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S!l<strong>en</strong>ceN°340Novembre20064 €6 FSPour desinnovationsfrugalesPaixInspectioncitoy<strong>en</strong>neParisLa Maisondes FemmesAlternativesLe Café du SoleilOK Chorale


SommairePour desinnovations frugalesVers une société utopiquesout<strong>en</strong>ableL’innovation frugale410AlternativesR<strong>en</strong>contre des amis-e-s de Sil<strong>en</strong>cede Gregg West 24CultureLe Café du soleilde Michel Bernard 26Non-viol<strong>en</strong>ceRéfractaires à la guerre d’Algéried’Elsa Joyeux-Bouillon 29AlternativesOK Choralede Christophe Goby 31Ecologie, paix, femmes, non-viol<strong>en</strong>ceSolange Fernexde R<strong>en</strong>é Hamm 33PaixInspection citoy<strong>en</strong>nedans les Landesde Francis Vergier 35ParisFemmesLa maison des Femmesde Camille Clochon 40Adresses 4320 Alternatives30 Société32 Politique34 Paix36 Energies37 Nucléaire38 Nord-Suddossier réalisé par François SchneiderBrèves39 Environnem<strong>en</strong>t47 Femmes48 Santé49 Annonces50 Courrier52 LivresVUMasculin !Sil<strong>en</strong>ce a t<strong>en</strong>u une assemblée générale extraordinairele 23 septembre, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tpour comp<strong>en</strong>ser le départ de MadeleineNutchey à l’autre bout de la France. JacquesCaclin, anci<strong>en</strong> trésorier et administrateurdepuis fort longtemps, devi<strong>en</strong>t directeur depublication. Trois nouvelles personnes <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>tau conseil d’administration : AlexandreEsteban qui a déjà réalisé différ<strong>en</strong>ts dossiersdans la revue ; Mimmo Pucciarelli qui a m<strong>en</strong>éplusieurs <strong>en</strong>quêtes sociologiques avec les lecteurs; Jean-Pierre Lepri, jeune <strong>en</strong>seignantretraité, actif dans les milieux de la non-viol<strong>en</strong>ceet de l’éducation. De deux hommes, deuxfemmes, le conseil d’administration passeà cinq hommes, une femme… soit la mêmeproportion que du côté des salariés ! Un déséquilibrepour le moins dérangeant.ProchainsrégionauxAlors que nous continuons la parutiond’articles sur Paris, nous sommes <strong>en</strong> trainde boucler le numéro sur le Var et les Alpes-Dev<strong>en</strong>ons desmédias alternatifsPetite idée devi<strong>en</strong>dra grande. A la croissance,Sil<strong>en</strong>ce a toujours préféré la multiplication.Mieux vaut de nombreuses sources d’informationque quelques grosses. C’est pourquoiSil<strong>en</strong>ce a mis <strong>en</strong> place un réseau d’échanges<strong>en</strong>tre revues (<strong>en</strong>viron 200 actuellem<strong>en</strong>t). Dansun souci de faire connaître ces autres revues, ila comm<strong>en</strong>cé à publier <strong>en</strong> supplém<strong>en</strong>t un quatrepages de prés<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> 2000, puis a r<strong>en</strong>ouvelél’opération une deuxième fois <strong>en</strong> 2002 avantd’<strong>en</strong> faire un tiré à part sur huit pages <strong>en</strong>2004. Esteban, alors salarié à Sil<strong>en</strong>ce, chargéde la mise à jour de ce huit pages, a eu <strong>en</strong>vied’<strong>en</strong> faire plus. Il a ainsi continué à chercher lestitres alternatifs, mais aussi à débattre sur ceque veut dire “être un média alternatif”. Leprojet d’un guide a progressivem<strong>en</strong>t vu le jour,guide qui vi<strong>en</strong>t de paraître aux éditions du P’titDécembreJanvierFévrierLes infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées au 27 septembre 2006.de l’intérieur...Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 55Maritimes (numéro de janvier 2007). Il n’estpas <strong>en</strong>core trop tard pour nous <strong>en</strong>voyer desadresses. Le suivant sera consacré à la régionC<strong>en</strong>tre (été 2007) puis le rythme s’accélèreraavec Hautes-Pyrénées et Gers (décembre2007), puis cela devrait être la Lorraine(avril 2008), puis les Savoies (été 2008), puisla Seine-Saint-D<strong>en</strong>is (décembre 2008). Outreces numéros régionaux, nous devrions avoirégalem<strong>en</strong>t des reportages sur d’anci<strong>en</strong>nesrégions qui seront revisitées par l’équipe duP’tit Gavroche et qui réactualiseront sousforme de guide d’anci<strong>en</strong>s numéros régionauxde Sil<strong>en</strong>ce. Premières régions revisitées :la Bretagne et le Rhône.Appel à bénévolesSil<strong>en</strong>ce a besoin de l'aide des lecteurset lectrices pour t<strong>en</strong>ir des standsdans les salons suivants :■ Paris : du 3 au 12 novembre,pour le salon Marjolaine.■ Saint-Jean-du-Gard : les 25 et 26novembre, pour les vingtièmes Journéesde l'arbre, de la plante et du fruit.Contacter la revue les lundis et mardis,par téléphone, au 04 78 39 55 33.gavroche. Les lecteursde Sil<strong>en</strong>ce retrouveront <strong>en</strong>début d’ouvrage une premièrepartie “Créons desmédias alternatifs” qui estle dossier réactualisé paru<strong>en</strong> février 2006, puis surune cinquantaine de pages,des aspects du fonctionnem<strong>en</strong>td’une dizaine demédias. Ensuite, sur deuxc<strong>en</strong>ts pages, une liste conséqu<strong>en</strong>tede prés<strong>en</strong>tation deplusieurs c<strong>en</strong>taines de titresavec un classem<strong>en</strong>t thématique. Enfin, <strong>en</strong>conclusion, quelques textes qui circul<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>tpour une meilleure reconnaissance desmédias différ<strong>en</strong>ts. Sil<strong>en</strong>ce diffuse cet ouvrage<strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t de son anci<strong>en</strong>ne liste demédias. L’<strong>en</strong>semble de 370 pages est v<strong>en</strong>dupour le modeste prix de 10 € (+ 3 € de port),voir bon de commande <strong>en</strong> avant-dernière page.Pour les lecteurs et lectrices qui veul<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>per :1) Vous pouvez v<strong>en</strong>irau comité de lectureréunion dans les locaux deS!l<strong>en</strong>ce.n° 341 samedi 23 octobre à 14 hn° 342 samedi 18 novembre à 14 hn° 343 samedi 16 décembre à 14 h2) Vous pouvez <strong>en</strong>voyerdes brèves jusqu’au :mercredi 25 octobre à 12hmercredi 22 novembre à 12hmercredi 3 janvier à 12hSILENCE N°3402Novembre 2006


LE MOIS DE LASSERPEEditorialDonner du s<strong>en</strong>sà la rechercheAvoir les scandales qui se multipli<strong>en</strong>t dans les sci<strong>en</strong>cesappliquées, on pourrait arriver à douter de la nécessitéde “sauver la recherche”, et ceci d’autant plus que leschercheurs que l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d le plus pour demander de l’arg<strong>en</strong>t,public ou privé, se trouv<strong>en</strong>t impliqués dans des secteurs aussiréjouissant que nucléaire, OGM, nanotechnologies, applicationsmilitaires, conquête spatiale…Le débat sur la recherche est sérieusem<strong>en</strong>t pollué par le pouvoirde l’arg<strong>en</strong>t. Un arg<strong>en</strong>t qui vi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus du privé, maisaussi de l’armée (1).Le mythe de la croissance est là pour nous <strong>en</strong>traîner dans lesparis les plus fous, la multiplication de nouvelles molécules donton ignore les effets défavorables (2), la multiplication des expéri<strong>en</strong>cesà risques (ITER, OGM <strong>en</strong> plein champ, nouvelles armes<strong>en</strong> Irak ou au Liban…)Faut-il pour autant r<strong>en</strong>oncer à la recherche ? Plutôt que debaisser les bras, il faut mieux redéfinir ce que peut être l’objectifde cette recherche. Au lieu de chercher le toujours plus dedestruction de la planète, nous pouvons au contraire cherchercomm<strong>en</strong>t l’économiser au maximum ; au lieu de produire toujoursplus pour soi-disant satisfaire nos besoins, nous pouvonsessayer de définir des limites ; au lieu de produire toujours plusd’exclusion, nous pouvons privilégier le li<strong>en</strong> social…Cela suppose un certain nombre de préalables pour redéfinir lechamp utile de la recherche. C’est ce que nous propose d’explorerl’étude passionnante de François Schneider dans les pagesqui suiv<strong>en</strong>t.Michel Bernard ■(1) Au lieu de financer directem<strong>en</strong>t une recherche désintéressée, l’Etat préfère donner l’arg<strong>en</strong>t auxdirections de la recherche militaire qui <strong>en</strong>suite pervertiront une recherche qui se croit <strong>en</strong>core civile.(2) Selon le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, <strong>en</strong>viron 350 000 molécules sont v<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> Europe…dont seul 9 à 10 % ont fait l’objet d’une étude sérieuse sur ses possibles conséqu<strong>en</strong>cessur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la santé.SILENCE N°340 Novembre 20063


Décroissance sout<strong>en</strong>ableDR


Une croissance infinie dans un monde fini étantimpossible, le “réalisme” des politiques actuellesn’est pas <strong>en</strong>visageable à long terme. Peut-onalors définir une société utopique sout<strong>en</strong>ablevers laquelle nous mèn<strong>en</strong>t les expéri<strong>en</strong>cesde décroissance ?Ri<strong>en</strong> n’obligela société às’organiserautour dudogme dela croissance.Les experts et les gouvernem<strong>en</strong>tsactuels souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que la solutionà tous nos maux se trouve dansplus de croissance sout<strong>en</strong>ant un développem<strong>en</strong>ttechnologique. Selon eux, lacroissance amène l’innovation techniquequi elle-même amène la croissance. Seloneux, tout irait pour le mieux si ce coupleinfernal continuait sa route. Mais les techniquesréellem<strong>en</strong>t efficaces — celles quiconsomm<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t moins de ressources— réduis<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t lescoûts, elles devrai<strong>en</strong>t créer une décroissanceéconomique si nous restions à unmême niveau de production. Or, commeil a été donné comme postulat de départque cette efficacité s’associait à la croissanceéconomique, dès le départ les déssont pipés. Ainsi nous ne parv<strong>en</strong>ons pas àprofiter des bénéfices que les innovationsvariées, toutes ces technologies plus “efficaces”sont c<strong>en</strong>sées nous offrir. Car il seproduit un “effet rebond” qui annihile lesbi<strong>en</strong>faits att<strong>en</strong>dus par une augm<strong>en</strong>tationcontinuelle des consommations de kilomètres,de produits et de services ainsique des échanges économiques.Nous argum<strong>en</strong>terons qu’une innovationfrugale est possible, où une approchecritique de l’innovation technique estcombinée à une démarche de décroissance.Il s’agit de jouir des bi<strong>en</strong>faits des technologies<strong>en</strong> associant l’efficacité, qui semesure par le coût écologiqueet économique parunité produite, à unedécroissance du nombred’unités produites et unedécroissance économique.Ri<strong>en</strong> n’oblige la sociétéà s’organiser autour de cedogme de la croissance. Iln’y a pas d’argum<strong>en</strong>ts historiquesnon plus (1). Le grosproblème est cette prévisionde croissance. François Partant nousexplique ainsi : “la croissance est unimpératif pour la bonne raison qu’on laprépare” (2). La prévision de croissancede la mobilité induit des constructions deroutes qui permettront d’atteindre le tauxde mobilité planifié au départ. Alorspourquoi ne pas changer d’objectif ?Abandonnons ces prévisions qui s’autoaccompliss<strong>en</strong>t.Cette décroissance consiste à réduire— tant au niveau personnel que local ouglobal — notre dép<strong>en</strong>dance à l’arg<strong>en</strong>t, letemps dédié à la consommation, la destructionde la nature, les espaces urbanisés,les déséquilibres sociaux, les pollutionset les dangers. Mais cette décroissancesout<strong>en</strong>able implique une croissancedes li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les g<strong>en</strong>s, de la sécurité, dela t<strong>en</strong>dresse, de la nature, de l’art, del’équité mondiale et locale pour une satisfactionuniverselle des besoins de base(chaleur, faim et soif, amitié, santé). C<strong>en</strong>’est pas une décroissance de tout. Ladécroissance doit notamm<strong>en</strong>t reposer surun système de santé et d’<strong>en</strong>traide socialeprév<strong>en</strong>tif des problèmes tout <strong>en</strong> étant leplus performant possible.L’utopie de la sociétésout<strong>en</strong>ableLa décroissance n’est pas l’utopie.L’utopie, c’est l’<strong>en</strong>droit où la décroissanc<strong>en</strong>ous mène et c’est ce qui r<strong>en</strong>d la décroissancesout<strong>en</strong>able attractive. La décroissance,c’est <strong>en</strong> soi le processus de transitionvers cette société sout<strong>en</strong>able (3).Nous allons t<strong>en</strong>ter de décrire ce que pourraitêtre cette utopie de société sout<strong>en</strong>able.Nous utilisons ce motutopie non pas dans le s<strong>en</strong>s oùl’avènem<strong>en</strong>t de la société sout<strong>en</strong>ableest impossible, maispour signifier qu’il s’agit d’une“autre” société ; c’est <strong>en</strong> effet,à l’heure actuelle, un “nonlieu”se référant à l’étymologiegrecque. C’est une société quin’existe pas mais qui est atteignablede manière physique.De manière générale, mieuxvaut une utopie réalisable qu’un “réalisme”impossible, la croissance infinie dansun monde fini n’est pas réalisable, ladécroissance, si. Il s’agit d’un véritablechangem<strong>en</strong>t des façons de vivre et passimplem<strong>en</strong>t d’une crème écologique surun gâteau toxique. Il ne s’agit pas nonplus de décrire un monde imaginaire dansses plus grands détails, voire de construireun nouveau déterminisme historicosci<strong>en</strong>tifiqueà l’image du marxisme (4). Ils’agit tout simplem<strong>en</strong>t d’imaginer qu’unautre monde est possible et de définir uncertain nombre de principes. Réalisonsdes “post-visions” part<strong>ici</strong>patives nouspermettant par la suite de définir lesétapes allant dans cette direction etremettant <strong>en</strong> cause les “pré-visions” su<strong>ici</strong>dairesqui s’autoconcrétis<strong>en</strong>t.Suggestion de quelques principesd’une société utopique sout<strong>en</strong>able :Un respectdes écosystèmesL’utopie parfaite où l’<strong>en</strong>tropie n’augm<strong>en</strong>teraitplus est un leurre (5).L’humanité, la vie sur terre auront une fin,mais celle-ci peut se produire dans plusieursmillions d’années… ou dans uneou deux générations. Ce n’est pas lamême chose. Il est possible d’imaginerdes sociétés qui détruis<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>tpeu la qualité de la matière, de l’énergie etde l’espace terrestre : des sociétés quiconserv<strong>en</strong>t l’énergie du soleil <strong>en</strong> favorisantle couvert végétal et la photosynthèse.Dans cette utopie sout<strong>en</strong>able, l<strong>en</strong>iveau d’extraction des ressources naturellesdoit être assez bas pour permettre àl’humanité de vivre très longtemps sansdétruire les écosystèmes dont elledép<strong>en</strong>d. Sans aller aussi loin, et pour resterréalistes, nous <strong>en</strong>visageons que l’int<strong>en</strong>sitéd’exploitation des ressources naturellesdevrait diminuer d’un facteur 2pour un respect satisfaisant des écosystèmes.Ceci rejoint les ordres de grandeurde nombreux sci<strong>en</strong>tifiques de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdont Schmidt-Bleek, de WuppertalInstitute, <strong>en</strong> Allemagne, parexemple.(1) Des économies ont pu dans l’histoire rester stablesou même décroître comme à la fin de l’Empireromain.(2) François Partant, Que la crise s’aggrave ! éd.Parangon, réédité <strong>en</strong> 2002.(3) Je déf<strong>en</strong>ds <strong>ici</strong> l’idée que le but n’est pas la sociétéde décroissance, qui n’est elle-même qu’une transitionvers une société sout<strong>en</strong>able ; reste à déterminer sinous <strong>en</strong>visageons une décroissance comme une sortede par<strong>en</strong>thèse dans l’histoire ou plutôt comme unlong processus progressif.(4) Jean-Paul Besset, Comm<strong>en</strong>t ne plus être progressistesans dev<strong>en</strong>ir réactionnaire, éd. Fayard 2005. Prés<strong>en</strong>tédans Sil<strong>en</strong>ce n°338.(5) L’<strong>en</strong>tropie caractérise la dégradation des objets,l’usure inéluctable de toute chose. En physique, celacorrespond à une dégradation de l’énergie disponible.L’<strong>en</strong>tropie s’oppose à la vie, seule créatrice de nouvellesressources. Lire Georgescu-Roeg<strong>en</strong>, LaDécroissance, éd. Sang de la Terre, 3e édition <strong>en</strong> juillet2006.SILENCE N°3405Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ableEquité dans laconsommation deressources naturellesIl ne s’agit pas que tout le monde vivede la même façon, mais que notre contributionaux dégâts soit équitable. Il estanormal que certaines parties du globeconsomm<strong>en</strong>t dix voire vingt fois plus qued’autres. Ce sont les idées qui ont étédéveloppées avec l’empreinte écologiquede Wackernagel (6), facteur 4 et facteur10 de l’institut Wuppertal (7), considérantque l’empreinte écologique ou laconsommation de ressources doiv<strong>en</strong>tréduire de manière beaucoup plus importante– d’un facteur 10 <strong>en</strong>viron – dans lespays développés.Mais att<strong>en</strong>tion, les parts équitables dela consommation doiv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte detout le cycle de vie des produits et services.Nous ne pr<strong>en</strong>ons pas seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>compte les extractions directem<strong>en</strong>t effectuéespar les personnes, ce qui est bi<strong>en</strong>faible pour les habitants du nord, maisleur consommation, qui devi<strong>en</strong>t trèsimportante lorsqu’on ti<strong>en</strong>t compte del’énorme système de production et de servicesglobalisés qui leur est dédié. Il fautpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les impacts liés à nosconsommations qui se font plus tard etplus loin : mines de bauxite <strong>en</strong> Jamaïque,transports <strong>en</strong> camions et bateaux, la productiond’électr<strong>ici</strong>té… liés à la feuilled’aluminium dont nous emballons notresandwich. Les cycles de vie (8) (ou écobilans)seront d’ailleurs beaucoup plusfaciles à étudier quand nous nous tourneronsvers le local. A l’heure actuelle, cetype de calcul est très diff<strong>ici</strong>le dans noséconomies globalisées.La décroissance sout<strong>en</strong>ableLa décroissance est une démarche personnelle et collective basée sur la réduction dela consommation totale de matières, énergies et espaces et des produits et servicesqui cré<strong>en</strong>t cette demande. Tant que l’arg<strong>en</strong>t permet <strong>en</strong>core d’acheter et de v<strong>en</strong>dre desressources naturelles au-delà de leur vitesse de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t ainsi que les bi<strong>en</strong>s quipart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t (directem<strong>en</strong>t et indirectem<strong>en</strong>t) à leur dévastation, la décroissance impliqueune décroissance économique.On parle de décroissance « sout<strong>en</strong>able » pour se différ<strong>en</strong>cier de la décroissance« insout<strong>en</strong>able » qui nous att<strong>en</strong>d dans notre fuite <strong>en</strong> avant actuelle.La décroissance sout<strong>en</strong>able repose sur une démocratie part<strong>ici</strong>pative et son cont<strong>en</strong>un’apparti<strong>en</strong>t à personne.Elle implique une croissance des relations sociales désintéressées, de la convivialité,du temps pour soi et pour les autres, de l’équité, de la santé, de la chaleur humaine,de la nature, de la sécurité, de l’art, de la culture, de la perception de ce qui nous <strong>en</strong>vironne,de la poésie, de l’empathie et ceci dans la plus grande variété...Elle s’applique <strong>en</strong> premier lieu aux 20% des habitants favorisés de ce monde, principalem<strong>en</strong>tbasés dans les pays industrialisés, mais elle concerne tout le monde lorsqu’ils’agit de décoloniser l’imaginaire lié aux modèles consuméristes et productivistes.Il s’agit d’une décroissance différ<strong>en</strong>ciée dans les pays industrialisés, de façon à t<strong>en</strong>drevers une société plus juste dans ces pays et mondialem<strong>en</strong>t.Il s’agit d’une remise <strong>en</strong> cause du prés<strong>en</strong>t (fait notamm<strong>en</strong>t d’autoroutes et de c<strong>en</strong>tralesnucléaires...), pour un futur qui repose sur une moindre consommation de ressources,dans lequel l’innovation intègre la notion de limite, plutôt que de t<strong>en</strong>ter de s’<strong>en</strong>soustraire.La décroissance sout<strong>en</strong>able n’est ni une croissance ratée ni une crise, c’est unedémarche frugale volontariste.Contrairem<strong>en</strong>t à une crise débouchant sur une brusque décroissance, la décroissancesout<strong>en</strong>able est progressive de façon à ajuster de manière symbiotique “vouloird’achat”, “pouvoir d’achat”, niveaux de production et réorganisation.Le but de la décroissance sout<strong>en</strong>able est d’atteindre une société sout<strong>en</strong>able oùchaque mode de vie est unique tout <strong>en</strong> étant pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t généralisable et partageable.La décroissance sout<strong>en</strong>able n’implique pas une décroissance à tous les niveaux : lesalternatives agricoles, énergétiques ou de transport sout<strong>en</strong>ables (...) doiv<strong>en</strong>t croître,mais <strong>en</strong> créant une réduction <strong>en</strong>core plus importante des portions agricoles, énergétiquesou de transport non sout<strong>en</strong>ables de l’économie.Une décroissance sout<strong>en</strong>able est basée sur une relocalisation de l’économie mais semesure à un niveau global. A ce titre, une décroissance locale qui implique une croissanceailleurs ou dans le futur n’est pas une décroissance.FS ■Réponseaux besoins de baseL’accès à une nourriture saine, à uneeau de qualité, à un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tagréable, à un logem<strong>en</strong>t chaud et confortable,la possibilité d’avoir les vêtem<strong>en</strong>tsadéquats, des amis et une activité <strong>en</strong>richissanteest assuré dans la société utopiquesout<strong>en</strong>able. C’est ce qui justifie unecroissance physique dans les pays du Sud(du moins dans les classes défavorisées) ;cela peut être atteint à condition qu’uneimportante décroissance physique ait lieudans les pays du Nord.FARINESILENCE N°3406Novembre 2006


Localisme ouvertUn aspect très important de cette utopieest l’idée de localisme “ouvert”, c’està-direde “localisme cosmopolite”. Nousne devrions même pas parler de relocalisation,ce qui pourrait vouloir dire qu<strong>en</strong>ous retournons au localisme de nosaïeux avec ses guerres de clochers et sonconservatisme exacerbé, mais plutôt delocalisation nouvelle ou “néolocalisme”.Il ne s’agit pas de rester forcém<strong>en</strong>t toutesa vie au même <strong>en</strong>droit, mais d’opérer uninvestissem<strong>en</strong>t de la population au niveaulocal, et aussi de ceux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’ailleurs et adopt<strong>en</strong>t cette nouvelle localité.Il s’agit de cercles d’intérêts locauxqui se recoup<strong>en</strong>t <strong>en</strong> restant ouverts. Lesfrontières de chaque localité ne sont pasprécises.Le néolocalisme, ce sont des limitesaux va-et-vi<strong>en</strong>t incessants qui s’int<strong>en</strong>sifi<strong>en</strong>tà mesure que l’on s’éloigne d’unpoint donné, mais qui rest<strong>en</strong>t perméablesaux voyageurs. Il ne s’agit pas de développerdes douanes, des frontières.Pour éviter ce type de contrôle, agissonsau niveau des choix des modes detransport, privilégiant la marche, le vélo,les bus, les trains (9). Le mot “local” estde plus <strong>en</strong> plus galvaudé, le local devi<strong>en</strong>tle canton, le départem<strong>en</strong>t, la région, laFrance, et pourquoi pas l’Europe. Nousne parlons pas <strong>ici</strong> du “glocal” (10). Ils’agit d’une localité bi<strong>en</strong> plus petite, àl’échelle des moy<strong>en</strong>s de transport sout<strong>en</strong>ablescomme le vélo et la marche à pied.Ent<strong>en</strong>dons-nous : il s’agit de territoiresaccessibles <strong>en</strong> une heure à vélo ou dequartiers de ville reliés par des transportsferrés légers. Il s’agit d’assurer que lemaximum de l’économie se développe àce niveau de localité. La plupart des ressourcesserai<strong>en</strong>t extraites au niveau local,les importations, les flux de matière etd’énergie serai<strong>en</strong>t réduits au minimum,mais ce n’est pas non plus une autarcieparfaite. Dans son premier principe de lathéorie des larges organisations,Schumacher résume bi<strong>en</strong> l’idée qui setrouve derrière le localisme : “C’est uneinjustice et <strong>en</strong> même une grave faute etperturbation du bon ordre des choses qued’assigner à une plus grande et plus hauteassociation ce qu’une plus petite et inférieureassociation peut faire.” (11)Un autre aspect du local se situe auniveau des prises de décision : il s’agitd’élaborer un système de démocratiedirecte localisé pour tout ce qui peut segérer au niveau local. L’<strong>en</strong>traide internationale,la gestion des systèmes ferroviaires,certaines productions industriellescontinuerai<strong>en</strong>t d’être gérées à unniveau approprié.Diversité écologique,culturelle et ethnique<strong>en</strong> chaque localitéLes localités ne suiv<strong>en</strong>t pas une frontièreculturelle ou naturelle, nous ne parlonspas <strong>ici</strong> de biorégionalisme. La localité,la région, le pays ou le monde n’ontpas d’homogénéité culturelle ou ethnique.Voilà une idée bi<strong>en</strong> dangereusedont il faut se prémunir.Travail <strong>en</strong> fonctiondu niveau de confortsouhaitéLa question du travail est courantelorsqu’on parle de société sout<strong>en</strong>able. Vat-ondevoir travailler plus ou moins dansla société sout<strong>en</strong>able ?D’un côté, il y aura une perte des économiesd’échelle par la relocalisation de laproduction. L’agriculture non productivistedemandera plus de main-d’œuvre,notamm<strong>en</strong>t. L’usage de la force manuelleFlorian VignalDestruction de la forêt <strong>en</strong> Guyane.(6) Chambers N, Simmons C et Wackernagel M,Sharing Nature’s Interest, Ecological Footprints as anIndicator of Sustainability, éd. Earthscan, ISBN 185383 739-3.(7) Schmidt-Bleek, Wuppertal Institute, Döppersberg19, 42103 Wuppertal, tél : 0049 (0)202 249 20,www.wupperinst.org.(8) Thèse personnelle sur les écobilans.(9) Voir le numéro de Sil<strong>en</strong>ce n°317, décembre 2004,sur les campagnes sans voiture et l’appel à la créationde villages (et de quartiers) sans voiture (http://cyclane.decroissance.info).(10) Serge Latouche, “Pour une r<strong>en</strong>aissance de la vielocale”, L’Ecologiste n°15, Vol 6 n°1, 2005, pp. 48-52.(11) Schumacher, E. F., Small is beautiful, premièreédition 1963, éd. Seuil, 1979.SILENCE N°3407Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ableimpliquera un surcroît de travail. D’autrestravaux diminueront. Tout ce qui fait partiede la production “pour produire”(citons pêle-mêle tous les produitsjetables, les armem<strong>en</strong>ts, les produits degrand luxe, toutes les productions obsolesc<strong>en</strong>tesde manière planifiée…) n’auraplus à être produit, et cet abandon économiseranotre travail. Mais <strong>en</strong> règle générale,dans notre utopie sout<strong>en</strong>ableoù le local pr<strong>en</strong>dsa force, nous réappr<strong>en</strong>dronsle li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l<strong>en</strong>iveau de confort qu<strong>en</strong>ous demandons et l<strong>en</strong>iveau de travail que celarequiert, et ceci sansavoir recours à d’autrespour faire les sales boulots,ni exporter les problèmes,mais <strong>en</strong> développantune grande solidarité<strong>en</strong>vers ceux et cellesqui sont <strong>en</strong> incapacité detravailler. Ceux qui voudrontun niveau deconfort élevé devront travailler plus queceux qui se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’un niveau deconfort sommaire. Il ne sera plus possiblede recourir à des <strong>en</strong>fants chinois pourfaire le boulot ! Ce principe remplaceraaussi bi<strong>en</strong> le précepte socialiste selonlequel chacun a droit à une voiture, unemaison, telle ou telle consommation, quele diktat capitaliste qui dit que chacundoit avoir une voiture, une maison, telleou telle consommation et doit travaillerpour les payer et être reconnu.La décroissancepeut dev<strong>en</strong>irsource deconverg<strong>en</strong>ce pourde nombreuxmouvem<strong>en</strong>tsécologiques etsociaux fédérantun grand nombrede s<strong>en</strong>sibilités.Prises de décisionà tous les niveauxTous les modes de décision sont utilisablesà différ<strong>en</strong>ts niveaux de représ<strong>en</strong>tation.L’intérêt du cons<strong>en</strong>sus est qu’il nepeut rester hors du champ de l’intérêt collectif.La décision parmajorité a l’avantage del’efficacité, même avec desinterv<strong>en</strong>ants qui ne sontpas formés à la décisioncollective, mais n’obligepas réellem<strong>en</strong>t à se poserla question de l’intérêtcollectif car on peut arriverà une décision <strong>en</strong>votant pour ce qui satisfaitnotre intérêt individuelou l’intérêt du groupeque nous représ<strong>en</strong>tons.L’avantage de la décisionpar majorité est qu’ellefonctionne déjà dans bonnombre de structures démocratiques d<strong>en</strong>os pays.Le cons<strong>en</strong>sus n’est pas d’arriver à unaccord sur tout. Loin de là, il s’agit detrouver des points d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre desg<strong>en</strong>s d’une grande diversité d’opinions etde façons de p<strong>en</strong>ser. Les avis de chacunsont réunis et synthétisés pour atteindreune décision finale acceptable pour tous.Le cons<strong>en</strong>sus nécessite un accord de basesur un objectif et sur la volonté d’y parv<strong>en</strong>ir<strong>en</strong>semble.Plus grosse excavatrice au monde, <strong>en</strong> Allemagne (pour avoir l’échelle, regardez le bulldozer <strong>en</strong> bas à droite).Il ne faut pas confondre la prise dedécision au cons<strong>en</strong>sus et la servitudevolontaire. La prise de décision aucons<strong>en</strong>sus oblige chacun à se responsabiliser.Il faut presque appr<strong>en</strong>dre une autreculture. Il faut réfléchir à la meilleuredécision pour le groupe, pour la collectivité,pour le monde, suivant le niveau oùse pr<strong>en</strong>d la décision. On passe de lanotion d’individualisme à celle d’individuqui pr<strong>en</strong>d ses responsabilités dans legroupe ou la société.Lorsque cette pratique n’est pas possible,il est possible de se rabattre sur laprise de décision à la majorité.L’utopie décrite est sujette à discussion,et le sera toujours, car c’est une utopiesans cesse r<strong>en</strong>ouvelée. Tout n’a pas àêtre défini, il n’y aura pas de vision précisecommune. Est-il besoin de définirmaint<strong>en</strong>ant si nous aurons des échangesmonétarisés, des propriétés privées, untravail ou un Etat par exemple ? De toutefaçon, nous savons que la société sout<strong>en</strong>able<strong>en</strong>globera des visions individualisteset des visions collectivistes. Lesconflits sur ce point n’ont pas lieu d’être,les solutions ne sont pas uniques. Il seraitdommage que ce g<strong>en</strong>re de débat bloqueune converg<strong>en</strong>ce actuelle alors que le processuspour y arriver sera long et que l’onaura maintes fois le temps de changerd’avis et de débattre de l’utopie exactevers laquelle nous allons. Ces débats nesont pas importants pour pr<strong>en</strong>dre labonne direction <strong>en</strong>semble et pour mettre<strong>en</strong> place des actions concrètes. Même sinous ne voulons pas de voitures ou pas detaxes dans notre utopie, acceptons queces outils soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core un peu utilisésdans la phase de transition, mais alorsvraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conformité avec l’objectiffinal.Il faut dire aussi clairem<strong>en</strong>t que personn<strong>en</strong>e représ<strong>en</strong>tera la décroissance,que ce soit maint<strong>en</strong>ant ou plus tard, de lamême manière que la croissance est sout<strong>en</strong>uepar un spectre politique on ne peutplus large.DRLa pistede la décroissanceBi<strong>en</strong> plus importante finalem<strong>en</strong>t quel’objectif ultime est la question de ladirection que pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t nos sociétés. Il y aun pot<strong>en</strong>tiel que la décroissance devi<strong>en</strong>neune grande converg<strong>en</strong>ce pour de nombreuxmouvem<strong>en</strong>ts écologiques etsociaux fédérant un grand nombre des<strong>en</strong>sibilités, si nous acceptons bi<strong>en</strong> sûr d<strong>en</strong>e plus nous titiller sur l’utopie exacteSILENCE N°3408Novembre 2006


vers laquelle nous allons et abandonnonsl’idée d’une “pureté” excluante. La questionde la croissance ou de la décroissancerisque de dev<strong>en</strong>ir un débat fondam<strong>en</strong>talde politique qui occultera le débatdroite-gauche <strong>en</strong>core à l’ordre du jour.Soyons clairs : la décroissance n’estpas un immobilisme, un refus de la quêtedu mieux. Il ne s’agit pas de restriction,d’un passage à une société de la difficultéet du r<strong>en</strong>iem<strong>en</strong>t. Il faudra s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre surles mots : si le mot progrès signifie “plusde bi<strong>en</strong>s”, soyons contre la notion deprogrès ; si par contre le progrès signifie“avancer vers le mieux” alors les réelsprogrès dans les pays riches impliqu<strong>en</strong>td’aller vers moins de bi<strong>en</strong>s (et plus deli<strong>en</strong>s), et nous devons simplem<strong>en</strong>t clarifiercette notion. Tout cela doit faire l’objetde débats à tous les niveaux.Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, les solutions acceptablesparaiss<strong>en</strong>t être celles qui ne remettrai<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong> cause nos modes de vie etnos façons actuelles de nous organiser.On a longtemps cru que l’écologie consistaità mettre un pot catalytique sur sa voiture,à recycler quelques déchets, às’acheter un vélo que l’on utilise de temps<strong>en</strong> temps, voire de mettre dans le fond dujardin une toilette à compost que l’on utiliserarem<strong>en</strong>t. En fait l’écologie ne peutfaire l’économie de la décroissance : ils’agit d’une remise <strong>en</strong> cause fondam<strong>en</strong>talede nos façons de faire actuelles. Il s’agitréellem<strong>en</strong>t de diminuer le nombre de voitureset les distances, la quantité dedéchets produits, le nombre de toilettes àeau…Action pourla décroissanceIl est fondam<strong>en</strong>tal de ne pas simplem<strong>en</strong>tthéoriser mais de développer unecohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le discours et l’action.L’action doit combiner ouverture et cohér<strong>en</strong>ce.La première action à faire, c’est de lancerle débat. Remettons <strong>en</strong> cause la p<strong>en</strong>séeunique pour la croissance. Développonsdes solutions au niveau localavec des r<strong>en</strong>contres locales. Ouvrons deslieux de r<strong>en</strong>contres et de débats partout,dans tous les quartiers, dans tous les villages,dans tous les voisinages pour créerune dynamique locale, base d’une économieet d’une démocratie de proximité. Lesg<strong>en</strong>s d’un lieu pourront compr<strong>en</strong>dre qu<strong>en</strong>ombre de solutions se trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treleurs mains s’ils échang<strong>en</strong>t ou partag<strong>en</strong>tau niveau local. Pour cela, il faut bi<strong>en</strong> sûrcomm<strong>en</strong>cer par trouver un prétexte pourinviter par lettre tous les habitants d’uncertain périmètre. On peut organiser desrepas de quartier, des manifestations festivesdans le cadre de ce qu’on peut appelerdes “actions conviviales”. Ce qui <strong>en</strong>ressortira sera le choix des g<strong>en</strong>s.Une technique utilisée est celle ducolportage de décroissance (12). Il s’agitde voyager de manière l<strong>en</strong>te <strong>en</strong> diffusantle débat sur la croissance et la décroissancepar la distribution de journaux quiexprim<strong>en</strong>t une réflexion sur la décroissance,par la t<strong>en</strong>ue de confér<strong>en</strong>ces si possibleavec un côté part<strong>ici</strong>patif, par des discussionsde voisinage, par la prés<strong>en</strong>tationd’expositions <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts lieux.Il est intéressant de faire des statistiquesde chemin pour demander auxg<strong>en</strong>s s’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que la croissance varésoudre les problèmes écologiques etsociaux du monde, si une décroissanceest <strong>en</strong>visageable et souhaitable. On estrapidem<strong>en</strong>t étonné de constater qu’unelarge majorité se dégage ne croyant absolum<strong>en</strong>tpas aux vertus de la croissance. Ilfaut soi-même off<strong>ici</strong>er <strong>en</strong> “statist<strong>ici</strong><strong>en</strong> dechemin” pour s’<strong>en</strong> convaincre réellem<strong>en</strong>t.On constate aussi qu’une vaste majoritéest extrêmem<strong>en</strong>t pessimiste sur l’av<strong>en</strong>ir.Nous sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un doublepessimisme : un pessimisme sur l’av<strong>en</strong>irdans l’état actuel, celui-ci est salvateur. Ledeuxième pessimisme concerne la possibilitéqu’autre chose soit possible, et c’esttoute la démarche de la décroissance qued’imaginer et d’œuvrer pour qu’autrechose soit possible.Développons partout des comitéspour organiser des événem<strong>en</strong>ts, sout<strong>en</strong>irdes modes de vie frugaux par l’organisationde bourses d’échanges, de jardinscollectifs ou d’AMAP, des partages demachines à laver, voitures, vélos, aspirateurs,ordinateurs… Continuons le débatau sein du mouvem<strong>en</strong>t. Controns lesforces vives de la croissance <strong>en</strong> décolonisantl’imaginaire, <strong>en</strong> délégitimant lapubl<strong>ici</strong>té qui joue un rôle important dansl’effet rebond où l’innovation amène uneaugm<strong>en</strong>tation de la consommation, <strong>en</strong>sout<strong>en</strong>ant les “casseurs de pub”. Créonsdes contre-expertises sur tous les sujetsde recherche (13).François Schneider ■(12) www.decroissance.org/francois.(13) Serge Latouche, Décoloniser l’imaginaire, éd.Parangon, 2003.SILENCE N°3409Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ableL’innovation frugalePresque toutes les innovations d’aujourd’hui sont tournées vers l’idéede dépasser les limites. La décroissance sout<strong>en</strong>able doit s’appuyersur des innovations qui, au contraire, intègr<strong>en</strong>t ces limites.On l’a vu, nous avons un défit énorme<strong>en</strong> terme de décroissance physiqueet la solution proposée, àsavoir l’efficacité (ou même la sobriété) àcourte vue, est liée à une augm<strong>en</strong>tation dela consommation car nous restons dansune optique de croissance ou de nonréductionde nos rev<strong>en</strong>us, du temps dédiéà la consommation, de notre effort, d<strong>en</strong>otre espace d’habitation, du dangeracceptable, de la pollution acceptable, dece que nous appelons “confort”.Une grande raison qui explique cettecourse effrénée à la consommation vi<strong>en</strong>tdu fait que les industriels et autres producteursinnov<strong>en</strong>t pour v<strong>en</strong>dre plus dansl’optique d’une économie de croissance(et de l’avidité, pour quelques-uns, degagner toujours plus). Le défi est alorsd’aller à l’<strong>en</strong>contre de cette logique, de neplus restreindre l’intellig<strong>en</strong>ce à une quêtedu toujours plus, mais pour une fois de“phosphorer” afin de consommer et produiremoins. Presque toutes les innovationssont tournées vers l’idée de supprimerdes limites à la consommation pourv<strong>en</strong>dre plus. Pourtant, il n’y a aucune raisonpour que l’innovation se limite à promouvoirtoujours plus de production etde consommation. L’innovation se définit<strong>en</strong> effet comme “l’introduction dans unechose établie de quelque chose de nouveau,d’<strong>en</strong>core inconnu” (1). L’introductiondes limites dans ce qui n’<strong>en</strong> a pasest donc aussi une innovation.Les humains ont toujours rêvé de nepas avoir de limites, mais heureusem<strong>en</strong>tque nous les avons, car sinon nousaurions déjà détruit laplanète. Quels seront lesfacteurs limitants avecdes sources d’énergiescomme la fusion ?Lorsqu’il n’y aura plusd’arbres à couper ? Plusde terres à retourner ?Plus de réserves à pomper?Si la finalité de l’innovationn’est plus le profitet la v<strong>en</strong>te du maximumde produits, la questionse pose de la motivationdes innovateurs, ainsique de la diffusion desinnovations. On peut<strong>en</strong>visager le financem<strong>en</strong>tde ce type de recherchepar des écotaxes sur lesproduits et les activitésdestructrices, pour le financem<strong>en</strong>t desrecherches et leur divulgation au plusTrois technologiesà remettre <strong>en</strong>cause <strong>en</strong> prioritésont le triovoiture/avion/téléqui sont de grandsgénérateursd’effet rebondet qui par leursimplicationsont de lourdesconséqu<strong>en</strong>ces.grand nombre. Une des façons d’agir estde supprimer le système des brevets, quiinterdit de nos jours la divulgation destechniques à ceux qui ne peuv<strong>en</strong>t payer.Mais, dans le cadre d’un retour au local, leli<strong>en</strong> avec les besoins et d’autres valeursque l’arg<strong>en</strong>t sera peut-être plus immédiatet évid<strong>en</strong>t. Il faut aussisouligner que, mêmedans nos sociétés decroissance, il existe deschercheurs et des bricoleursqui veul<strong>en</strong>t améliorerla société et leurvie par la frugalité. Lafrugalité a aussi su faireinnover. On peut notamm<strong>en</strong>tciter nombrede sites sur Internet quidiffus<strong>en</strong>t des informationssur des techniquesfrugales et la façon deles maîtriser soi-même.Il faut une innovationvers le moinsconsommer,ce que nousappelons l’innovationfrugale. Et cette innovationne s’applique passimplem<strong>en</strong>t à des produits ou à des services.L’innovation frugale s’applique <strong>en</strong>premier lieu aux modes de vie et auxmodes d’organisation <strong>en</strong> société avec l’objectifde frugalité.Nous p<strong>en</strong>sions que l’espace écologiqueet les matières premières étai<strong>en</strong>t desressources infinies ; la prise de consci<strong>en</strong>ceécologique a remis cette vision <strong>en</strong>cause (c’est la vision de la planète terre,belle et limitée). Il nous faut accepterl’exist<strong>en</strong>ce de limites mais, loin de constituerune prison, ces limites nous permett<strong>en</strong>td’apprécier ce que nous avons et devivre réellem<strong>en</strong>t les bénéfices liés auxinnovations, techniques et autres. Alorsque des techniques ont pu, par le passé,constituer des avancées importantes pourDRVotre voiture de demain...(1) Le Petit Robert.SILENCE N°34010Novembre 2006


