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DRcultureDe longues négociations ont permisà un collectif d’artistes d’obtenirla gestion d’une ancienne usine.En 1995 une population éclectique constituée d’artistes, desans papiers, de sans abri, des trois à la fois et autres “marginaux”,de voisins pas toujours rassurés, décident l’occupationdes anciennes usines de chaussures Myris. Le lieuprend très vite des airs de marmite bouillonnante expérimentaletant au niveau humain qu’artistique, mettant enavant de fait un principe d’autogestion favorisant unedémocratie en prise directe avec le “faire”.Le projet devient alors de générer un espace de rencontres,de frottements, de croisements entre artiste amateurs etprofessionnels, toutes disciplines confondues, confrontantles univers esthétiques, et les populations d’ici et d’ailleurssur ces principes d’autogestion sous tendant les notions departicipation libre et nécessaire, de mutualisation demoyens humains, techniques, financiers… d’échanges desavoirs et de savoirs-faire.Le site Myris étant voué à destruction, le collectif a continuéà faire valoir la nécessité d’un tel lieu-projet au traversde plusieurs occupations illégales et légitimes : l’ancienbâtiment de l’école nationale supérieure d’agriculture deToulouse, avenue de Muret, en avril 1999 ; les anciens ateliersdu service des eaux de la ville, rue du Château-d’Eau,en avril 2000 ; et, en janvier 2001 l’ancienne préfecture deToulouse. Cette occupation a duré quatre ans et demi, jusqu’àce que le collectif de soutien mis en place, le Couac,Collectif urgence des acteurs culturels, et les pouvoirspublics se mettent d’accord sur une solution de relogementpérenne en 2005.Mixart Myris : Vélorution.En juin 2005, après dix ans de négociations musclées avecles pouvoirs publics, Mix’Art a déménagé sur un bâtimentindustriel mis à disposition par les collectivités territoriales.Mix’Art a obtenu la délégation de maîtrise d’ouvragesur les travaux d’aménagements du bâtiment. Ainsi, ilsont pu choisir les architectes ainsi que les différentsconcepts de construction et d’autoconstruction.De très nombreux artistes les ont rejoints, de même l’associationVélorution. Celle-ci organise des ateliers vélo lesamedi de 14h à 18h à La Chapelle, rue Danielle-Casanova,propose un garage volant (s’il ne pleut pas), de 11h à 14h,le mardi au marché bio du Capitole ; le mercredi marché deCristal, rue de la Concorde ; le jeudi au marché Saint-Cyprien ; le premier dimanche du mois au marché Saint-Aubin. Vente de vélos d’occasion. L’association et sesmembres soutiennent activement les masses critiques inorganisées.TVBruits est une télévision associative qui émet sur internet.Elle a commencé à émettre en 2001… en pirate sur leréseau hertzien, puis a essuyé le refus du Csa d’émettre.Elle s’est tournée alors vers la diffusion par le web. Elle estencore en phase d’évolution, se posant de nombreuses questionssur ce qu’est une démarche alternative.■ Mix’Art Myris, 12, rue Ferdinand-Lassalle,31200 Toulouse, mixart@mixart-myris.org.■ Couac, même adresse.■ TVBruits, même adresse, http://tvbruits.org.Théâtre sans frontièreEn 1959, aux heures les plus sombres du franquisme, naît le groupe Les Amis du théâtre espagnol.Créé à l’instigation de José Martin Elizondo, auteur dramatique et metteur en scène, il est constitué pourl’essentiel d’exilés politiques et économiques, qui, refusant de laisser mourir la culture littéraire de leurpays décident de la diffuser ici, de l’autre côté des Pyrénées...Longtemps, le groupe ne jouera qu’en espagnol, fidèle à ses racines et répondant à un besoin pressantde tout un public d’émigrés et d’hispanisants.Devenu entre temps troupe de théâtre professionnelle, puis bilingue, le groupe s’ouvre à d’autres cultureset prend en 1983 le nom de Théâtre sans frontière.Le Théâtre sans frontière est une compagnie de théâtre professionnelle, qui ne pratique pas le théâtre demanière conventionnelle. D’un point de vue historique, son action est liée à l’expérience du Théâtre del’opprimé d’Augusto Boal. Le Théâtre-forum en est ici une déclinaison basée sur des études sociologiquescontemporaines qui lui ont permis d’évoluer.De tournées franco-espagnoles en festivals internationaux, Théâtre sans frontière a donné une cinquantainede pièces, dont la plupart sont des créations.De 1984 à 1988, Théâtre sans frontière crée des théâtres-forums mis en scène par Marie-José Eréséo.Depuis 1989, plus de cent spectacles ont été réalisés et joués avec des chômeurs de longue durée et desjeunes en stage d’insertion sur des thèmes tels que l’exclusion, la famille, le travail, la drogue, les violenceset l’alcool, le mal de vivre.Théâtre sans frontière justifie son appellation en participant à de nombreux festivals à l’étranger.■ Théâtre sans frontière, 37 bis, rue Roquelaine, 31000 Toulouse, tél : 05 61 62 26 26,http://tsf.opprime.free.fr.> Autre sensAutresens est un lieu de créationet de diffusion de partageet de convivialité, de culturevivante centré autour d’unelibrairie atypique et de sonresto/bistro aux saveurs originales.L’Uzine est située à unequarantaine de kilomètres ausud de Toulouse en directionde Saint-Girons.■ Autre sens, uzine d’art etd’essais, 4, place du Pré-Commun, 31260 Mazères-sur-Salat, tél : 05 61 90 59 38.> L’UsineL’Usine a été le premier lieu defabrique Arts de la rue enFrance. Il est né en 1985 avecl’installation d’un collectif d’artistesdans une ancienne usined’équarrissage à Blagnac. En1993, le collectif s’installe àTournefeuille. Un partenariats’engage avec la municipalitéet l’Usine devient une structurede plus en plus reconnue.En 2008, l’Usine doit déménagerdans des locaux neufs.Elle regroupe aujourd’hui lesgroupes La Machine, Le Phun,Therese n’Therese, Calor ycalor, Les P’tites d’en face,La Ménagerie.■ L’Usine, 18, chemin duCanal, 31170 Tournefeuille,tél : 05 61 07 02 72,www.lusine.net.> La GrainerieEn 1997, plusieurs compagniesde cirque signent avec une filialeimmobilière d’Auchan, un bailprécaire pour pouvoir s’installersur une friche. Avec 2000 m 2 , ilest possible d’accueillir de nombreuxautres groupes, toujoursliés au cirque. En 2002, lesgroupes présents créent l’associationLa Grainerie chargée del’administration du lieu et denégocier le futur du regroupementavec les collectivités. En2005, une nouvelle installationse fait dans d’anciens bâtimentsmilitaires. En 2007, un bâtimenta été construit par l’agglomérationqui le loue à laGrainerie. Ce bâtiment de3200 m 2 , largement végétalisé,sur un terrain de 11 000 m 2comprend une salle de spectacle,des bureaux, des sallesde création, des entrepôts. Lelarge terrain permet l’installationde chapiteaux.■ La Grainerie, 61, rue Saint-Jean, 31130 Balma, tél : 05 6124 33 91, www.la-grainerie.net.S!lence n°353 janvier 20083 9