans l’Etat deVeracruz au Mexique. Au seindu campus de l’université Paul-Sabatier, l’association a mis <strong>en</strong>place et <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u un s<strong>en</strong>tiernature sur deux hectares, avecsept milieux écologiques etpotager “expérim<strong>en</strong>taux” pourune riche biodiversité. Veracruzpart<strong>ici</strong>pe aussi à différ<strong>en</strong>tsmouvem<strong>en</strong>ts : transport <strong>en</strong>commun, protection de milieux,avec des actions de s<strong>en</strong>sibilisationau recyclage des déchets,gestion durable des espacesverts… Veracruz, universitéPaul-Sabatier, UFR SVT, Bât4TP2, porte 8, 118, route deNarbonne, 31062 Toulouse,cedex 9, http://veracruz.overblog.net.> UminateL’Union Midi-Pyrénées nature<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (Uminate) est lafédération régionale des associationsde la protection de lanature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Uminate fédère actuellem<strong>en</strong>tplus de 160 associations etfédérations de Midi-Pyrénéesprés<strong>en</strong>tées sur leur site internet.■ Uminate, Maison régionalede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 14, rue deTivoli, 31068 Toulouse cedex,tél : 05 34 31 97 42, www.uminate.asso.fr.(1) LMSE, voir Sil<strong>en</strong>ce n°350, octobre2007.(2) Fubicy, Fédération française desusagers de la bicyclette, 12, rue desBouchers, 67000 Strasbourg, tél :03 88 75 71 90.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20081 7


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t> CopraeLe Coprae, conseil perman<strong>en</strong>trégional des associations d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,est né <strong>en</strong> 1982,après des Etats régionaux del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et se veut unparlem<strong>en</strong>t des associations. Ilorganise des colloques et publiechaque année un livre blanc oùles associations publi<strong>en</strong>t leurscomptes-r<strong>en</strong>dus d’activités, analys<strong>en</strong>tles questions d’actualité.Ces livres blancs sont de précieuxrecueils de l’histoire del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de la région.■ Coprae, Maison régionale del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 14, rue deTivoli, 31068 Toulouse cedex,tél : 05 34 31 97 38.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Gre<strong>en</strong>peace, C/o CASC, 10 bis,rue Driant, 31000 Toulouse.■ Nature Midi-Pyrénées, 14, rue deTivoli, 31068 Toulouse, tél : 05 3431 97 32. Membre de l’Uminate,organise de très nombreuses sortiesdans la nature,■ Encre, Doucem<strong>en</strong>t Hervé, 25, ruede la Dordogne, 31200 Toulouse,tél : 05 34 30 06 32. Récupérationdes cartouches d’<strong>en</strong>cre usagées.■ Moulin du Bouydou, 31310Montbrun-Bocage, tél : 05 61 9811 05, Christophe ou Pascale. Danscet anci<strong>en</strong> moulin à eau du 17 esiècle <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t rénové, un c<strong>en</strong>tred’accueil a été mis <strong>en</strong> place depuis2005 : animations, formations,séjours, séminaires, gîte classique,avec comme axe commun l’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.■ Adom diffusion, 6, av<strong>en</strong>ue Didier-Daurat 31400 Toulouse, tél : 05 6134 00 74. Distribution de papierrecyclé pour bureau, imprimerie decréation.■ Accueil paysan Midi-Pyrénées,Rozeron Elisabeth, Le Liron, 31420Caz<strong>en</strong>euve-Montaut, tél : 05 61 9871 47.■ CPIE pays gersois, c<strong>en</strong>tre perman<strong>en</strong>td’initiation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,18, av<strong>en</strong>ue Laplagne, châteaud’Astarac, 32300 Mirande, tél : 0562 66 85 77.■ Sos Adour vivant, La Bertrande,32400 Fusterouau, tél : 05 62 0908 25. Collectif de déf<strong>en</strong>se du bassinde l’Adour contre les barragesdestinés à l’irrigation du maïs.■ Pierre et Terre, anci<strong>en</strong>s bainsdouches, place des Platanes, Riscle,Lacoste, 32400 Labarthète,tél : 05 62 69 89 28.■ Association le Ver Luisant, 7, rueRaphaël, 32800 Eauze, tél : 05 6209 94 76. Sorties nature, études,bibliothèque de prêt sur l’écologie…Maison du patrimoine gascon :langues, bâti paysan…(3) Dans les Landes, il est pratiquem<strong>en</strong>tpossible de joindre Bordeaux àBiarritz. Il est égalem<strong>en</strong>t possible defaire le tour du marais poitevin.DRUne fois par an, p<strong>en</strong>dant la semaine europé<strong>en</strong>nedu vélo, début juin, l’association organise unecampagne <strong>en</strong> direction des <strong>en</strong>treprises pour inciterles salariés à pr<strong>en</strong>dre le vélo pour se r<strong>en</strong>dre àleur travail. Les <strong>en</strong>treprises ont tout à y gagner :elles économis<strong>en</strong>t sur les places de parking àconstruire, les salariés sont <strong>en</strong> meilleure santé.Par contre, il faut prévoir les parkings vélos et desvestiaires, ce qui suppose un changem<strong>en</strong>t dem<strong>en</strong>talité.L’association Vélo a aussi organisé des démonstrationspour montrer comm<strong>en</strong>t faire ses coursesavec un vélo, <strong>en</strong> utilisant des sacoches et le portebagages,ce qui incite à faire des trajets courts etLe periphérique toulousain.donc à profiter du petit commerce local et àdélaisser les grandes surfaces liées à l’exercice dela conduite automobile.La Maison du véloLes associations pro-vélo de Toulouse ont négociélonguem<strong>en</strong>t pour pouvoir se réunir <strong>en</strong> un lieuet ainsi assurer une plus grande visibilité. Unemaison a été trouvée face à la gare de Toulouse :l’anci<strong>en</strong>ne maison éclusière “Bayard” qui géraitles traversées de Toulouse pour les pénichesdepuis 1854. Avec 300 m2, outre les bureaux dediffér<strong>en</strong>tes associations, on y trouve un atelier deréparation, une vélo-école pour les <strong>en</strong>fants et lesadultes, un c<strong>en</strong>tre de ressources docum<strong>en</strong>taires etmême un restaurant. Après des difficultés dans lemontage financier qui a retardé le projet d’un an,la Maison du vélo ouvre ses portes aujourd’hui.Movim<strong>en</strong>to <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tEn janvier 2008 arriv<strong>en</strong>t à Toulouse les vélos <strong>en</strong>libre-service du publ<strong>ici</strong>taire Jean-Claude Decaux.La mairie annonce 135 stations et 1470 vélos <strong>en</strong>libre-service. Des bornes ont été mises <strong>en</strong> serviceprogressivem<strong>en</strong>t à partir de la fin novembre 2007.Un coup dur porté à la scop Movim<strong>en</strong>to, née <strong>en</strong>2002 et qui, d’abord sous forme d’association puisde société coopérative ouvrière de production, aassuré des locations de vélos <strong>en</strong> plusieurs pointsde la ville (275 000 locations durant l’année scolaire2005-2006).Cette scop a constaté que dans d’autres villes oùexiste déjà ce libre-service (Lyon, Paris…), lesloueurs de vélos ont rapidem<strong>en</strong>t dû se reconvertir.Elle est actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pleine réflexion pourdévelopper des services tout <strong>en</strong> se maint<strong>en</strong>antdans le domaine du vélo : locations longue durée,locations longue distance, vélos spéciaux (véloscouchés, tandems…), <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s des vélos personnels,etc…VéloroutesL’association française des vélorouteset voies vertes a son sièg<strong>en</strong>ational à Toulouse, dans les locauxde l’association Vélo. Cette associationfait la promotion des axescyclables <strong>en</strong>tre les villes et rec<strong>en</strong>sedéjà 222 tronçons <strong>en</strong> France dontles plus longs dépass<strong>en</strong>t la c<strong>en</strong>tainede kilomètres (3).Si la mairie communique <strong>en</strong> diffusantun plan de la ville avec l’<strong>en</strong>sembledes “pistes cyclables”, lesassociations constat<strong>en</strong>t que d<strong>en</strong>ombreux progrès sont <strong>en</strong>core àfaire : les pistes sont souv<strong>en</strong>t desimples bandes cyclables coincées <strong>en</strong>tre la circulationet les véhicules <strong>en</strong> stationnem<strong>en</strong>t, les passagesdans les couloirs de bus ne sont pas sansdanger, le traitem<strong>en</strong>t des carrefours est problématique.Il reste égalem<strong>en</strong>t à nos élus à compr<strong>en</strong>dreque le vélo est un moy<strong>en</strong> de transport etnon seulem<strong>en</strong>t un loisir, ce qui signifie que lespistes cyclables doiv<strong>en</strong>t permettre de rouler à unevitesse correcte donc incompatible avec celle despiétons.A l’arrivée, la pratique du vélo est <strong>en</strong> hausse surl’agglomération… mais la circulation automobil<strong>en</strong>’a pas diminué pour autant. Une politique de laville sans gaz d’échappem<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>tà p<strong>en</strong>ser et à aménager.MB ■Maison du vélo,12, boulevard Bon-Repos, 31000 Toulouse.Association Vélo, 5, av<strong>en</strong>ue Collignon,31200 Toulouse, tél : 05 34 30 94 18.Véloroutes et voies vertes, même adresse,tél : 05 34 30 05 59.Movim<strong>en</strong>to, 5, port Saint-Sauveur,31000 Toulouse, tél : 05 62 17 23 54.1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


io et Natura 2000Une vallée préservéedans un océan de maïsTout le Gers est <strong>en</strong>vahi par le maïs ? Non car dans la valléedes coteaux de la Lauze, une poignée d’agriculteurs bio résist<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>vahisseur.MBJean-Jacques Delmas est professeur d’éducationphysique <strong>en</strong> 1968. Après avoir été réformépour le service militaire, il part vivre <strong>en</strong>communauté dans les Cév<strong>en</strong>nes. Il est issu d’unefamille d’agriculteurs. Il comm<strong>en</strong>ce un élevage dechèvres de petite taille, <strong>en</strong> zone de montagne. Lasituation est diff<strong>ici</strong>le et il cherche alors un modede vie plus facile. En 1976, il trouve l’actuelleferme, dans le Gers, avec une tr<strong>en</strong>taine d’hectares.Il r<strong>en</strong>contre alors Martine, conseillère d’ori<strong>en</strong>tation.Ils viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> couple depuis 1978.La propriété appart<strong>en</strong>ait à un couple âgé, la maisonétait presqu’<strong>en</strong> ruines, les champs n’avai<strong>en</strong>tjamais été traités avec des pest<strong>ici</strong>des ou des<strong>en</strong>grais, ce qui a permis de démarrer tout de suite<strong>en</strong> bio. Le couple vise d’abord à avoir la plus grandeautonomie possible, ce qui les conduit à choisirla polyculture-élevage avec ateliers de transformationet v<strong>en</strong>te directe sur les marchés et à laferme. Pour l’élevage, ils auront toujoursquelques vaches laitières avec transformation dulait <strong>en</strong> fromage. Ils ont égalem<strong>en</strong>t un petit troupeaude brebis, 40 à 50 têtes, pour la viande. Aufil des ans, ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des champs <strong>en</strong> fermage,ce qui leur permet aujourd’hui d’avoir une cinquantained’hectares. Outre des prairies pour lesbêtes, ils ont une dizaine d’hectares de céréalesdont trois hectares pour faire du blé, lequel estporté à un moulin pour la farine, ils font quelqueslégumes de plein champ (ail et pomme de terre).Ils ont part<strong>ici</strong>pé à la mise <strong>en</strong> place du premiermarché bio de Toulouse qui existe depuis 1980 :80 % de leurs v<strong>en</strong>tes se font sur ce marché quiregroupe aujourd’hui une tr<strong>en</strong>taine de producteurs.Ce choix d’une production diversifiée, avec transformationet v<strong>en</strong>te directe leur a permis de dégagerun rev<strong>en</strong>u correct. Avec le temps, ils ont cherchéà diminuer leur temps de travail ce qui aconduit à diminuer le nombre de vaches et à pouvoirse consacrer à la déf<strong>en</strong>se de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Ils ont égalem<strong>en</strong>t cherché à être le plus autonomespossible <strong>en</strong> énergie, ce qui les a poussés à faire différ<strong>en</strong>tschoix lors de la restauration progressivede la ferme : isolation, chauffage c<strong>en</strong>tral au bois,eau chaude solaire… avec aujourd’hui <strong>en</strong> projetl’installation d’un toit photovoltaïque et/ou uneéoli<strong>en</strong>ne pour le courant électrique.Projet Natura 2000Depuis leur installation <strong>en</strong> 1978, de nombreuxautres agriculteurs du voisinage se sont mis aussià la bio, de telle sorte que l’on se trouve aujourd’huiavec 500 hectares <strong>en</strong> bio d’un seul t<strong>en</strong>ant,autour des coteaux de la Lauze, des deux côtésd’une rivière compr<strong>en</strong>ant une riche diversité biologiquesur ses rives, des prairies humides et plushaut, des pelouses sèches. L’<strong>en</strong>semble de la valléeconstitue un équilibre biologique remarquable.Lors du rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t des sites à protéger dans lecadre europé<strong>en</strong> de Natura 2000, la vallée a étéproposée et ret<strong>en</strong>ue par les institutions. Ellereprés<strong>en</strong>te un exemple de bonne gestion dans undépartem<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t confronté au problèmed’eau du fait de la culture int<strong>en</strong>sive du maïs, maiségalem<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong>vahi par le maïsMon810, la seule plante OGM autorisée à la culture<strong>en</strong> champ <strong>en</strong> France.Au mom<strong>en</strong>t du classem<strong>en</strong>t Natura 2000, ilsappr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le projet d’ext<strong>en</strong>sion d’un c<strong>en</strong>tre d’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>tde déchets ultimes — une déchargepour la moitié du départem<strong>en</strong>t — dans la vallée,à la limite de la zone protégée. Ceci provoque unemobilisation militante pour protéger la vallée,mobilisation qui se développe aussi parallèlem<strong>en</strong>tdans le départem<strong>en</strong>t contre l’arrivée desOGM. Alors que le présid<strong>en</strong>t du départem<strong>en</strong>t met<strong>en</strong> place un processus de référ<strong>en</strong>dum sur la questiondes OGM, l’Etat passe outre <strong>en</strong> y accordantun grand nombre d’autorisations de culture.> Souti<strong>en</strong> aux faucheursvolontaires d’OGMLa culture d’OGM <strong>en</strong> pleinchamp est imposée <strong>en</strong> force pardes lobbies, sans débat démocratique,au mépris des risquessanitaires et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,de la maîtrise par les paysansde leurs sem<strong>en</strong>ces, et du droitdes peuples à se nourrir commeils l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t.Les premiers fauchages dat<strong>en</strong>tde 1997. Les Faucheurs volontaires(6 000 à l’heure actuelle)ont choisi la désobéissancecivique, <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t desautres actions anti-OGM (informationdes citoy<strong>en</strong>s-consommateurs,des élus...). Ils agiss<strong>en</strong>tde façon non viol<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> pleinjour et à visage découvert, cequi <strong>en</strong>traîne la multiplicationdes procès.Pour faire face à la répressionfinancière, et pour permettre àceux, nombreux, qui souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tles actions anti-OGM sansy part<strong>ici</strong>per directem<strong>en</strong>t, des’impliquer concrètem<strong>en</strong>t, l’associationSans Gène récolte desdons.■ Sans Gène, Casc, 10 bis ruedu Colonel-Driant, 31400Toulouse.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 1 9


io et Natura 2000> Agriculteurs bios■ Rolland Francis, La Ouédolle,31160 S<strong>en</strong>gouagnet,tél : 05 61 88 81 50.■ Borde Bio, Bonnefous Marc etCorinne, 79, chemin des Izards,31200 Toulouse,tél : 05 62 72 02 90.■ Dombre Nicolas, La Graverie,31250 Revel, tél : 05 61 27 67 59.■ Culturbio, Baquet Marie-Claire,371, chemin Limouzin, 31300Merville, tél : 05 61 85 15 90.■ Reveilles Marie-Paule,Primoulas, 31310 Latour,tél : 05 61 97 46 87.■ Gaillard Corinne, Charlemans,31310 Latrape,tél : 05 61 87 21 43.■ La Ferme du Paysan, CastexAgnès et Jean-François, Bihou<strong>en</strong>t,31350 Peguilhan, tél : 05 61 88 2531. Bœuf, veau, agneau, porc gascon.Viande et charcuterie.■ Ferme de L’Echo Bleu,Belloncle D<strong>en</strong>is et Sophie, 31430Le Fousseret, tél : 05 61 98 32 58.Légumes.■ Gaec Bio Lagrange, FremolleDoris et Christian Grange, 31530Bellegarde-Sainte-Marie,tél : 05 61 85 49 23.■ Caillat Pierre-Yves, La Catalane,31550 Marliac, tél : 05 61 08 6022. Viandes de bœuf et de veau.■ Nature et Progrès, DaguzanJean, 45, chemin de Labadie, 32000Auch, tél : 05 62 60 14 20.■ Fougère Cécile et Alad<strong>en</strong>isePhilippe, Méliet, 32170 Laas,tél : 05 62 67 57 96. Fromage biode chèvres.■ Les Noix nature de Lahitte,Barthe Jean-Luc, 32190 Vic-Fez<strong>en</strong>sac, tél : 05 62 06 53 91.■ Burkhalter Johanna, LaBarraque, 323220 Saint-Christaud,tél : 05 62 08 21 91.■ Vignolles Michel, La Hille, 32260Tachoires, tél : 05 62 66 26 56.■ Soulas Brice, ferme de Hajeton,32260 Lamaguère,tél : 05 62 65 34 77.■ Berdie Jacques, Le Bourg, 32300Miremont-d’Astarac,tél : 05 62 66 67 02.■ Nauta R<strong>en</strong>aud et Dorine Guillot,32350 Saint-Arailles, tél : 05 62 6414 67. Fromages de brebis et devache. Viande de veau. Agriculturebiodynamique.■ Ferme de la Barthête, AgutChristine, 32380 Cadeilhan,tél : 05 62 06 13 53.■ A la Ferme, Hans<strong>en</strong> Angela etJörg Vill<strong>en</strong>euve, 32450 Lartigue,tél : 05 62 65 95 45. Porc gascon,poulet gascon, fromage de chèvre.■ Sarl Croq’Panier, Garbay Jean-Jacques, 32550 Lasseran,tél : 05 62 61 89 65.(1) Confédération paysanne, Maisonde l’Agriculture, 61, allée de Bri<strong>en</strong>ne,BP 7044, 31069 Toulouse cedex 7,tél : 05 61 10 43 73 et 1, rue Dupontde-l’Eure,32000 Auch, tél : 05 62 0530 37.Le projet de décharge a abouti, mais l’action associativea permis d’améliorer et de développer uneréflexion départem<strong>en</strong>tale sur la réduction desdéchets. Pour les OGM, malgré une forte mobilisationqui a rapidem<strong>en</strong>t permis de dépasser lessignatures de 10 % des électeurs du départem<strong>en</strong>t,la préfecture refuse d’organiser le référ<strong>en</strong>dum,estimant que la question ne relève pas des politiqueslocales.Des OGM aux carburantsagricolesLe départem<strong>en</strong>t a fait l’objet de très nombreuxfauchages de champs… dont un dans un champcultivé <strong>en</strong> bio et contaminé par le poll<strong>en</strong> du maïsOGM.La proximité de l’Espagne est un problème : lessem<strong>en</strong>ces OGM y sont achetées, les cultures sontfaites <strong>ici</strong> sans déclaration, puis la récolte rev<strong>en</strong>due<strong>en</strong> Espagne. Le projet d’une usine de carburantsagricoles (bioéthanol) risque <strong>en</strong>core d’aggraverle problème.Jean-Jacques Delmas est actif au sein de laConfédération paysanne (1), où les débats ont étévifs sur toutes ces questions. Le syndicat quiprône des circuits courts de distribution accepteraitla production locale d’huile végétale pure destinéeuniquem<strong>en</strong>t à l’usage des tracteurs et à r<strong>en</strong>forcerl’autonomie des exploitations agricoles.Les paysans craign<strong>en</strong>t que le développem<strong>en</strong>t decultures pour le carburant ne se traduise par la findes jachères qui permettait une rotation des cultures,par la recherche d’une augm<strong>en</strong>tation de laproductivité des cultures qui passe par l’augm<strong>en</strong>tationde l’usage des pest<strong>ici</strong>des, des <strong>en</strong>grais et desOGM.Ainsi les surfaces <strong>en</strong> colza se multipli<strong>en</strong>t, précisém<strong>en</strong>tpour la production d’éthanol. Or c’est laculture qui demande le plus de traitem<strong>en</strong>ts : troisfois plus que pour le maïs.Autre sujet de conflit, la construction de barragescomme à Charlas, ret<strong>en</strong>ues d’eau uniquem<strong>en</strong>tdestinées à l’irrigation des cultures int<strong>en</strong>sives. LaConfédération paysanne a pris position contre.Face à cela, la bio est <strong>en</strong> crise depuis les années2000 : il n’y a pas d’agronome dans le départem<strong>en</strong>tpour aider à la reconversion ; les financem<strong>en</strong>tsde la région ont chuté… Le programmeNatura 2000 qui s’appuie sur des pratiques respectueusesde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pourrait permettrede relancer le mouvem<strong>en</strong>t.Les prises de position sur les OGM, les barrageset les carburants agricoles ont marginalisé laConfédération paysanne qui est passée de 16 % à11 % des voix, perdant un siège à la chambred’agriculture au détrim<strong>en</strong>t de la Coordinationrurale, autre structure contestatrice de la grandeagriculture, mais politiquem<strong>en</strong>t très à droite.Du rôle de l’élevageLa plupart des gros céréaliers de la région, y compris<strong>en</strong> bio, n’ont plus d’élevages et donc manqu<strong>en</strong>tde fertilisants. Les rotations ne suffis<strong>en</strong>tpas et le taux de matière organique dans les solsest <strong>en</strong> baisse. Les cultures sont maint<strong>en</strong>ues à unhaut niveau de production de manière de plus <strong>en</strong>plus artif<strong>ici</strong>elle. Conséqu<strong>en</strong>ce : depuis quelquesannées, le taux de protéines dans le blé est passé<strong>en</strong> dessous de 11 %, limite <strong>en</strong>-dessous de laquelle,les farines ne peuv<strong>en</strong>t plus être transformées<strong>en</strong> pain.A la ferme des Delmas, le compost prov<strong>en</strong>ant del’élevage, mais égalem<strong>en</strong>t si nécessaire le compostagede fumiers d’élevage, de plumes de poulet,de poils de porcs, la récupération du sang,tout cela prov<strong>en</strong>ant des abattoirs (non bio avanttraitem<strong>en</strong>t) ou l’utilisation de tourteaux de r<strong>ici</strong>n,permett<strong>en</strong>t de maint<strong>en</strong>ir la fertilité du sol : lesblés y dépass<strong>en</strong>t les 12 % de protéines.Martine et Jean-Jacques Delmas, intéressés par lesdébats sur la décroissance, se pos<strong>en</strong>t la questionde la place de la viande dans l’alim<strong>en</strong>tation : sil’élevage industriel <strong>en</strong>gloutit 60 % des céréales auniveau mondial, sans un système polyculture-élevageet rotations de cultures, il est quasim<strong>en</strong>timpossible de maint<strong>en</strong>ir la fertilité des sols. Laréflexion doit porter sur la taille et les méthodesd’élevage.La mise <strong>en</strong> place du compostage des déchets vertsurbains peut aider à diminuer la part de l’élevag<strong>en</strong>écessaire, mais ne suffit pas à le remplacer.Les Amis de la TerreLes Amis de la Terre sont prés<strong>en</strong>ts sur le départem<strong>en</strong>tdepuis maint<strong>en</strong>ant plus de 25 ans. Il s’ytrouve toujours <strong>en</strong>tre 20 et 30 adhér<strong>en</strong>ts, maisseules quelques personnes y sont vraim<strong>en</strong>tactives. Martine Delmas <strong>en</strong> est l’actuelle présid<strong>en</strong>te.Le groupe a travaillé sur le plan départem<strong>en</strong>tald’élimination des déchets pour proposerdes alternatives à l’actuel projet de décharge ; ilssont interv<strong>en</strong>us égalem<strong>en</strong>t sur la question de l’eaupour proposer d’autres modes de production agricole,avec moins d’irrigation, ce qui suppose derep<strong>en</strong>ser les cultures <strong>en</strong> diminuant fortem<strong>en</strong>t lamonoculture du maïs. Enfin, les Amis de la Terreont m<strong>en</strong>é des débats sur la question du mitage etde l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire, <strong>en</strong> constatant quel’on a de plus <strong>en</strong> plus de lotissem<strong>en</strong>ts et de maisonsindividuelles construits n’importe où pourdes personnes qui vont <strong>en</strong>suite travailler dansl’agglomération toulousaine, <strong>en</strong> consommant dubitume, un scénario qui risque de connaître rapidem<strong>en</strong>tses limites avec l’épuisem<strong>en</strong>t du pétrole…sauf év<strong>en</strong>tuel recours au bioéthanol !2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


MBMartine, à la fromagerie.Chaque groupe des Amis de la Terre fonctionnede manière autonome, sur les choix thématiquesde son choix. Concrètem<strong>en</strong>t, celui du Gers bénéf<strong>ici</strong>ed’échanges fructueux avec le groupe deToulouse à l’est et celui des Landes à l’ouest.SOS Eau vivanteDepuis quelques années, les Amis de la Terre duGers part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t aux commissions créées par lesadministrations. Ils ont adhéré au MRDGF (2)pour la question des pest<strong>ici</strong>des, à l’Uminate (3)où ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur la question de l’eau. LesAmis de la Terre travaill<strong>en</strong>t avec les autresgroupes du départem<strong>en</strong>ts (Verts, Adour eautranspar<strong>en</strong>te, Que Choisir ?…) sur la question del’eau qui devi<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t dramatique :eau réservée pour l’irrigation, eau contaminée parles pest<strong>ici</strong>des, etc. Ils ont <strong>en</strong>semble organisé undébat à Auch sur la question. Ils ont reçu le souti<strong>en</strong>de la Confédération paysanne et des m<strong>en</strong>acesde la Coordination rurale, la FNSEA s’est défilée.Les urbains s’oppos<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t aux gros agriculteurssur ce dossier. En 2007, la ville d’Auch aainsi organisé différ<strong>en</strong>tes actions comme parexemple “trois jours pour appr<strong>en</strong>dre à jardinersans pest<strong>ici</strong>des” animés par les jardiniers de laville.Une directive europé<strong>en</strong>ne prévoit une protectionaccrue de la qualité des eaux. Or l’administrationdu départem<strong>en</strong>t n’arrive pas à la faire appliquercar le lobby agricole sabote tout processus quiremet <strong>en</strong> cause ses actuels moy<strong>en</strong>s de production.Après tr<strong>en</strong>te ans de politiques d’irrigation, onarrive à une situation fort coûteuse avec des barragespayés par la collectivité qui détruis<strong>en</strong>t lefonctionnem<strong>en</strong>t naturel des cours, d’eau, despompes électriques qui remont<strong>en</strong>t l’eau au sommetdes coteaux, des pest<strong>ici</strong>des et des nitratesprés<strong>en</strong>ts dans les eaux de ruissellem<strong>en</strong>t, lesrivières et les nappes souterraines…En 2005, un plan Gers-Amont a été mis <strong>en</strong> placesur l’<strong>en</strong>semble du bassin pour essayer de fairebaisser la pollution de l’eau : il prévoyait différ<strong>en</strong>tesmesures comme des rotations de culture,des jachères, une modification des modes delabours pour éviter le lessivage, la plantation dehaies, la mise <strong>en</strong> place de bandes <strong>en</strong> herbes, laremise <strong>en</strong> prairies de certaines terres, le choix dudésherbage mécanique pour éviter les herb<strong>ici</strong>des,une aide à la reconversion bio, etc. Sur 700 agriculteursconcernées, 130 ont été volontaires pourpart<strong>ici</strong>per à ce plan. Après deux ans, c’est unéchec complet : un seul agriculteur a planté deshaies, aucun n’a opté pour le désherbage mécanique,aucun ne s’est reconverti <strong>en</strong> bio. La pollutionest toujours la même. 5,5 millions d’eurosont pourtant été distribués… pour quelquesbandes <strong>en</strong>herbées. Par comparaison, le projetNatura 2000 n’a bénéf<strong>ici</strong>é p<strong>en</strong>dant le même délaique d’une <strong>en</strong>veloppe de 300 000 euros.Autre problème que pos<strong>en</strong>t les pest<strong>ici</strong>des : leurstockage. Un projet de plate-forme à Preignan avu l’hostilité de la population obliger le maire àrefuser de signer le permis de construire. Le tribunaladministratif a cassé la décision du maire.Après plus de 30 ans d’exploitation agricole <strong>en</strong>bio, Martine, Jean-Jacques Delmas, et leurs voisins,ont démontré la viabilité d’une autre agriculture,respectueuse des sols et des cours d’eau.L’exemple est significatif… mais reste malheureusem<strong>en</strong>tune oasis dans un océan de maïs de plus<strong>en</strong> plus OGM.MB ■Martine et Jean-Jacques Delmas, La Favorite,32260 Tachoire, tél : 05 62 66 22 76.> Fêtes, foires, salons■ Vivez nature. En mars, parc desexpositions de Toulouse. 160 exposants.Naturally, 1, place Paul-Verlaine, 92100 Boulogne,tél : 03 86 78 19 20.■ Nature sauvage. Fin juillet, parcet salle des fêtes d’Encausse-les-Thermes. Nature Midi-Pyrénées,14, rue de Rivoli, 31068 Toulouse,tél : 05 34 31 97 32.■ Alternalys. Début septembreà Saint-Lys. ADPSL, 20, impasseBruno, 31470 Saint-Lys,tél : 05 61 91 63 16.■ Forum régional de l’économiesolidaire. En octobre ou novembreà Labège-Innopôle, près deToulouse. 100 stands. Maison del’économie sociale, Adepes,73, chemin Mange-Pommes,31520 Ramonville-Saint-Agne,tél : 05 61 75 16 76.■ Santé et nature. Mi-octobre,Grande halle de l’Union. Diagonale,18, rue des Sept-Troubadours,31000 Toulouse,tél : 05 61 62 21 19.■ Bio énergie santé. En août p<strong>en</strong>dantle festival de jazz de Marciac.30 exposants. La Dépêche du Midi,av<strong>en</strong>ue Jean-Baylet, 31095Toulouse cedex,tél : 05 61 52 74 21.■ Biogascogne. Fin août, àCondom-<strong>en</strong>-Armagnac. 100 exposants.Comité d’expansion deCondom, place Bossuet, 32100Condom, tél : 05 62 28 00 80.■ Foire aux arbres. Fin novembreà la halle Verdier, à Auch.Fédération des foyers ruraux, maisondes associations, 29, chemin deBaron, 32000 Auch,tél : 05 62 05 69 25.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Amis de la Terre,22, place Salin, 31000 Toulouse,tél : 05 61 34 88 15.(2) MRDGF, Mouvem<strong>en</strong>t pour le respectdes droits des générationsfutures, 40 rue de Malte, 75011 Paris,tél : 01 45 79 07 59.(3) Uminate, Union Midi-Pyrénéesnature et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, voir p.17.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20082 1


ioAlternatives <strong>en</strong> paysde CommingesIsabelle et Bruno David se sont installés dans le sud de la Haute-Garonne,<strong>en</strong> pays de Comminges, dans une démarche de recherche de qualité de vie.> Les autres magasinsBiocoop■ Mirabelle, 20, rue Saint-Vinc<strong>en</strong>t,09000 Foix, tél : 05 61 03 66 57.■ Bio s”Faire, 15, av<strong>en</strong>ue d’Aulot,09200 Saint-Girons,tél : 05 61 04 99 60.■ Purpan, 301, av<strong>en</strong>ue de Grande-Bretagne, 31000 Toulouse,tél : 05 34 36 61 01.■ Grandeur Nature, 21, av<strong>en</strong>uedes Ecoles-Jules-et-Juli<strong>en</strong>, 31400Toulouse, tél : 05 61 53 95 63.■ Bioalim, 21, place de laRépublique, 31600 Muret,tél : 05 61 51 36 90.■ Jardin d’Augusta, 52, ruedu 8-Mai-1945, 32000 Auch.■ Arc-<strong>en</strong>-Ciel, Wymann Ruth,22, rue de la République, 32100Condom, tél : 05 62 68 49 05.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Un petit Univert, 70, rue de laColombette, 31000 Toulouse, tél : 0561 57 26 56. Petit magasin qui v<strong>en</strong>ddes produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et d’hygiènecorporelle écologiques. Propose un servicede repassage et d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ménager.Les cli<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir avecleurs cont<strong>en</strong>ants vides qu’on remplitsur place, évitant ainsi des emballagesinutiles. V<strong>en</strong>te d’une coupe m<strong>en</strong>struelleréutilisable qui elle aussi évite le rejetde tonnes de déchets.■ Carmes nature, 18, place desCarmes, 31000 Toulouse,tél : 05 61 55 49 05.■ C<strong>en</strong>tre diététique Marcorel, 36, rueRémusat, 31000 Toulouse, tél : 05 6123 47 06.■ Fassi Best, 4 bis, impasse Bara,31000 Toulouse, tél : 05 61 49 96 35.■ Domaine de Longchamps, Le Neureset Cie, 12, rue des Tourneurs, 31000Toulouse, tél : 05 61 52 60 08.■ L’Alim<strong>en</strong>t naturel, 28, boulevardd’Arcole, 31000 Toulouse, tél : 05 6162 74 79.■ Le Moulin, 40, rue Peyrolières,31000 Toulouse, tél : 05 61 21 71 97.■ Vert de Terre, 17, rue Peyras, 31000Toulouse, tél : 05 61 21 11 86.■ La Fermière, 19, boulevard del’Europe, 31120 Portet-sur-Garonne,tél : 05 61 72 33 31.■ Le Fournil saint-albanais, 1, rue desLilas, 31140 Saint-Alban, tél : 05 6137 01 47.■ Nature et bi<strong>en</strong>-être, Lot 2, bât 5, 5,boulevard Vinc<strong>en</strong>t-Auriol, 31170Tournefeuille, tél : 05 61 86 92 70.■ La Passiflore, Carlier B<strong>en</strong>oît, LaFontaine, 31220 Lavelanet-de-Comminges, tél : 05 61 87 29 63.■ Naturellem<strong>en</strong>t, Homan Gérard, 9 -11, av<strong>en</strong>ue de Toulouse, 31240 L’union,tél : 05 61 09 63 62.■ Pinel Lucette, 22, boulevardGambetta, 31250 Revel,tél : 05 34 66 14 24.La frontière espagnole est toute proche, lessommets des Pyrénées <strong>en</strong>serr<strong>en</strong>t la vallée etavoisin<strong>en</strong>t les 3000 m. C’est tout <strong>en</strong> haut duvillage, là où s’arrête le goudron que viv<strong>en</strong>tIsabelle et Bruno David, un couple très actif dansle milieu associatif.Ils se sont r<strong>en</strong>contrés dans l’Aveyron. Elle v<strong>en</strong>aitd’Ile-de-France, lui de Marseille. Ils voulai<strong>en</strong>tvivre <strong>en</strong> milieu rural et s’install<strong>en</strong>t dans un premiertemps dans le Gers où ils exerc<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tsmétiers : saisonniers, artisan-couvreur-charp<strong>en</strong>tier…Ils étai<strong>en</strong>t locataires chez un vieux paysan,dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t détruit par le remembrem<strong>en</strong>t.Ils cherch<strong>en</strong>t alors à monter un projet<strong>en</strong>semble, dans un site plus agréable, et unemeilleure qualité de vie.Installation agricoleEn 1990, ils trouv<strong>en</strong>t leur actuelle maison.N’ayant pas l’eau courante, celle-ci est peu chère.Il y a huit hectares dont quatre <strong>en</strong> surface agricole.Ils complèt<strong>en</strong>t par la location d’une parcelleavec des serres. Ils y arriv<strong>en</strong>t avec leurs deux fillesâgées alors de 6 et 4 ans.Leur premier projet — du poulet bio, du maraîchageet quelques brebis — provoque un refus deprêt du Crédit agricole. Pour que Bruno ait unstatut d’agriculteur, on lui demande de peaufinerun projet plus important. Celui-ci évolue maisessuie <strong>en</strong>core trois refus. Il faut finalem<strong>en</strong>t mettre<strong>en</strong> avant un important élevage de poulets biopour qu’il soit accepté. Avec l’expéri<strong>en</strong>ce, ils sesont r<strong>en</strong>du compte que la taille de l’élevage n’avait<strong>en</strong> fait pas grand chose à voir avec la viabilité duprojet, mais cela rassurait la banque.Après un an et demi de démarches administratives,l’installation a lieu <strong>en</strong> 1992. Ils sont les derniersagriculteurs <strong>en</strong> activité sur la commune, lesautres terres agricoles étant cultivées par des éleveursdes villages voisins. Dans une commune oùbeaucoup de nouveaux arrivants vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t duNord de la France, une politique de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>test assurée par la prés<strong>en</strong>ce de logem<strong>en</strong>tssociaux. La commune compte aujourd’hui 115habitants.L’année de leur arrivée s’ouvre la Biocoop deSaint-Gaud<strong>en</strong>s qui va leur assurer une partie desdébouchés. Un part<strong>en</strong>ariat se met <strong>en</strong> place quiaboutira à l’embauche à temps partiel de Bruno <strong>en</strong>2002.Isabelle, qui a une formation d’animatrice, a toujourstravaillé à l’extérieur, ce qui leur assure une<strong>en</strong>trée d’arg<strong>en</strong>t et de nombreux contacts. Aprèsplusieurs petits contrats, elle devi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1998,animatrice départem<strong>en</strong>tale des foyers ruraux,avec un poste de 32 heures principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>télétravail et quelques déplacem<strong>en</strong>ts (Toulouse,Paris). Elle y accompagne des projets <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, mais trouve assez vite deslimites dans un contexte peu militant. Elle suitalors une formation et ne trouvant plus sa place,sera lic<strong>en</strong>ciée <strong>en</strong> 2005.Pour le meilleur et sans le pireA partir de 2003, Isabelle s’investit dans la créationde l’association Faire — Formations, actions,initiatives, ressources, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t — dont ladevise est “pour le meilleur et sans le pire”. Il n’ya, à l’époque, ri<strong>en</strong> sur l’autoconstruction dans lesud du départem<strong>en</strong>t : il faut aller à Toulouse pourtrouver de l’information dans ce domaine. Il <strong>en</strong>est de même pour l’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Faire intervi<strong>en</strong>t donc <strong>en</strong> direction du grandpublic dans ces deux domaines <strong>en</strong> organisant desr<strong>en</strong>contres, des débats, des échanges de pratiques,<strong>en</strong> interv<strong>en</strong>ant dans les écoles. Isabelle,bénévole, <strong>en</strong> assure l’administration. L’associationembauche alors deux salariés à mi-temps :Laur<strong>en</strong>t, accompagnateur <strong>en</strong> montagne et formé<strong>en</strong> éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, a d’abord été <strong>en</strong>emploi aidé avant de passer <strong>en</strong> 2007 <strong>en</strong> CDI.Patrice, depuis août 2007, <strong>en</strong> emploi-aidé, met <strong>en</strong>place des formations sur l’éco-construction.Faire incite à faire des démarches collectives etsolidaires. Le choix de pr<strong>en</strong>dre des salariés a faitl’objet d’un long débat sur les relations avec lesbénévoles : un salarié a forcém<strong>en</strong>t des relationsdiffér<strong>en</strong>tes avec l’extérieur. Cela a débouché surune charte pour définir le salarié <strong>en</strong> fonction desrelations humaines et non des critères habituelsde l’<strong>en</strong>treprise. Une association n’ayant pas pourbut de faire du profit, cela peut permettre de tra-2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