l’humain – citons le vélo et la médecine –,nous sommes arrivés à une telle situationque les limites aux technologies sontpot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t libératrices. On peutalors parler de “limites libératrices”.L’idée est de réduire ce qui diminue notrebi<strong>en</strong>-être et celui de la planète. Celarevi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> définitive, à créerdes espaces de liberté (exemple de la voiture: bannie des villes, elle laisse unespace dédié à l’agrém<strong>en</strong>t des citadins).L’innovation frugale se fait à tous lesniveaux <strong>en</strong> même temps : au niveau personnel,au niveau local, au niveau régional,national, global. La polémique sur lesactions d’ordre individuel ou d’ordre collectifn’est pas intéressante, les deuxaspects doiv<strong>en</strong>t être combinés. A tous lesniveaux, l’innovation frugale impliquela recherche d’informations et de données,et leur divulgation au plus grandnombre. Il s’agit aussi de dev<strong>en</strong>irconsci<strong>en</strong>t et d’éviter la manipulation dutoujours plus ; de se r<strong>en</strong>dre compte desphénomènes d’effet rebond ; de distinguerce qui est écologique de ce qui nel’est pas. Il s’agit bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t d’extrairede manière critique des informationsnoyées par la gabegie d’informations liéeà la mondialisation et à la société de services.Chacune des innovations frugales quisont proposées <strong>ici</strong> peut faire l’objet d’actionsau niveau personnel, local ou pluslarge, actions qui doiv<strong>en</strong>t par ailleursdonner lieu à des débats démocratiques.Ces pistes sont prés<strong>en</strong>tées pour lancerun débat qui doit se faire <strong>en</strong> tout lieu.1 - Refus de certainestechnologiesIl ne s’agit pas d’être contre toutes lestechniques. Le problème, c’est que ledéveloppem<strong>en</strong>t technique est aujourd’huiassocié à la croissance de la consommation.Le moy<strong>en</strong> d’y remédier, c’est de limiteret d’intégrer des limites aux technologies.Or, certaines d’<strong>en</strong>tre elles, par définition,ne peuv<strong>en</strong>t pas être limitées : ellesdoiv<strong>en</strong>t être refusées. La première innovationfrugale, c’est de compr<strong>en</strong>dre que certainesrecherches ne doiv<strong>en</strong>t peut-être pasêtre <strong>en</strong>treprises, compr<strong>en</strong>dre qu’il fautpeut-être refuser de développer les OGM,le nucléaire, les nanotechnologies, le clonage,les armem<strong>en</strong>ts… Vo<strong>ici</strong> un thèmequi devrait faire l’objet de débats continuelsdans la société : quelle technologiesdoiv<strong>en</strong>t être refusées ? Les OGMrépand<strong>en</strong>t leurs gènes dans toute la flore,le nucléaire implique la radioactivitéquand les recherches ne se font pas <strong>en</strong>milieu confiné. Que va-t-il se passerlorsque les nanotechnologies (2), quisont par ess<strong>en</strong>ce des techniques ultra-efficaces— <strong>en</strong> supprimant à terme descontraintes de taille, de poids, de coût —vont se développer à tout va ? Voilà unetechnologie qui pourra, plus que touteautre, exploser par effet rebond, ce qui esttrès prévisible s’il n’y est pas mis delimites. Les puces électroniques risqu<strong>en</strong>tpar exemple de se retrouver dans tous lesproduits de consommation, dans les animauxdomestiques, bi<strong>en</strong>tôt chez leshumains. Nous ne connaissons pas <strong>en</strong>coretous les effets pervers associés à cettetechnologie, mais on <strong>en</strong>trevoit déjà undanger de contrôle de l’humain par latechnique. Le danger est d’autant plusgrand que l’on parle même d’une dangereuseconverg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre NBIC, nanotechnologies,biotechnologies, technologiesde l’information et sci<strong>en</strong>ces cognitives.L’action individuelle consiste alors àrefuser les OGM, à refusé d’être pucé oude voir son animal ou ses objets pucés,d’utiliser de l’énergie nucléaire, d’avoirune arme.Au niveau de la démocratie locale, ils’agit de fonder des zones sans OGM, sansnucléaire, sans armes, à l’image de ce quecertaines communes font déjà.Ce g<strong>en</strong>re de décisions peut <strong>en</strong>suiteatteindre des niveaux plus élevés. C’estpar référ<strong>en</strong>dum que la Suisse a refusé lesOGM et l’Autriche le nucléaire (3).2 - RéductionIl ne s’agit pas de mettre des limites àl’humain mais aux systèmes technicosociaux.Ces derniers sont associés à certainsproduits de consommation clés, etc’est pour cela que la remise <strong>en</strong> cause decertain produits de consommation est diff<strong>ici</strong>le; mais d’un autre coté, cettedémarche a des conséqu<strong>en</strong>ces ét<strong>en</strong>dues,voire un pot<strong>en</strong>tiel de changem<strong>en</strong>t desociété.Avoir une voiture n’implique pas seulem<strong>en</strong>tl’usage de la voiture, mais aussitout un mode de vie, des manières de s’organiser,des types de consommation.Donc des choix personnels ou politiques(2) Pièces et main d’œuvre, Gr<strong>en</strong>oble ; numéro del’Ecologiste sur les nanotechnologies ; voir Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°335, <strong>en</strong>tre autres.(3) Note de la rédaction : ce débat est abordé dans ledossier “Technologies contre autonomie” de Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°338, que l’auteur n’avait pas <strong>en</strong>core lu quand il arédigé ce dossier.DRappliqués pour remettre <strong>en</strong> cause unusage ou une activité donnée pourrontavoir des conséqu<strong>en</strong>ces assez larges versla frugalité.Réduire au niveaudes usagesDans cette deuxième innovation frugale,nous réalisons que nombre de techniquesdoiv<strong>en</strong>t être sérieusem<strong>en</strong>t réduites.Trois technologies à remettre <strong>en</strong>cause <strong>en</strong> priorité sont le trio voiture/avion/télé,qui sont de grands générateursd’effet rebond et qui, par leursimplications, ont de lourdes conséqu<strong>en</strong>ces.Quand on remet <strong>en</strong> cause la voiture,on remet <strong>en</strong> cause les supermarchés,Pour des laveries collectives et conviviales.les déplacem<strong>en</strong>ts à tout va, l’éparpillem<strong>en</strong>tdes activités et des amis. C’est aussiun objet symbole dévastateur pour lemonde : que se passera-t-il lorsque les80 % de l’humanité qui possèd<strong>en</strong>t 13 %de voitures voudront atteindre notre tauxde motorisation ? En fait, si on déf<strong>en</strong>dl’écologie et l’équité, la voiture individuell<strong>en</strong>’est tout simplem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>visageable.Bi<strong>en</strong> sûr, pour grand nombre de personnes,l’abandon de la voiture est diff<strong>ici</strong>leà cause de leur façon de vivre. Maisc’est justem<strong>en</strong>t parce qu’une telle décisiona de nombreuses implications qu’elle estintéressante : nous devrons habiter prèsde notre travail, nous ne pourrons plusaller au supermarché, nous ne ferons plusde va-et-vi<strong>en</strong>t jusqu’à notre maisonsecondaire, nous réappr<strong>en</strong>drons le local.Il s’agit justem<strong>en</strong>t de modifier nos façonsde vivre. La voiture est utile pour les casd’urg<strong>en</strong>ce de médecine et d’inc<strong>en</strong>dies.SILENCE N°34011Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ableL’avion est lui aussi associé à unedéconnection du local. À cause de lui, onse retrouve parachuté dans un <strong>en</strong>droitinconnu. C’est le mode de transport quiprogresse le plus (6 à 9 % par an) grâce àla détaxe sur le kérosène et, dans unefaible mesure, grâce à son exclusion duprotocole de Kyoto. Par sa vitesse, il créeun imm<strong>en</strong>se effet rebond : nous nousmettons à parcourir des milliers de kilomètrespour des voyages éclairs. Nousn’aurions jamais p<strong>en</strong>sé à le faire s’il n’existaitpas. Aux niveaux mondial et interrégional,il serait jud<strong>ici</strong>eux de supprimertous les accords internationaux sur l’aviationet les routes (un bon lobby doit semettre <strong>en</strong> place !).La télévision individuelle est à bannir,de par sa responsabilité dans la diffusionde la publ<strong>ici</strong>té dans les foyers, et de par lapassivité qu’elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre. L’action personnelleconsiste à réduire leur nombre, àles mettre hors des pièces à vivre, à lesbannir de la maison. A un niveau pluslarge, il s’agit de rétablir un contrôlecitoy<strong>en</strong> sur la télévision <strong>en</strong> supprimant lapubl<strong>ici</strong>té, de développer des programmesqui font part<strong>ici</strong>per les g<strong>en</strong>s, les débats <strong>en</strong>direct, les reportages objectifs.Les supermarchés sont un souti<strong>en</strong> àl’agriculture et à l’industrie de masse, <strong>en</strong>totale déconnection avec le local. C’est unsouti<strong>en</strong> aux grandes marques, à l’économiede la voiture individuelle. Au niveaupersonnel, évitons d’y mettre les pieds…On a toujours vu, semble-t-il, lesroutes augm<strong>en</strong>ter ; on ne peut pas imaginerque cela diminue, même quand leschoses s’amélior<strong>en</strong>t au niveau écologique…soi-disant. Pourtant, il est possible,<strong>en</strong> une semaine, de supprimer uneroute et de poser dessus des rouleauxd’herbe. Une route est réversible. Osonsdonc supprimer des routes, des voiesd’accès routier. Cela a des conséqu<strong>en</strong>cestrès positives. Une étude bi<strong>en</strong> connue deGoodwin de 1998 (4) a montré que surune cinquantaine de cas de suppressiond’accès routiers, peu de problèmes de traficsurv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t. Il semble que dans bi<strong>en</strong>des cas, le trafic disparaît “et on ne saitpas où il est allé”. Car les g<strong>en</strong>s chang<strong>en</strong>tleur façon de s’organiser, les moy<strong>en</strong>s detransport qu’ils utilis<strong>en</strong>t. Dans de nombreuxcas, les g<strong>en</strong>s utilis<strong>en</strong>t la route parceque c’est le mode de transport qui a étéfavorisé par la politique. La vision selonlaquelle la politique doit représ<strong>en</strong>ter lesintérêts individuels est <strong>ici</strong> largem<strong>en</strong>t àremettre <strong>en</strong> cause. Rares sont les <strong>en</strong>droitsoù, comme à Bogota, un référ<strong>en</strong>dum ademandé aux habitants s’ils voulai<strong>en</strong>t uneville sans trafic individuel <strong>en</strong> 2015 auxheures de pointe (5). La réaction positivede la population, lassée de l’impossibilitéde se déplacer aux heures de pointe aunom de la “liberté de circuler”, a permisde développer une politique ambitieusesur le long terme. Il est toujours demandéaux g<strong>en</strong>s une vision individuelle plutôtqu’une vision de la cité. La politiquecontinue à être dévoyée par l’intérêt individuel,c’est peut-être la faute d’AdamSmith ?Il reste que dans de nombreusesvilles, des zones piétonnes ont été aménagés,des quartiers ou des villages ont étédéclarés “sans voiture”. Ce g<strong>en</strong>re demesures doit être développé.Il y a <strong>en</strong> France près de deux millionsde maisons vides et trois millions de maisonssecondaires. Cela fait cinq millionsde logem<strong>en</strong>ts vides la plupart du tempsalors que de nombreuses personnes sontsans abri. C’est un problème ardu, car iltouche à la propriété privée. L’associationDroit au logem<strong>en</strong>t a m<strong>en</strong>é avec succès desactions de rappropriation de logem<strong>en</strong>tsvides pour des sans-abris (6). Il existe uneloi de réquisition des logem<strong>en</strong>ts vides quipourrait être mise au goût du jour.Comme au Pays de Galles, des comitéslocaux doiv<strong>en</strong>t se développer pour réfléchiret agir face au problème des maisonssecondaires. Avons-nous besoin de plusd’un logem<strong>en</strong>t par famille ? Une solutionpour les vacances peut être l’échange delogem<strong>en</strong>ts.Il y a énormém<strong>en</strong>t de raisons deréduire l’utilisation de produits animaux,(4) Goodwin, Phil, Hass-Klau, Carm<strong>en</strong>, Cairns, Sally.(1998). “Evid<strong>en</strong>ce on the effects of road capacityreduction on traffic levels”. Traffic Engineering andControl, June 1998, pp. 348-354.(5) voir http://ecoplan.org/votebogota2000/(6) Droit au logem<strong>en</strong>t, 8, rue des Francs-Bourgeois,75003 Paris, tél : 01 42 78 22 00.SILENCE N°34012Novembre 2006


viandes, fromages, produits cosmétiquessurtout si ces animaux ne sont pas élevéslocalem<strong>en</strong>t. En premier lieu, il n’y a pasassez de terres pour nourrir une humanitécarnivore. L’élevage industriel devraitêtre remis <strong>en</strong> cause, non seulem<strong>en</strong>t pourson côté inhumain mais aussi parce qu’ilcrée un effet rebond de consommationpar les baisses de prix qu’il occasionne.Il y a énormém<strong>en</strong>t d’autres gadgets àréduire : est-ce qu’un seul téléphone nesuffit pas ? Si nous avons un téléphone autravail, est-il nécessaire d’avoir un téléphonefixe à la maison et un, voire plusieurs,téléphone portable ? Libéronsnousdes fours à micro-ondes, des asc<strong>en</strong>seurs,des tondeuses, des frigos <strong>en</strong> hiver…Au niveaudes extractionsLa prév<strong>en</strong>tion de base des problèmesécologiques consiste à réduire les extractionsde ressources naturelles. Pour cela,il est indisp<strong>en</strong>sable de réduire l’utilisationdes outils qui y part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t. Ces outilss’appell<strong>en</strong>t des extracteurs (7) et compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t:• les bulldozers, excavateurs et explosifsqui serv<strong>en</strong>t dans les mines et dans leschantiers pour extraire terre, rochers etvégétation,• le processus Haber Bosch qui extraitl’azote de l’air pour permettre la productiond’explosifs ou d’<strong>en</strong>grais chimiques,• les pompes qui serv<strong>en</strong>t à extraire l’eaudes nappes phréatiques,• les <strong>en</strong>gins forestiers telles les tronçonneusesqui extrai<strong>en</strong>t le bois des forêts,• les puits de pétrole et de gaz qui extrai<strong>en</strong>tces mêmes matières énergétiques,• les bateaux de pêche et les filets quiextrai<strong>en</strong>t les poissons des mers,• les fusils de chasse qui serv<strong>en</strong>t à extrairele gibier des milieux naturels,• les dragues qui extrai<strong>en</strong>t sables et bouesdu fond des ports, canaux et fleuves navigables,• les tracteurs et leurs outils de labour quiserv<strong>en</strong>t à retourner les terres agricoles,• les véhicules tout terrain qui extrai<strong>en</strong>tmême un peu de terre et végétation deschemins.Une réduction des extractions signifieune baisse des extracteurs. Il est facile defaire de beaux discours sur l’importanced’agir au niveau des problèmes écologiqueset de le quantifier <strong>en</strong> terme d<strong>en</strong>écessité de réduire d’un facteur 4 ou 10les extractions de ressources naturelles.Mais ceci ne risque-t-il pas de demeurerun vœu pieu si nous ne réalisons pas demanière concrète que cela implique dediminuer le nombre et l’usage des extracteursde ces ressources naturelles ? Demême qu’un bannissem<strong>en</strong>t des productionsd’armem<strong>en</strong>ts est un moy<strong>en</strong> d’actionpour réduire les morts, il faudra développerune politique de réduction des extracteurspour réduire les impacts écologiques.Et avons-nous besoin de fusées interplanétaires,sauf peut-être pour la recherchefondam<strong>en</strong>tale ? C’est une questionque l’on peut se poser. Une actionurg<strong>en</strong>te est d’arrêter les programmes spatiaux.Avons-nous réellem<strong>en</strong>t besoin desatellites ? Quel serait l’impact de l’introductionde nouvelles substances v<strong>en</strong>antde l’espace dans les écosystèmes terrestres?Les mirages de cités lunaires ou marti<strong>en</strong>nesnous font croire que l’on peutremplacer notre planète. La perspective –improbable – d’une colonisation d’autresplanètes devi<strong>en</strong>t un argum<strong>en</strong>t pour moinsfaire att<strong>en</strong>tion à celle, l’unique, qui estfavorable à la vie. Ne pourrait-on pas plutôtmettre toute notre énergie à sauvernotre planète ?Refusons les constructions de TGVqui ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les espaces parcourus <strong>en</strong>favorisant la vitesse. Et remplaçons-lespar des TER et des pistes de campagne.En aval :émissions et déchetsLes emballages jetables cré<strong>en</strong>t unefacilité de consommation et de rejet etsont <strong>en</strong> parfaite harmonie avec laconsommation de masse qui fait l’apana-(7) Schneider F, Niza S, “Developm<strong>en</strong>t of InputIndicators based on Extraction Equipm<strong>en</strong>t”,Workshop Quo vadis MFA? Material Flow Analysis –Where do we go? Issues, Tr<strong>en</strong>ds and Perspectives ofResearch for Sustainable Resource Use, Wuppertal,Germany, 9–10 October 2003.SILENCE N°34013Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ablege des systèmes de grande distribution.Au niveau individuel, refusons les produitsemballés dans des emballagesjetables <strong>en</strong> les laissant systématiquem<strong>en</strong>tchez le commerçant, faisons du lobbypour que des lois les interdis<strong>en</strong>t.Certains déchets toxiques devrai<strong>en</strong>têtre sévèrem<strong>en</strong>t réglem<strong>en</strong>tés au niveau deleur production : tous les déchets hautem<strong>en</strong>ttoxiques, radioactifs, ne devrai<strong>en</strong>ttout simplem<strong>en</strong>t pas être produits.S’il est un processus qui augm<strong>en</strong>te demanière conséqu<strong>en</strong>te l’<strong>en</strong>tropie, c’est l’incinération.Elle r<strong>en</strong>d les matières inutilisables,les disperse, les r<strong>en</strong>d plus polluantes.Il y a certainem<strong>en</strong>t de meilleuresméthodes à adopter que celle qui consisteà brûler tous les végétaux alors que l’humusse raréfie, <strong>en</strong> premier lieu dans lespays du Sud et les régions méditerrané<strong>en</strong>nes.Arrêtons de brûler les végétauxà l’air libre alors qu’ils peuv<strong>en</strong>t être compostés.L’écobuage détruit toute vie dansun territoire. L’humus est <strong>en</strong> voie de disparition,il est primordial pour ret<strong>en</strong>irl’humidité, pour fixer les minéraux dontl’azote, pour stocker le carbone plutôtque de le laisser pr<strong>en</strong>dre la forme de CO2.En ville se développe l’incinération desdéchets, qui impose bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t de gardersur le long terme des flux de déchetspour nourrir ce système. Comm<strong>en</strong>t développerréellem<strong>en</strong>t des systèmes de prév<strong>en</strong>tiondes emballages jetables, les systèmesde recyclage des déchets ?3 - Intégrationde limitesLe troisième type, c’est l’intégrationde limites à certaines technologies.Certaines techniques ne sont pas remises<strong>en</strong> cause, mais limitées artif<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t.Limites à la vitesseLa vitesse étant un facteur importantde rebond, des limitations techniques dela vitesse peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> place <strong>en</strong>concevant par exemple des voitures bridées,ne pouvant se déplacer à plus de100 km/h, <strong>en</strong> créant des obstacles sur lesroutes comme les dos d’âne ou des plantationsd’arbres, à l’image de ce qui se fait<strong>en</strong> Hollande dans les Woonerf, ces quartiersoù les voitures ne peuv<strong>en</strong>t se déplacerqu’à vitesse très réduite, laissant alorsla place aux modes de transports doux età la convivialité <strong>en</strong>tre les habitants.La baisse des limites de vitesse est unemesure utile. La très off<strong>ici</strong>elle Ag<strong>en</strong>ceinternationale de l’énergie a recommandéde réduire à 100 km/h la vitesse des autoroutesdans le monde pour réduire lechoc pétrolier annoncé.Limites de la capacitéOn sait aussi que le niveau d’utilisationdes routes est lié à leur capacité (8).Lorsque la demande est très élastique,une limitation de la capacité des routes oula suppression de certains axes de circulationpeut avoir un effet très positif sur l<strong>en</strong>iveau de trafic. De même que laconstruction de grands axes routiers etautoroutiers favorise la route par rapportà d’autres alternatives, ou des activitésbasées sur une frénésie du déplacem<strong>en</strong>t,la réduction des routes crée un transfertvers d’autres modes de déplacem<strong>en</strong>t etdes activités moins gourmandes. Commeleur suppression, la réduction de capacitédes routes conduit dans de nombreux casà trouver d’autres manières de voyager.L’espace de logem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te continuellem<strong>en</strong>t.C’est <strong>en</strong> partie dû au fait queles personnes rest<strong>en</strong>t dans les mêmeslieux alors que le couple se sépare ou queles <strong>en</strong>fants s’<strong>en</strong> vont. Il s’agit alors soit dechanger de logem<strong>en</strong>t, soit de le partager.Localisationdes techniquesOn pourrait <strong>en</strong>visager une néo-localisationde l’économie <strong>en</strong> intégrant les distancesà internet.On sait qu’internet favorise les déplacem<strong>en</strong>tsà longue distance <strong>en</strong> facilitant lescontacts <strong>en</strong>tre des individus très éloignésles uns des autres. Une manière decontrer cet effet serait de limiter l’accès decertains sites à des internautes locaux,créant de cette façon une motivation pourles li<strong>en</strong>s de proximité. Il reste à étudiercomm<strong>en</strong>t un tel dispositif pourrait fonctionnerau niveau technique mais, vu lesSILENCE N°34014Novembre 2006


prouesses techniques dans ce domaine, lamission ne doit pas être impossible.Internet pourrait être utilisé pour lancerdes appels à proximité puis, dans un périmètrede plus <strong>en</strong> plus large, pour échangerproduits et services.Un aspect important, c’est le regroupem<strong>en</strong>tdes activités, que ce soit <strong>en</strong> villeou <strong>en</strong> campagne. De façon générale,regrouper les activités à un même <strong>en</strong>droita un pot<strong>en</strong>tiel de localisation de l’économie,de retour à la convivialité, d’économied’échelle et de réduction des transportspolluants.La séparation des villes <strong>en</strong> zones“mono-fonction” a une grande responsabilitédans la frénésie urbaine pour la voiture.Il faut sans cesse voyager <strong>en</strong>tre zoned’habitation, zone verte, zone de bars etde spectacles et zone de travail. Bi<strong>en</strong> sûr,les zones à vocation agricole manqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ville. A défaut de développer des politiquesde reconquête des ceintures vertesaccaparées par les banlieues, pourquoi nepas développer des transports <strong>en</strong> communde d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires depuis leszones agricoles limitrophes ? La planificationurbaine devrait donc consister àtransformer les villes <strong>en</strong> de multiplesc<strong>en</strong>tres multifonctions où toutes les activitésserai<strong>en</strong>t regroupées. Il est à noterque la transformation des villes <strong>en</strong> zonesde déplacem<strong>en</strong>t pour voiture et camionss’est fait sans concertation. Plutôt que deconsidérer comme naturel que 1/5 ou 2/5des villes occid<strong>en</strong>tales soi<strong>en</strong>t dédiés à lavoiture, demandons leur avis auxcitoy<strong>en</strong>s, débattons de cette question.Que voulez-vous dans votre espacepublic ? Des jardins, des parcs, des jeuxpour <strong>en</strong>fants, des squares, des placespubliques, des marchés, des bancs, deszones cyclables ou… des routes et desparkings ? Nous n’arriverions certainem<strong>en</strong>tpas au découpage actuel de la ville !Autre manière d’aborder le problème, neserait-il pas avisé que chaque citoy<strong>en</strong> aitune part équitable des investissem<strong>en</strong>tspublics ? Ce n’est pas du tout le cas(8) Schneider F, Nordmann A, Hinterberger F, “RoadTraffic Congestion, Ext<strong>en</strong>d the Problem”, WorldTransport Policy & Practice, Volume 8, Number 1,2002, pp34-41, http://wTransport.org.(9) Dossier « Vivre à la campagne sans voiture »,Sil<strong>en</strong>ce n°317 Décembre 2004, coordonné parFrançois Schneider.(10) Proposé notamm<strong>en</strong>t dans le dernier livre d’YvesCochet, Pétrole apocalypse, éd. Fayard, 2005.(11) Que l’on appelle <strong>en</strong> anglais « Material InputCertificates », Schneider F, Hinterberger F, MesicekR, Luks F, “Eco-Info-Society: Strategies for anEcological Information Society”, in Sustainability inthe Information Society, Hilty, M.L., P.W.Gilg<strong>en</strong> (Eds.),part 2, p.831-839, Metropolis-Verlag, Marburg.DRlorsque qu’une large partie de la ville estaffectée aux voitures, pour leur déplacem<strong>en</strong>tou leur immobilisation, alors que lemètre carré urbain coûte une fortune ; dela même manière, pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> compte lecoût de la pollution urbaine et celui desaccid<strong>en</strong>ts. Il est injuste que seule une partinfime des d<strong>en</strong>iers publics soit affectéeaux cyclistes et aux piétons.Pour ce qui est de la campagne, le problèmeest similaire. A quoi sert la campagne? se demand<strong>en</strong>t les polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s. Ilsdéfiniss<strong>en</strong>t alors des zones : zoneconstructible, zone de production agricole,zone artisanale ou zone de nature. Et lepolitique fixe ainsi des fonctions uniques àchaque zone de campagne, <strong>en</strong>tre lesquellesil faut se déplacer sans cesse. Développonsl’idée de zones multifonction où toutes lesactivités sont intégrées à la nature <strong>en</strong>vironnante.Mais, dans ce cadre, la voiture et lesroutes, tout ce qui propage cette élongationet cette int<strong>en</strong>sification des transportsdoit être sérieusem<strong>en</strong>t remis à tous lesniveaux de décision (9).Pour cette néo-localisation, il seraitimportant qu’une “Organisation Mondialede la Localisation” (OML) remplacel’OMC (10). De façon générale, le pouvoirdes institutions internationales doit diminuer,excepté celles visant une réductiondu pouvoir des institutions internationales.Le fonctionnem<strong>en</strong>t de ces institutionsest incompatible avec un fonctionnem<strong>en</strong>tau plus près de chacun. Il reste àdébattre comm<strong>en</strong>t des formes de solidaritépeuv<strong>en</strong>t toutefois se maint<strong>en</strong>ir dans lecadre d’une relocalisation choisie.Une autre limite à intégrer, c’est lalimite des prix par les écotaxes. Les techniquesécologiquem<strong>en</strong>t ou socialem<strong>en</strong>tinacceptables doiv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir chères parla mise <strong>en</strong> place d’écotaxes t<strong>en</strong>ant comptedes coûts globaux qu’elles font porter à lasociété. Il s’agit de taxer le kérosène, d’intégrerles coûts écologiques et desconstructions de routes dans le prix del’ess<strong>en</strong>ce... Il est important que les profitsde ces écotaxes financ<strong>en</strong>t des subv<strong>en</strong>tionsqui souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des technologies alternativesluttant contre l’effet rebond.R<strong>en</strong>dons par exemple les transports <strong>en</strong>commun gratuits grâce aux péages d’autoroutes,plutôt que de réinvestir cetarg<strong>en</strong>t dans de nouvelles constructions.En amont :extraction des ressourcesnaturellesOn a vu que les impacts écologiquesétai<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t liés à l’extractionde ressources. Cela signifie que l’extractionde ressources est un indicateurfondam<strong>en</strong>tal des impacts écologiques : sinous améliorons vraim<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,cela doit se traduire par une réductiondes extractions. A l’inverse, il estavisé d’agir au niveau d’une réduction desextractions de façon à réduire les impactsécologiques.Une première idée est donc de créerdes quotas dégressifs d’extraction (11).Au départ, le quota choisi serait le niveaud’extraction actuel d’une matière premièredonnée, par exemple le minerai de fer.Puis ce quota ira diminuant de manièrerégulière, par exemple de 5 % chaqueannée, de façon à pouvoir planifier surplusieurs années une décroissance del’extraction de chaque matière première.SILENCE N°34015Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ablePoêle économe.Cette mesure peut <strong>en</strong>core une fois se porterau niveau individuel, local, régional,national…Comme nous sommes dans une économiemondialisée, nous aurons des problèmespour mettre <strong>en</strong> place des quotassur les extractions qui serv<strong>en</strong>t à produireles bi<strong>en</strong>s et services que nous importons.Pour cette raison, aux quotas dégressifsd’extraction pourront se joindre des quotasdégressifs d’importation ; c’est le seulmoy<strong>en</strong> d’avoir un impact sur les extractionsqui se font ailleurs.Une autre idée est de créer des zonesprotégées des extractions, comme pourrai<strong>en</strong>tl’être l’Alaska ou l’Antarctique. Detelles zones devrai<strong>en</strong>t exister dans d<strong>en</strong>ombreux <strong>en</strong>droits et s’élargir. On peutaussi vouloir protéger certaines zones dedestructions supplém<strong>en</strong>taires. Dans lescas où des zones ont déjà été perturbées,l’exploitation pourrait s’arrêter au pointoù elle est arrivée. On peut inclure danscette catégorie la conservation de zonesarchitecturalem<strong>en</strong>t et historiquem<strong>en</strong>tintéressantes. Plus on laissera des ressourcesnaturelles de manière illimitéedans le sous-sol, moins il y aura de dégâtsécologiques. Ce ne sont pas des réservespour plus tard, ce sont des “oubliettes” àminéraux, des réserves naturelles.La réduction des extractions peutaussi être obt<strong>en</strong>ue par le jeu des taxes etla suppression des subv<strong>en</strong>tions à l’extraction.Par ailleurs, il est jud<strong>ici</strong>eux de remplacerdes sources non r<strong>en</strong>ouvelables pardes sources r<strong>en</strong>ouvelables exploitées aulong terme et, à un niveau plus local, delimiter les niveaux d’extraction surchaque exploitation.En aval :émissions et déchetsIl faut établir des normes de plus <strong>en</strong>plus strictes de pollution, de tox<strong>ici</strong>té, detraitem<strong>en</strong>t des déchets. C’est un moy<strong>en</strong>de réfréner la production.4 - Développem<strong>en</strong>td’alternativesCertains types de développem<strong>en</strong>t sontjustifiés : soyons pour le développem<strong>en</strong>t…de la décroissance. Il est importantde développer des alternatives, mais(12) Alain Gras, « le dirigeable, vol autorisé ? », LaDécroissance, n°30 p10.(13) Sil<strong>en</strong>ce n°290, décembre 2002, Association destransports fluviaux du midi.Laur<strong>en</strong>ce DuvalCapteur solaire pour l’eau chaude.Les r<strong>en</strong>contres des Ami-es de Sil<strong>en</strong>ce :une bonne occasion de testerles innovations frugales.celles-ci doiv<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>tremplacer des secteurs plusproblématiques et intégrerdes limites.Au niveaudes usagesPrivilégions l’usage de laforce humaine, que ce soit lamachine à laver à pédale, levélo, la marche et la randonnéeà pied. Le vélo est lemoy<strong>en</strong> de transport le plus efficace énergétiquem<strong>en</strong>t,le plus rapide à courte distance(moins de 6-7 km <strong>en</strong> ville), très sûr(sans voitures al<strong>en</strong>tour il est vrai) ; il estbon pour la santé, modérateur du trafic,convivial, pratique pour le commercelocal, peu consommateur d’espace, nonpolluant au niveau local (sauf <strong>en</strong> ce quiconcerne l’augm<strong>en</strong>tation des émissionsrespiratoires), très peu polluant au niveauglobal.On sait que certains produits deconsommation ont l’avantage de créerune réduction de la consommationd’autres produits. Ce sont notamm<strong>en</strong>t lesproduits et activités qui permett<strong>en</strong>t parleur l<strong>en</strong>teur d’apprécier le temps quipasse comme le vélo utilitaire, le jardinage,la randonnée. La bicyclette limite lesdistances parcourues. Les petites pénichesde type Freycinet vont dix foisplus l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t qu’un semi-remorquemais transport<strong>en</strong>t douze à quinze foisplus de charge (12) tout <strong>en</strong> consommant<strong>en</strong>viron cinq fois moins par tonne transportée(13). Elles sont surtout beaucoupplus conviviales.Toilettes sèches.D’autres types de consommation ontdes limites intrinsèques qui cré<strong>en</strong>t unelimite à l’explosion de la consommation.Le train restreint son aire aux gares, etcrée alors une urbanisation conc<strong>en</strong>triquequi aura t<strong>en</strong>dance à regrouper les activités<strong>en</strong> un même lieu. Pour les déplacem<strong>en</strong>ts àlongue distance, la relance des dirigeablesgonflés à l’hélium pour remplacer lesavions est une piste intéressante à explorer.Une génération moderne de bateaux àvoile est aussi une idée intéressante.Pour ce qui est de la télévision, auniveau local il est convivial d’avoir unetélévision de quartier ou de village, dedévelopper les cinémas ou vidéo de quartier.Il est intéressant de développer deschaînes locales de télévision sans publ<strong>ici</strong>té.Le partage des bi<strong>en</strong>s devrait être favorisépartout, car il permet de réduire l<strong>en</strong>ombre de produits nécessaires. Si onpartage une machine à laver <strong>en</strong>tre dixfamilles, on évite tout simplem<strong>en</strong>t la productiond’<strong>en</strong>viron neuf machines à laver.Et cela coûte moins cher. Le partage estconvivial, il permet de créer de nouveauxpôles conviviaux, peut-être parfois plusElisa SoursacVirginie PhilippeSILENCE N°34016Novembre 2006


La consommationdoit demanderplus d’effortsque l’économie.conviviaux que les bars, que l’on peutcombiner à d’autres activités, à deséchanges d’information. Partageons doncles aspirateurs, les ordinateurs, lesmagnétoscopes… Le partage ne crée pasd’effet rebond car, de toute façon, l’usagede tels objets est limité aux mom<strong>en</strong>ts oùles autres utilisateurs ne les utilis<strong>en</strong>t pas.C’est ainsi qu’il a été démontré que lesvoitures partagées avai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dance àréduire l’usage des voitures,réduisant les distancesparcourues de30 % (14). Le partagepeut aussi représ<strong>en</strong>terune étape pour réaliserque l’on peut se passerde tel ou tel produit. Lessystèmes d’auto-partagepeuv<strong>en</strong>t être vus commedes systèmes pour appr<strong>en</strong>dre à vivre sansvoiture. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, les g<strong>en</strong>s laiss<strong>en</strong>tleur voiture pour adhérer au système,puis quitt<strong>en</strong>t le système et viv<strong>en</strong>t sansvoiture. Le partage des maisons par lacolocation et la copropriété devrait êtrefavorisé. De même que certains pays instaur<strong>en</strong>tdes péages dégressifs selon l<strong>en</strong>ombre de passagers de la voiture, ilpourrait aussi être instauré une taxe d’habitationdégressive selon le nombre d’habitantspar surface de logem<strong>en</strong>t.Un autre moy<strong>en</strong> de partager est d’utiliseret de favoriser l’usage des transports<strong>en</strong> commun <strong>en</strong> les subv<strong>en</strong>tionnant plus,<strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant leur fréqu<strong>en</strong>ce (un trainpar heure devrait être le minimum), <strong>en</strong>ouvrant des lignes. Que les frais de transportne soi<strong>en</strong>t remboursés que quand ilest fait usage de transports <strong>en</strong> commun,du vélo ou de la marche à pied, mais nonde la voiture.Toutes les énergies r<strong>en</strong>ouvelables sontà favoriser si elles remplac<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>tdes énergies fossiles ou nucléaires. Lesénergies r<strong>en</strong>ouvelables ont des limites <strong>en</strong>elles-mêmes, car elles dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t,du soleil, de l’eau. A un certain mom<strong>en</strong>t,on ne pourra pas consommer plus qu’il n’ya. Le chauffage solaire crée une limite à laconsommation d’eau chaude, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecles conting<strong>en</strong>ces climatiques. Ce développem<strong>en</strong>tdoit s’accompagner d’une politiquede maîtrise de la consommationd’énergie (là aussi, on peut viser une baissede 5 % par an), l’impact de ces énergiesr<strong>en</strong>ouvelables n’étant pas négligeable (15).Un domaine qui produit beaucoup dedéchets et qui est important pour la quantitéde matériaux utilisés (et donc dedéchets produits), c’est le secteur de laconstruction, bi<strong>en</strong> que les déchets produitssoi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t plus inertes que dansd’autres secteurs. Il faut là <strong>en</strong>core utiliserau maximum les matériaux locaux et écologiques.Il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte toutela phase d’utilisation qui est longue pourles constructions, <strong>en</strong> faisant des bâtim<strong>en</strong>tsbi<strong>en</strong> isolés tout <strong>en</strong> étant respirants,utilisant au mieux les données bioclimatiques,permettant une réutilisation deseaux usées, compr<strong>en</strong>ant des toilettessèches. Un aspect souv<strong>en</strong>tmis de côté est la prise <strong>en</strong>compte des distances detransport liées à l’usagedes bâtim<strong>en</strong>ts. De manièregénérale, toute la viequi va aller avec un bâtim<strong>en</strong>tdans la conceptionécologique et néo-locale.Pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> compte aussila taille des logem<strong>en</strong>ts pour que le maximumde g<strong>en</strong>s puiss<strong>en</strong>t habiter dans leminimum d’espace.Certaines limites se cré<strong>en</strong>t avec l’effortlié à la consommation. Sans qu’ilfaille exagérer cette manière de faire, ilsemble logique que la consommationdemande plus d’efforts que l’économie.Or l’organisation de notre société a ainsiam<strong>en</strong>é de nombreux effets pervers. Ladéconnection du local et la production demasse a, dans certains cas, r<strong>en</strong>du la frugalitéplus ardue que le gaspillage. Il devi<strong>en</strong>tplus facile de laisser toutes les lumièresallumées que de les éteindre, de gaspillerl’eau que de l’économiser. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t,cette facilité immédiate n’amène pas defacilité à un niveau plus large : le gaspillagede l’électr<strong>ici</strong>té paraît facile, mais iln’est pas dénué de l’effort de travaillerpour payer l’électr<strong>ici</strong>té gaspillée ; il n’estpas si facile de travailler pour construiretoutes ces infrastructures de transport etde production d’électr<strong>ici</strong>té ; il n’est pas sifacile de s’occuper de ces <strong>en</strong>fants irradiésou malades à cause des accid<strong>en</strong>ts nucléairesou autres pollutions liées à nosmodes de vie. Mais néanmoins la facilitédirecte de gaspiller pousse largem<strong>en</strong>tnotre société à l’effet rebond et au gaspillage.Un autre exemple du g<strong>en</strong>re est l’emballageconsigné. Il a été démontré que leverre consigné favorisait une consommationde proximité (16), <strong>en</strong> ram<strong>en</strong>ant lesbouteilles au détaillant qui nous les a v<strong>en</strong>duset une consommation moindre : onaura moins <strong>en</strong>vie d’acheter douze bouteillesde coca-cola s’il faut les porter à lamaison lorsqu’elles sont <strong>en</strong> verre consigné.Il n’y a pas que les externalités économiquesqui exist<strong>en</strong>t ; dans certains cas, leDRtemps perdu du système consommateurn’est pas porté par celui qui utilise ce système,ce qui nous ferait développer l’idéed’écotaxe temporelle, d’écotaxe d’effort.Une proposition est donc de développerdes systèmes frugaux, économes, quidemand<strong>en</strong>t moins d’efforts et qui offr<strong>en</strong>tplus de facilité et de confort que les systèmesconsommateurs. La toilette à compostdoit être plus facile d’accès, plusconfortable, plus belle que la toilette àeau. Le garage à vélo doit être plus faciled’accès que le garage à voiture. Les routes(à voitures) doiv<strong>en</strong>t faire de grandsdétours tandis que les pistes cyclablesdoiv<strong>en</strong>t être directes comme à Groningue,aux Pays-Bas. L’action peut se porter aussibi<strong>en</strong> sur une amélioration des systèmesfrugaux que sur une dépréciation des systèmesconsommateurs. Cette manière deprocéder aurait un effet important sur lestatut social associé aux consommationspolluantes.Le processus le plus décroissant n’apas été inv<strong>en</strong>té par les humains, mais parles plantes : il s’agit de la photosynthèse,où l’énergie du soleil est stockée au lieude se diffuser dans l’espace. Une actionhumaine primordiale est de développer laproduction végétale : plantons desarbres, développons tous les moy<strong>en</strong>s pourral<strong>en</strong>tir l’érosion : par la collecte des eauxde pluie, <strong>en</strong> évitant les labours, surtoutprofonds, <strong>en</strong> fabricant ou rénovant lespetites terrasses. De nombreuses méthodesont été développées dans le cadrede la permaculture.(14) Steph<strong>en</strong> Potter “Cutting CO2 Emissions fromPersonal Transport : a consumption system’sapproach”, The 7 th European Round Table forCleaner Production (ERCP), 2001, Workshop onrebound effect, Lund, Suède.(15) Les photopiles pos<strong>en</strong>t des problèmes de recyclage,les éoli<strong>en</strong>nes et les photopiles nécessit<strong>en</strong>t unhaut niveau de technologie.(16) Fairlie, S. (1992) “Long distance, short life”. Theecologist, vol. 22, n° 6, November/dec 92, pp. 276-283.SILENCE N°34017Novembre 2006


Décroissance sout<strong>en</strong>ableS’il est une action qui peut démarrerdès maint<strong>en</strong>ant avec un petit bout de terrain,il s’agit du compostage. Pas besoind’att<strong>en</strong>dre l’Etat. En Autriche, cep<strong>en</strong>dant,une politique très efficace a été m<strong>en</strong>ée dèsles années 1990. Peu de g<strong>en</strong>s compostai<strong>en</strong>tavant ces années et, face aux problèmesdes décharges, une politiqueambitieuse de recyclage et de compostagea été m<strong>en</strong>ée dans le pays. Les hommespolitiques se sont mis à composter devantla télé, des représ<strong>en</strong>tants de chaque villageont fait des stages de formation aucompostage payés par l’Etat, des interv<strong>en</strong>tionsdans les écoles ont <strong>en</strong>joint les élèvesà composter, des composteurs et fasciculesexplicatifs ont été distribués. Lerésultat est là : une large majorité de lapopulation autrichi<strong>en</strong>ne composte dansson jardin, et des systèmes de collectesdes matières organiques ont été mis <strong>en</strong>place dans les zones urbanisées. Quand leprogramme a démarré, au début desannées 1990, l’Autriche avait r<strong>en</strong>oncé àl’incinération. Les résultats se sont un peudégradés lorsque l’option de l’incinérationest réapparue vers 1995, le “problèmedes déchets semblait résolu”.Favorisons la réduction et la réutilisationmais, quand c’est impossible, le recyclageest une option : <strong>en</strong> développant etachetant des produits faits de fibres recyclées,<strong>en</strong> produisant <strong>en</strong> matériaux séparablesdonc recyclables (17). Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,les produits faits de matériaux recyclésdoiv<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t remplacer les produitsfaits de ressources vierges. Il nes’agit pas d’inv<strong>en</strong>ter de nouveaux produitsou de remplacer des systèmesmeilleurs, comme ce qui s’est fait <strong>en</strong>France avec le démantèlem<strong>en</strong>t des systèmesde consigne des bouteilles <strong>en</strong> verreau profit du recyclage. Remplaçons réellem<strong>en</strong>tla décharge et l’incinération avec lerecyclage. Admettons aussi que l’on nepeut pas tout recycler tout de suite, tantque les filières n’ont pas été développées.Séparons systématiquem<strong>en</strong>t les déchets etluttons pour que le recyclage se fasse (demanière locale bi<strong>en</strong> sûr). Il serait dommaged’arrêter de séparer les déchets parceque le recyclage ne se fait pas, la solutionn’est pas de se débarrasser des déchetsdans les filières polluantes (18).Ce temps de transition dans la mise<strong>en</strong> place des filières doit être pris <strong>en</strong>compte avec la mise <strong>en</strong> place de “parkingà déchets” (19). Tant que des déchets nonréutilisables sont produits, il revi<strong>en</strong>dra àcelui qui les a produits à la base de s’occuperde leur stockage séparé, sûr et facilem<strong>en</strong>taccessible, jusqu’à ce que desfilières de recyclage optimales soi<strong>en</strong>tdécouvertes. Les frais de ce stockage et desa surveillance sont de bonnes motivationspour éviter de produire ces déchetsà la base. Comme les déchets sont séparéset classifiés de manière rigoureuse, ilssont prêts à trouver acquéreur dans desfilières locales adaptées. Les utilisateursou acquéreurs de déchets doiv<strong>en</strong>t utiliserles déchets à leurs niveaux de qualité lesplus bas pour laisser les matériaux dequalité aux filières qui <strong>en</strong> ont réellem<strong>en</strong>tbesoin. C’est une idée de base de la créationde cascades les plus longues possiblesde réutilisation et de recyclage (20).Lorsque la gestion des déchets devi<strong>en</strong>tnéo-localisée, il devi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageable depr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte toute le système cascade,c’est à dire toute la chaîne de produitsliée à une ressource vierge donnée(21).Il serait important de développer desaccords internationaux sur l’immobilisationdes déchets, les déchets n’ayant pas àêtre transportés <strong>en</strong>tre régions ou pays.5 - Ajustem<strong>en</strong>t frugalLorsque les quatre premiers aspectsde l’innovation frugale ont été pris <strong>en</strong>compte, nous nous apercevons que celacoûte moins cher, que cela crée unedécroissance économique. Que va-t-onfaire avec cet arg<strong>en</strong>t économisé, acheterde nouvelles choses ? Non bi<strong>en</strong> sûr, onne veut pas d’effet rebond, et c’est à cepoint que nous <strong>en</strong>trons dans l’innovationfrugale de type 5.C’est l’ajustem<strong>en</strong>t frugal qui consisteà mettre à niveau notre espace deconsommation par rapport à nosdémarches personnelles ou collectivesplus écolo-sociales. C’est la dernièremesure pour éviter l’effet rebond quiferait que les gains de nos actions seretrouverai<strong>en</strong>t perdus à nouveau. Il s’agitréellem<strong>en</strong>t que nous consommionsmoins. Or si nous consommons moins,nous avons aussi besoin de moins produireet de moins travailler pour gagner del’arg<strong>en</strong>t. Ceci nous amène à l’ajustem<strong>en</strong>téconomique qui implique cette trilogie :• réduction de la consommation, ou de cequ’on appelle le « vouloir d’achat »,(17) Tromp, O.S. (1995) “Toward sustainable quality- A methodological principle for sustainable managem<strong>en</strong>tof material use”. Thèse de doctorat : RijuniversiteitGroning<strong>en</strong>, Pays-Bas, 1995, 243 p.(18) Frosch, R.A. et Gallopoulos, N.E. (1989),“Strategies for manufacturing”. Sci<strong>en</strong>tific american,1989, Vol. 261, n° 3, pp 94-102.(19) Braungart, M. et Engelfried, J. (1992), “ Anintellig<strong>en</strong>t product system to replace waste managem<strong>en</strong>t.Fres<strong>en</strong>ius <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>tal bulletin, 1992, Vol. 1,pp 613-619.(20) Sirkin, T. et Hout<strong>en</strong>, M. (1994), “The cascadechain - A theory and tool for achieving resource sustainabilitywith application for product design”.Resource, conservation and recycling, 1994, Vol. 10,p.213-277.(21) François Schneider, thèse de doctorat, « Analysedes réemplois, recyclages, valorisations de déchets parl’étude de systèmes cascade », INSA de Lyon, 1997,318 pp.SILENCE N°340 Novembre 200618


