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CourrierLes espoirs déçus de l’agriculturebiologique off<strong>ici</strong>elleDe par son discours, l’agriculture biologique est une agriculture subversive.Va-t-elle <strong>en</strong>core conserver son originalité avec le nouveau règlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> ? (…)La décision du Conseil europé<strong>en</strong> de juin 2007 est perçue comme une attaque<strong>en</strong> règle des critères qualitatifs de la bio : fin de la subsidiarité permettantaux pays de l’Union d’appliquer des règles de production plus exigeantes surle plan national. En revanche, ce nouveau règlem<strong>en</strong>t octroie la possibilitéd’utiliser des produits chimiques de synthèse dès lors qu’une préparationnaturelle ne sera pas disponible sur le marché. Pour couronner le tout,la prés<strong>en</strong>ce d’OGM est normalisée jusqu’à un seuil de 0,9% !Il ne faut pas voir dans ces nouvelles dispositions des erreurs d’appréciationde la commission europé<strong>en</strong>ne. Cette démarche s’inscrit dans une réflexion quiprojette, à l’horizon 2010, 10% de bio à l’échelon europé<strong>en</strong>. Ri<strong>en</strong> de mieuxpour répondre à cette ambition d’assouplir les règles de la bio tout <strong>en</strong> profitantd’une mise au pas concernant les OGM. C’est du sur-mesure pour lafilière des transformateurs qui vont s’approvisionner à moindres frais tout <strong>en</strong>limitant les risques de cont<strong>en</strong>tieux sur les OGM.Bi<strong>en</strong> sûr, pour le consommateur, ces aspects sont habilem<strong>en</strong>t masqués par lasoi disant avancée du logo europé<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>u obligatoire pour distinguer lesproduits bio. C’est ainsi la fin des écarts de standards nationaux. Naïvem<strong>en</strong>t,nous pouvions imaginer que cette initiative hisse vers le haut les critères qualitatifsde la bio. Il convi<strong>en</strong>t pourtant de rappeler que dans une économielibérale, le marché n’aime pas s’<strong>en</strong>combrer de règles trop contraignantes…Ce n’est pas l’opposition du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> qui modifiera la donne. Lamobilisation des collectifs associatifs a pourtant réussi à convaincre nos élusde ne pas voter le texte <strong>en</strong> l’état et de refuser clairem<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce desOGM et le recours aux pest<strong>ici</strong>des de synthèse. L’honneur est sauf mais cetavis est laminé par la décision du Conseil des ministres europé<strong>en</strong>s de l’agriculture.Nous voilà donc avertis. A partir de 2009, la bio sera édulcorée de ses fondem<strong>en</strong>ts,ce qui marque l’achèvem<strong>en</strong>t d’une prise <strong>en</strong> charge par le marché etl’administration de cette contestation radicale de l’agriculture productiviste.En effet, cette situation parachève le contrôle de la bio <strong>en</strong> la domestiquant<strong>en</strong> simple signe de qualité. La France a d’ailleurs pris les devants <strong>en</strong> attribuantdepuis cette année à l’Institut national de l’origine et de la qualité lagestion de la bio, au même titre que le label rouge ou AOC. L’influ<strong>en</strong>ce desconsommateurs qui ont porté la bio se trouve assurém<strong>en</strong>t marginalisée.Dans ces conditions ne faut-il pas sout<strong>en</strong>ir des associations telles que Natureet Progrès qui reste fidèle avec ses cahiers des charges et sa charte aux préceptesfondateurs de la bio ?Emmanuel JaccaudMay<strong>en</strong>ne■ Je voudrais appr<strong>en</strong>dre à fabriquer deschaussures sans cuir et sans produits synthétiques.Je suis pour cela à la recherchede conseils, fiches techniques, témoignages,ainsi que de coordonnées de cordonnierstravaillant dans cette optique.Vous pouvez me joindre au 09 50 05 0419 ou m’écrire : Nadine Gardères, 14,boulevard Dalidale, 13004 Marseille.Emploi■ Petite ferme d’élevage ovin, bovin, lait+ légumes, située zone montagne, Hautes-Pyrénées, propose formation sur 12 mois,pratique et théorique, à futurs jeunes paysan(ne)smotivé(e)s par l’agriculture biodynamique.Statut possible. Ferme de laCoume, 65200 Banios.