vailler de manière différ<strong>en</strong>te, sans rechercher uneabsolue r<strong>en</strong>tabilité. Autour des deux salariés, l’associationcompte aujourd’hui une quinzaine d’actifs.Au départ, elle était prés<strong>en</strong>te sur une quinzainede communes, maint<strong>en</strong>ant cela s’est élargiaux Comminges (le sud de la Haute-Garonne,<strong>en</strong>tre Saint-Gaud<strong>en</strong>s et la frontière avecl’Espagne). L’association est adhér<strong>en</strong>te de Graine,la structure régionale d’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(1) et travaille <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec d’autresassociations comme Ecorce <strong>en</strong> Ariège (2) sur lepôle formation, avec notamm<strong>en</strong>t le projet demettre <strong>en</strong> place des formations pour les élus et lestechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s locaux. Faire intervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tdans les écoles et dans les collectivités locales.Elle bénéf<strong>ici</strong>e d’aides de la Dir<strong>en</strong> (3), du départem<strong>en</strong>tet de la région.Avec l’association Carline, une association deconsommateurs de produits bio, dom<strong>ici</strong>liée à laBiocoop, Faire a <strong>en</strong>trepris de rec<strong>en</strong>ser les initiativesalternatives du Comminges pour constituerun annuaire de ressources. Le débat autour de cetannuaire permet de tisser des li<strong>en</strong>s et assure unedynamique locale.Une bio locale écologiqueet solidaireBruno, au fil des ans, est dev<strong>en</strong>u présid<strong>en</strong>t duGAB 31, le groupem<strong>en</strong>t des agriculteurs bio dudépartem<strong>en</strong>t. Suite à des problèmes de financem<strong>en</strong>tspar les institutions, la structure régionaledes GAB a déposé le bilan <strong>en</strong> 2004, <strong>en</strong>traînantavec elle des structures départem<strong>en</strong>tales. Un<strong>en</strong>ouvelle structure régionale a vu le jour, la FRAB,et pour le départem<strong>en</strong>t, une réflexion a conduit àla création d’Erables, une structure qui regroupeles agriculteurs bio, mais aussi les transformateurset les consommateurs.La situation de la bio dans la Haute-Garonne estdiff<strong>ici</strong>le. Le nombre d’exploitation se mainti<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre 140 et 150, du fait de la suppression desaides à l’installation. Les éleveurs ont des problèmesde débouchés et les maraîchers qui s’<strong>en</strong>sort<strong>en</strong>t profit<strong>en</strong>t surtout de la forte demande quiexiste à Toulouse <strong>en</strong> allant deux fois par semainev<strong>en</strong>dre au marché de la place du Capitole.Les négociations au niveau europé<strong>en</strong> pour unlabel bio revu à la baisse, font que la FNAB, lafédération nationale, a ouvert une réflexion pourmettre <strong>en</strong> place une charte qui inclut des idéessociales. En 2000, une étude de la DDA, Directiondépartem<strong>en</strong>tale de l’agriculture, montrait quedans le départem<strong>en</strong>t 20 % des producteurs biogagn<strong>en</strong>t correctem<strong>en</strong>t leur vie et que les autressont <strong>en</strong> position de survie. Solagro (4) a produitune étude pour la région proposant de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte d’autres critères que l’actuel cahier descharges bio. Erables vise à définir, comme sonnom le signifie, la mise <strong>en</strong> place d’une agriculturebiologique, locale, écologique et solidaire. Desréflexions aussi am<strong>en</strong>ées par Nature et Progrès,association peu prés<strong>en</strong>te sur le départem<strong>en</strong>t (seulem<strong>en</strong>tdeux producteurs).Si <strong>en</strong> Midi-Pyrénées, les réflexions de la FNABsont bi<strong>en</strong> reprises, du fait de la petite taille desexploitations, dans d’autres régions où la bio estplus int<strong>en</strong>sive, il y a des résistances à la mise <strong>en</strong>place d’une nouvelle charte.Erables compte aussi parmi ses membres des producteursbio qui ont fait le choix de fonctionner<strong>en</strong> AMAP (5). Une AMAP locale fonctionne avectrois groupes, un qui vi<strong>en</strong>t chercher ses légumessur place, deux qui se font livrer à Saint-Gaud<strong>en</strong>s.Il y a d’autres producteurs qui sont <strong>en</strong> AMAP avecdes Toulousains. Les AMAP locales sont néespour une bonne part de débats lors du festivald’Anères (6) et au sein d’ATTAC. Il y a égalem<strong>en</strong>t,toujours <strong>en</strong> bio, un Jardin de Cocagne, jardind’insertion, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’Uminate (7) qui a comm<strong>en</strong>céà fonctionner à l’automne 2007.La Biocoop de Saint-Gaud<strong>en</strong>sIl y a une forte demande <strong>en</strong> bio autour de Saint-Gaud<strong>en</strong>s, ce qui fait que la Biocoop y connaît uneforte croissance. Si le magasin donne la prioritéaux productions locales, le monde paysan ne suitpas et les produits vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus loin.En France, 50 % des produits bio consomméssont aujourd’hui importés.La Biocoop de Saint-Gaud<strong>en</strong>s reste très militanteau sein du réseau des Biocoop où l’on assisteaujourd’hui à de grandes différ<strong>en</strong>ces d’approchessur leur développem<strong>en</strong>t. Lors du dernier congrèsdes Biocoop, le thème était “comm<strong>en</strong>t gérer lacroissance ?”. A Saint-Gaud<strong>en</strong>s, ce taux de croissanceest de l’ordre de 15 %, ce qui est énorme.Cela les a conduit à mettre <strong>en</strong> place un comité devigilance pour éviter une dérive commerciale :c’est l’association Carline qui anime un débat perman<strong>en</strong>tavec les consommateurs. Il y a une salariéeau statut précaire pour l’animer, mais lemagasin regrette le peu d’implication desconsommateurs dans cette structure. Lesconsommateurs vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t surtout consommerconfér<strong>en</strong>ces et débats.Carline permet quand même d’avoir un regardextérieur et de juger du fonctionnem<strong>en</strong>t de laBiocoop sur des critères humains et non économiques.Au fil des ans, la Biocoop, qui fonctionne sousforme de coopérative, a embauché : il y a aujourd’huihuit personnes pour l’équival<strong>en</strong>t de sixtemps-plein et demi. P<strong>en</strong>dant l’été 2007, laBiocoop est dev<strong>en</strong>ue une SCOP, société coopérativeouvrière de production, qui donne plus depouvoir aux salariés, ceux-ci étant majoritairedans le capital et le conseil d’administration fonctionnantsur le principe une personne, une voix.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Bioasis, Giordano Francis, 74, rueSaint-Jean, 31250 Balma, tél : 05 6257 63 40. Traiteur bio et végétari<strong>en</strong>.■ Le Fournil de la Save, Le Village,31350 Sarremezan,tél : 05 61 89 72 44.■ L’Ort, Badie André, 24, av<strong>en</strong>ue del’URSS, 31400 Toulouse,tél : 05 61 53 03 38.■ Maison Vialade, 11, rue du 8-Mai-1945, 31470 Fonsorbes,tél : 05 61 91 30 78. Boucherie.■ Nimis Didier, 596, chemin deBouconne, 31530 Montaigut-sur-Save,tél : 05 61 85 08 76. Boulangerie.■ Pablo Fabi<strong>en</strong>, place de la Mairie,31540 Saint-Julia,tél : 05 62 18 56 81. Boulangerie.■ Tonus, 73, av<strong>en</strong>ue Jacques-Douzan,31600 Muret, tél : 05 61 56 80 80.■ Audu, 109, boulevard des Allées,31660 Bessières, tél : 05 61 84 00 37.Boulangerie.■ Le Relais bio, 114, route deGr<strong>en</strong>ade, 31700 Blagnac,tél : 05 61 71 44 70.■ La Vie naturelle, 3, placeSaluste-du-Bartas, 32000 Auch,tél : 05 62 05 22 35.■ Biogers, Daguzan Josette,31-33, rue Rouget-de-Lisle,32000 Auch, tél : 05 62 60 14 20.■ Le Fournil de Gascogne,zone agro-alim<strong>en</strong>taire, 32000 Auch,tél : 05 62 63 49 15.■ Vivre au naturel, 19, rue Honoré-Cazaubon, 32100 Condom,tél : 05 62 28 42 73.■ Au Soleil d’Or, 25, av<strong>en</strong>ue desThermes, 32150 Barbotan-les-Thermes, tél : 05 62 09 57 65.■ Naturévy, 81, rue Nationale,32200 Gimont, tél : 05 62 67 83 91.■ Derrez Martine et Philippe Brane,32290 Saint-Pierre-d’Aubezies,tél : 05 62 09 24 63. Boulangerie.■ Nature et santé, 15, rue Rohan,32300 Mirande, tél : 05 62 66 60 01.■ Le Fournil de Carasca, Au Carasca,32480 Berrac, tél : 05 62 28 13 30.■ Crocq’ Panier, Garbay Jean-Jacques,32500 Lasseran, tél : 05 62 61 89 65.■ Le Tournesol, 10, place Gambetta,32600 L’Isle-Jourdain,tél : 05 62 07 24 90.■ La Vie saine, Bats D<strong>en</strong>ise, 24, rueRobert-Daury, 32800 Eauze,tél : 05 62 09 94 08.■ Nature et santé, 71, rue Nationale,32700 Lectoure, tél : 05 62 68 94 25.■ Coop Bio Lutscrampo, 7, rueRaphaël, 32800 Eauze,tél : 05 62 09 94 76.(1) GRAINE Midi-Pyrénées, Maisonde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de Midi-Pyrénées,14, rue de Tivoli, 31068Toulouse cedex, tél : 05 61 53 03 52.(2) Ecorce, 26, chemin du Py d’<strong>en</strong>Bas, 09100 Les Pujols.(3) Dir<strong>en</strong>, Direction régionale del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, service du ministèrede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.(4) Solagro, voir page 14.(5) AMAP, Association pour le mainti<strong>en</strong>d’une agriculture paysanne. Voirpage 27.(6) Voir Sil<strong>en</strong>ce n°331, Alternatives<strong>en</strong> Ariège et Hautes-Pyrénées, janvier2006, p.18.(7) Voir page 17.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20082 3


ioAnimation par l’association Faire.DRLe choix des temps partiels permet d’avoir dessalariés qui ont d’autres activités à l’extérieur,comme Bruno qui reste agriculteur, des salariéscomplém<strong>en</strong>taires qui permett<strong>en</strong>t des meilleuresrelations humaines.Le local étant dev<strong>en</strong>u trop petit, ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dedéménager <strong>en</strong> novembre 2007, passant de 180 m 2à 330 m 2 . Au départ, le projet était d’<strong>en</strong> profiterpour construire un bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> éco-construction,mais cela n’a pas abouti pour des raisonsfinancières et c’est finalem<strong>en</strong>t dans une zonecommerciale plus extérieure à la commune qu’ilsse sont installés. Avant, ils étai<strong>en</strong>t à 1 km duc<strong>en</strong>tre… maint<strong>en</strong>ant à 5. Cela ne devrait pas tropavoir d’incid<strong>en</strong>ce sur les déplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> voiture,car une bonne partie des cli<strong>en</strong>ts v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t déjàde l’extérieur de la commune.La Biocoop de Saint-Gaud<strong>en</strong>s est de fait la plaquetournante des alternatives dans le sud du départem<strong>en</strong>t,une moitié du départem<strong>en</strong>t qui vit largem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> dehors de la zone d’attraction toulousaine.Situés à proximité de nombreuses pistes de randonnéesqui irrigu<strong>en</strong>t les Pyrénées, Isabelle etBruno David assur<strong>en</strong>t aussi un minimum d’hébergem<strong>en</strong>t(camping à la ferme) pour ceux etcelles qui veul<strong>en</strong>t découvrir la région autrem<strong>en</strong>t.MB ■Isabelle et Bruno David, Vignaut,31510 Malvezi, tél : 05 61 79 66 46.Faire, même adresse.Biocoop, 64, av<strong>en</strong>ue Foch,31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s, tél : 05 62 00 83 00.Carline, même adresse.Erables, Endoumines, 31350 Escanecrabe.DRLa maison de la famille David.femmesDR> Arc-<strong>en</strong>-cielL’association Arc-<strong>en</strong>-ciel offreun espace où parler de sonhomosexualité, loin des tabouset des discriminations.L’homophobie est l’une descauses principales du su<strong>ici</strong>dedes 15-25 ans. Des perman<strong>en</strong>cessont organisées les premieret troisième mercredis dechaque mois de 18h30 à 20 h,les premier et troisième samedisde 16h30 à 18 h, à la sallemun<strong>ici</strong>pale, 10, rue Jean-Rancy.■ Arc-<strong>en</strong>-Ciel, BP 8, 31012Toulouse cedex 6.Bagdam espace lesbi<strong>en</strong>.La GavineGavine veut dire mouette <strong>en</strong> catalan.Les mouettes ne voulai<strong>en</strong>t plus fermer leur gueuleet les mouettes évoqu<strong>en</strong>t irrésistiblem<strong>en</strong>t la libertéà contre v<strong>en</strong>t à contre temps.Ainsi naquit, <strong>en</strong> 1978, la Gavine à l’initiative deRita, Christine, Laur<strong>en</strong>ce et Rosette. L’histoire dulieu associatif se confond avec celle du mouvem<strong>en</strong>tdes femmes à Toulouse. Certaines de ces femmesavai<strong>en</strong>t choisi la militance femmes exclusivem<strong>en</strong>t,d’autres la double militance, à la fois sur desgroupes politiques mixtes et sur des groupesfemmes. La diversité provoquait de vives discussions.Des femmes ont eu <strong>en</strong>vie à ce mom<strong>en</strong>t decréer un lieu qui serait à la fois un lieu de femmesmais ouvert sur l’extérieur de leur propre expressionde l’époque, un lieu qui aurait pignon sur rue,un lieu public où il n’était pas nécessaire d’êtremilitante pour <strong>en</strong>trer, un lieu <strong>en</strong>fin qui allierait despositions et des pratiques féministes à des mom<strong>en</strong>tsde convivialité et de plaisir, un lieu où simplem<strong>en</strong>tboire un coup à l’abri de l’omniprés<strong>en</strong>ce masculinemais aussi un lieu militant ouvert et pouvant êtreutilisé par les femmes des différ<strong>en</strong>ts groupes.Depuis cette date, le mouvem<strong>en</strong>t des femmes s’estcomplètem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ouvelé : fin de la coordination dela rue Borios, de la maison des femmes, fin de laradio femmes “Mille et une” qui n’a pas obt<strong>en</strong>udroit de cité au mom<strong>en</strong>t de la libération des ondes<strong>en</strong> 1981.La Gavine a fait office durant toutes ces années defil rouge. Elle a accueilli les femmes qui n’avai<strong>en</strong>tplus de lieu et des femmes qui <strong>en</strong> ont créé d’autres.Pratiquem<strong>en</strong>t tout ce que la ville compte aujourd’huide féministes a transité a un mom<strong>en</strong>t ou unautre par la Gavine que ce soi<strong>en</strong>t les femmes quiont fondé le Bagdam, l’Apiaf, Grisélidis, Femmes etformation, le groupe Simone…Le lieu continue à accueillir année après année sonconting<strong>en</strong>t de jeunes militantes qui r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t desproblématiques anci<strong>en</strong>nes et <strong>en</strong> pos<strong>en</strong>t de nouvelles£ce qui fait que La Gavine continue à vivre <strong>en</strong>treréflexion, action, travail de mémoire et mom<strong>en</strong>tsfestifs.■ La Gavine, 2, Rue Joutx-Aigues, 31000Toulouse, tél : 05 61 25 85 77.2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


femmesEcole des par<strong>en</strong>ts et des éducateursLes écoles des par<strong>en</strong>ts et des éducateurs sont des associations de médiationfamiliale. Cela passe par le rétablissem<strong>en</strong>t de la parole <strong>en</strong>tre les deuxparties, l’id<strong>en</strong>tification des besoins et intérêts de chacun, la reconstitutionet la préservation du li<strong>en</strong> famille, notamm<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong> par<strong>en</strong>ts/<strong>en</strong>fants.Lors d’une séparation du couple, les personnes sont invitées à réfléchirsur la notion de copar<strong>en</strong>talité et à essayer de négocier <strong>en</strong>semble desaccords sur la réorganisation familiale, toujours dans l’intérêt de l’<strong>en</strong>fant.■ EPE, 2, rue Saint-Jean, 31000 Toulouse, tél : 05 61 52 22 52.Planning familialLe MFPF, Mouvem<strong>en</strong>t français pour le planning familial, fédère desassociations départem<strong>en</strong>tales. Il agit auprès des pouvoirs publics pourfaire reconnaître les droits des femmes à la maîtrise de leur fécondité(contraception, avortem<strong>en</strong>t) et lutte pour l’élimination de la viol<strong>en</strong>cesexiste. Déf<strong>en</strong>dant le principe d’une éducation sexualisée, le MFPFpart<strong>ici</strong>pe, dans les écoles primaires, à la campagne de prév<strong>en</strong>tion desagressions sexuelles contre les <strong>en</strong>fants.■ MFPF, 95, grande rue Saint-Michel, 31400 Toulouse, tél : 05 6125 54 17.CIDFLes C<strong>en</strong>tres d’information sur les droits des femmes sont nés <strong>en</strong> 1972sous forme d’un réseau d’associations coordonné par le CIDF. Oncompte aujourd’hui 119 c<strong>en</strong>tres animant 1000 points d’information etautant de salariés. Ils sont financés par le gouvernem<strong>en</strong>t.■ CIDF Haute-Garonne, 95, grande rue Saint-Michel, 31400Toulouse, tél : 05 34 31 23 31.■ CIDF Gers, maison des associations, 29, chemin de Baron, 32000Auch, tél : 05 62 63 40 75.C<strong>en</strong>tres d’accueilpour femmes <strong>en</strong> difficultéL’association SOS Femmes (<strong>en</strong> Haute-Marne) rec<strong>en</strong>se tous les lieuxd’accueil d’urg<strong>en</strong>ce pour les femmes <strong>en</strong> difficulté. Il y <strong>en</strong> plus de 1000<strong>en</strong> France, ce qui montre à l’évid<strong>en</strong>ce l’importance des problèmes deviol<strong>en</strong>ce que subiss<strong>en</strong>t les femmes. Vo<strong>ici</strong> les adresses de la région :■ Apiaf, 31, rue de l’Etoile, 31000 Toulouse, tél : 05 62 73 72 62.■ Entraide protestante, 70, rue Pargaminières, 31000 Toulouse, tél :05 61 29 8134.■ La Porte ouverte, 35, rue des Couteliers, 31000 Toulouse,tél : 05 61 14 22 78.■ Résid<strong>en</strong>ce San Francisco, 92, route d’Espagne, 31100 Toulouse,tél : 05 61 43 23 00.■ La Clef, 6, rue des Orphelins, 31200 Toulouse, tél : 05 61 47 36 40.■ Accueil d’urg<strong>en</strong>ce femmes, CHRS, Maison des Allées, 1, rue duPont-Vieux, 31300 Toulouse, tél : 05 62 48 52 20.■ C<strong>en</strong>tre maternel, 17, rue Sainte-Lucie, 31300 Toulouse,tél : 05 61 42 00 98.■ Cépière accueil jeunes, 21, rue Norbert-Casteret, 31300 Toulouse,tél : 05 61 49 70 47.■ Claire maison, association Olympe-de-Gouges, 43, rue Jean-de-Pin,31300 Toulouse, tél : 05 62 48 56 66.■ C<strong>en</strong>tre de Fagès, 16, chemin de Fagès, 31400 Toulouse,tél : 05 61 14 76 76.■ Association du Côté des femmes, 33, rue Louge, 31600 Muret,tél : 05 34 63 16 74.■ Le Point du jour, 4, place de la Liberté, 32000 Auch,tél : 05 62 05 18 14.■ CHRS Le Priou, Le Brouilh-Mombert, 32350 Barran,tél : 05 62 64 64 08.DRBagdam espace lesbi<strong>en</strong>Fondée <strong>en</strong> décembre 1988, l’association Bagdam Cafée estdev<strong>en</strong>ue Bagdam Espace lesbi<strong>en</strong>, début 1999. P<strong>en</strong>dant 10 ans,Bagdam Cafée a été le cœur de la vie lesbi<strong>en</strong>ne de Toulouse etde toute la région. Bagdam a été le premier et l’unique café defemmes de France totalem<strong>en</strong>t non mixte. Les activités culturellesont été <strong>en</strong>richies par la création du Printemps lesbi<strong>en</strong> <strong>en</strong>1996, série de manifestations médiatisées, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat aveccinémas, cinémathèque, librairies, université, associations, initiativeset <strong>en</strong>treprises lesbi<strong>en</strong>nes. Depuis 2000, un colloqued’études lesbi<strong>en</strong>nes réunit à Toulouse des chercheuses et militantesdu monde <strong>en</strong>tier dans ethors institution. Depuis janvier2003, Bagdam organise uncycle d’études, “À l’école deslesbi<strong>en</strong>nes” (histoire, théories,culture, vécus). En même tempsque lieu militant pour la visibilité,Bagdam est aussi un lieuféministe, antiraciste, antifasciste,bref un lieu où l’on prét<strong>en</strong>dpart<strong>ici</strong>per au changem<strong>en</strong>tdu monde.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Amicale du Nid, 6, rue d’Ori<strong>en</strong>t,31000 Toulouse, tél : 05 34 41 57 60.■ Femmes solidaires à Toulouse, tél : 0561 16 11 72.■ Apiaf, Association pour la promotiondes initiatives autonomes des femmes,31, rue de l’Etoile, 31000 Toulouse, tél :05 62 73 72 62.■ David et Jonathan, BP 4063, 31029Toulouse cedex 04. Association de r<strong>en</strong>contregay.■ Mouvem<strong>en</strong>t du Nid, BP 5023, 31032Toulouse cedex, tél : 06 78 30 97 22.Association de souti<strong>en</strong> aux personnesprostituées.■ Collectif droits des femmes, 95, granderue Saint-Michel, 31400 Toulouse,tél : 05 62 14 06 02.■ Folles saisons, 197, route de Saint-Simon, 31100 Toulouse, tél : 05 62 1464 85. Café Culturel mixte, t<strong>en</strong>u par deslesbi<strong>en</strong>nes, dans lequel de nombreusesactivités culturelles et ludiques sont proposées: concerts, spectacle vivant,expositions, ateliers artistiques, débats,bibliothèque de prêt lesbi<strong>en</strong>ne et gay,etc. L’un des objectifs de l’associationest la promotion des femmes artistes.■ Initielles, 14, rue Jules-Amilhau,appartem<strong>en</strong>t 234, 31100 Toulouse, tél :05 34 60 11 09. Construire une culturepartagée de l’égalité <strong>en</strong>tre les hommeset les femmes dans un monde équitable.Formation à la création d’<strong>en</strong>treprise.■ Grisélidis, 2, impasse Belfort,31200 Toulouse, tél : 05 61 62 98 61.Association d’aide aux travailleur-sesdu sexe.■ La Luna Loca, 15, rue Pierre-Rub<strong>en</strong>s,31200 Toulouse, tél : 05 62 72 03 46.Café-concert associatif toulousain oùl’on peut se r<strong>en</strong>contrer, pr<strong>en</strong>dre un■ Bagdam espace lesbi<strong>en</strong>, 1 rue dela Fonderie, 31000 Toulouse,tél : 05 61 53 55 48.verre, manger un morceau, écouterde la musique, danser. Mixte le mercrediet le v<strong>en</strong>dredi. Réservé aux femmesles autres jours.■ Chant d’Elles, c/o Sylvia Caz<strong>en</strong>euve,43, boulevard Jean-Brunhes, 31300Toulouse, tél : 05 62 21 54 84. Choraleféminine née <strong>en</strong> 1998. Polyphonie pourexprimer la tolérance autour de chantsd’origines variées.■ Union féminine civique et socialeUFCS, 2, rue Saint-Jean, 31400Toulouse, tél : 05 61 25 17 16.■ Prochoix, c/o Act Up Toulouse, 10 bis,rue Colonel-Driant, 31400 Toulouse.Réseau féministe homosexuel-les, antifascistepour le droit de choisir.■ AIFOMEJ, Association pour l’insertiondes femmes originaires du Maghreb,32, boulevard Récollets, 31400Toulouse, tél : 05 61 53 52 34.■ AFFDU, Association française desfemmes diplômées des universités, c/oChristiane Isaac-Georges, 237, av<strong>en</strong>uede Castres, 31500 Toulouse.■ RECIFS, Réseau et <strong>en</strong>traide dans unc<strong>en</strong>tre d’initiatives pour femmes, 6, passagede Vérone, 31500 Toulouse, tél : 0534 25 85 62. Réseau créé <strong>en</strong> 1997 pouraccueillir spécifiquem<strong>en</strong>t des femmesprés<strong>en</strong>tant des troubles addictifs, de prév<strong>en</strong>irla dép<strong>en</strong>dance, de r<strong>en</strong>forcer le li<strong>en</strong>social et le réseau part<strong>en</strong>arial et dedévelopper une réflexion sur les addictionsdes femmes (boulimie, alcoolisme,automédication excessive…)■ Vivre comme avant, Mme Descous,14, rue Magressolles, 31780Castelginest, tél : 05 61 70 03 59.Mouvem<strong>en</strong>t d’aide morale constitué defemmes ayant toutes subi une interv<strong>en</strong>tionpour cancer du sein.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20082 5


cultureLe Relais gasconFaire le pari d’un r<strong>en</strong>ouveau culturel dans un village de petite taille, c’est le projetde cette association qui s’est installée dans un vieil hôtel.> AZF, l’accid<strong>en</strong>t majeurLe 21 septembre 2001, l’usineAZF, qui produisait des <strong>en</strong>graispour l’agriculture int<strong>en</strong>siveexplosait, détruisant un quartierde Toulouse (plusieurs milliersde logem<strong>en</strong>ts détériorés par lesouffle de l’explosion, 50 000personnes traumatisées). LaSNPE, Société nationale despoudres et explosifs, usine voisine,résistait miraculeusem<strong>en</strong>t àl’explosion… Selon un rapportde l’Ineris, Institut nationald’études sur les risques industriels,r<strong>en</strong>du public <strong>en</strong> novembre2001, si la SNPE avait explosé,la prés<strong>en</strong>ce de phosgène auraitprovoqué la mort dans un rayonde 5 km et des conséqu<strong>en</strong>cesirréversibles sur la santé dansun rayon de 10 km. Depuis plusde vingt ans, les associationslocales dénonçai<strong>en</strong>t le risqued’accid<strong>en</strong>t sur ce site. Dans lessemaines, les mois et les annéesqui ont suivi le collectif Plusjamais ça a mobilisé les populationstouchées par l’accid<strong>en</strong>t etles Toulousains <strong>en</strong> général pourobt<strong>en</strong>ir la fermeture du site, desrelogem<strong>en</strong>ts pour tous… maisn’a pas obt<strong>en</strong>u la fermeture dela SNPE.■ Plus jamais ça, c/o syndicatSud-Services publics, 1, impassedes Arènes, 31000 Toulouse,tél : 05 62 48 51 41.■ Association des sinistrésdu 21 septembre, 1, rue duRoussillon, 31100 Toulouse,tél : 05 61 40 62 71.(1) Au niveau régional : Petitsdébrouillards, 10, rue de Kiev, 31100Toulouse, tél : 05 62 14 05 87.(2) La Nef, société financière alternative,114, boulevard du 11-Novembre-1918,69626Villeurbannecedex, tél : 0 811 90 11 90, ou pourla région : La Nef, Pignol, chemin deLaurier, 47300 Bias, tél : 05 53 70 9526.(3) Adepes, Ag<strong>en</strong>ce pour le développem<strong>en</strong>tet la promotion de l’économiesolidaire <strong>en</strong> Midi-Pyrénées, voirpage 34.2 6S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008MBMaryline au bar des “M<strong>en</strong>us plaisirs”.Pascal et Marilyne Desjours se sont r<strong>en</strong>contrésau sein du réseau des Petitsdébrouillards, un réseau de vulgarisationsci<strong>en</strong>tifique avec une forte implication dans l’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (1).Ils viv<strong>en</strong>t alors à Toulouse pas très loin d’AZF. Ilsse retrouv<strong>en</strong>t parmi les victimes de l’accid<strong>en</strong>t du21 septembre 2001. Leur appartem<strong>en</strong>t est ravagépar le souffle de l’explosion de l’usine. Ils s’investiss<strong>en</strong>talors dans le collectif “Plus jamais ça”(voir ci-contre). Quand ils appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que laSNPE va être autorisée à redémarrer, ils décid<strong>en</strong>tde quitter Toulouse.C’est au cours d’une collecte de jouets pour les<strong>en</strong>fants toulousains victimes de l’accid<strong>en</strong>t, qu’ilssont passés au C<strong>en</strong>tre de la petite <strong>en</strong>fance dePuycasquier. Là, ils ont vu qu’un anci<strong>en</strong> hôtel,fermé depuis une quinzaine d’années, était <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te. L’hôtel compr<strong>en</strong>d au rez-de-chaussée unbar-restaurant avec à l’arrière plusieurs locauxdont une imm<strong>en</strong>se salle de cinéma. Aux étages,une quinzaine de chambres <strong>en</strong> mauvais état.Ils réfléchiss<strong>en</strong>t aux structures à mettre <strong>en</strong> placeet cré<strong>en</strong>t début 2002 la SCI Le Relais qui achèteles murs grâce à un prêt de 70 000 € de la Nef (2)et 16 000 € de parts, une Sarl – Les M<strong>en</strong>us plaisirs– qui a la charge du bar-restaurant et qui estfinancée <strong>en</strong> partie avec le souti<strong>en</strong> de l’Adepes (3)et une association, le Relais gascon, qui gère lesactivités développées dans les lieux. La SCI estcomposée d’un capital apporté par une quinzainede personnes, la plupart de l’agglomération toulousaine; ce n’est qu’<strong>en</strong> 2007 qu’une premièrepersonne du Gers va y pr<strong>en</strong>dre une part.Le village, bi<strong>en</strong> qu’assez petit — 420 habitants —dispose <strong>en</strong>core de nombreux petits commerces,d’un bureau de poste, d’une école et d’une pharmacie,et la mairie a mis <strong>en</strong> place une politique delogem<strong>en</strong>ts sociaux qui a favorisé la v<strong>en</strong>ue notamm<strong>en</strong>td’intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle. Bref, un villagebi<strong>en</strong> vivant.Le projet prévoit que les lieux soi<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>taménagés pour <strong>en</strong> faire un lieu de stages,d’expositions, de séminaires, un lieu de vie pourle village, mais égalem<strong>en</strong>t pour des g<strong>en</strong>s v<strong>en</strong>us deplus loin.La culture au villageTout de suite, la volonté des fondateurs a été des’insérer dans le village. Il s’agit de faire avec lesg<strong>en</strong>s, les voisins.Marilyne est salariée du bar-restaurant. Outre lesactivités du bar-restaurant, une salle est aménagée<strong>en</strong> bibliothèque-infokiosque avec une s<strong>en</strong>sibilitétechnologies, sci<strong>en</strong>ces et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ;une autre salle est équipée <strong>en</strong> salle internetbureautique.L’hôtel et la salle de cinéma rest<strong>en</strong>t<strong>en</strong> chantier par manque de moy<strong>en</strong>s financiers audépart.Le lieu ouvre <strong>en</strong> septembre 2002 avec une expoanimation<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’école du village et lesPetits débrouillards. Un accord est passé avecl’école suite à cette exposition pour essayer dedev<strong>en</strong>ir une éco-école, avec différ<strong>en</strong>tes actionsqui seront m<strong>en</strong>ées avec les <strong>en</strong>fants, comme <strong>en</strong>mars 2007 un carnaval où l’<strong>en</strong>semble des déguisem<strong>en</strong>tsprovi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la réutilisation dedéchets.La commune ayant un projet de résid<strong>en</strong>ce pourpersonnes âgées, un débat a été lancé sur laconception du bâtim<strong>en</strong>t. Le Relais gascon prés<strong>en</strong>tealors aux élus des exemples d’éco-bâtim<strong>en</strong>t,les possibilités d’aides par l’Ag<strong>en</strong>da 21. Un autredébat porte sur la nourriture bio,avec des personnes agées qui sesouvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’avant le temps des<strong>en</strong>grais, et des jeunes <strong>en</strong> questionnem<strong>en</strong>tsur la malbouffe.Le Relais Gascon part<strong>ici</strong>pe ainsi àla programmation de la quinzainesur l’économie solidaire mise<strong>en</strong> place par l’Adepes au niveaurégional. Ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>tau débat politique sur letraité constitutionnel europé<strong>en</strong>,un fort mom<strong>en</strong>t de politique part<strong>ici</strong>pativeavec des pros, des antiset de nombreux indécis.


pemacultureLes Portes neuves…de la naturePeter et Jane sont v<strong>en</strong>us s’installer dans le Gers pour y promouvoirla permaculture, une méthode de culture respectueuse de la nature.> ProphedietProphediet fut créée <strong>en</strong> 1986dans un petit village deProv<strong>en</strong>ce, par Jean-PaulPignide. Quelques plantessauvages, récoltées au pied dumont V<strong>en</strong>toux, le géant deProv<strong>en</strong>ce, d’autres dans laDrôme, les Alpes, puis soigneusem<strong>en</strong>tdistillées à la vapeurd’eau dans un alambic et naiss<strong>en</strong>tainsi les premières huilesess<strong>en</strong>tielles.En 1997, Prophediet doitagrandir ses locaux et son laboratoire.Toujours soucieux del’importance de la qualité devie, c’est à Gavarret-sur-Aulouste, petit village de Gersque se décide la nouvelleimplantation. Aujourd’hui,Jean-Paul Pignide initieà l’aromathérapie jusqu’àTaiwan mais préfère la sérénitéde sa campagne où il faitbon vivre <strong>en</strong> famille.■ Prophediet,32390 Gavarre-sur-Alouste,tél : 05 62 62 20 59.(1) Nous avons prés<strong>en</strong>té la permaculturedans le numéro 345 deSil<strong>en</strong>ce. En quelques mots, il s’agit dechercher à récolter les fruits de lanature <strong>en</strong> interv<strong>en</strong>ant au minimum,ce qui t<strong>en</strong>d à favoriser la plantationde plantes persistantes (fruitiers), àne pas bêcher le jardin, éviter l’arrosage…c’est une démarche qui vabi<strong>en</strong> au-delà du seul refus desintrants chimiques de l’agriculturebiologique.(2) La phytoépuration consiste à fairepasser les eaux usées dans des bassinssuccessifs où des plantes se nourriss<strong>en</strong>tde la matière organique.(3) Prommata est prés<strong>en</strong>té dans l<strong>en</strong>uméro 331 de Sil<strong>en</strong>ce.Peter s’est intéressé à la théorie de Gaïa,théorie qui avance l’idée que la planètefonctionne comme un être vivant, avectoutes ses complexités et interactions, une planètequi peut donc, dans certaines limites, répondreaux transformations qui s’y opèr<strong>en</strong>t, transformationsaujourd’hui provoquées par les activitéshumaines. En cherchant sur ce thème, il découvreles expéri<strong>en</strong>ces de permaculture (culture perman<strong>en</strong>te)(1) nées <strong>en</strong> Australie et qui se sont beaucoupdéveloppées dans le monde anglo-saxon.Avec Jane, ils souhait<strong>en</strong>t alors faire la promotionde ce mode d’agriculture… mais <strong>en</strong> Grande-Bretagne, les terrains sont très chers, le climat peupropice.En 1998, leurs par<strong>en</strong>ts étant décédés, ils décid<strong>en</strong>taprès des années de vacances passées <strong>en</strong> Franced’aller s’installer plus au sud pour démarrer unevie différ<strong>en</strong>te. Ils trouv<strong>en</strong>t la ferme des “Portesneuves” <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te dans le Gers, nom indiqué surle cadastre : les portes étai<strong>en</strong>t neuves <strong>en</strong> 1847. Lamaison n’est pas trop grande, avec une grandegrange à restaurer, les jardins, <strong>en</strong> contrebas, sontassez vastes et bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>soleillés et, rapidem<strong>en</strong>t, ilspourront s’agrandir <strong>en</strong> achetant trois hectares debois voisins… Si les bois ne sont pas considéréscomme des surfaces agricoles <strong>en</strong> agriculture classique,ils sont un pot<strong>en</strong>tiel intéressant pour lapermaculture et ils assur<strong>en</strong>t le bois de chauffagepour la maison, l’eau, et la cuisine.Une base associativeIls se r<strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t sur les possibilités d’aides àl’installation <strong>en</strong> milieu rural et r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t pourcela une personne du Conseil général qui leurexplique les subtilités du mode de subv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>tfrançais. Ils <strong>en</strong> conclu<strong>en</strong>t que le mieux estde créer une association. L’association “Les Portesneuves” voit le jour le 28 avril 2000 pour faire lapromotion de la permaculture. Ils peuv<strong>en</strong>t alorsbénéf<strong>ici</strong>er d’un emploi-jeune de 2002 à 2007.Marc Thouv<strong>en</strong>in est alors embauché pour expérim<strong>en</strong>terla remise <strong>en</strong> état d’une ferme familiale,avec des matériaux locaux, intégrant les techniquesde la permaculture, mais aussi les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables (photopiles, solaire thermique), etla phytoépuration des eaux grises (2). Originairede la région toulousaine, il sortait d’une formationBTS au service de l’espace rural.En Grande-Bretagne, Jane a suivi une formationde formatrice <strong>en</strong> permaculture. Elle est mêmediplômée… mais <strong>en</strong> France, cela n’existe <strong>en</strong>corepas. L’association va donc aussi développer desformations pour ceux et celles qui veul<strong>en</strong>t se lancerdans ce domaine.Concrètem<strong>en</strong>t, Jane va s’occuper plus du jardinage,Peter du bricolage. Ayant peu de compét<strong>en</strong>cesau départ, le projet va avancer l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t. Ils vontsuivre une formation sur la traction animale àPrommata <strong>en</strong> Ariège (3) et s’aideront <strong>en</strong>suite dansleur travail avec deux ânes.Au départ, les contacts avec l’<strong>en</strong>tourage sont limités.En plus de la permaculture, Jane fabrique des“paniers sauvages” : au lieu de n’utiliser commecela se fait traditionnellem<strong>en</strong>t que de l’osier, ellemultiplie les plantes qui serv<strong>en</strong>t à faire cespaniers, <strong>en</strong> les cherchant dans les fossés et <strong>en</strong> lesutilisant <strong>en</strong> respectant leur forme initiale. Elle aappris à faire les paniers progressivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>expérim<strong>en</strong>tant, par une recherche créative etartistique. Elle les v<strong>en</strong>d chaque lundi au marchéde Mirande et y annonce des stages de vanneries.En retour, elle a eu une demande d’interv<strong>en</strong>tiondans un lycée horticole <strong>en</strong> Ile-de-France. Lorsd’un stage de vannerie, <strong>en</strong> une journée, on faittoutes les étapes et chacun repart avec son panier.Ils ont aussi développé une activité d’accueil : <strong>en</strong>juillet 2007, ils ont accueilli un groupe de huitjeunes “diff<strong>ici</strong>les” p<strong>en</strong>dant deux semaines, quiont dormi <strong>en</strong> camping et qui ont découvert lesdiffér<strong>en</strong>tes activités possibles de la ferme.Multiples directionsJane développe égalem<strong>en</strong>t des stages de massage,de phytothérapie… Il s’agit de diversifier les activitéspour être le plus autonome possible et unefois les techniques acquises de les transmettre.Marc Thouv<strong>en</strong>in s’est r<strong>en</strong>du <strong>en</strong> Grande-Bretagnepour suivre la formation <strong>en</strong> permaculture.Ils étudi<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t structurer une formationlongue <strong>en</strong> permaculture comme cela existe <strong>en</strong>Grande-Bretagne. En 2006, ils lanc<strong>en</strong>t la premièreformation <strong>en</strong> six week-<strong>en</strong>d, soit 72 heures deformation. Cinq formateurs se relai<strong>en</strong>t. La formationsera suivie par dix personnes qui devront<strong>en</strong>suite poursuivre leurs pratiques p<strong>en</strong>dant deuxans avant d’avoir un diplôme leur permettant àleur tour de former d’autres personnes. Ce fonc-2 8S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


tionnem<strong>en</strong>t est copié sur celui prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Grande-Bretagne. Les séances se déroul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>anglais, avec traduction <strong>en</strong> français ou l’inverse.Lors de la première formation, on compte huitFrançais, une Belge et une Allemande.Peter utilise une écorceuse pour le bois.En échangeant avec les voisins, les personnes quipass<strong>en</strong>t, Jane et Peter découvr<strong>en</strong>t des techniquesde permaculture prés<strong>en</strong>tes dans les savoirs françaisqui n’exist<strong>en</strong>t pas (ou plus) <strong>en</strong> Grande-Bretagne. Du fait de la taille plus petite des exploitations<strong>en</strong> France, les agriculteurs sont restés plusproches de la nature <strong>ici</strong> et ont mieux conservé ceg<strong>en</strong>re de pratiques respectueuses (4).Les g<strong>en</strong>s qui suiv<strong>en</strong>t les formations adhèr<strong>en</strong>t àl’association. Celle-ci est ainsi passée de quatrepersonnes à sa création à quarante aujourd’hui.Les adhér<strong>en</strong>ts qui ont suivi des formations propos<strong>en</strong>tà leur tour des activités, ce qui fait que lesstages se diversifi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus, avec la permaculturecomme point commun. Les adhér<strong>en</strong>tsse réuniss<strong>en</strong>t une fois par trimestre, chaque foisautour d’une journée thématique comme parexemple : construction <strong>en</strong> chaux et <strong>en</strong>duits, rénovationsans béton, échanges de sem<strong>en</strong>ces, sweatlodge(5), maint<strong>en</strong>ance d’une tronçonneuse,fabrication de jus de pommes, construction d’unfour à pain, de toilettes sèches, d’un toit végétalisé…Au départ, c’étai<strong>en</strong>t surtout des Anglais quiv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t voir l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> cours, puis les voisinssont à leur tour dev<strong>en</strong>us demandeurs de formations.Marc a partagé son temps de travail <strong>en</strong>tre la gestiondu cal<strong>en</strong>drier des formations, <strong>en</strong> essayantd’être le plus professionnel possible pour donnerune bonne idée de la permaculture et le reste deson temps pour la promotion de ces idées auprèsdes institutions.Ils ont notamm<strong>en</strong>t pris contact avec le lycée agricolede Mirande pour organiser une classe découvertesur les lieux. Ils ont demandé à être agréésjeunesse et sport et organisme de formation pourpouvoir s’ouvrir à d’autres publics.MBL’ess<strong>en</strong>tiel de ces démarches est de se tourner aumaximum vers l’extérieur pour faire connaître lestechniques de la permaculture et des choix quil’accompagn<strong>en</strong>t.Evolution <strong>en</strong> douceurLe site profite des formations pour se transformerpetit à petit. Dans les bois, les résineux laiss<strong>en</strong>tpeu à peu la place à des noisetiers, des fruitiers.Un pépiniériste voisin vi<strong>en</strong>t les aider à faire lesgreffes d’anci<strong>en</strong>nes variétés locales. Un forestiervoisin leur a appris l’histoire des bois locaux. Lejardin laisse égalem<strong>en</strong>t la part belle aux sem<strong>en</strong>cesobt<strong>en</strong>ues par échanges.Le côté musique s’est développé avec d’abordchaque année, le 17 mars, la fête de la Saint-Patrick, fête des Irlandais, où se déroule à Belloc-Saint-Clam<strong>en</strong>s, un concert gratuit.Avec des matériaux de recyclage, ils ont construitdes instrum<strong>en</strong>ts de musique et constitué un groupemusical “Brocante band” qui fait des interv<strong>en</strong>tionsdans les écoles et anime ainsi des débats surle recyclage et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Portes Neuves est adhér<strong>en</strong>t au réseau d’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Graine (6). Ils ont assuré lesecrétariat du réseau gersois pour l’éducation àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2006.En 2002, ils ont des contacts avec une universitéagricole du Ghana intéressée par la permaculture.Ils ont cherché à organiser sur place une formation…mais n’ont jamais pu obt<strong>en</strong>ir lesvisas pour les étudiants. Ils ont essayéd’organiser la formation <strong>en</strong> Grande-Bretagne, mais sans plus de succès.L’Europe forteresse n’est pas un vain mot.Un conc<strong>en</strong>tré d’alternativesEn 2007, la situation est quelque peucomplexe : après cinq ans de stages, detrès nombreuses alternatives sont prés<strong>en</strong>tessur place, de très nombreuses demandes destages arriv<strong>en</strong>t, à faire sur place ou <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>ts…mais les finances n’ont pas permis depér<strong>en</strong>niser l’emploi-jeune et il manque donc depersonnes pour répondre à cette demande. Unepartie de la solution a été trouvée par la prés<strong>en</strong>cede stagiaires qui arriv<strong>en</strong>t par le réseau Wwoof…(7), mais cela reste <strong>en</strong>core aléatoire.Dans ce petit vallon <strong>en</strong>chanteur, la permaculturedonne un autre regard sur la nature, le paysage etpar là un autre regard sur le monde.MB ■Association Les Portes Neuves,32300 Belloc-Saint-Clam<strong>en</strong>s, tél : 05 62 59 01 83.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Médecins du monde, 5, boulevardde Bonrepos, 31000 Toulouse,tél : 05 61 63 78 78.■ Association Solidarité pour lesouti<strong>en</strong> aux malades, 21, impasse duCimetière-de-Croix-Daurade, BP32121, 31020 Toulouse cedex,tél : 05 34 25 94 60.■ Ans-Vies’âges, 26, impasse duClos-du-Loup, 31180 Rouffiac-Tolosan, tél : 05 61 09 33 98.Association d’information et de prév<strong>en</strong>tiondans le domaine de la santé(ateliers, gymmémoire, équilibre).■ C<strong>en</strong>tre Diagonale, Vénail Guy, 18,rue des Sept-Troubadours, 31000Toulouse, 05 61 62 21 19. Organisede nombreux stages dans lesdomaines : prév<strong>en</strong>tion, santé, développem<strong>en</strong>tpersonnel.■ Naissance et libertés, 7, rue deCherbourg, 31300 Toulouse, tél :06 87 80 43 95. La fédérationnationale Naissance et libertés r<strong>en</strong>seignetoutes les personnes quiveul<strong>en</strong>t avoir une adresse de sagefemmeprès de leur dom<strong>ici</strong>le.■ Avis, c/o Radio Canal sud, 40, rueAlfred-Dumesnil, 31400 Toulouse,tél : 05 61 53 36 95. Association depromotion du végétarisme.■ C<strong>en</strong>tre de naissance de l’être,105 ter, route de Toulouse, 31270Cugnaux, tél : 05 61 92 63 77.Yoga, tai chi chuan, relaxation,initiation et formation au reiki.(4) La gestion de la diversité d’unehaie, avec des fruitiers, est parexemple une connaissance <strong>en</strong>coreprés<strong>en</strong>te dans nos campagnes.(5) Sweat-lodge ou t<strong>en</strong>te de sudation.Il s’agit d’une technique de santé <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec la spiritualité apprise desIndi<strong>en</strong>s d’Amérique du nord.(6) Graine, Midi-Pyrénées, Maisonde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de Midi-Pyrénées,14, rue de Tivoli, 31068Toulouse cedex, tél : 05 61 53 03 52.(7) Wwoof, world-wide opportunitieson organic farms, réseau internationalde travailleur volontaires surles fermes biologiques, très développé<strong>en</strong> Grande-Bretagne, mais balbutiant<strong>en</strong> France où cette pratiqued’<strong>en</strong>traide est malheureusem<strong>en</strong>t assimiléeà du travail au noir. Un réseaufrançais essaie de se mettre <strong>en</strong> place :Wwoof, 2, place Diderot,94300 Vinc<strong>en</strong>nes, www.wwoof.fr.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008Four à pain.2 9MB