DRParking vélos à Portland (Orégon- Etats-Unis).• réduction de la production,• baisse et partage du temps de travailrémunéré.Si nous consommons moins, nousavons besoin de moins produire, et sinous produisons moins, nous avonsbesoin de moins consommer, mais il fautpartager le temps de travail pour éviterque certaines personnes ne se retrouv<strong>en</strong>tmarginalisées. Partageons le travail et lesrev<strong>en</strong>us, mais à un niveau de consommationmoindre.L’ajustem<strong>en</strong>t doit se faire au niveautant individuel que local et global.Ainsi au niveau économique, quandune innovation permet de réduire nosdép<strong>en</strong>ses, alors nous pouvons <strong>en</strong> profiterpour réduire nos rev<strong>en</strong>us et travaillermoins. Si on a des transports qui consomm<strong>en</strong>tmoins, alors nous pouvons réduir<strong>en</strong>os coûts et nous permettre de gagnermoins <strong>en</strong> réduisant notre temps de travail.Si une politique est m<strong>en</strong>ée pourréduire l’usage des voitures, alors nousréduirons les budgets de voirie, les budgetsliés aux accid<strong>en</strong>tés de la route et lescoûts de nombreux dégâts écologiques.De façon à promouvoir dans le mêmetemps l’équité et l’assouvissem<strong>en</strong>t desbesoins de base, deux mesures représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdes pistes complém<strong>en</strong>taires dans lecadre de l’ajustem<strong>en</strong>t économique: l’instaurationd’un rev<strong>en</strong>u minimum garantiuniversel et d’un rev<strong>en</strong>u maximum acceptable(RMA) (22).Mais l’ajustem<strong>en</strong>t n’est pas seulem<strong>en</strong>téconomique : tous les bi<strong>en</strong>faits des technologieset nouveaux modes d’organisation,nous les retrouvons réellem<strong>en</strong>t parune décroissance.Nous allons pouvoir ajuster notretemps.Quand une innovation nous permetde gagner du temps tant au niveau individuelque collectif, il s’agit d’ajuster letemps que nous dédions à la consommationpour <strong>en</strong>fin avoir du temps libre, pourlibérer l’emprise du collectif sur les individus.Pour finalem<strong>en</strong>t avoir du tempspour les relations avec les autres, pour lat<strong>en</strong>dresse, du temps pour apprécier labeauté de la nature, pour construire unimmédiat qui ne soit plus conditionné àdes volontés extérieures.• Ajuster notre consci<strong>en</strong>ce écologiqueQuand nous réussissons à consommermoins de produits polluants et plus deproduits écologiques, profitons-<strong>en</strong> pouraméliorer réellem<strong>en</strong>t notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet celui d’autrui <strong>en</strong> ajustant notreconsci<strong>en</strong>ce écologique. Nous allons avoirune nature préservée. Quand des politiquesprév<strong>en</strong>tives des pollutions sontm<strong>en</strong>ées, il ne s’agit pas qu’elles justifi<strong>en</strong>td’autres politiques créant de nouvellespollutions. Grâce à la consommation depapier recyclé, on a un produit qui polluemoins ; si, <strong>en</strong> plus, la consommation depapier diminue, cela débouche vraim<strong>en</strong>tsur un gain écologique.• Ajuster le danger acceptableQuand nous parv<strong>en</strong>ons à réduire notreutilisation de produits et d’<strong>en</strong>gins dangereux,profitons-<strong>en</strong> pour créer un universmoins dangereux autour de nous <strong>en</strong> ajustantle danger acceptable pour soi et pourles autres. Quand des actions collectivesréduis<strong>en</strong>t l’usage de bi<strong>en</strong>s dangereux,ajustons-y les nouvelles normes de dangerpour bénéf<strong>ici</strong>er réellem<strong>en</strong>t d’un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmoins dangereux.• Ajuster le nocif acceptableEnfin, quand nous réussissons à réduirela quantité de produits nocifs de notreliste de produits, utilisons cette opportunitépour réduire la nocivité que nousjugeons acceptable pour soi et les autres.Quand les politiques m<strong>en</strong>ées réduis<strong>en</strong>t laproduction de produits nocifs, ajustonsles normes de nocivité pour jouir d’un<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t moins nocif.• Ajuster notre espace dédié à la consommationQuand nous réussissons à moins posséderd’objets <strong>en</strong>combrants, profitons-<strong>en</strong> pourréduire la taille des logem<strong>en</strong>ts, pour favoriserleur partage.De façon générale, il s’agit de réduire salimite pour s’ajuster à sa nouvelleconsommation <strong>en</strong> <strong>en</strong> tirant vraim<strong>en</strong>t lesbénéfices pour soi et les autres.Dans la joieet la bonne humeurIl est diff<strong>ici</strong>le d’imaginer un systèmeéconomique décroissant. Pourtant, à unniveau local dans un site <strong>en</strong> autarcie, oncompr<strong>en</strong>d très bi<strong>en</strong> que consommermoins va nous apporter moins de problèmes.Il nous faut <strong>en</strong>core inv<strong>en</strong>ter cesystème économique. Il devra être largem<strong>en</strong>tbasé au niveau local. Pour y arrivernous avons besoin de coopération etd’échange.Au niveau individuel, de nombreusespersonnes parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à vivre des expéri<strong>en</strong>cesde décroissance, mais ceci ne sefait pas sans difficulté. La simpl<strong>ici</strong>tévolontaire n’est pas facile, contrairem<strong>en</strong>tà ce que de nombreuses personnes t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tde sout<strong>en</strong>ir. La perte du statut socialest une donnée importante. Il existe auniveau collectif de nombreuses choses àinv<strong>en</strong>ter et à développer.La décroissance sout<strong>en</strong>able, c’est de lamesure dans ce qui décroît par le partage,et de la démesure dans ce qui croît quandon le partage.DRCuiseurs solaires <strong>en</strong> Afrique.Les émotions, la joie, la bonnehumeur, la santé, la convivialité, la beauté,tout cela augm<strong>en</strong>te avec le partage,donc dans un monde qui voudrait êtreéquitable il n’y a pas d’hésitation à développercela dans la démesure.La soumission à l’idée de croissancecorrespond à de la servitude volontaire,car on affirme qu’il n’y a pas d’autrechoix. Comme le dit Schumacher (23) :« un grand cri de triomphe s’élève àchaque fois que quiconque a trouvé un<strong>en</strong>ouvelle évid<strong>en</strong>ce – <strong>en</strong> physiologie oupsychologie ou sociologie ou économiqueou politique – de la non-liberté, de plusamples indications que les g<strong>en</strong>s ne peuv<strong>en</strong>ts’empêcher d’être ce qu’ils sont etfaire ce qu’ils font. » Sortons donc decette soumission volontaire.François Schneider ■www.decroissance.org/francoisR&D -Recherche et DécroissanceBP 52 – 81602 Gaillac Cedex(22) Sophie Divry, « Un SMID <strong>en</strong> plus du SMIC », LaDécroissance, n° 30, page 6, février 2006.(23) Schumacher, Small is beautiful, a study of economicsas if people mattered, éd. Abacus ISBN 0-349-13132-5.SILENCE N°34019Novembre 2006


Se lancerdansl’économiealternativeSi vous avez <strong>en</strong>tre 18 et 30 anset un projet de création d’<strong>en</strong>treprise,avec le souci d’avoir unedémarche alternative, le réseauRepas, Réseau d’échanges et depratiques alternatives et solidaires,peut grandem<strong>en</strong>t vousaider. Il organise pour la onzièmeannée un parcours de compagnonnagedu 19 février au 15juin 2007 au sein des <strong>en</strong>treprisesdu réseau (dont beaucoup ont étéprés<strong>en</strong>tées dans S!l<strong>en</strong>ce), ceciafin de vous aider à préciser votreprojet, à mieux connaître lescontraintes liées à une <strong>en</strong>treprise,et vous permettre de découvrirqu’il existe différ<strong>en</strong>tes manièresd’appliquer des idées alternativesdans ce domaine.Les dossiers de candidature sontà retirer dès maint<strong>en</strong>ant auprèsde Repas, Le Mat, Le VielAudon, 07120 Balazuc,tél : 04 75 37 73 80.Systèmesd’échan geslocauxMédiasAlternatives■ Bordeaux : La maison du Sel.Le 23 juin a été inaugurée àMérignac, dans la banlieue deBordeaux, la maison du Sel, unlocal de 85 m 2 , un lieu où il est possibled’organiser des réunions, desrepas conviviaux et même de déposerdes objets pour le troc. Ce localse trouve au sein d’un pôle associatifqui compr<strong>en</strong>d l’associationAides-Solidarité, une banque dutemps et un café culturel. Maison duSel, 53, av<strong>en</strong>ue de l’Yser, 33700Mérignac, tél : 06 85 27 97 31.■ Tours : nouveau Sel. Un nouveauSel vi<strong>en</strong>t de se constituer à Tours etautour. Outre les échanges, l’associationespère aussi développer différ<strong>en</strong>tesactivités conviviales. SelTouraine, maison des associationsculturelles, place Plumereau,37000 Tours, tél : 02 47 44 15 16.■ Alternative tibétaine, 38, rueBauss<strong>en</strong>que, 13002 Marseille,tél : 06 87 57 67 85. Le débatsur le Tibet se résume trop souv<strong>en</strong>tà une opposition <strong>en</strong>tre ungouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exil <strong>en</strong> Inde etles autorités chinoises. Pourtantle débat politique est plus complexeet le débat démocratiqueveut que l’on puisse <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dred’autres propositions. C’est ceque propose cette revue annuellequi traduit de nombreux textesécrits dans différ<strong>en</strong>ts pays pardes Tibétains.■ Caracolès, c/o CLAJ, av<strong>en</strong>uede Prov<strong>en</strong>ce, les Bahamas,29200 Brest, www.caracoles.infini.fr.En 1999, le CLAJ, Club loisirsaction jeunesse, lance le festival“Enrageons-nous” qui depuiss’est t<strong>en</strong>u trois fois dans les“quartiers” de Brest. Ce festivalleur permet de r<strong>en</strong>contrer différ<strong>en</strong>tsgroupes culturels, associatifs,politiques… et les échangesd’expéri<strong>en</strong>ces se multipli<strong>en</strong>t au fildes ans, d’où l’<strong>en</strong>vie d’ouvrir leP A R I SFestival du livre d’écologieLa quatrième édition du festival du livre et de la presse d’écologiese ti<strong>en</strong>dra le dimanche 19 novembre de 11 h à 19 h au Trianon,80, boulevard Rochechouart, Paris 18 e , M°Anvers. Invité de l’année :Jean-Marie Pelt (confér<strong>en</strong>ce à 11h15), table-ronde sur les métiers del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (13h25), débat : de la marge à la mode, comm<strong>en</strong>tla presse à découvert l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(15h05), débat :déchets, y survivrons-nous ?(17h15). Entrée gratuite.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t : Festivaldu livre et de la pressed’écologie, maison desassociations, Boite 9, 15,passage Ramey, 75018Paris, tél : 08 71 37 10 93.SILENCE N°340 Novembre 200620Petites phrases“Au cours de l’évolution, la nature s’est donné un mal extrême pourque chaque individu soit différ<strong>en</strong>t de tous les autres […] Physiquem<strong>en</strong>tet m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, chacun d’<strong>en</strong>tre nous est un être unique. Toute civilisationqui, soit dans l’intérêt de l’efficacité, soit au nom de quelquedogme politique ou religieux, essaie de standardiser l’individu humain,commet un crime contre la nature biologique de l’homme”Aldous Huxley (1894-1963)“Le bonheur c’est tout petit, si petit que parfois on ne le voit pas.Alors on le cherche, on le cherche partout.Il est là, dans l’arbre qui chante dans le v<strong>en</strong>t,l’oiseau le crie dans le ciel, la rivière le murmure,le ruisseau le chuchote, le soleil, la goutte de pluie le dis<strong>en</strong>t.Tu peux le voir, là, dans le regard de l’<strong>en</strong>fant, le pain que l’on romptet que l’on partage, la main que l’on t<strong>en</strong>d.Le bonheur c’est tout petit, si petit que parfois on ne le voit paset on le cherche dans le béton, l’acier, la fortune mais le bonheurn’y est pas, ni dans l’aisance, ni dans le confort.On veut se le construire, mais il est là, à côté de nouset on passe sans le voircar le bonheur est tout petit.Il ne se cache pas, c’est là son secret.il est là tout près de nous et parfois <strong>en</strong> nous”Auteur inconnu.débat par écrit avec cette nouvellerevue qui donne longuem<strong>en</strong>tla parole à quatre des associationsdu collectif. 96 pages avecde belles photos que l’on peutacheter ou lire directem<strong>en</strong>tsur internet.■ Etopia, espace Kegeljan, av<strong>en</strong>uede Marlagne, 52, B-5000Namur, tél : 00 32 81 22 58 48,www.etopia.be. Etopia est unc<strong>en</strong>tre d’animation et derecherche <strong>en</strong> écologie politiquequi a vu le jour <strong>en</strong> 2004, à proximitéd’Ecolo, leparti vert wallon.Etopia proposedéjà sur son sitetoute une liste detextes prov<strong>en</strong>ant der<strong>en</strong>contres, colloqueset formations.Le c<strong>en</strong>tre vi<strong>en</strong>t de lancer<strong>en</strong> plus un semestriel deréflexions, avec la volonté de fairese confronter les approches vertesdes différ<strong>en</strong>ts pays europé<strong>en</strong>s.CheminfaisantTif<strong>en</strong>n Hervouët et FrédéricGana, de mars à septembre2005, sont allés à la r<strong>en</strong>contrede plus de 80 paysans ayant unedémarche originale <strong>en</strong> matière derespect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et dela dignité humaine : agriculteursbio, Amap, réseau sem<strong>en</strong>ces paysannes,commerce équitable, etc.Ils ont accumulé les photos, lesfilms, les témoignages et se propos<strong>en</strong>tmaint<strong>en</strong>ant d’interv<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> milieu scolaire, associatif ouautre pour prés<strong>en</strong>ter le fruit deleur collecte. Frédéric Ganaet Tif<strong>en</strong>n Hervouët,tél : 06 09 42 49 73.Projet SOLAujourd’hui la monnaie n’est pratiquem<strong>en</strong>tplus liée à un territoireet elle a perdu le s<strong>en</strong>s de li<strong>en</strong>social qu’elle a pu avoir. Pourfavoriser une circulation locale dela monnaie et redonner du s<strong>en</strong>s àl’échange, le projet SOL <strong>en</strong>visagede créer une monnaie solidaire,que l’on peut convertir avec deseuros (10 SOL pour un euro),mais que l’on ne peut faire circulerque dans des circuits locauxde l’économie solidaire. Le projetest né <strong>en</strong> 1999 avec des part<strong>en</strong>airescomme le Crédit coopéra-


Habitat sain■ Belgique : 3 e journée de l’éco-construction. La troisième journéede l’éco-construction se ti<strong>en</strong>dra à Namur le 23 novembre sur le thème :écoconstruction, un choix énerg’éthique qui se mesure”. Cette journéeprés<strong>en</strong>tera les grilles d’évaluation des critères écologiques qui permett<strong>en</strong>tdes comparaisons <strong>en</strong>tre les techniques, <strong>en</strong> particulier au niveauénergétique, et les manques qui exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core pour pouvoir faire lescomparaisons dans d’autres domaines. Nature & Progrès, 520, ruede Dave, 5100 Jambes, tél : 081 30 36 90.■ Loiret : R<strong>en</strong>dez-vous : la Terre. Le c<strong>en</strong>tre R<strong>en</strong>dez-vous : la Terreest un c<strong>en</strong>tre de démonstration pour les particuliers, les petites <strong>en</strong>treprises,les petites communautés afin de connaître ce qui se fait dans lesdomaines de la maîtrise de l’énergie, de l’efficacité énergétique et de lagestion de l’eau. Dans un bâti anci<strong>en</strong>, le c<strong>en</strong>tre met <strong>en</strong> pratique lestechniques disponibles : éoli<strong>en</strong>ne, modules photovoltaïques, panneauxsolaires thermiques, chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, bois-énergiepour l’appoint chauffage et la cuisine, équipem<strong>en</strong>ts de traitem<strong>en</strong>t deseaux (grises et pluviales), traitem<strong>en</strong>t des déchets domestiques…R<strong>en</strong>dez-vous : la Terre, Les Maisons Rouges, 45340 Boiscommun,tél : 02 38 33 82 14.R<strong>en</strong>dez-vous : la Terre.Alternativespopulaires et traditionnelles, quiapparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au bi<strong>en</strong> communde l’humanité se voi<strong>en</strong>t d’un seulcoup criminalisées, les seulesrecettes autorisées étant cellesfournies par le biais du commerce! De nombreuses associationsont décidé de réagir et s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>tà continuer à faire circulerce g<strong>en</strong>re de conseils gratuitsavec des produits fournis gratuitem<strong>en</strong>tpar la nature. Pour <strong>en</strong>savoir plus : Les Amis de l’Ortie,Michèle Lesage, Les Broches,27350 La Haye-de-Routot,tél : 02 32 57 35 74.Agriculturebio■ Consommation d’énergie.Une étude nationale a été faiteportant sur 463 fermes dont101 bio, sur la production et laconsommation d’énergie. Si lesfermes bio consomm<strong>en</strong>t sans surprisepresque deux fois moinsd’énergie que les fermes conv<strong>en</strong>tionnelles,l’étude montre qu’ellessont cep<strong>en</strong>dant loin de pouvoirfaire face à une crise du pétrolelequel représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne26% de leur consommationd’énergie. Ce sont les fermes quifont de la polyculture élevage quisont les plus économes, les fermesfaisant des grandes cultures <strong>en</strong>bio se rapprochant des fermesconv<strong>en</strong>tionnelles. Si les fermes bioconsomm<strong>en</strong>t 20% de moins <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne d’électr<strong>ici</strong>té, cela représ<strong>en</strong>tequand même le deuxièmeposte avec 21,3% du total. Leséconomies provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour unebonne part de l’élevage <strong>en</strong> pleinair au lieu de l’élevage <strong>en</strong> confinem<strong>en</strong>tqui nécessite éclairageet chauffage. C’est au niveau del’achat d’alim<strong>en</strong>ts que se fait unegrosse différ<strong>en</strong>ce : <strong>en</strong> étant pluscomplète dans ses cycles et doncplus autonome, la ferme bioconsomme 3,6 moins d’énergiepar le biais d’achats d’alim<strong>en</strong>ts.Au niveau des fertilisants, c’est lerecord : 11 fois moins de consommation,avec le refus des <strong>en</strong>graischimiques très coûteux <strong>en</strong> énergie.Là aussi, la culture sur placede plantes qui <strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t le sol<strong>en</strong> azote est un facteur importantDR■ Rhône : habitat sain et empreinte écologique. Une table-rondesur ce sujet est organisée le mardi 14 novembre à 19 h à la MJCde Vaulx-<strong>en</strong>-Velin, animée par François Leroux et Auréli<strong>en</strong> Boutaud.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Oïkos, 114, boulevard du 11-Novembre-1918,69100 Villeurbanne, tél : 04 78 94 09 65.tif, la MACIF, Chèque-déjeuner,la Maïf et comm<strong>en</strong>ce à être expérim<strong>en</strong>tédans trois régions : <strong>en</strong>Bretagne (à R<strong>en</strong>nes et Carhaix),dans le Nord (Lille) et <strong>en</strong> IledeFrance(à Paris). Les frais initiauxsont pris <strong>en</strong> charge par lesrégions et le fonds Equal del’Europe. Chaque utilisateur disposed’une carte bancaire qu’ilpeut recharger <strong>en</strong> SOL. Pour<strong>en</strong> savoir plus : Chèque Déjeuner,Jean-Philippe Poulnot,tél : 01 41 85 08 53 ou CelinaWhitaker, projet SOL,tél : 06 88 10 43 37.Paris : errata■ One voice. Dans la liste des médias,nous signalions Noé, la revue de l’associationOne voice. Celle-ci a déménagéson siège social à Nantes et la bonneadresse est : Noé, One Voice, 23, rue duChanoine-Poupard, BP 91923 Nantescedex 3, tél : 02 51 83 18 10.■ Vélo 15 et 7. L’adresse a changé,c’est maint<strong>en</strong>ant 68, rue des Cév<strong>en</strong>nes,75015 Paris, tél : 01 40 60 76 74.tél : 08 71 37 10 93.La guerrede la gratuitéLes multinationales ont desappuis certains parmi les législateurs.Un décret est paru qui,depuis le 1 er juillet 2006, “interditde fournir, par quelque moy<strong>en</strong>que ce soit, les recettes de produitsnaturels non-homologués”,le simple fait d’<strong>en</strong> parler peutêtre passible d’une peine maximalede 2 ans de prison et 75 000 €d’am<strong>en</strong>de. Ainsi, les recettes■ L’espéranto, langue del’Europe ? En septembre 2005,le Haut conseil de l’évaluationde l’école, qui dép<strong>en</strong>d du ministèrede l’éducation, a publié un rapport sur “l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t des languesétrangères comme politique publique. Il évoque l’évolution des langues<strong>en</strong> Europe et propose trois solutions : le mainti<strong>en</strong> du plurilinguismeactuel, avec un roulem<strong>en</strong>t des langues dans les rapports europé<strong>en</strong>s,selon les présid<strong>en</strong>ces, situation actuelle qui coûte extrêmem<strong>en</strong>t cher ;soit le tout à l’anglais, d’un coût élevé et qui favorise une nation audétrim<strong>en</strong>t des autres ; ou l’espéranto, qui ne nécessiterait qu’un faiblecoût, favorise l’équité, est d’une grande précision, rapide d’appr<strong>en</strong>tissageet protège les langues maternelles. Le rapport conclut “il faut queles pays d’Europe l’appliqu<strong>en</strong>t et que les m<strong>en</strong>talités l’accept<strong>en</strong>t (…) onnous a bi<strong>en</strong> imposé l’Euro, pourquoi pas l’espéranto”. Depuis les espérantistesdemand<strong>en</strong>t comme première mesure l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de l’espérantodans les lycées avec possibilité de le choisir comme une langue aubaccalauréat.■ Hymne <strong>en</strong> espéranto. C’est sans doute passé complètem<strong>en</strong>tinaperçu des médias, mais lors du réc<strong>en</strong>t match de coupedu monde France-Brésil,l’hymne brésili<strong>en</strong>a été chanté <strong>en</strong> espéranto.■ Allemagne : la ville-espéranto.Le 11 juillet 2006, laville de Herzberg-am-Harz avoté à l’unanimité des quatrepartis représ<strong>en</strong>tés au conseilmun<strong>ici</strong>pal moins trois abst<strong>en</strong>tions,le rajout au nom de lacommune de “die Esparanto-Stadt”, “la ville-espéranto”.La commune a indiqué vouloir<strong>en</strong>gager des jumelagesavec des communes d’autresDRpays, les correspondances se faisant <strong>en</strong> espéranto. La ville édite sesdocum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> allemand et espéranto et offre à ses habitants des coursgratuits d’espéranto ainsi que différ<strong>en</strong>tes activités culturelles.(Espéranto-info, septembre 2006)SILENCE N°340 Novembre 200621


DRAlternativesd’autonomieénergétique. Labio résisteradonc mieux àla crise prévisiblede l’énergie,mais n’yéchappera sansdoute pas. (Symbiose, juin 2006)■ Lutte contre les pest<strong>ici</strong>des.Une étude financée par l’ag<strong>en</strong>cede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t des Etats-Unis conclut que l’alim<strong>en</strong>tationbio provoque une chute importantede la prés<strong>en</strong>ce des pest<strong>ici</strong>desorganophosphorées dans lesurines des <strong>en</strong>fants : <strong>en</strong> deuxsemaines d’alim<strong>en</strong>tation bio, lachute de deux pest<strong>ici</strong>des a étédiminuée d’un facteur cinq, lareprise d’une alim<strong>en</strong>tation chimiqueprovoquant un retour auxtaux antérieurs. L’étude a égalem<strong>en</strong>tmontré que les <strong>en</strong>fants deceux qui pulvéris<strong>en</strong>t des pest<strong>ici</strong>dessont les plus exposés et prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tles taux les plus élevés.Au mom<strong>en</strong>t des pulvérisations, lestaux relevés chez des <strong>en</strong>fantsd’agriculteurs sont de 50 fois plusélevés que des <strong>en</strong>fants éloignésdes cultures. (Corabio, 7novembre 2005)■ Bois raméal fragm<strong>en</strong>té.Après une coupe de bois ou unetaille d’arbre, ne détruisez pasP Y R É N É E S -O R I E N T A L E SVive les figuesDanielle Batard s’est découvert une passion pour lesfigues. Elle les cultive <strong>en</strong> bio et propose des dégustations<strong>en</strong> saison, propose des recettes avec des figuesdans tous les plats, de l’<strong>en</strong>trée au dessert. Elle commercialisediffér<strong>en</strong>ts produits à base de figues. On se délecte<strong>en</strong> lui r<strong>en</strong>dant visite : Danielle Batard, 19, rue de laCoutibe, 66540 Baho, tél : 04 68 92 99 53.le petit bois : il peut constituer unexcell<strong>en</strong>t apport pour votre jardin.Ce petit bois prov<strong>en</strong>ant desrameaux (moins de 3 cm de diamètre),compr<strong>en</strong>ant moins de20% de résineux, peut être fragm<strong>en</strong>téet utilisé comme couchesur le sol à raison de 5 à 25litres par m2. La désagrégationdes morceaux de bois va l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tpermettre de remonter letaux de matière organique dusol comme cela se passe naturellem<strong>en</strong>tdans une forêt. Entretemps,cela aide à chauffer le solau printemps, à limiter l’évaporationde l’eau, à stabiliser l’aciditédu sol, à lutter contre le ruissellem<strong>en</strong>tet l’érosion. Cet <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> lignine permet d’<strong>en</strong>richirla diversité des bactéries puis desinsectes, diminuant le risque demaladies.■ Les faux discours du gouvernem<strong>en</strong>t.Le gouvernem<strong>en</strong>t limiteactuellem<strong>en</strong>t les aides à l’agriculturebiologique… <strong>en</strong> faisant référ<strong>en</strong>ceaux contraintes europé<strong>en</strong>nes.Or, la FNAB, Fédérationnationale de l’agriculture biologiquerelève que les directives<strong>en</strong>cadrant la PAC, (politique agricolecommune) laisse à chaqueEtat la possibilité de “moduler”les aides <strong>en</strong> accordant une surprimeaux agricultures durables —donc <strong>en</strong>tre autres pour la bio —à hauteur de 20% du budget.Cela laisse une énorme margede progression pour les aides, àcondition évidemm<strong>en</strong>t de vouloirlutter contre “la maison quibrûle”.S E I N E -S A I N T -D E N I SLaCathodeDepuis 20 ans,la Cathode réaliseun travail importantd’ateliers de réalisationsde films dans lesquartiers de la régionparisi<strong>en</strong>ne.À partir de ce travailde terrain, elle développeune productionde docum<strong>en</strong>tairespour la télévision etles réseaux associatifs.Elle a réalisé unetr<strong>en</strong>taine de filmsdans la collection Unfilm pour <strong>en</strong> parlerqui aborde des thèmescomme l’alcoolémie,les t<strong>en</strong>tatives de su<strong>ici</strong>de, les grossessesdes adolesc<strong>en</strong>tes, les relationspar<strong>en</strong>ts-ados, les viol<strong>en</strong>cesfaites aux femmes, les g<strong>en</strong>s duvoyage, la séparation du couple, lecommerce équitable… Elle diffuseégalem<strong>en</strong>t des films plus <strong>en</strong>gagéscomme On n’est pas dessteacks hachés qui raconte laM I D I - P Y R É N É E SQuinzaine de l’économiesolidaireLa deuxième Quinzaine de l’économie solidaire se déroulera du 11 au26 novembre. Plus de c<strong>en</strong>t animations permettront de découvrir lesacteurs de cette économie solidaire. De nombreuses journées portesouvertes dans des <strong>en</strong>treprises ou des lieux alternatifs, et des r<strong>en</strong>contresregroupant les acteurs par départem<strong>en</strong>t. En Ariège, le samedi 18novembre à la Tour-de-Crieu, salle de Cassière, stands et tables-rondessur “<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> économie solidaire”, “mobilité et emploi”,“consommation responsable”. En Aveyron, le samedi 25 novembre, àSébazac, 1 er forum aveyronnais de l’économie solidaire, avec 32 confér<strong>en</strong>ceset plus de 60 stands. En Haute-Garonne, le dimanche 19novembre à l’Uzine Autre s<strong>en</strong>s, à Mazières-sur-Salat, 1 ère journée del’économie solidaire dans le Comminges. Dans le Gers, au RelaisGascon, à Puycasquier, le dimanche 12 novembre, journée de l’économiesolidaire ; le samedi 18 novembre à la salle des fêtes de l’Isle-Arné,prés<strong>en</strong>tation d’un projet de quartier<strong>en</strong> éco-construction. Dans le Lot,débat et prés<strong>en</strong>tation des initiativestoute la quinzaine sur RadioAnt<strong>en</strong>ne d’Oc. Samedi 18 novembreà la bourse du travail de Cahors, 2eforum lotois de l’économie solidaire,nombreux stands et débats. Dansles Hautes-Pyrénées, le v<strong>en</strong>dredi24 novembre à partir de 18h30 auConservatoire de Tarbes, prés<strong>en</strong>tationdes différ<strong>en</strong>tes formes d’économiesolidaire et des initiativeslocales. Dans le Tarn, nombreuxdébats déc<strong>en</strong>tralisés. Dans le Tarnet-Garonne,V<strong>en</strong>dredi 17 novembreà partir de 19h à la salle de l’anci<strong>en</strong>collège à Montauban, r<strong>en</strong>contreset témoignages d’initiativesdu départem<strong>en</strong>t… que l’on retrouvele samedi 18 novembre à Emmaüsde Ville-Dieu-du-Temple pour unejournée avec stands et tables-rondessur le commerce international, les cantines bio, le concept d’écohameau,les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, le recyclage…Le programme détaillé se trouve sur le site de l’ag<strong>en</strong>ce pour le développem<strong>en</strong>tet la promotion de l’économie solidaire <strong>en</strong> Midi-Pyrénées :www.adepes.org.grève p<strong>en</strong>dant 115 jours d’employésde MacDo… Des filmspour animer vos soirées militantes.La Cathode, 119, ruePierre-Sémard, 93000 Bobigny,tél : 01 48 30 81 60.A I X - L E S - B A I N STerre du cielLe 18 e forum Terre du cielaura pour thème cette année“L’amour, cœur de la vie, bâtirune civilisation de l’amour”. Il seti<strong>en</strong>dra les 3, 4 et 5 novembre auc<strong>en</strong>tre des congrès d’Aix-les-Bains. Parmi les interv<strong>en</strong>ants :Jean-Marie Pelt, ChristianeSinger, Pierre Rabhi,Rajagopal… Programmecomplet : Terre du ciel,BP 1094, 69202 Lyon cedex 01,tél : 03 85 60 40 33.D I J O NVélocampusVélocampus est une nouvelleassociation de prêt de vélos auxétudiant-e-s, avec un local pourles petites réparations. Elle s’appuiesur des expéri<strong>en</strong>ces antérieuresqui exist<strong>en</strong>t déjà à Aix,Nantes, Saint-Eti<strong>en</strong>ne et Poitiers.Vélocampus, Maison de l’étudiant,BP 27877, 21078 Dijon.L I L L ELeparadoxeindi<strong>en</strong>La compagnie des Tambours battantsprés<strong>en</strong>te, avec le souti<strong>en</strong> dela Maison de la nature et de l’<strong>en</strong>-SILENCE N°340 Novembre 200622


AlternativesDRvironnem<strong>en</strong>t, d’EDA et deGre<strong>en</strong>peace, un spectacle intitulé“Le paradoxe indi<strong>en</strong>”, le jeudi23 et le v<strong>en</strong>dredi 24 novembreà 20h30 à la Maison Folie deMoulins, rue d’Arras. Le spectacleprés<strong>en</strong>te Bollywood, le tandooriau poulet, les catastrophesindustrielles, le pillage des ressourcesnaturelles, les paradoxesd’un pays à la fois progressiste etrétrograde, traditionnel et <strong>en</strong> pleinemondialisation.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts à la MNE,23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél : 03 20 52 12 02.V E N D É ELibera VerdaLibera Verda est une associationdont le but est la diffusion depratiques respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet des humains. Ellediffuse une petite feuille d’infos,donne des infos sur le compostageindividuel, organise desréunions sur les éco-gestes, le jardinnaturel, fait des sorties naturesur des thèmes comme l’ortie, lesinsectes, les plantes méd<strong>ici</strong>nales…Afin de mettre <strong>en</strong> placeun jardin collectif biologique etpédagogique, l’association cherchedes r<strong>en</strong>forts dans le départem<strong>en</strong>t.Libera Verda, 1, rue du Pijouit,85140 Les Essarts,tél : 06 26 23 72 66.B O R D E A U X ,T O U L O U S ECosmétiquesnaturelsL’association l’Ortie organise desstages pour appr<strong>en</strong>dre à fabriquersoi-même ses cosmétiquesnaturels à partir de plantes.Cela se passe près de Toulousele week-<strong>en</strong>d du 11 et 12novembre ; près de Bordeaux,le week-<strong>en</strong>d du 18 et 19novembre. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :L’Ortie, 40, rue Lacanau,33000 Bordeaux,tél : 05 56 94 53 10.T O U L O U S EEducation etprospectiveLe Grep, Groupe de recherchepour l’éducation et la prospective,propose tout au long de l’annéedes soirées-débats autour dethèmes très larges. Citons-<strong>en</strong>quelques-uns : l’économie <strong>en</strong>tresci<strong>en</strong>ce, empirisme et idéologie(18 novembre), du consommateurau consommateur-citoy<strong>en</strong> (7février), chômage, des secretsbi<strong>en</strong> gardés (26 avril)… Grep,5, rue des Gestes, BP 71340,31013 Toulouse cedex 6,tél : 05 61 13 60 61.A V I G N O NThéâtredes CarmesLe théâtre des Carmes est un lieuouvert à la création culturelle<strong>en</strong>gagée. Dans la programmationde cette année, on note parexemple “Opération y’a bonbwana, positif, positif”, une pièced’André B<strong>en</strong>edetto sous-titrée“ô clandestins, bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue chezvos ancêtres les gaulois”, les 8, 9, 10, 15, 16 et 17décembre. Programme complet :Théâtre des Carmes, 6, placedes Carmes, 84000 Avignon,tél : 04 90 82 20 47.L O Z È R EBois 2 mainsBois 2 mains est une SCIC créée <strong>en</strong> 2002 par une dizaine d’amis, amoureux des Cév<strong>en</strong>nes. Il s’agit detravailler <strong>en</strong>semble et de remettre <strong>en</strong> valeur une filière bois dans une région désertifiée. Les interv<strong>en</strong>tions<strong>en</strong> forêt (abattage, débardage, sciage, élagage...) se font dans le respect du milieu pour une régénérationou une requalification rapide des parcelles. Elle a égalem<strong>en</strong>t développé une activité de restauration etde construction d’habitat traditionnel cév<strong>en</strong>ol (charp<strong>en</strong>te, plancher, construction, maçonnerie et pierresèche). La priorité est donnée aux matériaux sains et écologiques. Une douzaine de personnes y travaill<strong>en</strong>t,avec le souti<strong>en</strong> d’une vingtaine de personnes. La volonté est de rester une structure ouverte et accueillantepour des personnes <strong>en</strong> difficultés ou non, désireuses de partager son expéri<strong>en</strong>ce. Bois 2 mains fait partiedu réseau Repas, , Réseau d’échanges et de pratiques alternatives et solidaires. Bois 2 mains, Muriel Saizet Jean-Luc Mathieu, Le Fresquet, 48240 Saint-Frézal-de-V<strong>en</strong>talon,tél : 04 66 45 44 92.Fêtes, foires, salons(le signe ❉ indique que S!l<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)SILENCE N°340 23 Novembre 2006❉ Paris : Marjolaine. Du 3 au 12 novembre, au parc floral de Paris, boisde Vinc<strong>en</strong>nes. 500 exposants, nombreuses confér<strong>en</strong>ces et ateliers. V<strong>en</strong>dredi3 : Itinéraire bio <strong>en</strong> Ile-de-France (14h), Chemin faisant, agriculture durable(16h). Samedi 4 : les nouveaux circuits de financem<strong>en</strong>t (14 h). Dimanche5 : mondialité et désir d’humanité (14h), alliance des ONG pour la planète(16h). Lundi 6 : sans la nature, pas de société (14h), la nature, une sociétésavante (16h). Mercredi 8 : écologie et santé (14h), l’homéopathie, histoirecontrariée (16h). Jeudi 9 : Sauver l’eau avec la bio (14h), qu’est-ce quibloque l’impératif écologique (16h). V<strong>en</strong>dredi 10 : les paysans au cœurde nos sociétés (14h), sem<strong>en</strong>ces, danger de spoliation (16h), alerte au vivant(19h). Samedi 11 : Le modèle libéral actuel, une fatalité (14h), gareà la dérive sécuritaire (16h). Dimanche 12 : la bio, une passion à partager(14h), le commerce équitable (16h). Programme complet :Spas, 86, rue de Lille, 75007 Paris, tél : 01 45 56 09 09.❉ Jura : Humeur bio. 4 et 5 novembre à Longchaumois, dans un espacecouvert et chauffé. Soirée conviviale le samedi soir avec pique-niqueet restauration sur place. Thème de l’année : le jardinage bio. Humeur bio,12, rue de la Poyat, 39200 Saint-Claude, tél : 03 84 60 69 34.■ Nantes : 3 e salon de l’habitat sain et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,10 au 12 novembre, parc des expositions de la Beaujoire, une c<strong>en</strong>taine d’exposants.Expo Nantes Atlantique, parc des expositions de la Beaujoire,route de Saint-Joseph, 44300 Nantes, tél : 02 40 52 08 11.■ Ardèche : fête des fruits retrouvés. 11 et 12 novembre à Ucel, espaceDeydier. L’Œil dormant, Le Barre, 07140 Malbosc, tél : 04 75 36 90 36.■ Rhône : 9 e salon de l’édition indép<strong>en</strong>dante. 17 au 19 novembreà Grigny. Thème de l’année : “Libérer, résister”. Dans le cadre du festivalDe l’écrit à l’écran. Espace Pandora, 7, place de la Paix,69200 Vénissieux, tél : 04 72 50 14 78.■ Lyon : 5 e Vivez nature. 17 au 20 novembre, à Eurexpo-Lyon, 275 exposants,confér<strong>en</strong>ces, ateliers. Naturally, 1, place Paul-Verlaine, 92100Boulogne, tél : 03 86 78 19 20.■ Paris : 24 e Festival international du film d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Du 22 au28 novembre, sous le parrainage de Yann Arthus-Bertrand, au cinéma laPagode, 57 bis, rue de Babylone. Trois sections : docum<strong>en</strong>taires, fictions etcourts-métrages. Programme : Festival international du film d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,direction de la communication, région Ile-de-France, 35, boulevarddes Invalides, 75007 Paris, tél : 01 53 85 67 94.■ Rhône : 20 e Sci<strong>en</strong>ce et cinéma. Du 23 novembre au 3 décembre, authéâtre de la R<strong>en</strong>aissance à Oullins (sud de Lyon). 107 films prés<strong>en</strong>tés.MJC, 10, rue Orcel, BP 120, 69923 Oullins cedex, tél : 04 72 39 74 93.■ Lille : 6 e salon du bi<strong>en</strong>-être. 24 au 26 novembre au Grand-Palais. Bio,santé, habitat sain, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, tourisme vert, jardinage… Une c<strong>en</strong>tained’exposants. Xpo conseil, 8, rue de Lattre-de-Tassigny, 59000 Lille,tél : 03 20 57 75 78.❉ Gard : 20 e Journée de l’arbre, de la plante et du fruit. 25 et 26novembre à Saint-Jean-du-Gard, espace Paulhan. V<strong>en</strong>dredi 24 : confér<strong>en</strong>ceà 20h30 : quelles variétés fruitières pour une arboriculture écologique et lesjardiniers amateurs. 150 exposants. Les Dimanches verts, 4, av<strong>en</strong>ue de laRésistance, 30270 Saint-Jean-du-Gard, tél : 04 66 85 32 18.■ Gr<strong>en</strong>oble : 20 e Naturissima. 25 novembre au 3 décembre, à Alpexpo.200 exposants. Thèmes de l’année : les transports propres, l’éco-habitat,les énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Alpexpo, av<strong>en</strong>ue d’Innsbruck, BP 2408, 38034Gr<strong>en</strong>oble cedex 2, tél : 04 76 39 66 00.■ Paris : 3 e Bâtir écologique. 1 er au 3 décembre à la Cité des sci<strong>en</strong>ceset de l’industrie. Une c<strong>en</strong>taine d’exposants, une douzaine de confér<strong>en</strong>ces.Caseat, 101, rue Saint-Dominique, 75007 Paris, tél : 01 45 55 71 50.


AlternativesR<strong>en</strong>contre des Ami-e-sde Sil<strong>en</strong>cePour la quatrième fois, les lecteurs de Sil<strong>en</strong>ceont pu se r<strong>en</strong>contrer cet été, sur la fermeLa Terre, dans le Lot. L’occasion de nombreuxéchanges <strong>en</strong> direct sans passer par votremédia préféré. Impression d’undes nombreux part<strong>ici</strong>pants.“repaysant” et apaisant dedécouvrir La Terre dans le LotC’étaitavec ce retour aux sources qu’estla reconstitution d’une tribu de l’humanité,le r<strong>en</strong>aissance du s<strong>en</strong>s de la communautéavec le partage quotidi<strong>en</strong> destâches, l’écoute des expéri<strong>en</strong>ces dures ouréjouissantes des uns et des autres, desmom<strong>en</strong>ts de dét<strong>en</strong>te et de fête, <strong>en</strong>finl’échange de savoirs, savoirs-vivre et dechaleur humaine dans des ateliers.Fabrication de papier recyclé.Des atelierspour tous les goûtsIl y <strong>en</strong> avait un paquet d’ateliers poursavoir comm<strong>en</strong>t fabriquer un mur <strong>en</strong>bottes de foin, comm<strong>en</strong>t armer une dalleavec du bambou, comm<strong>en</strong>t fabriquer sond<strong>en</strong>tifrice à base d’argile et d’huile ess<strong>en</strong>tielle,comm<strong>en</strong>t pratiquer l’agriculturesans arrosage, mais aussi pour savoirmieux masser les pieds, exprimer sa t<strong>en</strong>dresse,faire du théâtre-forum (qui permetde mieux compr<strong>en</strong>dre des problèmes etde communiquer), chanter, danser (aussiLaur<strong>en</strong>ce DuvalAnouk Cartigniesse balancer dans les arbres), improviserdanse et musique <strong>en</strong>semble, créer du landart, dénicher nos féroces t<strong>en</strong>dances compétitivesinconsci<strong>en</strong>tes, appr<strong>en</strong>dre la guitare,communiquer de manière plus efficacepar l’écoute active et l’affirmation desoi, faire de la co-écoute, faire son clown(certains ne verront jamais plus des nounoursou des blaireaux de rasage de lamême manière qu’avant...), faire du yogaet du qi gong, j’<strong>en</strong> passe et des meilleurs.Même les tâches quotidi<strong>en</strong>nes nousappr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des tas de choses : sur lafabrication du pain, l’économat pour 200personnes, les recettes végétari<strong>en</strong>nes, lestoilettes sèches. Un très drôle anarchistedes banlieues m’a rappelé comm<strong>en</strong>t nepas me faire mal au dos <strong>en</strong> portant l’eau,un sympathique étudiant m’a exposé lesdessous de la lutte anti-CPE p<strong>en</strong>dant qu<strong>en</strong>ous nettoyions des toilettes et m’a <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>udu langage gestuel des Amérindi<strong>en</strong>s.Et les assemblées générales quotidi<strong>en</strong>nesétai<strong>en</strong>t une école de démocratie, de prisede parole, avec des pratiques admirablesd’écoute et de gestion de la parole, maisaussi des exemples des t<strong>en</strong>tations de ladomination par la parole, les jugem<strong>en</strong>tsportés sur les autres, et la difficultéhumaine de juger de l’opportunité d’uneDRFour à pain et petits mitrons.interv<strong>en</strong>tion : est-ce utile, nécessaire ouest-ce seulem<strong>en</strong>t la recherche d’une valorisationde soi ou d’<strong>en</strong>vie d’exister à traversla critique systématique ?Il y avait du théâtre itinérant sur lemonde rural, un docum<strong>en</strong>taire sur desg<strong>en</strong>s qui cherch<strong>en</strong>t à sortir de la sociétéde croissance, du travail et de la propriété,des groupes de musique et des dansesfolkloriques, un concert dans le forêt avecdes chansons à textes la nuit de la pleinelune (bon, on s’est caillé un peu, et on nevoyait pas grande chose, mais...), et desbalades pour aller voir un dolm<strong>en</strong>, pournager, pour cueillir des plantes sauvages.Des questionsmultiplesIl y avait égalem<strong>en</strong>t des débats sur leslimites à imposer pour les inscriptions, vule nombre croissant de part<strong>ici</strong>pantschaque année, l’acceptabilité des interv<strong>en</strong>tionsextérieures, surtout sans l’accord del’AG, sur la place de la télé dans une teller<strong>en</strong>contre (même si peu de monde acontesté l’intérêt certain des docum<strong>en</strong>tsdiffusés), sur les limites imposées à laconvivialité par la pénurie de placesassises et d’<strong>en</strong>droit pour poser desassiettes p<strong>en</strong>dant les repas, sur l’abs<strong>en</strong>ced’une action non-viol<strong>en</strong>te vers l’extérieurcette année et sur l’abs<strong>en</strong>ce d’ateliers pourdévelopper de telles actions politiques, surla sous-représ<strong>en</strong>tation de certaines minoritésethniques dans ces r<strong>en</strong>contres, surl’opportunité d’accepter le naturisme lorsSILENCE N°340 24Novembre 2006


temps de l’atelier soit consacré au débatsur la manière dont radicalem<strong>en</strong>t transformerl’institution scolaire. Cep<strong>en</strong>dant,je crois que la société <strong>en</strong>tière va droit dansle mur à courte échéance si les g<strong>en</strong>s lesplus consci<strong>en</strong>ts de ce qui s’y passe si malse désintéress<strong>en</strong>t et se retir<strong>en</strong>t et ne fontplus ri<strong>en</strong> pour bouleverser cette institution.Si tous les écolos boycott<strong>en</strong>t l’école,les 96 % de la population restante subirontl’école et nous <strong>en</strong> subirons tous lesconséqu<strong>en</strong>ces planétaires, avec nos <strong>en</strong>fants<strong>en</strong> première ligne.Une offre pauvre <strong>en</strong> spiritualité ?Souv<strong>en</strong>t on cherche des pratiques, desrites, des méthodes, des formules pourDRCe n’est pas la danse de la pluie, mais du soleil...des prochaines r<strong>en</strong>contres, sur la déscolarisationet le changem<strong>en</strong>t de l’école, surune offre considérée un peu <strong>en</strong> deçà desatt<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> termes de spiritualité.… Et ma visiondes chosesDans le détail, pour les inscriptions,80% ont été faites après la date limite, cequi impose une surcharge de travail pourles organisateurs qui hésitai<strong>en</strong>t à refusertant de monde. Cep<strong>en</strong>dant, dans unmonde où on veut que chacun soit responsable,il ne me semble pas déplacé deposer des limites et de dire aux retardataires,“eh bi<strong>en</strong> tant pis pour vous” et dedonner les coordonnés exactes du lieuseulem<strong>en</strong>t aux inscrits. Car ne pas savoirdire “non”, ouvre la porte à tous les abus.J’ai discuté avec des clandestins qui sontv<strong>en</strong>us, sans s’inscrire, sans payer et quiont mangé aux frais des autres : choisir delaisser v<strong>en</strong>ir certains qui ont demandé del’aide ouvertem<strong>en</strong>t c’est peut-être unefaçon d’aider des personnes sans moy<strong>en</strong>s,mais à ne pas poser de limites, la gestionrisque de dev<strong>en</strong>ir impossible et de découragerles volontaires.Concernant les minorités sous-représ<strong>en</strong>téesdans ces r<strong>en</strong>contres, elles le sontaussi probablem<strong>en</strong>t dans les abonnés deSil<strong>en</strong>ce qui ne traite pas beaucoup leurspréoccupations majeures et qui emploiesouv<strong>en</strong>t un langage assez universitaire quiaccroche peu les classes sociales populaires<strong>en</strong> général. A voir si cela peut évoluer.Concernant l’action non-viol<strong>en</strong>te,animer un atelier sur ce thème demandeun niveau de confiance et d’expéri<strong>en</strong>ceélevé que peu os<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre posséder ;un cercle de discussion sur ces thèmesserait peut-être plus facile à organiser.DRSur le naturisme, il me semble que lesAmi(e)s de Sil<strong>en</strong>ce aurai<strong>en</strong>t intérêt à yréfléchir sérieusem<strong>en</strong>t. Même s’il y a toujoursle risque des exhibitionnistes et desvoyeurs, il n’<strong>en</strong> est pas moins vrai que letabou autour du corps empêche l’émancipation,sépare le corps de l’esprit, interditle plaisir, et livre les g<strong>en</strong>s aux manipulationsmédiatiques et commerciales quiexploit<strong>en</strong>t l’obsession qui <strong>en</strong> résulte.A propos de la déscolarisation, plusieurspersonnes ont exprimé leur malaisesur les propos virul<strong>en</strong>ts et catégoriques<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus lors de cet atelier, particulièrem<strong>en</strong>tdiff<strong>ici</strong>les à supporter pour ceux quise donn<strong>en</strong>t à fond pour faire évoluer lesystème. Je compr<strong>en</strong>ds la frustration ress<strong>en</strong>tiepar ceux et celles qui voudrai<strong>en</strong>tsavoir plus sur la façon dont déscolariserleurs <strong>en</strong>fants, face à la souffrance et lamanipulation dont les <strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>têtre victimes dans les établissem<strong>en</strong>ts scolaires,et j’ai bi<strong>en</strong> vue qu’ils/qu’elles n’ontpas aimé qu’une partie importante duMusique dans le v<strong>en</strong>t.Laur<strong>en</strong>ce DuvalRéfection d’un four à pain..avancer sur ce chemin, mais je me méfiede tout ce qui est métaphysique et nonaccessiblesauf aux “initiés”, car j’ai souv<strong>en</strong>tconstaté que cela relève uniquem<strong>en</strong>tde l’imaginaire et de l’autosuggestion.Comme le philosophe indi<strong>en</strong> Krishnamurtiet des moines z<strong>en</strong>, parmi d’autres,l’ont observé, le savoir et le langage sontdes pièges qui ont t<strong>en</strong>dance à nous fairechercher les complications pour une spiritualité“ailleurs” alors que c’est seulem<strong>en</strong>t<strong>ici</strong> et maint<strong>en</strong>ant à l’intérieur d<strong>en</strong>ous, à chaque instant, par nos relationset notre consci<strong>en</strong>ce que nous pouvonsvivre une spiritualité. J’ai trouvé lescontacts humains de ces r<strong>en</strong>contresexceptionnellem<strong>en</strong>t riches <strong>en</strong> termes spirituels.A l’année prochaineVo<strong>ici</strong> pour ma petite vision étriquéede la chose. C’était court cette semaine siriche <strong>en</strong> partage (mais certains, libresavant, ont pu partager la semaine de mise<strong>en</strong> place aussi...) et le tissage de relationsparmi 200 personnes est resté plus lâcheque dans une tribu moins nombreuse,mais je recomm<strong>en</strong>cerais bi<strong>en</strong>.Gregg West ■SILENCE N°34025Novembre 2006


