paix> Contre le projetdes Portes de GascogneLes Portes de Gascogne est unprojet de c<strong>en</strong>tre commercialgéant situé à l’ouest deToulouse. Plus de 20 000 personnesont déjà signé la pétitioncontre ce méga-projet. Parceque l’av<strong>en</strong>ir est aux magasinsde quartier que l’on peutjoindre sans voiture, différ<strong>en</strong>tesmanifestations sont organiséescontre le projet comme unechaîne humaine le 20 octobre2007.■ Collectif citoy<strong>en</strong>, Prés<strong>en</strong>ce desTerrasses de la Garonne, 44, rue dela Traverse, 31830 Plaisance-du-Touch.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Le Chemin des possibles, 2, ruedes Fontanelles, 31320 Castanet-Tolosan, tél : 05 61 75 15 68.Organise des ateliers de résolutiondes conflits.■ Enseignants pour la paix Midi-Pyrénées, 4, rue Léon-Viala, 31520Ramonville-Saint-Agne, tél :05 61 73 25 28.■ Génération médiateurs, YolaineDomercq, 120, route de Castres,31130 Balma.■ Bazian, 32230 Louslitges, tél :05 62 70 95 13. Communautécréée <strong>en</strong> 1994 sur 48 hectares parune tr<strong>en</strong>taine d’Allemands. Vivr<strong>en</strong>aturellem<strong>en</strong>t dans une consci<strong>en</strong>ceglobale et non-viol<strong>en</strong>te.(4) Prochaine édition <strong>en</strong> juin 2009,avec des r<strong>en</strong>contres intermédiaires <strong>en</strong>juin 2008.du printemps 2006, où les jeunes étai<strong>en</strong>t demandeursde formation pour organiser les servicesd’ordre et éviter les dérapages dans les manifestations.Le C<strong>en</strong>tre a égalem<strong>en</strong>t été soll<strong>ici</strong>té par desopposants au c<strong>en</strong>tre commercial géant des Portesde Gascogne <strong>en</strong> projet à l’ouest de l’agglomération(voir ci-contre). Cela a donné concrètem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>tes actions non-viol<strong>en</strong>tes comme desmarches, des chaînes humaines…L’implantation dans cette commune a permis dèsle départ de toucher des personnes de milieuxtrès différ<strong>en</strong>ts. Reste que l’ext<strong>en</strong>sion au niveau dela région se fait surtout par le réseau militant traditionnelet qu’un des soucis du C<strong>en</strong>tre est d’apporterles ressources de la non-viol<strong>en</strong>ce dans leshorizons les plus divers. Cep<strong>en</strong>dant le C<strong>en</strong>tre nese donne pas vocation à être un groupe militant…mais un c<strong>en</strong>tre de réflexion, d’animation et deformation ori<strong>en</strong>té vers l’élaboration de projetsdirectem<strong>en</strong>t avec les acteurs de terrain.Il y a de plus <strong>en</strong> plus de demandes d’interv<strong>en</strong>tionsur la question de la médiation <strong>en</strong> milieu scolaire.Il y a aussi des personnes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pourun problème personnel… mais qui, par la suite,<strong>en</strong> découvrant les domaines qu’abord<strong>en</strong>t la nonviol<strong>en</strong>ce,élargiss<strong>en</strong>t leurs lectures et leurs interrogations.La mairie, socialiste depuis 1935, avance doucem<strong>en</strong>tdans leur direction. Elle a organisé, début2007, un concours de dessins sur la non-viol<strong>en</strong>cedans l’<strong>en</strong>semble des écoles primaires. Une alléede la non-viol<strong>en</strong>ce va être inaugurée <strong>en</strong> avril2008, compr<strong>en</strong>ant un totem dédié à Gandhi etplusieurs plaques murales avec des citations depersonnalités de la non-viol<strong>en</strong>ce.Festival CaminoEn 2005, les associations qui sont investies dansle C<strong>en</strong>tre, débatt<strong>en</strong>t d’une ouverture au grandpublic et aux autres associations la plus large possible.Ils décid<strong>en</strong>t alors de mettre sur pied un festivalautour de la non-viol<strong>en</strong>ce. Ce sera le festivalCamino, agir pour la non-viol<strong>en</strong>ce, dont la premièreédition s’est t<strong>en</strong>ue les 1er, 2 et 3 juin 2006. Enoccitan, camino, c’est le chemin. Un collectif s’estmis <strong>en</strong> place pour organiser ce festival. Outre lesassociations spécifiquem<strong>en</strong>t non-viol<strong>en</strong>tes, y ontété associés <strong>en</strong>tre autres des collectifs d’artistes,les cinémas Utopia (voir ci-contre), des comitésde quartier, des associations de par<strong>en</strong>ts d’élèves…Pour l’occasion, différ<strong>en</strong>tes rues et places deTournefeuille ont été rebaptisées : place Gandhi,allée Martin-Luther-King, allée H<strong>en</strong>ry-David-Thoreau, bois Wald<strong>en</strong>, place Chico-M<strong>en</strong>dès…Un espace vidéo a permis de visionner de nombreuxdocum<strong>en</strong>taires, un espace jeux coopératifsa accueilli petits et grands, le village associatifprés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une multitude d’alternatives de larégion : les AMAP, les groupes écolos, altermondialistes,solidarités locales et internationales,médecines alternatives, bref, tous les sujets chersà Sil<strong>en</strong>ce. En extérieur ou sous chapiteau, au cinémaUtopia… de multiples débats se sont t<strong>en</strong>usp<strong>en</strong>dant ces trois jours, avec Patrick Viveret,Pierre Rabhi, Jean-Marie Muller… chaque journéese terminant par un concert public. Un journaldu programme a été largem<strong>en</strong>t distribué