habitatPied à terre <strong>en</strong> GascogneUn projet d’habitat sain et collectif est <strong>en</strong> préparation à l’Isle-Arné,à 60 km à l’ouest de Toulouse.> Inv<strong>en</strong>terreInv<strong>en</strong>terre est une coopérativede maçonnerie, membre duréseau Ecobâtir qui prés<strong>en</strong>te d<strong>en</strong>ombreuses particularités : sursept salariés, on y trouve deuxfemmes maçonnes, ce qui est<strong>en</strong>core rare. L’<strong>en</strong>treprise fonctionnede manière autogéréeavec réunion commune tous leslundis et répartition des tâches,<strong>en</strong> cherchant à favoriser la rotationde celles-ci. Tous les salariéstravaill<strong>en</strong>t à temps partiel…non pas sur la semaine,mais sur l’année ; c’est-à-direque chacun peut choisir de nepas travailler sur certainespériodes. Enfin, depuis 1987,comme à S!l<strong>en</strong>ce, ils pratiqu<strong>en</strong>tl’égalité salariale : tout lemonde est payé à 10 €brut de l’heure.■ Inv<strong>en</strong>terre, La Frise,31460 Francarville,tél : 05 62 18 91 39.> Eco-hameau<strong>en</strong> autoconstructionUne association a vu le jour àToulouse, AES, Auto-écoconstructeursde l’économiesolidaire, pour la mise <strong>en</strong> placed’éco-hameaux <strong>en</strong> autoconstructionsur une parcelled’une petite commune ruraleproche de Toulouse. Cette associationaura pour rôle de favoriserla mise <strong>en</strong> relation et l’<strong>en</strong>traide<strong>en</strong>tre les personnesintéressées par un projet quis’appuie sur une réflexion surl’articulation <strong>en</strong>tre le rural etl’urbain. Une première étapeprévoit la construction de cinqmaisons selon les critères dehaute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,avec l’appui d’une <strong>en</strong>treprised’insertion locale. Le projet est<strong>en</strong>cadré par François Plassard,ex-formateur <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>tlocal.■ AEC, 6, rue Saint-Aubin,31000 Toulouse,tél : 05 61 99 03 25.(1) CAUE, conseils d’architecture,d’urbanisme et d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,structure liée aux conseils généraux.3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008Gérard Vives a hérité de terrains à bâtir àl’Isle-Arné, <strong>en</strong> 2003. Il est <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurdans l’habitat sain et v<strong>en</strong>d de l’adobe (blocde terre crue comprimée) et fait de la formationpour la construction <strong>en</strong> terre crue. Dans unerégion où se multipli<strong>en</strong>t les lotissem<strong>en</strong>ts du faitde la proximité avec les usines d’Airbus, il lanceun appel dans son réseau professionnel d’écoconstructeurset suggère d’y créer un pôle habitatsain avec une activité de formation et la constructiond’un éco-hameau.Un collectif de professionnelsUn collectif se met <strong>en</strong> place dénommé Au pied dumur. Il a un rôle de formation, regroupe des professionnelset expérim<strong>en</strong>te dans différ<strong>en</strong>tsdomaines : construction <strong>en</strong> terre crue, valorisationdes sous-produits agricoles dans la construction(paille pour le bâti, broyat de chanvre pourl’isolation, broyat de canne de tournesol ou derafle de maïs pour l’inclure dans un béton isolantaprès concassage…). Les fibres végétales, généralem<strong>en</strong>tincluses dans la terre argileuse locale, permett<strong>en</strong>tune bonne t<strong>en</strong>ue de la structure pour letorchis traditionnel.Le collectif cherche à promouvoir autant que possibledes techniques d’habitat sain qui s’appui<strong>en</strong>tsur les ressources locales afin de diminuer lepoids écologique des chantiers. Dans le cas desfibres végétales, le débat est complexe car il fautle plus souv<strong>en</strong>t favoriser l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t dans lesol pour maint<strong>en</strong>ir le taux de matière organiqueplutôt que d’<strong>en</strong>lever ce qui est <strong>en</strong>core trop souv<strong>en</strong>tperçu à tort comme un déchet. Il y a aussi lerisque de justifier certaines cultures comme lemaïs alors que la raison d’être de celui-ci est l’élevagede volailles pour le foie gras.Le collectif travaille avec les organismes agricoles,<strong>en</strong> particulier avec la Confédération paysanne,pour élaborer des bâtim<strong>en</strong>ts s’appuyantsur des filières courtes, <strong>en</strong> grande partie autoconstructibles,avec des matières premièreslocales et peu coûteuses. Cela répond à unedemande précise : de nombreux jeunes agriculteursviv<strong>en</strong>t dans des bungalows parce qu’ils netrouv<strong>en</strong>t à louer que des terres dont les bâtim<strong>en</strong>tsont été achetés au prix fort par des personnes <strong>en</strong>vacances ou travaillant <strong>en</strong> ville.Ils test<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t une ossature bois fabriquée<strong>en</strong> série qui peut être utilisée de manièremodulable par remplissage <strong>en</strong> torchis terre etvégétaux, selon les besoins.MBOssature bois préfabriquée, pour le logem<strong>en</strong>t de jeunes agriculteurs..Le collectif assure égalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec leCAUE (1) un chantier-école qui intègre l’écoconstructionavec la réhabilitation du bâti anci<strong>en</strong>,pour former des professionnels à ces nouvellestechniques. Ils ont actuellem<strong>en</strong>t des difficultés àse faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre de certains organismes de formationqui ne jur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core que par le cim<strong>en</strong>t.Leurs modules de formation sont maint<strong>en</strong>antreconnus et ils ont des demandes de formationdans d’autres région comme par le rectorat deRou<strong>en</strong> qui a mis <strong>en</strong> place une formation sur laconstruction terre au niveau d’un bac pro du bâtim<strong>en</strong>t.Ils accueill<strong>en</strong>t aussi de jeunes <strong>en</strong>fants grâce autravail d’un professeur d’histoire de Toulouse quia créé un parcours découverte sur le thème de laterre.Un collectif d’habitantsEn parallèle est née La C<strong>en</strong>taurée, une associationqui regroupe les futurs habitants de l’écohameau.Cette association a pour but de m<strong>en</strong>er àbi<strong>en</strong> le projet immobilier <strong>en</strong> déterminant lesbesoins de chacun, ce qui est mutualisé aumom<strong>en</strong>t de la construction, l’équilibre <strong>en</strong>tre leprivé et les parties communes, les formationspour l’autoconstruction et les débats pour faireavancer le projet.Eric Audoye, architecte diplômé de l’école deChaillot, qui exerce alors <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne au


sein de l’association Bâtir sain, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d parler duprojet alors qu’il cherche à s’installer <strong>en</strong> milieurural. Il arrive sur place <strong>en</strong> septembre 2004 ettrouve à se loger à proximité de la parcelle.P<strong>en</strong>dant un an, il lance un atelier de “rurbanisme”pour discuter avec de possibles habitants duprojet. Deux puis trois familles se montr<strong>en</strong>t intéressées.Il leur donne des pistes pour débattre du“vivre <strong>en</strong>semble”, et se cont<strong>en</strong>te de leur indiquerles règles à respecter et les techniques disponibles.L’association procède à une longue démarche part<strong>ici</strong>pativepour s’adapter à la forme de la parcelle,à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Eric Audoye les incite à p<strong>en</strong>serun habitat plutôt groupé pour laisser libre unegrande part de la parcelle collective. Un débat aporté sur la possibilité de maisons à plusieursappartem<strong>en</strong>ts… mais le rêve de la maison individuellea été le plus fort. Il leur a fait pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce des problèmes d’ombres portées desuns sur les autres, des risques de vis-à-vis… Avecune maquette <strong>en</strong> relief, les futurs habitants ont pusimuler leurs maisons (avec les ombres), déterminerl’emplacem<strong>en</strong>t d’une aire de jeu naturelle,d’une zone de jardins… sans r<strong>en</strong>oncer à un partagedes parcelles assez classique <strong>en</strong> lanière.Eric Audoye raconte l’étonnem<strong>en</strong>t de ses collèguesqui travaill<strong>en</strong>t fort différemm<strong>en</strong>t. Pour lui,la naissance de cet éco-hameau se fait sous formed’un “laboratoire des pratiques solidaires”, l’architect<strong>en</strong>’est plus le maître d’œuvre, mais devi<strong>en</strong>tseulem<strong>en</strong>t un conseiller. Pour Eric Audoye, ils’agit d’éviter “le s<strong>en</strong>s unique dans la proposition”.Le processus étant long à mettre <strong>en</strong> place, desfamilles se sont lassées… car ayant souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tête un planning assez strict pour s’installer.D’autres personnes ont pris la suite. Fin 2007, leprojet est bouclé non sans des visites préalablesd’exemples de lotissem<strong>en</strong>ts collectifs dansd’autres pays (jusqu’au Danemark) pour mettre<strong>en</strong> place un bâtim<strong>en</strong>t collectif. Eric Audoye a finaliséalors le travail technique et administratif.Au départ, le projet prévoyait la mise <strong>en</strong> placed’une coopérative d’habitat, mais cela n’a pas étépossible car les prêts bonifiés pour l’immobilierne s’adress<strong>en</strong>t pas à ce g<strong>en</strong>re de structure. Chacunsera donc propriétaire de sa parcelle et co-propriétairedes parties collectives. Le chantier estprêt à démarrer dans l’att<strong>en</strong>te des permis deconstruire déposées <strong>en</strong> mairie <strong>en</strong> février 2007,toutes les parcelles ne sont toutefois pas <strong>en</strong>coreattribuées (2). Les acheteurs sont surtout des personnesv<strong>en</strong>ant de l’agglomération de Toulouse,déjà impliquées dans des démarches collectivesalternatives et quelques pré-retraités. La commune— 100 habitants actuellem<strong>en</strong>t mais avec d<strong>en</strong>ombreux chantiers de maisons individuelles —s’est pour le mom<strong>en</strong>t montrée plutôt inquiète decette démarche collective.L’Atelier blancBruno Thouv<strong>en</strong>in, initialem<strong>en</strong>t plombier, a, pargoût, ét<strong>en</strong>du ses activités au chauffage solaire.Puis, il s’est intéressé à la modernisation des techniquestraditionnelles que propose aujourd’huil’écocontruction. Il s’est alors investi dans la mise<strong>en</strong> place du réseau professionnel Ecobâtir (3) ets’est progressivem<strong>en</strong>t formé pour créer une structured’accompagnem<strong>en</strong>t à la maîtrise d’ouvrage.Il profite de la mise <strong>en</strong> route d’un chantier d’écoconstructionpour organiser des stages pour defuturs écoconstructeurs qui sont alors placésdans des conditions réelles de chantier mais sanscontrainte de production et avec un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>tle plus pédagogique possible. L’aide au chantierpermet de financer les coûts de formation.L’Atelier Blanc est installé dans le premier bâtim<strong>en</strong>trestauré à l’<strong>en</strong>trée de la parcelle du futuréco-hameau, bâtim<strong>en</strong>t qui sera voisin du futurbâtim<strong>en</strong>t collectif et dont l’<strong>en</strong>semble permettral’accueil de stages autour de l’écoconstruction.L’Atelier blanc est le maître d’ouvrage de chantierset pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge la responsabilité des g<strong>en</strong>s quiy travaill<strong>en</strong>t. Il y a actuellem<strong>en</strong>t un vide juridiquepour ce type de fonctionnem<strong>en</strong>t. Si un cadre existepour l’intégration de chômeurs <strong>en</strong> reconversion,il n’existe ri<strong>en</strong> pour les personnes activespar ailleurs et qui souhait<strong>en</strong>t acquérir une formationsoit pour une réori<strong>en</strong>tation professionnellesoit pour un futur chantier <strong>en</strong> autoconstruction,d’où des négociations au cas par cas avec la directiondépartem<strong>en</strong>tale du travail.L’éco-hameau sera une vitrine de ce qu’il est possiblede faire dans le Gers, mais égalem<strong>en</strong>tailleurs. Les professionnels sont maint<strong>en</strong>ant disponibles,reste à mettre ceux qui rêv<strong>en</strong>t d’écoconstruction…au pied du mur.MB ■Au pied du mur, Au village,32270 L’Isle Arné, tél : 05 62 67 66 17,www.collectifaupieddumur.org.La C<strong>en</strong>taurée, même adresse.L’Atelier blanc, Bruno Thouv<strong>en</strong>in, Au village,32270 L’Isle Arné, tél : 09 51 79 50 90.Les locaux de L’Atelier blanc, repeints de toutes les couleurs…> AresoAreso, Association régionale desécoconstructeurs du Sud-Ouestdispose de groupes de travailsur la gestion de l’eau (toilettesà compost et éco-assainissem<strong>en</strong>t),la formation à l’écoconstruction,l’utilisation de coproduitsagricoles dans laconstruction, les assurancesprofessionnelles dans l’écoconstruction.Il est part<strong>en</strong>airedu projet d’écovillage du collectifAu pied du mur. Aresoreprés<strong>en</strong>te régionalem<strong>en</strong>t leréseau Ecobâtir. Areso organiserégulièrem<strong>en</strong>t des journées devisites de réalisations : autoconstruction,rénovations…■ Areso, 1 rue des Dahlias,31520 Ramonville,http://www.areso.asso.fr.■ Areso, Patrick Charmeau,chemin de Savignol, 31320Castanet-Tolosan.(2) Malgré le recours à des techniquesd’habitat sain, aux énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, à l’arrivée, les maisonsproposées sont v<strong>en</strong>dues à un prixlégèrem<strong>en</strong>t moins cher que le prix dumarché local.(3) Ecobâtir, c/o Bernard Lab, 23,résid<strong>en</strong>ce des Alpes, 73000 Jacob-Bellecombette, www.reseau-ecobatir.asso.fr.MBS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 3 1


habitatLe C<strong>en</strong>tre de TerreLe C<strong>en</strong>tre de Terre, construit <strong>en</strong> 1984, est constitué d’un<strong>en</strong>semble de bâtim<strong>en</strong>ts et la construction de chacun d’<strong>en</strong>treeux correspond à l’appr<strong>en</strong>tissage de nouvelles techniques et dusuivi de celles-ci. C’est un chantier perman<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec larecherche universitaire liant techniques respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet culture régionale.■ Archécologie, C<strong>en</strong>tre de Terre, 31590 Lavalette,tél : 05 61 84 73 98, http://archecologie.free.fr.La MauragueA 7 km de Condom, surtrois hectares, la Mauraguepropose un site riche <strong>en</strong>alternatives écologiques,dans le respect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t: la maisoninitiale a été restaurée<strong>en</strong> matériaux sains, unéco-gîte permet de fairede l’accueil. Des panneauxsolaires fourniss<strong>en</strong>t l’eauchaude, un assainissem<strong>en</strong>tDRpar les plantes permet le recyclage des eaux grises. Le site estclassé refuge d’oiseaux de la LPO, Ligue pour la protectiondes oiseaux. Tout au long de l’année, il est possible de suivresur le lieu différ<strong>en</strong>ts stages : construire une cuiseur solaire,p<strong>en</strong>ser sa maison saine, faire son compost…■ La Maurague 32100 Causs<strong>en</strong>s, tél : 05 62 68 46 32.www.lamaurague.comAmélioration de l’habitatL’Ag<strong>en</strong>ce nationale pour l’amélioration de l’habitat disposed’ant<strong>en</strong>nes dans chaque départem<strong>en</strong>t. Cet organisme off<strong>ici</strong>elintervi<strong>en</strong>t dans la rénovation ou la création de logem<strong>en</strong>ts.Elle peut vous aider pour connaître les possibilités d’aidesfinancières et est particulièrem<strong>en</strong>t ouverte concernantles techniques utilisées.■ Anah, boulevard A.-Duportal,31074 Toulouse cedex,tél : 05 61 58 50 66.■ Anah, 9, place de l’Anci<strong>en</strong>-Foirail,32007 Auch Cedex, tél : 05 62 61 46 46.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Arcoser, Architecture concept service, 25, rue des Amidonniers,31000 Toulouse, tél : 05 61 29 04 05.■ Argema formation, 14, place des Carmes, 31000 Toulouse,tél : 05 61 25 00 58. Stages et formation <strong>en</strong> géobiologie et <strong>en</strong> radiesthésie.Formation <strong>en</strong> Fleurs de Bach par correspondance.■ Cordier Jean-Pierre, 6, quai Saint-Pierre, 31000 Toulouse,tél : 05 61 13 77 89. Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Premier S<strong>en</strong>s, Olifir<strong>en</strong>ko Bernard, 14, place des Carmes, 31000 Toulouse,tél : 05 61 25 00 58. V<strong>en</strong>te <strong>en</strong> ligne de produits et de matérielspour un habitat sain.■ Berthier Claire, 4, place Wilson, 31000 Toulouse, tél : 05 61 22 56 85.Sourcière, recherche d’eau.■ Olifir<strong>en</strong>ko Bernard, 3, place Vinc<strong>en</strong>t-Auriol, 31150 F<strong>en</strong>ouillet,tél : 05 61 52 59 65. Conseils et expertise <strong>en</strong> géobiologie,protection électro magnétique.■ Terra Décor, Moisand Isabelle, Le Clos du Loup, RN.88,31180 Rouffiac-Tolosan, tél : 05 61 09 18 06.■ C<strong>en</strong>tre d’études habitat sain, Canavate Michel, rue des Vignes,31210 Ausson, tél : 05 61 95 74 90.■ Gilon André, 5, av<strong>en</strong>ue des Toureilles, 31210 Montréjeau,tél : 05 61 89 01 77. Géobiologie.La Maurague.■ Maison paysanne de France, Mor<strong>en</strong>o Josiane, 31240 L’Union,tél : 05 61 35 59 57.■ Fontes réfractaires, 33, route de Castres, 31250 Revel, tél : 05 62 71 32 32.■ Lami-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 114 ter, av<strong>en</strong>ue du Comminges,31270 Cugnaux, tél : 05 62 20 81 81. Filtration de l’eau.■ Rafflin Georges, Borde Basse, chemin de la Terrasse,31280 Dremil Lafage, tél : 05 61 83 56 42. F<strong>en</strong>g Shui.■ Gau Didier, 15, rue de la Porte-de-Cers, 31290 Avignonet-Lauragais,tél : 05 61 81 33 29. Maître d’œuvre. Conseils, plans, consultation <strong>en</strong>treprise.Suivi des travaux. Assistance autoconstruction. Matériaux sains.Adhér<strong>en</strong>t Ecobatir.■ Tico Philippe, 10, rue Louis-Lumière, 31300 Toulouse, tél : 05 61 31 98 09.Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Toit <strong>en</strong> chaume, Manas Melliwa, Palourme, 31310 Montbrun-Bocage,tél : 06 89 35 93 62. Artisan chaumier et mise <strong>en</strong> œuvrede murs <strong>en</strong> ballots de paille.■ Habitat-tradition-écologie, Lori<strong>en</strong> Peter, Les Crouzettes,31310 Montesquieu-Volvestre, tél : 05 61 98 14 21.■ Armonia, Labat Luc, allée du Foirail, 31330 Lunac, tél : 05 61 85 99 25.■ Traces et couleurs, Escudero Jocelyne, Maurélis, chemin de Saint-Paul,31380 Bazus, tél : 05 34 26 47 37. Travailler le jardin : activité et créativité.■ RM-Prodathec, 41, av<strong>en</strong>ue Victor-Ségoffin, 31400 Toulouse,tél : 05 61 14 04 41. Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Barthe tuilerie briqueterie, Baylac, 31430 Grat<strong>en</strong>s, tél : 05 61 98 51 01.■ Les Terres cuites du Saves, Bazin D<strong>en</strong>is, Le Couzin, 31470 Empeaux,tél : 05 61 91 32 46. Fabrication et v<strong>en</strong>te de briques moulées à l’anci<strong>en</strong>ne(brique foraine).■ ACD Ionisation, impasse Mont-Vallier, 31470 Font<strong>en</strong>illes,tél : 05 61 91 70 06. Filtration de l’eau.■ Paintandre Bernard, 6, chemin du Château-de-l’Hers, 31500 Toulouse,tél : 05 61 47 36 36. Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Cantegril Christian, 4, allée des Peupliers, 31570 Sainte-Foy-d’Aigrefeuilles,tél : 05 61 83 62 52. Sourcier.■ Collart Jean-François, place du Château, 31590 Verfeil, tél : 05 34 27 44 47.Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Ateliers de Mondaut, Hilar Didier et Guichard Isabelle, A1 Levant deMondaut, 31620 Villaudric, tél : 05 61 82 53 05. Conseil <strong>en</strong> habitat sain.■ Eotec, 300, route de Montauban, 31660 Bessières, tél : 05 61 84 57 65.Filtration de l’eau.■ Domus-Qem Matériaux, Canzian Nicolas, 1, rue Dewoitine, ZI Dewoitine,31700 Cornebarrieu, tél : 05 61 85 43 06. Importateur, grossistede matériaux, qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pour l’habitat. Isolation, électr<strong>ici</strong>té,peintures, <strong>en</strong>duits, revêtem<strong>en</strong>ts bois.■ Fernandez Pierre, place de la Mairie, 32160 Beaumarchès,tél : 05 62 69 12 69. Architecte.■ Arcoser, Architecture concept service, Casteljaloux, 32390 Sainte-Christie,tél : 05 62 64 32 46.■ Effeterre, Vives Gérard, La Motte, 32270 L’isle-Arne, tél : 05 62 65 80 45.■ CoGeBois, Au Village, 32110 Magnan, tél : 05 62 08 83 70.MB3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008Toilettes sèches (voir article page 28).Ossature bois pour une auto-construction <strong>en</strong> ballots de paille (voir S!l<strong>en</strong>ce n°325-326).DR


Après le retrait de l’Etat, la région a mis <strong>en</strong> placedes EAMP, emplois associatifs Midi-Pyrénées, desemplois aidés sur cinq ans avec une aide dégressivequi pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge de 80 à 20 % du salaire.Alors que les emplois-jeunes étai<strong>en</strong>t réservés àune catégorie d’âge, ces EAMP sont ouverts à toutdemandeur d’emploi… mais avec une contrainte:le poste doit être partagé <strong>en</strong>tre au moins deuxassociations. Etymon bénéf<strong>ici</strong>e <strong>en</strong>core d’une subv<strong>en</strong>tionde la direction du travail pour l’accompagnem<strong>en</strong>tde projets. Une deuxième série d’accompagnem<strong>en</strong>ta ainsi pu démarrer <strong>en</strong> 2007, maisavec un aspect plus c<strong>en</strong>tré sur l’<strong>en</strong>trep<strong>en</strong>ariatsocial et écologique. La sélection des projets sefait sur l’<strong>en</strong>vie de coopérer, de recherched’éthique, du s<strong>en</strong>s du partage.Outre les financem<strong>en</strong>ts institutionnels, la formationvia Etymon permet au porteur de projet debénéf<strong>ici</strong>er d’un prêt à taux zéro de la part de lafondation France active, de capitaux investis parla société de capital-risque IES, Initiative pour uneéconomie solidaire, et de bénéf<strong>ici</strong>er de formationde différ<strong>en</strong>tes structures (ADIE, Adepeis, Av<strong>en</strong>ir,la maison des chômeurs, la maison des initiatives…): Etymon dispose d’un fichier d’une c<strong>en</strong>tainede structures qui peuv<strong>en</strong>t aider dans les difsolidaritéslocalesEtymon, couveused’alternativesEn proposant un accompagnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> douceur, cette association a permisà de multiples projets, plus ou moins alternatifs, de se lancer <strong>en</strong> région toulousaine.Etymon a vu le jour <strong>en</strong> juillet2000, avec le souti<strong>en</strong> financier de laL’associationDirection du travail, du conseil général deHaute-Garonne et de la Caisse des dépôts etconsignations, pour accompagner dix emploisjeunesdans leur projet de création d’<strong>en</strong>treprise.A la différ<strong>en</strong>ce des couveuses d’<strong>en</strong>treprises, oùseuls des services administratifs sont fournis,Etymon assurait <strong>en</strong> plus un salaire au SMIC <strong>en</strong>échange de 10 % du chiffre d’affaires. Le fait de nepas avoir à se soucier de dégager un salaire toutde suite pour vivre a permis d’expérim<strong>en</strong>ter descréations d’<strong>en</strong>treprise sans doute plus originalesque la formule habituelle. Pour certains projets,il a fallu deux ans de recherches et d’essais avantde comm<strong>en</strong>cer à avoir des cli<strong>en</strong>ts et donc unchiffre d’affaires. Un délai impossible dans unecouveuse d’<strong>en</strong>treprises traditionnelle.L’initiateur d’Etymon est Boris Wahl, qui auparavantpart<strong>ici</strong>pait au “réseau initiatives” qui regroupaitles lauréats du “défi jeune”. C’est au sein dece réseau qu’est née la volonté de créer une structured’accompagnem<strong>en</strong>t pour arriver à professionnaliserles projets. Boris Wahl a d’abord étésalarié d’Etymon, puis <strong>en</strong> est dev<strong>en</strong>u présid<strong>en</strong>t…p<strong>en</strong>dant qu’il se lançait dans la création d’un<strong>en</strong>ouvelle initiative : Movim<strong>en</strong>to, une scop (1) delocation de vélos (2). Il a quitté Etymon <strong>en</strong> 2004pour se consacrer totalem<strong>en</strong>t à cette scop.Des projets extrêmem<strong>en</strong>t variésLa première vague d’emploi-jeunes a permis desuivre onze porteurs de projets. Fin 2005, à expirationdes contrats aidés, cela a donné quarantestructures mises <strong>en</strong> place et quatre-vingtsemplois. Le résultat est excell<strong>en</strong>t puisqu’<strong>en</strong> aidantun emploi, on <strong>en</strong> crée huit à l’arrivée.La première série d’accompagnem<strong>en</strong>t a permis dedonner le jour à :> Movim<strong>en</strong>to, la scop de location de vélos quicompte une quinzaine de salariés,> Le Parapluie-ambulant qui fait information etcommerce de produits équitables et écologiques(3),> l’Appétit des possibles, une association qui fait del’éducation à l’alim<strong>en</strong>tation et anime un restaurantculturel (voir page 34),> Ebullition, une association de sociologues quiessai<strong>en</strong>t de faire des recherches collectives (4),> Cricao, une association d’accompagnem<strong>en</strong>t desartistes africains à Toulouse (voir page 34),> Bleue comme une orange, une association d’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, spécialisée sur la questionde la mobilité (voir page 34),La Glanerie, une recyclerie (voir page 35),>Cyclocity, une <strong>en</strong>treprise de livraison rapide <strong>en</strong>vélo ou <strong>en</strong> tricycle à assistance électrique (voirpage 34).Et d’autres initiatives moins liées au domaine desalternatives.Fin 2005, Etymon comptait alors sept salariéspour accompagner ces projets et disposait pourcela d’un budget de 300 000 €.Malheureusem<strong>en</strong>t, à ce mom<strong>en</strong>t-là, les emploisjeunesont été supprimés sans être remplacés parune aide équival<strong>en</strong>te. Cela s’est durem<strong>en</strong>t ress<strong>en</strong>tiet Etymon a vu fondre ses objectifs et son budget,redesc<strong>en</strong>dant à trois salariés, deux à Toulouseet un dans le Volvestre (sud de Toulouse et nordde l’Ariège).Une nouvelle vague de projetsDRMovim<strong>en</strong>to : location de vélo,une scop née au sein d’Etymon.(1) Scop, société coopérative ouvrièrede production : <strong>en</strong>treprise dont lecapital est contrôlé par ses salariés,lesquels sont souverains dans lesdécisions sur le principe d’un salariévaut une voix. Une forme de sociétécommerciale qui permet l’autogestion.(2) Movim<strong>en</strong>to, voir page 18.(3) Parapluie ambulant, voir page 35.(4) Ebullition, sociologie collective,recherche action dans un objectif deco-construction de savoirs.Même adresse qu’Etymon,tél : 06 24 78 35 61.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20083 3


solidarités locales> Ag<strong>en</strong>ce pour le développem<strong>en</strong>tet la promotionde l’économie solidaireEn 1996, H<strong>en</strong>ri Arevalo, éluà Ramonville, propose un schémade travail approuvé par lamajorité mun<strong>ici</strong>pale visant àdévelopper des projets d’économiesolidaire sur la communepuis anime un groupe de travailconstitué de citoy<strong>en</strong>s ramonvilloisissus pour la plupart d’anci<strong>en</strong>spar<strong>en</strong>ts de la premièrecrèche par<strong>en</strong>tale de Midi-Pyrénées, Frimousses,créée <strong>en</strong> 1981.Le groupe décide de créer, <strong>en</strong>décembre 1997, un outil financier,la société coopérative àcapital-risque, Iés et l’associationde promotion de cettesociété, Adepés. En 1999 estlancé le premier numéro dujournal Pour une économiesolidaire, édité par Adepés. Enoctobre 2001, se ti<strong>en</strong>t le premierForum régional pour l’économiesolidaire. En juin 2002,est inaugurée la Maison del’économie solidaire àRamonville (31). En novembre2005 est mise <strong>en</strong> place la premièreQuinzaine de l’économiesolidaire <strong>en</strong> Midi-Pyrénées. La3e édition, <strong>en</strong> novembre 2007,a réuni plus de 150 animationsgratuites dans toute la région.L’Adepès met à votre dispositionune importante docum<strong>en</strong>tationsur les initiatives régionales.■ Adepès, Maison del’économie solidaire, 73, cheminde Mange-Pommes, 31520Ramonville Saint-Agne,tél : 05 61 73 04 86.DRfér<strong>en</strong>ts aspects du développem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treprises.Parallèlem<strong>en</strong>t à ce nouvel accompagnem<strong>en</strong>t,Etymon a développé d’autres activités, notamm<strong>en</strong>tpour le conseil aux porteurs de projets <strong>en</strong>sous-traitance de l’ANPE.L’<strong>en</strong>treprise comme levierdu changem<strong>en</strong>t socialLe filtre à tous ces accompagnem<strong>en</strong>ts est que l’<strong>en</strong>treprise(qui peut choisir le statut d’association)doit avoir un côté social. Pour une <strong>en</strong>treprise, celasignifie pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce des limites de sonfonctionnem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t au niveau de ladémocratie interne, mais aussi au sein de son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économique et d’avoir la volontéd’aller le plus loin possible dans la conquête d<strong>en</strong>ouvelles pratiques. Pour ces initiatives, l’arg<strong>en</strong>tdoit être un moy<strong>en</strong> pour aller vers un changem<strong>en</strong>tsocial. Pour les animateurs d’Etymon, l’<strong>en</strong>treprise,<strong>en</strong> disposant de moy<strong>en</strong>s et de par son>>>>>Une action de déversem<strong>en</strong>t publ<strong>ici</strong>taire organiséepar Chiche! et Bleue comme une orange.Bleue commeune orangeBleue comme une orange a pourobjectif l’éducation par et pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Elle cherche à favoriserl’adoption de comportem<strong>en</strong>ts responsableset respectueux de la vie etdes hommes <strong>en</strong> aiguisant la curiositéet le regard de chacun sur ce quinous <strong>en</strong>toure, et <strong>en</strong> informant sur desproblématiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. Amis <strong>en</strong> place Mandacha, un groupem<strong>en</strong>td’achat <strong>en</strong> autogestion pourdes d<strong>en</strong>rées non périssables biologiqueslocales.■ Bleue comme une orange, 36 rueBernard-Mulé, 31000 Toulouse,tél : 05 61 34 25 21.Mandacha, Sarah ou Claire,tél : 05 61 34 25 21.CyclocityCyclocity propose des prestations deservice à vélo dans l’agglomérationtoulousaine (c<strong>en</strong>tre ville principalem<strong>en</strong>t): livraison rapide de proximitéde petits et moy<strong>en</strong>s colis <strong>en</strong> c<strong>en</strong>treville, courses à l’appel et tournéesrégulières ; mais aussi visites touristiques<strong>en</strong> cyclo-pousse, vélo-taxi surde courtes distances, tandemtaxi. Lasociété accepte la publ<strong>ici</strong>té sur sesvélos, mais uniquem<strong>en</strong>t pour ce quiconcerne la culture, l’information etla promotion du vélo. Elle peut donnerdes conseils pour l’achat de vélosporteurs (biporteur, triporteur ouquadricycle, etc.)■ Cyclocity, 51 route de Frouzins,31120 Roques-sur-Garonne,tél : 06 67 66 23 69.intégration dans un système économique existant,dispose de plus de moy<strong>en</strong>s que des individuspour faire changer les choses. Elle peut favoriserla naissance de nouveaux comportem<strong>en</strong>ts,comportem<strong>en</strong>ts que l’individu, par manque deli<strong>en</strong>s sociaux ou par manque de moy<strong>en</strong>s, ne peutatteindre seul.Etymon cherche à valoriser les synergies, lescoopérations <strong>en</strong>tre les projets, la mise <strong>en</strong> réseau.C’est ainsi qu’un rapprochem<strong>en</strong>t a été suggéré<strong>en</strong>tre Le parapluie ambulant (information et commercesur le commerce équitable et écologique),L’Appétit des possibles (éducation à l’alim<strong>en</strong>tation)et Terra Via (traiteur bio-équitable pour les <strong>en</strong>treprises,les collectivités locales…) (voir ci-contre)pour des prés<strong>en</strong>ces communes et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tpour ouvrir une boutique <strong>en</strong>semble.MB ■Etymon, 36, rue Bernard-Mulé,31400 Toulouse, tél : 05 61 80 27 82.Appétitdes possiblesL’Appétit des possibles est une associationnée <strong>en</strong> 2006 qui propose <strong>en</strong>part<strong>en</strong>ariat dans les événem<strong>en</strong>ts culturelsde Toulouse et sa proche banlieueune restauration simple etconviviale (soupes chaudes oufroides, complètes ou légères, tartineset assiettes sucrées/salées ainsique boissons). Originalité : toutes lespréparations sont élaborées surplace et tous les produits sont issusde l’agriculture locale et biologique.Depuis novembre 2006, l’associationpropose un axe pédagogique : atelierscuisine pour adultes et depuismars 2007, des ateliers autour duvégétal ; éducation et s<strong>en</strong>sibilisationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à travers l’alim<strong>en</strong>tationpour <strong>en</strong>fant de 6 à 12 ans.■ Appétit des possibles, Alexia au05 61 55 47 40 ou Isabelle au 0561 22 54 94, 06 26 43 24 02, appetitdespossibles@free.fr.CricaoCréée <strong>en</strong> janvier 2001, l’AssociationCricao a pour objet de permettre àtous les publics de découvrir lesrichesses des arts et des culturesd’Afrique noire : r<strong>en</strong>contrer l’autre,échanger et découvrir l’Afrique noirepar différ<strong>en</strong>tes formes d’expressionculturelle et artistique, traditionnelleet contemporaine afin de faire évoluerles représ<strong>en</strong>tations.Dans sa démarche d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t surla durée à partir des projets desartistes accompagnés et du développem<strong>en</strong>tde leurs carrières,l’Association Cricao joue pour celaun rôle d’interface <strong>en</strong>tre : des por-3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


solidarités localesteurs de culture (artistes et interv<strong>en</strong>antsprofessionnels spécialisés), deslieux d’accueil de tous types (publics,privés et associatifs), et les différ<strong>en</strong>tspublics.■ Association Cricao, 36, rueBernard-Mulé, 31400 Toulouse,tél : 05 61 54 30 47.Terra viaDepuis 2004, l’association Terra viaa pour objet de contribuer à uneconsommation et une production plusresponsables. Elle souhaite ainsifavoriser le développem<strong>en</strong>t d’uneéconomie valorisant l’homme et lanature. Son approche consiste à permettreau plus grand nombre devivre des expéri<strong>en</strong>ces d’une autrerelation au monde et à susciter l’<strong>en</strong>vied’aller plus loin dans la compréh<strong>en</strong>sionet la mise <strong>en</strong> pratique desvaleurs humanistes et écologiques.Elle propose des animations et formationssur les sujets du développem<strong>en</strong>tdurable, de la consommationresponsable, du commerce équitable,des cultures du monde, elle intervi<strong>en</strong>tauprès des comités d’<strong>en</strong>treprise, desinstitutions pour susciter l’approvisionnem<strong>en</strong>tde produits issus du commerceéquitable et de l’agriculturebiologique de proximité pour desrepas, buvettes et groupem<strong>en</strong>tsd’achats■ Terra via, Frédéric Gay, La Rivière,81800 Grazac, tél : 05 63 40 16 05ou 06 77 81 08 45.La GlanerieL’association La Glanerie, Groupelocal d’action novatrice pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tpar la réutilisation desindésirables et <strong>en</strong>combrants, vi<strong>en</strong>t devoir le jour afin de créer une recyclerieau sud-est de Toulouse.L’association prévoit un fonctionnem<strong>en</strong>tavec collecte au porte à porteet au niveau des déchetteries, unerevalorisation au niveau d’ateliersspécialisés, et <strong>en</strong> cas d’impossibilitéde restauration, le démontage et larécupération des pièces détachées. Ils’agit de valoriser au maximum les<strong>en</strong>combrants : 65 % de ceux placésDRLa Glanerie.<strong>en</strong> déchetterie termin<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong>c<strong>en</strong>tre d’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t (ex-décharge).Le projet se veut aussi socialavec une volonté de mélange <strong>en</strong>treles générations, <strong>en</strong>tre les cultures,avec des possibilités d’échanges desavoirs, de formation, de création àpartir des matériaux disponibles.■ La Glanerie, 56, cheminFlambière, 31300 Toulouse,tél : 05 61 26 83 40.Le Parapluie ambulantcommerce équitableCaroline Lopez a décidé de faire la promotion sur les marchés des alternativespossibles à la société de consommation, avec un côté commercial et un côtéinformatif, et le souci d’aller vers une moindre empreinte écologique.Etudiante, Caroline Lopez a comm<strong>en</strong>cé às’intéresser aux questions alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>fréqu<strong>en</strong>tant des marchés et des magasinsbiologiques ou de commerce équitable. Elle s’esttrouvée confrontée aux limites des démarches età la nécessité de faire des compromis. Ainsi desmagasins bio qui commercialis<strong>en</strong>t des produitsqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de loin… parce que les consommateursne connaiss<strong>en</strong>t pas les saisons de productionlocales, le commerce équitable limité par lemanque de li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre producteurs et consommateurset des circuits de commercialisation peumaîtrisés.Donner <strong>en</strong>vie d’allervers des alternativesCaroline Lopez a proposé à quelques personnesde créer l’association le Parapluie ambulant pouraller auprès des g<strong>en</strong>s leurs donner de l’informationsur les produits et leur conseiller lesmeilleures alternatives possibles. Il s’agissait derelier deux démarches : une critique par l’information,une positive par la commercialisation.Cette dernière ne devant jamais pr<strong>en</strong>dre le dessussur la démarche informative.La partie informative comporte, outre des textesrédigés par l’association, des revues de la mouvancealternative (Sil<strong>en</strong>ce, Passerelle Eco, laDécroissance, l’Age de faire, le Plan B…), mais égalem<strong>en</strong>tdes livres <strong>en</strong> location et des DVD à prixlibres expliquant <strong>en</strong> images les techniques autonomesdans différ<strong>en</strong>ts domaines comme laconstruction, le jardinage, la rénovation…Le stand a été conçu pour donner <strong>en</strong>vie à des personnesqui le découvr<strong>en</strong>t, de chercher à <strong>en</strong> savoirplus, et <strong>en</strong>suite de passer à l’action.Pour les produits v<strong>en</strong>dus, ils s’inscriv<strong>en</strong>t dansune démarche qui incite à la simpl<strong>ici</strong>té et desfiches expliqu<strong>en</strong>t que plus un produit vi<strong>en</strong>t deloin, plus il contribue à détruire la planète.Les fiches expliqu<strong>en</strong>t aussi que si l’on trouve queles produits ne sont pas <strong>en</strong>core assez alternatifs,il est parfois possible de les fabriquer soi-même,DRRemise d’un prix de l’innovationà Caroline Lopez (à droite).S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20083 5


commerce équitable> Vétem<strong>en</strong>ts bioet/ou équitables■ Sinapin Sarah, 42, cheminVireb<strong>en</strong>t, 31200 Toulouse,tél : 05 34 25 77 98.■ Perle de Lune, SerresChantal, La Cassagne, 31380Paulhac, tél : 05 61 84 40 56.■ Grandeur nature, 21, av<strong>en</strong>uedes Ecoles-Jules-Juli<strong>en</strong>, 31400Toulouse, tél : 05 61 53 95 63.Choix de vêtem<strong>en</strong>ts bio pouradultes et <strong>en</strong>fants. Fabrication<strong>en</strong> coton bio, issu du commerceéquitable.■ Voyages au c<strong>en</strong>tre duchanvre, 28, rue des Tr<strong>en</strong>te-Six-Ponts, quartier Saint-Michel,31400 Toulouse, tél : 05 34 3152 64.■ Batry Sybela, placeGuillaume-de-Nogaret, 31540Saint-Félix-Lauragais, tél : 0562 18 14 31.ou dans le cas de la bio, de faire un jardin soimême.On peut choisir d’utiliser le meilleur produit…mais on peut aussi choisir de s’<strong>en</strong> passer,ce qui est <strong>en</strong>core mieux.Une fiche explique que l’on peut faire soi-mêmeson liquide vaisselle à partir de bicarbonate et desavons locaux. Une autre qu’on peut acheter sond<strong>en</strong>tifrice Weleda… ou appr<strong>en</strong>dre à <strong>en</strong> fabriquerun avec des plantes locales. Une grande att<strong>en</strong>tionest donnée à la lutte contre les déchets et donccontre le jetable. Une fiche explique cette question…aux côtés de la v<strong>en</strong>te de torchon commealternative aux torchons papiers jetables.L’association n’évite pas les questions sur sespropres limites, comme l’usage d’un camion pouraller t<strong>en</strong>ir les stands, mais avec là <strong>en</strong>core uneexplication : cela pollue moins que le commerçantse déplace pour aller au devant du consommateurplutôt que celui-ci utilise son propre véhiculepour aller faire ses courses.Prés<strong>en</strong>ce sur des marchésL’association a fait le choix de faire des stands surdes marchés non bio pour s’adresser à tout lemonde. Mais ce n’est pas toujours facile. Ainsi, lamairie de Toulouse refuse de leur donner unemplacem<strong>en</strong>t au motif qu’ils ne sont pas des commerçants,mais une association.Après quelques déboires, ils ont finalem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tréleurs activités sur quelques marchés qu’ils fonttrès régulièrem<strong>en</strong>t. La régularité est très importantedans le dialogue qui se construit avec lesg<strong>en</strong>s qui pass<strong>en</strong>t. Il faut que les g<strong>en</strong>s s’habitu<strong>en</strong>t,vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t poser des questions, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à liredes fiches, avant de s’intéresser aux produits.En dehors de ces marchés, le Parapluie ambulantessaie de répondre aux demandes qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t de festivals qui s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans unedémarche alternative ou dans des fêtes militantes.L’association intervi<strong>en</strong>t parfois de manière totalem<strong>en</strong>tnon-marchande, uniquem<strong>en</strong>t pour faire del’information. Il arrive égalem<strong>en</strong>t, comme cela aété fait à la demande d’une école, qu’il n’y aitqu’une information… et une dégustation.Un emploi à pér<strong>en</strong>niserCaroline Lopez a bénéf<strong>ici</strong>é d’une bourse délivréepar les défi-jeunes, d’une aide financière égalem<strong>en</strong>tde fonds europé<strong>en</strong>s qui ont permis l’achatdu matériel nécessaire au départ de l’activité.Avec l’association Etymon qui assure un “portage”des projets d’<strong>en</strong>treprises dans le domaine écologiqueet solidaire, elle a bénéf<strong>ici</strong>é d’un contratd’aide à l’emploi de deux ans qui s’achève début2008.Ces deux années ont permis de tester la formuledans différ<strong>en</strong>ts domaines, d’<strong>en</strong>trer dans différ<strong>en</strong>tsréseaux associatifs, de bénéf<strong>ici</strong>er du souti<strong>en</strong> depersonnes s<strong>en</strong>sibilisées aux questions autour dela décroissance et de mettre <strong>en</strong> place des part<strong>en</strong>ariatsavec quelques autres groupes associatifscomme L’Appétit des possibles et Bleue comme uneorange avec lesquels il est <strong>en</strong>visagé d’ouvrir unlocal commun <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre-ville.En appliquant les recettes développées dans lesfiches du Parapluie ambulant, même si les ressourcesdégagées ne sont peut-être pas aussimonétaires que dans un emploi classique, il nedevrait pas y avoir trop de problème pour poursuivrel’expéri<strong>en</strong>ce sans subv<strong>en</strong>tions.MB ■Le Parapluie ambulant, Caroline Lopez,40, rue Kruger, 31200 Toulouse,tél : 05 61 13 39 04.éducationCrèches par<strong>en</strong>talesLes crèches par<strong>en</strong>tales, bi<strong>en</strong> qu’étant financées laplupart du temps par les communes, sont géréesdirectem<strong>en</strong>t par les par<strong>en</strong>ts. Ceci implique de leurpart un fort investissem<strong>en</strong>t avec souv<strong>en</strong>t une perman<strong>en</strong>cesur place dans la semaine. Une crèchepour les <strong>en</strong>fants est une école d’autogestion et decoopération pour les par<strong>en</strong>ts.■ Les Enfants terribles, 19, rue Emile-Duployé, 31000Toulouse, tél : 05 61 21 12 40.■ Les Petits poussins, 3, route de Castres, 31130 Quint-Fonsegrives, tél : 05 61 24 33 44.■ Babillage, Parc Xeraco, 31150 Bruguières,tél : 05 61 82 35 23.■ Les Diablotins, 56, rue Maurys, 31150 Grat<strong>en</strong>tour,tél : 05 61 82 99 63.■ Poupons câlins, 37, prom<strong>en</strong>ade Esplanade, 31180Lapeyrouse-Fossat, tél : 05 61 74 42 81.■ L’Ile aux <strong>en</strong>fants, 7, place de Lattre-de-Tassigny,31190 Auterive, tél : 05 61 50 89 42.■ Lalandounette, 215, av<strong>en</strong>ue Fronton, 31200 Toulouse,tél : 05 61 13 41 49.■ Marie-l’Eau, 25, rue Biot, 31200 Toulouse,tél : 05 62 72 54 43.■ Le Sac à malices, rue Vignabère,31210 Gourdan-Poulignan, tél : 05 61 95 31 31.■ L’Ile aux <strong>en</strong>fants, 4, rue Jules-Ferry, 31280Dremil-Lafage, tél : 05 61 83 58 45.■ L’Ile aux <strong>en</strong>fants, Module 2, 5, impasse France,31280 Dremil-Lafage, tél : 05 62 18 56 39.■ Association des Marmousets, 303, rue des Alouettes,31330 Merville, tél : 05 61 85 19 89.■ Citronnelle, 11 b, rue de Belfort, 31330 Gr<strong>en</strong>ade,tél : 05 61 82 18 90.■ Mousseline et Caramel, rue Eti<strong>en</strong>ne-Prosjean,31390 Carbonne, tél : 05 61 87 61 85.■ Les Petites canailles, 19, rue Chant-du-Merle,31400 Toulouse, tél : 05 62 16 18 48.■ Les P’tits coquins, 26, rue du Languedoc,31490 Leguevin, tél : 05 61 86 46 13.■ Plume d’ange, 164, chemin Amouroux, 31500Toulouse, tél : 05 61 99 94 73.■ Premiers pas sur la Terrasse, 5, impasse Victor-Allègre, 31500 Toulouse, tél : 05 61 80 41 55.■ Mini crèche par<strong>en</strong>tale, rond-point Salvador-All<strong>en</strong>de,31520 Ramonville-Saint-Agne, tél : 05 61 75 93 17.■ Le Manège <strong>en</strong>chanté, square Eugène-Fontanilles,31570 Sainte-Foy-d’Aigrefeuilles, tél : 05 61 83 50 95.■ Crèche par<strong>en</strong>tale, 28, rue Paul-Claudel, 31600 Muret,tél : 05 61 56 90 65.■ Les Grillons, route de Toulouse, 31700 Mondeville,tél : 05 61 06 97 15.3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