CultureLe Café du SoleilMarie Clem’sDans le Jura suisse, le Café du Soleil est un haut lieu de la musiquealternative. Un projet culturel né dans les années 70 et qui a perduréjusqu’à aujourd’hui.Après l’euphorie des années qui ontsuivi mai 68 et les manifestationsdans tous les s<strong>en</strong>s pour rev<strong>en</strong>diquerun autre modèle de société, la vagueculturelle <strong>en</strong>fle dans les années 70. Lebesoin de plus <strong>en</strong> plus fort de ne pasatt<strong>en</strong>dre le Grand soir pour se lancer dansune telle société fait se multiplier les projetsalternatifs. A Saignelégier, petite communede 2000 habitants perchée dans leJura suisse, tout comm<strong>en</strong>ce à l’écolequand un <strong>en</strong>seignant propose à ses élèvesde réaliser une exposition sur les peintresde la région. Six mois de contacts diverset d’int<strong>en</strong>ses mom<strong>en</strong>ts de convivialité, der<strong>en</strong>contres avec des artistes. Le résultatdonne <strong>en</strong>vie à un groupe d’élèves depoursuivre l’expéri<strong>en</strong>ce. Lorsqu’à l’automne1979, le Café du Soleil, grandeferme de 2800 m 2 , datant de 1788, abritantun petit bistrot , r<strong>en</strong>dez-vous intimistedu monde agricole, est mis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te, ilssont six — moy<strong>en</strong>ne d’âge 25 ans — àpr<strong>en</strong>dre contact avec la propriétaire pourlui proposer le rachat des lieux. Unesociété anonyme “Le Soleil vert” est mise<strong>en</strong> place pour réunir les fonds (50 000 FSde l’époque). Ses statuts précis<strong>en</strong>t : “Lasociété Soleil Vert a pour but de promouvoirun lieu de r<strong>en</strong>contre, d’animationrégionale, d’échange d’idées et d’<strong>en</strong>traidesous toutes formes possibles, spécialem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> relation avec la vie des Franches-Montagnes”. Les Franches-Montagnescorrespond<strong>en</strong>t aux communes voisines.(1)Ils sont six au départ de cette av<strong>en</strong>ture.Le plus âgé est Gilles Fleury, l’<strong>en</strong>seignant,un anci<strong>en</strong> étudiant du CIDOC, lec<strong>en</strong>tre interculturel mexicain de recherchecréé par Ivan Illich. Il disposedonc d’une bonne formation sur la convivialité,l’autonomie, les dynamiques solidaires,l’<strong>en</strong>traide… Ruth W<strong>en</strong>ger, autre<strong>en</strong>seignante, a part<strong>ici</strong>pé à la mise <strong>en</strong> placede l’exposition artistique. Kurt Stücheli,milite au sein des mouvem<strong>en</strong>ts autogestionnairessuisses alémaniques. PéanRebetez, <strong>en</strong>seignant, est passionné d’écologie.François Noirat, électr<strong>ici</strong><strong>en</strong>, nédans le village, milite pour l’indép<strong>en</strong>dancedu Jura. Ces trois derniers sort<strong>en</strong>t deprison après avoir été condamnés pouravoir refusé de faire leur service militaire.Brigitte Müller, après de longs voyages <strong>en</strong>Amérique du Sud, rejoint le groupe aprèsun coup de foudre pour la région.Tout comm<strong>en</strong>cepar des travauxTout est à faire, et l’aspect matériel deschoses, pour important qu’il soit, nerecouvre qu’une partie de l’<strong>en</strong>treprise. Ilfaut p<strong>en</strong>ser la maison, l’outil, ses exig<strong>en</strong>ces,ses finalités, son fonctionnem<strong>en</strong>t,ses prestations, les besoins qu’il doit couvrir.Partagés <strong>en</strong>tre piochards, truelles,pinces, pinceaux, ciseaux et crayons, chacun,au prix souv<strong>en</strong>t de sa vie privée,inv<strong>en</strong>te, dessine les espaces culturels etphysiques et les construit.Parallèlem<strong>en</strong>t aux travaux, de nombreuxtextes sont écrits pour essayer dedéfinir ce que peut être un projet culturelautogéré.Ils écriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1981 : “Le grouped’étude qui se trouve à la base de la rédactiondu prés<strong>en</strong>t travail se composed’hommes et de femmes, travailleursmanuels et intellectuels, tous représ<strong>en</strong>tatifs,d’une manière ou d’une autre et partiepr<strong>en</strong>ante du mouvem<strong>en</strong>t social <strong>en</strong>émerg<strong>en</strong>ce un peu partout et qui se caractérisepar la volonté affirmée de la partdes individus le constituant de se donnerles moy<strong>en</strong>s d’influer sur leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> se donnant la possibilité de réaliserune société dans laquelle l’hommepourra exercer son indép<strong>en</strong>dance et sacréativité, sera maître de sa propre vie.Pour y parv<strong>en</strong>ir, ces g<strong>en</strong>s partag<strong>en</strong>t laconviction qu’il est nécessaire et possibled’agir pour transformer radicalem<strong>en</strong>t leur<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t tant social, économiqueque politique. Ils ont donc consci<strong>en</strong>ceque le système dans lequel ils viv<strong>en</strong>tempêche aujourd’hui la très grande majoritédes individus d’accéder à une réelleémancipation, à une totale autonomie.(...) L’action culturelle <strong>en</strong>treprise se veutun ‘outil’ pour faire bouger la vie”. Ilsadopt<strong>en</strong>t une charte contre la drogue “aunom de la liberté (et non des tabous). Ladrogue et les drogués, p<strong>en</strong>sons-nous, sontdirectem<strong>en</strong>t liés au système actuel,comme le reflet l’est au miroir”.Ils définiss<strong>en</strong>t leur démarche artistique: “Le Soleil doit dev<strong>en</strong>ir un lieu danslequel s’opère un mouvem<strong>en</strong>t actif d’innovationpour t<strong>en</strong>ter de dégager une p<strong>en</strong>sée,un art réellem<strong>en</strong>t nouveau (…) <strong>en</strong>rupture constructive avec le conformismedes pseudo avant-gardes dans lesquellesle sempiternel r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des formesne correspond plus à aucun besoin internede l’art ou de la p<strong>en</strong>sée, mais répond àun besoin externe, une production toujoursplus grande et plus rapidem<strong>en</strong>tvariée, exigée par la logique du marché dela ‘Culture’. Le marché dev<strong>en</strong>ant la fin <strong>en</strong>soi de la production artistique”.Ils se fix<strong>en</strong>t des objectifs sociaux :“Mettre à disposition d’un village, d’unerégion, un espace ouvert où l’analyse critiqueet la liberté prédomin<strong>en</strong>t, la libertécomprise comme une reconquête de l’autonomiede la personne et contribuerainsi à celle de la région”. L’organisationdu travail est issue d’une assemblée généralequi se ti<strong>en</strong>t chaque lundi. Les décisionsdoiv<strong>en</strong>t être prises à l’unanimité. Encas de désaccord, la décision est repous-(1) Le nom résulte de l’histoire locale : c’est un anci<strong>en</strong>plateau donné par l’Evêché de Bâle à des paysans quil’ont défriché et ont alors bénéf<strong>ici</strong>é d’une zonefranche.SILENCE N°34026Novembre 2006


Marie Clem’ssée dans l’att<strong>en</strong>te d’un compromis. Lesalaire est égal pour tous, le pouvoir égalem<strong>en</strong>t.Le bâtim<strong>en</strong>t restauré propose, au rezde-chaussée,un bar, une grande salle derestauration, une salle d’exposition, et àl’étage, des bureaux et des chambres pouraccueillir des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce. Ellecompr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t un dortoir pour lesrandonneurs de passage. Avec le temps,d’autres salles de travail seront aménagéesdans les étages, le bâtim<strong>en</strong>t étant imm<strong>en</strong>se.Marginalisationet reconnaissanceLe lieu ouvre le 21 juin 1980 avec unm<strong>en</strong>u humoristique pastichant lesdrogues <strong>en</strong> vogue du mom<strong>en</strong>t. La cuisineest novatrice pour la commune : les produitssont biologiques prov<strong>en</strong>ant des producteurslocaux (2). Ces positions “révolutionnaires”leur permett<strong>en</strong>t d’être <strong>en</strong>phase avec les mouvem<strong>en</strong>ts alternatifs desgrandes villes <strong>en</strong>vironnantes (3)… maisprovoqu<strong>en</strong>t une grande défiance dans lacommune. La fermeture d’un café voisinva leur permettre de récupérer une partiede la cli<strong>en</strong>tèle locale qui, peu à peu, va semélanger avec une cli<strong>en</strong>tèle plus culturelleet politique v<strong>en</strong>ue de l’extérieur.Le jazz contemporain sera l’une despremières activités pér<strong>en</strong>nes du lieu. Ilpermettra d’asseoir la r<strong>en</strong>ommée du Cafédu Soleil. La galerie d’art contemporaincomplètera cette reconnaissance dans lapresse spécialisée. Très rapidem<strong>en</strong>t sontmis <strong>en</strong> place des résid<strong>en</strong>ces d’écrivain,avec des concours de nouvelles sur différ<strong>en</strong>tsthèmes.Au départ, cela part un peu dans tousles s<strong>en</strong>s. Les premiers salariés, autres queles six premiers, sont tout autant <strong>en</strong>thousiasteset des projets de c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tationet de revue voi<strong>en</strong>t le jour,d’autres sont débattus mais rest<strong>en</strong>t dansles têtes (comme une bibliothèquefemmes).La créativité part dans tous less<strong>en</strong>s : cinéma, photo, théâtre, ateliers culturelsles plus divers… mais aussi implicationdans les campagnes politiques :souti<strong>en</strong> aux réfugiés, lutte contre le racisme,mainti<strong>en</strong> des emplois locaux, souti<strong>en</strong>à des luttes dans d’autres pays (Pologne,Nicaragua…). Le lieu s’abonne à de nombreusesrevues qui sont mises <strong>en</strong> lecturelibre dans le café.Les années pass<strong>en</strong>t, le bouillonnem<strong>en</strong>tne s’avère pas toujours r<strong>en</strong>table et<strong>en</strong> 1985, le déf<strong>ici</strong>t provoqué par la multitudede concerts n’est plus supportable.Jusqu’alors, l’<strong>en</strong>semble des activités culturellesont été m<strong>en</strong>ées sans aucune subv<strong>en</strong>tion.Un plan de redressem<strong>en</strong>t estalors adopté avec une baisse des salaires,un arrêt des concerts. Les incertitudespès<strong>en</strong>t lourd et des fondateurs pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tleurs distances. Le projet est remis <strong>en</strong> discussionavec une ouverture du capital àd’autres personnes — une soixantaineinitialem<strong>en</strong>t, une c<strong>en</strong>taine aujourd’hui —et la mise <strong>en</strong> place d’un conseil d’administrationplus formel. La SA Soleil Vertdevi<strong>en</strong>t SA Café du Soleil. En 1992, lesactivités sont séparées : le café-hôtel-restaurantva fonctionner de manière autonome,mais <strong>en</strong> reversant 1 % de sonchiffre d’affaires aux activités culturelles.Celles-ci vont alors devoir se gérer aveccette aide non-négligeable : 12000 € paran, soit <strong>en</strong>viron l’équival<strong>en</strong>t des subv<strong>en</strong>tionsactuellem<strong>en</strong>t perçues des institutions.Les six membres fondateurs du Cafévont être élus à la fin des années 80 auconseil mun<strong>ici</strong>pal de Saignelégier, ce quimarquera un virage et la fin de la marginalisationdu lieu. Outre les activités animéespar le collectif du Café du Soleil,une quinzaine d’associations localesbénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de services et de locaux ausein du Café du Soleil.Structurationet professionnalismeL’égalité des salaires est abandonnée<strong>en</strong> 1992. Le nombre de salariés augm<strong>en</strong>tejusqu’à 25 aujourd’hui, représ<strong>en</strong>tant 9temps pleins, et certains ne souhait<strong>en</strong>tpas part<strong>ici</strong>per à la gestion collective dulieu. La grille des salaires est indexée surla conv<strong>en</strong>tion collective de la profession.Un conseil d’administration bénévolecontinue un temps à gérer l’<strong>en</strong>semble,mais l’activité économique s’avère lourdeet <strong>en</strong> 2000, un gérant des lieux estnommé. Les bénévoles se consacr<strong>en</strong>talors à animer la coordination culturellequi rassemble aujourd’hui sept activités.Cette coordination ne compte qu’un seulsalarié :• Musiques <strong>en</strong> Franches-Montagnes,• Galerie du Soleil,• Atelier de dessin et de peinture,• Atelier de littératures,• les Matins classiques (musique classique)• Paroles et musiques (chanson)• Encore plus de Soleil.Cette dernière activité est née <strong>en</strong>novembre 1996 pour concrétiser le projetde transformer l’anci<strong>en</strong> marché couvertde chevaux (4), voisin du Café du Soleil,<strong>en</strong> une salle de spectacle polyval<strong>en</strong>te. Il afallu réunir près de 300 000 €. Cette nouvellesalle de 135 m 2 a ouvert <strong>en</strong> 2001.Cette initiative a permis un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tde génération, la salle étant géréepar des plus jeunes, plus tournés vers lerock et les musiques actuelles.(2) La préfér<strong>en</strong>ce sera toujours donné au local avantle bio.(3) Saignelégier est l’une des dernières communesfrancophones au nord du Jura suisse et les grandesvilles voisines sont de langue allemande. Ils adhèr<strong>en</strong>tdonc au Netwerk, un réseau des lieux autogérés, laplupart <strong>en</strong> Suisse alémanique. Ce réseau a disparuaujourd’hui.(4) La spécialité de Saignelégier a longtemps été l’élevagede chevaux pour la boucherie mais aussi pour lacavalerie militaire.SILENCE N°34027Novembre 2006


CultureUn concert est organisé chaque mois,<strong>en</strong> variant les styles. Le lieu est bi<strong>en</strong>connu du milieu musical et ils reçoiv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>viron 25 demandes par mois, ce quidonne lieu à des sélections diff<strong>ici</strong>les. Lesmus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s sont payés au cachet, le publicpaie un prix raisonnable (10 à 15 € ). Lefonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseau permet d’avoirpeu recours à la publ<strong>ici</strong>té, les subv<strong>en</strong>tionspermett<strong>en</strong>t de payer les droits d’auteurs.La Galerie est animée par une commissiond’une dizaine de personnes avecquatre-cinq artistes professionnels etquelques passionnés. Elle organise unedizaine d’expositions par an. Elle a beaucoupmis l’acc<strong>en</strong>t sur la “géopoétique”,c’est-à-dire l’art lié au paysage et à lamarche, ce qui <strong>en</strong>globe certaines formesde land-art. Aujourd’hui, elle est moinsliée à un style. La peinture est prédominante,il y a un peu de photographie, degravure, de graphisme, rarem<strong>en</strong>t dessculptures ou des installations. Celles-cise font plutôt <strong>en</strong> extérieur, dans le cadred’animations programmées au niveau dela commune. Pour les c<strong>en</strong>t ans du cinéma,une exposition photo a été réaliséedans le train qui relie Saignelégier à laChaux-de-Fonds. Cinquante artistes ontété soll<strong>ici</strong>tés avec comme contrainte deproposer un seul format de photo et detraiter du thème du cinéma.L’atelier dessin et de peinture estouvert à tout âge, mais compte deshoraires pour les plus jeunes (à partir de14 ans) notamm<strong>en</strong>t ceux qui veul<strong>en</strong>t faire<strong>en</strong>suite une école des Beaux-Arts. Il y atrois professeurs professionnels et lescours du samedi matin sont suivis par 12à 15 personnes. Une fois par mois, il y aun cours avec modèle vivant destiné à despersonnes ayant déjà un bon niveau etqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des communes voisines.Certains des élèves du cours sont dev<strong>en</strong>usaujourd’hui des artistes r<strong>en</strong>ommés… etsont exposés dans la galerie.Marie Clem’sMarie Clem’sUne fresque peinte à l’<strong>en</strong>trée du café.Les résid<strong>en</strong>ces sont organisés avec demultiples réseaux. En li<strong>en</strong> avec LongoMaï (5), il a été possible de faire v<strong>en</strong>ir desartistes des pays de l’Europe de l’Est.Différ<strong>en</strong>cespersistantesConcrètem<strong>en</strong>t, le randonneur de passageremarquera sans doute l’abondanteétagère de journaux <strong>en</strong>gagés et pourratomber sur une soirée politique commerécemm<strong>en</strong>t des débats sur la montée del’UDC, droite populiste, <strong>en</strong> Suisse. Mais laforme alternative de l’organisation peutlui échapper.Si la réalité économique a obligé à uneplus grande rigueur, <strong>en</strong> particulier dans lagestion de l’hôtel-restaurant (qui compr<strong>en</strong>dtoujours un dortoir d’une dizainede lits avec des nuitées parmi les moinschères de Suisse), l’équipe animatricerev<strong>en</strong>dique toujours sa différ<strong>en</strong>ce commele rappelle avec humour ce petit texte missur son site internet :“De nombreux points distanci<strong>en</strong>t leSoleil d’un c<strong>en</strong>tre culturel traditionnel.Son fonctionnem<strong>en</strong>t, son (non) subv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t,son insertion dans le paysagehumain. Au c<strong>en</strong>tre de tout se trouve lebistrot, avec ses histoires, ses bouffes, sessple<strong>en</strong>s, ses projets, ses dragues, seserrances, ses blasphèmes, ses rires, sesrognes, ses maladresses, ses <strong>en</strong>gueulades,ses t<strong>en</strong>dresses, ses surprises, ses émois,ses complots, ses accueils, ses concerts,ses retrouvailles, ses tableaux, ses tapages,ses bouquins, ses câlins, ses soucis, sesc<strong>en</strong>driers, ses journaux, ses paysans, sesdistributions de primes, ses joueurs decartes, ses blagues, ses désirs, ses regards,ses oublis, ses pourboires, ses torchons etses serviettes, ses balais, son horloge, sonpinard, ses vernissages, ses songes, sessexes, ses têtes de veau vinaigrette, sesinhibitions, ses cueillettes de champignons,ses polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s <strong>en</strong> campagne, sonpetit lard, ses critiques, ses chansons, sesbas résille, ses boeufferies, ses mégots, sesfermetures, ses cris d’<strong>en</strong>fants, ses gueulesde bois, ses échanges, sa nicotine, l’air quir<strong>en</strong>tre des f<strong>en</strong>êtres, ses croissants, ses sourires,ses toux, ses déprimes, sesmusiques, ses réfugiés, ses salades auxcervelas, ses cambrures, ses adieux, sesabandons, ses affiches, ses gogues, sesbises, sa table ronde, ses confid<strong>en</strong>ces, sesplaques de neige sous les godasses, sesjurons, ses r<strong>en</strong>dez-vous, ses désarrois, sesprises de gueule, ses amitiés, ses hoquets,ses gobelets de tiquets impayés, sesrubans dans les cheveux, ses mains quitrembl<strong>en</strong>t, ses parapluies, ses copainsqu’on reti<strong>en</strong>t, ses fourneaux, ses commandes,son couscous de la pleine lune,ses frémissem<strong>en</strong>ts, ses erreurs, ses minijupes,ses barbes, ses bardes, ses caresses,sa buée sur les vitres, ses écrivains, sesméditations, ses polémiques, ses fêtes desolstices et de réveillons, les secrets de seschambres, ses plats ethniques, ses promesses,ses cornichons, ses m<strong>en</strong>songes,ses nouvelles têtes, ses pieds de cochon,ses mains qui se cherch<strong>en</strong>t, ses verres quise vid<strong>en</strong>t, ses larmes, ses chi<strong>en</strong>s, sesespoirs, ses copains, ses négoces, sesmédisances, ses impati<strong>en</strong>ces, ses chaises,ses solidarités, ses bordées, ses adieux, sessaxos, ses sil<strong>en</strong>ces, ses att<strong>en</strong>tes, ses libidos,ses pétitions, ses courants d’air, sescuites, ses guitares, ses bretelles, sesmémoires, ses dérisions, ses admirations,ses combines, ses abs<strong>en</strong>ces, ses crayons,ses compl<strong>ici</strong>tés, ses paillassons, ses murmures,ses tamponnes, ses gâteaux, sesrêves, ses confid<strong>en</strong>ces, ses conseils, sesécharpes oubliées... Sa vie, quoi!”Michel Bernard ■Café du Soleil, Marché-concours 14, CH 2350Saignelégier, tél : (0041) 32 951 16 88.(5) Longo Maï a été prés<strong>en</strong>té dans le numéro 305-306.SILENCE N°34028Novembre 2006


Non-viol<strong>en</strong>ceRéfractaires à la guerre d’Algérie,Comme un seul homme …qu’elle réfère à un passé<strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>t pour beaucoupd’<strong>en</strong>tre nous, la guerre «Parced’Algérie garde <strong>en</strong>core, à bi<strong>en</strong> des égards,ses mystères. Les voiles sur ces “événem<strong>en</strong>ts”ne se soulèv<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t quelorsque les langues de nos par<strong>en</strong>ts sedéli<strong>en</strong>t. Mais il faut du temps, beaucoupde temps pour qu’ils nous livr<strong>en</strong>t, lorsqu’ilsle font, l’histoire vibrante, ard<strong>en</strong>teet éprouvante de celui qu’elle a transc<strong>en</strong>déet souv<strong>en</strong>t meurtri. Et c’est cette émotionqu’ils parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cristalliser dansdes mots qui jailliss<strong>en</strong>t parfois au détourd’un repas de famille” (1). C’est ainsi que,plus de quarante ans après la fin de laguerre d’Algérie, un groupe d’anci<strong>en</strong>sréfractaires et de solidaires ont décidé detémoigner à travers un site internet (2),un livre (3) et un film (4).Les réfractaireset solidairesDe tous ceux, divers, qui se sont opposésà la guerre d’Algérie (déserteurs, insoumis,exilés, anarchistes, anti-colonialistes,ou ayant refusé d’obéir), il est impossiblede connaître le nombre exact, qui doitapprocher les 400. Parmi eux, ceux qu’onappelle les “réfractaires et solidaires” sontdes militants de l’Action civique non viol<strong>en</strong>te(ACNV), association dont le sloganest alors “Essayons la paix” ! De fin 1959à fin 1963, ces femmes et ces hommesprotest<strong>en</strong>t contre la torture <strong>en</strong> Algérie etl’exist<strong>en</strong>ce des camps d’assignation à résid<strong>en</strong>ce,dans lesquels le pouvoir françaisde l’époque <strong>en</strong>ferme un grand nombred’Algéri<strong>en</strong>s, de façon arbitraire. Cesmêmes personnes se solidaris<strong>en</strong>t avec lesjeunes hommes qui refus<strong>en</strong>t de part<strong>ici</strong>perà la guerre d’Algérie, organis<strong>en</strong>t avec euxleur résistance et, pour transformer leur(1) Djaouida Sehili, in Réfractaires à la guerred’Algérie, Erica Fraters, 2005, Editions Syllepse (postface).(2) www.refractairesnonviol<strong>en</strong>tsalgerie1959a63.org(3) Réfractaires à la guerre d’Algérie, Erica Fraters(anagramme du mot “réfractaires”), 2005, EditionsSyllepse.(4) Comme un seul homme, réalisé par FrançoisChouquet (voir le site ci-dessus pour <strong>en</strong> savoir plussur sa diffusion).(5) Christian Mellon in Alternatives Non Viol<strong>en</strong>tes, Ladésobéissance civile, n°108, automne 1998, 64 p.,page 8.refus <strong>en</strong> proposition constructive, se port<strong>en</strong>tvolontaires pour des chantiers de servicecivil <strong>en</strong> Algérie.Le choix dela désobéissance civileLeur histoire est pratiquem<strong>en</strong>t méconnue.Ils sont insoumis, réfractaires,dans une démarche d’abord individuelle,puis groupés pour une action commune,non-viol<strong>en</strong>te, sans dogme, dans l’évid<strong>en</strong>ceque la seule obéissance possible est àleur consci<strong>en</strong>ce, et qu’il devi<strong>en</strong>t obligatoirepour eux de désobéir à la loi. La plupartd’<strong>en</strong>tre eux le paieront d’années deprison, parfois jusqu’<strong>en</strong> 1963, date àlaquelle fut adopté le statut d’objecteur deconsci<strong>en</strong>ce.Aujourd’hui, ils ont décidé <strong>en</strong>semblede se raconter et de témoigner de leurchoix de la désobéissance civile, cette“forme d’action non-viol<strong>en</strong>te par laquelledes citoy<strong>en</strong>s, ouvertem<strong>en</strong>t et délibérém<strong>en</strong>t,transgress<strong>en</strong>t de manière concertéeune (ou plusieurs) loi (décret, règlem<strong>en</strong>t,ordre émanant d’une autorité légale) <strong>en</strong>vigueur, dans le but d’exercer soit directem<strong>en</strong>tsoit indirectem<strong>en</strong>t (par l’appel àl’opinion publique) une pression sur lelégislateur ou sur le pouvoir politique,pression visant soit la modification de laloi transgressée soit la modification d’unedécision politique, soit même — trèsexceptionnellem<strong>en</strong>t — le r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>tde ce pouvoir” (5).Commeun seul hommeLe titre du film évoque la paradeemployée par les militants de l’ACNV lorsde l’arrestation des réfractaires. L’actionconsistait pour ces militants à adopterl’id<strong>en</strong>tité du réfractaire recherché. A lademande des g<strong>en</strong>darmes v<strong>en</strong>ant arrêtercelui qui avait refusé l’incorporation, ilsrépondai<strong>en</strong>t tous être celui-ci. Sanspapiers d’id<strong>en</strong>tité sur eux, ils partageai<strong>en</strong>talors avec le réfractaire son arrestation,son emprisonnem<strong>en</strong>t et ne le quittai<strong>en</strong>tque contraints et forcés, lorsque les autoritésavai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin déniché le “bon” parmiles “mauvais”.DR DRLe film est une série d’interviews pratiquéesaujourd’hui, confrontées à desphotos d’hier, photos de famille ou coupuresde presse illustrant bi<strong>en</strong> le climat etles actions de cette époque. Il permet dedécouvrir à la fois le contexte historiqueet les raisons philosophiques de cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.Il donne la parole aux anci<strong>en</strong>sréfractaires mais aussi aux acteurs desréseaux de souti<strong>en</strong>, sans lesquels l’actionn’aurait pas abouti. Récits, témoignages,archives et analyses font le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre unesituation passée et l’actualité de la désobéissancecivile.Elsa Joyeux-Bouillon ■Non-viol<strong>en</strong>ce XXI a sout<strong>en</strong>u financièrem<strong>en</strong>t la créationde ce film. Non-viol<strong>en</strong>ce XXI est un fonds associatif<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dédié au financem<strong>en</strong>t d’une culturede non-viol<strong>en</strong>ce, notamm<strong>en</strong>t dans les actionscitoy<strong>en</strong>nes, militantes, politiques, etc.Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI souti<strong>en</strong>t la non-viol<strong>en</strong>ce ;sout<strong>en</strong>ez Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI <strong>en</strong> faisant un don !114 rue de Vaugirard 75006 Paris – 01.45.48.37.62contact@nonviol<strong>en</strong>ce21.comhttp://www.nonviol<strong>en</strong>ce21.comSILENCE N°34029Novembre 2006


SociétéSans-papiersN’importe quoi !Sarkozy ayant fixé des objectifsd’expulsion annuels <strong>en</strong> constantehausse, il est de plus <strong>en</strong> plus durpour les préfectures de respecterces quotas. Dans l’affaire de larégularisation des par<strong>en</strong>ts sanspapiers,sout<strong>en</strong>us par le Réseauéducation sans frontière, on assisteainsi à des régularisations <strong>ici</strong>alors que le même dossier estrefusé ailleurs. Pour RESF, cesont les plus rapides à remettreleur dossier qui ontété régularisés etnon ceux dont ledossier collaitle mieux avecla loi.Par ailleurs,le MRAP et leGISTI se sontélevés contreles contrôlesd’id<strong>en</strong>tité “ethnique”aprèsavoir assisté, début septembre,dans une gare de Paris à uncontrôle concernant uniquem<strong>en</strong>tdes Asiatiques. Explication selonle GISTI : un charter était prévupour l’Afghanistan et il fallaittrouver des Afghans à expulserpour r<strong>en</strong>tabiliser le coût del’avion ! Sarkozy avait promis“la tolérance zéro”, c’est surtoutle “n’importe quoi”.Pressequotidi<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> difficulté(2)Atous ceux qui s’étonn<strong>en</strong>t devoir ou d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Sarkozymonopoliser les médias, à la limitedu despotisme, cette petitephrase qu’il a déclarée devraitleur ouvrir les yeux : “ j’ai tousles patrons de presse avec moi “(le Canard Enchaîné du 18 mai2005. Et la grande presse des’étonner d’être <strong>en</strong> difficulté !DRNanotechnologies■ Minatec : sécurité prise<strong>en</strong> défaut. Début septembre, despirates ont réussi à se procurerles plans et consignes de sécuritédu site de nanotechnologies deGr<strong>en</strong>oble et à le mettre <strong>en</strong> lignesur Internet. Réaction des autoritésmilitaires : c’est regrettable.■ Des élus courageux ! Alorsque le site de Minatec a été inauguréle 1 er juin 2006, les élusVerts et alternatifs vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dedemander, début septembre, unmoratoire sur Minatec ! Jusquelà,ces élus avai<strong>en</strong>t suivi lesrecommandations de la majoritésocialiste que ce soit au niveaumun<strong>ici</strong>pal ou départem<strong>en</strong>tal…alors que le projet est sujet à unecontestation locale depuis septans !Publ<strong>ici</strong>téPresse quotidi<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> difficulté (1)LoueursracistesLa Halde, Haute autorité de luttecontre les discriminations et pourl’égalité a réalisé un testing <strong>en</strong>répondant à 126 annonces immobilièresde 120 ag<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Ile-de-France, à Lille et à Nice. Résultatsans réelle surprise : les ag<strong>en</strong>cesfiltr<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>dez-vous selon l<strong>en</strong>om et les acc<strong>en</strong>ts : des différ<strong>en</strong>cesde traitem<strong>en</strong>ts apparaiss<strong>en</strong>tdès le premier coup de fil(44% <strong>en</strong> Ile-de-France, 32% àNice, 15% à Lille). Après un premier<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, 35% des candidatsde référ<strong>en</strong>ce obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t unr<strong>en</strong>dez-vous contre seulem<strong>en</strong>t20% de ceux d’origine maghrébine,14% pour ceux originairesd’Afrique noire. Et <strong>en</strong>suite, 77%des premiers obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le bailcontre 17% pour les seconds,22% pour les troisièmes.Pauvrespatrons !On ne va pas les pleurer, maisles grands patrons du Cac40gagnerai<strong>en</strong>t un peu moins depuismaint<strong>en</strong>ant cinq ans. Alors qu’<strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne, ils gagnai<strong>en</strong>t 554années de Smic <strong>en</strong> 2001, ils n’<strong>en</strong>■ Honte sur le WWF. Le WWF, fonds mondial pour la nature, une destrois plus grosses associations mondiales de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,a manifestem<strong>en</strong>t des problèmes déontologiques ! En effet, on necompr<strong>en</strong>d pas comm<strong>en</strong>t il est possible que le WWF se soit associé avecLa nuit des publivores sous prétexte de pouvoir y projeter des filmspubl<strong>ici</strong>taires pour son organisation, lors de la 26 e édition du 21 octobredernier. La nuit des publivores est une énorme opération commercialemontée par les publ<strong>ici</strong>taires — ceux qui font la promotion de la destructionde la nature par la surconsommation, s’il faut le rappeler —où des drogués accept<strong>en</strong>t de payer fort cher pour se gaver d’<strong>en</strong>core plusde publ<strong>ici</strong>tés qu’ils peuv<strong>en</strong>t voir gratuitem<strong>en</strong>tà la télévision !■ Lettres <strong>en</strong> T. Les publ<strong>ici</strong>tés sont de plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t accompagnéesde lettres portant un T <strong>en</strong> signe d’affranchissem<strong>en</strong>t. Lorsque ceslettres sont r<strong>en</strong>voyées, c’est le destinataire qui paie les frais d’<strong>en</strong>voi,autant dire celui qui a <strong>en</strong>voyé la publ<strong>ici</strong>té.Un bon moy<strong>en</strong> de protester et de pénaliser financièrem<strong>en</strong>t ceux qui vous<strong>en</strong>combr<strong>en</strong>t la boîte aux lettres est de r<strong>en</strong>voyer ces lettres aux expéditeurs.Afin de r<strong>en</strong>dre l’action visible, il est proposé par des groupes antipubde les r<strong>en</strong>voyer toutes <strong>en</strong> même temps. Prochain r<strong>en</strong>voi collectif :le 9 décembre. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts surle site www.jeet.ouvaton.org.Le Monde, Libération, Le Figaro, l’Humanité… la presse quotidi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ationale connaît d’importantes difficultés financières. Il est debon ton d’annoncer que la concurr<strong>en</strong>ce du journal télévisé a plombé cetype de presse, qu’<strong>en</strong> plus il y a maint<strong>en</strong>ant la concurr<strong>en</strong>ce d’internetet des gratuits. Futurouest une société de prospectives basée à Lori<strong>en</strong>ta réalisé une étude pour le compte duMonde, d’Ouest-France etd’Alternatives économiques qui montreque cette analyse est fausse.Au niveau europé<strong>en</strong>, on constate queles Français sont à la fois les moinslecteurs de presse quotidi<strong>en</strong>ne et lesmoins auditeurs de journaux TV. Al’autre extrémité, on trouve les Pays-Bas, les pays scandinaves et l’Ecosseoù le taux d’écoute TV est très fort,mais aussi fort que le taux de lecturede la presse quotidi<strong>en</strong>ne. L’étudemontre qu’<strong>en</strong> France, il y a une défiancetrès importante devant les informationsdélivrées par les télés comme parles quotidi<strong>en</strong>s et l’étude date mêmequand devi<strong>en</strong>t visible cette défiancecroissante : dans le traitem<strong>en</strong>t lam<strong>en</strong>tablede l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl il y avingt ans. A bon <strong>en</strong>t<strong>en</strong>deur, salut !DRont gagné que 366 <strong>en</strong> 2004.Seulem<strong>en</strong>t un millier de fois plusqu’une personne au RMI. Dans ledétail, c’est le patron de L’Oréalqui gagne le plus (1220 Smic)et celui de Gaz de France, lemoins (24 Smic)(Alternativeséconomiques, septembre 2006)G R E N O B L ESoldatsinconnusDes c<strong>en</strong>taines de milliers de soldatsv<strong>en</strong>us de nos colonies sontmorts “pour la France”. Soldatssuperbem<strong>en</strong>t ignorés dans lescomptabilités macabres de nosguerres patriotiques. Aujourd’huileurs <strong>en</strong>fants rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t unereconnaissance et une pièce dethéâtre sur ce sujet “Soldatsinconnus” est actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tournée pour rappeler les faitset interroger sur la réalité desguerres : combi<strong>en</strong> de Français ontréellem<strong>en</strong>t combattu <strong>en</strong> premièreligne ? La pièce est coproduitepar une compagnie française etune autre sénégalaise. Elle seraprés<strong>en</strong>tée les 10, 15 et 18novembre à l’Espace 600, 97,galerie de l´Arlequin, 38000Gr<strong>en</strong>oble, tél : 04 76 29 42 82,avant d’être prés<strong>en</strong>tée au Maliet au Sénégal. Graines de soleil,7, rue de la charbonnière, 75018Paris, tél : 01 46 06 08 05.SILENCE N°340 Novembre 200630


AlternativesThomas SteinbergOK ChoraleCe fut la cinquième année, uneannée charnière pour ces r<strong>en</strong>contresde Chorales révolutionnairesà Saint-Amant-Roche-Savine, <strong>en</strong>pays auverpin. D’abord à cause dunombre de part<strong>ici</strong>pants, et puis aussiparce que 150 personnes se gérant tranquillem<strong>en</strong>t,chantant, interv<strong>en</strong>ant pour lamaternité d’Ambert, houspillant sondirecteur avec le concours de la population,ou <strong>en</strong>core chantant deux chantspour la Palestine au mom<strong>en</strong>t même ou leHezbollah résistait au Liban, ça faisaitchaud au cœur dans cette semaine glacialedu début du mois d’août.Si Valérie ne fait pas ses 45 ans c’estsûrem<strong>en</strong>t grâce à l’accordéon dont ellejoue à La Barricade de Saint-Eti<strong>en</strong>ne, oupas moins de 60 personnes se retrouv<strong>en</strong>tpour chanter « La grève générale » sachanson préférée. « Cette année lemeilleur mom<strong>en</strong>t aura été de chanter àl’université p<strong>en</strong>dant le CPE et aussi à l’asilede nuit pour les SDF ». « A laLa compagnie Jolie Môme.Barricade on trouve des libertaires, destrotskistes, un socialiste et même quelqu’unde la CFDT » déclam<strong>en</strong>t la joyeusebande d’anars v<strong>en</strong>ue du pays desmineurs. On y chante « Mineurs deFrance » de Gabriel Mariton, stéphanois,emprisonné par les socialistes durant lagrève de 48, et on oublie un mom<strong>en</strong>tqu’on peut appart<strong>en</strong>ir à un syndicatpatronal !Jean-Paul a un visage qu’on n’oubliepas. Une voix non plus ! Il tonitrue de savoix de basse depuis Rou<strong>en</strong> où laChorale-Ternative distribue ses textesquand elle se prés<strong>en</strong>te au public.Ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composée de membres« Des Alternatifs », ils sont une vingtaine,jeunes ou plus expérim<strong>en</strong>tés, à chanter« La Varsovi<strong>en</strong>ne » ou à composer desremix sur des airs connus : « le FMI surl’air de la Bastille ». Si Jean-Paul blague àl’apéro : « Je vi<strong>en</strong>s <strong>ici</strong> pour l’esprit révolutionnaire,la subversion… pour une foisqu’on peut fréqu<strong>en</strong>ter des trotskistes »s’emportant d’un rire, il explique le côtéfamilial de la chorale : « C‘est d’originecatho, gamin j’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du Le temps descerises… » alors Jean-Paul transmet sesvaleurs humaines.Sandra vi<strong>en</strong>t d’Ami<strong>en</strong>s et travailledans une ag<strong>en</strong>ce de voyages. Sa choralec’est la Bande à Rosa. Compr<strong>en</strong>ez Luxembourg,pas le jardin mais plutôt la révolutionnaireallemande. Sa chanson : « LaSemaine sanglante ». Pas folichon ? Si,justem<strong>en</strong>t ils le sont ceux du pays picardqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour la première fois et quitrouv<strong>en</strong>t qu’on avance rapidem<strong>en</strong>t, qu’il ya « une profusion de chants ». Parcontre Sandra regrette les débats sur lestextes : doit-on supprimer tel passagejugé sexiste ?Les barricades de Gr<strong>en</strong>oble sont v<strong>en</strong>us<strong>en</strong> bataillon. Parmi eux un nouveau,Frédéric, 43 ans, <strong>en</strong>seignant, pas <strong>en</strong>carté. Ila r<strong>en</strong>contré la chorale dans une manif surle CPE : « C’est à la carte, c’est parfait ! »me dit-il. Son meilleur mom<strong>en</strong>t fut dechanter pour la commémoration descongés payés : « Nous n’étions quequatre à Saint-Martin-d’Hères à chanterJuillet 36 de Serge Utge Royo. L’année prochaineils s’appelleront peut-être lesNano-barricades !Il y a Laure qui vi<strong>en</strong>t pour la secondefois de Toulouse où elle répare des clarinettesquand elle ne chante pas « LaLega » dans la chorale de la Canaille duMidi. Son plaisir <strong>ici</strong> : « Exprimer desidées révolutionnaires de manière douce,r<strong>en</strong>contrer d’autres g<strong>en</strong>s, se gérer ». Sa choraleest à dominante Cénétiste et assezféminine.Christine apparti<strong>en</strong>t à La belle Etoile,une chorale dirigée par Cyril , des « JolieMôme » et qui se réunit à Arg<strong>en</strong>teuil.Elle adore « Anarchie ma blanche » etchante « pour porter le message ». Elleest bibliothécaire et se retrouve dans lesidées de Ras le Front. C’est <strong>en</strong> chantant auContre-salon de l’armem<strong>en</strong>t à la Villette<strong>en</strong> juin qu’elle s’est le plus régalée cetteannée.Leur interv<strong>en</strong>tion dans l’usine Malora<strong>en</strong> grève et occupation, Stéphane s’<strong>en</strong>souvi<strong>en</strong>dra. Lui qui milite à la LCR, à laCGT et travaille à l’Insee trouve qu’ilsavai<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t leur rôle à chanter danscette boîte : « c’est différ<strong>en</strong>t que dechanter dans notre milieu d’intellos »« Militer, chanter, partager » déclare-t-ilce qui va dans le même s<strong>en</strong>s que sa chansonpréférée : « l’Internationale », untube ! Aux « Sans Nom », à Nancy, ilssont soixante au bas mot dans cette choralequi existe depuis déjà six ans. Leurchef de chœur, Thomas n’a d’ailleurs passon pareil pour orchestrer « La danse desBombes » de Louise Michel. Gaffe à lavoûte !Cette année c’est une chorale composéeexclusivem<strong>en</strong>t de femmes, Les JosettesRouges du Havre qui avait organisé lasemaine. Faut-il y voir un clin d’œil àEddy Mitchell ? Roselyne, professeur,adhér<strong>en</strong>te à Sud éducation, proche deRESF, Réseau éducation sans frontiière,déf<strong>en</strong>d leur choix de chants féministes etajoute qu’elles ne sont pas lesbi<strong>en</strong>nes, <strong>en</strong>riant « on est là depuis le départ, c’est unmom<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>contre, un bol d’air, unebulle pour se ressourcer » dit-elle. Les100 ans de la mort de Louise Michelfur<strong>en</strong>t un grand mom<strong>en</strong>t cette année pourcelle qui aime particulièrem<strong>en</strong>t la chansonde Marmoud Darwich : « SarkhataThaer »Ajoutons que les chorales de Marseille,Limoges, ou <strong>en</strong>core celle de Coupde rouge (apéro garanti !) du Havre chantèr<strong>en</strong>tà l’unisson sous la houlette des JolieMôme qui fêtait leur dixième année derésid<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Auvergne. Le souhait deMichel, le directeur artistique : « Etre<strong>en</strong>core plus nombreux l’année prochaine ! »Et on chantera <strong>en</strong> chinois s’il y a desmaoïstes ?Christophe Goby ■En choeur et <strong>en</strong>core■ Le festival “La belle rouge”, à Saint-Amant-Roche-Savine, Puy-de-Dôme, est organisé par laCompagnie Jolie Môme, BP 22, 92235G<strong>en</strong>nevilliers cedex, tél : 01 48 59 67 80.■ La Barricade à Saint-Eti<strong>en</strong>ne, Françoise,tél : 06 84 49 18 77.■ Chorale-ternative, à Rou<strong>en</strong>, c/o Les Alternatifs,205, rue Saint-Juli<strong>en</strong>, 76100 Rou<strong>en</strong>, tél : 06 8516 46 74,http://www.alternatifs.org/76/chorale.html.■ La Bande à Rosa, à Ami<strong>en</strong>s, dolle.f@clubinternet.fr.■ La Canaille du Midi, à Toulouse c/o SarahHirsch, tél : 05 61 14 13 07 ou Laure Lebrun,tél : 06 23 03 11 87.■ Les Josettes rouges, au Havre,claudine.santus@wanadoo.fr.Et d’autres <strong>en</strong>core :■ Front musical d’interv<strong>en</strong>tion, à Paris,http://fmi.lautre.net.■ Chorale des chants de la rue, c<strong>en</strong>tre Ascaso-Durruti, 6, rue H<strong>en</strong>ri-R<strong>en</strong>é, 34000 Montpellier.SILENCE N°34031Novembre 2006


