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pemacultureLes Portes neuves…de la naturePeter et Jane sont venus s’installer dans le Gers pour y promouvoirla permaculture, une méthode de culture respectueuse de la nature.> ProphedietProphediet fut créée en 1986dans un petit village deProvence, par Jean-PaulPignide. Quelques plantessauvages, récoltées au pied dumont Ventoux, le géant deProvence, d’autres dans laDrôme, les Alpes, puis soigneusementdistillées à la vapeurd’eau dans un alambic et naissentainsi les premières huilesessentielles.En 1997, Prophediet doitagrandir ses locaux et son laboratoire.Toujours soucieux del’importance de la qualité devie, c’est à Gavarret-sur-Aulouste, petit village de Gersque se décide la nouvelleimplantation. Aujourd’hui,Jean-Paul Pignide initieà l’aromathérapie jusqu’àTaiwan mais préfère la sérénitéde sa campagne où il faitbon vivre en famille.■ Prophediet,32390 Gavarre-sur-Alouste,tél : 05 62 62 20 59.(1) Nous avons présenté la permaculturedans le numéro 345 deSilence. En quelques mots, il s’agit dechercher à récolter les fruits de lanature en intervenant au minimum,ce qui tend à favoriser la plantationde plantes persistantes (fruitiers), àne pas bêcher le jardin, éviter l’arrosage…c’est une démarche qui vabien au-delà du seul refus desintrants chimiques de l’agriculturebiologique.(2) La phytoépuration consiste à fairepasser les eaux usées dans des bassinssuccessifs où des plantes se nourrissentde la matière organique.(3) Prommata est présenté dans lenuméro 331 de Silence.Peter s’est intéressé à la théorie de Gaïa,théorie qui avance l’idée que la planètefonctionne comme un être vivant, avectoutes ses complexités et interactions, une planètequi peut donc, dans certaines limites, répondreaux transformations qui s’y opèrent, transformationsaujourd’hui provoquées par les activitéshumaines. En cherchant sur ce thème, il découvreles expériences de permaculture (culture permanente)(1) nées en Australie et qui se sont beaucoupdéveloppées dans le monde anglo-saxon.Avec Jane, ils souhaitent alors faire la promotionde ce mode d’agriculture… mais en Grande-Bretagne, les terrains sont très chers, le climat peupropice.En 1998, leurs parents étant décédés, ils décidentaprès des années de vacances passées en Franced’aller s’installer plus au sud pour démarrer unevie différente. Ils trouvent la ferme des “Portesneuves” en vente dans le Gers, nom indiqué surle cadastre : les portes étaient neuves en 1847. Lamaison n’est pas trop grande, avec une grandegrange à restaurer, les jardins, en contrebas, sontassez vastes et bien ensoleillés et, rapidement, ilspourront s’agrandir en achetant trois hectares debois voisins… Si les bois ne sont pas considéréscomme des surfaces agricoles en agriculture classique,ils sont un potentiel intéressant pour lapermaculture et ils assurent le bois de chauffagepour la maison, l’eau, et la cuisine.Une base associativeIls se renseignent sur les possibilités d’aides àl’installation en milieu rural et rencontrent pourcela une personne du Conseil général qui leurexplique les subtilités du mode de subventionnementfrançais. Ils en concluent que le mieux estde créer une association. L’association “Les Portesneuves” voit le jour le 28 avril 2000 pour faire lapromotion de la permaculture. Ils peuvent alorsbénéficier d’un emploi-jeune de 2002 à 2007.Marc Thouvenin est alors embauché pour expérimenterla remise en état d’une ferme familiale,avec des matériaux locaux, intégrant les techniquesde la permaculture, mais aussi les énergiesrenouvelables (photopiles, solaire thermique), etla phytoépuration des eaux grises (2). Originairede la région toulousaine, il sortait d’une formationBTS au service de l’espace rural.En Grande-Bretagne, Jane a suivi une formationde formatrice en permaculture. Elle est mêmediplômée… mais en France, cela n’existe encorepas. L’association va donc aussi développer desformations pour ceux et celles qui veulent se lancerdans ce domaine.Concrètement, Jane va s’occuper plus du jardinage,Peter du bricolage. Ayant peu de compétencesau départ, le projet va avancer lentement. Ils vontsuivre une formation sur la traction animale àPrommata en Ariège (3) et s’aideront ensuite dansleur travail avec deux ânes.Au départ, les contacts avec l’entourage sont limités.En plus de la permaculture, Jane fabrique des“paniers sauvages” : au lieu de n’utiliser commecela se fait traditionnellement que de l’osier, ellemultiplie les plantes qui servent à faire cespaniers, en les cherchant dans les fossés et en lesutilisant en respectant leur forme initiale. Elle aappris à faire les paniers progressivement, enexpérimentant, par une recherche créative etartistique. Elle les vend chaque lundi au marchéde Mirande et y annonce des stages de vanneries.En retour, elle a eu une demande d’interventiondans un lycée horticole en Ile-de-France. Lorsd’un stage de vannerie, en une journée, on faittoutes les étapes et chacun repart avec son panier.Ils ont aussi développé une activité d’accueil : enjuillet 2007, ils ont accueilli un groupe de huitjeunes “difficiles” pendant deux semaines, quiont dormi en camping et qui ont découvert lesdifférentes activités possibles de la ferme.Multiples directionsJane développe également des stages de massage,de phytothérapie… Il s’agit de diversifier les activitéspour être le plus autonome possible et unefois les techniques acquises de les transmettre.Marc Thouvenin s’est rendu en Grande-Bretagnepour suivre la formation en permaculture.Ils étudient comment structurer une formationlongue en permaculture comme cela existe enGrande-Bretagne. En 2006, ils lancent la premièreformation en six week-end, soit 72 heures deformation. Cinq formateurs se relaient. La formationsera suivie par dix personnes qui devrontensuite poursuivre leurs pratiques pendant deuxans avant d’avoir un diplôme leur permettant àleur tour de former d’autres personnes. Ce fonc-2 8S!lence n°353 janvier 2008