occitanieForum des languesdu mondeDepuis 1987, les langues se retrouv<strong>en</strong>t chaque annéesur la place du Capitole à Toulouse.DREn 1984, à Barcelone, une assemblée du Conseildes nations sans Etat à laquelle part<strong>ici</strong>pait,à titre d’invité extérieur, l’IEO, Institut d’EstudisOccitans, proposa la création d’une journée internationaleconsacrée à la déf<strong>en</strong>se et à la promotiondes langues dites “minorisées” de l’Europe, chaqueaire linguistiquedevant fêter sapropre langue.A Toulouse, relevantl’intérêtd’une telle fêtemais considérantque “les occitanistesne peuv<strong>en</strong>tdéf<strong>en</strong>dre efficacem<strong>en</strong>tleurpropre languequ’<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>dant toutes les langues du monde,m<strong>en</strong>acées ou déjà victimes de minorisation,occultation, disparition”, l’IEO proposa à sespart<strong>en</strong>aires d’inviter d’autres langues à part<strong>ici</strong>perà la manifestation et d’élargir ses objectifs selonce principe. Le premier Forum des languesdu monde voit alors le jour <strong>en</strong> 1987.En 1993, pour aller concrètem<strong>en</strong>t plus loin dansle pluriel, considérant que même les langues “lesplus puissantes” aujourd’hui ne sont pas à l’abride m<strong>en</strong>aces et sont victimes de méconnaissances,le groupem<strong>en</strong>t organisateur dirigé par le Carrefourculturel Arnaud-Bernard décide de transformerla Fête des langues <strong>en</strong> Prima de las l<strong>en</strong>gas (printempsdes langues) et de promouvoir toutes leslangues du monde, quels que soi<strong>en</strong>t leurs statuts.En 1995, le Forum s’installe sur la place duCapitole pour une journée, le dimanche, autourde la croix occitane.Depuis 1997, au début du printemps, la Prima estouverte par les “Arbres à poèmes” de l’associationMediterranéa. Tout au long de l’année, le Carrefourculturel Arnaud-Bernard mène d’autres actionspour favoriser le li<strong>en</strong> social, <strong>en</strong> particulier de nombreuxrepas de quartiers, des concours de graff,des débats…> IEO, Institut d’estudis occitans, 12, rue du Faubourg-Bonnefoy, 31500 Toulouse, tél : 05 34 44 97 11.> Carrefour culturel Arnaud-Bernard, 3, rueEscoussières Arnaud-Bernard, 31000 Toulouse, tél : 0561 12 11 16, www.arnaud-bernard.net.> ArPoemes Mediterranéa, 6, rue Gay-Lussac,31300 Toulouse.DR> Ecoles occitanesLa fédération Midi-Pyrénéescompte neuf écoles Calandreta,avec 70 salariés et 430 <strong>en</strong>fants.■ Federacion de lasCalandretas de Miègjorn Pir<strong>en</strong>èus,Ostal d’Occitania, 11 CarrièraMalcosinat, 31000 Toulouse,tél : 05 61 48 01 08.■ Ecole Calandreta, 87, rue deCuginaux, 31300 Toulouse,tél : 05 62 21 11 38.■ Ecole Calandreta, 7, av<strong>en</strong>ueSalettes-Manset,31320 Castanet-Tolosan,tél : 05 62 71 29 67.■ Ecole Calandreta, 11, rueToulouse-Lautrec,31500 Toulouse,tél : 05 61 34 28 72.■ Ecole Calandreta,4, rue Lyautey, 31600 Muret,tél : 05 61 56 73 08.Un bébé au naturelAssociation sur la grossesse, l’allaitem<strong>en</strong>t, et lanaissance au naturel. R<strong>en</strong>contres par<strong>en</strong>ts/<strong>en</strong>fants àthèmes, ateliers de portage, location d’écharpes deportage, boutique, bibliothèque de prêt, etc.■ Un bébé au naturel, 71, rue du Caillou-Gris,31200 Toulouse, tél : 05 67 70 95 00ou 06 76 74 42 97, http://www.beb<strong>en</strong>aturel.info.Groupe françaisd’éducation nouvelleLe Gf<strong>en</strong>, Groupe français d’éducation nouvelle, né <strong>en</strong>1922, intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de recherche éducative,<strong>en</strong> formation, œuvrant pour le “tous capables, touschercheurs, tous créateurs”. Pour le Gf<strong>en</strong>, l’éducationne passe pas que par l’école et il est tout aussiimportant d’appr<strong>en</strong>dre la vie citoy<strong>en</strong>ne que lesconnaissances de l’éducation nationale.■ Gf<strong>en</strong> Haute-Garonne, c/o Christine Jeansous,£30, rue du Canon-d’Arcole, 31000 Toulouse,tél : 05 61 22 44 04.Lieux de vieAprès 1968, une forte critique se fait au sujet desinternem<strong>en</strong>ts psychiatriques, contre les maisons deredressem<strong>en</strong>t, contre la déscolarisation des <strong>en</strong>fants<strong>en</strong> difficulté. Un mouvem<strong>en</strong>t multiforme apparaîtavec la mise <strong>en</strong> place de lieux d’accueil, chacunayant sa spécif<strong>ici</strong>té et choisissant son type d’<strong>en</strong>fantsou d’adultes. En 1985, le Gerpla, Grouped’échange et de recherche sur la pratique des lieuxd’accueil, voit le jour. C’est le début d’un long processusde reconnaissance sociale. Une loi voit lejour le 2 janvier 2002 rénovant l’action socialeet reconnaissant les lieux de vie et d’accueil.■ Le Tremplin, M et Mme Mathieu, route deToulouse, 31350 Boulogne-sur-Gesse,tél : 05 61 88 14 84.■ M. et Mme Potfer-Pichon, La Coumette, 32260Pouyloubrin, tél : 05 62 66 25 29.■ Les Pointillés, M. Philippeau, Mme Chabrol,M. Hernandez, Garrabusta, 32420 Simorre,tél : 05 62 65 35 07.Ecole nouvellePédagogie fondée <strong>en</strong> 1920 par Roger Cousinet quipr<strong>en</strong>d pour base que l’<strong>en</strong>fant est un appr<strong>en</strong>ti etqu’il doit appr<strong>en</strong>dre libre au sein d’un groupe. Ilest responsable de sa formation. L’<strong>en</strong>seignant n’estlà que pour lui appr<strong>en</strong>dre à appr<strong>en</strong>dre. Différ<strong>en</strong>tesécoles adopt<strong>en</strong>t cette pédagogie et se fédèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>1972 au sain de l’An<strong>en</strong>, Association nationalepour le développem<strong>en</strong>t de l’école nouvelle.■ An<strong>en</strong>, 1, rue des Néfliers, 31400 Toulouse,tél : 05 62 26 83 60.■ Ecole nouvelle La Prairie, 1, rue des Néfliers,31400 Toulouse, tél : 05 62 26 83 60. De lamaternelle à la 3e. 330 élèves <strong>en</strong> primaire,185 <strong>en</strong> collège.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Ecole maternelle Les Tournesols,10, impasse Méd<strong>ici</strong>s, 31000Toulouse, tél : 05 34 25 16 50.Pédagogie Steiner-Waldorf.■ Le Grep, Groupe de recherchepour l’éducation et la prospective,5, rue des Gestes, BP 119, 31013Toulouse cedex 6,tél : 05 61 13 60 61.■ Afep, Association française pourles <strong>en</strong>fants précoces, 29, allée Jean-Jaurès, 31000 Toulouse,tél : 05 61 62 17 92.■ Michel Barrios, représ<strong>en</strong>tant del’ICEM Institut coopératif de l’écolemoderne (pédagogie Freinet) écolepublique, 31260 Montsaunes,tél :05 61 90 68 01.■ Ecole Montessori Internationale,chemin de Montagne, 31330Gr<strong>en</strong>ade, tél : 05 61 82 25 50.■ Ecole Montessori bilingue La TourRose, chemin des Carmes, 31670Labège, tél : 05 61 54 66 56.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20083 7


culture> Et égalem<strong>en</strong>t■ Chiche ! c/o Friture, 22, placeSalin, 31000 Toulouse, tél : 05 6134 88 15, tél : Olivier ou Cécile au05 61 32 10 28, http://chiche.ouvaton.org/toulouse.Association dejeunes écolos alternatifs et solidaires(et libertaires !) qui refus<strong>en</strong>tde considérer le monde comme irrémédiablem<strong>en</strong>tpourri, veul<strong>en</strong>t lechanger et se dis<strong>en</strong>t : Chiche !■ CNT, Confédération nationaledu travail, 7, rue Saint-Remesy,31000 Toulouse. Anarcho-syndicalistesavec une démarche non corporatiste,de la mondialisation à ladéf<strong>en</strong>se locale des salariés.■ Cras, C<strong>en</strong>tre de recherche surl’alternative sociale, BP 492, 31100Toulouse cedex 06, tél : 05 61 5921 60. Depuis 1979, ce c<strong>en</strong>trecherche à conserver la mémoirecollective. A ainsi publié “Golfech,le nucléaire”, un recueil sur la luttecontre la c<strong>en</strong>trale nucléaire voisinede Toulouse.■ Collectif toulousain contre lamondialisation libérale, 10 bis, rueColonel-Driant, 31400 Toulouse.Organisation d’un forum social dugrand sud <strong>en</strong> avril 2003.■ Ras l’front Toulouse, BP51106,31011 Toulouse cedex 6.■ Sud services publics 31, 102, av<strong>en</strong>ueJean-Rieux, 31000 Toulouse,tél : 05 61 54 22 17.■ Sud éducation, 3, cheminPigeonnier-de-la-Cépière 31000Toulouse, tél : 05 62 14 66 74.■ Sud Haute-Garonne, 20, rue Paul-Lambert 31000 Toulouse,tél : 05 61 34 69 06.■ Eau secours 31, Casc, 10 bis, rueColonel-Driant, 31400 Toulouse,tél : 06 88 68 67 57. Pour le retourde la gestion publique de l’eau.■ Les Verts Midi-Pyrénées,60, boulevard des Récollets, 31400Toulouse, tél : 05 61 32 81 15.■ Sud PTT du Gers, 1, rue Dupontde-l’Eure32000 Auch, tél : 05 6261 84 00.■ Gavr’Auch, Rouge et vert, 45,chemin de Labadie, 32000 Auch.■ Attac Comminges, Pierre Abbes,tél : 05 61 79 66 01.■ Attac Toulouse, Michel Metz,tél : 05 61 54 53 34 ou NicoleCrémel, tél : 05 61 63 94 42.■ Attac Gers, Jacques Sonilhac,tél : 05 62 61 02 14.Concert du Tactikolectif lorsde la campagne de José Bové <strong>en</strong> 2007.Une Chapelletrès m<strong>en</strong>acéeLa Chapelle est un lieu d’expérim<strong>en</strong>tation sociale, politique etartistique installé dans une anci<strong>en</strong>ne église depuis 1993, animépar les associations Planète <strong>en</strong> danger et l’Atelier idéal.L’Atelier idéal réunit des artistes pour une démarche collectiveautour de thèmes comme “la poésie contre la marchandise” ou “uneville à vivre et non à consommer”. De manière générale, le collectifs’intéresse à contrer toute forme d’aliénation. L’Atelier idéal organisedes performances comme la lecture intégrale de Don Quichotte,organise une exposition sur l’Espagne de 1936 à aujourd’hui, organisedes projections de films… Planète <strong>en</strong> danger est un autrecollectif qui cherche à interv<strong>en</strong>ir toujours sur le plan artistique pourdénoncer les choix qui mett<strong>en</strong>t notre planète <strong>en</strong> danger. Elle s’intéressetout particulièrem<strong>en</strong>t aux interfér<strong>en</strong>ces sur des sujets comme l’emploi,la publ<strong>ici</strong>té, les médias, les déchets, l’armem<strong>en</strong>t, la guerre…La rue est le lieu privilégié de leurs actions.La Chapelle abandonnée a été restaurée tout au long des années toutcomme le jardin ouvert au public. Il est dev<strong>en</strong>u un lieu d’expositions,de réunions et de spectacles, accueillant égalem<strong>en</strong>t deux Amap où lesConcert de John V<strong>en</strong>ture.habitants du quartier Compans-Cafarelli ont leurs habitudes. Le lieuapparti<strong>en</strong>t au diocèse qui n’a jamais demandé l’expulsion. En 2006,les habitants du lieu appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que ce dernier est <strong>en</strong> négociation avec l’association Habitat et humanismepour y construire des logem<strong>en</strong>ts sociaux. En février 2006, quelques jours avant l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> applicationdu nouveau plan d’occupation des sols de Toulouse, Habitat et humanisme dépose un permis de construire.Or ce nouveau POS, à la demande du comité de quartier, classe les trois-quarts du lieu <strong>en</strong> espace protégéinconstructible. Comm<strong>en</strong>ce alors une confrontation <strong>en</strong>tre l’association caritative qui veut faire là du logem<strong>en</strong>tsocial… et des militants associatifs qui multipli<strong>en</strong>t les happ<strong>en</strong>ings pour interroger sur cette volontéde construire sur un lieu qui allait être classé. Habitat et Humanisme souffle le chaud et le froid… jusqu’au13 août 2007 où un permis de construire est accordé pour la construction d’un immeuble avec parkings,deux étages et neuf logem<strong>en</strong>ts… sur l’espace vert. L’église serait maint<strong>en</strong>ue… avec un accès par uncouloir, ce qui laisse présager une volonté d’étouffem<strong>en</strong>t progressif. Les associations qui occup<strong>en</strong>t les lieuxont donc lancé différ<strong>en</strong>tes actions pour demander que soit respectée la décision des habitants du quartier.La Chapelle■ L’Atelier idéal, 36, rue Casanova, 31000 Toulouse, tél : 05 61 12 37 55, www.abri.org/atelier-ideal.politiqueTactikollectif et Motivé-e-sTactikollectif est prés<strong>en</strong>t dans les quartiers Nord deToulouse depuis 1982 d’abord sous le nomde Vitécri,association de quartier qui multiplie les actions de proximité,et où sont déjà prés<strong>en</strong>ts les membres fondateursdu Tactikcollectif. Ce nouveau nom apparaît <strong>en</strong> 1996.Auparavant, l’association a part<strong>ici</strong>pé aux deux premièresmarches des beurs et aux quatre éditions du festival ÇaBouge au Nord. Dans le passage de l’associatif au collectif,la place est laissée à la réflexion sur de nouveauxmodes d’actions ayant pour vecteur la culture. Le Tactik,c’est le s<strong>en</strong>s de la recherche, de la remise <strong>en</strong> questiondans la quête d’une id<strong>en</strong>tité nouvelle, dans l’efficacité etla souplesse, une manière d’imposer tranquillem<strong>en</strong>t un<strong>en</strong>ouvelle façon de faire.Des personnalités anim<strong>en</strong>t ce collectif dont ceux qui sontdev<strong>en</strong>us les chanteurs de Zebda. L’av<strong>en</strong>ture du groupemusical, plus citoy<strong>en</strong> que star, est inséparable de cette vieassociative et du champ social : une définition de l’artisteet de son rôle social. En coulisses s’appréh<strong>en</strong>de la dim<strong>en</strong>sionpolitique de Zebda, profondém<strong>en</strong>t Tactik, tandis quela scène se réserve l’histoire d’une r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre desartistes et leur public.Tactik part<strong>ici</strong>pe aussi à l’émerg<strong>en</strong>ce des Motivé-e-s, afinde faire passer les messages citoy<strong>en</strong>s et démocratiquesqui devrai<strong>en</strong>t régir la situation de chacun dans la société.Les Motivé-e-s se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aux élections locales depuis2001, année où ils ont obt<strong>en</strong>u quatre conseillers mun<strong>ici</strong>paux.Ils déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’idée d’une démocratie plus part<strong>ici</strong>pativepour éviter toute forme d’exclusion.Enfin, depuis 2005, Tactik organise une r<strong>en</strong>contre annuellesur le thème de l’immigration, des quartiers et du racismeet <strong>en</strong> publie les comptes-r<strong>en</strong>dus dans une revueannuelle Origines contrôlées.■ Tactikollectif, 20 bis, rue Montaigne, 31200 Toulouse,tél : 05 34 40 80 70, www.tactikollectif.org.■ Motivé-e-s, 27, rue des Lois, 2e étage, 31000 Toulouse,tél : 05 62 27 62 83, www.motive-e-s.org.DR3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


DRcultureDe longues négociations ont permisà un collectif d’artistes d’obt<strong>en</strong>irla gestion d’une anci<strong>en</strong>ne usine.En 1995 une population éclectique constituée d’artistes, desans papiers, de sans abri, des trois à la fois et autres “marginaux”,de voisins pas toujours rassurés, décid<strong>en</strong>t l’occupationdes anci<strong>en</strong>nes usines de chaussures Myris. Le lieupr<strong>en</strong>d très vite des airs de marmite bouillonnante expérim<strong>en</strong>taletant au niveau humain qu’artistique, mettant <strong>en</strong>avant de fait un principe d’autogestion favorisant unedémocratie <strong>en</strong> prise directe avec le “faire”.Le projet devi<strong>en</strong>t alors de générer un espace de r<strong>en</strong>contres,de frottem<strong>en</strong>ts, de croisem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre artiste amateurs etprofessionnels, toutes disciplines confondues, confrontantles univers esthétiques, et les populations d’<strong>ici</strong> et d’ailleurssur ces principes d’autogestion sous t<strong>en</strong>dant les notions depart<strong>ici</strong>pation libre et nécessaire, de mutualisation demoy<strong>en</strong>s humains, techniques, financiers… d’échanges desavoirs et de savoirs-faire.Le site Myris étant voué à destruction, le collectif a continuéà faire valoir la nécessité d’un tel lieu-projet au traversde plusieurs occupations illégales et légitimes : l’anci<strong>en</strong>bâtim<strong>en</strong>t de l’école nationale supérieure d’agriculture deToulouse, av<strong>en</strong>ue de Muret, <strong>en</strong> avril 1999 ; les anci<strong>en</strong>s ateliersdu service des eaux de la ville, rue du Château-d’Eau,<strong>en</strong> avril 2000 ; et, <strong>en</strong> janvier 2001 l’anci<strong>en</strong>ne préfecture deToulouse. Cette occupation a duré quatre ans et demi, jusqu’àce que le collectif de souti<strong>en</strong> mis <strong>en</strong> place, le Couac,Collectif urg<strong>en</strong>ce des acteurs culturels, et les pouvoirspublics se mett<strong>en</strong>t d’accord sur une solution de relogem<strong>en</strong>tpér<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2005.Mixart Myris : Vélorution.En juin 2005, après dix ans de négociations musclées avecles pouvoirs publics, Mix’Art a déménagé sur un bâtim<strong>en</strong>tindustriel mis à disposition par les collectivités territoriales.Mix’Art a obt<strong>en</strong>u la délégation de maîtrise d’ouvragesur les travaux d’aménagem<strong>en</strong>ts du bâtim<strong>en</strong>t. Ainsi, ilsont pu choisir les architectes ainsi que les différ<strong>en</strong>tsconcepts de construction et d’autoconstruction.De très nombreux artistes les ont rejoints, de même l’associationVélorution. Celle-ci organise des ateliers vélo lesamedi de 14h à 18h à La Chapelle, rue Danielle-Casanova,propose un garage volant (s’il ne pleut pas), de 11h à 14h,le mardi au marché bio du Capitole ; le mercredi marché deCristal, rue de la Concorde ; le jeudi au marché Saint-Cypri<strong>en</strong> ; le premier dimanche du mois au marché Saint-Aubin. V<strong>en</strong>te de vélos d’occasion. L’association et sesmembres souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t les masses critiques inorganisées.TVBruits est une télévision associative qui émet sur internet.Elle a comm<strong>en</strong>cé à émettre <strong>en</strong> 2001… <strong>en</strong> pirate sur leréseau hertzi<strong>en</strong>, puis a essuyé le refus du Csa d’émettre.Elle s’est tournée alors vers la diffusion par le web. Elle est<strong>en</strong>core <strong>en</strong> phase d’évolution, se posant de nombreuses questionssur ce qu’est une démarche alternative.■ Mix’Art Myris, 12, rue Ferdinand-Lassalle,31200 Toulouse, mixart@mixart-myris.org.■ Couac, même adresse.■ TVBruits, même adresse, http://tvbruits.org.Théâtre sans frontièreEn 1959, aux heures les plus sombres du franquisme, naît le groupe Les Amis du théâtre espagnol.Créé à l’instigation de José Martin Elizondo, auteur dramatique et metteur <strong>en</strong> scène, il est constitué pourl’ess<strong>en</strong>tiel d’exilés politiques et économiques, qui, refusant de laisser mourir la culture littéraire de leurpays décid<strong>en</strong>t de la diffuser <strong>ici</strong>, de l’autre côté des Pyrénées...Longtemps, le groupe ne jouera qu’<strong>en</strong> espagnol, fidèle à ses racines et répondant à un besoin pressantde tout un public d’émigrés et d’hispanisants.Dev<strong>en</strong>u <strong>en</strong>tre temps troupe de théâtre professionnelle, puis bilingue, le groupe s’ouvre à d’autres cultureset pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> 1983 le nom de Théâtre sans frontière.Le Théâtre sans frontière est une compagnie de théâtre professionnelle, qui ne pratique pas le théâtre demanière conv<strong>en</strong>tionnelle. D’un point de vue historique, son action est liée à l’expéri<strong>en</strong>ce du Théâtre del’opprimé d’Augusto Boal. Le Théâtre-forum <strong>en</strong> est <strong>ici</strong> une déclinaison basée sur des études sociologiquescontemporaines qui lui ont permis d’évoluer.De tournées franco-espagnoles <strong>en</strong> festivals internationaux, Théâtre sans frontière a donné une cinquantainede pièces, dont la plupart sont des créations.De 1984 à 1988, Théâtre sans frontière crée des théâtres-forums mis <strong>en</strong> scène par Marie-José Eréséo.Depuis 1989, plus de c<strong>en</strong>t spectacles ont été réalisés et joués avec des chômeurs de longue durée et desjeunes <strong>en</strong> stage d’insertion sur des thèmes tels que l’exclusion, la famille, le travail, la drogue, les viol<strong>en</strong>ceset l’alcool, le mal de vivre.Théâtre sans frontière justifie son appellation <strong>en</strong> part<strong>ici</strong>pant à de nombreux festivals à l’étranger.■ Théâtre sans frontière, 37 bis, rue Roquelaine, 31000 Toulouse, tél : 05 61 62 26 26,http://tsf.opprime.free.fr.> Autre s<strong>en</strong>sAutres<strong>en</strong>s est un lieu de créationet de diffusion de partageet de convivialité, de culturevivante c<strong>en</strong>tré autour d’unelibrairie atypique et de sonresto/bistro aux saveurs originales.L’Uzine est située à unequarantaine de kilomètres ausud de Toulouse <strong>en</strong> directionde Saint-Girons.■ Autre s<strong>en</strong>s, uzine d’art etd’essais, 4, place du Pré-Commun, 31260 Mazères-sur-Salat, tél : 05 61 90 59 38.> L’UsineL’Usine a été le premier lieu defabrique Arts de la rue <strong>en</strong>France. Il est né <strong>en</strong> 1985 avecl’installation d’un collectif d’artistesdans une anci<strong>en</strong>ne usined’équarrissage à Blagnac. En1993, le collectif s’installe àTournefeuille. Un part<strong>en</strong>ariats’<strong>en</strong>gage avec la mun<strong>ici</strong>palitéet l’Usine devi<strong>en</strong>t une structurede plus <strong>en</strong> plus reconnue.En 2008, l’Usine doit déménagerdans des locaux neufs.Elle regroupe aujourd’hui lesgroupes La Machine, Le Phun,Therese n’Therese, Calor ycalor, Les P’tites d’<strong>en</strong> face,La Ménagerie.■ L’Usine, 18, chemin duCanal, 31170 Tournefeuille,tél : 05 61 07 02 72,www.lusine.net.> La GrainerieEn 1997, plusieurs compagniesde cirque sign<strong>en</strong>t avec une filialeimmobilière d’Auchan, un bailprécaire pour pouvoir s’installersur une friche. Avec 2000 m 2 , ilest possible d’accueillir de nombreuxautres groupes, toujoursliés au cirque. En 2002, lesgroupes prés<strong>en</strong>ts cré<strong>en</strong>t l’associationLa Grainerie chargée del’administration du lieu et d<strong>en</strong>égocier le futur du regroupem<strong>en</strong>tavec les collectivités. En2005, une nouvelle installationse fait dans d’anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>tsmilitaires. En 2007, un bâtim<strong>en</strong>ta été construit par l’agglomérationqui le loue à laGrainerie. Ce bâtim<strong>en</strong>t de3200 m 2 , largem<strong>en</strong>t végétalisé,sur un terrain de 11 000 m 2compr<strong>en</strong>d une salle de spectacle,des bureaux, des sallesde création, des <strong>en</strong>trepôts. Lelarge terrain permet l’installationde chapiteaux.■ La Grainerie, 61, rue Saint-Jean, 31130 Balma, tél : 05 6124 33 91, www.la-grainerie.net.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20083 9


esperantoUn label pourla langue internationaleVinilkosmo, depuis 1990, produit des CD musicaux <strong>en</strong> espéranto,une manière probante de montrer l’attractivité de la langue du docteur Zam<strong>en</strong>hof.DRDRLes par<strong>en</strong>ts de Flo sont des Républicainsanarchistes catalans qui sont v<strong>en</strong>us s’installerdans la région toulousaine à la fin de laguerre civile espagnole, <strong>en</strong> 1939. Les par<strong>en</strong>ts ontété ret<strong>en</strong>us p<strong>en</strong>dant de longs mois, comme desmilliers d’autres réfugiés, dans des camps derét<strong>en</strong>tion. C’est là que, pour passer le temps, ilssuiv<strong>en</strong>t des cours d’espéranto donnés par descamarades emprisonnés comme eux. Flo <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ddonc parler de la langue internationale très tôt,mais au départ n’y prête pas att<strong>en</strong>tion.Lycé<strong>en</strong>, Flo part<strong>ici</strong>pe à la vie d’un groupe libertaireautonome, la coordination lycé<strong>en</strong>ne communistelibertaire, et anime des comités de souti<strong>en</strong>aux objecteurs insoumis de l’époque quicontest<strong>en</strong>t l’idée de faire un service national pourl’Etat. Lui-même dev<strong>en</strong>u objecteur-insoumis, ilpart se réfugier à l’étranger pour ne pas risquer laprison. Il voyage alors ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans l<strong>en</strong>ord de l’Europe : Allemagne, Danemark, Suède,Belgique et Pays-Bas… Il ne revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Francequ’<strong>en</strong> 1981, après l’amnistie décrétée parFrançois Mitterrand.Ses par<strong>en</strong>ts ont alors arrêté une activité d’élevage,à la limite de l’agglomération toulousaine. Flos’investit dans la création du Cam, collectif d’activitémusicale, et constatant le manque de lieuxde répétitions sur Toulouse, transforme leslocaux d’élevage par<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> studios de répétitionet d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Jusqu’<strong>en</strong> 1987, avec leCam, il donne des concerts, anime des émissionsde radios, part<strong>ici</strong>pe au printemps de Bourges, àdiffér<strong>en</strong>ts festivals… Il se constitue alors un solidecarnet d’adresses dans la profession.1987, il suit des cours int<strong>en</strong>sifs lors d’un stageinternational à Sète (1). Il comm<strong>en</strong>ce alors à parlercouramm<strong>en</strong>t, s’exerce <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>dant un anpuis comm<strong>en</strong>ce à <strong>en</strong>seigner l’espéranto à sontour. Il suit alors au château de Grésillon (2) uneformation pour être <strong>en</strong>seignant.C’est lors d’un cours qu’il donne à Toulouse qu’ilr<strong>en</strong>contre le chanteur JoMo. Il discute de la professionet décide de lancer un label musical pourde la musique <strong>en</strong> espéranto. En 1990, est off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tlancé le label Vinilkosmo. Il repr<strong>en</strong>d alorscontact avec de nombreux mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et leur proposede chanter <strong>en</strong> espéranto. Au départ, lesmus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s s’essai<strong>en</strong>t surtout à traduire des chansons<strong>en</strong> espéranto, puis, peu à peu, certains selanc<strong>en</strong>t dans la création directem<strong>en</strong>t dans lalangue internationale. Flo voyage égalem<strong>en</strong>t pouraller à la r<strong>en</strong>contre de groupes étrangers qui chant<strong>en</strong>tdéjà <strong>en</strong> espéranto.Cette initiative a notamm<strong>en</strong>t contribué à améliorerl’image de la langue internationale auprès desjeunes. Cela a <strong>en</strong>richi la culture de l’espéranto <strong>en</strong><strong>en</strong> montrant le côté vivant. Le fait de chanter unelangue internationale a aussi permis à de nombreuxartistes de se faire connaître au-delà de leurfrontière linguistique. En complém<strong>en</strong>t, cela a permisà des groupes lointains de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>registrerdans les studios dont dispos<strong>en</strong>t Vinilkosmo.La langue internationale permet de r<strong>en</strong>contrerd’autres groupes ayant eu la même idée : LF-Koop<strong>en</strong> Suisse (3), Brasilia-Esperanto Label au Brésil(4), Garik Kokolija, un producteur travaillantavec l’Union d’espéranto russe, REU (5). Il y a d<strong>en</strong>ombreux échanges <strong>en</strong>tre ces quatre labels.(1) Stages organisés chaque été parEspéranto Culture et Progrès, 10,impasse école Jules-Ferry, 34290Servian, tél : 04 67 39 16 30.(2) Château de Grésillon, 49150Baugé, tél : 02 41 89 10 34, www.gresillon.org.(3) LF-Koop, chemin des postiers,27, CH 2300 La Chaux-de-Fonds.(4) Brasilia-Esperanto Label,http://esperanto.org.br.(5) Garik Kokolija / REU, kokolija@mail.ru,tél : 7 495 79 46 444,http://reu.ru.Chanter <strong>en</strong> espérantoEn 1987, des problèmes personnels l’amèn<strong>en</strong>t àpr<strong>en</strong>dre du recul sur le milieu du show-biz, avecl’ego des mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, le jeu des journalistes et desmédias. Il arrête tout et comm<strong>en</strong>ce à réfléchir àune autre ori<strong>en</strong>tation dans sa vie. Il ne poursuitplus que la location des studios. C’est alors qu’ilr<strong>en</strong>contre Jorgos, un cycliste qui, pour faire lapromotion de l’espéranto, organise des randonnéesdans toute l’Europe. Il se rappelle que sonpère avait comm<strong>en</strong>cé à l’appr<strong>en</strong>dre et décide des’y mettre. Il appr<strong>en</strong>d la langue tout seul p<strong>en</strong>dantl’été 1987 et <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> contact avec lesassociations locales d’espérantistes. En septembreAvantages et limites d’internetLa diffusion classique dans les magasins dedisques <strong>en</strong> espéranto est pour le mom<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>timpossible, la cli<strong>en</strong>tèle restant peu nombreuse.Au début, par manque d’arg<strong>en</strong>t,Vinilkosmo a édité des CD avec l’aide de souscriptionslancées dans les réseaux espérantophones.Puis le développem<strong>en</strong>t aidant, il a étépossible de pr<strong>en</strong>dre plus de risques et de produiredes CD s ans pré-v<strong>en</strong>te.Les v<strong>en</strong>tes de Vinilkosmo se font donc <strong>en</strong> grandepartie par internet. La langue étant universelle,cela a l’énorme avantage d’être consulté de n’importeoù dans le monde… même si les frais de4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


DRport peuv<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t être prohibitifs pour lesplus éloignés. Au début, le label a bénéf<strong>ici</strong>é destarifs postaux prévus pour les imprimés (un CDétant considéré comme un imprimé), mais avec laprivatisation de la Banque postale, les prix d’<strong>en</strong>voisont considérablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té (de 2 à 5 €pour la France, <strong>en</strong> quelques années).Les disques étai<strong>en</strong>t dupliqués par édition de 500exemplaires, dans une usine à Albi, usine quiemployait 170 personnes. Il y a quelques années,l’usine a délocalisé <strong>en</strong> Chine, ce qui a nécessité detrouver une solution plus artisanale pour maint<strong>en</strong>irla production au niveau local.Sur le site internet, pour chaque nouveauté, deuxchansons sont offertes <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à l’écoute. Apeine une chanson est-elle mise <strong>en</strong> ligne qu’elleest très vite diffusée sur la toile sur de multiplessites… et <strong>en</strong> quelques années, le nombre de téléchargem<strong>en</strong>tsa augm<strong>en</strong>té considérablem<strong>en</strong>t. Mais<strong>en</strong> parallèle, les v<strong>en</strong>tes ont comm<strong>en</strong>cé à chuter.En effet, ri<strong>en</strong> n’empêche techniquem<strong>en</strong>t aujourd’huiune personne d’acheter un disque puis de lemettre <strong>en</strong> ligne gratuitem<strong>en</strong>t… même si ce n’estpas légal. Et à peine sorti un nouveau disque, ilest alors facile de le retrouver et de le téléchargergratuitem<strong>en</strong>t.Ceci a mis Vinilkosmo <strong>en</strong> difficulté depuis 2006…avec la nécessité de rev<strong>en</strong>ir à la souscription pourassurer un minimum de diffusion au lancem<strong>en</strong>td’un nouveau titre.Outre la réalisation et la promotion de ces CD, Floa tout un travail administratif à faire pour d’unepart gérer le statut des artistes qui <strong>en</strong>registr<strong>en</strong>t(avec les multiples problèmes liés au statut d’intermitt<strong>en</strong>tsdu spectacle), mais égalem<strong>en</strong>t pournégocier les droits sur les chansons que lesauteurs traduis<strong>en</strong>t. Il y a souv<strong>en</strong>t de nombreuxallers-retours à prévoir <strong>en</strong>tre la première demandede traduction et la réalisation du CD : les ayantdroitssur les chansons demand<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dred’abord la traduction chantée avant de donnerleur feu vert. Jacques Yvar a ainsi pu <strong>en</strong>registrernon seulem<strong>en</strong>t des chansons de Georges Brass<strong>en</strong>s,mais aussi du Moustaki, du Johnny Cash etquelques autres. Certains auteurs connus, commePierre Perret, sont d’accord pour que d’autreschant<strong>en</strong>t leurs titres <strong>en</strong> espéranto, mais il fautnégocier du fait de leur r<strong>en</strong>ommée.Le catalogue de Vinilkosmo prés<strong>en</strong>te des chanteursespérantophones, qui compos<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>tdans la langue. Les v<strong>en</strong>tes de CD se font alors surtoutdans les milieux espérantistes. D’autres CDprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des auteurs qui s’exprim<strong>en</strong>t habituellem<strong>en</strong>tdans leur langue, mais qui convaincu de lavaleur de la langue, traduis<strong>en</strong>t une partie de leurrépertoire <strong>en</strong> espéranto. C’est notamm<strong>en</strong>t le cas deMôrice Bénin ou de Jacques Yvar. Ce dernier quichante le répertoire de Georges Brass<strong>en</strong>s déti<strong>en</strong>t lerecord des v<strong>en</strong>tes avec un disque de chansons dugrand chanteur traduites <strong>en</strong> espéranto : 2500 CDv<strong>en</strong>dus à ce jour. Cela reste modeste… Du fait descoûts postaux, <strong>en</strong>viron 50 % des v<strong>en</strong>tes se font <strong>en</strong>France.Internet permet de très nombreux échanges avecdes groupes de mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s du Sud et Flo reçoit trèssouv<strong>en</strong>t des propositions d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t debonne qualité, mais il se heurte à la difficulté desfrontières : il est quasim<strong>en</strong>t impossible de fairev<strong>en</strong>ir sur place un groupe africain du fait de lapolitique répressive mise <strong>en</strong> place. A l’inverse, ilest quasim<strong>en</strong>t impossible d’aller <strong>en</strong>registrer surplace, par manque de moy<strong>en</strong>s techniques locaux.Il y a actuellem<strong>en</strong>t un projet de studio <strong>en</strong> créationà Kinshasa, avec des groupes de hip-hop, pouressayer de résoudre ces problèmes. Vinilkosmo neserait alors que le distributeur des CD <strong>en</strong>registréslocalem<strong>en</strong>t.La musique comme passeportLa langue internationale permet déjà la communication<strong>en</strong>tre plusieurs millions de personnesdans le monde. La musique s’avère un très bonmoy<strong>en</strong> de s<strong>en</strong>sibiliser les jeunes et les moinsjeunes aux ressources de cette langue qui bi<strong>en</strong>que simple à appr<strong>en</strong>dre car sans exceptions, n’<strong>en</strong>dispose pas moins de toutes les nuances nécessairesau développem<strong>en</strong>t de la musique et de lapoésie.Vinilkosmo qui a déjà part<strong>ici</strong>pé à l’organisation detrès nombreux concerts lors de r<strong>en</strong>contres espérantistes,<strong>en</strong> France et ailleurs, espère maint<strong>en</strong>antconvaincre des festivals ouverts aux alternatifsdes possibilités de programmer des chanteursespérantophones.MB ■Vinilkosmo, espéranto-muzik prod.31450 Donneville, tél : 05 61 81 95 65,www.vinilkosmo.com,www.myspace.com/vinilkosmo.Studio de la Trappe, Vinilkosmo,http://studiodelatrappe.com.DROù appr<strong>en</strong>dre l’espéranto ?> C<strong>en</strong>tre culturel espéranto deToulouse, 1, place des Avions,31400 Toulouse, tél : 05 61 25 5577. Donne des cours au Cides,1, rue Joutx-Aigues, à la MJCAncely, 7, allée des Causses età la maison de quartier deRangueil, 19, rue Claude-Forbin.> Groupe espéranto libertaire,Liberecana Esperanto Grupo,c/o Canal Sud, 40, rue Alfred-Duméril, 31400 Toulouse.> Association des cheminotstoulousains pour l’espéranto,6, impasse Gabriel-Voisin,31130 Balma.> Esperanto-Rok-Asocio, 2,chemin du Canal, 31450Donneville, tél : 05 61 81 95 65,http://artista.ikso.net/eurokka.Association de souti<strong>en</strong> àVinilkosmo.> Café philo <strong>en</strong> espérantoau Bâton de palabre, 15, rueThionville, 31000 Toulouse,tél : 05 61 62 79 51,café associatif.Enregistrem<strong>en</strong>t avec JoMo.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20084 1


cultureLa Déroute“La Déroute” est un catalogue de 1236 pages réalisépar Nicolas Simarik, <strong>en</strong> 2006, avec la part<strong>ici</strong>pationde 600 habitants du quartier Empalot à Toulouse,un quartier qui compte 138 nationalités. A l’arrivée,22000 photos des habitants posant dans leur cadrede vie. Le tout prés<strong>en</strong>té comme un célèbre catalogue dev<strong>en</strong>te par correspondance. Une action m<strong>en</strong>ée dans lequartier avec les associations, le club de prév<strong>en</strong>tion, laMJC, le c<strong>en</strong>tre social… Le catalogue n’a été tiré qu’à650 exemplaires dont 600 pour les habitants. Autantdire que c’est une œuvre artistique rare… que l’on peutdécouvrir sur le site de l’association.■ Entrez sans frapper, 12, place André-Daste,31400 Toulouse, tél : 05 61 14 20 62,www.<strong>en</strong>trezsansfrapper.net.Groupe d’interv<strong>en</strong>tionglobalem<strong>en</strong>t nulCarnage production est un collectifassociatif d’une dizaine d’artistes derue. Ils propos<strong>en</strong>t des interv<strong>en</strong>tions du“GIGN, groupe d’interv<strong>en</strong>tion globalem<strong>en</strong>tnul”, une parodie qui se moquedes délires sécuritaires actuels. Il proposeégalem<strong>en</strong>t “Dérapage”, uneparodie de prise d’otages qui traitedes bavures pol<strong>ici</strong>ères. “Carnage nemilite pas, Carnage déf<strong>en</strong>d ses droitsquand elle s<strong>en</strong>t sa liberté m<strong>en</strong>acéeou que l’on veut cloisonner un art <strong>en</strong>plein développem<strong>en</strong>t”.■ Carnage productions,château du Faget, 31460 Le Faget,tél : 05 61 59 65 81.FoutraqueAssociation fondée <strong>en</strong> février 2003, Foutraque a pour vocationde rassembler les énergies autour de la musique et ses déclinaisonsartistiques. L’association, composée de membres disséminés sur toutle territoire (Toulouse, Paris, Clermont-Ferrand, Evreux, Lille,Nantes ...), essaie de faire connaître ses coups de cœur, notamm<strong>en</strong>tmusicaux, au plus grand nombre, par différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s : site web,fanzine Foutraque et organisation de soirées à Toulouse (Club LeMisty, L’Ouverture, Le Fairfield, L’Ambassade, Le Chi<strong>en</strong> Andalou,Le Champagne) et à Paris (Le Truskel).■ Foutraque, c/o Nicolas Favier, 39, boulevard des Récollets,31400 Toulouse ou Cédric Boulade, résid<strong>en</strong>ce Marie-Galante,16, impasse Beaujolais, 31300 Toulouse, www.foutraque.com.Les MusicophagesDepuis avril 1996, les Musicophagespropos<strong>en</strong>t un lieu convivial et dynamique,d’expression et de diffusion des culturesalternatives, situé <strong>en</strong> plein cœur deToulouse. Elle met à la disposition de sesadhér<strong>en</strong>ts une riche sélection musicale(17000 disques) où tous les styles musicauxsont représ<strong>en</strong>tés. La médiathèque,c’est aussi un lieu d’information sur lesévénem<strong>en</strong>ts culturels locaux et régionaux,un espace privilégié de diffusionet de v<strong>en</strong>te des productions d’artisteslocaux et nationaux (un dépôt-v<strong>en</strong>ted’<strong>en</strong>viron 300 disques), une librairie associative (v<strong>en</strong>te de fanzines,revues, BD, livres, DVD, VHS, ...), un lieu d’exposition (expos m<strong>en</strong>suelles:photos, peintures, planches,...), un pôle multimédia (accèsinternet, atelier d’initiation, etc.), un bar associatif ouvert aux adhér<strong>en</strong>tslors de concerts acoustiques et de r<strong>en</strong>contres musicales. En unmot , un lieu ouvert, d’initiatives et de r<strong>en</strong>contres, qui réunit les g<strong>en</strong>sautour d’une passion commune: la musique. A la même adresse,Toulibre est une association de promotion des log<strong>ici</strong>els libres(http://www.toulibre.org).■ Les Musicophages, 6, rue de la Bourse, 31000 Toulouse,tél : 05 61 21 71 50, www.musicophages.org.DRDRGIGN.Musicophage.Arthemuse 31Arthemuse 31 propose tous les deux ans une marche sur les traces deCompostelle, <strong>en</strong>tre Toulouse et le Val d’Aran <strong>en</strong> suivant la Garonne, et<strong>en</strong> faisant la promotion de l’occitan. L’édition 2007 a proposé dansles villes et villages étapes, des animations de rue, des concerts, descontes autour des fontaines ou des lavoirs, des spectacles <strong>en</strong> soirée,des expositions, des diaporamas, films et confér<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec unetr<strong>en</strong>taine d’associations.■ Arthemuse 31, Ostal d’Occitania, 11, rue Malcousinat,31000 Toulouse, tél : 05 34 60 12 16.Le bâton à palabreLe Bâton à palabre est un café, lieu de résistance tourné vers lesalternatives sociales, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, l’expression de chacun. Il aouvert <strong>en</strong> décembre 2003. Il est animé par Hélène et Jean-R<strong>en</strong>éFunel. De très nombreuses soirées abord<strong>en</strong>t les thèmes les plus variés.Le bar ne sert que des boissons issues de l’agriculture biologique etune assiette de tapas aussi avec des produits bio. Un café philo s’yti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espéranto. Au sous-sol, une bibliothèque passe-livre : pas decotisation, pour emprunter un livre on doit <strong>en</strong> donner un autre.■ Le bâton de palabre, 15, rue Thionville, 31000 Toulouse,tél : 05 61 62 79 51.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Acreamp, Association des cinémas de recherche et d’essai d’Aquitaine,Limousin et Midi-Pyrénées, 13, rue Saint-Bernard, 31000 Toulouse, tél : 05 6227 02 05.■ Cinémathèque de Toulouse, 69, rue du Taur, 31000 Toulouse, tél : 05 62 30 3010.■ Ciné Club Le Cratère, 95, Grande-Rue Saint-Michel, 31000 Toulouse, tél : 0561 53 50 53.■ Le Voltigeur, 26, rue des Couteliers 31000 Toulouse. Association de promotionde la BD qui anime une galerie, ateliers BD, buvette, salon de lecture,import petite édition…■ Clap Midi-Pyrénées, Boch Marie-Hélène, 21, place Saint-Sernin, 31000Toulouse, tél : 05 62 27 50 48. C<strong>en</strong>tre de ressources des associations.■ La Boutique d’Ecriture du Grand Toulouse, hôtel de ville, 31170Tournefeuille, tél : 05 62 13 21 52. Structure créée par la commune, l’agglomérationet la Drac pour inciter les g<strong>en</strong>s à s’approprier la lecture, lutter contrel’exclusion, favoriser l’écriture par le plus grand nombre.■ Bouges ta vie, M. Lagarrigue, 18, rue Guynemer 31200 Toulouse, tél : 05 6147 79 02. Studio de répétition, box de répétition, musique.■ Jeux de mains, 4, av<strong>en</strong>ue des Pyrénées, 31290 Gardouch, tél : 05 34 66 3910. Organise des animations artistiques dans des c<strong>en</strong>tres pour déf<strong>ici</strong><strong>en</strong>ts auditifs.Edite un magazine m<strong>en</strong>suel qui favorise la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre la culture sourdeet <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dante.■ Institut Platon, 29, Grande rue Saint-Nicolas, 31300 Toulouse, tél : 05 61 4217 33. Ateliers d’écriture et promotion des éditeurs associatifs régionaux.■ Mille et une couleurs, 2, av<strong>en</strong>ue Assolelhat, 31320 Castanet-Tolosan, tél : 0561 27 26 47. Association organisant des r<strong>en</strong>contres artistiques itinérantes <strong>en</strong>tredes bébés, des adultes et des artistes professionnels.■ Le Foyer, jardin de la mairie, av<strong>en</strong>ue Lazare-Carnot, 31330 Gr<strong>en</strong>ade, tél : 0561 82 75 61. Cinéma art et essai.■ PAS Nomades, Le village, 31360 Lestelle, tél : 05 61 87 56 94. Depuis2006, l’association organise des manifestations réunissant philosophes, artisteset sci<strong>en</strong>tifiques avec des débats sur les relations <strong>en</strong>tre l’homme et la nature.■ C<strong>en</strong>tre de création artistique de Terre Blanque, 31470 Saint-Lys, tél : 05 6156 83 84.4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