PolitiqueManifestationsqui dégénèr<strong>en</strong>tQuelques incid<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> marge desmanifestations anti-CPE au printempsont provoqué une multiplicationdes articles sur les “débordem<strong>en</strong>ts”et les “casseurs”.Pourtant lorsqu’une manifestationprovoque plusieurs morts(deux personnes ayant chuté demoto, une femme tombée d’unevoiture, un jeune mort noyé dansla Seine, un autre écrasé dans lemétro…), et de multiples blessésgraves (un empalé sur une grilleau c<strong>en</strong>tre de la place de laBastille, un autre blessé par uncoup de hache, un homme tabassépour avoir refusé de voir sonchi<strong>en</strong> peint <strong>en</strong> tricolore…), on neparle plus que de “petits incid<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> marge des rassemblem<strong>en</strong>ts”.Pourquoi ? Sans doute parce quele Mondial de football est perçucomme une drogue nécessaire.Candidateécologiste ?Le 14 septembre à Poitiers, pourl’inauguration d’une ligne TERroulant à 30 % au diester, la présid<strong>en</strong>tede région, candidate PSpossible, s’est f<strong>en</strong>due d’un discourstrès écologiste : “L’aprèspétroleest <strong>en</strong> marche (…). Si desdécisions rapides étai<strong>en</strong>t prisesdans le domaine de la fiscalitéécologique, la France pourraitmonter plus vite <strong>en</strong> puissance surle plan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal” dénonçant“l’insupportable écart <strong>en</strong>treP A R I SBibliothèqueLa RueLa bibliothèque libertaireLa Rue organise une fêtepour ses huit ans, le samedi2 décembre à son siège.La Rue, 10, rue Robert-Planquette, 75018 Paris,M°Blanche ou Abesses.le discours gouvernem<strong>en</strong>tal à proposd’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la réalité”.“”Ce sont dans les éco-industriesqu’il y a les emplois dufutur”, se vantant d’être la premièrerégion à accueillir un lycéequi produira plus d’énergie qu’iln’<strong>en</strong> consomme.G R E N O B L EAmisdu mondediplomatiqueLes Amis du monde diplomatiqueorganis<strong>en</strong>t tout au long de l’annéedes débats sur différ<strong>en</strong>tesquestions politiques et de société.A signaler : “La décroissancepour tous” avec l’auteur du livredu même nom, Nicols Ridoux, lemardi 28 novembre à 20h30, auTonneau de Diogène, 6, placeNotre-Dame ; “quel financem<strong>en</strong>tPolitique éthiqueDans notre parti politique, nous accomplissons ce que nous promettons.Seuls les imbéciles peuv<strong>en</strong>t croire que nous ne lutterons pas contre la corruption.Parce qu’il y a quelque chose de certain pour nous :L’honnêteté et la transpar<strong>en</strong>ce sont fondam<strong>en</strong>tales pour atteindre nos idéaux.Nous démontrons que c’est une grande stupidité de croire queLes mafias continueront à faire partie du gouvernem<strong>en</strong>t comme par le passé.Nous assurons, sans l’ombre d’un doute, queLa justice sociale sera le but principal de notre mandat.Malgré cela, il y a <strong>en</strong>core des g<strong>en</strong>s stupides qui s’imagin<strong>en</strong>t queL’on puisse continuer à gouverner avec les ruses de la vieille politique.Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour queSoit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d’influ<strong>en</strong>cesNous ne permettrons d’aucune façon queNos <strong>en</strong>fants meur<strong>en</strong>t de faimNous accomplirons nos desseins même siLes réserves économiques se vid<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>tNous exercerons le pouvoir jusqu’à ce queVous aurez compris qu’à partir de maint<strong>en</strong>antNous sommes le parti libéral fédéral, la « nouvelle politique ».Et maint<strong>en</strong>ant, lisez le texte <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par la dernière ligneet <strong>en</strong> remontant phrase par phrase jusqu’au début… Réaliste n’est-ce pas ? !(source : Morphéus, sept-déc 2005, www.morpheus.fr)L’affichequi fait rêverles VertsLa Fédération anarchistediffuse une affiche sur lethème “Les élections, ça vousamuse <strong>en</strong>core ?” représ<strong>en</strong>tantun Rubik’s cube où les couleurssont remplacées par les siglesdes partis. Il y a 27 casesvisibles, dont 2 “vote blanc”,6 PS, 6 UMP, 5 Verts, ce qui <strong>en</strong>pourc<strong>en</strong>tage donne 30 % au PSet à l’UMP et 25 % aux Verts !pour quel développem<strong>en</strong>t ?” avecEric Berr et d’autres, mardi 12décembre à 20h30 au CLC(C<strong>en</strong>tre Loisirs et Culture, à,proximité de la salle ODYSSEE )27 rue Victor Hugo à Eyb<strong>en</strong>s(tel : 04 76 24 22 32)… Amisdu monde diplomatique, JacquesTolédano, Le Croz, 38700Sarc<strong>en</strong>as, tél : 04 76 88 82 83.L Y O NE T P A R I SResponsabilitéLa responsabilité est au cœurde notre quotidi<strong>en</strong>. Dans chaqueacte, petit ou grand. Une nouvelleassociation cherche à se créerautour d’une réflexion sur cetteresponsabilité, comm<strong>en</strong>t la comL’Ardècheest-elle unemarchandise ?Les producteurs de châtaigned’Ardèche ont réussi à créer,le 28 juin 2006, une AOC,Appellation d’origine contrôlée,sous le nom “châtaigne d’Ardèche”,cette dénomination étant protégéepour une zone géographique donnée…Qui ne couvre pas le départem<strong>en</strong>t.Si vous produisez des châtaignes<strong>en</strong> dehors de la zone, maistoujours dans le départem<strong>en</strong>t, vousne pouvez plus dire que vous êtesproducteur <strong>en</strong> Ardèche ! Le départem<strong>en</strong>test ainsi dev<strong>en</strong>u une marchandise!DRpr<strong>en</strong>dre, comm<strong>en</strong>t la partager.Une première réunion de débatsest organisée le samedi 2décembre de 9h30 à 17 hà Couleur des Mets, 5, rueAlexandre-Boutin, à Villeurbanne(M°Charp<strong>en</strong>nes), près de Lyon.Une autre réunion aura lieule 17 mars à Paris.Responsabilité, Fred Meyer, 9,rue des Sapins, 68170 Rixheim.SILENCE N°340 Novembre 200632


Economie-Femmes-PolitiqueSolange FernexUne grande dame nous a quittés. Prés<strong>en</strong>te dansde nombreuses luttes écologistes depuis plusd'une tr<strong>en</strong>taine d'années, Solange Fernex devraitrester un modèle pour ceux qui veul<strong>en</strong>t militerdans le cadre de la non-viol<strong>en</strong>ce.au début des années 70,nous luttons pour remettre à«Comm<strong>en</strong>os <strong>en</strong>fants et petits-<strong>en</strong>fantsune terre viable, un monde fraternel, solidaire,beau et divers, masculin et féminin».Ces lignes, rédigées par Solange Fernex<strong>en</strong> guise de conclusion de son long texte,Montée de sève, <strong>en</strong> bonne place dans l<strong>en</strong>uméro spécial de Sil<strong>en</strong>ce Alternatives <strong>en</strong>Alsace du 15 mai 1997, résume parfaitem<strong>en</strong>tson exist<strong>en</strong>ce, interrompue bi<strong>en</strong>trop tôt, vouée à la protection de la planèteet à la déf<strong>en</strong>se de tous(toutes) seshabitant(-e)s. (Re)lisez la biographie trèsdétaillée qu’Elisabeth Schulthess lui aconsacrée (1).Le lundi 11 septembre 2006, versquinze heures, l’infatigable pionnières’éteignit à l’âge de soixante-douze ans,<strong>en</strong>tourée des si<strong>en</strong>(-ne)s, dans le magnifiquedomaine de Biederthal, à deux pasde la frontière helvétique. Elle incarnait lafidélité indéfectible aux principes ess<strong>en</strong>tielsd’une écologie politique <strong>en</strong> symbioseavec le pacifisme et le féminisme.Le 20 février 1973, la demeure deSolange et Michel servit de cadre à lacréation d’Ecologie et Survie, le premiermouvem<strong>en</strong>t de ce type sur le VieuxContin<strong>en</strong>t. Durant tr<strong>en</strong>te-deux ans, lapolyglotte œuvra au sein du Comité desauvegarde de Fess<strong>en</strong>heim et de la plaine duRhin, CSFR, la doy<strong>en</strong>ne des associationsantinucléaires hexagonales, portée sur lesfonts baptismaux à la mi-août 1970, ettoujours vivace. La citoy<strong>en</strong>ne du mondese s<strong>en</strong>tait <strong>en</strong>racinée dans le «Dreieckland»(«le pays des trois frontières»),théâtre de plusieurs occupations de terraincouronnées de succès. La fameusetrilogie «Marckolsheim-Wyhl-Kaiseraugst»(20 septembre 1974-7 novembre 1975)décl<strong>en</strong>cha une vaste prise de consci<strong>en</strong>cequant aux questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales.Sous sa houlette, sa commune, au conseilduquel elle siégea durant vingt-quatre(1) Solange Fernex, l’insoumise, Ed.Yves Michel ( BP 3,05300 Barret-sur-Méouge), octobre 2004, 212 p, 13 €,«livre du mois» dans Sil<strong>en</strong>ce de janvier 2005.ans, fut la première à adopter une délibérationcontre le canal Rhin-Rhône à grandgabarit (141 villages suivir<strong>en</strong>t).Le 10 juin 1979, la liste Europe-Ecologie, conduite par elle, rata de peul’accession au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. Dixans plus tard, le 18 juin 1989, celle drivéepar Antoine Waechter, sur laquelle ellefigurait <strong>en</strong> seconde position, <strong>en</strong>grangea1 919 717 voix (10,59%, dont 20,4% dansle Haut-Rhin) et obtint neuf élu(-e)s.Durant ses tr<strong>en</strong>te mois de mandat, elle fitnotamm<strong>en</strong>t avancer le dossier quant àl’harmonisation des normes pour les productionsbiologiques (logo AB).L’intransigeante messagère de la nonviol<strong>en</strong>ceactive monta au créneau pourplaider <strong>en</strong> faveur du désarmem<strong>en</strong>t, fût-il«unilatéral», et de la reconversion des«industries de mort». Elle ne cessa dedénoncer l’épouvantable scandale de«l’extermination par la faim», dressantsystématiquem<strong>en</strong>t un parallèle saisissant<strong>en</strong>tre les budgets militaires à croissanceexpon<strong>en</strong>tielle et les moy<strong>en</strong>s, des plusétiques, alloués pour circonscrire misèreet malnutrition.La native de Strasbourg s’associa àmaints jeûnes. Les plus longs : du 10février au 5 mars 1977, à Rogg<strong>en</strong>house,avec six autres personnes (dont son filsAntoine), pour exiger des «garanties desécurité élém<strong>en</strong>taires» pour les deux réacteursPWR de la c<strong>en</strong>trale de Fess<strong>en</strong>heim,qui divergea, le…7 mars. «Je n’ai jamaisautant pleuré», répéta-t-elle souv<strong>en</strong>t ;tr<strong>en</strong>te-huit jours, du 6 août au 12 septembre1983, afin de réclamer «le gel del’armem<strong>en</strong>t atomique» ainsi qu’un moratoirepour l’installation des «euromissiles»(dans les deux camps du duopole impérialiste!) et des essais <strong>en</strong> Polynésie.Le week-<strong>en</strong>d des 8 et 9 septembre2001, pour son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t<strong>en</strong> la matière, la Fondation munichoiseNuclear-Free Future Award lui décerna àCarnsore Point (Irlande) le Prix éponyme.Solange Fernex n’avait cure des querellespartisanes et des combines politicardes.Son immarcescible générosité, saP-E-Weck 1D photoSolange Fernex.noblesse d’âme et sa mansuétude la préservai<strong>en</strong>tde mépriser un adversaire ou des’impliquer plus que de raison dans desdiscussions stratégiques partidaires. Cetteinlassable défricheuse préférait investirson énergie, constamm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ouvelée,dans les multiples combats qui luit<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t tant à cœur, se préoccupant bi<strong>en</strong>davantage de la prochaine pétition à fairesigner, d’un livre capital à traduire et àdiffuser, d’un colloque à préparer, d’unecause à déf<strong>en</strong>dre coûte que coûte, y comprisaux confins du globe.Elle parcourut des dizaines de milliersde kilomètres pour contrer les ignominieuxm<strong>en</strong>songes des nucléocrates à proposdes conséqu<strong>en</strong>ces de la catastrophede Tchernobyl. Le 27 avril 2001, ellefonda avec son époux, médecin tropicalisteg<strong>en</strong>evois, et quelques ami(-e)s, l’associationEnfants de Tchernobyl Belarus. Ladéfunte avait émis le vœu que celles etceux qui se déplacerai<strong>en</strong>t pour sesobsèques, le samedi 16 septembre, soutinss<strong>en</strong>t,par un don, cette structure quis’efforce de secourir, dans les zones lesplus sinistrées, des milliers d’<strong>en</strong>fants <strong>en</strong>leur distribuant de la pectine de pomme,un adsorbant de métaux lourds favorisant,par élimination, l’atténuation de lacharge <strong>en</strong> césium 137 dans le corps contaminé.Très croyante, spirituellem<strong>en</strong>t proche despréceptes d’Albert Schweitzer, duMahatma Gandhi, de Lanza del Vasto etde Teilhard de Chardin, la contestataireprotestante se ressourçait régulièrem<strong>en</strong>tauprès du moine bouddhiste, le Vietnami<strong>en</strong>Thich Nhat Hanh, dans le villagedes Pruniers, près de Thénac <strong>en</strong> Dordogne.Cinq jours avant de fermer lesyeux à jamais, minée et rongée par un malimplacable, elle confia à André Larivière,militant antinucléaire, qu’elle «veillerait»désormais sur notre «travail, de là où» elle«se trouverait».R<strong>en</strong>é Hamm ■SILENCE N°340 33Novembre 2006


PaixLes nano,c’est la guerre !Minatec, pôle des nanotechnologiesà Gr<strong>en</strong>oble, organisait débutseptembre un colloque “Echangessur les nanotechnologies”. Unequinzaine d’ingénieurs irani<strong>en</strong>s sesont inscrits <strong>en</strong> juin dernier poury part<strong>ici</strong>per. Ils n’ont pas pu v<strong>en</strong>ir,Didier Molko, le directeur deMinatec, a d’abord indiqué auxorganisateurs du congrès qu’<strong>en</strong>raisons de la situation politiqueinternationale, « les règles duCEA interdis<strong>en</strong>t l’accès [deMinatec] aux ressortissants irani<strong>en</strong>s». Autant dire que le sitede Minatec est considéré commes<strong>en</strong>sible sur le plan militaire. LeCEA, Commissariat à l’énergieatomique, est un organismedép<strong>en</strong>dant du ministère de ladéf<strong>en</strong>se. La DGA, direction généraledes armées, est <strong>en</strong> contratavec plusieurs équipes derecherche pour la mise au pointd’armes, de drones, etc. au niveaunanotechnologique. Dans un rapportpublié début septembrepar l’Observatoire des transfertsd’armem<strong>en</strong>t, Antonin Reigneaudmontre comm<strong>en</strong>t l’armem<strong>en</strong>t dedemain se prépare dans des pôlesde recherche soi-disant civils etcomm<strong>en</strong>t Minatec est l’un de cespôles où la confusion civil et militaireest la plus totale.Observatoire des transferts d’armem<strong>en</strong>t,CDRPC, 187, montéede Choulans, 69005 LL’art de vivre<strong>en</strong> paixAppr<strong>en</strong>dre l’art de mieux vivrela vie, c’est possible avec le programmedu même nom développépar Unipaz, l’université holistiqueinternationale de la paixà Brasilia. En France, un séminaire-atelierde deux jours, pourexplorer, avec la tête, avec lecœur, avec le corps, où éclôt lapaix, comm<strong>en</strong>t la vivre int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> soi, avec les autres etavec la nature, est organisé à différ<strong>en</strong>tesdates et lieux : les 15-16janvier à Paris, les 27-28 janvierà Tours, les 17-18 mars àBeauvais, les 24-25 marsà La Roche-sur-Yon, les 31 mars-1 er avril à Die, les 28-29 avril àToulouse, les 5-6 mai à Lyon.Unipaz-France, 6, rue del’Occid<strong>en</strong>t, 78000 Versailles,tél : 01 39 02 23 04.yon, tél : 04 78 36 93 03.E R Y T H R É ERefusde la guerreL’Erythrée n’est indép<strong>en</strong>danteque depuis 1990. Aujourd’hui, unrecrutem<strong>en</strong>t forcé est m<strong>en</strong>é par legouvernem<strong>en</strong>t et de nombreusespersonnes n’ont d’autre choix quel’exil. Des réfugiés <strong>en</strong> Allemagnedemand<strong>en</strong>t que ce pays reconnaissele droit à l’objection.Eritrean Anti-militarismInitiative c/o AbrahamGebreyesus Mehreteab,Adlerflychtstraße 8, D-60318Frankfurt, tél : 069 / 9551 8994ou Yohannes KidaneOgubamichael, Bahnstr 51,D 61449 Steinbach,tél : 01625-208472.P A R I SFestivaldu film antimilitaristeLe festival du film antimilitaristese ti<strong>en</strong>dra les 10 et 11 novembreà l’Espace culturel La Clef, 21,rue de la Clef, 75005 Paris,DRMº C<strong>en</strong>sier-Daub<strong>en</strong>ton.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : union pacifistede France, BP 196, 75624 Pariscedex 13, tél : 01 45 86 08 75.F I N I S T È R EPar<strong>en</strong>talité etnon-viol<strong>en</strong>ceLe CMR, Chréti<strong>en</strong>s <strong>en</strong> milieurural, du Finistère-Sud lance unatelier de par<strong>en</strong>talité et CNV,communication non-viol<strong>en</strong>te, quise poursuivra toute l’année 2007.Pour compr<strong>en</strong>dre les questionsabordées, deux confér<strong>en</strong>ces sontorganisées à Quimper. La première,le v<strong>en</strong>dredi 24 novembre à20 h, avec Michèle Guez, formatrice<strong>en</strong> CNV, aura pour thème“comm<strong>en</strong>t parler à nos <strong>en</strong>fantspour qu’ils nous écout<strong>en</strong>t etcomm<strong>en</strong>t les écouter pour qu’ilsnous parl<strong>en</strong>t”. La deuxième, leBush dégoût■ Rapport accablant. Un rapport des services de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts américains,r<strong>en</strong>du public par le New-York Times fin septembre, conclut quela guerre <strong>en</strong> Irak a augm<strong>en</strong>té le risque terroriste. Si Al Quaïda auraitété désorganisé, le conflit aura provoqué la multiplication des réseaux etde nombreux groupes se développ<strong>en</strong>t tout seuls, r<strong>en</strong>dant impossible leurrepérage par les services secrets.■ Le Japon se retire. Le 20 juin, le Japon a annoncé à son tour qu’ilretirait ses 600 soldats de l’armée de terre prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Irak. Des soldatsde l’armée de l’air continueront à part<strong>ici</strong>per au transport du ravitaillem<strong>en</strong>t.■ Soldats accusés de meurtre. Pour avoir été vus <strong>en</strong> train de tuerinutilem<strong>en</strong>t des civils iraki<strong>en</strong>s, huit GI ont été inculpés de meurtre.Quatre autres sont <strong>en</strong> procès pour les tortures filmées dans une prisonde Bagdad. De nombreux juristes estim<strong>en</strong>tque le gouvernem<strong>en</strong>t Bush pourraitrelever d’une procédure du tribunalinternational pour les nombreuxmassacres faits arbitrairem<strong>en</strong>t contreles civils.■ Guantanamo doit fermer.Profitant du passage de Bush <strong>en</strong>Europe fin juin, l’Union europé<strong>en</strong>nelui a off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t demandé de fermerla prison illégale de Guantanamo.Bush a répondu qu’il espérait trouverune solution juridique pour faire passer<strong>en</strong> procès les personnes dét<strong>en</strong>ues…depuis maint<strong>en</strong>ant près de quatre ans.8 décembre, portera sur la transmissiondes valeurs et l’autorité.Elle sera animée par DominiqueHougrou, psychologue.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : CMR FinistèreSud, Bas Van Zuijl<strong>en</strong>, Kergulan,29120 Combrit, tél :02 98 56 37 07.C R E U S E11 novembreantimilitaristeBarques de pêche à Saint-Paul, la Réunion.DRLe Clem<strong>en</strong>ceau à la Réunion ?Le maire de Saint-Paul, à la Réunion, sur les conseils de Guy Marcoz, un ingénieur retraité du nucléairevivant sur place depuis quatre ans, a demandé au gouvernem<strong>en</strong>t d’étudier la possibilité de couler le porteavionClem<strong>en</strong>ceau au large de sa commune, une fois celui-ci désamianté… au nom du développem<strong>en</strong>t durable.Il s’agirait d’<strong>en</strong> faire un récif artif<strong>ici</strong>el pour les poissons et les coraux, mais aussi d’attirer les touristes.Le maire <strong>en</strong> question, qui se vante de faire de la démocratie part<strong>ici</strong>pative, n’a évidemm<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> demandéà personne et les habitants de la commune s’interrog<strong>en</strong>t sur la nécessité de mettre <strong>en</strong> place des récifs artif<strong>ici</strong>els,un bon moy<strong>en</strong> de r<strong>en</strong>ommer un déchet <strong>en</strong>combrant !FarineComme chaque année, les militantsantimilitaristes se retrouverontle samedi 11 novembre àG<strong>en</strong>tioux, dans la Creuse, devantle monum<strong>en</strong>t aux mort de lacommune qui porte la phrase“Maudite soit la guerre”. Standset activités festives toute la journée.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Unionpacifiste de France, BP 196,75624 Paris cedex 13,tél : 01 45 86 08 75.34SILENCE N°340 Novembre 2006


Inspection citoy<strong>en</strong>nedans les LandesA l’appel d’une quinzaine d’organisations nationales, plusieurs milliersde personnes se sont retrouvées le week-<strong>en</strong>d du 22 au 24 septembre,à Biscarosse, dans les Landes, pour dénoncer la mise au pointde nouvelles armes nucléaires.PaixAprès un concert le v<strong>en</strong>dredi soirqui a réuni près de 10 000 personnes,<strong>en</strong>tre 1200 (selon la police)et 2000 personnes (selon les organisateurs)se sont retrouvées le samedi devantle c<strong>en</strong>tre d’essais militaires de Biscarosse,dans les Landes, pour dénoncer la volontédu gouvernem<strong>en</strong>t de mettre au point lemissile M51 capable de porter des têtesnucléaires de faible importance.Jacques Chirac, présid<strong>en</strong>t de la Républiqueet chef des armées, a annoncé <strong>en</strong>janvier dernier, que ces missiles peuv<strong>en</strong>tservir de manière “prév<strong>en</strong>tive” lors d’unconflit ou dans le cadre de la lutte contrele terrorisme. Ceci est <strong>en</strong> totale contradictionavec la doctrine française de dissuasionet <strong>en</strong> violation du droit internationalqui dit que l’arme nucléaire est illégale etque ceux qui la possèd<strong>en</strong>t doiv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gagerdans la voie de la dénucléarisation,traité de non prolifération ratifié par laFrance.Plusieurs mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s de r<strong>en</strong>oms (JohnnyClegg, les Motivés…) ont apporté leursouti<strong>en</strong> au rassemblem<strong>en</strong>t. Deux mairesseulem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts : Noël Mamère(Verts) et Dominique Masset (interviewédans le spécial Ariège de Sil<strong>en</strong>ce).Environ 200 personnes ont <strong>en</strong>filé unet<strong>en</strong>ue jaune <strong>en</strong> forme de missile fourniepar Gre<strong>en</strong>peace, tandis que la Brigadeactiviste des clowns protégeait les manifestantsavec des tibia-zookas, sorte debazookas délirants s’armant avec des osde récupération, très pratique sur unchamp de bataille.Une demande off<strong>ici</strong>elle d’inspectionavait été faite. Sans surprise, le ministèrede la déf<strong>en</strong>se a refusé. A 500 m de la rive,un énorme navire militaire surveillait lelarge dans la crainte d’une action deGre<strong>en</strong>peace. Des hélicoptères stationnai<strong>en</strong>tau-dessus de la tête des manifestants.Alors que le gros des manifestants sedéployait sur la plage, formant un gigantesquesymbole de la paix, tr<strong>en</strong>te-neufpersonnes arrivai<strong>en</strong>t à passer outre la surveillancemilitaire et à comm<strong>en</strong>cer uneinspection sur le site. Rapidem<strong>en</strong>t arrêtés,ils n’ont été ret<strong>en</strong>us que brièvem<strong>en</strong>t. Ilsont tous été relâchés sans poursuite jud<strong>ici</strong>aire.A noter que ces inspecteurscitoy<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t pour la plupart belges,britanniques et suédois, trois pays où ceg<strong>en</strong>re d’action est déjà pratiqué depuisplusieurs années. Seuls trois inspecteursétai<strong>en</strong>t français.Le troisième jour, des forums se sontt<strong>en</strong>us avec différ<strong>en</strong>ts thèmes. Bizarrem<strong>en</strong>t,très visibles jusque-là, les militantsdu parti communiste et du mouvem<strong>en</strong>tde la paix avai<strong>en</strong>t tous disparu lorsqu’ilsont été invités à v<strong>en</strong>ir expliquer comm<strong>en</strong>tils peuv<strong>en</strong>t lutter contre le nucléaire militaireet pas contre le nucléaire civil. Al’étranger, les mouvem<strong>en</strong>ts de la paix etles communistes lutt<strong>en</strong>t contre les deux.La France est là une exception… qui s’expliquesans doute par les li<strong>en</strong>s historiques<strong>en</strong>tre le PCF, la CGT, le mouvem<strong>en</strong>t de lapaix et le comité d’<strong>en</strong>treprise d’EDF.Guillaume GamblinGre<strong>en</strong>peaceGlobalem<strong>en</strong>t, ces trois journées sontun succès pour la quinzaine d’organisationsnationales qui mèn<strong>en</strong>t la campagnecontre la prolifération nucléaire, laquelledevrait se poursuivre par d’autres inspectionscitoy<strong>en</strong>nes, sur d’autres lieux symbolesde la prolifération française.Francis Vergier ■Non au missile M51, Xavier R<strong>en</strong>ou, Gre<strong>en</strong>peace,22 rue des Rasselins, 75020 Paris,tél : 01 44 64 02 02, www.nonaumissilem51.org.Protection par la brigade des clowns.Guillaume GamblinMarche des missiles dans les rues de Biscarosse.SILENCE N°34035Novembre 2006


DREnergiesG R A N D E -B R E T A G N EHydroli<strong>en</strong>nesplusprofondesLes courants marins exploitablespar hydroli<strong>en</strong>nes (comme deséoli<strong>en</strong>nes mais sous-marines) sontsouv<strong>en</strong>t situés à des profondeurssupérieures à celles où un plongeurpeut desc<strong>en</strong>dre. Pour éviterle recours coûteux à des sousmarinspour l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> desmachines, la compagnieTridalStream, de Londres, à misau point une hydroli<strong>en</strong>ne équipéed’un flotteur : <strong>en</strong> cas de nécessitéd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, le flotteur permet deremonter la machine à la surface.Un prototype fonctionneà P<strong>en</strong>tland Firth. Avec des palesde 20 m de long, la puissanceélectrique produite est équival<strong>en</strong>teà celle d’une éoli<strong>en</strong>ne ayantdes pales de 100 m. Si l’expéri<strong>en</strong>ceest validée sur la durée, ceg<strong>en</strong>re de machines pourraitse multiplier dès 2010.E C O S S EObjectifsdépassésL’Ecosse s’était <strong>en</strong>gagée auniveau europé<strong>en</strong> à atteindre17,5% de son énergie prov<strong>en</strong>antdes r<strong>en</strong>ouvelables d’<strong>ici</strong> 2010. Ellea annoncé mi-juin que cet objectifserait dépassé d’<strong>ici</strong> la fin 2007.Fin 2007, elle prévoit <strong>en</strong> effetde produire 10% de son énergiegrâce à l’hydraulique et 7,5%grâce à l’éoli<strong>en</strong>.Une communeallemandeautosuffisanteLa commune de Freimat, à25 km au nord de Friburg, 4300habitants, a annoncé cet été sonautosuffisance énergétique. Côtéélectrique, sa consommationannuelle de 13 millions de kWhest assurée principalem<strong>en</strong>t parquatre éoli<strong>en</strong>nes qui fourniss<strong>en</strong>t3 millions de kWh chacune, lereste prov<strong>en</strong>ant de 75 toits photovoltaïquesinstallés chez desparticuliers. Pour les besoins dechaleur, de très nombreuses initiativesont été mises <strong>en</strong> place :échangeur de chaleur dans uneferme pour récupérer la chaleurdu lait de vache au mom<strong>en</strong>t de saréfrigération, chauffages auxcopeaux de bois prov<strong>en</strong>ant dedeux scieries elles-mêmes alim<strong>en</strong>téespar des turbines hydrauliques,production de gaz par biomasse,150 capteurs solairespour l’eau chaude sanitaire, etc.(AFP, 3 août 2006)I L E - D E - F R A N C EEcole zéroénergieLa commune de Limeil-Brévannes, dans le Val-d’Oise, est<strong>en</strong> train de construire le groupescolaire Jean-Louis-Marquèzeselon un principe d’équilibre <strong>en</strong>trela production et consommationénergétique. Le groupe scolaireouvrira à la r<strong>en</strong>trée 2007. Pourparv<strong>en</strong>ir à cet équilibre, laconstruction sera deux fois plusH A U T E - L O I R EEnergies r<strong>en</strong>ouvelables,saumons et hommesDRisolée que les normes actuelles,elle bénéf<strong>ici</strong>era des vitrages lesplus performants. Elle sera ori<strong>en</strong>téeau sud avec de nombreusesouvertures pour bénéf<strong>ici</strong>er aumaximum de l’éclairage naturel.Elle utilisera des lampes économes,une v<strong>en</strong>tilation double flux(l’air chaud sortant préchauffel’air froid <strong>en</strong>trant), une partiedu chauffage est assurée par unepompe à chaleur qui puise descalories dans le sol. Le toit seracouvert de plusieurs c<strong>en</strong>tainesde m 2 de cellules photoélectriquespour fournir le complém<strong>en</strong>t électrique.La récupération des eauxde pluie servira à l’arrosage desespaces verts, lesquels seront■ Espagne : 18%.Dans la semaine du 4 au10 août, la productiond’électr<strong>ici</strong>té éoli<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>Espagne a dépassé 10%des besoins, le recorda été atteint le 12 août,avec 18% des besoins.Globalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 2005,la production éoli<strong>en</strong>nea couvert 8,5% desbesoins soit une haussede 19% <strong>en</strong> un an.■ Bretagne : éoli<strong>en</strong>nes<strong>en</strong> plein boum ! Le capdes 300 éoli<strong>en</strong>nes autoriséesà la constructiona été franchi pour la seule Bretagne, fin juin 2006. Cela correspond à<strong>en</strong>viron 400 MW. Les autorisations concernant 207 autres éoli<strong>en</strong>nessont <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te. Les objectifs annoncés par la région prévoi<strong>en</strong>t 900éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2010… de quoi fournir l’électr<strong>ici</strong>téà un Breton sur trois à cette date.DREoli<strong>en</strong>Le WWF et SOS Loire vivante ont obt<strong>en</strong>u après de nombreusesannées de lutte la protection de la Loire comme fleuve vivant.A ce titre, ils essai<strong>en</strong>t de faire fermer les uns après les autres les barrages<strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>ts sur des afflu<strong>en</strong>ts de la Loire, barrages quiperturb<strong>en</strong>t la vie fluviale. Que faut-il alors mettre à la place pourproduire de l’électr<strong>ici</strong>té ?Deux pistes sont évid<strong>en</strong>tes : la sobriété énergétique qui vise à diminuerla consommation et le recours à d’autres formes d’énergies r<strong>en</strong>ouvelables,qui, elles aussi, peuv<strong>en</strong>t avoir des inconvéni<strong>en</strong>ts.WWF et Loire-Vivante organis<strong>en</strong>t un colloque les 8 et 9 mars 2007 au Puy-<strong>en</strong>-Velaypour <strong>en</strong> débattre : énergies r<strong>en</strong>ouvelables et biodiversité, énergie et criseclimatique, pot<strong>en</strong>tiels énergétiques, le pot<strong>en</strong>tiel de négawatts, le booméoli<strong>en</strong>, le retour du bois, les promesses du solaire, quelles technologiespour l’hydraulique, les politiques locales de l’énergie, visite d’une fermeéoli<strong>en</strong>ne… Programme complet : WWF, Marylène Folcher,1, carrefour de Longchamp, 75116 Paris, tél : 01 55 25 84 05.riches <strong>en</strong> biodiversité, y comprissur certaines toitures. Un systèmed’accompagnem<strong>en</strong>t des élèves àpied “Pedibus” sera organisédans le quartier pour éviter lesdéplacem<strong>en</strong>ts motorisés autourde l’école. A signaler que si c’estla première école de ce g<strong>en</strong>re <strong>en</strong>France, il <strong>en</strong> existe une <strong>en</strong>Grande-Bretagne qui fonctionnesans chauffage depuis 1969.Mairie, place Charles-de-Gaulle,94450 Limeil-Brévannes,tél : 01 45 10 76 00.B R E T A G N EC<strong>en</strong>tralesolaireet biomasse ?RTE, Réseau des transports électriques,une filiale détachéed’EDF, estimant les importationsélectriques de la Bretagne tropimportantes, a lancé un appeld’offre pour la construction d’unec<strong>en</strong>trale à proximité de Saint-Brieuc. Ce projet de 120 MW estcontesté localem<strong>en</strong>t avec descontre-propositions portant surla diminution de la demande électrique.Une jeune compagnied’électr<strong>ici</strong>té Electr<strong>ici</strong>té deMarseille a répondu à l’appeld’offre <strong>en</strong> proposant une c<strong>en</strong>traleélectrique fonctionnant au solaireet à la biomasse. Un hectare dephotopiles permet la compressiond’air comprimé à 120 bars, lequelfait <strong>en</strong>suite tourner des turbines<strong>en</strong> fonction de la demande d’électr<strong>ici</strong>té.Lorsque le solaire ne suffitpas, une chaudière à biomassepr<strong>en</strong>d le relais ; celle-ci peut êtrealim<strong>en</strong>tée par des déchets agricoles(paille, tiges de colza, demaïs…) ou par du bois. Il existedéjà deux c<strong>en</strong>trales de ce typeau Danemark.SILENCE N°34036Novembre 2006


DRSortie du nucléaireManifestations déc<strong>en</strong>traliséesAprès la manifestations de Cherbourg, le Réseau Sortir du nucléairea décidé d’une journée de manifestations déc<strong>en</strong>tralisées pour le 17mars 2007, <strong>en</strong> pleine campagne électorale. Cinq grandes manifestationsse ti<strong>en</strong>dront à R<strong>en</strong>nes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse.P-E-Weck 1D photoConfér<strong>en</strong>ce de presse “Tous à cherbourg”, le 15 avril 2006.Tchernobyl■ Débauches des chercheurs.L’institut Belrad du docteurVassili Nester<strong>en</strong>ko est le seullaboratoire à avoir su résisterjusqu’à maint<strong>en</strong>ant aux pressionsnégationnistes du gouvernem<strong>en</strong>tbiélorusse. C’est lui qui régulièrem<strong>en</strong>tpublie des données sur lescontaminations des <strong>en</strong>fants dansles zones contaminées. Après différ<strong>en</strong>test<strong>en</strong>tatives pour l’arrêter,le gouvernem<strong>en</strong>t a dû r<strong>en</strong>oncerdevant la pression internationale.En juin dernier, Vassili Nester<strong>en</strong>koa lancé un appel après avoirconstaté la démission de deux deses principaux collaborateurs :ceux-ci ont été embauchés par legouvernem<strong>en</strong>t à un salaire triplede celui de l’Institut, une nouvellemanière de saborder le travailVassili Nester<strong>en</strong>kosci<strong>en</strong>tifique.■ Négationnistes. Le lobbynucléaire finance de longue datel’Association des écologistes pourle nucléaire, qui est un modèle demanipulation de l’opinion. Cetteassociation a lancé un appel“Vérité Tchernobyl” et dénonceles journalistes français, victimesdu lobby antinucléaire auxmoy<strong>en</strong>s démesurés, qui continu<strong>en</strong>tà parler de Tchernobyl commed’une catastrophe. Tout celaserait un mythe ! L’appel a déjàété signé par Guy Ourisson etMaurice Tubiana, tous deux del’Académie des sci<strong>en</strong>ces,Dominique Vignon, anci<strong>en</strong> PDGde Framatome, Claude Aufort,représ<strong>en</strong>tant de la CGT auConseil supérieur de la rechercheet de la technologie, MichelRocard, anci<strong>en</strong> premier ministresocialiste…P A Y S D E G A L L E SCancers<strong>en</strong> hausseUne étude publiée <strong>en</strong> Pays deGalles le 12 juin dernier, réaliséesur les 1000 personnes vivantle plus près de la c<strong>en</strong>trale deTrawsfynydd située au nord duPays de Galles prés<strong>en</strong>te un tauxanormal de cancers : chez lesfemmes de plus de 50 ans, c<strong>en</strong>ombre est quinze fois supérieurà la moy<strong>en</strong>ne. Ce taux statistiquem<strong>en</strong>tsignificatif pourrait s’expliquerpar la consommation depoissons pêchés dans un lac artif<strong>ici</strong>elalim<strong>en</strong>té par les eaux derefroidissem<strong>en</strong>t de la c<strong>en</strong>trale.Des mesures indiqu<strong>en</strong>t que l’eauy est dix fois plus radioactive queles normes admissibles. Le gouvernem<strong>en</strong>ta qualifié ces donnéesde “s<strong>en</strong>sationnelles” !L A H A G U E ,S O U L A I N E SM<strong>en</strong>songesimbuvablesSelon les autorités, la situationdu stockage de 500 000 m 3 dedéchets radioactifs à proximitéde l’usine Cogéma de la Hagueest normale. “M<strong>en</strong>songes,”dénonce Gre<strong>en</strong>peace, qui vi<strong>en</strong>tAprès la panne suédoise■ Allemagne : Sortir plus vite ? Après l’incid<strong>en</strong>t suédois du 25 juillet(voir numéro n°339), outre-Rhin, le choc a été rude et le débat sur lavitesse de sortie du nucléaire a repris à l’initiative du ministre de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,le social-démocrate Sigmar Gabriel. Il reste 17 réacteurs<strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Allemagne et le plan actuel de sortie prévoit lafermeture du dernier <strong>en</strong> 2020 soit une fermeture par an. La droite nel’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas ainsi, estimant que les énergies r<strong>en</strong>ouvelables ne permett<strong>en</strong>tpas le remplacem<strong>en</strong>t de la production. Le ministre de l’économieestime que même avec un baril de pétrole à 100 dollars, il serait plusr<strong>en</strong>table d’avoir recours au charbon, ce qui <strong>en</strong>traînerait des émissionsde gaz à effet de serre <strong>en</strong> contradiction avec les objectifs de Kyoto.Les compagnies d’électr<strong>ici</strong>té — souv<strong>en</strong>t régionales — sont plus pragmatiques: elles propos<strong>en</strong>t à leurs cli<strong>en</strong>ts le choix <strong>en</strong>tre trois tarifs :r<strong>en</strong>ouvelables, nucléaire ou énergies fossiles… et constat<strong>en</strong>t unedemande <strong>en</strong> forte hausse du côté des r<strong>en</strong>ouvelables, même si le prixest <strong>en</strong>core légèrem<strong>en</strong>t plus cher. Les r<strong>en</strong>ouvelables représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t déjà unpeu plus de 10% de la consommation électrique. L’Allemagne comptedéjà 18 000 éoli<strong>en</strong>nes et multiplie les projets de champs éoli<strong>en</strong>soffshore dans la mer Baltique.■ Suède : quatre réacteurs à l’arrêt. Estimant l’incid<strong>en</strong>t “trèssérieux”, l’inspection de sûreté nucléaire suédoise a demandé l’arrêtde quatre des dix réacteurs du pays, estimant qu’ils pouvai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>terle même défaut. L’<strong>en</strong>quête <strong>en</strong> cours p<strong>en</strong>dant l’été a permis de compr<strong>en</strong>dreque c’est une surt<strong>en</strong>sion électrique qui a provoqué une pannetotale du fonctionnem<strong>en</strong>t de la salle de contrôle, mais l’origine de cettet<strong>en</strong>sion n’a pas pu être déterminée. En att<strong>en</strong>dant de résoudre le problème,les quatre réacteurs sont toujours à l’arrêt.SILENCE N°340 Novembre 200637Nucléairede faire faire des analyses d’eaupar un laboratoire indép<strong>en</strong>dant,l’ACRO (Association pour lecontrôle de la radioactivité dansl’Ouest) : certains prélèvem<strong>en</strong>tsdans la nappe phréatique indiqu<strong>en</strong>tdes contaminations à unniveau mille fois supérieur auxnormes admissibles. Contacté parles médias, le directeur du c<strong>en</strong>trede stockage, Jean-PierreVervialle, avoue que cette contamination<strong>en</strong> tritium provi<strong>en</strong>draitd’un accid<strong>en</strong>t datant… de 1976 !Depuis tr<strong>en</strong>te ans, la presqu’îlebaigne donc dans le tritiumradioactif !En 1992, le site de La Hagueétant plein, un autre a ouvert àSoulaines, dans l’Aube. Là aussi,Gre<strong>en</strong>peace détecte une radioactivitéanormale, toujours <strong>en</strong> tritium.Le directeur du c<strong>en</strong>tre,Nicolas Ricquart, reconnaît lapollution mais l’estime inoff<strong>en</strong>sive.En att<strong>en</strong>dant la pollution dusous-sol de Bure, Gre<strong>en</strong>peace afait livrer, le 30 mai, une bouteilled’eau radioactive à chacun desdéputés pour les mettre devantleurs responsabilités.E S S O N N ETchernobyl,20 ans aprèsL’Université populaire de Viry-Châtillon organise une r<strong>en</strong>contredébatanimée par RolandDesbordes, présid<strong>en</strong>t de la CRII-Rad, le jeudi 9 novembre à20h30 à la Ferme, 31, rueH<strong>en</strong>ri-Barbusse, 91170 Viry-Châtillon. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsà la même adresse,tél : 01 69 12 61 11.P U Y - D E - D Ô M EDéchets<strong>en</strong>levésDe 1948 à 1955, une exploitationminière a été faite sur la communede Lachaux : extraction d’uraniumqui a laissé des déchetsimportants sur place. En 1986,1989, 2000, 2006, des mesuresde radioactivité ont montré uneradioactivité anormale, notamm<strong>en</strong>tdans la cour d’une école.Enfin durant l’été 2006, 2000 m 3ont été <strong>en</strong>levés pour que cessecette situation. Le sous-préfet atoutefois refusé la prés<strong>en</strong>ce desassociations plaignantes lors destravaux. Les déchets sont doncpartis… mais pour où ? Puy-de-Dôme-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 19, rueChabrol, 63200 Riom, tél :


DRNord/SudC Ô T ED ’ I V O I R EDéchetstoxiquesFile d’att<strong>en</strong>te devant les hôpitaux à Abidjan.Fin août, un navire a déposé clandestinem<strong>en</strong>tdans des déchargesd’Abidjan, <strong>en</strong>viron 400 tonnes dedéchets dont 528 litres de produitsextrêmem<strong>en</strong>t toxiques. Lesémanations de gaz, de l’hydrogènesulfuré (à l’odeur d’œuf pourri,dont on fait les boulespuantes) ont été telles que débutseptembre des dizaines de milliersde personnes ont comm<strong>en</strong>cé à setrouver mal aux al<strong>en</strong>tours de ladécharge. Plusieurs dizaines demilliers ont dû être soignées et aumoins huit <strong>en</strong> sont mortes. Legouvernem<strong>en</strong>t a rapidem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tésa démission, estimant avoirfailli dans la protection du territoir<strong>en</strong>ational. Le 18 septembre,les autorités d’Abidjan ontannoncé l’arrestation de deuxFrançais représ<strong>en</strong>tant une sociéténéerlandaise. Ils serai<strong>en</strong>t à l’originedu déversem<strong>en</strong>t de ces déchetsissus de l’industrie pétrolière.La société avait traité avec unsous-traitant local qui n’avaitri<strong>en</strong> trouvé de mieux que dedéverser les déchets dans quatorzedécharges de la ville. L’ONUa estimé qu’il faudrait deux moispour que la situation redevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ormale. Gre<strong>en</strong>peace a retrouvéle bateau, le Probo Koala dansun port estoni<strong>en</strong>, permettantà la commission d’<strong>en</strong>quête ivoiri<strong>en</strong>ned’<strong>en</strong> demander l’immobilisationle 26 septembre. Pour uneaffaire comme celle-ci qui estr<strong>en</strong>due publique, combi<strong>en</strong> dedéchets toxiques du Nord disparaiss<strong>en</strong>tdans les sous-sols et lesfonds de mer du Sud, <strong>en</strong> contradictiontotale avec la conv<strong>en</strong>tionde Bâle qui interdit l’exportationde déchets vers des pays quin’ont pas les infrastructuresnécessaires pour les traiter ?Café solidaireIl existe aujourd’hui au Mexiquetrois coopératives zapatistesproductrices de café : MutVitz,Yachil, Yochin. Pour éviter l’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>tet les intermédiaires, unréseau de solidarité a été mis <strong>en</strong>place. On peut commander despaquets à l’avance jusqu’à findécembre, le café sera disponible<strong>en</strong> juin 2007 après son arrivée <strong>en</strong>France et sa torréfaction. Le prixest de 3 € le paquet de 250 g <strong>en</strong>grains ou moulu, frais de portcompris. Les commandes sont à<strong>en</strong>voyer à l’ordre d’Echanges solidaires,c/o CSPCL, 33, rue desVignoles, 75020 Paris.F I N I S T È R ELe sojacontre la vieAlors qu’au niveau nationalse poursuit la campagne “Le sojacontre la vie”, une confér<strong>en</strong>ce estorganisée sur ce thème le mardi7 novembre à 20h30 au cinémaAgora de Châteaulin avec leCCFD, Laur<strong>en</strong>t Laot, sociologue,B<strong>en</strong>oît Faucheux (modérateur).Libre part<strong>ici</strong>pation aux frais.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : CMR Finistère-Sud, Bas Van Zuijl<strong>en</strong>, Kergulan,29120 Combrit,tél : 02 98 56 37 07.D R Ô M EFormationau commerceéquitableL’association Quatre mâts développem<strong>en</strong>ta mis <strong>en</strong> place une formationnationale “<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dreun commerce équitable” destinéeà des personnes souhaitant ouvrirun commerce dans ce domaine.La formation se déroule du 6novembre au 9 février, <strong>en</strong> Val-de-Drôme. Un part<strong>en</strong>ariat avec larégion Rhône-Alpes permet uneprise <strong>en</strong> charge financière de laformation pour les demandeursd’emplois de la région.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Quatre mâtsdéveloppem<strong>en</strong>t, c<strong>en</strong>tre deKerfléau, 56850 Caudan,tél : 08 71 38 32 45.Semaine de la solidarité internationaleLa 9 e édition de cette semaine organisée avec le souti<strong>en</strong>de différ<strong>en</strong>ts ministères, se ti<strong>en</strong>t cette année du11 au 19 novembre. Des c<strong>en</strong>taines d’initiatives ontlieu dans toute la France… avec des niveaux deconsci<strong>en</strong>ce politique fort différ<strong>en</strong>ts, de la simple charitéà la décroissance <strong>en</strong> passant par les multiplesformes d’aides au développem<strong>en</strong>t. Une sélection :■ Paris : Réfugiées <strong>en</strong> Palestine. Jeudi 16 novembre, de 12 h à 15 h, au C<strong>en</strong>tre internationalde culture populaire, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris. R<strong>en</strong>contre publique<strong>en</strong>tre une délégation de réfugiés palestini<strong>en</strong>s du camp de Deihseih, notamm<strong>en</strong>t desfemmes réfugiées. Expo photo et débats.■ Seine-Saint-D<strong>en</strong>is : je m’interroge, je m’informe et j’agis !Mercredi 22 novembre, à la mission locale de Cergy-Saint-Christophe (93), de 14h à 17h,confér<strong>en</strong>ce “Solidarité internationale : je m’interroge, je m’informe et j’agis !” . Retourd’expéri<strong>en</strong>ces de personnes impliquées dans des chantiers-écoles au Bénin, au Mali,Burkina Faso et au Sénégal. Mission locale, 18, rue de la Bastide, 95800 Cergy-Saint-Christophe, tél : 01 34 41 70 71.■ Essonne : contes. Mercredi 15 et samedi 18 novembre, à la salle d’expositiondu C<strong>en</strong>tre culturel de Dourdan, contes de Madagascar et du Mali. Du 14 au 19 novembre,exposition sur “les apports des pays du Sud aux pays du Nord”. C<strong>en</strong>tre culturel,27, rue des Vergers-Saint-Jacques, 91410 Dourdan, tél : 01 64 59 52 31.■ Jura : rallye découverte. Dimanche 12 novembre, dans les villages du Val d’Amour,rallye découverte des associations de solidarité internationale. ADAVAL, associationde développem<strong>en</strong>t et d’animation du Val-d’Amour, 52, grande Rue, 39380 Chamblay,tél : 03 84 37 79 68.■ Meurthe-et-Moselle : Soupes du monde. V<strong>en</strong>dredi 10 novembre, marché de la villede Joeuf, de 7h30 à 12h, dégustation de soupes du monde (marocaine, algéri<strong>en</strong>ne, polonaise,vietnami<strong>en</strong>ne, albanaise, itali<strong>en</strong>ne et française) v<strong>en</strong>dues dans des bols (à conserver)réalisés par un artisan marocain. Temps d’échanges sur le commerce équitable.Egalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant toute la semaine, un défi solidaire : v<strong>en</strong>te de 500 litres d’huile d’olivede Palestine avec explication de la situation actuelle, dans plusieurs communes. V<strong>en</strong>dredi17 novembre, au c<strong>en</strong>tre culturel Pablo Picasso, à Homécourt, spectacle de danse : l’histoirevraie d’un jeune Albanais qui s’est reconstruit à travers la danse hip-hop. Unionlocale des MJC, 2, rue Haut-Soulieu, 54310 Homecourt, tél : 03 82 22 64 64.■ Meuse : Ensemble, jouons la solidarité. Du 9 au 15 novembre, à la salle Dumas,à Bar-le-Duc, ateliers sur le thème “Ensemble jouons la solidarité”. Exposition : l’importancedu jeu et du jouet chez l’<strong>en</strong>fant. Conditions de travail des ouvrier(e)s fabriquant nosjouets dans les pays d’Asie. Atelier de fabrication de jeux et de jouets avec du matériel derécupération. Collectif meusi<strong>en</strong> pour la Semaine de la solidarité internationale, JoelleHuguin, 03 29 45 55 02.SILENCE N°340 Novembre 200638■ Pas-de-Calais : votre voisin n’a pas de papiers. Mardi 21novembre, à la bibliothèque mun<strong>ici</strong>pale des Annonciades, àBoulogne-sur-Mer, à 18h, lecture de textes à voix haute sur lethème des migrants et autour du livre « Votre voisin n’a pas de papier ». AtelierNord/Sud du C<strong>en</strong>tre régional de docum<strong>en</strong>tation et d’information pour le développem<strong>en</strong>tet la solidarité, 19, rue de Wicard<strong>en</strong>ne, 62200 Boulogne-sur-mer, tél : 03 21 31 12 02.■ Seine-Maritime : une semaine solidaire. A l’Espace Bourvil, à Caudebec-lès-Elbeuf.Du 15 et 18 novembre, jeu de l’oie sur les droits et les devoirs des <strong>en</strong>fants. Le 15, forumsur les différ<strong>en</strong>ts programmes disponibles pour favoriser les actes de solidarité internationalechez les jeunes. Solidarité Laïque, 27, rue Claude-Debussy, 76000 Rou<strong>en</strong>,tél : 02 35 60 48 97.■ Tours : le développem<strong>en</strong>t d’ess<strong>en</strong>ces. Du 13 au 20 novembre, bâtim<strong>en</strong>t C du LycéeGrandmont, parcours de découverte de développem<strong>en</strong>t durable des huiles ess<strong>en</strong>tielles malgaches.Le 14 novembre, confér<strong>en</strong>ce-débat “protection de la biodiversité : une nécessairesolidarité”. Lycée Grandmont, av<strong>en</strong>ue de Sévigné, 37200 Tours, tél : 02 47 48 78 78.■ Tours : r<strong>en</strong>contres régionales. Le samedi 18 novembre, les 6e r<strong>en</strong>contres régionalesde la coopération et de la solidarité se ti<strong>en</strong>dront à Tours sur le thème “La dim<strong>en</strong>sioninterculturelle dans les actions de coopération internationale”. C’est organisé par larégion. Pour <strong>en</strong> savoir plus : C<strong>en</strong>traider, 59, bis Faubourg-Chartrain, 41100 V<strong>en</strong>dôme,tél : 02 54 80 23 09.■ Vi<strong>en</strong>ne : concert. V<strong>en</strong>dredi 17 novembre, à la MJC Claude-Nougaro à Montmorillon,à 21h, concert du Kora Jazz Trio (Abdoulaye Diabate, Djeli Moussa Diwara et MoussaCissoko). R<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre la tradition musicale mandingue et la liberté du jazz, associationédifiante de la kora, du clavier et de la percussion.■ Landes : forum de la culture et des loisirs. Du 13 au 25 novembre, à Saint-Pierredu-Mont,exposition culturelle et artisanale sur le thème des peuples indi<strong>en</strong>s d’Amérique.Collectif “Nos <strong>en</strong>fants vers les <strong>en</strong>fants du monde”■ Haute-Loire : Migration. 1 er décembre à la halle aux grains de Brioude, soirée souv<strong>en</strong>iret prés<strong>en</strong>tation de docum<strong>en</strong>ts d’époque sur l’immigration portugaise à Brioude. Le18 novembre, marché équitable à la salle polyval<strong>en</strong>te de Brioude. Du 10 au 25 novembreà la mairie de Brioude, exposition Amnesty international sur les phénomènes migratoires.Collectif pour les journées Nord Sud de Brioude, François Roux , tél : 04 71 50 93 40.■ Var : Circus Baobab. Du 13 au 17 novembre, dans les écoles de Fay<strong>en</strong>ce, Callian,Seillans, Montauroux et Tourettes, stages de danses et de percussions africaines avec lesCircus Baobab (cirque de Guinée).■ Vaucluse : théâtre. Lundi 13 novembre, à l’espace culturel de Vaison-la-Romaine,à 19h, pièce de théâtre sur le commerce mondial, organisée par l’association Pain etLiberté, 1, rue Ernest-R<strong>en</strong>an, 84110 Vaison-la-Romaine, tél : 04 90 36 38 15.■ Drôme :“Un train de choses”. V<strong>en</strong>dredi 17 novembre, cinéma le Navire, à Val<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong> soirée, projection du film “Un train de choses” de Antoine Chesné, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur.Docum<strong>en</strong>taire sur la privatisation du coton et du rail au Mali. Invité : IbrahimKoulibaly, présid<strong>en</strong>t de Via Campesina au Mali. Tables de presse des associations part<strong>en</strong>aires.Barzéquitable d’Artisans du Monde. Artisans du Monde, 1 place du Temple26000 Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 56 34 27.