■ Je fais du travail d’élagage <strong>en</strong> tailledouce qui respecte mieux les arbres. Je medéplace partout autour de Lyon jusqu’<strong>en</strong>Ardèche. Allan, tél : 06 11 43 37 53.Vacances■ Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans la Somme chezChristine et Pierre, à 130 km de Paris,gîte pour 5 personnes dans maison indép<strong>en</strong>dantearborée, <strong>en</strong> bordure du canal dela Somme, tranquille, possibilité depêcher. Voir site d’Accueil paysan, tél : 0322 88 94 89.■ Couple avec trois <strong>en</strong>fants (9 ans, 6 ans,6 mois), vivant au cœur du Pays basque,cherche accueil à la campagne une oudeux semaines <strong>en</strong> période de vacancesscolaires. Petit prix. Notre but est de r<strong>en</strong>contrerune ou deux familles habitant <strong>en</strong>Corse. Possibilité <strong>en</strong>suite de faire l’inverse(accueillir chez nous). Esprit S!l<strong>en</strong>ceet décroissance. Tél : 05 59 65 41 66.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>tgratuites pour les offres d’emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d’expéditionqui <strong>en</strong>toure la revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t.Taille desannonces. Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes,nous nous réservons le droit de faire des coupes. Délais. Les dates de clôture sont indiquées<strong>en</strong> page 2“Quoi de neuf ?”. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>voi d’une annonce et sapublication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre unepart<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponsedans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon les référ<strong>en</strong>ces de l’annonce, puismettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce seréserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.Action antipubLa pub s’insinue partout, <strong>en</strong> particulier dans nos boîtes aux lettres. Quand ell<strong>en</strong>’est pas <strong>en</strong>voyée nominalem<strong>en</strong>t par la poste, je retourne les coupons, bons,bulletins d’inscription, etc. dans l’<strong>en</strong>veloppe T ou préaffranchie généralem<strong>en</strong>tjointe, évidemm<strong>en</strong>t sans donner suite, à seule fin d’<strong>en</strong>combrer le service courrierde l’émetteur. A pratiquer toutefois avec discernem<strong>en</strong>t : j’exclus de cetteaction les organismes humanitaires, Restos du Cœur, SPA…Jacques DeschampsLoir-et-CherPrisonnier dans la rue JodelleC’est peut-être le titre de la dernière série <strong>en</strong> vogue <strong>en</strong> cette r<strong>en</strong>trée.Mais c’est bi<strong>en</strong> dur à vivre : ce matin, la rue est dev<strong>en</strong>ue prison. Sansraison. Parce que l’autorité l’a dit.Nouvel habitant du 18 e arrondissem<strong>en</strong>t à Paris, je regagnais mon“chez moi” (…). J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds de la musique et des appels au mégaphone.Intrigué, je r<strong>en</strong>tre dans la rue Jodelle, juste sur ma droite. Le mot“r<strong>en</strong>trer” est important… Par curiosité, je vais voir ce qui se passe :une quinzaine de manifestants du collectif “Mal logés <strong>en</strong> colère !”scand<strong>en</strong>t des slogans. Qu’est-ce qu’ils demand<strong>en</strong>t ? “Un logem<strong>en</strong>tpour tous. Ça relève du bon s<strong>en</strong>s, pourrait-on dire. Je le pr<strong>en</strong>ds letract que l’on me distribue. Je le lis, tout <strong>en</strong> restant un peu à l’écartdes manifestants. Quand on connaît le prix du logem<strong>en</strong>t locatif <strong>en</strong>France, on compr<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> le problème d’accès à un toit des personnesà faible rev<strong>en</strong>u. Je p<strong>en</strong>se ça dans ma tête, ne manifeste aucune opiniond’aucune forme que ce soit, et au bout de quelques minutes je décidede r<strong>en</strong>trer chez moi, à deux rues de là.Mais là… des deux côtés du petit groupe, 10, bi<strong>en</strong>tôt 20, puis 50à 60 pol<strong>ici</strong>ers et CRS, accourus qui, à vélo, qui, <strong>en</strong> fourgons, sortisde partout <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce, ont fait barrage ! On m’interdit de passerpour r<strong>en</strong>trer chez moi, parce que “ri<strong>en</strong> ne prouve que vous n’êtes pasavec eux ! D’ailleurs vous avez pris leur papier, ça prouve que vousêtes sympathisant ! C’est une manifestation interdite ».