médiasDRCanalsud, 92,2 MhzCanalsud est une radio associative locale pour Toulouseet ses banlieues. Elle veut r<strong>en</strong>dre compte de l’<strong>en</strong>semble de la vietoulousaine : sociale, politique, économique, ludique, culturelleet musicale, de la vie quotidi<strong>en</strong>ne, du travail et des congés... Elle est totalem<strong>en</strong>tindép<strong>en</strong>dante, détermineseule sa politique,n’est le porte-voix d’aucuneorganisation. Pourautant Canalsud n’est nineutre ni objective. Departi-pris, Canalsud favorisel’expression des minorités.Elle se veut radio desdiffér<strong>en</strong>ces.■ Association Canal Sud(Toulouse, 92.2 Mhz), 40,rue Alfred-Duméril, 31400Toulouse, tél : 05 61 2595 43,www.canalsud.net.Alters EchosCette revue trimestrielle née à l’automne 2006 cherche à être le li<strong>en</strong> auniveau régional <strong>en</strong>tre tous ceux et celles qui se reconnaiss<strong>en</strong>t dans les débatssur la solidarité, l’altermondialisme et l’écologie. Elle est née d’une initiativedes Alternatifs et est diffusée dans un certain nombre de lieux alternatifs.■ Alters Echos, Ami-e-s de l’Alternative, 41, rue Sainte-Lucie,31300 Toulouse.Friture (?)Après un début tonitruant, <strong>en</strong> avril 2006, cequi devait être une belle revue régionale desalternatives connaît une crise intérieure etle n°4 de juin 2006 ne paraît pas. Depuis lesite de la revue est <strong>en</strong>core actualisé… etannonce le retour de la revue papier.■ Friture, Association 2bouts, 22, place duSalin, 31000 Toulouse,tél : 09 54 62 04 01, www.friture.net.Musicophage.DRCanal Sud.Art etexpression libreL’AAEL, Association pour l’artet l’expression libre est unemaison d’édition née <strong>en</strong> 1973avec comme objectif de favoriserune critique autonome. Ellediffuse <strong>en</strong>tre autres un CD spécialcomposé de chants connusdont les paroles ont été recomposées<strong>en</strong> fonction de la causedéf<strong>en</strong>due. Réalisation d’affichespercutantes. Romans, essais,poésie…■ AAEL, 8, rue de Bagnolet31100 Toulouse,tél : 05 61 43 80 10.­> Et égalem<strong>en</strong>t■ Association Radio Campus (Toulouse, 94.0 Mhz), 15, rue des Lois, 31000Toulouse, tél : 05 61 22 74 64. La radio des étudiants de Toulouse.■ FMR (Toulouse, 89.1 Mhz <strong>en</strong> alternance avec Radio Radio), associationEphèmère, 9, boulevard des Minimes, 31000 Toulouse, tél : 05 61 63 09 77.■ Hors-limite, 29, Grande-Rue Saint-Nicolas, 31000 Toulouse. Maison d’éditionassociative.■ La Croisière intérieure, Comet Jean-François, 11 bis, rue Agathoise, 31000Toulouse, tél : 05 61 62 27 20. Promotion de la santé, par la prév<strong>en</strong>tion,conseils d’hygiène de vie. Edition d’un livre pour mieux compr<strong>en</strong>dre le corps etl’alim<strong>en</strong>tation lisible à partir de 12 ans.■ Le Coquelicot, BP 4078, 31029 Toulouse cedex, http://lecoquelicot.abri.org.De 1995 à 2005, le Coquelicot a publié à Toulouse une revue libertaire pleined’impertin<strong>en</strong>ce. Celle-ci a été remplacée depuis cette date par une version numérique.L’association continue à publier sur papier des livres et des brochures.■ Cerise, C<strong>en</strong>tre europé<strong>en</strong> de ressources sur les initiatives sociale et économique,5, allée A.-Machado, 31058 Toulouse cedex, tél : 01 05 61 50 38 42, www.univtlse2.fr/cerise.Organisation de manifestations (colloque, forum), animation d’unsite web. C<strong>en</strong>tre de ressources docum<strong>en</strong>taire, animation de formation. ForumEconomie solidaire (co-organisateur).■ Association Radio Mon Païs (90.1 Mhz), 19, place Saint-Sernin, BP 7094,31070 Toulouse, tél : 05 62 27 23 23.■ Diagonale Sarl, V<strong>en</strong>ail Guy, 18, rue des Sept-Troubadours, 31000 Toulouse,tél : 05 61 62 21 19. Revue bimestrielle sur la santé et le développem<strong>en</strong>t personnel.Enregistrem<strong>en</strong>ts audio sur la santé, la nature et confér<strong>en</strong>ces. Organise le salonSanté nature à Toulouse.■ Association Fréqu<strong>en</strong>ce Soleil (Toulouse, 92.6 Mhz, Montauban, 103.7 Mhz,Mazamet, 107. 3 Mhz), 2, chemin de Basso-Cambo, Saint-Simon, 31100 Toulouse,tél : 05 61 07 67 58. Radio multiculturelle depuis plus de 20 ans, journal local etvie associative.■ Éditions du Terran, Bertrand Bernard, Espalles, 31160 S<strong>en</strong>gouagnet, tél : 05 6188 81 08.■ Jeux de mains, 4, av<strong>en</strong>ue des Pyrénées, 31290 Gardouch, tél : 05 34 66 39 10.Edite un magazine m<strong>en</strong>suel sur l’art et la culture sourde et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dante.■ DG diffusion, rue Max-Planck, BP 734, 31683 Labège cedex, tél : 05 61 00 0999. Diffuseur de presse et éditions. Ouvrages santé, écologie, développem<strong>en</strong>t personnel,spiritualité.■ Radio Radio (Toulouse : 89.1 Mhz <strong>en</strong> alternance avec FMR), associationProgressive parole, 43, rue de la République, 31300 Toulouse, tél : 05 34 51 1188. Chanson française et musiques du monde. Reportages, confér<strong>en</strong>ces, cultures etinfos, etc.■ Association Radio Galaxie (Rieux, 98.5 Mhz), quartier du Marfaut, 31310Rieux-Volvestre, tél : 05 61 87 55 48.■ Association Radio Larra (104.9 Mhz), Cantegril, 31330 Larra, tél : 05 61 8273 59. Donne la parole aux associations interv<strong>en</strong>ant dans la vie locale.■ Booster (106.8 Mhz), association Belle musique, 9, rue Jean-Rodier, 31400Toulouse, tél : 05 61 20 91 90. Lutte contre la viol<strong>en</strong>ce et les inégalités.■ Radio Occitania (Toulouse, 98.3 Mhz, Saint-Gaud<strong>en</strong>s, 89.4 Mhz, Nord-Ariège,106.1 Mhz), 60, rue d’Assalit, 31500 Toulouse, tél : 05 61 80 40 40. Radio occitano-catalanequi aborde tous les aspects de la vie <strong>en</strong> apportant le point de vueoccitan. Emissions multilingues, appr<strong>en</strong>tissage de la langue d’oc. Musique à dominantefolklorique et de groupes locaux.■ Association Radio de la Save (102.8 Mhz), place de la Halle, 31530 Levignac,tél : 05 61 85 48 10. Variété française, info locale, débats, vie pratique.■ Association Radio plus (106.8 Mhz), impasse Jean-Jaurès 31600 Seysses, tél :05 34 40 26 26. Radio généraliste.■ Association Radio Muret (89.7 Mhz), 13 bis, av<strong>en</strong>ue Vinc<strong>en</strong>t-Auriol, BP 103,31604 Muret cedex, tél : 05 61 56 80 77. Radio généraliste, deux magazines d’infolocale, reportages.■ Editions Itinéraires, 12, rue des Perles, 31650 Saint-Or<strong>en</strong>s-de-Gameville, tél :05 61 39 92 08. Maison d’édition associative née <strong>en</strong> 1989.■ Association Altitude FM (Toulouse, 93.5 Mhz), 4, av<strong>en</strong>ue du Parc, BP 9, 31701Blagnac, tél : 05 61 71 90 90. Radio très généraliste et de proximité, événem<strong>en</strong>tsrégionaux.■ Association Radio Prés<strong>en</strong>ce Pyrénées (Saint-Gaud<strong>en</strong>s, 91.1 Mhz), 10, av<strong>en</strong>ueMaréchal-Joffre, 31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s, tél : 05 61 95 11 00.■ Sonothèque Média, route de Tarbes, RN 117, 31800 Saint-Gaud<strong>en</strong>s, tél : 05 6195 96 95. Edition K7 audio à texte sur le développem<strong>en</strong>t personnel.■ Gascogne FM (Auch, 107.3 Mhz), association GFM, Dominique Bruno-Afonso,171, rue Victor-Hugo, 32000 Auch, tél : 05 62 05 40 12.■ Radio d’Artagnan (Condon, 95.1 Mhz, Nogaro, 97.6 Mhz), mairie 32110Nogaro, tél : 05 62 69 06 66.■ Radio Coteaux (Saint-Gaud<strong>en</strong>s, 97.7 Mhz, Riolas, 104.5 Mhz), Au village 32140Saint-Blancard, tél : 05 62 66 92 24.■ Fréqu<strong>en</strong>ce Adour (Riscle, 94.8 Mhz), Association dynamique et originale dansl’utilisation de la radio, rue des Carrières, 32400 Riscle, tél : 05 62 69 88 76.■ Radio Fil de l’eau (L’Isle-Jourdain, 106.6 Mhz), MJC La Maïsoun, place deCompostelle, 32600 L’Isle-Jourdain, tél : 05 62 07 27 41. Radio généraliste.■ Indymedia Toulouse : http://toulouse.indymedia.org.■ Toulous’éthic, www.toulousethic.fr, actualité du développem<strong>en</strong>t durable et del’économie solidaire.■ vivre<strong>en</strong>comminges.abri.org, site de dialogue du sud de la Haute-Garonne.■ www.truc.abri.org, Toulouse réseau unitaire et citoy<strong>en</strong> anime un site sur lequelon trouve des informations d’associations comme Plus jamais ça, le souti<strong>en</strong> auxsans-papiers, le réseau éducation sans frontière, et de nombreux débats notamm<strong>en</strong>tsur la recomposition de la gauche antilibérale…■ www.abri.org est un hébergeur de sites internet qui se veut coopératif, non-marchand,solidaire et alternatif. Il abrite déjà une tr<strong>en</strong>taine de sites militants de larégion que l’on peut découvrir <strong>en</strong> allant visiter leur annuaire : Atelier idéal, LeCoquelicot, Sel-Cocagne, Truc, TVBruits… dont on vous parle par ailleurs.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20084 3


librairieQuand le livrese fait gourmandise !A 50 kilomètres de Toulouse, Catherine Mitjana et Didier Bardy, professionnelsdu développem<strong>en</strong>t local, ont eu le coup de foudre pour Sarrant, charmant villagedu Gers. En été, son Festival du Moy<strong>en</strong> Age fait la joie de touristes amoureuxd’Histoire et de patrimoine. Sarrant a fait le bonheur de ces deux passionnés delivres et de restauration. Leur projet audacieux est une librairie-tartinerie,fière de ses 6000 ouvrages, où il fait bon vivre, manger, échanger et lire…DR4 4> Autres librairies■ Librairie Terra Nova, 18, rueGambetta, 31000 Toulouse,tél : 05 61 21 17 47,www.librairie-terranova.fr.■ L’Heure bleue, 33, rueMatabiau, 31000 Toulouse,tél : 05 61 63 42 27.Esotérisme, santé, écologie■ Librairie Obliq, 6 bis, impasseBaour-Lormian, 31000Toulouse, tél : 05 61 23 91 52.■ Librairie Ombres blanches,50, rue Gambetta, 31000Toulouse, tél : 05 34 45 53 33,www.ombres-blanches.fr.■ Parole d’étoiles, 21, rueParadoux, 31000 Toulouse,tél : 05 61 25 94 32.Esotérisme, écologie.■ Grandeur nature, 21, av<strong>en</strong>uedes Ecoles-Jules-Juli<strong>en</strong>, 31400Toulouse, tél : 05 61 53 95 63.Biocoop avec librairiespécialisée dans l’alim<strong>en</strong>tation,l’habitat sain, l’écologie,le jardinage…■ Librairie mobile Key Largo,Terre Blanque , 31470 St-Lys,tél : 05 34 48 19 44.www.librairiemobile.org.Librairie caravane prés<strong>en</strong>te surles marchés et dans les cinémasUtopia de Toulouseet Tournefeuille.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008Franchi le seuil des Livres et vous, la librairetartineriede Sarrant, village du Gers, bonheuret jubilation vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la r<strong>en</strong>contredu visiteur. Ici, le temps s’étire <strong>en</strong> des mom<strong>en</strong>tsdélectables. Pour se mettre le lieu <strong>en</strong> bouche, leconvive peut y déguster un magret de canard surson lit de saveurs de fruits, un verre de Frontond’un producteur du Rousillon, une glace au laitd’amande, un sorbet aux mûres ou un cake maisonà la fleur d’oranger. A l’heure du thé, les confituresde l’abbaye de Boulaur s’étal<strong>en</strong>t sur de généreusestartines.La r<strong>en</strong>ommée des Livres et vous a franchi les rempartsdu village et le pays gersois. De Toulouse,Auch, Ag<strong>en</strong> ou Montauban, une foule de curieux,amoureux du terroir et de sa bonne chère, derepas conviviaux comme de beaux livres, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tainsi s’y régaler chaque week-<strong>en</strong>d. Amateursde mots et de mets, savourés dans une ambiancebonne <strong>en</strong>fant. “Tous nos produits sont bio,explique Didier Barby, de la limonade au thé, <strong>en</strong>passant par le café issu du commerce équitable.Le pain provi<strong>en</strong>t du Péché mignon, une boulangeriede Mauvezin. Glaces et sorbets sont fabriquéspar un artisan de l’Ariège”. Didier Bardy déf<strong>en</strong>dune économie au service de l’humain, avec uncertain art de vivre fondé sur l’alliance des diversités: “Ouvrir un simple café, dit-il, cela n’auraitpas eu de s<strong>en</strong>s. Une librairie <strong>en</strong> milieu rural nonplus”. Il fallait donc marier les deux. Mariageréussi, tout comme la collaboration <strong>en</strong>tre Didieret Catherine Mitjana, sa complice et compagne.“Depuis toujours, j’aime les livres, confie Didier.Catherine, elle, son domaine, c’est l’animation etles r<strong>en</strong>contres. Des r<strong>en</strong>dez-vous égrénés au fil des<strong>en</strong>vies ou de l’actualité… R<strong>en</strong>contres avec unauteur marseillais, l’éditeur du mois, ou autourd’une thématique, telle que La construction écologique,à la croisée des chemins <strong>en</strong>tre décroissance,économie solidaire, éducation populaire et écologie.A force de monter des projets, on a eu <strong>en</strong>vie, unjour, de bâtir le nôtre”, explique Didier, passé durôle de conseiller <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> milieurural, la semaine à Toulouse, à celui de librairerestaurateur,le reste du temps, week-<strong>en</strong>ds etvacances compris.Catherine Mitjana, conseillère <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise, s’investittout autant dans la librairie. A Sarrant, elleconvie régulièrem<strong>en</strong>t photographes, peintres,artistes, auteurs régionaux ou parisi<strong>en</strong>s, dont elleapprécie les œuvres. “La vie, assure Catherine,n’est faite que de découvertes. Les r<strong>en</strong>contres etdiscussions à la librairie sont toujours conviviales.Les g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> redemand<strong>en</strong>t…”Entre deux gourmandises, l’achat d’un pot deconfiture de figues ou de miel d’acacia, le flâneurpeut musarder parmi de dél<strong>ici</strong>euses lectures. “Ceque recherch<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s, assure Didier, c’estqu’on leur donne du temps pour manger et regarderles livres. Certains sont intimidés… La premièrefois, ils n’os<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> toucher. Quand ilsrevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, ils nous demand<strong>en</strong>t des bouquinssympa. Et même s’ils n’achèt<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>, ce n’est pasgrave”. Ici, la culture est désacralisée au profit decuriosités buissonnières. Jolim<strong>en</strong>t dessiné sur lemur derrière le comptoir, cette calligraphie résumel’atmosphère autant que l’esprit du lieu : “Leplaisir après des années de retrouver le goût dulivre <strong>en</strong> mangeant des confitures… De retrouverle goût des confitures <strong>en</strong> ouvrant des livres”.Partout <strong>ici</strong>, le plaisir est roi. Il défile <strong>en</strong> heuresvagabondes, volées à passer un bon mom<strong>en</strong>t,bavarder ou s’évader dans des contes ou récitsfantastiques. “En été, sourit Didier, les femmes duvillage vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cachette de leur mari. Ellespr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un thé et rest<strong>en</strong>t l’après-midi. Lesjeunes filles préfèr<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir <strong>ici</strong>, plutôt que d’allerau café”. Ce qui leur plaît ? Le calme, une beautéomniprés<strong>en</strong>te partout où se pose le regard.L’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t de poutres de châtaignier,antique ouvrage d’artisans-m<strong>en</strong>uisiers, laisséesappar<strong>en</strong>tes, souti<strong>en</strong>t l’édifice comme une <strong>en</strong>voléed’ogives. En cette demeure insolite au cœur duvillage, tout n’est que pierre et bois ciré, rehausséde couleurs. Ocres, vieux roses, camaïeu depatines, badigeons à la chaux et colombages ressuscités,form<strong>en</strong>t la palette décorative des Livreset vous. Verts et jaunes plus sout<strong>en</strong>us habill<strong>en</strong>t


une vaisselle <strong>en</strong> grès achetée <strong>en</strong> Catalogne. Deschaises de bistrot, dénichées au hasard de brocanteset de vide-gr<strong>en</strong>iers, ont des couleurs vivesavec une frise au pochoir. Ce rustique mobilierinvite à s’asseoir. Les tables, rondes ou carrées,sont toutes pimpantes. “Je voulais un décor gaipour contraster avec l’austérité du bois”, expliqueCatherine, qui est aussi passionnée de décoration.Seule concession à une discrète modernité,des rampes halogènes se fray<strong>en</strong>t un chemin parmiles poutres, comme des lumignons à une kermessede village. Les jours de fêtes, des guirlandes delumière éclair<strong>en</strong>t la librairie à l’extérieur.L’ambiance est à la fois bavarde et discrètem<strong>en</strong>taffairée. Les langues se déli<strong>en</strong>t. Chacun discute,<strong>en</strong>tame la conversation avec son voisin de table.“Vous avez vu ce beau livre sur la mode ? Etcelui-ci, sur les constructions <strong>en</strong> terre, ça fait unan que je le cherche…”. “Goûtez donc au fromag<strong>en</strong>appé de miel, c’est un pur délice !”. Libraireet aubergiste, Didier s’est aussi improvisé charp<strong>en</strong>tier.Les murs sont couverts d’étagères <strong>en</strong> boisde châtaignier. “J’<strong>en</strong> fabriquais une par jour avecsa tablette pour poser les livres, se souvi<strong>en</strong>tDidier. Les six premiers mois, on p<strong>en</strong>sait v<strong>en</strong>dre500 livres : nous <strong>en</strong> avons v<strong>en</strong>du cinq fois plus !Ce qui compte, c’est la prés<strong>en</strong>tation. Les g<strong>en</strong>strouv<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> la bibliothèque idéale qu’ils aimerai<strong>en</strong>tavoir chez eux”. Ne se fiant qu’à ses coupsde cœur : écologie et histoire de l’art flirt<strong>en</strong>t avecBD et polars, un Guide sur l’art du vin et duvignoble r<strong>en</strong>voie à une collection sur les “Métiersde tradition”, la littérature côtoie un importantrayon jeunesse où les <strong>en</strong>fants pass<strong>en</strong>t des heures,assis sur des coussins de couleurs. En 2006 parmiles animations remarquables de la librairie, lesjournées “Lecture, développem<strong>en</strong>t local et li<strong>en</strong>social” portées par l’association L.I.R.E.S. “ontfait l’objet de passionnants débats autour d’un<strong>en</strong>ouvelle démarche de lutte contre l’illettrisme etdu développem<strong>en</strong>t culturel local dans le cadre dupays Portes de Gascogne” ; ou ces r<strong>en</strong>contresavec les éditions du réseau Repas (Réseaud’échanges et de pratiques alternatives et solidaires)dans le cadre de la Quinzaine de l’économiesolidaire dans le Gers. Plus simplem<strong>en</strong>t, unesoirée conviviale <strong>en</strong> chansons autour des “Mots,du vin et des mets”…Culture, élégance et beauté du geste ne se lis<strong>en</strong>tpas seulem<strong>en</strong>t dans les opuscules. L’écrin de lalibrairie-tartinerie de Sarrant est une anci<strong>en</strong>neboulangerie. Dans l’un des murs extérieurs subsistel’anci<strong>en</strong> four qui, autrefois, cuisait le painpour tout le village. Transformé au garage, la maisondu 17e siècle, était vouée à la démolition.“Pour beaucoup, notre rêve était une hérésie, sesouvi<strong>en</strong>t Didier. Une amie architecte nous aconseillé de tout démolir !”. Didier et Catherineont préféré tout garder. Hormis le toit, l’escalieret les portes <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t refaits, tout a été conservé.Le plancher <strong>en</strong> cœur de chêne, les murs <strong>en</strong>torchis restaurés à l’anci<strong>en</strong>ne font désormais l’admirationde tous. Un compagnon du Tour deFrance, <strong>en</strong> visite à Sarrant, a salué l’ouvrageaccompli. Tout comme des architectes et artisans,intéressés par le r<strong>en</strong>ouveau des maisons <strong>en</strong> terreet v<strong>en</strong>us <strong>en</strong> séminaire. “Quand on a refait lesmurs, on n’imaginai<strong>en</strong>t pas qu’ils étai<strong>en</strong>t aussibeaux, s’<strong>en</strong>thousiasme Catherine. Cette maison,nous avons simplem<strong>en</strong>t accompagné son r<strong>en</strong>ouveau,sans lutter contre elle. Et tout ce qu’on luia donné, elle nous le r<strong>en</strong>d au c<strong>en</strong>tuple !”Anne Dupuis ■Des livres et vous, place de l’Eglise,32120 Sarrant, tél : 05 62 65 09 51.Ouverture à partir de 11 h, le week-<strong>en</strong>d.Tous les jours des vacances scolaires. Le v<strong>en</strong>dredià partir de 19 h. Pour les groupes à la demande.DRDRToulouse, chroniqued’un désastre annoncéH<strong>en</strong>ri Farr<strong>en</strong>y et Christian MorettoEd. Cépaduès (Toulouse)2002 - 222 p. - 21 €Le 21 septembre, l’usine AZF explose.Les autorités se lanc<strong>en</strong>t dans le“on ne pouvait pas prévoir”, “toutétait pourtant prévu”, “il n’y avaitqu’une chance sur un million”. Lesauteurs contest<strong>en</strong>t cela <strong>en</strong> rappelantque cela fait tr<strong>en</strong>te ans que les associationslocales dont les leurs (Amisde la Terre, Les Verts notamm<strong>en</strong>t)dénonc<strong>en</strong>t le risque d’accid<strong>en</strong>t majeur.Une photo montre les auteursmanifestant dix ans avant ! Ils rappell<strong>en</strong>tque depuis douze ans l’usin<strong>en</strong>e respectait plus les consignes“Seveso”.Ils publi<strong>en</strong>t les réponsesdes élus et futurs élus sur la question:les plus anci<strong>en</strong>nes lettres remont<strong>en</strong>t à1979 ! Bref, tout le monde savait,mais les politiques n’osai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> direaux industriels, les syndicatsn’osai<strong>en</strong>t pas proposer une claire fermeturedu site (et ne l’os<strong>en</strong>t toujourspas !). Si au moins cela servait pourfermer d’autres usines dangereuses.Julot sur le canal du MidiLionel Hignard, FrançoiseLemonnier, Jean-Claude PertuzéEd. Loubatières(31122 Portet-sur-Garonne)2001 - 48 p. - 15 €Sous forme d’une histoire pour les<strong>en</strong>fants, une passionnante découvertedu canal du Midi qui va de Toulouseà Sète. Aujourd’hui classé patrimoinemondial par l’Unesco, le canal faitl’objet d’autres ouvrages comme“Canal du Midi, randonnée architecturale<strong>en</strong> villages lauragais”, de D<strong>en</strong>isPinel, chez le même éditeur.Toulouse, septembre noirBesseron, Dourel, Belaugre, RéglatEd. AAEL2002 - 32 p. - 10 €Toulouse, le 21 septembre 2001. Toutest tranquille quand soudain AZFexplose au sud de la ville. De façonromancée, histoire de l’ambiance quirègne dans l’usine, à la mairie, dansles médias, dans la rue, avant, p<strong>en</strong>dantet après l’accid<strong>en</strong>t. Excell<strong>en</strong>tpassage <strong>en</strong> revue des lâchetés ordinaires,des idioties administratives(essayer de rester confiné chez vousquand les vitres ont explosé !)... LaBD se termine par l’annonce du prochainépisode : un accid<strong>en</strong>t à laSNPE voisine.L’eau un <strong>en</strong>jeu pour demainH<strong>en</strong>ry ChevallierPréface de François de RavignanEd. Sang de la Terre2007 - 352 p. - 19 €Anci<strong>en</strong> chercheur <strong>en</strong> biologie, H<strong>en</strong>ryChevallier, qui habite le Gers, dénoncedepuis des années, au sein du collectifSOS Adour vivant et del’Uminate, les conséqu<strong>en</strong>ces de lamonoculture du maïs dans sa régionavec les prélèvem<strong>en</strong>ts d’eau, les barragesd’irrigation et le rejet des pest<strong>ici</strong>des.Dans cet ouvrage, il se p<strong>en</strong>chesur la situationlocale et élargit laquestion jusqu’auniveau mondial <strong>en</strong>posant la questiond’une société qui nepr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> considérationune ressourceaussi précieuse.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20084 5


alternativesTour de France pour la biodiversitéEn opposition avec l’esprit de compétition qui conduit au dopage dans le sport, et à la logique de l’agriculture int<strong>en</strong>sive qui débouche sur les plantes génétiquem<strong>en</strong>tmodifiées, un Alter tour est <strong>en</strong> préparation du 5 au 27 juillet 2008 (aux mêmes dates que le Tour de France cycliste) pour voyager <strong>en</strong>sembledans un esprit de solidarité. L’AlterTour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d dénoncer le dopage sous toutes ses formes : dans le sport parce qu’il y porte atteinte aux sportifs pour lebénéfice de sponsors, et dans l’agriculture, parce qu’il y porte atteinte aux paysans et à la biodiversité pour le bénéfice des firmes productrices d’OGM et d’agrotoxiques.Ce “tour de France à la carte” cherche pour le mom<strong>en</strong>t ses étapes et vous invite à les contacter pour proposer des animations, des lieux… et mettre<strong>en</strong> place le trajet. A priori pas dans les zones montagneuses pour éviter trop de difficultés, avec la volonté de passer d’abord dans les grandes plaines où sontdéveloppés les OGM. Une continuité est assurée par un cycliste qui porte le maillot vert, ce cycliste changeant <strong>en</strong>viron tous les 15 km. Chacun pouvant v<strong>en</strong>iraider le porteur du maillot vert sur quelques kilomètres ou l’att<strong>en</strong>dre dans une ville-étape. Le départ est prévu dans les Pyrénées-Atlantiques et devrait tournerdans le s<strong>en</strong>s inverse des aiguilles d’une montre. Les cyclistes emprunteront au maximum le réseau des Voies vertes et procèderont dans les champs de maïs à d<strong>en</strong>ombreux contrôle anti-dopage. L’Alter Tour devrait bénéf<strong>ici</strong>er du souti<strong>en</strong> du réseau Accueil paysan, des Amis de la Confédération paysanne, d’Attac, de laFNAB… R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Alter Tour c/o Les Amis de la Confédération paysanne, 104, rue Robespierre, 93170 Bagnolet, www.altertour.net.Agri Bio> Biodynamie : assembléegénérale. Le mouvem<strong>en</strong>t de culturebiodynamique ti<strong>en</strong>dra son assembléegénérale le jeudi 10 janvier2008 à La Forge, 3, rue de laGrande-Armée, 68760 Willersur-Thur(30 km à l’ouest deMulhouse).> Biodynamie : Formations.Le mouvem<strong>en</strong>t de culture biodynamiqueorganise tout au long del’année 2008 des formations audomaine de Saint-Laur<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>Saône-et-Loire : Fondem<strong>en</strong>tsde l’agriculture biodynamique(23 et 24 février), découverte del’agriculture biodynamique (1 er et2 mars), se nourrir aujourd’hui,consci<strong>en</strong>ce et choix alim<strong>en</strong>taires(26 et 27 avril), botanique goethé<strong>en</strong>ne(17 et 18 mai), un week<strong>en</strong>ddans les étoiles, compréh<strong>en</strong>sionet utilisation du cal<strong>en</strong>drierdes semis (28 et 29 juin), à lar<strong>en</strong>contre des plantes méd<strong>ici</strong>nales(31 mai et 1er juin), économiesociale et triarticulation, quelleNordL’Arbre à SelL’Arbre à Sel est un système d’échange local situé àVill<strong>en</strong>euve-d’Ascq. Il a mis <strong>en</strong> place une outilthèque:chaque adhér<strong>en</strong>t est invité à indiquer les outils qu’il possèdeet qu’il est prêt à prêter, ceci afin d’économiser lesachats souv<strong>en</strong>t spécialisés pour des outils qui ne serv<strong>en</strong>tque rarem<strong>en</strong>t. L’Outilthèque fonctionne par libre accord<strong>en</strong>tre le prêteur et l’emprunteur… L’Arbre à Sel, c<strong>en</strong>tresocial C<strong>en</strong>tre ville, rue des Vétérans, 59650 Vill<strong>en</strong>euved’Ascq,tél : 03 20 04 65 12.Fêtes, foires salons> Vannes : 7 e Respire. 18 au 20 janvier, parc des expositions Chorus,170 exposants. “vivre <strong>en</strong> harmonie et bi<strong>en</strong>-être”, 55 confér<strong>en</strong>ces. Loireévénem<strong>en</strong>t,19, place de la Poterne, 49400 Saumur, tél : 02 41 38 60 00.> Allier : Naturellem<strong>en</strong>t z<strong>en</strong>. 26 et 27 janvier, C<strong>en</strong>tre des congrès et de laculture. Alim<strong>en</strong>tation bio et médecine naturelle. 80 exposants. C<strong>en</strong>tre Athanor,rue Pablo-Picasso, BP 1144, 03103 Montluçon cedex, tél : 04 70 08 14 40.> Paris : 6 e Naturally. 31 janvier au 4 février, Cité des sci<strong>en</strong>ces de La Villette.Naturally, 1, place Paul-Verlaine, 92100 Boulogne, tél : 03 86 78 19 20.> Paris : 24 e Médecines douces. 7 au 11 février, Paris-Expo, porte deVersailles, 250 exposants, 10 confér<strong>en</strong>ces, 100 ateliers. SPAS,86, rue de Lille, 75007 Paris, tél : 01 45 56 09 09.4 6 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008économie pour quelle société(11 et 12 octobre), formationau jardinage bio-dynamique 14 et15 juin puis 20 et 21 septembre),arboriculture biodynamique (22 et23 novembre). Mouvem<strong>en</strong>t deculture biodynamique, 5, placede la Gare, 68000 Colmar,tél : 03 89 24 36 41.Pour uneéducationauth<strong>en</strong>tiqueLe CREA, Cercle de réflexion pourune éducation auth<strong>en</strong>tique a étécréé <strong>en</strong> novembre 2007 pour réfléchirau système scolaire, à lafamille, aux médias, sur les limitesde l’appr<strong>en</strong>tissage par fragm<strong>en</strong>tation,par conformation… Le CREAse propose de travailler à une éducationqui intègrerait le m<strong>en</strong>tal, lecorps, le vital, le psychique, lesinter-relations… Il édite une lettrem<strong>en</strong>suelle par internet que l’onpeut demander à recevoir. CREA,Les Champs Dessus, 71300 Mary,appvie-crea@yahoo.fr.DrômeR<strong>en</strong>contres de l’écologieau quotidi<strong>en</strong>Les r<strong>en</strong>contres de l’écologie au quotidi<strong>en</strong> se ti<strong>en</strong>dront à Die du 18 au28 janvier 2008, sur le thème “Oser <strong>en</strong>semble, oser se r<strong>en</strong>contrer,oser travailler <strong>en</strong>semble, oser lutter, oser rire, oser vivre, oser être<strong>en</strong>semble…”. Le mot “r<strong>en</strong>contres” est aussi important que le mot “écologie”.Les premiers pas de l’écologie sont la création de li<strong>en</strong>s de solidaritéconcrets. Rompre l’isolem<strong>en</strong>t est le début d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour lavie. “ Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de lavolonté” disait Antonio Gramsci. Oser, c’est cet optimisme de la volonté,de la création... “L’optimisme, c’est voir la vie à travers un rayon desoleil” chantait Carm<strong>en</strong>.Au programme :Jeudi 17 à 20h30, film au Pestel : Sisko,de Mickaêl Moore et à 20h30 théâtre“Réclame” à la Droguerie Moderne.V<strong>en</strong>dredi 18 à 20h30 film / table-ronde :La maladie cherche à me guérir de A. Barthet P. au Pestel. Samedi 19 à 11h : inaugurationfestive sur le marché , 12h : repaspartagé sur le marché ; 14h : Protégerles animaux du jardin avec Jean-FrançoisNoblet et Marie-Paule de Tierssant ; 17h :Vers une bio-vallée ; à 20h30 : écologiesociale avec G. Azam ; 22h30 Musique etslam de femmes. Dimanche 20 à 10h : atelierspratiques : pratiques collectives,trèfle, médiation, oser sa voix ; 10h : Lesoiseaux du Diois ; 14h : énergies r<strong>en</strong>ouvelablesdans le Diois ; 16h : résistance, créationet conflit avec M. B<strong>en</strong>asayag ; 18 h :théâtre forum ; 20h30 : pratiques collectivesavec B. Quasnik et D. Vercotter<strong>en</strong> ;22h30: musique et danse. Lundi 21 à 17h30 : Pollution air intérieur ;20h30 : théâtre-forum. Mardi 22 à 17h30 distributisme avec M.L.Duboin, C. Wihtacker, C. Mougel ; 20h30 : reconsidérer la richesse avecP.Viveret. Mercredi 23 à 18h : déplacem<strong>en</strong>ts doux et vélo ; 20h30 :droits des femmes, regards de femmes. Jeudi 24 à 17h30 : atelier pressede proximité et citoy<strong>en</strong>ne ; 20h30 : agriculture et OGM avec C. Vélot.V<strong>en</strong>dredi 25 à 17h30 : éducation populaire et écologie ; 20h30 : soiréecontes, musique et danse, bal folk. Samedi 26 à 10h : ateliers pratiques: écologie intestinale, cuisine, écoconstruction. Atelier échanges :réaffecter les budgets militaires ; 14 h : réseau REPAS : appr<strong>en</strong>dre letravail autrem<strong>en</strong>t ; 17h30 : film Forêts, larmes de bois de P. Rouxelle ;20h30 : cesser de vouloir sauver l’Afrique de S. Sossou: 22h : musiqueafricaine. Dimanche 27 à 10 h : ateliers pratiques : sol, humus et stockagede CO2, atelier échanges : pollution lumineuse ; 14h : abeilles <strong>en</strong>danger ; 16h : Le défi des épidémies modernes avec A. Cicolella ;20h30 : lanceurs d’alertes et sci<strong>en</strong>ces citoy<strong>en</strong>nes avec Michèle Rivasi.Lundi 28 à 18h, film : physique quantique ; 20h30 : repas partagécitoy<strong>en</strong>s. Mardi 29 à 20h30 : film sur la beauté de la nature. Programmecomplet : Réseau écologie au quotidi<strong>en</strong>,Le Chastel, 26150 Die, tél :04 75 21 00 56,www.ecocitoy<strong>en</strong>s.info.