■ Bouches-du-Rhône :bataille de l’incinérateur.Alors que la communautéurbaine de Marseille avaitréussi à obt<strong>en</strong>ir le lancem<strong>en</strong>tdu chantier de l’incinérateurprévu à Fos-sur-Mer, lescommunes voisines du chantieret les associations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales(Fare Sud,Ecoforum, WWF,Gre<strong>en</strong>peace, etc.) ont <strong>en</strong>gagédiffér<strong>en</strong>tes actions juridiques.Le 2 août, un premierprocès a eu lieu à Aix<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>cequi a ordonnéla susp<strong>en</strong>sion des travauxtant que la société concerné<strong>en</strong>’aura pas prés<strong>en</strong>té uninv<strong>en</strong>taire de la faune etde la flore et notamm<strong>en</strong>t desespèces protégées m<strong>en</strong>acéespar l’implantation de l’incinérateur.■ Savoie : dioxineset plaintes rejetées. T<strong>en</strong>ezvousbi<strong>en</strong> ! La dioxine estoff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t reconnueIncinérateur de Vi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> Autriche, décoré par Hundertwasser.comme cancérigène depuis1997. L’anci<strong>en</strong> incinérateur de Gilly-sur-Isère a été arrêté <strong>en</strong> catastrophele 24 octobre 2001 après des mesures montrant d’importantsrejets de dioxines. Les habitants du voisinage port<strong>en</strong>t alors plaintepour obt<strong>en</strong>ir réparation. Eh bi<strong>en</strong>, les plaintes sont rejetées les unesaprès les autres sous prétexte que les plaignants n’apport<strong>en</strong>t pasla preuve qu’ils ont subi eux-mêmes un préjudice ! Pour <strong>en</strong> savoirplus : ACALP, Association citoy<strong>en</strong>ne active de lutte contre les pollutions,Mairie, cd 925, 73200 Grignon.■ Rhône : un incinérateur de plus ? Le conseil général du Rhônea voté p<strong>en</strong>dant l’été le rachat du site de l’anci<strong>en</strong>ne c<strong>en</strong>trale thermiquede Loire-sur-Rhône, au sud de Lyon, pour y installer un nouvel incinérateurpour les ordures ménagères. L’agglomération lyonnaise disposede deux incinérateurs (à Gerland, au sud et à Rillieux-la-Pape aunord) et la collecte sélective a <strong>en</strong> principe contribué à faire baisserles volumes incinérés. Ce troisième incinérateur serait destiné auxordures des communes hors agglomération lyonnaise. Les Verts ontorganisé une première manifestation contre ce projet le 6 septembredernier. Les Verts, 27, rue Ferrandière, 69002 Lyon,tél : 04 78 92 99 92.DRDioxinesTransports■ Vitesse autorisée ? Soyonslogique : s’il est interdit de roulerà plus de 130 km/h, pourquoiautorise-t-on la commercialisationet la fabrication de bolidesroulant à 200 km/h ? L’APIVIR,Association pour l’interdictiondes véhicules inutilem<strong>en</strong>t rapides,créée <strong>en</strong> 2004, s’est posée cettebonne question. Elle l’a d’ailleursposée juridiquem<strong>en</strong>t devant leConseil d’Etat, s’appuyant sur ladécision de cette juridictionconcernant l’amiante qui conclutà la mauvaise gestion de la questionpar l’Etat. A deux reprises,l’Etat a <strong>en</strong>visagé de r<strong>en</strong>dre obligatoireun limitateur de vitesse(<strong>en</strong> 1999 et 2004), à deux fois, ila reculé devant les pressions dulobby automobile. Le 12 juilletdernier, le Conseil d’Etat a rejetéla plainte de l’association. API-VIR, c/o Claude Got, 56 route deSainte-Gemme, 78860 Saint-Nom-la-Bretèche.DR■ Trafic aéri<strong>en</strong> <strong>en</strong> baisse.A <strong>en</strong> croire les médias et leschambres de commerce et d’industrie,il nous faudrait d’urg<strong>en</strong>cede nouveaux aéroports pour faireface à une hausse du traficaéri<strong>en</strong>. Bizarrem<strong>en</strong>t, les chiffresoff<strong>ici</strong>els du ministère des transportsindiqu<strong>en</strong>t une forte chutedes transports par avion après le11 septembre 2001… et depuisune très faible augm<strong>en</strong>tation,ce qui fait qu’<strong>en</strong> 2005, le traficaéri<strong>en</strong> n’était qu’au niveau decelui de 1995.■ Paris : journée sans vélo ?Le 22 septembre est, <strong>en</strong> principeau niveau mondial, la journéesans voitures. Profitant de cetteaubaine, <strong>en</strong>viron 200 cyclistes ontvoulu aller se prom<strong>en</strong>er au rondpointde l’Etoile. Arguant del’”<strong>en</strong>trave à la circulation”,le préfet de Paris a interrompu…la circulation automobile. Ah non,le rassemblem<strong>en</strong>t cycliste ! Lajournée sans voitures est dev<strong>en</strong>uejournée sans vélos ! Pas moinsde 60 vélos ont été confisquéset emportés par les forces depolice ! A quand la même efficacitépour <strong>en</strong>lever les voitures<strong>en</strong> proportion ?■ Paris : transports gratuitsou presque. Le conseil régionala adopté, à partir du 1 er octobre,la gratuité du réseau RATP pourles Rmistes et une réduction de75 % sur la carte orange pourceux qui ont la CMU, l’AME,l’API ou l’ASS (chômeurs <strong>en</strong> finde droits). Cette mesure profiteà <strong>en</strong>viron 10 % de la populationde la région.■ Vallée du Rhône : logiquedélétère. Un grand débat publicsur l’aménagem<strong>en</strong>t des transportsdans la vallée du Rhône et l’arclanquedoci<strong>en</strong> (Vral) s’est dérouléde mars à juillet, avec <strong>en</strong> toile defond l’év<strong>en</strong>tualité du doublem<strong>en</strong>tdes infrastructures autoroutièresA7 et A9. Comme pour le tunnelLyon-Turin, les hypothèses deSILENCE N°340 Novembre 200639Environnem<strong>en</strong>t■ Parking vélo symbolique. Adri<strong>en</strong> Rovero a conçu un modèlede parking à vélos représ<strong>en</strong>tant une voiture. Hautem<strong>en</strong>t symbolique :à la place d’une voiture, on peut stationner six vélos.base sont faussées puisque l’onconsidère comme inéluctable uneaugm<strong>en</strong>tation de la mobilité. Unehypothèse de départ qui comm<strong>en</strong>ceà avoir du plomb dans l’ailepuisque les statistiques indiqu<strong>en</strong>tqu’<strong>en</strong> 2005, avec la hausse duprix du pétrole, les kilomètresparcourus par personne <strong>en</strong> voitureindividuelle sont <strong>en</strong> baisse de1,4% contre une hausse de 2%l’année précéd<strong>en</strong>te. Une autrehypothèse faussée du débat : laprévision d’un prix du baril depétrole à 60 $… <strong>en</strong> 2025 ! L’undes moy<strong>en</strong>s, extrêmem<strong>en</strong>t simpleet écologique, de résoudre lesproblèmes d’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t dansla vallée du Rhône et ailleursconsisterait déjà à augm<strong>en</strong>ter lestaxes sur les produits pétrolierset sur les péages.Semainecontreles pest<strong>ici</strong>desAprès le succès de la premièreédition, une nouvelle semainepour des alternatives aux pest<strong>ici</strong>desest organisée <strong>en</strong> 2007,du 21 au 30 mars. Dès maint<strong>en</strong>ant,les associations, collectifs,particuliers qui veul<strong>en</strong>t abordercette problématique peuv<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre contact avec Actioncitoy<strong>en</strong>ne pour des alternativesaux pest<strong>ici</strong>des, MDRGF,40, rue de Malte, 75011 Paris,tél : 01 45 79 07 59.B O R D E A U XPest<strong>ici</strong>desnon merciL’association L’Ortie organiseune projection du film “Pest<strong>ici</strong>desnon merci” le mardi 5 décembreà 20h30 au cinéma Utopia deBordeaux. Le film sera suivi d’undébat avec François Veillerette,du Mouvem<strong>en</strong>t pour le droit etle respect des générationsfutures. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : L’Ortie,19, rue Neuve, 33000 Bordeaux,tél : 05 56 94 53 10.M I D I -P Y R É N É E SR<strong>en</strong>contresnaturalistesLes deuxièmes r<strong>en</strong>contres naturalistesde Midi-Pyrénées se ti<strong>en</strong>drontles 17 et 18 novembreà la Halle aux Grains, àBagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Outre des débats assezspécialisés, le samedi après-midi,se ti<strong>en</strong>dra une table-ronde sur“une vision transpyréné<strong>en</strong>ne dela protection de la nature”.Nature Midi-Pyrénées, 14, ruede Tivoli, 31068 Toulousecedex, tél : 05 34 31 97 33.


Paris/ FemmesMaison des femmesLa Maison des femmes de Paris est une structure de r<strong>en</strong>contres<strong>en</strong>tre femmes, d’échanges et de solidarités féministes. Ce lieu d’initiativeet de convivialité parisi<strong>en</strong> a fêté ses 25 ans cette année.«On s’y s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, il y a quelquechose de magique <strong>ici</strong>», une militantede la Maison des femmes.On y est chaleureusem<strong>en</strong>t accueillie àla Maison des femmes. Dans le hall d’<strong>en</strong>trée,des prés<strong>en</strong>toirs propos<strong>en</strong>t de ladocum<strong>en</strong>tation militante et culturelle.Sur les murs sont affichées les infosconcernant l’actualité de la Maison. Adroite, un salon lumineux avec ses fauteuilset sa petite table basse vous incit<strong>en</strong>tà pr<strong>en</strong>dre le temps de vous poser pourdiscuter. Dans la cuisine ouverte, desfemmes de différ<strong>en</strong>ts âges et origines parl<strong>en</strong>t<strong>en</strong> préparant un café. Sur la gauche setrouv<strong>en</strong>t les bureaux des salariées dont laporte est rarem<strong>en</strong>t fermée.Ce lieu paisible s’anime au gré despassages des femmes et des activités quepermet la Maison.C’est <strong>en</strong> juin 1981, après dix-huitmois passés à arp<strong>en</strong>ter les rues de la capitaleà la recherche d’un local que laMaison des femmes est créée au 8, citéProst dans le 11 e par des militantes féministesissues notamm<strong>en</strong>t du Mlac (Mouvem<strong>en</strong>tpour la liberté de l’avortem<strong>en</strong>t etde la contraception). Parmi elles, desféministes historiques telle que ChristineDelphy, Monique D<strong>en</strong>tal, Maya Surdut etPaola Bachetta. L’arrivée de la gauche aupouvoir et la création du ministère desDroits des femmes, avec à sa tête YvetteRoudy, facilite l’aboutissem<strong>en</strong>t de l’initiative.Une démarchepluralisteSuite à la Marche des femmes du 6octobre 1979, l’<strong>en</strong>vie se propage dans lesmilieux féministes, jusqu’alors divisés et<strong>en</strong> conflit sur des points théoriques,d’adopter une nouvelle démarche unitaireet pluraliste pour donner un élan nouveauau mouvem<strong>en</strong>t. Une illusoire unitépolitique n’est pas recherchée, mais ledésir de se r<strong>en</strong>contrer et de faire quelquechose <strong>en</strong> commun porte des femmesissues de différ<strong>en</strong>ts groupes féministes etlesbi<strong>en</strong>s à fonder la Maison des femmes.L’objectif de ce lieu, qu’elles ont ellesmêmesretapé, est de regrouper différ<strong>en</strong>tsgroupes féministes et lesbi<strong>en</strong>s dans unesprit solidaire et pluraliste.Une perman<strong>en</strong>ce est alors ouvertedans les années 1980 pour accueillir etr<strong>en</strong>seigner les femmes <strong>en</strong> direct ou partéléphone. Des associations y anim<strong>en</strong>t desateliers de réflexion et de partage autourdes thèmes de l’emploi, des droits desfemmes immigrées, contre les mutilationssexuelles (le Gams), contre les viol<strong>en</strong>cesmasculines faites aux femmes, mais aussides cours de karaté et de langues. Le Miel,groupe lesbi<strong>en</strong> et féministe <strong>en</strong> ruptureavec celui des lesbi<strong>en</strong>nes radicales, s’yMaison des femmesinstalle égalem<strong>en</strong>t. C’est à cette époquequ’un groupe de militantes de la Maisondes femmes lance le bulletin d’informationet de liaison Paris féministe. Cettegazette auto-produite se veut pluraliste etouverte à l’expression de toutes lesfemmes tout <strong>en</strong> cherchant à créer desli<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les mouvem<strong>en</strong>ts féministesinternationaux.En 1995, les logem<strong>en</strong>ts de l’impassedu 11 e sont peu à peu détruits et leurshabitants m<strong>en</strong>acés d’expulsion. Avec leurvoisinage, les militantes se mobilis<strong>en</strong>tpour être relogées et c’est ainsi qu’<strong>en</strong> 1997elles débarqu<strong>en</strong>t au 163, rue de Char<strong>en</strong>tondans le 12 e où la Maison desfemmes se trouve <strong>en</strong>core aujourd’hui.SILENCE N°34040Novembre 2006


Un lieu de résistance,de solidaritéet de convivialité.(Re)donner de la confiance et unespace d’expression aux femmes, créerdes solidarités <strong>en</strong>tre elles et lutter contreles discriminations d’une société patriarcalesont les objectifs de la Maison desfemmes.C’est dans ce cadre fédérateur que sontaccueillies des associations pour que semultipli<strong>en</strong>t les initiatives féministes. Seullieu non mixte de Paris, la Maison veutpermettre aux femmes de s’exprimer etd’échanger librem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dehors de toutjugem<strong>en</strong>t masculin. La non mixité assureaussi la sécurité des femmes, physiquem<strong>en</strong>tm<strong>en</strong>acées, le temps qu’elles y rest<strong>en</strong>t.La Maison des femmes n’est pas unc<strong>en</strong>tre social. Le travail y est collectif ;par le biais de groupes de paroles et d’ateliers,les femmes cherch<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble ettrouv<strong>en</strong>t elles-mêmes les ressources quileur permettront de sortir d’une situationdiff<strong>ici</strong>le. L’échange de savoirs et la créationde li<strong>en</strong>s sont au cœur de la dynamiquede la Maison des femmes de Paris.L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, la tolérance, la convivialitémais aussi le fait de ne pas sepr<strong>en</strong>dre au sérieux sembl<strong>en</strong>t être les clefsde la réussite de cette structure autogérée.Un fonctionnem<strong>en</strong>talternatifLa structure initiale de la Maison n’apas bougé jusqu’à aujourd’hui : laMaison des femmes est une associationloi 1901 qui mène ses propres actions,mais accueille aussi d’autres associationsou groupes féministes et lesbi<strong>en</strong>s qui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>taux charges, à la gestion et auxanimations du lieu. L’intégration de cesgroupes est discutée lors des réunions duconseil d’administration. Dans unelogique solidaire, chaque associationhébergée part<strong>ici</strong>pe <strong>en</strong> fonction de sesmoy<strong>en</strong>s et sur la base d’une confianceréciproque.C’est <strong>en</strong> mettant capitaux et espaces<strong>en</strong> commun que ces associations etgroupes féministes peuv<strong>en</strong>t bénéf<strong>ici</strong>erd’un tel lieu dans l’est parisi<strong>en</strong>.La gestion de la Maison est <strong>en</strong> partieautogérée. La bibliothèque, le salon et lacuisine sont ouverts à toutes. Le midi,salariées, militantes et femmes de passageprés<strong>en</strong>tes partag<strong>en</strong>t leur repas.La Maison des femmes de Paris estainsi ouverte du lundi au v<strong>en</strong>dredi, de 9hà 18h, grâce à trois salariées : une secrétaire,une accueillante et une femmegérant la cafétéria le mardi midi ainsi quele ménage. Il s’agit de trois emplois aidésqui s’inscriv<strong>en</strong>t dans une démarche d’insertionvoulue par la Maison des femmes.De plus, une dizaine de vacataires (troispsychologues, une animatrice théâtre, desartistes et des formatrices) intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>trégulièrem<strong>en</strong>t pour animer des ateliers.Les activités de la Maison repos<strong>en</strong>t aussilargem<strong>en</strong>t sur le dynamisme des militantesdes différ<strong>en</strong>ts groupes hébergésauxquelles il ti<strong>en</strong>t à cœur de faire vivre celieu de vie féministe au delà de leurspropres actions. La disponibilité de toutesces femmes y est très appréciable. Ellespr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le temps de se poser pour discuter<strong>en</strong> dehors des ateliers plus formels.Les activités dela Maison des femmesLa Maison des femmes mène actuellem<strong>en</strong>ttrois actions pour lesquelles elle estsubv<strong>en</strong>tionnée par la région Ile-de-France, la ville et le départem<strong>en</strong>t de Parismais aussi par le Forum social europé<strong>en</strong> :l’Action contre les viol<strong>en</strong>ces masculinesfaites aux femmes et aux mineures pourrompre l’isolem<strong>en</strong>t et s’<strong>en</strong> sortir, l’Actionfemme chômage emploi pour refuser laprécarité et réagir contre le chômage etl’Action Une Maison des Femmes pourtoutes pour organiser l’accueil desfemmes <strong>en</strong> grande difficulté, précaires etparfois sans papières. Ainsi elles peuv<strong>en</strong>ty pr<strong>en</strong>dre une douche, faire une machineà laver ou simplem<strong>en</strong>t y trouver un peude repos et de réconfort autour d’un café.Dans le cadre de ces trois actions sontorganisés de façon hebdomadaire desgroupes de paroles, des ateliers de techniquesde recherche d’emploi ou deréflexion, parfois autour d’un petit déjeunercomme le lundi matin. Mais aussi desateliers d’écriture, de peinture ou <strong>en</strong>corede relaxation (celui-ci se ti<strong>en</strong>t sur uneMaison des femmesSILENCE N°340 Novembre 200641


Paris/ FemmesGroupes et associationshébergés par la Maisondes femmes de ParisLes Archives recherches cultures lesbi<strong>en</strong>nes( ARCL) , l’association Fatoumatapour l’émancipation des femmes quilutte contre les mariages forcés, Encoreféministes ! qui dénonce le sexisme etles viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes. Le groupedes Femmes sourdes citoy<strong>en</strong>nes et solidaires(FSCS). Le Groupe du 6 novembrequi est un groupe politique de lesbi<strong>en</strong>nesdont l’histoire est liée à l’esclavagisme, àl’impérialisme, aux colonisations ou auxmigrations forcées. La Meute qui est <strong>en</strong>gagéecontre la publ<strong>ici</strong>té sexiste. Pluri-ellesAlgérie qui est une association de solidaritésavec les femmes algéri<strong>en</strong>nes,le Réseau pour l’autonomie des femmesimmigrées et réfugiées (Rajfire) qui luttepour les droits des femmes étrangères,immigrées et réfugiées et l’Associationdes femmes franco-mali<strong>en</strong>nes. Ou <strong>en</strong>corele Réseau d’alternatives féministes (Rezaf)qui a pour objectif de libérer la paroleféminine sur la sexualité et Les Voixrebelles qui regroupe deux mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>neset un chœur répétant des chants féministespour les manifs notamm<strong>en</strong>t.Maison des femmespelouse à deux pas de la Maison <strong>en</strong> cas debeau temps). La création culturelle y estun important vecteur d’expression.De plus, la Maison accueille ou dom<strong>ici</strong>lie12 et bi<strong>en</strong>tôt 14 associations ougroupes de solidarité et de convivialitéféministes et/ou lesbi<strong>en</strong>s. Ces groupes etassociations dispos<strong>en</strong>t d’un lieu pour seréunir à la Maison mais peuv<strong>en</strong>t aussi yorganiser des manifestations culturellesou des soirées festives.Maison des femmesLes difficultésr<strong>en</strong>contréesMême si la cohabitation se passe plutôtbi<strong>en</strong>, les conflits et les crises se traduisantpar des allers et v<strong>en</strong>ues des différ<strong>en</strong>tsgroupes, ont toujours animé ce lieu autogéré.Certains groupes, affaiblis, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tincapables d’assurer leur part<strong>ici</strong>pationà la Maison <strong>en</strong> parallèle de leurspropres actions ce qui génère des t<strong>en</strong>sions.D’autre part, le financem<strong>en</strong>t de laMaison des femmes de Paris a toujoursété une question épineuse. L’autofinancem<strong>en</strong>tdu loyer et des actions parles cotisations des groupes et des militantesqui a fonctionné de 1995 à 1997 adû céder, <strong>en</strong> partie, la place aux subv<strong>en</strong>tionsqui privilégi<strong>en</strong>t les actions à courtterme.L’autogestion <strong>en</strong>traîne aussi des difficultéscomme la gestion des lieux communs.Il n’est <strong>en</strong> effet pas facile de gérer lepassage de femmes qui se serv<strong>en</strong>t dans lesprovisions initialem<strong>en</strong>t destinées à la cuisinedu l<strong>en</strong>demain .Enfin, la communication extérieureserait à développer pour améliorer la visibilitédu lieu et son ancrage dans le quartier.La charge qui repose sur les militantesest parfois lourde, <strong>en</strong>tre la t<strong>en</strong>ue de leurspropres actions et leur part<strong>ici</strong>pation à laMaison. Cep<strong>en</strong>dant, l’énergie semble toujoursavoir été trouvée pour faire vivre celieu d’autant plus qu’une nouvelle générationde militantes pr<strong>en</strong>d actuellem<strong>en</strong>t lerelais au bureau.Un réseau ?Un projet de réseau avec d’autresMaisons des femmes <strong>en</strong> France et notamm<strong>en</strong>tcelles de Lille et de Bordeaux a vu lejour récemm<strong>en</strong>t.Sur Paris, <strong>en</strong> dehors de leurs actions àla Maison, vous pouvez retrouver les militantesde la Maison des femmes chaqueannée au forum des associations du 12 e ,lors de la journée nationale contre les viol<strong>en</strong>cesmasculines faites aux femmes le 25novembre et lors de la journée de lafemme le 8 mars.Camille Clochon ■Maison des femmes, 163, rue de Char<strong>en</strong>ton,75012 Paris, tél : 01 43 43 41 13.SILENCE N°34042Novembre 2006


DRDRViolette & CoViolette and Co est une librairie consacréeaux textes et aux images qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>valeur les femmes et les homosexualités soustoutes leurs formes. Romans, essais, beauxlivres, polars, BD, revues... sont rassemblésdans un espace unique où se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t lesféminismes, les réalités – et les imaginaires –lesbi<strong>en</strong>s, gais et trans, et toutes les questionsde g<strong>en</strong>re.C’est un lieu lumineux, chaleureux et animéqui invite toutes celles et tous ceux quiaim<strong>en</strong>t les littératures hors des s<strong>en</strong>tiers battuset qui s’interrog<strong>en</strong>t sur nos sociétés.Violette and Co c’est aussi un rayon jeunessequi propose unesélection pleined’humour et deréflexion, des CDet des DVD, descadeaux à(s’)offrir. Etparce que si leslivres se lis<strong>en</strong>t<strong>en</strong> solitaire, ilsse viv<strong>en</strong>t aussià plusieurs, lamezzanine estdédiée à l’accueilde r<strong>en</strong>contreslittéraires,de lectures,de débatsainsi que d’expositions.Violette and Co,la librairie desfilles et des garçonsmanqués...et de leursami-e-s !■ Librairie Violette & Co, 102, rue de Charonne,75011 Paris, tél : 01 43 72 16 07.ProChoixLa revue trimestrielle ProChoix est éditée parune association d’investigation, de réflexion etd’information réunissant des chercheurs, desjournalistes et des citoy<strong>en</strong>s dans le but depublier des analyses au service de la déf<strong>en</strong>sedes libertés individuelles m<strong>en</strong>acées par l’ess<strong>en</strong>tialisme,le racisme, l’intégrisme et toute idéologietotalitaire ou anti-choix.Si le terme de “droit de choisir” est une rev<strong>en</strong>dicationféministe très anci<strong>en</strong>ne, <strong>ici</strong> il faut l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dredans un s<strong>en</strong>s plus large que simplem<strong>en</strong>t“pro-avortem<strong>en</strong>t”. L’association n’est pas seulem<strong>en</strong>tpour le droit d’avorter, mais plus généralem<strong>en</strong>tpour une certaine conception de laliberté individuelle. Pro-choix est une école dep<strong>en</strong>sée pour la liberté dans le progrès pourtous.■ ProChoix, 177, av<strong>en</strong>ue Ledru-Rollin, 75011 Paris,tél : 01 43 73 35 25.Mix-CitéL’associationMix-Cité, mouvem<strong>en</strong>tmixte pourl’égalité des sexes,est féministe. Ellese bat pour quel’égalité <strong>en</strong>tre lessexes proclamée dans les droits soit une égalitépratiquée dans la vie. Elle rev<strong>en</strong>dique aussibi<strong>en</strong> le mot que la filiation avec les mouvem<strong>en</strong>tshistoriques pour l’émancipation desfemmes. Elle perpétue donc les luttes contreles viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes (et auxhommes quand cela se produit), pour le droitdes femmes à disposer de leur corps (avortem<strong>en</strong>t,contraception), pour l’autonomie desfemmes dans la vie publique comme dans la vieprivée, pour la dignité des êtres humains <strong>en</strong>général. L’association combat le “patriarcat”défini comme la structure sociale hiérarchiqueet inégalitaire dont la caractéristique fondam<strong>en</strong>talede fonctionnem<strong>en</strong>t est l’exploitationdu travail domestique féminin. L’explicationpar le système patriarcal nous permet non seulem<strong>en</strong>tde récuser la subordination des femmesimposée par les théories ess<strong>en</strong>tialistes ou naturalistes,mais elle nous permet aussi de r<strong>en</strong>drecompte des mécanismes de l’oppression desfemmes, de l’aliénation des hommes et de ladomination du g<strong>en</strong>re masculin. L’associationest anti-sexiste. Elle conteste les représ<strong>en</strong>tationsnormatives des id<strong>en</strong>tités de sexe (modèlesstéréotypés de féminité-maternité et de masculinité-virilité)et de sexualité (hétérosexualitéobligée, rejet des transg<strong>en</strong>res) ainsi que lesrôles sociaux qui <strong>en</strong> procèd<strong>en</strong>t. Par conséqu<strong>en</strong>t,l’association se mobilise dans la perspectived’abolir ces normes sociales exclusives,discriminatoires et source de souffrances <strong>en</strong>inv<strong>en</strong>tant des formes de vie (conjugalité, par<strong>en</strong>talité)compatibles avec l’émancipation etl’épanouissem<strong>en</strong>t de tou-te-s.■ Mix-Cité, c/o Mouvem<strong>en</strong>t français pour le Planningfamilial, 4, square Saint-Irénée, 75011 Paris,tél : 06 03 82 86 31.Planning familialLe MFPF, Mouvem<strong>en</strong>t français pour le planningfamilial agit auprès des pouvoirs publicspour faire reconnaître les droits des femmesà la maîtrise de leur fécondité (contraception,avortem<strong>en</strong>t) et lutte pour l’éliminationde la viol<strong>en</strong>ce sexiste.La contraception et l’avortem<strong>en</strong>t sont desmoy<strong>en</strong>s indisp<strong>en</strong>sables aux femmes pour lalibre disposition de leur corps et le choix deleur maternité. Le MFPF lutte pour que cesdroits fondam<strong>en</strong>taux ne soi<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>taméspar des pouvoirs masculins et sexistes. LeMFPF accueille les femmes victimes de viol<strong>en</strong>ce; il favorise des groupes de parole leurpermettant d’agir solidairem<strong>en</strong>t pour ellesmêmeset pour les autres <strong>en</strong> brisant le sil<strong>en</strong>ce.Le MFPF réalise de nombreuses actionsde formation auprès des divers professionnelsSILENCE N°34043Novembre 2006DRdu monde de l’éducation, du monde social,médical et de la police, pour faire face auxviol<strong>en</strong>ces contre les femmes (inceste, viol,agressions sexuelles, mariages forcés,viol<strong>en</strong>ces dans le couple,harcèlem<strong>en</strong>t sexuel).■ MFPF, c<strong>en</strong>tre de planification,10, rue Vivi<strong>en</strong>ne,75002 Paris,tél : 01 42 60 93 20.■ MFPF, tour Mantoue,94, boulevard Masséna,75013 Paris,tél : 01 45 84 28 25.Les PénélopesNées dans la mouvance altermondialiste,les Pénélopes sont un collectif qui s’estdonné pour but de faire circuler l’informationféministe, principalem<strong>en</strong>t via internet. Aprèsun travail de grande qualité p<strong>en</strong>dant desannées, la disparition d’aides financièresa provoqué une crise fin 2005. Aujourd’hui,le site d’information fonctionne au ral<strong>en</strong>ti etl’association a besoin desang neuf pour assurer lebon fonctionnem<strong>en</strong>t de sonréseau sur internet.■ Les Pénélopes, 21 ter, rueVoltaire, 75011 Paris,tél : 01 43 71 09 37.C<strong>en</strong>tres d’accueilpour femmes<strong>en</strong> difficultéL’association SOS Femmes (<strong>en</strong> Haute-Marne) rec<strong>en</strong>se tous les lieux d’accueil d’urg<strong>en</strong>cepour les femmes <strong>en</strong> difficulté. Il y <strong>en</strong>plus de 1000 <strong>en</strong> France, ce qui montre àl’évid<strong>en</strong>ce l’importance des problèmes de viol<strong>en</strong>ceque subiss<strong>en</strong>t les femmes. La ville deParis dispose de places d’accueil dans différ<strong>en</strong>tsc<strong>en</strong>tres, il faut se r<strong>en</strong>seigner à l’Hôtelde-Ville.Les autres c<strong>en</strong>tres à Paris sont lessuivants :■ Cité Saint-Martin, 4, rue de l’Ars<strong>en</strong>al,75004 Paris, tél : 01 44 61 89 90.■ Habitat et humanisme, 8, rue Simon-Lefranc,75004 Paris, tél : 01 48 87 93 87.■ Cœur du Cinq, 24, rue Daubanton, 75005 Paris,tél : 01 44 08 87 00.


Paris/ Femmes■ Compagnons de la Nuit, 15, rue Gay-Lussac,75005 Paris, tél : 01 43 54 72 07.■ La Porte ouverte, 4, rue des Prêtres-Saint-Séverin, 75005 Paris, tél : 08 03 33 33 11.■ ANRS, Service insertion jeunes, 39, rue duFaubourg-Poissonnière, 75009 Paris, tél : 01 48 2404 14. Hébergem<strong>en</strong>t de jeunes de 18 à 25 ans <strong>en</strong>danger ou <strong>en</strong> situation de prostitution.■ L’Estran, 10, rue Ambroise-Thomas, 75009Paris, tél : 01 53 24 92 20. Pour sortants de prison.■ Emmaüs Valmy, 179 bis, quai de Valmy, 75010Paris, tél : 01 46 07 44 07.■ La Fayette accueil, 190, rue Lafayette, 75010Paris, tél : 01 40 35 81 60.■ La Maison dans la rue, Emmaüs, 35, rue Bichat,75010 Paris, tél : 01 40 18 04 41. Accueil de jour.■ Amicale du Nid, 21, rue du Château-d’Eau,75010 Paris, tél : 01 42 02 38 98. Service d’urg<strong>en</strong>cepour personnes prostituées.■ Service d’accueil rapide, Apcars, 65, rued’Hauteville, 75010 Paris, tél : 01 53 34 13 00.■ Service d’accueil rapide, Arapej, 17, rue del’Echiquier, 75010 Paris, tél : 01 42 46 06 73.■ ANRS, Perman<strong>en</strong>ce accueil Jeunes, 40, rue deMalte, 75011 Paris, tél : 01 43 38 42 41.■ AOFBAS Palais de la femme, 94, rue deCharonne, 75011 Paris, tél : 01 46 59 30 00.Résid<strong>en</strong>ce sociale pour femmes. Admission surattestation de scolarité ou de travail.DR■ Association Maavar, 202, boulevard Voltaire,75011 Paris, tél : 01 43 48 63 57.■ Mission sans dom<strong>ici</strong>le fixe, Médecins du monde,62 bis, av<strong>en</strong>ue Parm<strong>en</strong>tier, 75011 Paris,tél : 01 43 14 81 81.■ APTM, 239, rue de Bercy, 75012 Paris,tél : 01 44 74 39 10. Accueil mixte pour réfugiésou demandeurs d’asile.■ Arfog, 21, av<strong>en</strong>ue Michel-Bizot, 75012 Paris,tél : 01 44 75 76 10.■ Caspotel Tillier, 4, rue Claude-Tillier, 75012Paris, tél : 01 53 27 39 00.■ ESI Bercy, 16, rue Paul-Belmondo, 75012 Paris,tél : 01 55 78 84 40.■ Maison dans la rue, 4, rue Santerre, 75012Paris, tél : 01 40 02 09 88.■ Samu Social de Paris, 35, av<strong>en</strong>uede Courteline, 75012 Paris, tél : 01 41 74 84 84.■ Service d’accueil d’adultes <strong>en</strong> hôtels, 20, ruede Santerre, 75012 Paris, tél : 01 53 33 87 50.■ Sarah Emmaüs, 1, av<strong>en</strong>ue de Corbera,75012 Paris, tél : 01 40 19 90 31.■ C<strong>en</strong>tre maternel Les Acacias, 57, rue de laSanté, 75013 Paris, tél : 01 43 36 54 98.■ C<strong>en</strong>tre maternel National, 146-152, rueNationale, 75013 Paris, tél : 01 45 85 10 71.■ La Maison Cœur de femmes, 77 rue Châteaudes-R<strong>en</strong>tiers,75013 Paris, tél : 01 45 83 52 72.■ Œuvres de la Mie de pain, 18, rue Charles-Fourier, 75013 Paris, tél : 01 45 89 43 11.Accueil de jour.■ Ant<strong>en</strong>ne Aurore, 20, allée des Frères-Voisins,75015 Paris, tél : 01 45 54 34 03.■ Foyer Falret, 50, rue du Théâtre, 75015 Paris,tél : 01 56 77 20 00. Pour femmes <strong>en</strong> suivipsychiatrique.■ C<strong>en</strong>tre Corot <strong>en</strong>traide Auteuil, 4, rue Corot,75016 Paris, tél : 01 45 24 54 46.■ Caspotel Pouchet, 20, rue Pouchet, 75017 Paris,tél : 01 40 25 37 00.■ C<strong>en</strong>tre maternel Marie-Bequet-de-Vi<strong>en</strong>ne,9 bis, rue Jean-Baptiste-Dumas, 75017 Paris,tél : 01 53 81 83 00.■ Le Radeau, 26, rue Lacroix, 75017 Paris,tél : 01 42 29 06 63.■ Mission maternelle, 8, rue Eugène-Flachat,75017 Paris, tél : 01 43 80 59 24.■ C<strong>en</strong>tre israëlite de Montmartre, 16, rue Lamarck,75018 Paris, tél : 01 46 06 24 35.■ CPCV, 17, rue de Torcy, 75018 Paris, tél : 01 4038 69 69. Ag<strong>en</strong>ce immobilière à vocation sociale.■ Maison de la mère et de l’<strong>en</strong>fant, 44, rue Labat,75018 Paris, tél : 01 46 06 31 64.■ CHRS Crimée, 166, rue de Crimée, 75019 Paris,tél : 01 40 36 17 60.■ CHRS Flandre Emmaüs, 4, passage de Flandre,75019 Paris, tél : 01 42 09 56 03.■ ESI Maison du partage, 32, rue Bouret, 75019Paris, tél : 01 42 00 66 10. Accueil de jour.■ Foyer Clair logis, 59, rue de l’Ourcq, bâtim<strong>en</strong>t C,75019 Paris, tél : 01 53 26 46 86.■ Résid<strong>en</strong>ce maternelle Les Lilas, 9, av<strong>en</strong>ue de laPorte-des-Lilas, 75019 Paris, tél : 01 42 02 14 24.■ Espace solidarité, 17, rue de M<strong>en</strong>delsohn, 75020Paris, tél : 01 43 48 18 66. C<strong>en</strong>tre d’accueilde jour.■ Halte aide femmes battues, 14, rue M<strong>en</strong>delssohn,75020 Paris, tél : 01 43 48 20 40.Union fémininecivique et socialeL’Union féminine civique et sociale est uneassociation créée <strong>en</strong> 1925. Elle a été reconnued’utilité publique <strong>en</strong> 1947, agréée organisationde consommateurs <strong>en</strong> 1961, organisme de formation<strong>en</strong> 1976 et organisme de protection del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1978.Elle est indép<strong>en</strong>dante de tout parti politiqueet de toute confession.Elle a pour but de susciter la part<strong>ici</strong>pation detous à la construction d’une société démocratique,<strong>en</strong> partant de l’expéri<strong>en</strong>ce de chacune.Il s’agit de faire évoluer les m<strong>en</strong>talités, <strong>en</strong>y insufflant un esprit civique qui, appliqué auxdomaines de la consommation, de la citoy<strong>en</strong>netéou du travail, contribue à la constructiond’une société plus humaine, où chacun a sachance.L’Union féminine civique et sociale compte10 000 adhér<strong>en</strong>ts, 80 groupes locaux, 600bénévoles actifs, 45 salariés.Chaque équipe locale a pour but de promouvoirla part<strong>ici</strong>pation du plus grand nombre defemmes à la vie sociale et civique, par desactions d’information, de formation, et d’actionsinstitutionnelles, <strong>en</strong> accord avec la chartedu mouvem<strong>en</strong>t, dans ses secteurs traditionnelsd’activité.■ UFCS, 6, rue Béranger, 75003 Paris,tél : 01 44 54 50 54.■ UFCS, 24, rue de Rocroy, 75010 Paris,tél : 01 48 78 81 93.SILENCE N°34044Novembre 2006Ecole des par<strong>en</strong>tset des éducateursLes écoles des par<strong>en</strong>ts et des éducateurs ontune vocation généraliste : aconfessionnelles etapolitiques, elles s’adress<strong>en</strong>t à tout type defamille, de tout milieu. Ce sont des associationsde médiation familiale. Cela passe par le rétablissem<strong>en</strong>tde la parole <strong>en</strong>tre les deux parties,l’id<strong>en</strong>tification des besoins et intérêts de chacun,la reconstitution et la préservation du li<strong>en</strong>famille, notamm<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong> par<strong>en</strong>ts/<strong>en</strong>fants.Lors d’une séparation du couple, les personnessont invitées à réfléchir sur la notion de copar<strong>en</strong>talitéet à essayer de négocier <strong>en</strong>semble desaccords sur la réorganisation familiale, toujoursdans l’intérêt de l’<strong>en</strong>fant.Les services de médiation familiale s’articul<strong>en</strong>t,avec d’autres services complém<strong>en</strong>taires : informationspar téléphone, accueil, autres consultations(réalisées par des conseillers conjugauxet familiaux, des psychologues, etc.), groupesde parole. Ces services sont ouverts auxpar<strong>en</strong>ts. Les <strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t bénéf<strong>ici</strong>erd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, d’écoute par téléphone, degroupes de paroles… Les tarifs sont adaptésaux rev<strong>en</strong>us des familles.■ Fédération nationale des écoles de par<strong>en</strong>ts et éducateurs,180 bis, rue de Gr<strong>en</strong>elle, 75007 Paris, tél :01 47 53 62 70.■ Ecole des par<strong>en</strong>ts et des éducateurs, 5, impasseBon-Secours, 75543 Paris Cedex 11,tél : 01 44 93 44 88.Viol<strong>en</strong>cescontre les femmesau travailDepuis 1985, l’AFVT, Association contre lesviol<strong>en</strong>ces contre les femmes au travail est uneassociation féministe autonome qui déf<strong>en</strong>d lesdroits au travail et à l’intégrité de la personne.Elle a pour champ d’action et de réflexiontoutes les formes de viol<strong>en</strong>ces contre lesfemmes, bi<strong>en</strong> qu’elle se soit spécialisée dansla dénonciation des viol<strong>en</strong>ces sexistes etsexuelles au travail. Selon l’étude du Bureauinternational du travail, parue <strong>en</strong> 1999, laFrance est l’un des pays où le taux des viol<strong>en</strong>cessexistes ou sexuelles sur le lieu de travailest le plus élevé. L’AVFT souti<strong>en</strong>t lespersonnes victimes, offre une perman<strong>en</strong>ced’écoute, d’accueil, de souti<strong>en</strong> moral, et deconseils, notamm<strong>en</strong>t juridiques, aux personnesvictimes. Elle intervi<strong>en</strong>t à leurs côtés(notamm<strong>en</strong>t auprès des employeurs, de l’inspectiondu travail, du parquet, de la police oude la g<strong>en</strong>darmerie…) pour qu’elles soi<strong>en</strong>trétablies dans leurs droits.■ AFVT, BP 60108, 75561 Paris cedex 12,tél : 01 45 84 24 24.


