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habitatPied à terre en GascogneUn projet d’habitat sain et collectif est en préparation à l’Isle-Arné,à 60 km à l’ouest de Toulouse.> InventerreInventerre est une coopérativede maçonnerie, membre duréseau Ecobâtir qui présente denombreuses particularités : sursept salariés, on y trouve deuxfemmes maçonnes, ce qui estencore rare. L’entreprise fonctionnede manière autogéréeavec réunion commune tous leslundis et répartition des tâches,en cherchant à favoriser la rotationde celles-ci. Tous les salariéstravaillent à temps partiel…non pas sur la semaine,mais sur l’année ; c’est-à-direque chacun peut choisir de nepas travailler sur certainespériodes. Enfin, depuis 1987,comme à S!lence, ils pratiquentl’égalité salariale : tout lemonde est payé à 10 €brut de l’heure.■ Inventerre, La Frise,31460 Francarville,tél : 05 62 18 91 39.> Eco-hameauen autoconstructionUne association a vu le jour àToulouse, AES, Auto-écoconstructeursde l’économiesolidaire, pour la mise en placed’éco-hameaux en autoconstructionsur une parcelled’une petite commune ruraleproche de Toulouse. Cette associationaura pour rôle de favoriserla mise en relation et l’entraideentre les personnesintéressées par un projet quis’appuie sur une réflexion surl’articulation entre le rural etl’urbain. Une première étapeprévoit la construction de cinqmaisons selon les critères dehaute qualité environnementale,avec l’appui d’une entreprised’insertion locale. Le projet estencadré par François Plassard,ex-formateur en développementlocal.■ AEC, 6, rue Saint-Aubin,31000 Toulouse,tél : 05 61 99 03 25.(1) CAUE, conseils d’architecture,d’urbanisme et d’environnement,structure liée aux conseils généraux.3 0 S!lence n°353 janvier 2008Gérard Vives a hérité de terrains à bâtir àl’Isle-Arné, en 2003. Il est entrepreneurdans l’habitat sain et vend de l’adobe (blocde terre crue comprimée) et fait de la formationpour la construction en terre crue. Dans unerégion où se multiplient les lotissements du faitde la proximité avec les usines d’Airbus, il lanceun appel dans son réseau professionnel d’écoconstructeurset suggère d’y créer un pôle habitatsain avec une activité de formation et la constructiond’un éco-hameau.Un collectif de professionnelsUn collectif se met en place dénommé Au pied dumur. Il a un rôle de formation, regroupe des professionnelset expérimente dans différentsdomaines : construction en terre crue, valorisationdes sous-produits agricoles dans la construction(paille pour le bâti, broyat de chanvre pourl’isolation, broyat de canne de tournesol ou derafle de maïs pour l’inclure dans un béton isolantaprès concassage…). Les fibres végétales, généralementincluses dans la terre argileuse locale, permettentune bonne tenue de la structure pour letorchis traditionnel.Le collectif cherche à promouvoir autant que possibledes techniques d’habitat sain qui s’appuientsur les ressources locales afin de diminuer lepoids écologique des chantiers. Dans le cas desfibres végétales, le débat est complexe car il fautle plus souvent favoriser l’enfouissement dans lesol pour maintenir le taux de matière organiqueplutôt que d’enlever ce qui est encore trop souventperçu à tort comme un déchet. Il y a aussi lerisque de justifier certaines cultures comme lemaïs alors que la raison d’être de celui-ci est l’élevagede volailles pour le foie gras.Le collectif travaille avec les organismes agricoles,en particulier avec la Confédération paysanne,pour élaborer des bâtiments s’appuyantsur des filières courtes, en grande partie autoconstructibles,avec des matières premièreslocales et peu coûteuses. Cela répond à unedemande précise : de nombreux jeunes agriculteursvivent dans des bungalows parce qu’ils netrouvent à louer que des terres dont les bâtimentsont été achetés au prix fort par des personnes envacances ou travaillant en ville.Ils testent actuellement une ossature bois fabriquéeen série qui peut être utilisée de manièremodulable par remplissage en torchis terre etvégétaux, selon les besoins.MBOssature bois préfabriquée, pour le logement de jeunes agriculteurs..Le collectif assure également, en lien avec leCAUE (1) un chantier-école qui intègre l’écoconstructionavec la réhabilitation du bâti ancien,pour former des professionnels à ces nouvellestechniques. Ils ont actuellement des difficultés àse faire entendre de certains organismes de formationqui ne jurent encore que par le ciment.Leurs modules de formation sont maintenantreconnus et ils ont des demandes de formationdans d’autres région comme par le rectorat deRouen qui a mis en place une formation sur laconstruction terre au niveau d’un bac pro du bâtiment.Ils accueillent aussi de jeunes enfants grâce autravail d’un professeur d’histoire de Toulouse quia créé un parcours découverte sur le thème de laterre.Un collectif d’habitantsEn parallèle est née La Centaurée, une associationqui regroupe les futurs habitants de l’écohameau.Cette association a pour but de mener àbien le projet immobilier en déterminant lesbesoins de chacun, ce qui est mutualisé aumoment de la construction, l’équilibre entre leprivé et les parties communes, les formationspour l’autoconstruction et les débats pour faireavancer le projet.Eric Audoye, architecte diplômé de l’école deChaillot, qui exerce alors en région parisienne au