O. AubertP-E WeckP-E WeckCartes postales militantesOlivier Aubert et Pierre-Emmanuel Weck, deux photographes dont nouspassons régulièrem<strong>en</strong>t des photos dans la revue, ont mis <strong>en</strong> place lesEditions temporaires pour diffuser des cartes postales réalisées à partirde leurs clichés. Pour la plupart, elles trait<strong>en</strong>t de questions écologiqueset sociales. On peut les visualiser et les commander sur le sitehttp://editions-temporaires.fr.Bouches-du-RhôneStages au LoubatasLe Loubatas est un c<strong>en</strong>tre d’initiation à la forêt méditerrané<strong>en</strong>ne.Créé il y a plus de vingt ans, il proposediffér<strong>en</strong>ts stages pour les <strong>en</strong>fants comme pour lesgrands : éducation à l’énergie (11 et 12 février 2008),plantes sauvages comestibles (15 et 16 mars), découvertedes petits animaux (26 et 27 avril), écoconstruction (17 et18 mai)… Programme complet : Le Loubatas, BP 16,13860 Peyrolles, tél: 04 42 67 06 70.R<strong>en</strong>nesPlumes rebellesLa huitième édition du salon du livre organisée par Amnestyinternational se ti<strong>en</strong>dra à la Halle Mart<strong>en</strong>ot, à R<strong>en</strong>nes,les 2 et 3 février 2008. Cet événem<strong>en</strong>t humaniste et citoy<strong>en</strong>réunira de nombreux stands d’éditeurs, de libraires et de revues, autourde r<strong>en</strong>contres avec les auteurs français et étrangers prés<strong>en</strong>ts (tablesrondes, cafés littéraires, dédicaces et expositions). Conçu comme unlieu d’échanges et de débats, à la croisée de la littérature et des droitshumains, Plumes Rebelles ouvre ses thématiques <strong>en</strong>gagées à l’écrituredans toute sa diversité : roman, essai, poésie, reportage, photographie,etc. Par la mod<strong>ici</strong>té du prix de location des stands d’exposants, PlumesRebelles permet la visibilité des maisons d’édition, petites ou grandes,aux cont<strong>en</strong>us éditoriaux exigeants, pour des libraires indép<strong>en</strong>dantsgarants de la diversité de l’offre littéraire, et pour des revues indép<strong>en</strong>dantesindisp<strong>en</strong>sables à la vie des idées. Amnesty International, PlumesRebelles, 32, quai Saint-Cyr, 35000 R<strong>en</strong>nes, tél : 02 99 33 76 33.L’Europe mine l’AfriqueLa BEI, Banque europé<strong>en</strong>ne d’investissem<strong>en</strong>t, prête à de nombreusescompagnies prospectant les sous-sols de l’Afrique.L’industrie minière est très polluante : destruction des écosystèmespar mines à ciel ouvert, pollution par les produits d’extraction, émanationstoxiques, consommation d’eau, d’énergie, déplacem<strong>en</strong>ts des populations,corruption, conflits, chômage, prostitution, sida, nouvelles maladies…Malgré cela, la BEI, institution financière de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne, accorde de plus<strong>en</strong> plus de prêts — deux foisplus que la Banque mondiale— et ceci sans aucune charte<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale ousociale. Alors que la Banquemondiale étudie la questiondepuis 2003 et a publié desrecommandations, ri<strong>en</strong> n’estfait au niveau de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. C’est pourquoiles Amis de la Terre ontlancé une campagne demandantà la BEI pour demanderau moins le respect descritères mis <strong>en</strong> avant parla Banque mondiale. Amisde la Terre, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 51 32 22.nord-sudContrele Paris-DakarLe 14 janvier 2006, le Paris-Dakar faisait sa 48e victimedepuis sa création. Pour demanderà France 2 de r<strong>en</strong>oncer à sonpart<strong>en</strong>ariat avec cette courseindéc<strong>en</strong>te, une campagne de pétitiona été lancée via internet. Onla trouve sur www.velorution.org.La Francedoit ratifier laconv<strong>en</strong>tion 169La Conv<strong>en</strong>tion 169 relative auxdroits des peuples indigènes ettribaux dans les pays indép<strong>en</strong>dantsa été adoptée <strong>en</strong> 1989 parl’OIT, Organisation internationaledu travail, une ag<strong>en</strong>ce des Nationsunies. Elle reconnaît un <strong>en</strong>semblede droits fondam<strong>en</strong>taux ess<strong>en</strong>tielsà la survie des peuples indigènes,notamm<strong>en</strong>t leurs droits à la terreet à disposer d’eux-mêmes.C’est à ce jour le seul instrum<strong>en</strong>tcontraignant de protection desdroits des peuples indigènes.En ratifiant cette Conv<strong>en</strong>tion,les Etats s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à garantirde manière effective l’intégritéphysique et spirituelle des peuplesautochtones vivant sur leursterritoires et à lutter contretoute discrimination à leur égard.Sa ratification par la Francereprés<strong>en</strong>te l’espoir d’un changem<strong>en</strong>tdu droit et d’une dynamiqueforte pour la reconnaissance despeuples indigènes d’Outre-mer.De plus, la prés<strong>en</strong>ce croissantedes multinationales et desinvestissem<strong>en</strong>ts français sur leterritoire de peuples autochtonesà l’étranger r<strong>en</strong>d ess<strong>en</strong>tiel lecadre juridique et éthique quefournit la Conv<strong>en</strong>tion 169.Survival international a lancéune campagne pour demanderaux différ<strong>en</strong>ts Etats de ratifiercette conv<strong>en</strong>tion. En France, celapourrait permettre notamm<strong>en</strong>tde protéger les droits des Indi<strong>en</strong>s<strong>en</strong> Guyane ou des Kanak <strong>en</strong>Nouvelle-Calédonie.Survival France, 45, rue duFaubourg-du-Temple, 75010Paris, tél : 01 42 41 47 62.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 4 7


décroissance“Nous sommes toxico-dép<strong>en</strong>dants de la croissanceet de la société de consommation. Or, dans unedép<strong>en</strong>dance, il y a deux acteurs : les drogueurs et lesdrogués. Les premiers sont les plus gros pollueursde la planète : Monsanto, Novartis, Total, Areva, Nestlé,etc. Et les drogués, ce sont nous. Nous sommes plus<strong>en</strong>clins à fréqu<strong>en</strong>ter notre dealer pour avoir notre dosequotidi<strong>en</strong>ne plutôt que d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre une curede désintoxication”. Serge Latouche, Libération,8 octobre 2007.pétrole> Pic de production ? Il n’y a toujours pas de certitude sur le fait quel’on ait ou non passé le pic de production du pétrole, c’est-à-dire le mom<strong>en</strong>toù il est impossible de produire plus alors que la demande continue à augm<strong>en</strong>ter…provoquant une hausse des prix. 2007 se termine avec une productions<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t équival<strong>en</strong>te à celle de 2006, <strong>en</strong>viron 85 millions debarils. L’Arabie Saoudite a pour la première fois connu une légère baissede sa production sans qu’on sache si cela est choisi ou non. Si ce n’étaitpas choisi, cela indiquerait un risque de déclin plus rapide qu’<strong>en</strong>visagé.> Avantages du pétrole cher. Si les médias ne cess<strong>en</strong>t de prés<strong>en</strong>ter lesconséqu<strong>en</strong>ces négatives du pétrole cher, on peut aussi mettre <strong>en</strong> avant d<strong>en</strong>ombreux points positifs : si les pêcheurs ne peuv<strong>en</strong>t plus aller racler lesfonds marins, on peut espérer que cela aidera à sauver de nombreux poissonsaujourd’hui <strong>en</strong> voie de disparition du fait des excès de la pèche. Lepétrole plus cher incite à moins pr<strong>en</strong>dre sa voiture ou à moins transporteravec des camions, ce qui peut avoir un effet positif pour les gaz à effet deserre. Le pétrole cher r<strong>en</strong>d attractives les mesures <strong>en</strong> faveur des économiesd’énergie : on aura tout intérêt à isoler mieux son logem<strong>en</strong>t si on veut diminuersa facture énergétique…paixDécroissance démographiquePlusieurs pays comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à voir leur population baisser : la Russie(-500000 habitants par an), l’Allemagne (-400000 par an), <strong>en</strong>Italie, la croissance ne se fait plus que par l’immigration : il meurtplus de natifs qu’il n’<strong>en</strong> naît… Au niveau mondial, la baisse dunombre d’<strong>en</strong>fants par femme s’accélère pour ne plus être aujourd’huique de 2,6. En t<strong>en</strong>ant compte des <strong>en</strong>fants qui meur<strong>en</strong>t avantd’avoir atteint l’âge de se reproduire, nous atteindrons l’équilibre à2,3 <strong>en</strong>fants par femme, ce qui, selon les démographes, pourrait êtrele cas dès 2030. Comm<strong>en</strong>cerait alors une décroissance démographiquequi pourrait être d’autant plus rapide que l’on constate uneimportante perte de fertilité des couples (sans doute due aux différ<strong>en</strong>tesformes de pollution). Des scénarios ont même conceptualiséce qui pourrait se passer si nous desc<strong>en</strong>dions au niveau d’un <strong>en</strong>fantpar femme : nous ne serions alors plus que 3,5 milliards <strong>en</strong> 2075,1,6 milliard <strong>en</strong> 2100. Si du point de vue économique, cela risqued’être une catastrophe (tous ces consommateurs <strong>en</strong> moins), du pointde vue de l’écologie, c’est peut-être ce qui sauvera la planète…DRRéfractairesAprès la publication du remarquablelivre “Réfractairesà la guerre d’Algérie avecl’action civique non-viol<strong>en</strong>te”(éd. Syllepse), le travail demémoire se poursuit avecla sortie d’un DVD Comme unseul homme qui regroupe des<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec des protagonistesde l’époque. On peut se procurerce DVD contre 15€ à adresser à :Réfractaires non-viol<strong>en</strong>ts à laguerre d’Algérie, 46, rue deVerdun, 93290 Tremblay<strong>en</strong>-France.LyonConcert de souti<strong>en</strong>Le CNSMD, Conservatoire national supérieur de musique et danse deLyon, offre chaque année les recettes d’une soirée à une associationlocale. Cette année, ce sera pour le Man, Mouvem<strong>en</strong>t pour une alternativ<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te. Il sera joué une pièce d’opéra lyrique contemporaine“Le consul” de Gian Carlo M<strong>en</strong>otti, opéra qui a eu le prix Pulitzerde la musique <strong>en</strong> 1950. Le concert aura lieu v<strong>en</strong>dredi 25 janvierà 20 h au CNSMD, salle Varèse, 3, quai Chauveau, 69009 Lyon.Prix unique : 12 €. Man-Lyon, 187, montée de Choulans, 69005 Lyon,tél : 04 78 67 46 10.DRPour un monde solidairesans armes nucléairesUne campagne internationale pour le désarmem<strong>en</strong>tnucléaire est relayée <strong>en</strong> France conjointem<strong>en</strong>t pardiffér<strong>en</strong>ts réseaux (Mouvem<strong>en</strong>t de la paix, RéseauSortir du nucléaire, Stop-Essais, collectif Non au missile M51,CDRPC, Observatoire de l’armem<strong>en</strong>t, Association des médecinspour la prév<strong>en</strong>tion de la guerre nucléaire, ACDN…). Cettecampagne rappelle qu’il y a dans le monde 12 000 bombesnucléaires prêtes à partir réparties dans huit pays (Russie,Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France, Israël, Inde,Pakistan) qui peuv<strong>en</strong>t provoquer la destruction de la planète<strong>en</strong> moins de 30 minutes. Les associations demand<strong>en</strong>t l’applicationdu traité de non-prolifération signé par les cinq premiers et quiprévoit expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t que les possesseurs de la bombe doiv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gagerdans la voie du désarmem<strong>en</strong>t. On notera dans le docum<strong>en</strong>t de campagneun savoureux paragraphe sur le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre nucléaire civil et militaire…avec le constat des diverg<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre communistes duMouvem<strong>en</strong>t de la paix qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’on peut avoir un nucléaire strictem<strong>en</strong>tcivil et tous les autres… Une pétition circule que l’on peutobt<strong>en</strong>ir auprès de : Mouvem<strong>en</strong>t de la paix, Maison de la paix,9, rue Dulcie-September, 93400 Saint-Ou<strong>en</strong>, tél : 01 40 12 09 12,www.mvtpaix.org.4 8 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


politiqueTraité constitutionnelPlainte collectiveLes gouvernem<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>ss’apprêt<strong>en</strong>t à ratifier le traitéconstitutionnel europé<strong>en</strong> puis àfaire valider la décision par lesparlem<strong>en</strong>ts. Si cela semble juridiquem<strong>en</strong>tjuste dans les pays où lepremier traité a été précédemm<strong>en</strong>tvalidé de la même manière,la situation est juridiquem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>te dans les deux pays(Pays-Bas et France) où unréfér<strong>en</strong>dum a rejeté le traité, deuxans auparavant. Un collectif s’estmis <strong>en</strong> place pour déposer uneplainte collective, le 13 décembre2007, devant la Cour europé<strong>en</strong>nedes droits de l’homme. Le procèsne débouchera pas nécessairem<strong>en</strong>tsur une annulation du traité,mais peut obliger à poursuivre ledébat… d’autant plus que le gouvernem<strong>en</strong>tirlandais annonce sonint<strong>en</strong>tion de procéder à un référ<strong>en</strong>dum.Verts> Un Vert fait la publ<strong>ici</strong>té d’un4x4 ! Alain Giordano est présid<strong>en</strong>tdu groupe Vert au conseilmun<strong>ici</strong>pal de Lyon. Il n’a ri<strong>en</strong>trouvé de mieux, le 27 septembre2007, que d’accepter de faire unessai repris <strong>en</strong> clip publ<strong>ici</strong>tairepour un 4x4 d’Opel… clip quel’on peut voir sur internet (cherchertest_opel_antara). Il y déclar<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t : “avec sa calandrequi desc<strong>en</strong>d très bas (…) cela dissuaderacertains de jouer à sautetrottoirdans le c<strong>en</strong>tre de Lyon”.Il y a apprécié le système d’attachepour le vélo surle pare-chocarrière!Ahurissant.IsraëlMur illégal> Lyon : des élus verts pales.Au niveau départem<strong>en</strong>tal puislocal, à deux reprises, lesVerts ont affirmé leur> Dominique Voynet souti<strong>en</strong>tMcDonald’s. McDonald’s chaîne de la malbouffe et del’exploitation à outrance des salariés a réalisé <strong>en</strong> novembre undocum<strong>en</strong>t à destination de son personnel Ecojournal 2007 qui liste tous lesgestes écologiques que fait la multinationale : cartons recyclés pour emballer lagraisse des hamburgers, cellules solaires pour alim<strong>en</strong>ter ses McDrive… Surprise, <strong>en</strong> page27, on trouve des interviews tout à fait particulières : celle de Dominique Voynet, sénatricede Seine-Saint-D<strong>en</strong>is et anci<strong>en</strong>ne ministre de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et Pierre Radanne, anci<strong>en</strong> présid<strong>en</strong>tde l’Ademe… tous les deux parmi les fondateurs des Verts <strong>en</strong> France. Dominique Voynet :“McDonald’s est fortem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t dans les c<strong>en</strong>tres-villes, les quartiers de périphérie, les c<strong>en</strong>trescommerciaux, etc. Au delà des produits et des services qu’il propose à ses cli<strong>en</strong>ts, il façonne unimaginaire sur des questions importantes comme la relation à l’alim<strong>en</strong>tation, à la consommation,mais aussi à la ville. La complétude de la démarche <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale de McDonald’s (…)r<strong>en</strong>d possible et souhaitable le dialogue avec les citoy<strong>en</strong>s. Elle donne aussi aux équipes unesérénité, une crédibilité et une cohér<strong>en</strong>ce de posture lorsqu’elles parleront d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux cli<strong>en</strong>ts…”. Faut-il rappeler que les salariés précaires de McDonald’s n’ontpas le temps de parler aux cli<strong>en</strong>ts ! Et Pierre Radanne : “L’exemplaritéde McDonald’s <strong>en</strong> matière <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale lui donne une longueurd’avance. Il <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t légitime pour expliquer les <strong>en</strong>jeuxde l’av<strong>en</strong>ir…”. On touche combi<strong>en</strong> pour accepterde dire des m<strong>en</strong>songes pareils ?Le mur <strong>en</strong> construction <strong>en</strong>tre Israël et la Palestine, sous prétextede lutter contre le terrorisme, sert surtout à Israël à annexer d<strong>en</strong>ouvelles terres. Le 9 juillet 2004, la Cour internationale dejustice dénonçait l’illégalité du tracé actuel demandant à Israël derevoir le tracé à l’intérieur de ses frontières. En vain. Depuis février2005, tous les v<strong>en</strong>dredis, les habitants de Bilin, une communepalestini<strong>en</strong>ne de 1600 habitants dont le projet de mur les aurait coupéde leurs champs, ont organisé des manifestations non-viol<strong>en</strong>tes pourbloquer le chantier.Avec le souti<strong>en</strong> d<strong>en</strong>ombreuses personneset notamm<strong>en</strong>tdes pacifistes israéli<strong>en</strong>s,ils ont réussiune percée médiatiqueau niveau international.Le 4 septembre2007, laCour suprêmed’Israël leur a donnéraison demandantune modification dutracé du mur. Avecplus de succès que laCour internationale ?volonté de fairedes listes autonomespourLe mur déjà construit à Jérusalem.“Un beau jour, le pouvoir sera bi<strong>en</strong> contraint de pratiquer l’écologie.Une prospective sans illusions peut m<strong>en</strong>er à p<strong>en</strong>ser que, sauf catastrophe, le virageécologique ne sera pas le fait d’une opposition très minoritaire dépourvuede moy<strong>en</strong>s, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra faire autrem<strong>en</strong>t.Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiserontle sauvetage du peu qui <strong>en</strong> restera, et qui après l’abondance géreront la pénurieet la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croi<strong>en</strong>t pas plus au développem<strong>en</strong>tqu’à l’écologie : ils ne croi<strong>en</strong>t qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce quine peut être fait autrem<strong>en</strong>t”. Bernard Charbonneau, Le Feu Vert, p.131, 1980.les électionsmun<strong>ici</strong>pales.Maisc’étaitsanscomptersur lapeurde nepasretrouverleurpostedequelquesélus ausein de lamajoritéPS-Verts-PC ! Après unflux de réadhésions et un<strong>en</strong>ouvelle assemblée générale le24 novembre 2007, retournem<strong>en</strong>tde t<strong>en</strong>dance : la ligne pourl’autonomie m<strong>en</strong>ée par Eti<strong>en</strong>neTête a été mise <strong>en</strong> minorité(44%). Eti<strong>en</strong>ne Tête s’appuyaitsur le bon résultat obt<strong>en</strong>u à Parisoù les Verts <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant uneliste autonome ont eu les mainsbeaucoup plus libres qu’à Lyonvis-à-vis des élus socialistes etoù les avancées dans la ville sontvisibles… alors qu’à Lyon, lerésultat est plus modeste. Siécologie il y a aux prochainesélections, cela se fera donc<strong>en</strong> dehors des Verts.DRS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20084 9


énergiesAllemagneVers le 100%r<strong>en</strong>ouvelablesDu fait des variations de productionde l’éoli<strong>en</strong> et du solaire, jusqu’àmaint<strong>en</strong>ant de nombreuxspécialistes estimai<strong>en</strong>t que l’on nepourrait totalem<strong>en</strong>t se passer desénergies fossiles comme complém<strong>en</strong>t.Trois <strong>en</strong>treprises allemandes,Enercon GmbH,SolarWorld AG et SchmackBiogas AG, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecl’Institut de technique d’énergiesolaire (ISET) de l’Université deKassel (c<strong>en</strong>tre), se sont associéespour essayer de faire progressercette question. Elles ont mis <strong>en</strong>place un projet pilote dénommé“Reg<strong>en</strong>erative kombikraftwerk”qui relie 36 c<strong>en</strong>trales fonctionnantà l’énergie solaire, éoli<strong>en</strong>ne,hydraulique et biomasse, demanière à pouvoir livrer de l’électr<strong>ici</strong>téà toute heure àal ville(200 000 habitants) quelque soitla météo dans le pays. En gros,les variations du soleil et du v<strong>en</strong>tsont comp<strong>en</strong>sées par la modulationdu fonctionnem<strong>en</strong>t de l’hydrauliqueet de la biomasse. Cepremier projet permet de fournir100% de l’électr<strong>ici</strong>té à 12 000foyers (4,15 millions de kWh paran). Alors que les énergies r<strong>en</strong>ouvelablesassur<strong>en</strong>t déjà 14% del’énergie <strong>en</strong> Allemagne, cetaccord de complém<strong>en</strong>taritémontre qu’il est possible d’allerplus loin car on peut le reproduirelocalem<strong>en</strong>t un peu partout. Cecilaisse augurer de la faisabilité duplan gouvernem<strong>en</strong>tal qui prévoitnon seulem<strong>en</strong>t de fermer d’<strong>ici</strong>2020, 14 des 19 c<strong>en</strong>tralesnucléaires, mais aussi 18des 21 c<strong>en</strong>trales au charbon.NordAssisesde l’énergieLes Assises de l’énergie se ti<strong>en</strong>drontà Dunkerque les 29, 30 et31 janvier 2008. A cette occasion,l’association Virage <strong>en</strong>ergieprés<strong>en</strong>tera le scénario qu’elle amis au point pour diviser parquatre les émissions de gaz àeffet de serre dans la régionNord-Pas-de-Calais, ceci <strong>en</strong> sepassant du nucléaire (fermeturede Gravelines). Virage-énergieNord-Pas-de-Calais, café citoy<strong>en</strong>,7, place du Vieux-marché-auxchevaux,59000 Lille.Faut-il combattre leséoli<strong>en</strong>nes industrielles ?Les opposants aux éoli<strong>en</strong>nes industrielles interrog<strong>en</strong>t la revue surnotre souti<strong>en</strong> à l’éoli<strong>en</strong>. Passons sur les argum<strong>en</strong>ts souv<strong>en</strong>t fauxqu’ils véhicul<strong>en</strong>t (avec le souti<strong>en</strong> du réseau V<strong>en</strong>t de colère lequelest lié au lobby nucléaire). Il va de soi que le développem<strong>en</strong>t des parcsgéants d’éoli<strong>en</strong>nes ne correspond pas à notre vision d’une société futureet que nous préférerions des éoli<strong>en</strong>nes déc<strong>en</strong>tralisées, gérées demanière coopérative ou par des collectivités locales… comme cela sepratique souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne ou aux Pays-Bas. Mais actuellem<strong>en</strong>t,l’urg<strong>en</strong>ce est d’arrêter les c<strong>en</strong>trales nucléaires (déchets radioactifs etrisque d’accid<strong>en</strong>t catastrophique) puis les c<strong>en</strong>trales thermiques (effetde serre, pénurie de pétrole)… si p<strong>en</strong>dant ce temps des éoli<strong>en</strong>nesgéantes se cré<strong>en</strong>t, nous pourrons <strong>en</strong>suite les combattre <strong>en</strong> prônant unesociété moins consommatrice d’énergie (décroissance) : l’avantage estqu’il ne faut que quelques jours pour démonter une éoli<strong>en</strong>ne jugéeinutile… à comparer aux millions d’années de la pollution radioactive.Méfaits du chauffage électrique.Selon EDF, <strong>en</strong>tre 1992 et 2000, les impayés d’électr<strong>ici</strong>té par les ménagessont passés de 8 à 45 millions d’euros et le nombre de foyers concernés de52 000 à 230 000. Ces chiffres sont <strong>en</strong>-dessous de la réalité puisque les organisationscaritatives et les collectivités locales intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> pluspour pallier ces impayés. Le nombre de foyers concernés est sans doute audelà du double ! Une étude m<strong>en</strong>ée par l’association C<strong>en</strong>tre régional écoénergétiqued’Aquitaine montre que ces impayés ne provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas d’un comportem<strong>en</strong>tde gaspillage, mais du coût élevé du chauffage électrique : les g<strong>en</strong>saux faibles moy<strong>en</strong>s qui ont le chauffage électrique, du fait de son coût exorbitant,se chauff<strong>en</strong>t peu avec de multiples conséqu<strong>en</strong>ces : humidité, dégradationdu bâti, confort dégradé, problèmes de santé et sans doute surmortalité.DRnucléaireMarseilleContre IterPrès de 2000 personnes ont manifesté le10 novembre 2007 à Marseille pour protestercontre le projet de réacteur de fusion Iterdont la construction pourrait comm<strong>en</strong>cer d’<strong>ici</strong>peu à Cadarache. Les manifestants ont rappeléavec justesse que ce réacteur expérim<strong>en</strong>talconsommera de l’énergie… dans l’espoir d’unjour pouvoir conserver l’énergie libérée par laréaction, que ce sont des milliards qui vont êtreinvestis, probablem<strong>en</strong>t pour ri<strong>en</strong>, alors que cetarg<strong>en</strong>t pourrait servir de manière plus utiledans les énergies r<strong>en</strong>ouvelables et l’efficacitéénergétique.Prés<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>tedevant le siège de l’OMSTous les jours depuis le 26 avril2007, date de l’anniversaire del’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, quelquespersonnes sont prés<strong>en</strong>tes sil<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t,à G<strong>en</strong>ève, devant l’<strong>en</strong>trée del’OMS, Organisation mondiale de lasanté. Les militants sil<strong>en</strong>cieux dénonc<strong>en</strong>tl’accord qui lie l’OMS à l’AIEA etqui empêche l’OMS de donner sa versiondes faits sur la question du nucléairesans avoir au préalable subi la c<strong>en</strong>surede la très pro-nucléaire Ag<strong>en</strong>ceinternationale de l’énergie atomique.Le 27 juin 2007, les personnes prés<strong>en</strong>tes étai<strong>en</strong>t (de gauche à droite), Michel Fernex,professeur émérite à la faculté de médecine de Bâle, présid<strong>en</strong>t de l’association Enfants deTchernobyl Belarus ; Wladimir Tchertkoff, cinéaste et auteur du livre “Le crime de Tchernobyl”et Christopher Busby, secrétaire sci<strong>en</strong>tifique du comité europé<strong>en</strong> sur les risques de radiation,directeur de Gre<strong>en</strong>Audit.Une int<strong>en</strong>sification de la prés<strong>en</strong>ce est souhaitée à partir du 26 avril 2008, date anniversairede Tchernobyl et de l’action et jusqu’à mi-mai 2008. Les personnes qui peuv<strong>en</strong>t se libérerquelques jours sont invités à réserver leur prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> priorité pour cette période.Contacts <strong>en</strong> France : André Larivière, tél : 04 71 76 36 40 ou 06 76 69 54 98, Yann Forget,tél : 04 50 92 64 69, <strong>en</strong> Suisse : Philippe de Rougemont, 022 344 38 31.DRJaponCrise financièreL’arrêt de la c<strong>en</strong>trale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa le 16 juillet 2007, suite à un séisme, provoqueaujourd’hui une crise financière chez Tepco, l’EDF japonais. Cette c<strong>en</strong>trale, la plus grosse du monde, n’<strong>en</strong>finit pas d’être inspectée à la charge de l’exploitant, lequel annonce qu’<strong>en</strong> 2007-2008, cela lui coûteraau moins 3,68 milliards d’euros (soit un coût supérieur au prix d’un réacteur !). A ceci s’ajoute la pertede la v<strong>en</strong>te d’électr<strong>ici</strong>té estimée pour 2007 à 580 millions d’euros. Ce n’est qu’après la fin des inspectionsque les réacteurs pourront év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t être réparés et remis <strong>en</strong> route. Ce qui coûtera <strong>en</strong>core cher.Plus aucune date de redémarrage n’est annoncée (au départ, Tepco espérait ne pas dépasser un an).5 0S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tManifeste des “sans voie”.Un manifeste des “sans voie” a été lancé cet automne pourrev<strong>en</strong>diquer le droit de désobéir au code de la route tant quecelui-ci n’aura pas fait l’objet d’une révision pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compteles droits des cyclistes. En vo<strong>ici</strong> le texte : “Des c<strong>en</strong>taines de milliers decyclistes roul<strong>en</strong>t au quotidi<strong>en</strong> dans les rues des villes françaises. Ils etelles le font dans des conditions dangereuses parce que les véhiculesmotorisés se sont accaparé la rue, avec le souti<strong>en</strong> des pouvoirs publicset au mépris des usagers de la voirie les plus vulnérables. Alors oui,pour essayer de devancer la meute motorisée (son bruit, ses odeurs...),il arrive aux cyclistes de passer au rouge, comme le fait n’importe quelpiéton ; et alors oui, il leur arrive aussi de pr<strong>en</strong>dre un s<strong>en</strong>s interdit, parcequ’il est moins dangereux de croiser une voiture ou une moto que de sefaire doubler par elles. Mais, au nom d’un code de la route qui n’a étéconçu que pour les véhicules motorisés, l’autorité publique ne trouve ri<strong>en</strong>de mieux que de sanctionner ces cyclistes, au prix fort. Je déclareque je suis l’un-e de ces cyclistes : légitime, mais illégal-e (du moins<strong>en</strong> France). Je déclare avoir brûlé un feu, avoir pris un s<strong>en</strong>s interdit.Je déclare que, pour ma sécurité, je continuerai à le faire, dans le respectabsolu des piétons et sans gêner les autres usagers, tant que n’aura pasété mis <strong>en</strong> place le code de la rue que nous réclamons”. On peut signerce manifeste <strong>en</strong> ligne sur le site www.velorution.org.DéchetsLa Vélotution à Paris <strong>en</strong> 2004.P-E WeckMarseilleCalanques sauvées ?La ville de Marseille pourrait ne plus être maître dudossier des Calanques : le 30 septembre 2007, le conseilgénéral des Bouches-du-Rhône a annoncé son int<strong>en</strong>tionde préempter les terrains visés par un projet touristique(voir S!l<strong>en</strong>ce n°351), afin de préserver le lieu.Transports> TGV-Est : moins d’avion, plusde voitures. Quelques mois aprèsle début du fonctionnem<strong>en</strong>t duTGV-Est, il ressort que les liaisonsaéri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>tre Paris etStrasbourg ont baissé de 40%(alors que la SNCF prévoyait60%)… mais surtout que l’on neconstate aucune baisse de l’usagede la voiture sur les autoroutes :d’une part, il y a moins de placesdisponibles dans les TGV que dansles anci<strong>en</strong>s Corails, c’est plus cher,et les arrêts étant moins nombreux,avec des gares <strong>en</strong> pleinecampagne, il faut parfois faire d<strong>en</strong>ombreux kilomètres <strong>en</strong> voiturepour accéder au train.> Alpes-Maritimes : m<strong>en</strong>ace surla Roya. Un budget de 168 millionsd’euros a été planifié par legouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong> pour doublerla capacité du tunnel routier deT<strong>en</strong>de, voie déjà empruntée par d<strong>en</strong>ombreux touristes itali<strong>en</strong>s pourrejoindre la Vallée des Merveilleset la Côte d’Azur. Les opposantsau projet rappell<strong>en</strong>t que le“Gr<strong>en</strong>elle” a prévu une susp<strong>en</strong>siondes projets routiers lorsqu’unealternative existe.L’alternative, c’est la modernisationde la voie ferroviaire existante,ligne Vintimilles-Turin, lignedont l’électrification a été mise àmal par des bombardem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>1944 et jamais remise à neufdepuis.Estuaire de la GirondeContrele terminalméthanierUn millier de personnes ont manifestéle 4 novembre 2007 sur laplage de Saint-Georges-de-Didonne (Char<strong>en</strong>te-Maritime)pour protester contre le projetd’un terminal méthanier surl’autre rive. Les personnes sesont placées sur la plage demanière à écrire <strong>en</strong> lettresgéantes : “Oui à l’estuaireprotégé”, “non au méthanier”.Le collectif Une pointe pour tous,le collectif des deux rives quirev<strong>en</strong>dique 3200 adhér<strong>en</strong>tsdénonce un projet qui placerait<strong>en</strong> zone industrielle 90 000 personnesdans l’année…et 500 000 <strong>en</strong> été. Le 8 octobre2007, les élus régionaux dePoitou-Char<strong>en</strong>tes se sontprononcés contre le projet.Le 11 octobre 2007, c’est leconseil général de Char<strong>en</strong>te-Maritime qui a pris position <strong>en</strong>faveur de la protection de l’estuaireet contre le projet méthanier…mais le projet est surl’autre rive, <strong>en</strong> région Aquitaine.Une pointe pour tous, collectifdes deux rives, BP 1, 33123Le Verdon-sur-Mer,tél : 06 85 49 17 26.> Europe : pas égaux. En 2002, <strong>en</strong> Irlande, chaque personne a provoqué 217 kilos de déchets d’emballage, juste devant la France avec 206 kg…mais d’autres pays sont plus économes, le pays le plus économe étant la Finlande avec seulem<strong>en</strong>t 87 kg. Si on essayé déjà de faire comme lesFinlandais, on diviserait donc déjà par plus de deux nos déchets d’emballage. (Alternatives économiques, octobre 2007)> Moins de sacs plastique. Les grands magasins aurai<strong>en</strong>t divisé par trois <strong>en</strong> quatre ans le nombre de sacs plastique distribués… mais cela <strong>en</strong> faitquand même <strong>en</strong>core <strong>en</strong> 2007 <strong>en</strong>viron 3,1 milliards contre 10 milliards <strong>en</strong> 2003.> Clermont-Ferrand : contre l’incinérateur. Entre 2500 et 4000 personnes ont manifesté le 6 octobre 2007 contre le projet départem<strong>en</strong>tal d’incinérateurà proximité de Clermont-Ferrand. De nombreux médecins étant prés<strong>en</strong>ts dans cette manifestation, ainsi que Serge Godard, le maire socialistede la ville. Contrairem<strong>en</strong>t à ce que nous avions écrit, l’agglomération de Clermont-Ferrand est fortem<strong>en</strong>t opposée au projet… c’est le départem<strong>en</strong>tqui pousse à l’incinération pour le Puy-de-Dôme et pour une partie de la Haute-Loire. Un contre-plan départem<strong>en</strong>tal d’élimination desdéchets a été réalisé par l’agglomération et remis au préfet <strong>en</strong> septembre 2007. Ce plan est axé sur la collecte sélective et le recyclage d’une part,le compostage et la méthanisation d’autre part. Les décisions ont été susp<strong>en</strong>dues… le temps de laisser passer le Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.> Saône-et-Loire : retour des couches lavables. Dans la cadre d’un programme de gestion des déchets, la crèche de Saint-Marcel, une communede l’agglomération du Grand Chalon expérim<strong>en</strong>te depuis début 2007, l’utilisation des couches lavables. Avec 38 <strong>en</strong>fants, la crèche avait consommé23 900 couches <strong>en</strong> 2006. Les couches lavables que l’on peut laver 200 fois <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne permett<strong>en</strong>t de diminuer considérablem<strong>en</strong>t ce type dedéchet, d’autant plus qu’elles sont <strong>en</strong>suite beaucoup plus facilem<strong>en</strong>t dégradable que les couches jetables. Au niveau de l’eau, les couches lavablesconsomm<strong>en</strong>t moins d’eau qu’il n’<strong>en</strong> faut pour la fabrication des couches jetables. La directrice de la crèche, Elisabeth André, a dû faire face… auxrétic<strong>en</strong>ces des par<strong>en</strong>ts et du personnel, celui-ci devant faire face à plus de travail. Si l’expéri<strong>en</strong>ce est concluante, l’<strong>en</strong>semble des 38 communespourrait adopter les couches lavables. (Environnem<strong>en</strong>t-magazine, juin 2007)S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20085 1


femmes-hommesNi putes ni soumisesImbroglio politiqueLe mouvem<strong>en</strong>t Ni putes ni soumises est né <strong>en</strong> 2000 des Maisonsdes potes créées dans le giron de SOS Racisme, lequel est largem<strong>en</strong>tlié au Parti socialiste. Il s’agissait, par une communicationréussie, d’inciter les femmes des quartiers populaires à s’<strong>en</strong>gager dansle féminisme laïc. Fadela Amara, alors présid<strong>en</strong>te de la Fédération desmaisons des potes est propulsée présid<strong>en</strong>te de l’association. Le mouvem<strong>en</strong>torganise différ<strong>en</strong>tes actions dont des marches. En 2007, FadelaAmara accepte de dev<strong>en</strong>ir ministre dans le gouvernem<strong>en</strong>t Sarkozy.C’est la crise. Le 13 novembre 2007, 26 parmi la cinquantaine degroupes locaux annonc<strong>en</strong>t leur départ et la création d’un nouveaumouvem<strong>en</strong>t Les insoumis-e-s.DREtes-vousécosexuels ?Nouvelle mode aux Etats-Unis,selon le Times : les femmesrecherch<strong>en</strong>t désormais <strong>en</strong> premierla “s<strong>en</strong>sibilité écologique” dansles petites annonces. Les femmesse méfi<strong>en</strong>t de ceux qui indiqu<strong>en</strong>tleur goût pour les voitures. Lessites de r<strong>en</strong>contres spécialisésfleuriss<strong>en</strong>t sur internet. Etre“végétari<strong>en</strong>” ou “marcheur”devi<strong>en</strong>t mode. Le premier salondu “mariage bio” se ti<strong>en</strong>t<strong>en</strong> janvier 2008 à Seattle,Gre<strong>en</strong>peace a publié un docum<strong>en</strong>t“Comm<strong>en</strong>t être une bombe au litsans faire sauter la planète”, lesgadgets sexuels sont maint<strong>en</strong>antgarantis sans phtalate… Nuldoute que l’arrivée du phénomène<strong>en</strong> France ne devrait pas tarder !Viol<strong>en</strong>ces faitesaux femmesRachida Dati, Garde des Sceaux,ministre de la Justice, et ValérieLétard, secrétaire d’Etat à lasolidarité se sont exprimées le23 novembre 2007 devant lesassociations d’aide aux femmesvictimes de viol<strong>en</strong>ce, à l’occasionde la journée internationalecontre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes. Rappelant que l’on estimeque 92 % des viol<strong>en</strong>ces faitesaux femmes ne font pas l’objetd’une plainte, que 90 % de cesviol<strong>en</strong>ces provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t deshommes, que les plaintes sontpassées de 40 000 à 52 000<strong>en</strong>tre 2003 et 2006, que lescondamnations sont passées de5000 <strong>en</strong> 1996 à 12 000 <strong>en</strong>2006, les représ<strong>en</strong>tantes du gouvernem<strong>en</strong>tont annoncé qu’à partirdu 1er janvier 2008, un jugedélégué à ces questions sera prés<strong>en</strong>tdans chaque tribunal degrande instance et que le budgetd’aide aux associations dans cedomaine augm<strong>en</strong>tera de 15 % <strong>en</strong>2008. Depuis la loi du 5 mars2007, les auteurs de viol<strong>en</strong>cesconjugales peuv<strong>en</strong>t se voir obligésde suivre des soins psychologiquespour éviter une récidive.Ni una mas !Pas une de plus !La troisième marche mondialedes femmes comm<strong>en</strong>ce localem<strong>en</strong>tdans les différ<strong>en</strong>ts paysà partir du début 2008 etse terminera par différ<strong>en</strong>tesconverg<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> 2010.La coordination europé<strong>en</strong>nea choisi comme thème “Ni unamas ! Pas une de plus !” pourdénoncer les viol<strong>en</strong>ces faitesaux femmes. Un brassard portantce slogan est disponible auprèsde la coordination contre 1 €minimum. Coordinationfrançaise Marche mondialedesFemmes, 25/27, rue desEnvierges, 75020 Paris,tél : 06 80 63 95 25, www.marchemondialedesfemmes.org.sociétéQui dérègleles servicespublics ?Un collectif des usagersdes transports solidaires descheminots <strong>en</strong> lutte, qui a vu lejour à Lille, rappelle quelquesdonnées importantes : si lesgrèves provoqu<strong>en</strong>t des retardset des suppressions de trains…98% de ces retards ou suppressionde train ont lieu <strong>en</strong> dehorsdes périodes de grèves principalem<strong>en</strong>tparce que la gestion duréseau ferré est de plus <strong>en</strong> plusp<strong>en</strong>sé dans un souci de r<strong>en</strong>tabilitéet non de service public, quel’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> est négligé, quel’automatisation <strong>en</strong>traîne desdysfonctionnem<strong>en</strong>ts sans prévoirdu personnel pour y remédier…et que le transfert aux régionsa certes réduit l’impact de cesmesures mais ne les a passupprimées.Publ<strong>ici</strong>té> Ami<strong>en</strong>s : longue garde à vue. Le 26 octobre 2007 à Ami<strong>en</strong>s, lors d’un barbouillage, deux déboulonneurs ontété interpellés devant soixante autres militants et ont été placés <strong>en</strong> garde à vue p<strong>en</strong>dant 17h30, un record pource g<strong>en</strong>re d’action. Ils ont notamm<strong>en</strong>t refusé le prélèvem<strong>en</strong>t d’ADN rappelant que celui-ci est réservé auxdélinquants, ce qu’ils estim<strong>en</strong>t ne pas être : l’action ayant été m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> plein jour, annoncée dans la presselocale. Un procès devrait avoir lieu <strong>en</strong> mars 2008.> Paris : illégalité ? Alors que la butte Montmartre est <strong>en</strong> principe <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t protégée et que les panneaux4mx3m y sont interdits, Decaux a obt<strong>en</strong>u l’autorisation d’<strong>en</strong> placer deux dans le haut de la rue Lepic.Pour protester, Sylvain Garel, élu Vert de l’arrondissem<strong>en</strong>t, les a <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t repeint <strong>en</strong> vert le 2 septembre2007. Reste à savoir qui est dans l’illégalité.> Le Mans : procès <strong>en</strong> préparation. Le 21 mars 2007, les Déboulonneurs de la ville, Pierre Humeau <strong>en</strong> tête,ont organisé un “vidage” de panneaux publ<strong>ici</strong>taires “sucettes” placés sur les trottoirs. Devant les médias, ilsont ouvert les panneaux, <strong>en</strong>levé les affiches et éteint l’électr<strong>ici</strong>té… mais dans la nuit qui a suivi, deux panneauxde ce g<strong>en</strong>re ont été victime d’un bris de vitre. Decaux a porte plainte contre X pour ces bris… et les autoritésont <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, le 25 octobre 2007… les Déboulonneurs, faute de mieux. Procédure <strong>en</strong> cours.Grèvede la gratuitéAlors que le gouvernem<strong>en</strong>t espèreque le mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t se retournecontre les salariés des transportsqui font grève, le syndicatSud et la Fnaut, Fédération nationaledes associations d’usagersdes transports, ont rappelé que laCour europé<strong>en</strong>ne des droits del’homme a jugé <strong>en</strong> juillet 2007que la “grève de la gratuité” étaitlégale. Sud et Fnaut propos<strong>en</strong>tdonc un mouvem<strong>en</strong>t de déf<strong>en</strong>sedes retraites qui se manifeste parles transports gratuits, qui auraitl’énorme avantage d’avoir le souti<strong>en</strong>des usagers.Démocratieà la télévisionLe Rassemblem<strong>en</strong>t pourla démocratie à la télévision estune association qui a vu le jourpour réfléchir et proposerd’autres méthodes pour faire dela télévision, <strong>en</strong> particulier dansle domaine de la politique. LeRDT s’est fait connaître récemm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> lançant une “journéesans Sarkozy à la télévision”,mais il propose d’ores et déjàd’autres demandes : interdictiondes sondages d’opinion à moinsde trois mois d’une échéance électoralepour éviter que les débatsne port<strong>en</strong>t que sur le désistem<strong>en</strong>tdes uns par rapport aux autres,la parole à des journalistes extérieursà la presse dominante…RDT, 28, rue d’Entraigues,37000 Tours, tél :02 47 39 58 30 (après-midi).5 2S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


santéFruits et légumes <strong>en</strong> baisseLa consommation de fruits et légumes a baissé de 10% <strong>en</strong>tre 1999et 2006 <strong>en</strong> France. Un jeune de 20 ans <strong>en</strong> mange quatre fois moinsque ses grands-par<strong>en</strong>ts. Aucune raison économique à cela : lesfruits et légumes sont beaucoup moins chers que les viandes ou les platspréparés qui eux sont plus consommés. Mais nous sommes soumis <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce à des publ<strong>ici</strong>tés pour consommer des plats préparés qui sontchers, mais dégag<strong>en</strong>t des marges plus importantes pour les fabricants.A l’arrivée, ri<strong>en</strong> d’étonnant à ce que les jeunes soi<strong>en</strong>t aussi plus obèsesque leurs par<strong>en</strong>ts… <strong>en</strong> fait victimes de la publ<strong>ici</strong>té.Vaccin et sclérose <strong>en</strong> plaquesC’est maint<strong>en</strong>ant off<strong>ici</strong>el : le Conseil d’Etat aadmis dans un arrêt du 9 mars 2007, le li<strong>en</strong> decause à effet <strong>en</strong>tre le vaccin contre l’hépatite Bet la sclérose <strong>en</strong> plaques. De ce fait, cette maladiepeut être reconnue comme maladie professionnellepour les personnes où la vaccinationest obligatoire. Actuellem<strong>en</strong>t, 120 personnestouchées par cette maladie perçoiv<strong>en</strong>t déjà uner<strong>en</strong>te suite à une vaccination… mais des milliersd’autres malades att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un jugem<strong>en</strong>t.Marché bio de la Croix-Rousse à Lyon.AmianteVoisinagedangereuxUne <strong>en</strong>quête de l’Institut de veillesanitaire, r<strong>en</strong>due publique le 5novembre 2007, autour de l’anci<strong>en</strong>neusine CMMP, Comptoir desminéraux et des matières premières,à Aulnay-sous-Bois(Seine-Saint-D<strong>en</strong>is) a permis deconstater que des personnes habitantau voisinage de l’usine ont étécontaminées par les poussièresd’amiante. L’usine a broyé del’amiante de 1938 à 1975. Aumoins onze personnes sont mortesde ces poussières. Une étude quirelance l’intérêt de faire unemême <strong>en</strong>quête autour de tous lessites ayant manipulé de l’amiante.Danger desproduits “light”Les produits “light” ou “sanssucre” qui se multipli<strong>en</strong>t dans lesrayons des grandes marquesconti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, pour donner un goûtsucré, des édulcorants : principalem<strong>en</strong>tde l’aspartame, de l’acésulfameet de la saccharine… Or cestrois produits sont suspectés demultiples maux. L’aspartamepourrait ainsi être responsable detumeurs du cerveau, augm<strong>en</strong>terl’épilepsie… Pour les boissons,il y a donc mieux que le “light”pour se désaltérer : l’eau.Téléphoniemobile> Lettonie : handicap psychologique.112 <strong>en</strong>fants d’une école deRiga ont été suivis dans leur scolaritéde l’été 1996 à l’été 2007.Des test sont faits <strong>en</strong> notant lesPFtemps d’utilisation de téléphonemobile par chacun. Un bilan intermédiairer<strong>en</strong>du public <strong>en</strong> octobre2006 montre que l’on observe uneévolution différ<strong>en</strong>te des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>fonction de l’usage du téléphoneportable : plus les <strong>en</strong>fants l’utilis<strong>en</strong>tet plus ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t desretards de développem<strong>en</strong>t physiopsychologique.(source :Crii-Rem)> Autriche : migraine. Une étudeportant sur 336 personneshabitant plus ou moins loin d’uneant<strong>en</strong>ne-relais, montre une augm<strong>en</strong>tations<strong>en</strong>sible des migraineschez celles qui sont le plusexposées. (source : Crii-Rem)Femmesau mercureUne analyse portant sur lescheveux de 250 femmes europé<strong>en</strong>nes<strong>en</strong> âge de procréer,réalisée par l’alliance Santé& Environnem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée <strong>en</strong>France par le Cniid, C<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>ational d’information indép<strong>en</strong>dantesur les déchets, indique que95% d’<strong>en</strong>tre elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t unniveau de mercure détectable dansleur corps. Alors que le mercure,même à très faible dose, est connupour provoquer des malformationsdu cerveau chez les futurs <strong>en</strong>fants,les associations demand<strong>en</strong>t àl’Europe de pr<strong>en</strong>dre les mesuresnécessaires pour que cesse cettepollution généralisée. L’étudemontre qu’une des sources depollution est le poisson quiaccumule le mercure prés<strong>en</strong>tdans l’eau. Le mercure est <strong>en</strong>coreutilisé dans certains appareilsmédicaux, dans les amalgamesd<strong>en</strong>taires, les lampesfluoresc<strong>en</strong>tes…OGM> Pas de grève de la faim. Estimant que les négociationsétai<strong>en</strong>t ouvertes avec un moratoire jusqu’au vote d’une loi,le projet de grève de la faim annoncé pour le 6 novembre 2007et que nous annoncions dans le précéd<strong>en</strong>t numéro a été reportée…> Ministres contre les OGM. Le ministre allemand de l’agriculture estinterv<strong>en</strong>u le 26 novembre 2007 lors d’un sommet de l’Union europé<strong>en</strong>nepour dénoncer les procédures d’autorisation des OGM, <strong>en</strong> constatantque, quels que soi<strong>en</strong>t les avis des pays membres, la Commission finitpresque toujours par donner son accord… heureusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core souv<strong>en</strong>tbloqué dans les différ<strong>en</strong>ts pays par la “clause de sauvegarde”. Il a reçule souti<strong>en</strong> de son homologue itali<strong>en</strong>… et de Michel Barnier pour laFrance. Le 22 novembre 2007, pour la première fois, la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne avait donné un avis négatif pour deux nouveaux maïs (un dela firme suisse Syng<strong>en</strong>ta, un autre de Pionneer, filière de DuPont).> Italie : trois millions contre. Une pétition lancée par une tr<strong>en</strong>tained’associations nationales avec le souti<strong>en</strong> d’une partie de la grande distribution,a permis de collecter trois millions de signatures demandant augouvernem<strong>en</strong>t l’interdiction des OGM dans le pays. Les feuilles de pétitionont été remises au gouvernem<strong>en</strong>t le 13 novembre 2007.> V<strong>en</strong>dée : Gre<strong>en</strong>pitre. Une brigade des clowns vi<strong>en</strong>t de voir le jour <strong>en</strong>V<strong>en</strong>dée et se prénomme Gre<strong>en</strong>pitre. Elle a fait sa première action le 29septembre 2007 <strong>en</strong> convoquant la “presse qui m<strong>en</strong>t” à un “fauchage”.Les journalistes prés<strong>en</strong>ts ont pu voir des personnes cagoulés de rose, avecdes pistolets à eau, leur donner un cours de déontologie. Explication :tous les journalistes ont reproduit les propos d’un agriculteur dont lechamp OGM a été fauché. Celui-ci expliquait que le réchauffem<strong>en</strong>t climatiqueprovoquait la multiplication de la pyrale du maïs et qu’il a choisile maïs OGM pour éviter les pest<strong>ici</strong>des. Les clowns ont expliqué g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>taux journalistes que c’est l’abs<strong>en</strong>ce de rotation des cultures quiprovoque une prolifération des parasites… dans le maïs comme dansn’importe quelle autre culture. (Sans culotte 85)> Montpellier : Monsanto condamné. Le 8 novembre 2007, la Cour d’appelde Montpellier a confirmé la condamnation prononcée par le tribunalde Carcassonne contre deux responsables d’Asgrow France, filiale deMonsanto. Les am<strong>en</strong>des de 5000 et 10 000 euros ont été prononcéespour “mise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te illégale de sem<strong>en</strong>ces OGM”. Que Choisir avait portéplainte <strong>en</strong> découvrant des lots de sem<strong>en</strong>ces importés des Etats-Unis etcont<strong>en</strong>ant des sem<strong>en</strong>ces OGM ayant pollué les lots.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 5 3


