simpl<strong>ici</strong>té volontaire> Le temps des toilesLe temps des toiles est uneassociation qui œuvre depuis2005 au développem<strong>en</strong>t d’unréseau de connaissances afinde répondre aux besoins vitauxde l’être humain. A savoir : unespace de vie déc<strong>en</strong>t, procheet <strong>en</strong> harmonie avec la nature ;une alim<strong>en</strong>tation saine et autoproduite; la liberté de déplacem<strong>en</strong>tà pied pour être plusproche du rythme naturel dessaisons et la possibilité de selibérer du monde mécanique etdes bulles de la société horssol ; la relation avec l’autre, lepartage, l’<strong>en</strong>traide et la solidarité,qui cré<strong>en</strong>t une force collectiveseule capable de créer l’autonomieindividuelle ; la libertéde vivre, de p<strong>en</strong>ser, d’agir et deparler selon sa consci<strong>en</strong>ce, etla liberté de rester maître de savie, de ses choix et de ses idées.L’association rec<strong>en</strong>se les différ<strong>en</strong>tslieux d’accueil et établitles itinéraires pédestres lesreliant, elle favorise l’<strong>en</strong>traide,l’autonomie, incite au nomadisme,organise des r<strong>en</strong>contres festiveset conviviales.L’association réunit des personnesactives dans différ<strong>en</strong>tsréseaux (Sel, wwoof, écolieux,marche du vivant…).■ Le temps des toiles, StéphanePoix et Emilie Sikorski,Le Village, 31800 Lalouret-Laffiteau,tél : 05 61 88 57 27,letempsdestoiles.free.fr.DRCinq brebis fourniss<strong>en</strong>t une partie de la laine, lereste vi<strong>en</strong>t du recyclage ou de tontes chez les voisins.Une partie de la laine a servi pour l’isolationdes maisons. Le reste de la laine est coloré avecdes teintures végétales que Lotti sait préparer.Puis elle sert à tricoter des vêtem<strong>en</strong>ts, d’autreshabits provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de récupération ou de fripes.Pour être <strong>en</strong>core plus autonomes, ils développ<strong>en</strong>tdes essais de production de sem<strong>en</strong>ces bio et fontdes échanges avec d’autres jardiniers passionnés.Dernier choix : ils n’ont pas le téléphone, <strong>en</strong>coremoins internet, estimant que si on veut les voir,on peut pr<strong>en</strong>dre le temps de leur écrire.Commerce sans voitureLes deux premières années, ils n’utilis<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>tpas d’arg<strong>en</strong>t. Ils sont totalem<strong>en</strong>t investisdans le développem<strong>en</strong>t d’un potager et dans larestauration de leur maison d’habitation. Une foisqu’ils ont pris pied dans leur nouveau cadre devie, ils cherch<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t avoir une <strong>en</strong>trée d’arg<strong>en</strong>tminimale pour assurer certains besoins.Comme ils cherch<strong>en</strong>t à ne pas utiliser de voiture,ils opt<strong>en</strong>t pour la culture d’herbes aromatiquesqu’ils cultiv<strong>en</strong>t sur un coteau bi<strong>en</strong> exposé ausoleil, qu’ils font sécher dans les séchoirs solaireset qu’ils vont v<strong>en</strong>dre sur le marché bio de la placedu Capitole de Toulouse.Concrètem<strong>en</strong>t, p<strong>en</strong>dant sept ans, ils ont loué unpetit local à proximité du marché où est rangé leV<strong>en</strong>te sur le marché, place du Capitole à Toulouse.matériel nécessaire à leur stand. Lematin, Marc part avec son vélo et tractejusqu’à la gare sa remorque pleine desachets de plantes. A la gare, il laisseson vélo, et monte dans le TER avec saremorque, suffisamm<strong>en</strong>t étroite pourcela. Arrivé à la gare de Toulouse, il ser<strong>en</strong>d à pied, <strong>en</strong> tirant sa remorque, àson local, où il récupère son matériel destand, puis va au marché, à <strong>en</strong>viron500 mètres de la gare. A partir du marchébio de