RacinesDepuis 1989, Racines, Réseau d’accompagnem<strong>en</strong>tdes créations et initiatives avec un<strong>en</strong>ouvelle épargne de solidarité, s’est consacréeà l’accueil des femmes créatrices d’<strong>en</strong>treprisesafin de les aider à élaborer leur projetpuis de leur permettre de pér<strong>en</strong>niser leuractivité. Plus de 1000 créatrices ont ainsi étéaidées depuis. Racines a mis <strong>en</strong> place lesClefe, Clubs locaux d’épargne pour lesfemmes qui <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, ces clubs permett<strong>en</strong>tà des personnes intéressés par un projetd’investir dans le capital de la structure <strong>en</strong>constitution. Racines favorise les contactsavec les structures de financem<strong>en</strong>t solidaire,<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le réseau Finansol.■ Racines, 8, square de la Dordogne, 75017 Paris,tél : 01 53 79 07 61.Panthères grisesCe mouvem<strong>en</strong>t de femmes de plus de 50 ansest né <strong>en</strong> 1988, repr<strong>en</strong>ant l’idée d’un mouvem<strong>en</strong>tdéjà prés<strong>en</strong>t aux Etats-Unis et <strong>en</strong>Allemagne. Il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d déf<strong>en</strong>dre une vieillessedigne et <strong>en</strong>courage au militantisme des personnesâgées.■ Panthères grises, 3, rue Georges-Citerne, 75015Paris, tél : 01 40 58 17 15.DRFemmesde l’EuropeméridionaleL’Afem, Association des femmes de l’Europeméridionale, est une fédération europé<strong>en</strong>nequi regroupe des personnes physiques et desassociations de Chypre, d’Espagne, de France,de Grèce, d’Italie et du Portugal. Elle souti<strong>en</strong>tla construction d’une Europe démocratiquefondée sur le respect et la garantieeffective des droits de la personne humaineMère et fille <strong>en</strong> Turquie.et notamm<strong>en</strong>t du droit fondam<strong>en</strong>tal à l’égalitésubstantielle <strong>en</strong>tre les femmes et leshommes ainsi que sur le respect de la diversitédes cultures.■ Afem, 6, rue du Marché-Popincourt, 75011Paris, tél : 01 43 25 54 98.Du côté des fillesL’Association europé<strong>en</strong>ne Du côté des fillesa été créée <strong>en</strong> 1994 dans le but d’élaborer unprogramme d’élimination du sexisme dans lematériel éducatif, de promouvoir des représ<strong>en</strong>tationsanti-sexistes, de produire et diffuser desoutils de s<strong>en</strong>sibilisation destinés aux maisonsd’édition, aux créatrices et créateurs, auxpar<strong>en</strong>ts, aux pouvoirs publics.Depuis sa création, l’association a m<strong>en</strong>é unprogramme de recherche europé<strong>en</strong> sur des c<strong>en</strong>tainesd’albums illustrés, part<strong>ici</strong>pé à desactions de s<strong>en</strong>sibilisation, disp<strong>en</strong>sé des formationssur le thème de l’égalité filles/garçons.Les résultats des <strong>en</strong>quêtes sont saisissants etmontr<strong>en</strong>t tout le chemin qui reste à faire pourarriver à une représ<strong>en</strong>tation non-sexiste dela société.■ Du Côté des filles, 8, rue Baillou, 75014 Paris,tél : 01 40 55 95 92.Réseau hommesRéseau <strong>en</strong>tre hommes dans l’esprit desréseaux d’hommes créés au Québec, parle psychanalyste Guy Carneau. Faciliter lacréation de groupes autogérés de parole,d’échange et de partage. Rep<strong>en</strong>ser la placedes hommes dans une société où les femmesont toute leur place.■ Réseau hommes Ile-de-France, 62, av<strong>en</strong>ueSimon-Bolivar, 75019 Paris, tél : 01 46 23 15 83.Femmes<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tLes femmes représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la moitié de lapopulation et les deux tiers de la cli<strong>en</strong>tèledes transports publics. Pourtant, elles sontpresque totalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>tes du monde professionneldes transports, qu’il s’agisse desniveaux de décision (élus, <strong>en</strong>treprises, fonctionnaires,experts...) ou de réalisation.Même dans les associations d’usagers, lesfemmes sont très nettem<strong>en</strong>t minoritaires !De ce constat, est née l’association Femmes<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, les transports au féminin lorsdu congrès du Groupem<strong>en</strong>t des autorités responsablesde transport sur le thème “ Quidécide ? “, à Nantes, <strong>en</strong> 1993.L’association agit pour que les femmes puiss<strong>en</strong>tfaire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre leur point de vue dansle monde des transports publics, mais aussipour que les transports publics soi<strong>en</strong>t pris<strong>en</strong> compte quand il est question du rôle desfemmes dans l’aménagem<strong>en</strong>t du territoireou de la ville.■ Femmes <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, 22, rue de Palestro,75002 Paris, tél : 01 40 41 18 19.Et égalem<strong>en</strong>t■ Nouvelles questions féministes, 27, rue Jean-Jacques-Rousseau 75001 Paris, tél : 01 40 26 74 98. Revuethéorique sur le féminisme.■ Réseau femmes et développem<strong>en</strong>t, 15-21, rue del’Ecole-de-Médecine, 75001 Paris.■ Femmes relais, 62, rue Tiquetonne, 75002 Paris,tél : 01 42 33 81 03. Médiatrices interculturelles.■ Lobby europé<strong>en</strong> des femmes, 6, rue Béranger75003 Paris, tél : 01 48 04 04 25.■ Elan de femmes, 2 bis, rue Elzévir, 75003 Paris.■ La Meute, 12 rue Elzévir 75003 Paris.■ Encore féministes, 12 rue Elzévir 75003 Paris.■ Inter-associative lesbi<strong>en</strong>ne, gay, bi et trans (Inter-LGBT), maison des associations, 5, rue Perrée,75003 Paris, tél : 01 72 70 39 22.■ AFJ, Association des femmes journalistes, Maison del’Europe, 35, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris.■ Contact, 84, rue Saint-Martin, 75004 Paris,tél : 01 44 54 04 70. Dialogue <strong>en</strong>tre les par<strong>en</strong>ts,les gais et lesbi<strong>en</strong>nes, leurs familles et amis.■ MAPP, Mouvem<strong>en</strong>t pour l’abolition de la prostitutionet la pornographie et toutes formes de viol<strong>en</strong>cessexuelles et discriminations sexistes, Malka Marcovich,BP 215, 75226 Paris cedex 05, tél : 01 47 11 09 38.■ Association des femmes ivoiri<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> FranceNayoua-Nahif, 12, rue Guy-de-la-Brosse, 75005 Paris,tél : 01 45 35 27 10.■ Cedref, C<strong>en</strong>tre d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de docum<strong>en</strong>tation,de recherche et d’études féministes, universitéParis 7-Jussieu, 2, place Jussieu, couloir 24/34,1 er étage, BP 7132, 75005 Paris.■ Affdu, Association française des femmes diplôméesdes universités, 4, rue Chevreuse, 75006 Paris, tél : 0143 20 01 32.■ AAFK, Aide aux femmes khmères, 3, rue Jacques-Callot, 75006 Paris.■ Edition des femmes, 6, rue Mézières, 75006 Paris,tél : 01 42 22 60 74. Maison d’édition créée parAntoinette Foulque <strong>en</strong> 1973, alors militante <strong>en</strong>gagéedu MLF, mouvem<strong>en</strong>t de libération des femmes.Plus de 400 titres publiés depuis.■ Ligue du droit international des femmes, 6, placeSaint-Germain-des-Prés, 75006 Paris,tél : 01 45 49 04 00.■ Editions gaies et lesbi<strong>en</strong>nes, 15, rue d’Estrées,75007 Paris, tél : 01 46 33 35 31.■ Ligue internationale des femmes pour la paixet la liberté, 114, rue de Vaugirard, 75006 Paris,tél : 01 48 78 39 85.■ Cams, Comité pour l’abolition des mutilationssexuelles, 6, place de Saint-Germain, 75006 Paris.■ Femmes et sci<strong>en</strong>ces, 93, rue de Vaugirard, 75006Paris, tél : 01 47 70 85 35. Aide aux femmes sci<strong>en</strong>tifiques,aides aux étudiantes qui font des carrières sci<strong>en</strong>tifiques,dénonciations des discriminations de carrière.■ Mnémosyne, EHESS, 54, boulevard Raspail, 75270Paris cedex 06, tél : 01 49 54 23 40. Association pourle développem<strong>en</strong>t de l’histoire des femmes et du g<strong>en</strong>re,regroupe des universitaires qui travaill<strong>en</strong>t sur ce sujet.■ Femmes av<strong>en</strong>ir, 30, rue Vaneau 75007 Paris,tél : 01 45 50 40 30.■ Observatoire de la misogynie, 5, rue de Lille, 75007Paris, tél : 01 45 48 83 80.■ Choisir, 102, rue Saint-Dominique, 75007 Paris,tél : 01 47 05 21 48.■ Parité 2000, 5, rue de Lille, 75007 Paris,tél : 01 45 48 83 80.■ Conseil international femmes, 13, rue Caumartin,75009 Paris, tél : 01 47 42 19 40. Organisation nongouvernem<strong>en</strong>talecréée <strong>en</strong> 1988 pour promouvoir lesdroits des femmes, fait du lobbying au niveau internationalet auprès des organismes dép<strong>en</strong>dant de l’ONU.SILENCE N°340 Novembre 200645


Paris/ Femmes■ Coordination française pour la Marche mondialedes femmes, 104, rue des Couronnes, 75020 Paris,tél : 01 44 62 12 33.■ Couples et familles, 28, place Saint-Georges, 75009Paris, tél : 01 44 91 99 45. Conseil conjugal, groupesde paroles, médiations.■ Favec, Fédération des associations de conjoints survivants,28, place Saint-Georges, 75009 Paris,tél : 01 45 26 75 78. Mouvem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> aux veuveset veufs dans leurs démarches législatives. 48 000adhér<strong>en</strong>ts et 93 associations départem<strong>en</strong>tales.■ Jeune cordée, 25c, rue de Maubeuge, 75009 Paris,tél : 01 53 20 08 20. Foyer de jeunes travailleuses<strong>en</strong>tre 18 et 25 ans. Cherche à favoriser la promotionsociale, professionnelle, humaine, culturelle, des jeunesaccueillies.■ Femmes et changem<strong>en</strong>ts, 14, passage Dubail, 75010Paris, tél : 01 44 65 00 66.■ Assemblée des femmes, 9, boulevard de D<strong>en</strong>ain,75010 Paris.■ Fatoumata, lycée Colbert, 27, rue du Château-Landon, 75010 Paris. Association de lutte contre lesmariages forcés africains.■ Grain de sel, 27, rue du Château-Landon, 75010Paris.■ Sefia, Société d’études et de formations informationset actions, Nadia B<strong>en</strong>que, 14, boulevard Saint-Martin,75010 Paris. Organisme de formation.■ Amicale du Nid, 21, rue du Château-d’Eau, 75010Paris, tél : 01 42 02 38 98. Prév<strong>en</strong>tion et réinsertionprofessionnelle de personnes prostituées.■ Collectif national pour les droits des femmes, 75011Paris, tél : 01 43 56 36 48.■ Les sci<strong>en</strong>ces potiches se rebell<strong>en</strong>t, IEP Paris, 27, rueSaint-Guillaume, 75007 Paris. Née <strong>en</strong> 1995, cette associationregroupe des femmes et des hommes de Sci<strong>en</strong>ces-Po qui milit<strong>en</strong>t au sein du milieu étudiant pour animer ledébat sur la place des femmes <strong>en</strong> politique et rev<strong>en</strong>diquerune meilleure parité.■ FIAISM, Femmes inter-association inter-servicemigrants, 22, rue Voltaire 75011 Paris, tél : 01 44 8596 46.■ Collectif féministe contre le viol, Suzy Rotjman, 10,rue de la Folie-Méricourt, 75011 Paris, tél : 01 48 0512 56.■ Viols femmes information, 9, villa Este, 75013 Paris,tél : 0 800 05 95 95■ Collectif féministe contre le viol, 9, villa d’Este,75013 Paris, tél : 01 45 82 73 00.■ Asfad, Association de solidarité avec les femmesalgéri<strong>en</strong>nes démocrates, 94, boulevard Masséna, 75013Paris, tél : 01 53 79 18 73. Accueil, écoute, accompagnem<strong>en</strong>tdes femmes maghrébines <strong>en</strong> difficulté, suividans le cadre d’une bonne intégration. Information surl’accès aux droits des femmes immigrées ou issues del’immigration (cas de divorce, répudiation, mariageforcé, <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>fants...)■ Femmes initiatives, 8, av<strong>en</strong>ue de Choisy, 75013 Paris,tél : 01 44 23 74 33. Promotion des initiatives defemmes dans les domaines de l’économie, du socialet de la culture. L’association est porteuse du projetAu Baochêne, café associatif, rue Joseph-Bédier.Affiche de Nicole GuidiMarche mondiale des femmes à Marseille <strong>en</strong> 2005.■ Cœur de femmes, 77, rue du Château-des-R<strong>en</strong>tiers,75013 Paris, tél : 01 45 83 52 72. Accueil de femmes<strong>en</strong> difficulté.■ Ligue du droit des femmes, 54, av<strong>en</strong>ue de Choisy75013 Paris, tél : 01 45 85 11 37.■ Modef<strong>en</strong>, Mouvem<strong>en</strong>t pour la déf<strong>en</strong>se des droitsde la femme noire, 94, boulevard Mass<strong>en</strong>a, 75013Paris, tél : 01 45 85 59 52.■ Collectif des mères, BP 89, 75622 Paris Cedex 13,tél : 06 62 14 35 64. Déf<strong>en</strong>se de la sécurité morale etphysique de l’<strong>en</strong>fant, notamm<strong>en</strong>t d’agressions sexuellesincestueuses.■ Apif, Agir pour la promotion et l’intégration de lafemme, 51, rue Dunois, 75013 Paris, tél : 01 45 82 7761. Aider les femmes à s’intégrer professionnellem<strong>en</strong>tet socialem<strong>en</strong>t, favoriser l’autonomie et améliorer lerapport à soi-même (meilleure représ<strong>en</strong>tation de soi)et aux autres (<strong>en</strong>fant, famille, société) par la formationprofessionnelle et le développem<strong>en</strong>t personnel.■ Gynepsy, 74, rue Dunois, 75013 Paris,tél : 01 45 70 90 81. Collectif psychanalytique d’écouteet de recherche sur le féminin.■ AIDHF, Association internationale des droits humainsdes femmes, Karimi Freshteh, 23, rue du Départ, boîte37, 75014 Paris, tél : 01 40 64 74 22.■ Assemblée des femmes, 130, boulevarddu Montparnasse, 75014 Paris.■ Aides aux femmes battues, 136, rue Abbé-Groult,75015 Paris, tél : 01 56 36 17 85.■ Femmes pour le dire, femmes pour agir, 16, rueEmile-Duclaux, 75015 Paris, tél : 01 45 66 63 97.■ Retravailler Ile-de-France, 34, rue Balard, 75015Paris, tél : 01 45 58 23 09. Aide à la recherche d’emploipour les femmes qui ont arrêté un temps de travailler.■ Association des femmes berbères de France, 35, av<strong>en</strong>uede la Porte-Brancion, 75015 Paris, tél : 01 45 3342 28.■ FDFA, Femmes pour le dire, femmes pour agir, 16,rue Emile-Duclaux, 75015 Paris, tél : 01 45 66 63 97.Promouvoir l’insertion des femmes handicapées dans lasociété, quels que soi<strong>en</strong>t les handicaps.■ Plurielles, 374, rue de Vaugirard, 75015 Paris, tél :01 48 42 51 03. Déf<strong>en</strong>se des intérêts des femmes <strong>en</strong>leur donnant informations sur leurs droits et desconseils si elles sont victimes de viol<strong>en</strong>ces.■ Association baha’ie des femmes, 45, rue Pergolèse,75016 Paris, tél : 01 45 00 90 26. Mouvem<strong>en</strong>t religieuxpour le développem<strong>en</strong>t, la paix et l’unité.■ Mouvem<strong>en</strong>t mondial des mères, BP 447, 75769Paris cedex 16, tél : 01 40 71 96 72. Promotion desmères de famille.■ E ntraide des femmes françaises, 23, rue Viète,75017 Paris, tél : 01 43 80 20 10.■ Reseau femmes ruptures, 38, rue Polonceau,75018 Paris, tél : 01 42 23 60 47.■ Acofa, Association coopération femmes africaines,22, rue André-del-Sarte, 75018 Paris,tél : 01 42 59 22 60.■ Asfi, Association des femmes immigrées, 7, ruePanama 75018 Paris, tél : 01 42 51 31 99.■ AFDEAA, Association des femmes de la diasporaafricaine pour le développem<strong>en</strong>t socio-éducatif agricoleSILENCE N°340 Novembre 200646de l’Afrique, 104-106, boulevard de La Chapelle,75018 Paris, tél : 01 40 03 06 33.■ Association Mdelles, BP 49, 75861 Paris Cedex 18,tél : 01 42 23 37 83. Agir pour l’égalité des droits,pour le respect de la dignité humaine, pour la laïcité,l’éducation non sexiste, la solidarité avec les femmesde tous les pays, contre les discriminations et la prostitution.■ Femmes inter associations, 6, rue Jean-Dollfus,75018 Paris, tél : 01 44 85 96 46. Développem<strong>en</strong>t dela vie associative. Promotion sociale et professionnelledes femmes à travers des formations. Valorisation desinitiatives grâce à la parution d’un bulletin.■ Intern<strong>en</strong>ettes, 36, av<strong>en</strong>ue de Clichy, 75018 Paris,tél : 01 43 87 35 32. Animatrices d’un serveur internetavec plein de débats, d’infos… mais ri<strong>en</strong> sur la modeet le maquillage : www.intern<strong>en</strong>ettes.fr. A l’arrêtactuellem<strong>en</strong>t.■ Asfi, Association de souti<strong>en</strong> aux femmes immigrées,7, rue de Panama, 75018 Paris, tél : 01 42 51 31 99.■ La Trame des femmes, 35, rue Ramey, 75018 Paris.Association organisatrice d’événem<strong>en</strong>ts artistiques.■ ADSF, Association pour le développem<strong>en</strong>t de la santédes femmes, 18, rue Bernard-Dimey, 75018 Paris, tél :01 46 27 79 25.■ Afic, Association femmes intercultures, MadinaDiallo, 10, rue Augustin-Thierry, 75019 Paris,tél : 01 42 38 03 40. Organisation d’actions de solidaritéet d’aide au développem<strong>en</strong>t aux femmes d’Afrique.■ Femmes de la Terre, 2-4, rue de la solidarité, 75019Paris, tél : 01 48 06 03 34.■ Cosefeb, Comité de souti<strong>en</strong> europé<strong>en</strong> aux femmes etaux <strong>en</strong>fants de Birmanie, Maison des associations, boîte67, 20, rue Pailleron, 75019 Paris.■ Femmes interculturelles, 10, rue Augustin-Thierry75019 Paris, tél : 01 42 38 03 40. L’association apour but de regrouper des femmes mali<strong>en</strong>nes pouréchanger des idées, développer la solidarité <strong>en</strong>tre elles.■ Association internationale des victimes de l’inceste,Maison des Associations, 20, rue E.-Pailleron,75019 Paris.■ Fédération nationale Solidarité femmes, 32, rue desEnvierges, 75020, tél : 01 40 33 80 90.■ Halte Aide femmes battues, 14, rue M<strong>en</strong>delssohn,75020 Paris, tél : 01 43 48 20 40.■ Amis du bus des femmes, 58, rue des Amandiers,75020 Paris, tél : 01 43 14 98 98. Le bus des femmescircule la nuit pour aider les prostituées.■ Gams, Groupe femmes pour l’abolition des mutilationssexuelles, 66, rue des Grands-Champs,75020 Paris, tél : 01 43 48 10 87.■ Cosefep, Comité de souti<strong>en</strong> europé<strong>en</strong> aux femmes et<strong>en</strong>fants de Birmanie, c/o Info-Birmanie, 9, passageDagorno, 75020 Paris, tél : 01 44 93 93 57.■ AFLS, Association femmes culture solidarité,21, rue de la Duée, 75020 Paris, tél : 01 40 33 63 79.Promotion des savoir-faire des femmes africaines,notamm<strong>en</strong>t par la v<strong>en</strong>te de tissus et autresobjets artisanaux.■ Ogresse théâtre, 4, rue des Prairies, 75020 Paris,tél : 01 46 36 95 15.■ B<strong>en</strong>kadi, Afema 20e, 4, passage de la Provid<strong>en</strong>ce,75020 Paris. Association de femmes africaines.■ Afdu, Association des femmes diplômées des universités,D<strong>en</strong>ise Mortier, 1, rue des Couronnes, 75020 Paris,tél : 01 43 58 60 90.■ Relais des femmes caraïbé<strong>en</strong>nes et guyanaises, 4,place de la Porte-de-Bagnolet, 75020 Paris,tél : 01 40 30 39 16.■ Union des femmes berbères, 41, rue de Pali-Kao,75020 Paris, tél : 01 43 66 18 60.■ Leche league, 197, boulevard Davout, 75020 Paris,tél : 01 43 64 30 17. Groupe de partage d’expéri<strong>en</strong>ceautour de l’allaitem<strong>en</strong>t.■ Comité des femmes tamoules, 341, rue des Pyrénées,75020 Paris, tél : 01 46 36 49 49.■Femmes-relais du 20 e , 71, rue des Amandiers,75020 Paris, tél : 01 44 62 93 92. Femmes médiatrices,aide juridique, aide à la traduction dansde nombreuses langues.■ Retravailler, 31, rue de Buz<strong>en</strong>val, 75020 Paris,tél : 01 43 67 09 92. Aide à la recherche d’emploipour les femmes qui ont arrêté un temps de travailler.


25 novembreEliminationde la viol<strong>en</strong>cefaite auxfemmesDepuis 1999, l’ONU a déclaréle 25 novembre, journée internationalede la viol<strong>en</strong>ce faite auxfemmes. Reste à adopter que les364 autres jours le soi<strong>en</strong>t aussi.Systèmesd’échanges locauxUne réussitepourl’expressiondes femmesCatherine L<strong>en</strong>zi, sociologue, prépareune thèse de doctorat sur lesSEL, systèmes d’échanges locaux,à l’université de Versailles-Saint-Qu<strong>en</strong>tin. Elle y a observé une prédominancegénéralisée desfemmes (généralem<strong>en</strong>t autour de60 %), un rapport d’égalité dansles structures et les instancesdécisionnelles rarem<strong>en</strong>t atteintdans les associations : <strong>en</strong>tre50 et 80 % de femmes dans lesconseils d’administration, 166femmes et 109 hommes dans leréseau SEL’idaire <strong>en</strong> 2004, 60 %de femmes dans les postes de responsabilité.Catherine L<strong>en</strong>zi avanceplusieurs explications : unmilieu qui permet des échangesincluant la sphère du travaildomestique, une meilleure prise<strong>en</strong> compte monétaire deséchanges à caractères sociaux,dans lequel les femmes ont toujoursété majoritaires, une libertédans le choix des offres qui permetaux femmes de passer outrela division sexuelle du travailhabituelle, des services utileset de développem<strong>en</strong>t personnelmieux maîtrisés par les femmes,une logique marchande sous lacoupe de l’action publique etsociale : quand on fait des chosesutiles, on s’aperçoit que dans lasociété, ce sont plutôt les femmesqui les font ! Il y a aussi des facteurssociaux extérieurs à pr<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> compte : le taux de chômageplus important des femmes, leurmoindre prés<strong>en</strong>ce dans le mondesalarié traditionnel. Mais du faitde la “double journée” (ellesassur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus du travail salarié,la majorité du travail domestique),si le nombre de femmesest plus important, ell<strong>en</strong>’y consacre pas plus de tempsque les hommes selon une <strong>en</strong>quêtem<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> 2004. L’auteureconclut qu’au sein du SEL, pluson s’éloigne de l’économie classique,plus la prés<strong>en</strong>ce desfemmes est importante. Les SELserai<strong>en</strong>t donc une manière originaled’expérim<strong>en</strong>ter des rapportssociaux de sexe plus égalitairescar moins soumis aux impératifsdu marché. (source : “le tempsdes femmes comme richesse collectiveet expression citoy<strong>en</strong>ne,l’expéri<strong>en</strong>ce des SEL”, CatherineL<strong>en</strong>zi, dans “Exclusion et li<strong>en</strong>sfinanciers” sous la direction deJérôme Blanc, éd. Economica,2006)C O L O M B I ECuissesserréesLa ville de Pereira, <strong>en</strong> Colombie,déti<strong>en</strong>t le record de criminalitédans le pays. 90% des décès sontdus à des armes à feu, 84% desdécès concern<strong>en</strong>t des 18 à 25ans. Mi-septembre, la mairie47a lancé une opération baptisée“cuisses serrées” demandant auxfemmes des jeunes de gangs derefuser les rapports sexuels tantque leurs compagnons n’aurontpas pris l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de ne plusporter d’arme sur eux. Plusieursc<strong>en</strong>taines de femmes ont acceptéde suivre l’opération p<strong>en</strong>dant unesemaine.P A R I SSouffles d’ellesL’association Souffles d’Elles apour but de promouvoir, produireet diffuser toute forme d’activitécréatrice liée à la libération desfemmes dans l’art. Elle organiseet souti<strong>en</strong>t des événem<strong>en</strong>ts toutau long de l’année : r<strong>en</strong>contre le10 décembre sur “Controversesautour du Père” avec MoniqueSchneider, psychanalyste, auteurdu Paradigme du Féminin (éd.Aubier 2004). 11 février : débatsur les femmes journalistes. 11mars : débat sur l’œuvre deNayère Saïdi, poétesse irani<strong>en</strong>ne,à l’occasion de la sortie du filmréalisé par sa fille, l’architecteR O U E NLes Chants d’EllesLa 7 e édition du festival Les chants d’elles, festival de la chansonde femmes, se ti<strong>en</strong>dra du 14 au 28 novembre dans plusieurs lieux del’agglomération rou<strong>en</strong>naise, avec les Castaphiore Bazooka, les sœursJacques, Marie-Josée Vilar, Cécilem, Emmanuelle Bercier & GaëlleVignaux, Natacha Atlas, & Soraya Mahdaoui, Nathalie Natiembé,Fredrika Stahl, Victoria Abril, Hold<strong>en</strong>, Mademoiselle K…Egalem<strong>en</strong>tdes ateliers “voix de femmes”, des cafés chansons, une expositiond’Amnesty international “Les droits humains s’accord<strong>en</strong>t aussiau féminin”… A travers chants, 64, rue Annie-de-P<strong>en</strong>e, 76000 Rou<strong>en</strong>.SILENCE N°340 Novembre 2006FemmesPierre-Yves Ginetet cinéaste Mina Saïdi. Le13 mai, confér<strong>en</strong>ce-débat surla désobéissance civile et lesfemmes dans les camps, avec AnaNovac auteure de Les beaux joursde ma jeunesse (éd. Folio) etLimore Yagil, auteure deChréti<strong>en</strong>s et juifs sous Vichy (éd.du Cerf, 2005). Souffles d’Elles,55, rue Saint-Jacques 75005Paris.A V I G N O NDéfilé demode, défiléde femmesDans le cadre d’un spectacle pourla journée internationale desfemmes, le 8 mars 2007, lethéâtre des Carmes ouvrira unatelier-spectacle sur le thème“défilé de mode, défilé defemmes”. Si le projet vous intéresse,pr<strong>en</strong>dre contact avec :Théâtre des Carmes, 6, place desCarmes, 84000 Avignon,tél : 04 90 82 20 47.L Y O NElles, exister,résister…<strong>ici</strong> et ailleursJusqu’au 11 mars 2007, leC<strong>en</strong>tre d’histoire de la résistanceet de la déportation prés<strong>en</strong>te uneexposition photo de Pierre-YvesGinet sur le thème des femmesqui résist<strong>en</strong>t aujourd’hui dans lemonde, <strong>en</strong> particulier au Soudan,au Tibet, au Kurdistan…R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : C<strong>en</strong>tre d’histoirede la résistance, 14 ,av<strong>en</strong>ueBerthelot, 69007 Lyon,tél : 04 78 72 23 11.Pacifiste israéli<strong>en</strong>ne.


SantéTéléphoniemobile■ Le rapport qui accuse.Bizarrem<strong>en</strong>t, à chaque foisqu’une étude étrangère annonceun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l’usage du téléphoneportable et une maladie, l’Ag<strong>en</strong>cefrançaise de sécurité sanitaire<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale sort un rapportrassurant. Et puis, voilà qu’ily a des démissions ; suffisamm<strong>en</strong>tpour que le gouvernem<strong>en</strong>tdemande à l’inspection généraledes affaires sociales un rapportrelatif à l’expertise sci<strong>en</strong>tifiqueau sein de cette institution. Enjanvier 2006, le rapport est remisau gouvernem<strong>en</strong>t… mais n’estpas r<strong>en</strong>du public. Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet Priartem, associationsqui lutt<strong>en</strong>t pour l’informationsur la téléphonie mobile attaqu<strong>en</strong>tune procédure pour obt<strong>en</strong>irce rapport qui, tant que nousserons <strong>en</strong>core <strong>en</strong> démocratie, estnormalem<strong>en</strong>t consultable par tousles citoy<strong>en</strong>s. Début septembre, lesassociations obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le rapport…qui révèl<strong>en</strong>t de graves dysfonctionnem<strong>en</strong>ts,les expertsconsultés pour les études sur latéléphonie mobile étant le plussouv<strong>en</strong>t liés à cette l’industrie.Les associations demand<strong>en</strong>t quele gouvernem<strong>en</strong>t retire off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tces rapports m<strong>en</strong>songers dela circulation et que d’autresétudes réellem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dantessoi<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> place.■ Roger Santini. Chercheur delongue date sur les questionsélectromagnétiques, RogerSantini a été l’un des premierschercheurs <strong>en</strong> France à tirer lasonnette d’alarme sur les dangersde la téléphonie mobile, avec unpremier livre <strong>en</strong> 1998. Il demandaitavec insistance l’applicationdu principe de précaution dans cedomaine, comme dans d’autres (ilavait notamm<strong>en</strong>t étudié leschamps électromagnétiques dansles fours à micro-ondes, lesTGV…). Il est décédé le 16 juindernier.ChikungunyaÇa continue !Avec l’arrivée du printemps à laRéunion, les moustiques seréveill<strong>en</strong>t et la maladie repart deplus belle. Les spécialistes estim<strong>en</strong>tqu’il n’y a ri<strong>en</strong> de plus àfaire : la démoustification ne peutêtre totale et donc, ils s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tqu’à terme <strong>en</strong>viron 75% de lapopulation soit touchée parla maladie… comme c’est déjàle cas dans les Comoreset au K<strong>en</strong>ya. Fin septembre2006, 270 000 des 780 000habitants ont déjà été touchés,266 <strong>en</strong> sont morts.Naissancedu CRII-RemDevant la multiplication desrayonnem<strong>en</strong>ts électro-magnétiques(téléphone mobile, wi-fi,internet par fil électrique…) etles incertitudes qui vont avec,Michèle Rivasi, vingt ans aprèsavoir créé la CRII-Rad sur lesquestions de radioactivités, vi<strong>en</strong>tde créer la CRII-Rem, C<strong>en</strong>tre derecherche et d’information indép<strong>en</strong>dantessur les rayonnem<strong>en</strong>tsélectromagnétiques. Criirem,11, rue Edith-Piaf, 72000 LeMans, tél : 02 43 21 18 69.Formationplantesméd<strong>ici</strong>nalesL’association Hélichryse proposetout au long de l’année des formationssur les soins par lesplantes. Au programme : formation<strong>en</strong> phyto-aromathérapie <strong>en</strong>Corse (à Lumio, 2 et 3 décembre,17 et 18 mars, 12 et 13 mai), àRou<strong>en</strong> (20 et 21 janvier),approche goethé<strong>en</strong>ne des conifères,morphologie et huilesess<strong>en</strong>tielles (Valderoure, Alpes-Maritimes, 10 et 11 mars)… Uneformation complète <strong>en</strong> phyto-aromathérapiecomm<strong>en</strong>ce égalem<strong>en</strong>tà partir du 18 novembre à Grasseet Valderoure. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Hélichryse, La Commanderie,06750 Valderoure,tél : 04 93 60 39 88.M A R S E I L L ERéseau santépour tousLe Réseau santé pour tous vouspropose différ<strong>en</strong>ts r<strong>en</strong>dez-vous :comm<strong>en</strong>t vieillir sereinem<strong>en</strong>tavec Kaly, prof de yoga de 81ans, le 9 novembre à 18 h ; lesénergies r<strong>en</strong>ouvelables, le 15novembre à 18 h ; la macrobiotique,le week-<strong>en</strong>d des 18 et 19novembre ; médecine de l’émotion,le 20 novembre à 18 h ; ateliersur les huiles ess<strong>en</strong>tielles, le25 novembre ; les effets physiologiquesde la télévision, le 7décembre à 18 h… Réseau Santépour tous, Restaurant “Les amisde Georges”, 19, place Couffé,13005 Marseille,tél : 04 91 78 28 28.SILENCE N°340 Novembre 200648David Sterboul■ Pour l’interdiction ! Un sondage CSA-Gre<strong>en</strong>peace réalisé le 15 septembre, après l’affairedu riz contaminé, indique que 86 % des Françaissont maint<strong>en</strong>ant pour l’interdiction des OGM. 28 %sont pour leur interdiction définitive et l’arrêt de larecherche. 58 % sont pour l’interdiction tant que des incertitudes rest<strong>en</strong>tsur les questions d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de santé. Au fil des années etdes sondages, le refus des OGM est <strong>en</strong> constante croissance.■ Riz contaminé. La direction générale de la répression des fraudesa confirmé le 15 septembre la pollution de riz commercialisé <strong>en</strong> Francepar un OGM LL601, interdit dans l’Union europé<strong>en</strong>ne. L’alerte avait étédonnée le 23 août d’abord par Gre<strong>en</strong>peace, puis par la Commissioneuropé<strong>en</strong>ne, à partir d’analyses faites à l’arrivée d’un cargo de riz prov<strong>en</strong>antdes Etats-Unis. Le riz a été retiré de la v<strong>en</strong>te, mais aucun rappeln’a été fait auprès des consommateurs. Ce riz a été v<strong>en</strong>du exclusivem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> grande surface, une bonne raison de plus pour ne plus y aller.Le 17 septembre, rebondissem<strong>en</strong>t : des riz contrôlés sans OGM ont étéretirés de la v<strong>en</strong>te après une contre-mesure indiquant une erreur la premièrefois ! Selon les statistiques de la direction générale de la répressiondes fraudes, près d’un quart des riz importés <strong>en</strong> 2005 prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>tune contamination aux OGM !Action des faucheurs à M<strong>en</strong>ville (Haute-Garonne) le 25 juillet 2004.■ Guide des produits avec ou sans OGM. Depuis maint<strong>en</strong>ant plusieursannées, Gre<strong>en</strong>peace mène l’<strong>en</strong>quête pour connaître la prés<strong>en</strong>ceou non d’OGM dans les alim<strong>en</strong>ts. La plupart des grandes marques nedonnant pas de réponse à la question, Gre<strong>en</strong>peace publie un guide avectrois catégories : les marques qui garantiss<strong>en</strong>t des produits sans OGM,celles qui dis<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> inquiéter et chercher à mettre <strong>en</strong> place une garantie; celles qui ne font ri<strong>en</strong> ou ne le dis<strong>en</strong>t pas et qui sont donc les plussuspectes. Une nouvelle version de ce petit guide est parue <strong>en</strong> septembredernier. On peut l’obt<strong>en</strong>ir contre un don à Gre<strong>en</strong>peace,22, rue des Rasselins, 75020 Paris, tél : 01 44 64 02 02.■ Lot-et-Garonne : 15 hectares fauchés ! Le 2 septembre, 240 faucheursse sont retrouvés sur une parcelle de Grézet-Cavagnan, <strong>en</strong>treMarmande et Casteljaloux, pour faucher une quinzaine d’hectares demaïs OGM destiné à la commercialisation <strong>en</strong> Espagne. Ce sont des agriculteursbiologiques et des apiculteurs qui ont repéré la parcelle <strong>en</strong> discutantavec un agriculteur voisin. Ils ont alors décidé de mesurer la pollutionév<strong>en</strong>tuelle <strong>en</strong> plaçant des ruches autour des champs à plusieursdistances. Puis, sous contrôle d’huissiers, ils ont procédé à des prélèvem<strong>en</strong>tsdans les ruches et les champs voisins. Résultat : il y a bi<strong>en</strong> contaminationpar les OGM jusqu’à 1200 m de la parcelle. On atteint mêmedes taux de contamination de 40 à 50% à plus d’un kilomètre ! Ils sesont alors tournés vers les autorités pour demander le fauchage <strong>en</strong>urg<strong>en</strong>ce du champ. Gre<strong>en</strong>peace a fait une première action pour dessinerun logo danger sur la parcelle que Yann Arthus-Bertrand est v<strong>en</strong>u photographier.Du côté des autorités, ri<strong>en</strong> n’a été fait pour stopper la pollution.Le fauchage volontaire a alors été décidé et réalisé avec succès.C’est le fauchage le plus important <strong>en</strong> surface réalisé cet été. Trois militantsont été interpellés par la g<strong>en</strong>darmerie et placés longuem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>garde à vue. Alors que 200 manifestants demandai<strong>en</strong>t leur libérationdevant la g<strong>en</strong>darmerie de Marmande, les autorités ont répliqué à coupsde gaz lacrymogènes. Les faucheurs volontaires ont dénoncé le choixd’arrêter seulem<strong>en</strong>t trois personnes alors que la liste des noms etadresses des 240 faucheurs a été communiquée à la g<strong>en</strong>darmerie.■ Gironde : Une parcelle de moins. Profitant de la mobilisationdes forces de l’ordre pour protéger le c<strong>en</strong>tre militaire de Biscarrossem<strong>en</strong>acé d’une inspection citoy<strong>en</strong>ne, une quarantaine de faucheurs volontairesont détruit une parcelle d’OGM de deux hectares, le 24 sep-


AnnoncesEntraide■ C<strong>en</strong>tre. Nous vous accueillons pourquelques jours de votre voyage. Maisoncollective <strong>en</strong> formation, lieu écolo et nonfumeur,au sud de l’Indre-et-Loire.Actuellem<strong>en</strong>t, nous sommes deux sur lelieu et beaucoup de g<strong>en</strong>s de passage.Moi, 30 ans; féministe, libertaire et t<strong>en</strong>tanttant bi<strong>en</strong> que mal une éducationnon-viol<strong>en</strong>te, et mon fils, 4 ans.Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue à vous. Tél : 02 47 94 51 38.■ Sud-est : Vous êtes t<strong>en</strong>du, déprimé,fatigué… Une heure de bi<strong>en</strong>-être, harmonisationénergétique du corps <strong>en</strong>tierà l’huile chaude. Mathilde,tél : 06 71 98 88 84.■ Lot-et-Garonne. Propose un emplacem<strong>en</strong>tpour poser une yourte, une roulotteou autre sur terrain d’un hectare <strong>en</strong>échange d’un coup de main une ou deuxjournées par semaine pour la réalisationd’une maison <strong>en</strong> paille, l’aménagem<strong>en</strong>td’un potager et d’un jardin, débroussaillagede forêt, coupe de bois et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tpiscine écologique. Possibilitéd’acheter une partie du terrain si vousavez un projet de construction d’unemaison écologique.Tél : 05 53 64 45 02.■ Bretagne. Nous sommes une famille,par<strong>en</strong>ts artisans (jouets <strong>en</strong> bois et tissus,vêtem<strong>en</strong>ts pour <strong>en</strong>fants) et trois <strong>en</strong>fants(6, 8 et 11 ans), désireux de retournervivre et travailler <strong>en</strong> Bretagne. Nouscherchons pour quelques mois au moinsune maison avec un jardin, proche desécoles et des commerces, pour un petitloyer ou contre échange de services (travauxd’embellissem<strong>en</strong>t ou de rénovation,<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, garde d’<strong>en</strong>fants…, départem<strong>en</strong>ts29, 22 ou 56. Merci de nouscontacter au 04 66 53 52 94.■ Aub<strong>en</strong>as. Arrivé depuis l’été sur lacommune, je cherche des personnes pourpartager des balades, des randonnées etautres activités conviviales. J’ai 31 anset suis papa d’un petit Nino de trois ansqui vi<strong>en</strong>t me voir p<strong>en</strong>dant les vacancesscolaires et qui serait ravi de jouer avecdes camarades. Nous habitons Pontd’Urcel.Je comm<strong>en</strong>ce une formation <strong>en</strong>plomberie et m’intéresse particulièrem<strong>en</strong>tà la notion d’éco-habitat et aux petitesastuces pour économiser les ressources etdev<strong>en</strong>ir un peu plus indép<strong>en</strong>dant. Si vousêtes <strong>en</strong> situation similaire, je serais ravid’avoir un contact avec vous. Gaël D.tél : 04 75 93 20 24, gaeliloo@yahoo.fr.■ Off<strong>en</strong>sive des noyaux (suite) : Sicertains de vos noyaux de pêches devigne blanches ont préféré ne pas germerpour des raisons qui les regard<strong>en</strong>t, j’<strong>en</strong>ti<strong>en</strong>s une petite c<strong>en</strong>taine à votre disposition.Contre une <strong>en</strong>veloppe timbrée àvotre adresse, les 30 premiers recevront2 noyaux de 2 variétés différ<strong>en</strong>tes, <strong>en</strong>suite1 seul (inutile de demander plus). J<strong>en</strong>e maîtrise pas le nombre de demandes,j’espère que vous le compr<strong>en</strong>drez. La distributionprécéd<strong>en</strong>te a concerné 61 personnes,32 sont hélas arrivées trop tard,5 ont été refusées pour cause de courrierfranchem<strong>en</strong>t désagréable : soit aucunécrit, soit du g<strong>en</strong>re «mes noyaux !» Ça,les noyaux n’aim<strong>en</strong>t pas du tout ! Total98 personnes, 160 noyaux. Ces pêchersmerveilleux donn<strong>en</strong>t une pluie de fruitsjuteux et savoureux <strong>en</strong> septembre aubout de 4 ou 5 ans. Ne se greff<strong>en</strong>t pas,ne se trait<strong>en</strong>t pas. Il faut une assezbonne terre, du soleil et un peu d’eau. Ilspeuv<strong>en</strong>t geler <strong>en</strong> altitude. Mettre à l’abriet au sud. Personnellem<strong>en</strong>t, je les sèmeaprès la récolte, <strong>en</strong> grand pot, (ou clandestinem<strong>en</strong>tau bord des champs ou dansles haies).Comme l’annonce paraîtra <strong>en</strong>novembre, vous pourrez, à mon avis, lessemer à réception. Mais r<strong>en</strong>seignez-vouschez un spécialiste. Pour le plaisir,sapons l’insipidité ! Francesa Rèines,Comba Rousal, 81140, Caüsac de Vèra.Vivre <strong>en</strong>semble■ Hérault. Cherche personnes intéresséespar l’acquisition d’un terrain dansl’Hérault ou autre. Un seul impératif :achat sous forme d’association (loi 1901ou de fait) c’est-à-dire sans propriétaires.Téléphoner le soir :04 67 58 32 62.■ H, 40 ans, seul, esprit jeune, souhaiteintégrer projet collectif, groupe ou associationavec jeune éleveur qui souhaiteraitcomplém<strong>en</strong>t avec mise <strong>en</strong> place élevagelapins fermiers. Sud de la Franceuniquem<strong>en</strong>t. Tél : 04 66 82 21 47ou 05 65 99 86 72 à 13h30 ou 20h30,demander Thierry.■ Femme avec <strong>en</strong>fant, <strong>en</strong>seignante,cherche à intégrer un lieu de vie collectif(capital disponible) ou à <strong>en</strong> créer un avecdes personnes intéressées, région sudArdèche. Le numéro paru dans le n°de septembre n’était pas le mi<strong>en</strong>, vouspouvez me joindre au 06 13 97 60 16.■ Vous êtes un groupe, vous cherchez àvous installer <strong>en</strong> montagne pour y fairede l’agriculture paysanne mais pas seulem<strong>en</strong>t,peut-être aussi de l‘accueil, de l’artisanat.Pour cause de chaussures dev<strong>en</strong>uestrop petites, nous cherchons à transmettr<strong>en</strong>otre ferme communautaire à unnouveau collectif, sympathique, désireuxde continuer notre lutte contre la désertificationde la montagne. Ce lieu s’appelleCravirola , un petit hameau à 1200md’altitude <strong>en</strong> bordure du Mercantour (80km au nord-est de Nice). Nous l’avonsrestauré p<strong>en</strong>dant 20 ans pour <strong>en</strong> faire unvéritable outil de production fromagèred’une part, un lieu d’accueil d’autre part.Vous <strong>en</strong> trouverez la description détailléesur le site www.cravirola.com,tel : 04 93 04 70 65.R<strong>en</strong>contres■ Réf 340.01. Départem<strong>en</strong>ts Loire etlimitrophes, femme de lettres, 50 ans,souhaite ami(e)s pour r<strong>en</strong>dre plus t<strong>en</strong>dreet souriant le chemin <strong>en</strong>tre nature et culture.Ecrire à la revue qui transmettra.Recherches■ Tour du monde. Début 2007, nouspr<strong>en</strong>ons une année sabbatique et partonsfaire un bout du monde, directionAmérique du Sud, océan Pacifique,Extrême-Ori<strong>en</strong>t. Pour se r<strong>en</strong>contrer soimême,à deux, et pour découvrir à traversles autres, d’autres modes de vie, dep<strong>en</strong>sée et d’agir. Nous ne cherchons pasà faire du tourisme, mais à voyager ànotre rythme et à r<strong>en</strong>contrer les autrespour vivre un mom<strong>en</strong>t avec eux, échangernos idées, expéri<strong>en</strong>ces et pratiques. Pour<strong>en</strong>richir notre voyage et préciser notreparcours, nous sommes à la recherche der<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et d’adresses. Tu as desamis dans ces régions du monde, peutêtredes connaissances (personnes, associations,actions de développem<strong>en</strong>t local,économie solidaire…), des idées qui peuv<strong>en</strong>tnous être utiles pour l’hébergem<strong>en</strong>t,travail ou échanges de services, transport<strong>en</strong> cargo ou voilier, autres… Ce seraitsympa de nous les faire parv<strong>en</strong>ir parmail : joelle.lacroix@laposte.net etmarc.vanho<strong>en</strong>acker@laposte.net ou tél :03 20 60 13 49. Merci d’avance.■ Lyon. Citadine <strong>en</strong> mal de terre cherchejardin à cultiver sur Lyon contre partagerécolte. Toutes garanties. Appeler Sophieau 04 72 00 26 04.■ Abonné dom<strong>ici</strong>lié dans l’Yonne cherchecontacts avec abonnés esprit Sil<strong>en</strong>ce,mais pas trop, pour échange expéri<strong>en</strong>ces :habitat groupé, jardin bio, apiculture,mini-élevage… francisrique@aol.com.■ Nous avons le projet de créer début2007 une épicerie associative ambulanteoù nous v<strong>en</strong>drions des produits locauxdans les villages autour de chez nous.SILENCE N°34049Notre vieux fourgon a parallèlem<strong>en</strong>tdécidé de nous lâcher et nous sommesdonc à la recherche d’un autre fourgon,soit déjà équipé au GPL, soit <strong>en</strong> suffisamm<strong>en</strong>tbon état pour que cela vaille lecoup de le faire. Tout ceci pour un prixdérisoire bi<strong>en</strong> sûr, ou à “payer” par toutautre moy<strong>en</strong> que de l’arg<strong>en</strong>t (troc,accueil chez nous, coup de main de notrepart pour un chantier…). Merci d’avance.Tél : 05 59 05 55 54.Emplois■ Haute-Garonne. Auxiliaire de vie, 52ans, offre ses services aux particuliers.24 ans d’expéri<strong>en</strong>ce d’aides aux personnes(âgées, handicap). Activitésludiques (dessins, jeux, mandalas). Bi<strong>en</strong>être: écoute, musique, prom<strong>en</strong>ade, techniquesde relaxation, toilette. Maison :courses, repas, bricolage, jardin. Pourplus d’humanité : proximité, écologie.Préfér<strong>en</strong>ce pour habitant(e)s autourd’Empalot à Saint-Michel-de-Toulouse.Paiem<strong>en</strong>ts : CES (50% pris <strong>en</strong> charge)ou direct Ursaff. Tél : 05 62 88 35 84ou 06 31 16 38 76, kitrie@tele2.fr.■ Lyon. Les éditions le p’tit gavrochecherch<strong>en</strong>t une personne stagiaire, rémunérée,disponible au plus tard <strong>en</strong> janvier2007 pour aide à la diffusion de sesguides alternatifs <strong>en</strong> librairies, foires etsalons, magasins bio, bibliothèques. Nousdisposons déjà de riches fichiers compr<strong>en</strong>antdes c<strong>en</strong>taines de librairies et lieuxqu’il s’agira de démarcher, réactualiser.... et <strong>en</strong>richir ! L’aide à la recherched’informations pour les prochains guidesalternatifs serait un plus appréciable !La personne recherchée doit être s<strong>en</strong>sibleà l’écologie et aux alternatives permettantde t<strong>en</strong>dre vers le respect des autreset de la planète Terre ! Son dynamismeest plus que nécessaire égalem<strong>en</strong>t. Elledevra être disponible durant une périodede un à deux mois minimum. Une formation<strong>en</strong> BTS-IUT Métiers du livre (oudocum<strong>en</strong>tation-bibliothèque) ou Métiersde l’édition est souhaitable, mais nonobligatoire. Le poste est basé à Lyon. Larémunération est à discuter <strong>en</strong>tre nous, etsera proportionnelle à l’investissem<strong>en</strong>t etau dynamisme de la personne. Elle seracalculée égalem<strong>en</strong>t sur la base du Smichoraire. Un logem<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>visageablesur Lyon. Pour <strong>en</strong> savoir plus, pour postulerà ce poste de stagiaire rémunéré-e,<strong>en</strong>voyez votre CV ainsi qu’une lettre demotivation, par courriel ou courrier à :publ<strong>ici</strong>téNovembre 2006éditions le p’tit gavroche, 3 bis ruedes lilas, 69008 Lyon-France, ptitgavroche@gmail.com,téléphone/télécopie :04 78 76 71 82, site :www.guidaltern.org.Logem<strong>en</strong>t■ Berger-chevrier, avec troupeau, mariéavec <strong>en</strong>fants, cherche hameau ou villageà l’abandon, avec 50 à 500 ha de terrain,même <strong>en</strong> friche ou avec travaux,pour création élevage bio avec production-v<strong>en</strong>teproduits fermiers. Matérielset outils de ferme, prêts et dons d’arg<strong>en</strong>tet de véhicule de tourisme bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us carnous avons de petits rev<strong>en</strong>us. Faire offreà : Bedess<strong>en</strong> Serge, Le Bourg, rue desTrois-Portails, 12170 Dur<strong>en</strong>que, tél :05 65 78 48 69 ou 06 31 41 12 54.■ Indre-et-Loire. Deux chambres àlouer pour personnes non-fumeuses, écoloset aimant les <strong>en</strong>fants, dans une grandemaison sur un grand terrain au sud dudépartem<strong>en</strong>t (Preuilly-sur-Claise). Salon,salle de bains, cuisine et jardin communsavec moi (30 ans) et un fils (4 ans).145 € la chambre + 90 € de charges.Tél : 02 47 94 51 38 <strong>en</strong> journée.■ Morbihan. Etant désormais seule etsans grands moy<strong>en</strong>s, je cherche un(e) bricoleur(se)<strong>en</strong> échange d’un petit loyerpour une ou deux personnes. Le logem<strong>en</strong>test dans une maison vieille de quatresiècles, avec une <strong>en</strong>trée indép<strong>en</strong>dante.Située <strong>en</strong> front de mer, avec beaucoupde pêche à pied, à 25 km de Vannes.M’appeler au 06 60 26 48 46.■ Drôme-Ardèche. Dame retraitéecherche une maison à louer ou <strong>en</strong> viagerautour de Val<strong>en</strong>ce, Die, Romans ouTournon ; <strong>en</strong> rez-de-chaussée avec extérieurpour potager. Etudie toute proposition.Tél : 04 92 58 55 05ou 04 75 07 01 13.■ Dijon. Etudiante sage-femme, lectricede Sil<strong>en</strong>ce, cherche studio (ou plusgrand) à louer pour petit prix (au maximum300 € par mois), plutôt c<strong>en</strong>tre-villeou très proche. Etudie toutes propositions.Charlotte, tél : 06 30 99 24 94.■ Lot-et-Garonne. 20 km d’Ag<strong>en</strong>, aumilieu des collines verdoyantes, couvertesde vignes et de fruitiers, proche d’un petitvillage, sur un coteau plein sud, je v<strong>en</strong>dsune grotte avec deux souterrains, vestigesarchéologiques. La direction des affairesculturelles accepte son aménagem<strong>en</strong>t.L’accès est possible <strong>en</strong> voiture. Prix :6000 €. Au même <strong>en</strong>droit, v<strong>en</strong>ds dans unterrain boisé un puits creusé dans laroche, un vieux lavoir, réalisation à creuserdans la roche. Prix : 8000 €. Tél :05 53 87 02 91 ou 06 81 27 32 40.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sontgratuites pour les abonnés. Elles sontégalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d’emplois.Pour passer une annonce, joindre lebandeau d’expédition qui <strong>en</strong>toure la revueou joindre un chèque correspondant à unabonnem<strong>en</strong>t.Taille des annonces. Nous vous demandonsde faire le plus concis possible. Audelà de 500 signes, nous nous réservonsle droit de faire des coupes.Délais. Les dates de clôture sont indiquées<strong>en</strong> page “Vu de l’intérieur”.Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>void’une annonce et sa publication.Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepte lesannonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contreune part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque.Pour répondre à une telle annonce,mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe.Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon lesréfér<strong>en</strong>ces de l’annonce, puis mettre cette<strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer letout à la revue.Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droitde ne pas publier les annonces qui luidéplais<strong>en</strong>t.