“Ri<strong>en</strong> ne prouve que vous n’êtes pas avec eux”… ces mots résonn<strong>en</strong>tsinistrem<strong>en</strong>t dans ma tête et résonneront longtemps… J’ai lu leurpapier, je suis suspect… mais où est passée la liberté d’information ?On a <strong>en</strong>vie de crier ou de rire tellem<strong>en</strong>t c’est stupide, prisonnier dansla rue, interdiction de bouger, parce que j’ai pris un tract ! Abasourdi,hébété, je ne sais même plus si je suis “sympathisant”, là n’est pas leproblème, on me m<strong>en</strong>ace, c’est tout, on me demande de justifier monitinéraire, on dit m’avoir déjà vu essayer de passer de l’autre côté dela rue, ce qui est faux, mais je doute, je bafouille, je me s<strong>en</strong>s presquecoupable de je ne sais quelle collusion avec je ne sais quoi. Je me voisembarqué au poste quand ils vont décider de dissoudre la réunion (onne peut pas parler de manifestation, ils sont quinze) non-autorisée.Présomption de culpabilité. J’ai peur de pr<strong>en</strong>dre un coup dematraque, comme ont peur aussi deux ou trois autres coincés là alorsqu’ils faisai<strong>en</strong>t une course ou allai<strong>en</strong>t chercher leur voiture. On nousintimide. On me demande pourquoi je suis là, on se moque de mesréponses (“J’habite à côté, je vi<strong>en</strong>s d’arriver dans le quartier, je m’intéresseà ce qui s’y passe”). Yeux de fer moqueurs <strong>en</strong> certitude de leurforce. Kafka.On nous pousse à “ne pas être avec eux”, à être avec le bon passantqui n’ouvre pas les yeux, qui se cont<strong>en</strong>te du plus court trajet de sontravail générateur d’euros à son dom<strong>ici</strong>le consommateur d’euros. Unepause autorisée au supermarché un jour sur deux. Ri<strong>en</strong> ne prouve queje ne suis pas avec eux, c’est vrai. Alors on m’oblige à att<strong>en</strong>dre là,<strong>en</strong>tre deux haies de flics, prisonnier de la rue Jodelle pour un délit d<strong>en</strong>on-conformisme à la p<strong>en</strong>sée propre. Même pas, j’ai ri<strong>en</strong> dit, j’ai justepris le tract. C’était trop. J’essaie <strong>en</strong>core : “J’habite à côté, je veuxr<strong>en</strong>trer chez moi”. “C’est ça, bi<strong>en</strong> sûr”, me répond un œil-de-fer,“pourquoi êtes-vous là ?”. Kafkaï<strong>en</strong>. On se balade, on s’intéresse à cequi se passe dans la rue, on s’informe, et ces simples gestes de passantvous transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> suspect aux yeux du nouveau régime... On nepeut plus être passant, il faut un alibi de vie “normale”, il faut uneraison pour passer, on m’a demandé… mon justificatif de dom<strong>ici</strong>le !pour me laisser circuler librem<strong>en</strong>t, au bout d’une longue négociationavec le “chef” des yeux-de-fer … justifier de vivre…La rue est dev<strong>en</strong>ue prison. C’est une solution pas chère au problèmedu sureffectif des dét<strong>en</strong>us classiques, peut-être, dans les dossiers bi<strong>en</strong>calculés de notre nouveau régime… Tous dét<strong>en</strong>us, et pas cher ! Lasusp<strong>ici</strong>on de solidarité a été instaurée <strong>en</strong> délit ce matin. Matin brun etyeux-de-fer. Il n’a pas besoin d’avoir lu Kafka pour recréer à la perfectionl’ambiance, bravo. Le Sarkordre est vraim<strong>en</strong>t une atteintegrave à nos libertés. Pourtant le Grand Suprême est allé à l’ordre desavocats, il devrait savoir que ce n’est pas marqué dans le droit de laRépublique, la présomption de culpabilité. République ? Elle étaitbi<strong>en</strong> triste, ce matin rue Jodelle, dans le 18 e .Eric Ledru, passant.ParisS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008 5 7

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