Toulouse, s’est mis <strong>en</strong> placeun petit réseau de distribution dansquelques magasins bio de la région. Ilsdévelopp<strong>en</strong>t aussi la v<strong>en</strong>te par correspondance,ce qui est là aussi facilité parle faible poids des plantes aromatiques.Ces v<strong>en</strong>tes se sont suffisamm<strong>en</strong>t développéesmaint<strong>en</strong>ant pour permettre d’arrêter, <strong>en</strong>2007, de faire le marché de Toulouse. Un dernierrev<strong>en</strong>u du couple provi<strong>en</strong>t de quelques stagesorganisés sur place (teintures végétales parexemple), stages dont sont demandeurs les visiteursqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus nombreux,surtout d’Auch ou de Toulouse. La proximité d’unchemin de petite randonnée leur vaut égalem<strong>en</strong>tdes r<strong>en</strong>contres.Ils organis<strong>en</strong>t aussi des visites avec les g<strong>en</strong>s duvillage, ce qui fait que, même avec une démarcheque certains jugeront sans doute très radicale, iln’y a jamais eu de problèmes de voisinage.Un budget extrêmem<strong>en</strong>t limitéPour avoir le statut d’agriculteur, il faut cotiser àla MSA, Mutuelle sociale agricole. Cela coûteactuellem<strong>en</strong>t 3500 € par an. Quand ils ontdemandé à adhérer, au vue de leur faible activitééconomique, les responsables locaux leur ontconseillé de s’inscrire au RMI <strong>en</strong> leur disant qu’ilsgagnerai<strong>en</strong>t plus d’arg<strong>en</strong>t avec moins de travail.Mais ils ont patiemm<strong>en</strong>t expliqué qu’ils n’étai<strong>en</strong>tpas dans la misère et qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas besoind’être assistés. Ils cotis<strong>en</strong>t donc… ce qui représ<strong>en</strong>tela moitié de leurs dép<strong>en</strong>ses annuelles. En2006, ils n’ont dép<strong>en</strong>sé que 3000 € supplém<strong>en</strong>taires.Ils souri<strong>en</strong>t quand on leur parle du coûtdes produits biologiques : eux ne mang<strong>en</strong>t quebio toute l’année et sans problème financier. Cesont peut-être d’autres choix comme la voiturequi sont chers, pas les produits bio !Les 3000 € leur serv<strong>en</strong>t à acheter des produitslocaux qu’ils ne produis<strong>en</strong>t pas : des l<strong>en</strong>tilles, despois chiches, de l’huile et deux produits qu’ils netrouv<strong>en</strong>t pas localem<strong>en</strong>t : les pâtes et le riz(d’Italie). Ils cherch<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t un producteurde blé dur local pour pouvoir se lancer dansleur propre fabrication de pâtes.DR1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 2008
Ce budget est celui d’une petite famille, car au fildes ans, deux filles sont nées, l’une <strong>en</strong> 2003,l’autre <strong>en</strong> 2007. Ceci les a conduits à surveiller deprès leur équilibre alim<strong>en</strong>taire et à mettre <strong>en</strong> placeun conc<strong>en</strong>trateur solaire pour disposer d’eaubouillante et pouvoir ainsi stériliser les couchesculottes lavables.La v<strong>en</strong>ue des deux filles les a obligés à investirdans une remorque pour <strong>en</strong>fants, remorque quistationne aux côtés de celle pour le marché etd’une troisième spécialem<strong>en</strong>t conçue pour letransport du bois.Après une dizaine d’années d’investissem<strong>en</strong>tsdivers, les deux maisons sont <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t rénovées,ils ont tous les outils, vélos, remorques…nécessaires et se retrouv<strong>en</strong>t dans une situationétrange : ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à avoir de l’arg<strong>en</strong>t decôté.Aller vers la décroissanceIls ont bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce d’avoir seulem<strong>en</strong>t montréqu’ils