humanismeDe la quêtede l’Homme idéalà la consci<strong>en</strong>ce de l’unitéL’humanisme… sujet vaste et délicat. Entre ceux qui y voi<strong>en</strong>t un anthropoc<strong>en</strong>trismedémesuré et contraire à l’écologie, et ceux qui le perçoiv<strong>en</strong>t comme la responsabilitédes humains à l’égard du vivant, les avis sont partagés.Martin Luther King Jr.DRHistoriquem<strong>en</strong>t, l’humanisme est une p<strong>en</strong>séeapparue p<strong>en</strong>dant la R<strong>en</strong>aissance et quiconsiste à placer l’Homme et les valeurshumaines au-dessus de toute autre valeur, auc<strong>en</strong>tre de l’univers. Le principe de base de cettephilosophie est que l’Homme est <strong>en</strong> possession decapacités intellectuelles illimitées et qu’il doits’épanouir et s’accomplir par l’accès à la culture.D’ailleurs, dès le 18e siècle, le terme “umanista”désignait <strong>en</strong> Italie le professeur de languesanci<strong>en</strong>nes. Cet humanisme a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré un changem<strong>en</strong>tdans la perception que l’Homme avait delui-même, r<strong>en</strong>iant son animalité pour se valoriserau-delà de toutes les autres espèces. “On ne peutri<strong>en</strong> voir de plus admirable dans le monde quel’Homme” disait Pic de la Mirandole <strong>en</strong> 1486.L’esprit humaniste de l’époque est ainsi animé parune quête de l’Homme idéal et une confiancedans le progrès de l’humanité. Les notions deliberté et d’indép<strong>en</strong>dance lui étai<strong>en</strong>t indissociables,générant parfois des conflits avec l’Eglise<strong>en</strong> souhaitant substituer une religion de l’Hommeà la religion de Dieu.Dans leur volonté de réaliser un modèle humain,les humanistes classiques portai<strong>en</strong>t déjà un souciparticulier à la formation de l’<strong>en</strong>fant, d’où lesnombreux traités de pédagogie comme celuid’Erasme ainsi que les virul<strong>en</strong>tes critiques de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tmédiéval comme celles de Rabelaisou de Montaigne.Les humanistes du 20 e siècleet le respect des droits fondam<strong>en</strong>tauxde tout être humainV<strong>en</strong>ons-<strong>en</strong> au 20e siècle. En se p<strong>en</strong>chant sur lesmessages et actions portées par les grands humanistesde notre époque comme Gandhi, NelsonMandela, Martin Luther King, Théodore Monod,etc., on pourrait dire qu’ils ne m<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t pas laquête d’un Homme idéal mais celle d’un idéal dejustice et d’équité pour l’<strong>en</strong>semble de la communautéhumaine dans sa pluralité et sa diversité.Fermem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés contre toutes les discriminations,leurs actions incarnai<strong>en</strong>t des valeurs d’<strong>en</strong>traide,de compassion, de fraternité et d’union<strong>en</strong>tre les peuples. A leur s<strong>en</strong>s, l’humanismerevi<strong>en</strong>t donc à respecter les droits fondam<strong>en</strong>tauxde tout être humain, sans aucune distinction. “J’ailutté contre la domination blanche et j’ai lutté contrela domination noire. Je caresse l’idéal d’une sociétédémocratique et libre où toutes les personnes puiss<strong>en</strong>tvivre <strong>en</strong>semble et <strong>en</strong> harmonie, <strong>en</strong> bénéf<strong>ici</strong>antde l’égalité des chances” disait Nelson Mandela,l’une des principales figures de la lutte contrel’Apartheid <strong>en</strong> Afrique du Sud. De l’autre côté del’Atlantique, le célèbre discours I have a dream deMartin Luther King, leader du mouvem<strong>en</strong>t pourles droits civiques des noirs aux Etats-Unis, luifaisait écho : “J’ai le rêve qu’un jour, sur les collinesde terre rouge de la Géorgie, les fils des anci<strong>en</strong>sesclaves et les fils des anci<strong>en</strong>s propriétaires d’esclavespuiss<strong>en</strong>t s’asseoir <strong>en</strong>semble à la table de lafraternité”.Dans les écrits et discours de ces humanistes du20 e siècle, on ne retrouve pas d’opposition à la religionmais plutôt un appui sur les différ<strong>en</strong>tes religionsdans ce qu’elles ont d’ess<strong>en</strong>ce communepouvant permettre l’avènem<strong>en</strong>t de la justice et dela compassion <strong>en</strong>tre les humains. “Toutes les religionsdevrai<strong>en</strong>t nous être aussi chères que la nôtredans la mesure où elles nous <strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t toutes à respecternotre prochain autant que notre propre par<strong>en</strong>t.Il y a plusieurs demeures dans le Royaume de Dieu,mais dans la mesure où elles vont toutes au mêmebut, elles sont toutes aussi saintes. Ne prêchez pas leDieu d’une époque, mais celui qui vit aujourd’hui <strong>en</strong>vous” écrivait Gandhi. Ses mots rejoignai<strong>en</strong>t ceuxdu quatorzième Dalaï Lama qui énonçait dans uneconfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1993 : “La riche diversité des cultureset des religions devrait aider à r<strong>en</strong>forcer le respectdes droits fondam<strong>en</strong>taux au sein de toutes lescommunautés. Car, étayant cette diversité, se trouv<strong>en</strong>tdes principes de base qui nous li<strong>en</strong>t tous <strong>en</strong> tantque membres de la même famille humaine”.L’humanismeet la désobéissance civileAu-delà de se cantonner à de grands mots et desages paroles, les humanistes de notre siècle nousont laissé un précieux témoignage d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t5 4 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


concret et actif pour le respect des droits fondam<strong>en</strong>tauxde tout être humain. “Nous devons êtrele changem<strong>en</strong>t que nous souhaitons pour le monde”disait <strong>en</strong>core Gandhi, interpellant chacun à s’élevercontre les injustices et à incarner dans sesactes quotidi<strong>en</strong>s ces valeurs. J’ai été marquée, <strong>en</strong>relisant leurs récits de vie, par le courage et ladétermination avec lesquels ces grands hommesont t<strong>en</strong>té de déf<strong>en</strong>dre leurs idéaux. Ils n’hésitai<strong>en</strong>tpas à faire appel à la désobéissance civile pourfaire pression contre les lois injustes des gouvernem<strong>en</strong>ts,et ce jusqu’à <strong>en</strong> assumer pleinem<strong>en</strong>t lesconséqu<strong>en</strong>ces et les sanctions. D’ailleurs, Gandhi,Martin Luther King et Nelson Mandela ont tousles trois été condamnés à l’emprisonnem<strong>en</strong>t qu’ilsassumai<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t, plutôt que de se laisservaincre par leurs <strong>en</strong>nemis politiques ou qued’avoir recours à la viol<strong>en</strong>ce. La désobéissancecivile se définit ainsi comme un acte collectif,décidé consciemm<strong>en</strong>t, assumé publiquem<strong>en</strong>t (etnon caché dans la clandestinité), profondém<strong>en</strong>tpacifique et visant au changem<strong>en</strong>t d’une loi oud’une politique gouvernem<strong>en</strong>tale, jugée injuste etinéquitable. Le terme nous vi<strong>en</strong>t d’H<strong>en</strong>ry DavidThoreau dans son essai Resistance to CivilGovernm<strong>en</strong>t publié <strong>en</strong> 1849 à la suite de son refusde payer l’impôt américain destiné à financer laguerre contre le Mexique et de son opposition àla politique esclavagiste des états du Sud. “Lecitoy<strong>en</strong> doit-il, fût-ce un mom<strong>en</strong>t et si peu que ce soit,sacrifier sa consci<strong>en</strong>ce au législateur ? Je p<strong>en</strong>se qu<strong>en</strong>ous devons être d’abord des hommes et seulem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite des citoy<strong>en</strong>s. Il est inadmissible de confondrele respect de la loi avec le respect du juste. Jamais laloi ne r<strong>en</strong>dit le moins du monde les hommes plusjustes ; et souv<strong>en</strong>t les bi<strong>en</strong> int<strong>en</strong>tionnés devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,de par leur respect pour elle, les ag<strong>en</strong>ts de l’injustice”écrivit-il dans cet ouvrage. Par la suite,Thoreau eut une influ<strong>en</strong>ce sur Gandhi qui développal’idée de désobéissance civile à travers leconcept de Satyagraha (littéralem<strong>en</strong>t « la voie dela vérité »), qui lui permit de m<strong>en</strong>er sa lutte nonviol<strong>en</strong>tecontre l’Apartheid et la discriminationdu peuple indi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Afrique du Sud et de s’opposerà la politique coloniale du Royaume-Uni <strong>en</strong>Inde. “La Satyagraha diffère de la résistance passivecomme le pôle Nord et le pôle Sud. La seconde aété conçue comme l’arme du faible et n’exclut pasl’utilisation de la force physique ou de la viol<strong>en</strong>cepour arriver à ses fins, alors que la première a étéconçue comme l’arme du fort et exclut l’utilisationde la viol<strong>en</strong>ce sous toutes ses formes. Il y a beaucoupde causes pour lesquelles je suis prêt à mourir maisaucune pour laquelle je suis prêt à tuer. “Œil pourœil” r<strong>en</strong>d le monde <strong>en</strong>tier aveugle”.L’humanisme et la souverainetédes peuples sur leurs territoiresPour s’opposer aux monopoles et à l’oppressiondes gouvernem<strong>en</strong>ts, Gandhi n’hésita pas non plusà faire appel aux boycotts. En 1930, <strong>en</strong> protestationcontre une taxe instaurée par lesBritanniques, il organisa la « Marche du Sel »m<strong>en</strong>ant des milliers d’Indi<strong>en</strong>s sur plus de 400 kmafin d’aller extraire leur propre sel des maraissalants de Jabalpur. Il demanda égalem<strong>en</strong>t que lekhadi – vêtem<strong>en</strong>t fait maison – soit porté par tousles Indi<strong>en</strong>s au lieu des textiles britanniques.Riches ou pauvres, hommes ou femmes, devai<strong>en</strong>tfiler chaque jour afin d’aider le mouvem<strong>en</strong>t d’indép<strong>en</strong>dance.Pour ne citer qu’une autre de sesnombreuses actions qui m<strong>en</strong>èr<strong>en</strong>t à la victoire del’indép<strong>en</strong>dance de son pays, Gandhi organisa larésistance civique de dizaines de milliers de fermierssans terre et petits propriétaires pauvres quiétai<strong>en</strong>t forcés de cultiver l’indigo et autres produitsd’exportation au lieu de cultiver la nourritur<strong>en</strong>écessaire à leur subsistance. Martin LutherKing, quant à lui, m<strong>en</strong>a égalem<strong>en</strong>t des campagnesde boycott des bus de Montgomery <strong>en</strong> Alabamadans lesquels était instaurée la ségrégation àl’égard des personnes de couleur. Après avoir étéarrêté durant cette campagne, il eut finalem<strong>en</strong>tgain de cause par une décision de la CourSuprême des Etats-Unis qui déclara illégale touteségrégation dans les autobus, restaurants, écoleset autres lieux publics. On peut noter par ces différ<strong>en</strong>tsexemples que l’humanisme incarné parces grands hommes était étroitem<strong>en</strong>t lié avec lerespect de la liberté, de la souveraineté et de l’égalitédes peuples sur leurs territoires.Humanisme, sobriété et écologieUne autre valeur et pratique qui était chère àGandhi est celle de la simpl<strong>ici</strong>té. Il croyait qu’unepersonne impliquée dans le service social devaitm<strong>en</strong>er une vie simple, abandonner toute dép<strong>en</strong>sesuperflue et laver ses propres vêtem<strong>en</strong>ts. Lefameux “Vivre simplem<strong>en</strong>t pour que, simplem<strong>en</strong>t,d’autres puiss<strong>en</strong>t vivre” est resté <strong>en</strong>core aujourd’huicomme une des paroles les plus r<strong>en</strong>omméesde Gandhi. Un autre humaniste qui le rejoint surce point est Théodore Monod, le passionné dudésert qui arp<strong>en</strong>ta le Sahara p<strong>en</strong>dant plus desoixante ans à dos de chameau ou à pied. Pourl’un comme pour l’autre, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour unmonde plus juste allait de pair avec la consci<strong>en</strong>ceque tous les hommes sont abrités par la mêmeterre et qu’une répartition équitable des ressourcesest obligatoire pour assouvir les besoinsfondam<strong>en</strong>taux de chacun. Gandhi ne disait-il pasaussi que la terre est suffisante pour assouvir lesbesoins de tous mais non pour répondre à l’aviditéde quelques-uns ? Chez Théodore Monod,le souci du bi<strong>en</strong>-être humain et du respect de lavie sous toutes ses formes ne faisait qu’un. Sesconvictions antiracistes, pacifistes et écologiquesse rejoignai<strong>en</strong>t et au fil de son itinéraire, il militaaussi bi<strong>en</strong> contre la collaboration de Vichy et lerégime nazi que contre l’arme nucléaire et les viol<strong>en</strong>cesfaites aux animaux. Il disait : “Nous devonsappr<strong>en</strong>dre à respecter la vie sous toutes ses formes :DRDRNelson Mandela.Gandhi.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20085 5


humanismePierre Rabhi.DRil ne faut détruire sans raison aucune de ces fleurs,aucun de ces animaux qui sont tous, eux aussi, descréatures de Dieu. Nous ne sommes pas les rois, noussommes comme les autres animaux, avec des fonctionsun peu particulières certes, mais des mammifèrescomme tous les autres” faisant ainsi écho àune autre parole de Gandhi selon laquelle “Le progrèsspirituel exige de nous que nous cessions de tuerles autres êtres vivants pour nos besoins corporels”.L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t humaniste dans la vie de la communautés’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d alors comme une responsabilitéindividuelle et collective à l’égard de tout ce quinous <strong>en</strong>toure, qu’il s’agisse d’autres êtres humainsou des autres règnes de la nature, le respect del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t étant de toutes façons unecondition minimale au respect des droits fondam<strong>en</strong>tauxdes générations futures. Ecologie ethumanisme se retrouv<strong>en</strong>t d’ailleurs intimem<strong>en</strong>tliés dans le Déclaration de Stockholm de 1972dont le premier principe stipule : “L’homme a undroit fondam<strong>en</strong>tal à la liberté, à l’égalité et à desconditions de vie satisfaisantes, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdont la qualité lui permettre de vivre dans ladignité et le bi<strong>en</strong>-être. Il a le devoir sol<strong>en</strong>nel de protégeret d’améliorer l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pour les générationsprés<strong>en</strong>tes et futures “. Le Dalaï-Lama rappelaitlui aussi récemm<strong>en</strong>t que “Les droits del’homme, la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et uneplus grande égalité socio-économique sont étroitem<strong>en</strong>tliés. Je crois que pour relever les défis de notretemps, les humains auront à développer un s<strong>en</strong>saccru de la responsabilité universelle. Elle est la cléde la survie humaine et la base de la paix mondiale.Plus nous dev<strong>en</strong>ons consci<strong>en</strong>ts de notre interdép<strong>en</strong>dance,plus il <strong>en</strong> va de notre propre intérêt d’assurerle bi<strong>en</strong>-être des autres”.Au fil des siècles, l’humanisme classique et saquête de l’Homme idéal a donc évolué, pr<strong>en</strong>antconsci<strong>en</strong>ce que tout est lié et qu’aucun homme nepeut marcher seul. Laissant derrière lui l’idée quel’Homme serait au c<strong>en</strong>tre de l’univers, il conçoitdésormais qu’il n’<strong>en</strong> est <strong>en</strong> fait qu’un maillon.Loin des humanistes d’aujourd’hui la volonté deprouver la supériorité de l’Homme, leurs témoignagesnous rappellerai<strong>en</strong>t plutôt à l’humilité.Humanité, humus, humanisme, humilité… onttous la même racine, nous dit souv<strong>en</strong>t PierreRabhi, et c’est effectivem<strong>en</strong>t à un humanismeréconcilié à l’humus et empreint d’humilité qu’ilsemble que nous soyons appelés aujourd’hui.Citons pour finir un autre grand humaniste à quiil convi<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>dre égalem<strong>en</strong>t hommage dans cedossier : le Docteur Albert Schweitzer, premiermédecin sans frontière au Gabon <strong>en</strong> 1924, PrixNobel de la Paix <strong>en</strong> 1952, dont l’idée c<strong>en</strong>trale étaitque l’homme devait agir dans son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tavec une responsabilité profonde à l’égard duVivant, ce qu’il appelait « l’éthique du respect dela Vie ». “L’homme n’est moral que lorsque la vie <strong>en</strong>soi, la si<strong>en</strong>ne, celle de la plante et de l’animal aussibi<strong>en</strong> que celle des humains, lui est sacrée et qu’il s’efforced’aider dans la mesure du possible toute vie setrouvant <strong>en</strong> détresse. Cette morale du respect de lavie devrait permettre à notre p<strong>en</strong>sée de transc<strong>en</strong>derle raisonnem<strong>en</strong>t anthropoc<strong>en</strong>trique où elle se cont<strong>en</strong>aitjusqu’<strong>ici</strong> pour découvrir la profonde unité dumonde vivant et la solidarité des choses et des êtres”.Claire Eggermont ■L’auteure est animatrice dans l’associationTerre & humanisme prés<strong>en</strong>tée dans le numéro 351.annoncesEntraide■ Envie de partage, échange, covoituragevers éco-manifestations dans lesecteur Moselle-Sud, r<strong>en</strong>controns-nous !Christophe chrismathis@netcourrier.com,tél : 06 31 48 30 75.Vivre <strong>en</strong>semble■ Pour projet de lieu de vie alternatif,recherche éducateur spécialisé et maraîcher.Tél : 04 94 86 96 73.■ Réf 353.01. Colocation solidaire, un<strong>en</strong>ouvelle façon de vivre à l’âge de la“retraite”. Carrière professionnelle faite,<strong>en</strong>fants élevés, reste à vivre au mieux cett<strong>en</strong>ouvelle période de la vie. La vie <strong>en</strong> solo,c’est cher, ça peut être triste. Ne plus r<strong>en</strong>trerdans un appartem<strong>en</strong>t vide, ne plusmanger toujours seul, c’est possible tout <strong>en</strong>gardant l’indisp<strong>en</strong>sable espace privé, intime.La question économique est importante,mais c’est la solitude qui fait le plussouffrir. Alors vivre mieux <strong>en</strong> partageantune maison, un appartem<strong>en</strong>t, des joies, dessoucis, mais aussi aborder intelligemm<strong>en</strong>tl’av<strong>en</strong>ir… Si vous avez <strong>en</strong>vie de vous exprimersur le sujet, r<strong>en</strong>controns-nous et parlons-<strong>en</strong>.A bi<strong>en</strong>tôt. Ecrire à la revue quitransmettra.■ Dans une vie antérieure, j’étais professeurd’espagnol et de français. Aujourd’huijeune retraitée dynamique et <strong>en</strong>thousiaste,habitant à Paris, j’aimerais beaucoup memettre “au vert”, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>thumain et naturel correspondant aux idéesde S!l<strong>en</strong>ce, un lieu compr<strong>en</strong>ant une partiehabitation (50/60 m 2 ), une partie pouvantservir d’atelier. Et comme je ne pourrai pasme permettre de payer un loyer élevé, jepropose le système de troc suivant : mettreà la disposition de ceux que ma demandeintéresse mes nombreux tal<strong>en</strong>ts (<strong>en</strong> toutemodestie !) dans les domaines artistique etculturel pour créer et animer un lieud’échanges et de création pour tous. Si unhomme d’<strong>en</strong>viron 60 ans se s<strong>en</strong>t proche dece projet et souhaite le porter avec moi, ilsera le bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u ! Michèle, tél : 06 74 0090 81.■ Qui peut m’aider à trouver mon futurlieu de vie ? (j’offre un produit ou un service<strong>en</strong> remerciem<strong>en</strong>t). Ce lieu, de quelqueshectares, sera situé dans les Pyrénées, <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne montagne, <strong>en</strong> pleine nature, avecrivière/source/puits et sera habité par uncouple de paysans âgés (ou pers. seule),vivant <strong>en</strong> semi-autarcie. Je propose l’achat<strong>en</strong> laissant l’usufruit aux habitants jusqu’àleur mort. Je me cont<strong>en</strong>terai d’un petitlocal (15-20m 2 ) pour y stocker mesaffaires car je compte voyager <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>dantquelques années. Ensuite, j’y construiraiune maisonnette <strong>en</strong> bois où je vivraidans la simpl<strong>ici</strong>té volontaire. Etant souv<strong>en</strong>tabs<strong>en</strong>te, je ne propose pas une associationde travail, ce qui n’exclut pas l’<strong>en</strong>traide,<strong>en</strong>tre “voisins” lorsque dansquelques années je m’y installerais définitivem<strong>en</strong>t.Pour plus de détails : Annie Costet,07610 Sècheras, tél : 04 75 07 10 87.Recherche■ La compagnie Amarante, basée <strong>en</strong>Cév<strong>en</strong>nes, se prépare à vivre une av<strong>en</strong>turecollective et théâtrale <strong>en</strong> milieu rural. Pource, nous sommes <strong>en</strong> quête de caravanes àrécupérer, à emprunter ou à payer à petitsprix. De plus nous cherchons aussi une animateuricequi serait motivée par l’av<strong>en</strong>turepour monter un projet avec les <strong>en</strong>fantsdu groupe p<strong>en</strong>dant les résid<strong>en</strong>ces.N’hésitez pas à nous contacter, on vous<strong>en</strong>voie plus d’infos ! Tél : 04 67 82 49 60.■ Cherche témoignage de personne ayantguérit de pathologies psychiatriqueslourdes grâce à des thérapies alternatives.Merci. magalisoleilbleu@yahoo.fr.■ Je cherche les coordonnées des nouveauxéditeurs du Manuel de la vie sauvaged’Alain Sauvy (on m’a annoncé cetteréédition). Ce manuel est truffé d’erreurs<strong>en</strong> ce qui concerne la périnatalité, la sexualité,l’allaitem<strong>en</strong>t, l’alim<strong>en</strong>tation du jeune<strong>en</strong>fant, les rythmes… et ce serait dommageque le livre soit réédité avec ces erreurs.Je suis par ailleurs disponible pour relired’autres livres ayant un chapitre sur cesthèmes.ClaireDodé,LesBlanchards,37290Preuilly-sur-Claise,claire_dode@yahoo.fr.5 6 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


CourrierLes espoirs déçus de l’agriculturebiologique off<strong>ici</strong>elleDe par son discours, l’agriculture biologique est une agriculture subversive.Va-t-elle <strong>en</strong>core conserver son originalité avec le nouveau règlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> ? (…)La décision du Conseil europé<strong>en</strong> de juin 2007 est perçue comme une attaque<strong>en</strong> règle des critères qualitatifs de la bio : fin de la subsidiarité permettantaux pays de l’Union d’appliquer des règles de production plus exigeantes surle plan national. En revanche, ce nouveau règlem<strong>en</strong>t octroie la possibilitéd’utiliser des produits chimiques de synthèse dès lors qu’une préparationnaturelle ne sera pas disponible sur le marché. Pour couronner le tout,la prés<strong>en</strong>ce d’OGM est normalisée jusqu’à un seuil de 0,9% !Il ne faut pas voir dans ces nouvelles dispositions des erreurs d’appréciationde la commission europé<strong>en</strong>ne. Cette démarche s’inscrit dans une réflexion quiprojette, à l’horizon 2010, 10% de bio à l’échelon europé<strong>en</strong>. Ri<strong>en</strong> de mieuxpour répondre à cette ambition d’assouplir les règles de la bio tout <strong>en</strong> profitantd’une mise au pas concernant les OGM. C’est du sur-mesure pour lafilière des transformateurs qui vont s’approvisionner à moindres frais tout <strong>en</strong>limitant les risques de cont<strong>en</strong>tieux sur les OGM.Bi<strong>en</strong> sûr, pour le consommateur, ces aspects sont habilem<strong>en</strong>t masqués par lasoi disant avancée du logo europé<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>u obligatoire pour distinguer lesproduits bio. C’est ainsi la fin des écarts de standards nationaux. Naïvem<strong>en</strong>t,nous pouvions imaginer que cette initiative hisse vers le haut les critères qualitatifsde la bio. Il convi<strong>en</strong>t pourtant de rappeler que dans une économielibérale, le marché n’aime pas s’<strong>en</strong>combrer de règles trop contraignantes…Ce n’est pas l’opposition du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> qui modifiera la donne. Lamobilisation des collectifs associatifs a pourtant réussi à convaincre nos élusde ne pas voter le texte <strong>en</strong> l’état et de refuser clairem<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce desOGM et le recours aux pest<strong>ici</strong>des de synthèse. L’honneur est sauf mais cetavis est laminé par la décision du Conseil des ministres europé<strong>en</strong>s de l’agriculture.Nous voilà donc avertis. A partir de 2009, la bio sera édulcorée de ses fondem<strong>en</strong>ts,ce qui marque l’achèvem<strong>en</strong>t d’une prise <strong>en</strong> charge par le marché etl’administration de cette contestation radicale de l’agriculture productiviste.En effet, cette situation parachève le contrôle de la bio <strong>en</strong> la domestiquant<strong>en</strong> simple signe de qualité. La France a d’ailleurs pris les devants <strong>en</strong> attribuantdepuis cette année à l’Institut national de l’origine et de la qualité lagestion de la bio, au même titre que le label rouge ou AOC. L’influ<strong>en</strong>ce desconsommateurs qui ont porté la bio se trouve assurém<strong>en</strong>t marginalisée.Dans ces conditions ne faut-il pas sout<strong>en</strong>ir des associations telles que Natureet Progrès qui reste fidèle avec ses cahiers des charges et sa charte aux préceptesfondateurs de la bio ?Emmanuel JaccaudMay<strong>en</strong>ne■ Je voudrais appr<strong>en</strong>dre à fabriquer deschaussures sans cuir et sans produits synthétiques.Je suis pour cela à la recherchede conseils, fiches techniques, témoignages,ainsi que de coordonnées de cordonnierstravaillant dans cette optique.Vous pouvez me joindre au 09 50 05 0419 ou m’écrire : Nadine Gardères, 14,boulevard Dalidale, 13004 Marseille.Emploi■ Petite ferme d’élevage ovin, bovin, lait+ légumes, située zone montagne, Hautes-Pyrénées, propose formation sur 12 mois,pratique et théorique, à futurs jeunes paysan(ne)smotivé(e)s par l’agriculture biodynamique.Statut possible. Ferme de laCoume, 65200 Banios.■ Je fais du travail d’élagage <strong>en</strong> tailledouce qui respecte mieux les arbres. Je medéplace partout autour de Lyon jusqu’<strong>en</strong>Ardèche. Allan, tél : 06 11 43 37 53.Vacances■ Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans la Somme chezChristine et Pierre, à 130 km de Paris,gîte pour 5 personnes dans maison indép<strong>en</strong>dantearborée, <strong>en</strong> bordure du canal dela Somme, tranquille, possibilité depêcher. Voir site d’Accueil paysan, tél : 0322 88 94 89.■ Couple avec trois <strong>en</strong>fants (9 ans, 6 ans,6 mois), vivant au cœur du Pays basque,cherche accueil à la campagne une oudeux semaines <strong>en</strong> période de vacancesscolaires. Petit prix. Notre but est de r<strong>en</strong>contrerune ou deux familles habitant <strong>en</strong>Corse. Possibilité <strong>en</strong>suite de faire l’inverse(accueillir chez nous). Esprit S!l<strong>en</strong>ceet décroissance. Tél : 05 59 65 41 66.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>tgratuites pour les offres d’emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d’expéditionqui <strong>en</strong>toure la revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t.Taille desannonces. Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes,nous nous réservons le droit de faire des coupes. Délais. Les dates de clôture sont indiquées<strong>en</strong> page 2“Quoi de neuf ?”. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>voi d’une annonce et sapublication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre unepart<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponsedans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon les référ<strong>en</strong>ces de l’annonce, puismettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce seréserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.Action antipubLa pub s’insinue partout, <strong>en</strong> particulier dans nos boîtes aux lettres. Quand ell<strong>en</strong>’est pas <strong>en</strong>voyée nominalem<strong>en</strong>t par la poste, je retourne les coupons, bons,bulletins d’inscription, etc. dans l’<strong>en</strong>veloppe T ou préaffranchie généralem<strong>en</strong>tjointe, évidemm<strong>en</strong>t sans donner suite, à seule fin d’<strong>en</strong>combrer le service courrierde l’émetteur. A pratiquer toutefois avec discernem<strong>en</strong>t : j’exclus de cetteaction les organismes humanitaires, Restos du Cœur, SPA…Jacques DeschampsLoir-et-CherPrisonnier dans la rue JodelleC’est peut-être le titre de la dernière série <strong>en</strong> vogue <strong>en</strong> cette r<strong>en</strong>trée.Mais c’est bi<strong>en</strong> dur à vivre : ce matin, la rue est dev<strong>en</strong>ue prison. Sansraison. Parce que l’autorité l’a dit.Nouvel habitant du 18 e arrondissem<strong>en</strong>t à Paris, je regagnais mon“chez moi” (…). J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds de la musique et des appels au mégaphone.Intrigué, je r<strong>en</strong>tre dans la rue Jodelle, juste sur ma droite. Le mot“r<strong>en</strong>trer” est important… Par curiosité, je vais voir ce qui se passe :une quinzaine de manifestants du collectif “Mal logés <strong>en</strong> colère !”scand<strong>en</strong>t des slogans. Qu’est-ce qu’ils demand<strong>en</strong>t ? “Un logem<strong>en</strong>tpour tous. Ça relève du bon s<strong>en</strong>s, pourrait-on dire. Je le pr<strong>en</strong>ds letract que l’on me distribue. Je le lis, tout <strong>en</strong> restant un peu à l’écartdes manifestants. Quand on connaît le prix du logem<strong>en</strong>t locatif <strong>en</strong>France, on compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> le problème d’accès à un toit des personnesà faible rev<strong>en</strong>u. Je p<strong>en</strong>se ça dans ma tête, ne manifeste aucune opiniond’aucune forme que ce soit, et au bout de quelques minutes je décidede r<strong>en</strong>trer chez moi, à deux rues de là.Mais là… des deux côtés du petit groupe, 10, bi<strong>en</strong>tôt 20, puis 50à 60 pol<strong>ici</strong>ers et CRS, accourus qui, à vélo, qui, <strong>en</strong> fourgons, sortisde partout <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce, ont fait barrage ! On m’interdit de passerpour r<strong>en</strong>trer chez moi, parce que “ri<strong>en</strong> ne prouve que vous n’êtes pasavec eux ! D’ailleurs vous avez pris leur papier, ça prouve que vousêtes sympathisant ! C’est une manifestation interdite ».“Ri<strong>en</strong> ne prouve que vous n’êtes pas avec eux”… ces mots résonn<strong>en</strong>tsinistrem<strong>en</strong>t dans ma tête et résonneront longtemps… J’ai lu leurpapier, je suis suspect… mais où est passée la liberté d’information ?On a <strong>en</strong>vie de crier ou de rire tellem<strong>en</strong>t c’est stupide, prisonnier dansla rue, interdiction de bouger, parce que j’ai pris un tract ! Abasourdi,hébété, je ne sais même plus si je suis “sympathisant”, là n’est pas leproblème, on me m<strong>en</strong>ace, c’est tout, on me demande de justifier monitinéraire, on dit m’avoir déjà vu essayer de passer de l’autre côté dela rue, ce qui est faux, mais je doute, je bafouille, je me s<strong>en</strong>s presquecoupable de je ne sais quelle collusion avec je ne sais quoi. Je me voisembarqué au poste quand ils vont décider de dissoudre la réunion (onne peut pas parler de manifestation, ils sont quinze) non-autorisée.Présomption de culpabilité. J’ai peur de pr<strong>en</strong>dre un coup dematraque, comme ont peur aussi deux ou trois autres coincés là alorsqu’ils faisai<strong>en</strong>t une course ou allai<strong>en</strong>t chercher leur voiture. On nousintimide. On me demande pourquoi je suis là, on se moque de mesréponses (“J’habite à côté, je vi<strong>en</strong>s d’arriver dans le quartier, je m’intéresseà ce qui s’y passe”). Yeux de fer moqueurs <strong>en</strong> certitude de leurforce. Kafka.On nous pousse à “ne pas être avec eux”, à être avec le bon passantqui n’ouvre pas les yeux, qui se cont<strong>en</strong>te du plus court trajet de sontravail générateur d’euros à son dom<strong>ici</strong>le consommateur d’euros. Unepause autorisée au supermarché un jour sur deux. Ri<strong>en</strong> ne prouve queje ne suis pas avec eux, c’est vrai. Alors on m’oblige à att<strong>en</strong>dre là,<strong>en</strong>tre deux haies de flics, prisonnier de la rue Jodelle pour un délit d<strong>en</strong>on-conformisme à la p<strong>en</strong>sée propre. Même pas, j’ai ri<strong>en</strong> dit, j’ai justepris le tract. C’était trop. J’essaie <strong>en</strong>core : “J’habite à côté, je veuxr<strong>en</strong>trer chez moi”. “C’est ça, bi<strong>en</strong> sûr”, me répond un œil-de-fer,“pourquoi êtes-vous là ?”. Kafkaï<strong>en</strong>. On se balade, on s’intéresse à cequi se passe dans la rue, on s’informe, et ces simples gestes de passantvous transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> suspect aux yeux du nouveau régime... On nepeut plus être passant, il faut un alibi de vie “normale”, il faut uneraison pour passer, on m’a demandé… mon justificatif de dom<strong>ici</strong>le !pour me laisser circuler librem<strong>en</strong>t, au bout d’une longue négociationavec le “chef” des yeux-de-fer … justifier de vivre…La rue est dev<strong>en</strong>ue prison. C’est une solution pas chère au problèmedu sureffectif des dét<strong>en</strong>us classiques, peut-être, dans les dossiers bi<strong>en</strong>calculés de notre nouveau régime… Tous dét<strong>en</strong>us, et pas cher ! Lasusp<strong>ici</strong>on de solidarité a été instaurée <strong>en</strong> délit ce matin. Matin brun etyeux-de-fer. Il n’a pas besoin d’avoir lu Kafka pour recréer à la perfectionl’ambiance, bravo. Le Sarkordre est vraim<strong>en</strong>t une atteintegrave à nos libertés. Pourtant le Grand Suprême est allé à l’ordre desavocats, il devrait savoir que ce n’est pas marqué dans le droit de laRépublique, la présomption de culpabilité. République ? Elle étaitbi<strong>en</strong> triste, ce matin rue Jodelle, dans le 18 e .Eric Ledru, passant.ParisS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 5 7


CourrierIl faut quitter EDFLes articles que j’ai lus dans diverses revues ou sur internet sont bi<strong>en</strong>timides pour nous <strong>en</strong>courager dans cette démarche. Que Choisir (n°449,juin 2007) pr<strong>en</strong>d uniquem<strong>en</strong>t comme critère notre porte-monnaie (augm<strong>en</strong>tationdes tarifs) et la peur du non-retour (si je quitte EDF, je ne peuxplus y rev<strong>en</strong>ir avec des tarifs réglem<strong>en</strong>tés) : aucune réflexion sur la natureet les conséqu<strong>en</strong>ces de l’origine de l’électr<strong>ici</strong>té.Les 4 saisons du jardin bio (n°165, juillet 2007) propos<strong>en</strong>t un dossier bi<strong>en</strong>docum<strong>en</strong>té, mais Antoine Bosse-Platière nous invite dans sa conclusion àla plus grande prud<strong>en</strong>ce, nous <strong>en</strong>gageant à changer d’opérateur uniquem<strong>en</strong>t“si votre consommation électrique est déjà au plus bas et si vous êtesprêts à assumer dès maint<strong>en</strong>ant une forte augm<strong>en</strong>tation”. Enfin Sortir dunucléaire hésite vraim<strong>en</strong>t à <strong>en</strong> sortir, arguant du fait que la gestion del’électr<strong>ici</strong>té serait privatisée : “Le Réseau Sortir du nucléaire ne sauraitdonner de ‘consignes’… Le Réseau se prononce <strong>en</strong> faveur du servicepublic, tout <strong>en</strong> exigeant qu’il soit démocratisé, déc<strong>en</strong>tralisé, déconc<strong>en</strong>tré.Et donc dénucléarisé”.Alors je vous conseille, pour pr<strong>en</strong>dre votre décision, lors du prochain règlem<strong>en</strong>tde votre facture EDF de regarder <strong>en</strong> bas de celle-ci l’origine del’électr<strong>ici</strong>té : 85,7% d’origine nucléaire ! Etes-vous d’accord pour donnerde l’arg<strong>en</strong>t à un tel fournisseur qui développe une politique de poursuite dunucléaire, négligeant totalem<strong>en</strong>t le problème du traitem<strong>en</strong>t des déchetsnucléaires et des accid<strong>en</strong>ts nucléaires (Tchernobyl et très récemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>juillet 2007, la c<strong>en</strong>trale Kashiwazaki Kariwa au Japon, <strong>en</strong>tre autres).Personnellem<strong>en</strong>t, j’ai choisi de payer un peu plus cher mon kWh (unebonne occasion pour moi de faire <strong>en</strong>core plus att<strong>en</strong>tion à ma consommationet de saisir le coût réel de cette énergie) et de donner mon énergie àun fournisseur qui s’<strong>en</strong>gage à fournir et à investir 100% dans les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables. Le seul que j’ai trouvé est Enercoop (<strong>en</strong> plus c’est unecoopérative !), tél : 01 73 02 69 25, www.<strong>en</strong>ercoop.fr.Alors, n’ayez plus peur, quittez EDF ! Sortez du nucléaire !La peur, c’est ce que l’on nous a agité tous les jours pour nous empêcherde réfléchir et d’agir (peur des autres, peur de l’av<strong>en</strong>ir, peur de l’étranger,peur de perdre nos privilèges et notre confort,…).Au fait, et vous S!l<strong>en</strong>ce, avez-vous quitté EDF ?Marc EvinSeine-et-MarneS!l<strong>en</strong>ce : L’association S!l<strong>en</strong>ce et le Réseau Sortir du Nucléairepartag<strong>en</strong>t le même espace collectif à Lyon. Celui-ci est fourni<strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té par Enercoop.Garder un service publicde l’énergieJe vi<strong>en</strong>s de recevoir, accompagnant ma facture d’électr<strong>ici</strong>té d’octobre,2007, un dépliant m’invitant à comparer cette offre d’EDF à celle de sesconcurr<strong>en</strong>ts. (…) Comme ce dépliant est à <strong>en</strong>-tête de la République française,j’<strong>en</strong> déduis qu’il s’agit d’un <strong>en</strong>voi off<strong>ici</strong>el qui a été imposé par lespouvoirs publics. (…) Ainsi nos responsables politiques s’appliqu<strong>en</strong>t-ilsavec ténacité à faire passer dans le secteur marchand et à livrer à laconcurr<strong>en</strong>ce toutes les activités d’intérêt général qui aurai<strong>en</strong>t dû rester dudomaine public : fournitures d’eau et d’énergie, réseau autoroutier, transports<strong>en</strong> commun, bi<strong>en</strong>tôt la sécurité sociale et l’éducation et pourquoi pas<strong>en</strong>suite la police et l’armée, à l’exemple des forces américaines <strong>en</strong> Irak !Telle est donc la nouvelle Europe qu’ils nous prépar<strong>en</strong>t, avec comme modèlede rapports sociaux ceux qui préval<strong>en</strong>t aux USA : la compétition généralisée,le chacun pour soi, armé et barricadé à son dom<strong>ici</strong>le ; et pourrésultat final le creusem<strong>en</strong>t des écarts, l’écrasem<strong>en</strong>t des plus faibles, ladésintégration de la société. (…)Jacques MeunierLoir-et-CherFonte des glaces…Un petit détail : dans le n°349, septembre 2007, p38, “Fonte desglaces” : “Si la calotte glaciaire du pôle Nord fondait complètem<strong>en</strong>t,le niveau des mers monterait de 7m”. Non il ne changerait pas :c’est de la glace flottante. Mais ça serait vrai pour le Gro<strong>en</strong>land.Le problème est déjà bi<strong>en</strong> assez grave sans <strong>en</strong> rajouter.Un lecteur fidèle et intéressé.Pascal HugoIndre-et-Loire5 8 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008Ess<strong>en</strong>ce contre nourritureL’éthanolerie de Lillebonne (200 millions d’euros investis) produira annuellem<strong>en</strong>t300 000 m 3 d’éthanol <strong>en</strong> consommant 820 000 tonnes de blé.Avant que les machines ne les remplac<strong>en</strong>t, la ration quotidi<strong>en</strong>ne des travailleursde force était d’<strong>en</strong>viron 1kg de pain. Donc ce blé permettrait d<strong>en</strong>ourrir plus de 2,2 millions de personnes à raison de 4000 kcal/jour. (…)Cet éthanol permettra de faire rouler chaque année <strong>en</strong>viron 150 000 voitures(et bi<strong>en</strong> moins si l’on comptait l’énergie nécessaire <strong>en</strong> amont del’usine). Chaque voiture consommera donc la ration alim<strong>en</strong>taire de15 personnes alors que notre planète compte près d’un milliard d’affamésqui, je sais, n’ont pas d’arg<strong>en</strong>t pour acheter la nourriture que nousdénaturons au nom du libre marché.Patrice NéelArdècheDécroissance et démographieChez les autres on parle de croissance et à S!l<strong>en</strong>ce on parle de décroissance,mais depuis des années 1970, on ne parle plus beaucoup de réduire la populationsur la planète. Il y <strong>en</strong> a même qui appell<strong>en</strong>t à une hausse de naissancespour fuir <strong>en</strong> avant par rapport aux déf<strong>ici</strong>ts de la Sécurité sociale oupour “résister” comme nation contre les marées humaines v<strong>en</strong>ues d’ailleurs.Est-ce tabou de réclamer une baisse de la population car cela fait p<strong>en</strong>ser auxstérilisations de masse <strong>en</strong> Inde ou la politique anti-<strong>en</strong>fant adopté longtempspar la Chine ? Ou est-ce toucher une liberté considérée comme trop fondam<strong>en</strong>tale: la procréation ? (basée sur des argum<strong>en</strong>ts soit g<strong>en</strong>re religieux quip<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que c’est “contre Dieu”, soit g<strong>en</strong>re libertaire qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que c’est àchacun de disposer de son corps...) Ou est-ce simplem<strong>en</strong>t que personne netrouve une bonne façon d’y parv<strong>en</strong>ir sans guerre et sans privation de libertésfondam<strong>en</strong>tales ? Sans remettre <strong>en</strong> cause le besoin tout de même de réduireradicalem<strong>en</strong>t notre consommation, il faut reconnaître qu’à moy<strong>en</strong> terme ilfaudrait aussi réduire la population qui accapare trop de ressources et d’espacehabitable pour un av<strong>en</strong>ir équilibré. Ceux qui nous rassur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disantque l’on peut nourrir tout le monde ne considèr<strong>en</strong>t que le court terme etnéglig<strong>en</strong>t l’intégralité de la vie non-humaine sur terre.Pour l’instant, il paraît que la méthode de contraception la plus efficace c’estl’éducation des femmes dans les pays <strong>en</strong> voie dedéveloppem<strong>en</strong>t... même si cela heurte la s<strong>en</strong>sibilitéde certains qui voudrai<strong>en</strong>t laisser ces pays pr<strong>en</strong>dreleur propre direction culturelle.Certains propos<strong>en</strong>t de supprimer des avantages etde taxer plus les couples qui ont trop d’<strong>en</strong>fantscomme cela a été fait <strong>en</strong> Chine... Une telle politiqu<strong>en</strong>e m’attire pas, surtout qu’il faudrait que cela sepasse partout afin d’éviter la peur de certains de sefaire écraser par les autres.Si quelqu’un à des idées claires sur ce thème, j’aimerais<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre leurs propositions.Gregg WestIsère.Jésus et la croissance(…) La croissance, comme le Christ, c’est une affaire de foi. (…) Elle a sesgrands prêtres, qui se nomm<strong>en</strong>t économistes, ses petits chanteurs à la croixde bois croix de fer si je m<strong>en</strong>s je vais <strong>en</strong> <strong>en</strong>fer qui s’appell<strong>en</strong>t les journalistes,chantant à matines vêpres et complies les mêmes âneries grégori<strong>en</strong>nes, et ellea son bras séculier, les polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de droite et de gauche qu’unit la croisadesacrée pour une croissance aussi mythique que le Saint Graal.Ah qu’il était bon le temps des tr<strong>en</strong>te glorieuses, quand la croissance flirtaitavec les 5%, il y avait le plein emploi, la bourse était florissante, la Lorrainecrachait l’acier par millions de tonnes, on faisait la queue pour acheter desautos bi<strong>en</strong> de chez nous, on exportait l’or vert de notre agriculture, les joliesarmes et munitions de Saint-Eti<strong>en</strong>ne, les beaux avions de M. Dassault.R<strong>en</strong>dez-nous la croissance, Jésus, revi<strong>en</strong>s, Jé-ésus revi<strong>en</strong>s, Jésus revi<strong>en</strong>sparmi les ti<strong>en</strong>s…Il suffit pourtant de se r<strong>en</strong>seigner pour savoir que si les pays dits “<strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t”étai<strong>en</strong>t à notre niveau il faudrait quatre planètes pour fournirles matières premières. (…)Il faudra att<strong>en</strong>dre 2053 pour que dans l’hypothèse idiote de 3% de croissanceconstante pour nous et 10% pour [les pays du Sud], la justice économiquerègne <strong>en</strong>fin sur terre. L’<strong>en</strong>nui, c’est qu’il n’y aura plus de terre.A moins que Jésus ne soit rev<strong>en</strong>u d’<strong>ici</strong> là et nous sauve par un miracle. (…).Pierre VexliardIsèreDR


