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cultureLe Relais gasconFaire le pari d’un renouveau culturel dans un village de petite taille, c’est le projetde cette association qui s’est installée dans un vieil hôtel.> AZF, l’accident majeurLe 21 septembre 2001, l’usineAZF, qui produisait des engraispour l’agriculture intensiveexplosait, détruisant un quartierde Toulouse (plusieurs milliersde logements détériorés par lesouffle de l’explosion, 50 000personnes traumatisées). LaSNPE, Société nationale despoudres et explosifs, usine voisine,résistait miraculeusement àl’explosion… Selon un rapportde l’Ineris, Institut nationald’études sur les risques industriels,rendu public en novembre2001, si la SNPE avait explosé,la présence de phosgène auraitprovoqué la mort dans un rayonde 5 km et des conséquencesirréversibles sur la santé dansun rayon de 10 km. Depuis plusde vingt ans, les associationslocales dénonçaient le risqued’accident sur ce site. Dans lessemaines, les mois et les annéesqui ont suivi le collectif Plusjamais ça a mobilisé les populationstouchées par l’accident etles Toulousains en général pourobtenir la fermeture du site, desrelogements pour tous… maisn’a pas obtenu la fermeture dela SNPE.■ Plus jamais ça, c/o syndicatSud-Services publics, 1, impassedes Arènes, 31000 Toulouse,tél : 05 62 48 51 41.■ Association des sinistrésdu 21 septembre, 1, rue duRoussillon, 31100 Toulouse,tél : 05 61 40 62 71.(1) Au niveau régional : Petitsdébrouillards, 10, rue de Kiev, 31100Toulouse, tél : 05 62 14 05 87.(2) La Nef, société financière alternative,114, boulevard du 11-Novembre-1918,69626Villeurbannecedex, tél : 0 811 90 11 90, ou pourla région : La Nef, Pignol, chemin deLaurier, 47300 Bias, tél : 05 53 70 9526.(3) Adepes, Agence pour le développementet la promotion de l’économiesolidaire en Midi-Pyrénées, voirpage 34.2 6S!lence n°353 janvier 2008MBMaryline au bar des “Menus plaisirs”.Pascal et Marilyne Desjours se sont rencontrésau sein du réseau des Petitsdébrouillards, un réseau de vulgarisationscientifique avec une forte implication dans l’éducationà l’environnement (1).Ils vivent alors à Toulouse pas très loin d’AZF. Ilsse retrouvent parmi les victimes de l’accident du21 septembre 2001. Leur appartement est ravagépar le souffle de l’explosion de l’usine. Ils s’investissentalors dans le collectif “Plus jamais ça”(voir ci-contre). Quand ils apprennent que laSNPE va être autorisée à redémarrer, ils décidentde quitter Toulouse.C’est au cours d’une collecte de jouets pour lesenfants toulousains victimes de l’accident, qu’ilssont passés au Centre de la petite enfance dePuycasquier. Là, ils ont vu qu’un ancien hôtel,fermé depuis une quinzaine d’années, était envente. L’hôtel comprend au rez-de-chaussée unbar-restaurant avec à l’arrière plusieurs locauxdont une immense salle de cinéma. Aux étages,une quinzaine de chambres en mauvais état.Ils réfléchissent aux structures à mettre en placeet créent début 2002 la SCI Le Relais qui achèteles murs grâce à un prêt de 70 000 € de la Nef (2)et 16 000 € de parts, une Sarl – Les Menus plaisirs– qui a la charge du bar-restaurant et qui estfinancée en partie avec le soutien de l’Adepes (3)et une association, le Relais gascon, qui gère lesactivités développées dans les lieux. La SCI estcomposée d’un capital apporté par une quinzainede personnes, la plupart de l’agglomération toulousaine; ce n’est qu’en 2007 qu’une premièrepersonne du Gers va y prendre une part.Le village, bien qu’assez petit — 420 habitants —dispose encore de nombreux petits commerces,d’un bureau de poste, d’une école et d’une pharmacie,et la mairie a mis en place une politique delogements sociaux qui a favorisé la venue notammentd’intermittents du spectacle. Bref, un villagebien vivant.Le projet prévoit que les lieux soient progressivementaménagés pour en faire un lieu de stages,d’expositions, de séminaires, un lieu de vie pourle village, mais également pour des gens venus deplus loin.La culture au villageTout de suite, la volonté des fondateurs a été des’insérer dans le village. Il s’agit de faire avec lesgens, les voisins.Marilyne est salariée du bar-restaurant. Outre lesactivités du bar-restaurant, une salle est aménagéeen bibliothèque-infokiosque avec une sensibilitétechnologies, sciences et environnement ;une autre salle est équipée en salle internetbureautique.L’hôtel et la salle de cinéma restenten chantier par manque de moyens financiers audépart.Le lieu ouvre en septembre 2002 avec une expoanimationen lien avec l’école du village et lesPetits débrouillards. Un accord est passé avecl’école suite à cette exposition pour essayer dedevenir une éco-école, avec différentes actionsqui seront menées avec les enfants, comme enmars 2007 un carnaval où l’ensemble des déguisementsproviennent de la réutilisation dedéchets.La commune ayant un projet de résidence pourpersonnes âgées, un débat a été lancé sur laconception du bâtiment. Le Relais gascon présentealors aux élus des exemples d’éco-bâtiment,les possibilités d’aides par l’Agenda 21. Un autredébat porte sur la nourriture bio,avec des personnes agées qui sesouviennent d’avant le temps desengrais, et des jeunes en questionnementsur la malbouffe.Le Relais Gascon participe ainsi àla programmation de la quinzainesur l’économie solidaire miseen place par l’Adepes au niveaurégional. Ils participent activementau débat politique sur letraité constitutionnel européen,un fort moment de politique participativeavec des pros, des antiset de nombreux indécis.