pouvai<strong>en</strong>t avoir une démarche <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceà deux adultes et deux <strong>en</strong>fants et que leurschoix ne sont pas forcém<strong>en</strong>t généralisables. Ilssont donc fortem<strong>en</strong>t intéressés par les discussionsautour du thème de la décroissance, démarchecollective pour un changem<strong>en</strong>t de société. Ilssont <strong>en</strong> relation avec de nombreux autres lieuxalternatifs locaux et part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t ainsi aux débats.Leur expéri<strong>en</strong>ce montre <strong>en</strong>fin que, pour vivre à lacampagne sans voiture, il faut déjà avoir la chancede ne pas être trop loin d’une gare, ce qui supposedans un projet de société de décroissanceque l’on conserve et redéveloppe le train commemode de liaison sur les grandes distances…comme cela existe <strong>en</strong> Suisse, leur pays d’origine.MB ■Marc et Lotti Bosch, au bois Bédat,32450 Castelnau-Barbar<strong>en</strong>s.DRDRDRTraction animale.Préparation des herbes arômatiques dans le séchoir.Chauffe-eau solaire, devant la maison principale.La laine, une fois teinte, est mise à sécher.> Simpl<strong>ici</strong>té volontaireet décroissanceSEVE, Simpl<strong>ici</strong>té volontaire etdécroissance, est une associationcréée fin 2006 pour favoriserau niveau local des activitéssociales, économiques et culturellesbasée sur l’autonomie, lasobriété, l’<strong>en</strong>traide et la convivialité,avec pour objectif unmoindre impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Elle a ouvert une ressourcerie,lieu de don, sans contrepartie: chacun apporte ou emportece qu’il veut. Le but est d’allongerla durée de vie des bi<strong>en</strong>s.Les projets culturels fonctionnerontégalem<strong>en</strong>t sans arg<strong>en</strong>t.Une coopérative de producteurset de consommateurs s’efforcede développer une économie deproximité, sobre et autonome,avec des unités de productionartisanales et paysannes depetite taille. La priorité est donnéeà la production bio, professionnelleou non. Au-delà del’échange, la coopérative essaiede développer des pratiquesd’<strong>en</strong>traide, un prélèvem<strong>en</strong>t surles achats et v<strong>en</strong>tes alim<strong>en</strong>tantune caisse de solidarité. En projet: co-voiturage, revue, bibliothèque,outilthèque… avec unerecherche d’outils peu technologiquespour éviter les situationsde dép<strong>en</strong>dance, de ségrégationet de pollution.■ La Sève, hameau deChinchouret, 31160 Arbas,tél : 05 61 90 44 06.> Réseau DécroissanceLe réseau Toulouse décroissancerassemble cinq groupes dediscussion et des projets <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec la décroissance et la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire. Des réunionsm<strong>en</strong>suelles organisées danschaque groupe de quartier sontl’occasion d’échanger des idéesd’alternatives pratiques ou bi<strong>en</strong>des réflexions de fond pourremettre <strong>en</strong> cause la société deconsommation. Sont organiséeségalem<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>contres générales,stands d’information,cafés citoy<strong>en</strong>s, projections,réunions d’information pratique,grands dons, et tout autre événem<strong>en</strong>tà l’initiative des part<strong>ici</strong>pants.Les projets à v<strong>en</strong>irconcern<strong>en</strong>t l’organisation d’unweek-<strong>en</strong>d sur la décroissance etla simpl<strong>ici</strong>té volontaire <strong>en</strong> 2008à Toulouse, des actions antipubet la mise <strong>en</strong> place de groupem<strong>en</strong>tsd’achat de produits bioet locaux.■ Décroissance Toulouse, tél :05 34 36 55 73, groupelocaltoulouse@decroissance.info,http://toulouse.decroissance.infoS!l<strong>en</strong>ce n°353 janvier 20081 1