Les livres (et seulem<strong>en</strong>t les livres et BD) chroniqués dans ce numéro sont disponibles auprès de lalibrairie Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce, 23, rue Voltaire, 75011 Paris. Il suffit de remplir sur papier libre, voscoordonnées, les ouvrages que vous souhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notéssous les titres de chaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à l’adresse ci-dessus. Délai de livraison<strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.livresUn monde au pasLes nouveaux visagesde la militarisationComité des objecteurs du TarnEd. APEL2007 - 180 p. - 10 €“Ce qu’on connaît le mieux du commercedes armes c’est son opacité” ironisait undéputé, il y a quelques années. C’est pourcette raison que ce livre réalisé par lesmembres du Comité desobjecteurs du Tarn (COT)constitue un petit événem<strong>en</strong>t.Il devrait intéressertoute personne décidée à yvoir plus clair dans cettesorte de brouillard qu’onappelle la militarisation dumonde et des sociétés.“Les dangers liés au terrorismesont-ils ceux qui guett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> premier lieu les habitants d<strong>en</strong>otre planète ?” comm<strong>en</strong>ce-t-il par s’interroger.Chiffres à l’appui, on <strong>en</strong> est moinssûr. “La guerre peut-elle être une réponseau terrorisme ?” demande le chapitre suivant.On n’<strong>en</strong> est pas plus sûr… Mais le terrorismeaura dans tous les cas servi à justifierune extraordinaire explosion despolitiques intérieures de sécurité, ce quin’est pas la moindre de ses vertus pour l’industriede l’armem<strong>en</strong>t. Celle-ci est justem<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>tée dans la suite du livre, oùl’on appr<strong>en</strong>d que nous sommes passés d’un“complexe militaro-industriel” (CMI) à un“système industriel militaro-sécuritaire”(SIMS), traduction de l’émerg<strong>en</strong>ce d’unmarché de la sécurité dont les groupes del’armem<strong>en</strong>t sont les principaux acteurs.Les processus de privatisation du marché del’armem<strong>en</strong>t voire des interv<strong>en</strong>tions militaireselles-mêmes, sont examinés dans ledétail, avec à chaque fois un retour sur lasituation aux Etats-Unis et <strong>en</strong> France. Lamontée <strong>en</strong> puissance des marchés boursiersdans ce domaine n’est pas moins détaillée.Le chapitre sur l’armem<strong>en</strong>t atomique t<strong>en</strong>tede faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t nous sommespassés d’une doctrine de la dissuasion, danslaquelle l’équilibre de la peur impliquait l<strong>en</strong>on-usage effectif de la bombe, à une doctrinede l’emploi off<strong>en</strong>sif sur le champ debataille. Grâce à la chimère des “mini”bombes nucléaires, le tabou stratégique del’emploi de la bombe atomique a été levé.Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises: la suite expose les relations ambiguësdu militaire et de l’humanitaire puis passe<strong>en</strong> revue les nouvelles armes de la Franceavant de plonger dans quelques conflitsoubliés. Des informations précises et desanalyses claires et accessibles permett<strong>en</strong>tau lecteur de poser un regard plus autorisésur ces questions. Nous laisserons lesauteurs conclure : “Les causes de guerresont multiples et complexes, mais il esttoutefois incontestable que le mode de vieoccid<strong>en</strong>tal, basé sur la surconsommation,énergivore et pollueur, <strong>en</strong> est la principale”.GG.Eloge dela simpl<strong>ici</strong>tévolontaireHervé R<strong>en</strong>é MartinEd. Flammarion2007 - 280 p. - 18 €C’est avec plaisir que l’onretrouve l’auteur qui, dansdeux précéd<strong>en</strong>ts ouvrages (LaMondialisation expliquée à ceux qui lasubiss<strong>en</strong>t et La Fabrique du diable), s’étaitlivré à une fine analyse du développem<strong>en</strong>téconomique et de la nécessité de s’ori<strong>en</strong>tervers la décroissance. Dans ce nouvel ouvrage,il raconte ses propres prises de consci<strong>en</strong>ce,dans un style littéraire fort agréable etfacile à lire : sa fille qui veut accoucher àdom<strong>ici</strong>le, une balade <strong>en</strong> raquette où les amissort<strong>en</strong>t le GPS pour ne pas se perdre, unprojet de maison autonome sans le superfluimposé par les normes… A l’opposé desthéor<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et des économistes, Hervé R<strong>en</strong>éMartin aborde les grandes questions politiquesà partir de son vécu… et c’est passionnant.La vraie vie. MB.La Ville-sans-nom,Marseille dans la bouchede ceux qui l’assassin<strong>en</strong>tBruno Le DantecEd. Le Chi<strong>en</strong> Rouge (Marseille)2007 - 112p. - 7 €Les éditions du Chi<strong>en</strong> Rouge publi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>finun auteur vivant ! Plus pour longtempspourrait prophétiser une cassandre de l’immobilier.Car après B<strong>en</strong>jamin Péret ouJacques Mesrine, Bruno le Dantec, le prestigieuxdirecteur du m<strong>en</strong>suel mordantCQFD vi<strong>en</strong>t de publier : La ville-sans-nom,un livre témoignage sur Marseille quirecueille les paroles de ceux qui l’assassin<strong>en</strong>t.Ri<strong>en</strong> d’exhaustif comme l’ouvragepassionnant d’Alessidell’Umbria , Histoire universellede Marseille sorti chezAgone l’année dernière maisquelque chose de plus léger,une attaque <strong>en</strong> piqué plutôtque le bombardem<strong>en</strong>t du précéd<strong>en</strong>t.Vous n’aurez plus besoind’acheter le Guide du routard<strong>en</strong> desc<strong>en</strong>dant du TGV pourvisiter Marseille insolite car avec Bruno LeDantec tout y est, mais c’est le Marseilledes luttes qui est raconté, à comm<strong>en</strong>cer parla lutte dans le quartier République v<strong>en</strong>duau fonds de p<strong>en</strong>sion Lone Star qui s’inscritdans le projet Euro Méditerranée.L’auteur nous fait partager un peu de sajeunesse tumultueuse dans une ville d’avantle TGV, avant qu’il ne pr<strong>en</strong>ne le large luiaussi et que rev<strong>en</strong>ant il s’aperçoive que saville est dev<strong>en</strong>ue à la mode, à la mode desriches. Et ils vous l’accommod<strong>en</strong>t <strong>en</strong> multi-pliant les prix des loyers par dix.C’est que Marseille a ça de particulier que lespauvres viv<strong>en</strong>t dedans. Certes nombreux s’<strong>en</strong>tass<strong>en</strong>tà Saint-Antoine, Frais Vallon dansdes tours avec vues sur mer mais bi<strong>en</strong>d’autres sont <strong>en</strong>core les rois de l’hyperc<strong>en</strong>tre. “Vive le couscous clan” comme proclameun graffiti rapporté dans le livre. Et sicertains reproch<strong>en</strong>t à la ville d’être dev<strong>en</strong>ueAlger, Constantine, Rabat, ce sont les mêmesqui lui reprochai<strong>en</strong>t d’être Barcelone, Naplesou Aub<strong>en</strong>as. Pour d’autres c’est un dépaysem<strong>en</strong>tsavoureux que de trouver un resto guiné<strong>en</strong>proposant un mafé, des vieux Chibanisassis à la queue leu leu jouissant de l’ombreà Belsunce, des v<strong>en</strong>deurs de pizza du Magrebà Noailles et des Chinois courant après l’eldoradofrançais.Mais ce sont ceux qui depuis trois siècles veul<strong>en</strong>tnettoyer Marseille qu’a épinglé Bruno LeDantec, les int<strong>en</strong>dants du roi, les GastonDeferre, les Jean-Claude Gaudin, ceux que laville a adoptés parfois mais qui rêv<strong>en</strong>t de l’assainirpour l’intérêt privé, un bi<strong>en</strong> pauvreintérêt au regard de la richesse de cette villeport.Notre auteur dont on reconnaît la plumejournalistique sait rappeler les grandesbatailles du peuple contre son élite commel’élimination radicale du quartier du Panierpar un dynamitage allemand correspondantaux visées anci<strong>en</strong>nes de la mairie. Il y a parfoisune continuité dans la politique comme ilexiste une résistance populaire de Lille àMarseille tel que le chante Le Ministère desaffaires populaires. Christophe Goby.beaux livresPôles <strong>en</strong> périlMichel Gauthier-ClercEd. Buchet-Chastel Ecologie2007 - 168 p. - 25 €Livre superbem<strong>en</strong>t illustré qui montre l’histoireécologique de l’Arctique au nord, unocéan <strong>en</strong>touré de terres peuplées et militariséeset de l’Antarctique au sud, une terre aumilieu des océans, inhabitée et démilitarisée.Après avoir servi de refuges à grande échelleà une faune qui a su s’adapter à des changem<strong>en</strong>tsclimatiques l<strong>en</strong>ts, les pôles sontaujourd’hui confrontés à un changem<strong>en</strong>tbeaucoup plus rapide, d’une part par leschangem<strong>en</strong>ts climatiques (surtout au nord)et par différ<strong>en</strong>tes formes de pollution (troude la couche d’ozone surtout au sud, accid<strong>en</strong>tspétroliers, introduction accid<strong>en</strong>telled’espèces exotiques, pillage des ressources aunord…). L’auteur conclut par un long chapitreprospectif avec, notamm<strong>en</strong>t, toutes lesinconnues liées au climat. Passionné et passionnant.FV.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20085 9


livresB . D .Putain d’usineJean-Pierre Lavaray et EfixEd. Petit à petit (76162 Darnetal)2007 - 56 p. - 12,90 €Après le livre, vo<strong>ici</strong> l’histoirede l’usine où travaillel’auteur, mais <strong>en</strong> bandesdessinées. Putain d’usineraconte la vie au quotidi<strong>en</strong>des ouvriers d’une usine deRou<strong>en</strong>, sœur jumelled’AZF, celle qui a explosé àToulouse <strong>en</strong> 2001. Le traitd’Efix mis dans desplanches souv<strong>en</strong>t trèsnoires, r<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> l’impression d’angoisse etd’<strong>en</strong>nui qui se dégage sur les postes de travail.Un beau travail graphique qui alternepetites cases et grandes vignettes et qui,comme le livre, devrait permettre de rappelerque ce que l’auteur appelle dans unautre de ses ouvrages “la classe fantôme”existe toujours, avec ses difficultés maisaussi sa joie de vivre. MB.Des bullesdans la financeCalza, Maret, Mibé, Pet,Roulin, S<strong>en</strong>Ed. Grad (74130 Bonneville)et SOS Faim (Luxembourg)2007 - 40 p. - 13,50 €Quatre histoires <strong>en</strong> bande dessinée sur lemicro-crédit. Quatre histoires qui se veul<strong>en</strong>tpédagogiques, mais qui sont pour le moinspubl<strong>ici</strong>taires. Il faut att<strong>en</strong>dre le cahierpédagogique pour trouver un débat <strong>en</strong>fincritique <strong>en</strong>tre Mme Pro et Mme Anti quipose des questions intéressantes. Une desBD repr<strong>en</strong>d des extraits du livre deMukammad Yunus sur la Grame<strong>en</strong> bank…qui n’évoque évidemm<strong>en</strong>t pas comm<strong>en</strong>tcette banque est dev<strong>en</strong>ue aujourd’hui undes opérateurs de téléphonie mobile, nicomm<strong>en</strong>t elle a passé un accord un tempsavec Monsanto pour essayer d’imposer lesOGM aux emprunteurs. C’est l’inconvéni<strong>en</strong>tde faire financer son livre par les organismesdont on parle. MB.Bandes de sonnetsEti<strong>en</strong>ne LecroartEd. L’Association2007 - 64 p. - 16 €Les amateurs de jeux sur les mots et sur lacomposition des textes connaiss<strong>en</strong>t sansdoute l’Oulipo de Qu<strong>en</strong>eau, Perec…Repr<strong>en</strong>ant le même principe, quelques dessinateurss’essai<strong>en</strong>t à des histoires àcontraintes. Ici, les pages sont conçuescomme des sonnets, c’est-à-dire que chaqueimage <strong>en</strong> bout de ligne doit être reprisecomme une rime. Le début de l’ouvrage esthésitant, mais progressivem<strong>en</strong>t Lecroartexplore les possibilités de la contrainte avecbrio. Il repr<strong>en</strong>d ainsi comme contrainte lesbulles de BD érotique pour <strong>en</strong> faire une poésie…sur un autre sujet. Il tâte de la rimemuette (BD sans aucun texte), r<strong>en</strong>d unhommage remarquable aux jeux de mots(laids) de son père, puis termine<strong>en</strong> apothéose avec un “sonnetcreux” sur le discours politiquelibéral et un autre “sonnetfaux” qui ressemble dans les<strong>en</strong>s habituel de lecture à undiscours d’un actuel présid<strong>en</strong>tde la République… mais quel’on peut lire à la japonaisepour <strong>en</strong> découvrir le doubles<strong>en</strong>s. Agréable prise de tête !FV.Les v<strong>en</strong>ts de la colèreTatsuhiko YamagamiEd. Delcourt2007 - 2 x 284 p. - 8,50 € x 2Ce manga publié initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>feuilleton au Japon à partir de1970 dénonce les dérives militaristesd’un pouvoir avide derevanche sur la scène internationale.A l’époque, l’auteur estm<strong>en</strong>acé par les groupes d’extrême-droiteet fera <strong>en</strong>suite desmangas moins politiquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>gagés. Les éditions Delcourtpubli<strong>en</strong>t cette bande dessinée…qui prés<strong>en</strong>te les défauts liés à de nombreuxmangas : une histoire extrêmem<strong>en</strong>t diluée,un dessin simplifié pour ne pas dire simpliste.Malgré le nombre de pages impressionnant,cela se lit très vite. On dit que lesJaponais jett<strong>en</strong>t les mangas à la poubelleaprès la lecture et ne les collectionn<strong>en</strong>t pascomme nous les BD. Cela peut se compr<strong>en</strong>dre.FV.B . D .Où la neig<strong>en</strong>e fond jamais 2Héliette A et O. FerraEd. Lyon des neiges(Mairie, 74130 Les Houches)2007 - 76 p. - 15 €<strong>en</strong>fantsLe tome 2 de cette BD nous fait retrouver l’héroïne <strong>en</strong> fuite <strong>en</strong> Inde oùelle découvre la vie des réfugiés tibétains. Le héros, lui, s’<strong>en</strong>gage de plus<strong>en</strong> plus dans la lutte contre l’<strong>en</strong>vahisseur chinois à Lhassa et subit larépression alors que le nouveau train ouvre la capitale au tourisme. UneBD pour témoigner du quotidi<strong>en</strong> des Tibétains qui depuis 1959 essai<strong>en</strong>t<strong>en</strong> vain de retrouver leur autonomie, avec les nombreux débats politiquesqui les anim<strong>en</strong>t et la difficulté du souti<strong>en</strong> de par le monde. Une BD complétéepar des textes d’actualité sur la situation. A lire avant de boycotterles jeux Olympiques de Pékin. MB.La face cachéede notre alim<strong>en</strong>tationKarine Sabatier-Maccagno,Loïc HamonEd. Elka2007 - 76 p. - 11,50 €A partir de 9 ans. Sous uneforme extrêmem<strong>en</strong>t ludiqueet avec une maquette couleurprés<strong>en</strong>tée comme uncarnet de voyage, lesauteurs nous prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les<strong>en</strong>jeux de l’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong>partant de la campagne“Lait : l’Europe est vacheavec l’Afrique”. Les <strong>en</strong>fantssuiv<strong>en</strong>t les explorations deTiméo qui à l’aide de différ<strong>en</strong>ts indices va seretrouver au Burkina Faso et découvrir comm<strong>en</strong>tnos modes d’alim<strong>en</strong>tation <strong>ici</strong> perturb<strong>en</strong>tl’alim<strong>en</strong>tation là-bas. En fin d’ouvrage,plusieurs pages prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la démarche deséditeurs et donn<strong>en</strong>t de multiples pistes pour<strong>en</strong> savoir plus. Très réussi.FV.Fisie Ka et les énergiesr<strong>en</strong>ouvelablesBlandine Pluchet et VirginieRochettiEd. Le Pommier2006 - 64 p. - 8 €Dès 9 ans. Catastrophedans le village, les sourcesd’énergie sont <strong>en</strong> voie dedisparition. La jeune FisieKa découvre alors quebeaucoup ont des idéespour y remédier : les boulangersfont leur farineavec leur moulin qui marche avec la force duv<strong>en</strong>t, un autre <strong>en</strong> creusantle sol a trouvé une sourced’eau chaude, un savant aréussi à bricoler des cellulesphotovoltaïques quitransform<strong>en</strong>t la lumière <strong>en</strong>électr<strong>ici</strong>té, un marchand sesouvi<strong>en</strong>t avoir vu dans unvoyage un énorme mur surun cours d’eau pour produirede la force…De manière très abordable,l’auteure, <strong>en</strong>seignante, expliquel’énorme pot<strong>en</strong>tieldes énergies r<strong>en</strong>ouvelables…et de l’intérêt deséconomies d’énergie. FV.6 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008


l e l i v r e d u m o i sHistoire de la révolution écologisteYves FrémionEd. Hoëbeke2007 - 392 p. - 19 €Vo<strong>ici</strong> un livre indisp<strong>en</strong>sable pour compr<strong>en</strong>dre d’où sont nés les Verts, comm<strong>en</strong>tils ont évolué et pourquoi il y a autant de flottem<strong>en</strong>ts depuis quelquesannées <strong>en</strong> France. Bi<strong>en</strong> que cela soit écrit de l’intérieur, l’auteur étantconseiller régional Verts <strong>en</strong> Ile-de-France après avoir été député europé<strong>en</strong>, l’ouvrag<strong>en</strong>e souffre pas trop du manque de recul et ceci pour au moins deux raisons:Yves Frémion est écrivain et sait donner du souffle à ses écrits ; il a su intégrerl’histoire des Verts dans l’histoire plus large du mouvem<strong>en</strong>t écologiste, notamm<strong>en</strong>tau niveau intellectuel <strong>en</strong> abordant de très nombreuses questions qui font débatdans et autour des Verts.Les Verts n’arriv<strong>en</strong>t dans leur forme actuelle qu’à la page 155, Yves Frémion prés<strong>en</strong>tantlonguem<strong>en</strong>t les prémices du mouvem<strong>en</strong>t écologiste, relevant avec minutie larupture importante de l’écologie avec le mouvem<strong>en</strong>t ouvrier qui a structuré lagauche depuis un siècle et rev<strong>en</strong>diquant, avec justesse, les nombreux li<strong>en</strong>s issus dela mouvance libertaire. Yves Frémion montre que dès les écrits anarchistes d’EliséeReclus (fin du dix-neuvième siècle), on avait déjà les élém<strong>en</strong>ts qui allai<strong>en</strong>t donnernaissance à une écologie politique. La continuité libertaire de ce mouvem<strong>en</strong>t seretrouve bi<strong>en</strong> sûr dans l’explosion des débats de l’après-68 etdonne naissance à La Gueule ouverte dont le fondateur PierreFournier restera dans la veine libertaire. C’est au cours desannées 70 que se développ<strong>en</strong>t d’autres visions de l’écologie politique: l’une des origines se retrouve dans le vieux mouvem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taliste qui échoue à être pris <strong>en</strong> compte par lespolitiques, <strong>en</strong>fin le mouvem<strong>en</strong>t va se compléter par les “orphelins”de la gauche au fil des ans.Après les méandres de la politique autour de Lalonde, l’écologiepolitique devi<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t structurée avec la naissance desVerts <strong>en</strong> 1984. Après une période Waechter (1986-1993) et unepériode Voynet (1994-2002), les Verts se retrouv<strong>en</strong>t dans unetourm<strong>en</strong>te perman<strong>en</strong>te et un déclin relatif (<strong>en</strong> France). YvesFrémion montre bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t les hésitations du mouvem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>dant la prés<strong>en</strong>ce de Dominique Voynet au gouvernem<strong>en</strong>t, puis les tours de passepassede Daniel Cohn-B<strong>en</strong>dit provoqu<strong>en</strong>t une incompréh<strong>en</strong>sion croissante dans lemouvem<strong>en</strong>t. L’arrivée de militants <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance d’autres partis et la mise sous lecoude de pratiques différ<strong>en</strong>tes a contribué à augm<strong>en</strong>té les dysfonctionnem<strong>en</strong>ts.Mais les causes ne sont pas qu’internes. Dès leur début, les idées portées par lesVerts ont gêné le partage du pouvoir <strong>en</strong>tre gauche et droite pareillem<strong>en</strong>t productivisteset les croche-pieds ont été nombreux, le plus visible étant la naissance deGénération écologie financé par Mitterrand autour de Lalonde, mais aussi de NoëlMamère. Les médias et le journalisme de complaisance ont aussi contribué à ce floupolitique : les débats internes au lieu d’être prés<strong>en</strong>tés comme un gage de démocratiesont l’occasion de dire que les Verts se déchir<strong>en</strong>t…Il reste quelques défauts que l’on peut relever dans l’ouvrage : Yves Frémion a unpeu trop t<strong>en</strong>dance à faire des catégories pour les g<strong>en</strong>s (style “les décroissants p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tque” alors que ce sont “des décroissants” mais pas tous), il manque de donnéessur l’importance du mouvem<strong>en</strong>t autour des Verts (les fluctuations électorales ne traduis<strong>en</strong>tpas les avancées ou les reculs des idées), <strong>en</strong>fin, il passe à côté du débat surle traité constitutionnel europé<strong>en</strong>, expliquant bi<strong>en</strong> la position des Verts mais n’analysantpas pourquoi 64% de l’électorat Vert a voté non. Enfin, il montre de manièretrès pertin<strong>en</strong>te le bilan des élus Verts principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ile-de-France.Même si vous ne compr<strong>en</strong>ez ri<strong>en</strong> aux t<strong>en</strong>dances chez les Verts, rassurez-vous, selonun sondage <strong>en</strong> interne, 45% des adhér<strong>en</strong>ts ne sont pas non plus capables de choisir<strong>en</strong>tre ces t<strong>en</strong>dances perçues comme des querelles de personnes. La lecture de ce livr<strong>en</strong>e lève d’ailleurs pas le mystère.Ceci étant, cela reste un énorme et excell<strong>en</strong>t travail pour un résultat agréable et facileà lire. Le livre s’achève sur une remarquable et précieuse bibliographie. MB.Longo Maï Révolte et utopie après 68Beatriz GrafEd. Thesis (Allemagne)2006 - 176 p.Les coopératives Longo Maï sont nées dans la suite de 68 du désir de construire desîlots alternatifs autogestionnaires <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les luttes sociales, par opposition àd’autres formes de luttes jugées inefficaces. Quarante ans après, après un long cheminem<strong>en</strong>t,de multiples campagnes <strong>en</strong> faveur des réfugiés politiques, une ouvertureprogressive à l’écologie, la mise <strong>en</strong> place de différ<strong>en</strong>ts médias, Longo Maï est uneréussite inégalée dans la mouvance des t<strong>en</strong>tatives communautaires. Richem<strong>en</strong>t illustré,cet ouvrage montre les difficultés r<strong>en</strong>contrées, le chemin parcouru et la situationaujourd’hui : plusieurs c<strong>en</strong>taines de personnes qui viv<strong>en</strong>t sur une dizaine de lieux différ<strong>en</strong>ts.Le livre peut être demandé à Longo Maï, Grange Neuve, 04300 Limans. MB.livresr o m a n sAmerican DarlingRussel BanksEd Actes-Sud - Babel2007 - 570 p. - 10,50 €L’héroïne du roman est une militante d’ungroupe clandestin qui lutte contre le gouvernem<strong>en</strong>tau mom<strong>en</strong>t de la guerre du Viêt-Nam,se réfugie <strong>en</strong> Afrique lorsqu’elle est recherchéepar le FBI, arrive au Liberia oùelle épouse un ministre, connaît la guerrecivile, revi<strong>en</strong>t aux Etats-Unis et finitpar dev<strong>en</strong>ir fermière bio sur un ranch.L’histoire est surtout intéressante par lelong retour <strong>en</strong> arrière qui est fait del’histoire du Liberia. Bi<strong>en</strong> peu d’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>ous sav<strong>en</strong>t que ce pays a été créé detoutes pièces par les Etats-Unis aumom<strong>en</strong>t de l’émancipation des esclavespour les inciter à retourner <strong>en</strong> Afrique.Qu’évidemm<strong>en</strong>t le Liberia s’est retrouvé,un siècle avant Israël, avec deux peuplespour une seule terre et qu’aujourd’hui <strong>en</strong>core,l’une des causes de l’instabilité politiquedu pays ti<strong>en</strong>t à la ségrégation <strong>en</strong>tre lesAfroaméricains et les Africains d’origine.L’auteure se complait un peu trop à détaillerdes histoires parallèles (la ferme bio, la militancede jeunesse, la sauvegarde dessinges…), ce qui atténue la force du roman.Elle excelle par contre dans le récit politique,montrant clairem<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>jeux des guerresactuelles dans le pays et les manipulationscoloniales des Etats-Unis. MB.Kamikaze MozartDaniel de RouletEd. Buchet-Chastel2007 - 294 p. - 16 €En mars 1942, Fumika, jeune pianistejaponaise surdouée, bénéf<strong>ici</strong>e d’unebourse pour étudier aux Etats-Unis.Lorsque la guerre est déclarée aprèsPearl-Harbour, elle se retrouve commec<strong>en</strong>t mille autres ressortissants japonais,<strong>en</strong>fermée dans un camp.Peu avant, elle a donné un concert deMozart avec Wolfgang, un très bonamateur de violon, par ailleurs phys<strong>ici</strong><strong>en</strong>suisse. Celui-ci va se trouver <strong>en</strong>gagédans le projet Manhattan qui va préparerla bombe atomique américaine… dans ledésert, peu loin du camp de prisonniersDans un style littéraire remarquable de poésieet de s<strong>en</strong>sibilité, Daniel de Roulet nousnarre les deux histoires qui se crois<strong>en</strong>t jusqu’auretour de Fumika à Nagasaki, villedétruite par la bombe. Et le s<strong>en</strong>s du titre duroman ? En plein délire nationaliste, Fumikaest mariée avec un jeune pilote de l’aviationjaponaise qui devi<strong>en</strong>dra kamikaze et nommeraainsi son avion.Une plongée dans l’horreur de la guerre, surles amitiés qui s’effac<strong>en</strong>t, mais aussi uneexploration de la psychologie de ceux qui,grands sci<strong>en</strong>tifiques de l’époque, ont été jusqu’àfaire exploser une bombe atomique, unsommet dans l’horreur. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20086 1


livresC . D .L’Ange demon démonRidanSony2007 - 10 titres - 40’Ridan est le chanteurdont on peut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t lachanson Ulysse sur lesant<strong>en</strong>nes des radios,ou dans les hauts parleursdes grandes surfaces.C’est peu direqu’un poème de duBellay (heureux quicomme Ulysse) chantépar un beur dans unsupermarché ça <strong>en</strong> jette question intégrationet “rupture”. On se dit que même laménagère de moins de 50 ans (si elleconnaît du Bellay !) peut se cultiver àmoindres frais. Et c’est tant mieux.Mais Ridan est aussi celui qui dit fermem<strong>en</strong>tet délibérém<strong>en</strong>t “j’aurais pu êtreblanc, j’aurai pu être noir, j’aurai pu être cequ’on veut de toutes manières <strong>ici</strong> c’est chezmoi !” à l’att<strong>en</strong>tion des racistes (R<strong>en</strong>trechez toi), ou <strong>en</strong>core “un tyran reste untyran de Bagdad à Washington” dans unsuperbe morceau contre la guerre et l’arm<strong>en</strong>ucléaire, Alerte à la bombe.Alors autant le dire sans bouder notre plaisir,cet opus est une merveille d’émotion etde lucidité. Qu’il promène son sple<strong>en</strong> J’<strong>en</strong>peux plus, qu’il parle de la misère Dans marue, ou de la planète qui “<strong>en</strong> a ras le bol”dans Objectif terre, qu’il murmure unhymne à la vie On l’aime quand même, ouqu’il dénonce les fanatiques religieux Lesfleurs, sur des mélodies très personnelles(même si perc<strong>en</strong>t parfois des référ<strong>en</strong>ces auxgrandes pointures de la chanson française)ou plus universelles (ska, reggae), il créeune atmosphère subtile et pugnace, où lesmots sonn<strong>en</strong>t juste. Un seul petit bémol :même s’il est légitime de vouloir se faireconnaître du plus grand nombre, il existedes labels, certes moins émin<strong>en</strong>ts, plusméconnus, mais plus adéquats pour prés<strong>en</strong>terune création aussi savoureuse et <strong>en</strong>voûtante.MJ.C’est quandqu’on rigoleMellMon slip /Warner monslip.fr2007 - 14 titres - 44’406 2 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008D . V . D .Alter@travailPierre-Alain Saguez et Jean MonestierEd. La Lanterne (Paris)2006 - 88 mn - 20 €Le travail fait débat. Faceau simplisme d’un slogan“travailler plus pourgagner plus”, MichelCarré dénonce dans Letravail ça fait (trop) malles cad<strong>en</strong>ces infernales etles maladies professionnelles.Pierre Carles dansDanger travail puis dansVolem ri<strong>en</strong> foutre al paisdonne la parole à ceux quine veul<strong>en</strong>t plus travailler,qui préfèr<strong>en</strong>t vivre des minima sociaux et s’organis<strong>en</strong>t<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce. Jean Monestier et Pierre-AlainSaguez port<strong>en</strong>t le débat sur un autre plan. Estimantque travailler a une valeur sociale, après une critiquedes dérives actuelles, ils donn<strong>en</strong>t longuem<strong>en</strong>t la paroleà ceux qui ont choisi de travailler autrem<strong>en</strong>t. Ainsice couple, ingénieur et professeur, qui ont choisi de travaillertous les deux à mi-temps depuis une tr<strong>en</strong>tained’années, explique ce choix de vie simple… au milieude collègues qui gagn<strong>en</strong>t le double. Ils expliqu<strong>en</strong>t quec’est d’abord au plus riche de réduire son train de viepour que cela crée des emplois par le haut et que celatire l’<strong>en</strong>semble des salariés vers des emplois plus intéressants.D’autres ont fait le choix de créer une <strong>en</strong>treprise<strong>en</strong> autogestion comme Inv<strong>en</strong>terre, <strong>en</strong>treprise demaçonnerie dans le bâtim<strong>en</strong>t sain, dont tous les salariésont fait le choix d’avoir un même taux de rémunérationhoraire, chacun-e (il y a deux femmesmaçonnes) ayant <strong>en</strong>suite la possibilité de moduler sontemps de travail : concrètem<strong>en</strong>t, tous travaill<strong>en</strong>t àtemps partiel. D’autres, comme dans les films dePierre Carles, bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t des minimas sociaux… ets’investiss<strong>en</strong>t dans le travail associatif, dans leséchanges de services et dans les activités autonomes:quand on <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t tout chez soi sans faire appel àdes artisans, il devi<strong>en</strong>t possible de vivre avec peu d’arg<strong>en</strong>t.De plaisantes réflexions et des pistes pour allervers un autre monde où le travail est soit plaisant soitlimité dans notre temps, laissant place à des activitéstout autant sociales. De très bonnes réflexions. MB.Elle est toute jeune et bourréede tal<strong>en</strong>t. Son univers musicalplutôt déchaîné et tonitruant,vagabonde <strong>en</strong>tre le rockpunk,le jazz, et le manouche,pour exprimer ses émotions,ses doutes, ses désillusionsamoureuses “sans parapluie”,ses colères “KO social”, mais aussises joies “Yeah yeah yeah ouh ouh”. A l’aiseavec les mots, avec lesquels elle joue dél<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>t,parfois sous des airs de ne pasy toucher, souv<strong>en</strong>t caustique, à la limite dela dérision, elle sait aussiêtre t<strong>en</strong>dre et plus intimiste“C’est promis”, ou improviserdes univers sonores“Pas pompier”. Même si savoix, aéri<strong>en</strong>ne, criarde, secherche <strong>en</strong>core, c’est avecdélectation qu’il faut écoutercette artiste plaisante,impertin<strong>en</strong>te et originale.MJ.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ ABC du Qi gong des <strong>en</strong>fants, Laur<strong>en</strong>ceCortadellas, éd. Grancher, 2007, 212 p. 18 €. LeQi gong, discipline énergétique millénaire d’originechinoise pourrait être <strong>en</strong>seigné à l’école aux<strong>en</strong>fants. Nombreux exemples d’exercices à pratiquerpour les <strong>en</strong>fants et les par<strong>en</strong>ts.■ Le guide des femmes, santé, liberté, égalité,Paul Kadès, éd. Librio, 2007, 96 p. 2 €. Tout ceque les femmes doiv<strong>en</strong>t connaître de leur corps pourmieux appréh<strong>en</strong>der leurs questions de santé, desexualité et de lutte contre la viol<strong>en</strong>ce masculine. Unformat de livre qui favorise un peu trop les raccourcis.■ 140 recettes pour cuisiner les légumesanci<strong>en</strong>s, Cécile Massieu, éd. Grancher, 2007,286 p. 20 €. Des recettes pour <strong>en</strong>courager la biodiversitédans votre assiette.■ Perfectionnez votre mémoire, FrédéricHugu<strong>en</strong>in, éd. Grancher, 2007, 262 p. 16,50 €. Desdizaines de méthodes pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir sa mémoire.■ 120 recettes gourmandes pour votre confortdigestif, Thérèse Ellul-Ferrari, éd. Grancher,2007, 160 p. 12 €. Si vous souffrez comme 40%des Français, de ballonnem<strong>en</strong>ts, flatul<strong>en</strong>ces, constipation,aérophagie, brûlures d’estomac, colite,reflux gastro-œsophagi<strong>en</strong>, un livre de diététiquepour modérer tout cela.■ Nous sommes peut-être frères, chef Seattle,illustrations Philip Rivière, éd. Utovie (40320Bats), 2007, 32 p. 6 €. Discours fait <strong>en</strong> 1854 <strong>en</strong>réponse au présid<strong>en</strong>t des Etats-Unis lors de lavolonté d’”achat” des terres indi<strong>en</strong>nes, une rééditionqui reste plus que jamais d’actualité.■ La désobéissance civile, H<strong>en</strong>ry-David Thoreau,éd. Utovie (40320 Bats), 2007, 40 p. 6 €.Réédition du texte qui a défini la désobéissance civileet qui a inspiré depuis de nombreux militants nonviol<strong>en</strong>ts: des luttes pour les droits civiques auxEtats-Unis aux faucheurs d’OGM. Un classique.■ Le besoin de nature sauvage, Roland de Miller,éd. Jouv<strong>en</strong>ce, 2007, 156 p. 8,90 €. L’auteurexplique notre besoin de nature (ce que l’homme n’apas fait ou modifié) et le relie à notre recherche d<strong>en</strong>ature intérieure (spiritualité) <strong>en</strong> citant nombred’extraits d’ouvrages (Robert Hainard, FrançoisTerrasson…). Ceci conduit au retour à la campagne,aux loisirs de pleine nature… alors qu’il faudraitpour l’auteur rechercher un équilibre <strong>en</strong>tre notresurvie et celle de la nature.■ L’école, les belles et la bête, Aline Peignault etMarie-Pierre Degois, éd. Chronique sociale, 2007,290 p. 12,80 €. Deux <strong>en</strong>seignantes du lycéeGagarine de Trappes, dans les Yvelines racont<strong>en</strong>t lesdifficultés et les viol<strong>en</strong>ces dans une zone abandonnéeau racisme et à la pauvreté. Le collège a beauêtre sur la rue Martin-Luther-King, les jeunes neconnaiss<strong>en</strong>t pas la non-viol<strong>en</strong>ce. Il y a bi<strong>en</strong> un drôlede surveillant, Jamel Debbouze alors inconnu, il fautune sacré volonté et beaucoup d’humour pour continuerà avancer. Un récit plein d’anecdotes sur lespossibles dans les zones d’exclusion.■ La démocratie évolutive, Michel Laloux, éd.Yves Michel, 2007, 260 p. 14 €. Le livre s’ouvresur un débat le soir du non au traité constitutionneleuropé<strong>en</strong>, car ce non est sans doute plus le signed’un désir de réappropriation du politique qu’unrejet de l’Europe. Malgré le pouvoir du “oui” auniveau des instances politiques et médiatiques, lapopulation a réussi à débattre et à choisir le “non”.Sous forme d’un long dialogue et de petits dessinssimplificateurs, l’auteur décortique les nombreuxmalaises de la vie politique d’aujourd’hui et montrecomm<strong>en</strong>t on peut rep<strong>en</strong>ser la démocratie du basvers le haut, de la société civile vers la classe politique.L’auteur y inclut la tripartition <strong>en</strong>tre juridique,culturel et économie. L’avantage du dialogueest de r<strong>en</strong>dre la lecture facile, l’inconvéni<strong>en</strong>t est quel’on ne fait que survoler les sujets et que cela resteune simple discussion.


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Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne.Nord/Sud : les prix du sang. Agriculture bio.■ 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme.SEL : Analyses internes ou récupération.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 323 L’écologie au quotidi<strong>en</strong>Décroissance : diminuer notre vouloir d’achat.Constitution : vers une Europe militaire !■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 328 Décroissance, socialet emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche.■ D e v e n o n s d e s m é d i a sa l t e r n a t i f s , é d i t i o n sd u P ’ t i t g a v r o c h e . 2 0 0 6 ,3 7 0 p , 1 0 € ( + 3 € f r a i sd e p o r t )■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2).■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 332 Créons des médias alternatifsRésistance au Lyon-Turin. Faucheursvolontaires. Auroville : une utopie <strong>en</strong> marche.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transition Lyon-Turin : Gérard Leras.Mouvem<strong>en</strong>t anti-CPE.■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovations frugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n e■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique<strong>en</strong> questions. Fausses solutions.Excès de vitesse.■ 352 : Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.France métropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ P a r t i c u l i e r 1 a n 4 6 €■ I n s t i t u t i o n 1 a n 9 2 €■ S o u t i e n 1 a n 6 0 € e t +■ P e t i t f u t é 2 a n s 7 4 €■ G r o u p é s p a r 3 e x 1 a n 1 1 5 €■ G r o u p é s p a r 5 e x 1 a n 1 7 3 €■ P e t i t b u d g e t 1 a n 2 8 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €Fr a n c e : r è g l e m e n t àS il e n c e, 9 , rue D u m e nge,6 9 3 1 7 Lyo n c e d ex 0 4C C P 5 5 0 - 3 9 - Y Lyo nVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NB e l gi q u e : r è g l e m e n t àB ra b a n t - E c o l o gi e,3 3 ro u t e d e R e ni p o n tB - 1 3 8 0 O h a int é l : 0 0 3 2 2 6 3 3 1 0 4 8C C P O O O - 1 5 - 1 9 - 3 6 5 - 5 4S u i s s e : r è g l e m e n t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 A b o n n e m e n t s : 0 4 7 4 0 7 0 8 6 8 m a rd i 8 h 3 0 - 1 1 h e t 1 3 h 3 0 - 1 6 h o u l e 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 j e u d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h -1 7 h R é d a c t i o n : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m e rc re d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h S t a n d s , d é po s i t a i r e s : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 L e s t e x t e s s o n t s o u s l a re s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s .L e s b r è v e s s o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Te x t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i r e , l a r e v u e a u t o r i s e , s o u s r é s e r v e d e c i t e rl a s o u rc e , l a c o p i e i l l i m i t é e à u s a g e p r i v é d e s t e x t e s . L e s u t i l i s a t i o n s à u s a g e p é d a g o g i q u e s o n t é g a l e m e n t a u t o r i s é e s . To u t u s a g e c o m m e rc i a l e s t s o u m i s àn o t r e a u t o r i s a t i o n . I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s r e s t e n t l a p r o p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6N ° I S S N 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d e p a r u t i o n : 1 e r t r i m e s t r e 2 0 0 8 T i r a g e : 7 7 0 0 e x E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e , p e r m a n e n c e : l u n d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h t é l :0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 A d m i n i s t r a t e u r s : M y r i a m C o g n a r d , E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i D i r e c t e u r d e p u b l i c a t i o n : M i m m o P u c c i a r e l l iS e c r é t a i r e s d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a r d e t M i c h e l J a r r u G e s t i o n e t a b o n n e m e n t s : M i c h e l J a r r u M a q u e t t e : P a t r i c e F a r i n e S t a n d s , l i e u x d e d é p ô t s :D o r o t h é e F e s s l e r R é d a c t i o n:M a t t h i e u B a r b a r o u x , M i c h e l B e r n a r d , G u i l l a u m e G a m b l i n , E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i , F r a n c i sVe r g i e r. D e s s i n a t e u r : L a s s e r p e C o r r e c t e u r s : E m m a n u e l l e P i n g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t éP h o t o g r a p h e s : O l i v i e r A u b e r t , C a p r i b i o , M a r i e C l e m ’s , R a y m o n d Vi g n a l , P i e r r e - E m m a n u e l We c k E t p o u r c e n ° : M a r g u e r i t e D e s c a m p s ,A n n e D u p u i s , C l a i r e E g g e r m o n t , Vi n c e n t M a r t i n , P a u l e t t e M a z o y e r, M i r e i l l e O r i a , R e i n e R o s s e t , M y r i a m Tr a v o s t i n o , B e r n a r d Va l e t t eC o u ve r t u r e : p h o t o M B - m e rci à M a rc e t L o t t i B o s c h - d e r n i è re p a g e : S a m u e l G é r a r dI m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é b l a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20086 3


photo : Samuel Gérard“L'écophotographie est à la fois une démarche citoy<strong>en</strong>ne et responsable: par soucis de cohér<strong>en</strong>ce avec ma vocation de protecteur de la nature,je n'emprunte pratiquem<strong>en</strong>t plus, depuis trois ans, de véhicule personnel motorisépour me r<strong>en</strong>dre sur les lieux de prises de vues, préférant le train et la marcheà pied, et choisis des destinations ne nécessitant pas le recours au voyage aéri<strong>en</strong>.Mon travail artistique s'inscrit dans la même volonté de sobriété. Je voudrais, àtravers l'image, r<strong>en</strong>dre compte de la puissante influ<strong>en</strong>ce que la nature sauvageexerce sur notre imaginaire, influ<strong>en</strong>ce pouvant conduire au voyage intérieur, à laméditation, à l'apaisem<strong>en</strong>t. ”Samuel Gérard pratique la photographie depuis 2006, pour découvrir son travail :www.samuelgerard.com. Ouvrage disponible : “Retour aux sources”préface de Jean-Marie Pelt, éd. Les petites vagues - 20 textes et 140 photographies - 35 €DR

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