surl’agglomération… avec à l’arrivée plus de 10 000part<strong>ici</strong>pants (4). Un succès qui montre que lanon-viol<strong>en</strong>ce peut sortir d’une certaine confid<strong>en</strong>tialitépour peu que l’on <strong>en</strong> approche tous lesvolets. Une initiative qui mériterait d’être reprisedans chaque région !Michel Bernard ■C<strong>en</strong>tre Régional de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce de Midi-Pyrénées,11, allée de Guérande, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 66 80, www.non-viol<strong>en</strong>ce-mp.org.ACSE, 19, allée du Val d’Aran, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 40 74, www.acse.info.Le c<strong>en</strong>tre de ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce se trouve à Colomiers, une ville où tous les bus sont gratuits !MB8S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008
simpl<strong>ici</strong>té volontaireMarc et LottiVivre simplem<strong>en</strong>tDepuis une dizaine d’années, Marc et Lotti Boschviv<strong>en</strong>t à la campagne une expéri<strong>en</strong>ce remarquable,sans voiture et presque sans arg<strong>en</strong>t.Ah ! le débat sur la voiture à la campagne :à <strong>en</strong> croire de nombreuses personnes quiont fait le choix d’une vie simple à la campagne,il est possible de se passer de beaucoup dechoses, d’être très autonomes, mais comm<strong>en</strong>t êtrereliés à la société sans cette tonne de ferraille ? (1)C’est pourtant possible, comme <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>tMarc et Lotti Bosch, <strong>en</strong>gagés depuis 1997 dansune expéri<strong>en</strong>ce de recherche de cohér<strong>en</strong>ce.Des alternativespour l’autonomieD’origine suisse, le jeune couple s’investit untemps dans la solidarité internationale et vit unan <strong>en</strong> Equateur et <strong>en</strong> Colombie. Le temps depr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le niveau de vie des paysoccid<strong>en</strong>taux ne peut se maint<strong>en</strong>ir que par le pillagedes autres pays du monde. Ils décid<strong>en</strong>t à leurretour <strong>en</strong> Europe de chercher un mode de viecompatible avec la survie de la planète et qui nesoit pas une source de pillage des autres peuples.Ils cherch<strong>en</strong>t alors une maison à la campagne àproximité d’une gare qu’ils pourront rejoindre <strong>en</strong>vélo. Ils trouv<strong>en</strong>t une maison sans aucun confort,non raccordée à EDF, abandonnée depuis dix-septans, mais avec une source et un puits pour l’eaupotable, sur une colline du Gers, à seize kilomètresd’une gare. Avec un anci<strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t agricole,elle est v<strong>en</strong>due avec presque cinq hectaresde terre. Elle était auparavant habitée par uncouple d’agriculteurs classiques qui pratiquai<strong>en</strong>tla polyculture-élevage.Fortem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>tés sur les alternatives écologiques,mais sans aucune formation particulière,ils s’y install<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cherchant à vivre le plus possible<strong>en</strong> autonomie. Sans électr<strong>ici</strong>té, ils viv<strong>en</strong>t aurythme des journées, complétant l’éclairagequand c’est nécessaire avec des bougies qu’ilsfabriqu<strong>en</strong>t eux-mêmes avec de la cire d’abeillerécupérée chez un apiculteur voisin.Ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place un jardin potager et font lacuisine avec des cuiseurs solaires ou avec un fourneauà bois. Ils ont une bouteille de gaz <strong>en</strong> dépannage.Le bois est scié à la main. Le lavage des vêtem<strong>en</strong>tsse fait à la main.Ils achèt<strong>en</strong>t une ânesse pour les aider dans les travauxagricoles. Ils achèt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t desremorques pour le transport avec leurs vélos.Ils n’ont aucun moteur dans leur maison. La farineest obt<strong>en</strong>ue le plus souv<strong>en</strong>t grâce à un moulinfixé astucieusem<strong>en</strong>t sur un vélo recyclé, elle estparfois acheté à un agriculteur bio voisin. IlsMarc sur les routes du Gers.cueill<strong>en</strong>t beaucoup de fruits dans les forêts communaleset sur des parcelles abandonnées. Lesfruits sont mis à sécher pour la conservation dansdes séchoirs solaires installés dans le gr<strong>en</strong>ierd’une deuxième grange aménagée progressivem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> gîte pour l’accueil de stages. Les légumessont conservés à l’année par lactoferm<strong>en</strong>tation oudans du sable (pour les carottes par exemple). Unsystème de nacelle que l’on peut desc<strong>en</strong>dre dansle puits sert de frigo lorsque la température esttrop élevée. Des toilettes sèches serv<strong>en</strong>t à produireun compost utilisé pour <strong>en</strong>richir les sols <strong>en</strong>dehors du potager. Un capteur photoélectrique,seule concession à la technique, permet de pomperde l’eau depuis la source jusqu’à la maisonsituée une tr<strong>en</strong>taine de mètres plus haut.Lotti dans le jardin de plantes méd<strong>ici</strong>nales.DR(1) Voir dossier dans Sil<strong>en</strong>ce n°317 etl’abondant courrier des lecteurs dansles numéros suivants.S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20089