Satisfaction■ Un remerciem<strong>en</strong>t pour m’avoir permis d’ouvrir les yeux et de découvrirce qu’était <strong>en</strong> réalité la Nef. Je n’avais jamais cherché à me poser desquestions sur cet organisme. J’avais une confiance aveugle, bercé par desdiscours de transpar<strong>en</strong>ce et de fraternité. Enfin, toutes mes fél<strong>ici</strong>tationspour votre courage, pour les rectificatifs que vous publiez même si ils nevous sont pas favorables. Vous m’êtes incontournables. Phil, Deux-Sèvres.■ Merci pour toutes vos informations, S!l<strong>en</strong>ce est une de mes principalessources d’information… et quand il m’arrive d’aller chez des g<strong>en</strong>s dontleur source “d’info” est la télé, je me dis “c’est quoi ce bordel” ? Ca mefait peur… Patrice Chevalier, Deux-Sèvres.■ C’est avec surprise que j’ai reçu le rappel pour r<strong>en</strong>ouveler mon abonnem<strong>en</strong>tcar je n’ai vraim<strong>en</strong>t pas vu le temps passer <strong>en</strong> votre compagnie.Valérie Zippert, Haut-Rhin.■ Je suis berger dans les Hautes-Alpes et j’att<strong>en</strong>ds avec impati<strong>en</strong>cechaque mois de pouvoir vous lire. J’étais déjà pas mal concerné par l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmais vous m’avez montré le chemin pouravoir une vie plus simple. La route est longue maisje finirai par arriver au bout. Laur<strong>en</strong>t Bourg,Hautes-Alpes.■ Vous êtes une source d’info précieuse ; j’apprécievotre ligne et votre parti pris, un petit bémol pourles éditos et les dossiers qui sont parfois tropsimples…. Matthieu Damblin, Moselle.Femme militaire au Salvador.CourrierDRResponsabilitédes femmes ?On dit souv<strong>en</strong>t que ce ne sont pas les femmes,douces infirmières, qui font la guerre, que seuls leshommes sont responsables des malheurs de l’humanité,que les femmes, porteuses de l’<strong>en</strong>fant et protectricesde la vie, n’ont pas ce tempéram<strong>en</strong>t destructeur.Pourtant, les machistes ont une mère, dontils sont la fierté. C’est là la responsabilité desfemmes dans l’état du monde, et cette responsabilitéest c<strong>en</strong>trale.Camille Couteau ■Paris.Purin d’ortiecontre MonsantoJe vi<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur France Inter qu’une loi va passer à partir du 1 erjuillet prochain, interdisant la publ<strong>ici</strong>té des produits phytosanitaires noninscrits, et punissant les récalcitrants de 75.000 euros d’am<strong>en</strong>de et dedeux ans d’emprisonnem<strong>en</strong>t ! Le pauvre petit purin d’ortie fait-il tremblerla base de Monsanto et Cie qui voit ses rev<strong>en</strong>us diminuer ?D’un côté, on nous prouve que les produits de traitem<strong>en</strong>ts chimiques nousr<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t malades, et de l’autre, on nous pousse à les utiliser…Quelle ineptie…Marie-G<strong>en</strong>eviève Dolle ■Haute-Marne.Atteinte par TchernobylJ’avais été avertie de la manif à Cherbourg, mais quand on est atteintpar Tchernobyl, on ne peut pas se déplacer et t<strong>en</strong>ir le coup toute unemanif. Ceux qui ne sont pas atteints sont très sympas de lutter, mais necompr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sans doute pas que si le nombre de manifestants n’est pas<strong>en</strong>core plus important c’est parce que tous les malades ne peuv<strong>en</strong>t pasmanifester. Je vous écris tout cela <strong>en</strong> espérant vous apporter des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tscar on dit “il y a des malades, il y a des morts”, mais on ne parlejamais des symptômes.Je vais mieux, je dis mieux et pas “bi<strong>en</strong>”, ce qui me permet de vous écrire,de réagir. Mais je vi<strong>en</strong>s de passer deux années et demie très dures, d’épuisem<strong>en</strong>ttotal. Ça vi<strong>en</strong>t de Tchernobyl. Je n’ai plus qu’une glande thyroïde,l’autre est réduite à l’état de petit caillou de 2 cm ; celle qui reste travaillecomme une folle et n’importe comm<strong>en</strong>t. Alors comm<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>tecette maladie ? Tout d’abord, lors de l’explosion de Tchernobyl, commebeaucoup, je n’ai pas cru à l’arrêt des contaminations à la frontière. Je mesuis méfiée des fraises, salades… mais à l’automne, personne n’<strong>en</strong> parlaitplus et moi qui ne trouvais jamais de champignons auparavant, j’<strong>en</strong> aitrouvé des quantités sur les prés de mon petit village. J’<strong>en</strong> ai mangé et faitdes conserves. Toutes les conserves ont pourri (…). J’ai p<strong>en</strong>sé àTchernobyl… mais c’était dev<strong>en</strong>u tabou.Puis, début 2004, donc longtemps après, j’ai été très très très fatiguée, moiqui suis plutôt dynamique. Ma fille me disait : “va voir ton toubib !”.Mais je ne souffrais pas, j’étais seulem<strong>en</strong>t fatiguée. Quand je suis finalem<strong>en</strong>tallée le voir, il a tout de suite compris car il avait déjà eu de nombreuxcas semblables. Prise de sang : thyroïdes atteintes, scanner, médicam<strong>en</strong>ts…(…) Puis j’ai eu, j’ai <strong>en</strong>core de graves problèmes de vue. Mesyeux vont bi<strong>en</strong>, ils voi<strong>en</strong>t même très bi<strong>en</strong> de loin et je peux lire très petit,mais…. Je vois double et <strong>en</strong> biais. C’est infernal. (…)Les différ<strong>en</strong>ts traitem<strong>en</strong>ts essayés ont été très durs. Mon visage a été sidéformé que même mon frère un jour ne m’a pas reconnue ! (…) Ma fille,mes sœurs m’ont dit récemm<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> 2005, il leur fallait de la générositépour me r<strong>en</strong>dre visite tant je faisais peur… Maint<strong>en</strong>ant je suis à peu prèscorrecte, on me le dit. (…)En 2004 et 2005, il me fallait dix minutes pour mettre mon slip, passerune jambe… réfléchir, s’appliquer pour pouvoir <strong>en</strong>filer l’autre jambe. Matête fonctionnait parfaitem<strong>en</strong>t ; mes idées, mes <strong>en</strong>vies d’action étai<strong>en</strong>tintactes, mais c’était extrêmem<strong>en</strong>t dur de réaliser que je ne pouvais pas.(…) Vous évoquez dans S!l<strong>en</strong>ce les malades de la thyroïde <strong>en</strong> Corse, maisje peux vous dire qu’<strong>ici</strong>, dans le Doubs, nous sommes très nombreux. (…)Enfin ce n’est absolum<strong>en</strong>t pas pour geindre que je vous ai écrit tout cela,c’est pour expliquer ce qu’on ress<strong>en</strong>t quand on est atteint.Monique Piton ■Doubs.Toiture végétale :p<strong>en</strong>te non conforme au permisde construire. Au secours !En juin 2005, nous obt<strong>en</strong>ions un permis de construire sur un terrain dansla région d’Autun. Notre but : une maison bioclimatique <strong>en</strong> auto-construction,<strong>en</strong> ossature bois avec murs <strong>en</strong> ballots de paille, avec un toit p<strong>en</strong>tu (lanorme dans la région du Morvan), couvert <strong>en</strong> tuiles. Deux chambres et ungrand gr<strong>en</strong>ier étai<strong>en</strong>t prévus dans les combles. Nous avons donc comm<strong>en</strong>céà monter notre ossature bois. En novembre, coup dur ! Des v<strong>en</strong>ts très viol<strong>en</strong>tsabatt<strong>en</strong>t l’ossature avant qu’elle ne soit consolidée. Trois mois de travailperdu, beaucoup de casse, donc une perte financière, et je ne vous parlepas de l’impact psychologique ! (…) Entre autres constats, nous nousapercevons que nous avions vu trop grand au départ ! Pourquoi deuxchambres sous toiture ? nous n’avons plus qu’un <strong>en</strong>fant avec nous et lasurface au sol est assez grande pour y caser sa chambre. Et pourquoi ungrand gr<strong>en</strong>ier ? Soit c’est plein de vide, soit c’est plein de trucs qui<strong>en</strong>combrai<strong>en</strong>t ailleurs ! Alors vive les vides-gr<strong>en</strong>iers, les Emmaüs, les donsà ceux qui <strong>en</strong> veul<strong>en</strong>t !Alors, nous supprimons l’étage et optons pour une toiture végétale. Nousavons déjà la paille, il faudra juste une membrane isolante. Calculs faits,ça nous revi<strong>en</strong>t beaucoup moins cher que le projet de toiture initiale, etl’intégration à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t est bi<strong>en</strong> supérieure. Oui, mais voilà ! Quidit toiture végétale, dit p<strong>en</strong>te de toiture modifiée, très abaissée. Et la DDEn’est pas cont<strong>en</strong>te du tout ! Un fonctionnaire DDE est v<strong>en</strong>u (…) puisnous a <strong>en</strong>voyé une lettre qui nous dit que nous sommes des vilains qui nerespect<strong>en</strong>t pas les jolis dessins que nous avions donnés, que nous serionspunis (am<strong>en</strong>des, obligation de casser la vilaine maison pas conforme !).Pour l’instant, il s’agit d’une simple lettre. Les travaux ne sont pas terminéset il reste un an avant l’expiration du permis de construire. (…)Si des lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce se sont trouvés confrontés au même problème,comm<strong>en</strong>t se sont-ils déf<strong>en</strong>dus ? Quels risques courons-nous vraim<strong>en</strong>t ?Existe-t-il des organisations d’autoconstructeurs qui peuv<strong>en</strong>t nous sout<strong>en</strong>ir,au cas où ?Christine et Jean-François Guigue ■Saône-et-Loire,tél : 06 26 27 56 93.Vitale la future carte ?Je me permets d’attirer votre att<strong>en</strong>tion sur un sujet préoccupant pour lemainti<strong>en</strong> de nos libertés individuelles. En effet je prépare un diplôme auConservatoire des arts et métiers, qui m’oblige à suivre le cours de droit dela Sécurité sociale. Le livre “Droit du travail et de la sécurité sociale” nousappr<strong>en</strong>d ce que prévoit la future carte Vitale pour 2007. (ndlr : projet deSILENCE N°339 Octobre 200650


P-E-Weck 1D photo“carte d’id<strong>en</strong>tité de santé comportant des données biométriques…”).Au même titre que vous vous êtes insurgés contre le projet INES, (…),ne serait-il pas jud<strong>ici</strong>eux de s’intéresser à cette future carte Vitale ?Comme moi, vous savez très bi<strong>en</strong> que la limitation des dép<strong>en</strong>ses de santépasse d’abord par la connaissance et l’application des règles d’hygiène devie, notamm<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taires, bi<strong>en</strong> plus efficaces que la subordination imbécileet insupportable de la population <strong>en</strong> matière de sécurité sociale.Isabelle Nicoloso ■Morbihan.L’appel à la trappeLes deux pages que vous avez consacrées au mouvem<strong>en</strong>t anti–CPE(Sil<strong>en</strong>ce n°336 de Juin 2006) ont eu le mérite de parler de l’actualité etd’une jeunesse qui, loin d’être confite dans le matérialisme ambiant, s’occupede politique. La seconde partie de votre article, signé « l’appel et lapioche », pêche par quelques oublis :- les auteurs, <strong>en</strong> recopiant la majeure partie de « l’appel de Raspail »aurai<strong>en</strong>t pu citer leurs sources ; cela aurait été la moindre des choses.- la rédaction de Sil<strong>en</strong>ce, quant à elle, aurait dû indiquer un <strong>en</strong>droit oùtrouver ce fameux appel, notamm<strong>en</strong>t pour le forum qu’il a décl<strong>en</strong>ché, etpour le débat qui court toujours dans le milieu de la décroissance…L’original étant préférable à une copie. Ceci pour confronter nos points devue, développer notre s<strong>en</strong>s critique, et pour « que la vie l’emporte ! ».Jean-Claude Bouchet ■Hérault.Sil<strong>en</strong>ce : Remarques pertin<strong>en</strong>tes. Pour info, nous avions préférépasser celui-là justem<strong>en</strong>t car le «vrai» avait déjà beaucoup circuléet que les internautes peuv<strong>en</strong>t le trouver très facilem<strong>en</strong>t sur la toile.Alternatives et vélos à Paris(…) J’ai été surprise, et un petit peu déçue je l’avoue, par la t<strong>en</strong>eur devotre dernier numéro sur les «Alternatives à Paris». J’ai consci<strong>en</strong>ce que lesujet est très vaste et que la réalisation a dû pr<strong>en</strong>dre énormém<strong>en</strong>t d’énergie.Mais vo<strong>ici</strong> les quelques points que je déplore :- Nulle part, (surtout pas dans l’édito) l’idée de la grande ville n’est vuecomme quelque chose de positif au niveau écologique ou humain et c’estdommage car il y a un vrai débat sur la question. La ville, conc<strong>en</strong>trant desénergies, des projets, des besoins, réduit les distances <strong>en</strong>tre les personnes etest d’abord une vie <strong>en</strong> communauté peu gourmande <strong>en</strong> espace sur laquelleil convi<strong>en</strong>t de ne pas cracher. Des questions se pos<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t : n’y a-t-il pas un seuil au-delà duquel une ville n’est plus écologiquem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>able? Selon quelles conditions ? Qu’<strong>en</strong> est-il de Paris ? Quelles améliorationspeuv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>ées seul, avec une association, une <strong>en</strong>treprise oumême les institutions locales ?- Quant au dossier sur le vélo, j’ai beaucoupà dire car c’est ce queje connais le mieux : le premier article«Paris à Vélo» laissait présagerle meilleur dans son titre et son chapeau.Quelle ne fut pas ma déception lorsque j’aivu qu’il ne s’agissait que d’un compte r<strong>en</strong>dud’une balade avec «Paris à vélo, c’estsympa» ! Je trouve les objectifs de cettesociété fort louables et mon propos n’estpas du tout de dénigrerce qu’ils font – bi<strong>en</strong> au contraire, car c’estsouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par une balladequ’on se dit que se déplacer <strong>en</strong> vélo est toutà fait possible. Mais <strong>en</strong> quoi une balade dudimanche est-elle une alternative ? Le vélocomme alternative, c’est la pratique du véloau quotidi<strong>en</strong>, à la place de la voiture,de la moto ou du métro.P<strong>en</strong>ser le vélo comme alternative, c’est seposer des questions pratiqueset terre-à-terre : comm<strong>en</strong>t aller voir mafamille, comm<strong>en</strong>t aller au travail, à l’école ou au cinéma (au Barbizon bi<strong>en</strong>sûr) <strong>en</strong> vélo ? Quelles distances puis-je parcourir raisonnablem<strong>en</strong>t ?Comm<strong>en</strong>t résoudre l’épineux problème du rangem<strong>en</strong>t des vélos dans lescopropriétés parisi<strong>en</strong>nes ?P<strong>en</strong>ser le vélo comme alternative, c’est égalem<strong>en</strong>t se poser des questionsplus idéologiques : comm<strong>en</strong>t favoriser les déplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> vélo au détrim<strong>en</strong>tdes moy<strong>en</strong>s de transport plus polluants ? Comm<strong>en</strong>t changer les m<strong>en</strong>-Courriertalités, tant des élus que des habitants ? Comm<strong>en</strong>t sortir de l’idéologie dela voiture ? Comm<strong>en</strong>t faire que les cyclistes ou cyclistes <strong>en</strong> puissanceSILENCE N°34051Novembre 2006


LivresJacques Ellul,p<strong>en</strong>seursansfrontièresPatrick Troude-Chast<strong>en</strong>et(sous la direction de)Ed. Esprit du temps,Le Bouscat,2005 - 370 p. - 21 €Cet ouvrage collectif repr<strong>en</strong>dpour l’ess<strong>en</strong>tiel les interv<strong>en</strong>tionsd’un colloque consacré à JacquesEllul qui s’est t<strong>en</strong>u <strong>en</strong> 2004. Cetype d’ouvrage offre un intérêtcertain lorsqu’il est réussi, ce quin’est pas toujours le cas. Pourcelui-ci, la réussite est manifesteet le lecteur a <strong>en</strong>tre les mains un<strong>en</strong>semble de contributions fournissantde nombreux éclairagessur l’œuvre abondante et complexede Jacques Ellul.Ellul était connu pour sesouvrages théologiques, ainsi quepour ses livres d’analyse critiquede la technique. La lecture dediverses contributions montre ladiversité de ses travaux : histoiredu droit, sociologie, comm<strong>en</strong>tairesde Marx, etc. La critique du “systèmetechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>” est mise <strong>en</strong>perspective par plusieurs auteurs(André Vitalis, Luci<strong>en</strong> Sfez).D’autres analys<strong>en</strong>t les converg<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre Ellul et Ivan Illichou Bernard Charbonneau (JeanRobert, Daniel Cérézuelle).Certains contributeurs revisit<strong>en</strong>tEllul dans la perspective de ladécroissance, c’est le cas d’AlainGras et de Fabrice Flipo. Sesnombreux travaux théologiquessont évoqués par Eti<strong>en</strong>ne Dravasaet David W. Gill. Enfin, plusieursauteurs poursuiv<strong>en</strong>t une discussiondéjà anci<strong>en</strong>ne qu’ils avai<strong>en</strong>tvisiblem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cée du vivantde Jacques Ellul (Eti<strong>en</strong>neDravasa, Didier Nordon, PatrickTroude-Chast<strong>en</strong>et). Il faut <strong>en</strong>finsignaler que cet ouvrage fournitune biographie et une bibliographiecomplète de Jacques Ellul.Ce livre, dans sa diversité, offredonc l’occasion d’une meilleureconnaissance des réflexionsd’Ellul et permet de mieux ser<strong>en</strong>dre compte à quel point il futun précurseur (rappelons que Latechnique ou l’<strong>en</strong>jeu du siècle estparu <strong>en</strong> 1954 !). Ce n’est doncpas par hasard que Jean-LucPorquet a titré son livre d’introductionà l’œuvre d’EllulL’homme qui avait (presque) toutprévu. Sans repr<strong>en</strong>dre cette formulationsans doute exagérée,il faut reconnaître que les écritsd’Ellul sont d’une étonnanteactualité, et qu’il reste un auteurqui peut nous éclairer, ce qui nesera pas de trop dans la situationoù nous sommes. Jean-MarcLuquet.Pétroleet viol<strong>en</strong>cesau Congo-BrazzavilleLes suitesde l’affaire ElfYitzhak KoulaEd. L’Harmattan2006 - 252 p. - 21,50 €La France queje combatsThéophile KouamouoEd. l’Harmattan2006 - 166 p. - 15 €Alors que le Congo-Brazzavillea <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>ché un processus démocratique,<strong>en</strong> 1991, la confér<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale souveraine demande unaudit d’Elf-Congo. C’est le débutde l’affaire Elf et les autoritéspolitico-pétrolières françaisesessai<strong>en</strong>t de repr<strong>en</strong>dre la main.Résultat : quatre coups d’Etatsdont deux masqués sous forme deguerres civiles, le retour de la dictature,des élections truquées <strong>en</strong>2002… des massacres de populationsciviles pour couronner letout. Le procès d’Elf <strong>en</strong> 2003 a-t-il mis fin à la pompe à fric dupétrole ? Non seulem<strong>en</strong>t les jugesn’ont pu accéder à tous les docum<strong>en</strong>ts,le gouvernem<strong>en</strong>t françaisopposant le secret déf<strong>en</strong>se, maissur place s’est reconstituée unemafia un instant secouée :aujourd’hui la Société nationaledes pétroles du Congo use desmêmes mécanismes pour continuerà pomper le pétrole et lesbénéfices, avec la compl<strong>ici</strong>té dugouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place. Dans lepremier livre, après une longuedémonstration des li<strong>en</strong>s pétropolitiquesdu pays et de la reprise<strong>en</strong> main par Elf dev<strong>en</strong>u Total,l’auteur prés<strong>en</strong>te les conséqu<strong>en</strong>cesde ce pillage sur le pays :l’abs<strong>en</strong>ce de libertés, l’abs<strong>en</strong>ce dedémocratie, la chasse aux opposants,la prés<strong>en</strong>ce des trafiquantsd’armes… Le pillage est si bi<strong>en</strong>organisé que lorsque le baril voitson prix multiplié par trois <strong>en</strong>deux ans, cela ne profite <strong>en</strong> ri<strong>en</strong>au Congo dont la dette continueà s’alourdir. Le niveau de rev<strong>en</strong>udes habitants s’effondre. Certains,<strong>en</strong> faisant le plein de leur voiture,s’étonneront sans doute que desimmigrés Congolais essai<strong>en</strong>t defuir leur pays.L’auteur du deuxième ouvrage,né à Charleville-Mézières, dontles par<strong>en</strong>ts sont Camerounais,après une école de journalisme,écrit dans différ<strong>en</strong>ts journauxavant d’être <strong>en</strong>voyé par LeMonde comme correspondant àAbidjan. Il y découvre la désinformationmise <strong>en</strong> place par laFrance dans de nombreux pays del’Afrique de l’Ouest et comm<strong>en</strong>tcela va déstabiliser la Côted’Ivoire.Il <strong>en</strong>voie un article…celui-ci est complètem<strong>en</strong>t réécrit,mais signé de son nom ! Il ne lesupporte pas, rappelle qu’il s’estdéjà <strong>en</strong>gueulé avec Steph<strong>en</strong>Smith qui avait glissé une phrasefausse dans un de ses articlesprécéd<strong>en</strong>ts. Il ne veut plus relayerle grand quotidi<strong>en</strong> national à labotte de la diplomatie françaiseet devi<strong>en</strong>t journaliste dans lesjournaux locaux où il <strong>en</strong>gage la“résistance journalistique” contrela Françafrique. La réplique netarde pas à v<strong>en</strong>ir : une rumeurcourt à Abidjan qu’il aurait fél<strong>ici</strong>téle pol<strong>ici</strong>er qui a assassiné unjournaliste français ! Les autresjournaux français pour lesquelsil pige le lâch<strong>en</strong>t les uns après lesautres. C’est raconté comme unmauvais roman, mais cela a lemérite de montrer comm<strong>en</strong>t nosmédias sont <strong>ici</strong> muselés par lespuissances de la Françafrique.FV.S!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.L’économiePatrick Troude-Chast<strong>en</strong>et(sous la direction de)Ed. L’Esprit du temps(BP 107, 33491 Le Bouscat)2005 - 230 p. - 21 €Jacques Ellul, tout au long de sonœuvre, n’a jamais cessé de critiquerla place de l’économie dansnotre manière de p<strong>en</strong>ser la société.Repr<strong>en</strong>ant <strong>ici</strong> les analyses dece précurseur de la critique de lasociété techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, les cahiersJacques-Ellul donne <strong>ici</strong> la paroleà plusieurs personnes qui analys<strong>en</strong>tet propos<strong>en</strong>t une suite auxidées de Jacques Ellul : SergeLatouche propose la décroissance,Jean Jacob montre les li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre la p<strong>en</strong>sée de Jacques Ellulet la démarche de José Bové,Patrick Troude-Chast<strong>en</strong>et replaceles positions d’Ellul dans lecontexte des années 30 et montrecombi<strong>en</strong> sa critique est toujoursd’actualité. Le livre est complétépar des reprises de textes deJacques Ellul et de BernardCharbonneau. Des rappels utilespour cadrer les débats actuels surl’altermondialisation. MB.Bouffeà baffes,pub à claquesJérôme d’ArcyEd. Jouv<strong>en</strong>ce2005 - 158 p. - 14,90 €Si nous nous nourrissonssi mal, c’esttout simplem<strong>en</strong>tparce que noussubissons, que nous<strong>en</strong> ayons consci<strong>en</strong>ceou non, unmatraquage publ<strong>ici</strong>taireperman<strong>en</strong>tqui nous <strong>en</strong>traînedu côté de la malbouffe.Anci<strong>en</strong>publ<strong>ici</strong>ste reconvertià la naturopathie, l’auteur nousmontre comm<strong>en</strong>t les pubs, lesmarques, les publ<strong>ici</strong>taires s’ypr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour créer des pulsionsdans le s<strong>en</strong>s qu’ils recherch<strong>en</strong>t,comm<strong>en</strong>t le m<strong>en</strong>songe s’organisevia la pub et combi<strong>en</strong> il est utilede s’éduquer pour appr<strong>en</strong>dre àrésister à ces pressions.Décorticage de quelques publ<strong>ici</strong>téset de ce qui est soi-disant bonpour vous. Un style direct, prochede celui des publ<strong>ici</strong>stes, pour unlivre presque trop facile à lire.FV.SILENCE N°340 52Novembre 2006


Les coulissesdu commerceéquitableL E L I V R E D U M O I SChristian JacquiauEd. Mille-et-une-nuits, 2006 - 476 p. - 22 €Commissaire aux comptes, Christian Jacquiauavait déjà publié <strong>en</strong> 2000, un excell<strong>en</strong>t ouvrageLes coulisses de la grande distribution (éd. Albin-Michel). Il se p<strong>en</strong>che cette fois-ci sur ce qu’il appelle<strong>en</strong> sous-titre les “m<strong>en</strong>songes et vérités d’un petit businessqui monte” et dénonce avec vigueur le conceptmême tel que prés<strong>en</strong>té principalem<strong>en</strong>t par la marqueMax Havelaar. Une <strong>en</strong>quête <strong>en</strong> profondeur qui nouspermet d’appréh<strong>en</strong>der une nouvelle fois que l’idée d’uncommerce équitable soulève de nombreuses questionsdont les réponses ne sont pas connues. Il comm<strong>en</strong>cepar rappeler que si l’on parle beaucoup de commerceéquitable, pour le produit où il est le plus développé, lecafé, il ne représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core que 0,01 % du commercemondial et que se focaliser sur ce café, c’est pr<strong>en</strong>drele risque d’oublier les 99,99 % de commerce inéquitable.Il rappelle que jusqu’<strong>en</strong> 1989, l’accord internationaldu café mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 1962 permettait uncontrôle des prix garantissant aux producteurs de bi<strong>en</strong>meilleurs prix que le commerce équitable aujourd’huiet qu’il faudrait peut-être mieux se battre politiquem<strong>en</strong>tcontre l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce,et obt<strong>en</strong>ir le rétablissem<strong>en</strong>t de cet accord, cequi concernerait l’<strong>en</strong>semble de la production. Il rappelleaussi que sur le prix payé par le consommateurdans un bar pour un café, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le cafééquitable ou non n’est pas significative puisque seul<strong>en</strong>viron 1 % du coût repart au producteur, 99 % sertaux intermédiaires. Actuellem<strong>en</strong>t, au niveau mondial,5,5 milliards de dollars revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aux producteurs…contre 27 à 32 milliards avant 1989 ! Le 0,01 % ducommerce équitable n’y change ri<strong>en</strong>, au contraire, onpeut craindre que cela <strong>en</strong>traîne une dépolitisation visà-visdu commerce international, chaque consommateurde café équitable ayant l’impression d’avoir faitsa part.Christian Jacquiau rapporte une étude faite par Anneet José Brochier, animateurs de JBA Agroconcept, quiont <strong>en</strong>quêté sur le remplacem<strong>en</strong>t des “coyotes” dénoncéspar Max Havelaar par des structures dites équitables.Selon Max Havelaar, ces coyotes collecterai<strong>en</strong>tle café à des prix bas et <strong>en</strong>caisserai<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce.L’<strong>en</strong>quête conclut que les “coyotes” étai<strong>en</strong>t rares etqu’il faut mieux parler de “colporteurs”, que la plupartfont des marges tout à fait correctes sans plus.Mais note l’étude, leur disparition a <strong>en</strong>traîné unmanque social important : la plupart acceptai<strong>en</strong>t deram<strong>en</strong>er de la ville des pièces mécaniques, des alim<strong>en</strong>ts,des médicam<strong>en</strong>ts, faisai<strong>en</strong>t circuler l’information<strong>en</strong>tre les villages, comme les colporteurs <strong>ici</strong> auparavant.La nouvelle organisation proposée par le commerceéquitable se traduit par un léger bénéfice financiermais par une importante perte de li<strong>en</strong> social.L’arrivée de la grande distribution a provoqué un effetsecondaire : Max Havelaar a dû garantir des volumesimportants, ce qui a impliqué sur place une organisationde plus <strong>en</strong> plus c<strong>en</strong>tralisée qui a progressivem<strong>en</strong>texclu les plus petits et les plus éloignés des circuits.L’étude conclut que le bénéfice économique a profitéaux plus privilégiés au détrim<strong>en</strong>t des plus pauvres.Bonjour l’équitable ! Les soi-disant coyotes ont étéremplacés par des loups occid<strong>en</strong>taux. Oxfam international,une grande ONG, a d’ailleurs publié un importantrapport sur ce sujet dès 2002 “Une tasse de caféau goût d’injustice”. Christian Jacquiau rappelle queles Coyotes pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 2 % du prix dupaquet de café… c’est-à-dire exactem<strong>en</strong>t ce que pr<strong>en</strong>daujourd’hui Max Havelaar !Encore un exemple d’aide au développem<strong>en</strong>t qui a maltourné ! L’auteur souligne que l’un des principauxdéfauts du commerce équitable est qu’il a été p<strong>en</strong>sédepuis le Nord, <strong>en</strong> fonction des critères du Nord etnon <strong>en</strong> fonction des paysans du Sud. Bref, c’est parceque nous avons besoin de café, de chocolat, de thé, decoton… que nous essayons de mettre <strong>en</strong> place desfonctionnem<strong>en</strong>ts qui nous donn<strong>en</strong>t bonne consci<strong>en</strong>ce.A partir du mom<strong>en</strong>t où l’on veut jouer dans la courdes multinationales qui gèr<strong>en</strong>t la grande distribution,il n’y a pas de miracles : il faut faire du profit pour lesintéresser et, c’est un comble, pour satisfaire lesgrands magasins, s’<strong>en</strong>gage maint<strong>en</strong>ant une course à ladiminution des coûts de production… donc des pressionssur les producteurs piégés dans une course sansfin. Ce qui explique que, par exemple, au Mexique, desgroupem<strong>en</strong>ts de producteurs ont cessé de v<strong>en</strong>dre dansles réseaux de commerce finalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> peu équitable.Ces élém<strong>en</strong>ts d’analyses étant posés dès le début del’ouvrage, Christian Jacquiau se conc<strong>en</strong>tre alors sur lecas de Max Havelaar. Cette marque ne pouvant ignorerces études, comm<strong>en</strong>t expliquer qu’elle continue àfaire comme si de ri<strong>en</strong> n’était ? Tout simplem<strong>en</strong>t parcequ’elle compte des salariés qui assur<strong>en</strong>t leur paiegénéreuse à la fin du mois et que le créneau fonctionnebi<strong>en</strong>. Bref, Max Havelaar est une <strong>en</strong>treprise dev<strong>en</strong>uecomme les autres pour qui ne compte que lechiffre d’affaires. Un moy<strong>en</strong> d’augm<strong>en</strong>ter les margesde la grande distribution est de diminuer la traçabilitédes produits, c’est-à-dire de limiter les contrôles sur leterrain, très coûteux. La Direction générale desfraudes s’<strong>en</strong> est inquiété à plusieurs reprises, <strong>en</strong>constatant l’impossibilité pour des importateurs àfournir les élém<strong>en</strong>ts nécessaires pour prouver le respectde leurs chartes. Cette difficulté à travailler dansla transpar<strong>en</strong>ce n’épargne pas non plus les autresacteurs du commerce équitable (Artisans du monde,réseau Minga…) mais note l’auteur, leur discours seveut beaucoup plus modeste et les remises <strong>en</strong> cause ysont nombreuses. L’auteur analyse <strong>en</strong>suite les différ<strong>en</strong>tspart<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>tre Max Havelaar et les multinationales(MacDo, Dagris, Nestlé, Accor…) et <strong>en</strong>montre les limites. Il montre aussi que Max Havelaarrisque de bi<strong>en</strong>tôt disparaître, les grandes <strong>en</strong>seignesétant toutes <strong>en</strong> train de réfléchir à leurs propresfilières de “commerce équitable”. L’av<strong>en</strong>ir sembledonc comme le dit jolim<strong>en</strong>t l’auteur “un îlot d’équitabledans un océan d’inéquitable”. Il essaie alors depointer un certain nombre de sujets à résoudre pouraller vers un commerce plus équitable : pourquoi allerchercher loin ce que l’on peut produire localem<strong>en</strong>tquand on connaît le prix énergétique des transports ?Comm<strong>en</strong>t intégrer la dim<strong>en</strong>sion du transport (aviondestructeur du climat, navire sous pavillon de complaisance)dans la question “équitable” ? Comm<strong>en</strong>t assurerla transpar<strong>en</strong>ce des prix ? Comm<strong>en</strong>t assurer unejuste rémunération quand même les fondateurs deMax Havelaar, Frans van der Hoff et Nico Rooz<strong>en</strong>,reconnaiss<strong>en</strong>t que “le petit producteur de café [équitable]avec ce salaire journalier, est <strong>en</strong>core loin dusalaire minimum <strong>en</strong> vigueur au Mexique”. Ret<strong>en</strong>ons <strong>en</strong>conclusion ce que nous dis<strong>en</strong>t les petits producteurs duSud : “depuis la v<strong>en</strong>ue de Max Havelaar, nous sommestoujours pauvres”. Par contre les cadres de la marqueont de bonnes paies, merci pour eux. Et l’auteur deconclure que Max Havelaar est surtout un marchandd’images et non une initiative solidaire. Un pavé fortintéressant pour mieux compr<strong>en</strong>dre les <strong>en</strong>jeux et lesacteurs de ce commerce <strong>en</strong>core à r<strong>en</strong>dre équitable.MB.LivresLe déserteurMauri<strong>en</strong>neEd. L’échappée2005 - 112 p. -10 €Sous le pseudonymede Mauri<strong>en</strong>ne,Jean-Louis Hursta publié <strong>en</strong> avril1960, ce livre pourla première fois.Il explique pourquoi,<strong>en</strong> tant qu’off<strong>ici</strong>er,il a profité d’une permissionpour déserter, <strong>en</strong> pleine guerred’Algérie. Le texte est immédiatem<strong>en</strong>tinterdit. Réédité <strong>en</strong> 1991p<strong>en</strong>dant le premier conflit <strong>en</strong>Irak, il est de nouveau rééditéaujourd’hui pour rappeler qu’iln’existe pas de guerre juste etqu’il faut savoir refuser nosguerres coloniales. Un docum<strong>en</strong>tà lire et à faire lire. MB.Du soleil dansmon assietteEd. Bolivia Inti1, rue Juli<strong>en</strong>-Grolleau,44200 Nantes2006 - 68 p. - 12,50 €L’associationBolivia Inti propose<strong>ici</strong> des recettes decuisine triées selonles différ<strong>en</strong>tessortes de fourssolaires ou de foursà bois amélioréspour les jours sanssoleil… Vingt ansaprès Le Soleil àvotre table édité parS!l<strong>en</strong>ce, un travail fort utile des<strong>en</strong>sibilisationsur le pot<strong>en</strong>tiel de la cuissonsolaire <strong>ici</strong> et là-bas. MB.B . D .Le paysdes cerisiersFumiyo KounoEd. Kana (Dargaud)2006 - 106 p. - 10 €Après la BD choc G<strong>en</strong>d’Hiroshima, pouvait-on <strong>en</strong>corese p<strong>en</strong>cher sur le drame japonaisdu bombardem<strong>en</strong>t atomique ?Dans ce manga (qui se lit doncà la japonaise), Fumiyo Kounoy réussit pleinem<strong>en</strong>t, dans unstyle plus intimiste. Elle raconteSILENCE N°34053Novembre 2006


comm<strong>en</strong>t desjeunes filles,dix ans aprèsle drame, voi<strong>en</strong>tleurs par<strong>en</strong>ts mourirles uns aprèsles autres, et comm<strong>en</strong>telles découvr<strong>en</strong>tqu’ellesaussi sontmalades.Le nucléaire nese voit pas, ne se s<strong>en</strong>t pas maistue l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t. MB.L’<strong>en</strong>voléesauvageLivresLaur<strong>en</strong>t Galandon,Arno MorinEd. Bamboo2006 - 48 p. - 12,90 €Simon vit dans une petite communeà la campagne. Il découvreavec l’âge qu’il est juif, que c’estla guerre, et qu’il est m<strong>en</strong>acéde déportation. Pour éviter d’êtrearrêté, il devra changer plusieursfois de lieu de vie. Mais la bêtisede l’antisémitisme le rattrape àchaque fois. Comme les oiseauxmigrateurs, il doit alors changerde lieu dans l’att<strong>en</strong>te de joursmeilleurs. Deux jeunes auteursqui, pour un premier album, réussiss<strong>en</strong>tparfaitem<strong>en</strong>t à créer ununivers à la limite du poétique,malgré un sujet pesant. On att<strong>en</strong>dla suite avec impati<strong>en</strong>ce. FV.E N F A N T SAnikaSabine CotteEd. Rue du monde (78960Voisins-le-Bretonneux)2006 - 36 p. - 13 €Dès 5 ans. Le carnet devoyage d’Anita, jeunefille d’à peine deux ansadoptée à Delhi par l’auteure-illustratrice.Levoyage, les démarchesd’adoption jusqu’à l’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong> avion pour leretour <strong>en</strong> France. Uneaide concrète aux bébés fillesabandonnées, nombreuses <strong>en</strong>Inde. FV.Vousvoulez rire ?Christian VoltzEd. du Rouergue2006 - 40 p. - 13,50 €Dès 5 ans. Personne n’estcont<strong>en</strong>t de sa situation : toutle monde voudrait être un autre.Avec des bouts de fil de fer et dela récupération d’objets hétéroclites,Christian Voltz nous prés<strong>en</strong>tedes animaux qui rêv<strong>en</strong>t tousd’être un autre… jusqu’à ce quela boucle soit bouclée, <strong>en</strong> passantpar l’homme et la mort. C’estnon seulem<strong>en</strong>t une belle histoirephilosophique pour les <strong>en</strong>fants,mais égalem<strong>en</strong>t, pour les plusgrands, un délice que ces photosde créations artistiques. FV.La Francesauvageracontée aux<strong>en</strong>fantsFabrice NicolinoEd. Sarbacane2005 - 64 p. - 23 €Dès 9 ans. Fabrice Nicolino,anci<strong>en</strong> chroniqueur de la pageécologie de Politis, collabore delongue date au magazine Terresauvage. Auteur du Tour deFrance d’un écologiste (Seuil,1993), il propose cette fois-ci untour de France d’une douzaine delieux sauvages (la mer d’Iroise, lemarais Vernier, la baie de Somme,la forêt de Fontainebleau, le Jura,les forêts du Rhin, le Mercantour,les Grands Causses, les gorges dela Loire, les Pyrénées, le bassind’Arcachon, Grand-Lieu, chaqueétape étant illustrée par un dessinateurdiffér<strong>en</strong>t. Le résultat esttout à fait remarquable et devraitprovoquer des passions chez lesplus petits comme chez les plusgrands, car franchem<strong>en</strong>t, on peutle lire et l’apprécier jusqu’à99 ans. MB.NOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ Petits plats d’automne, Catherine Schiellein, éd. La Plage (34200Sète), 2006, 96 p. 5 €. L’un des <strong>en</strong>jeux de l’écologie est de manger desaison pour éviter de peser trop lourd sur la planète (moins de transports,moins de coûts pour les cultures décalées). Le végétarisme allège<strong>en</strong>core notre empreinte écologique. Les éditions La Plage propos<strong>en</strong>tquatre petits livres, un par saison, avec des recettes végétari<strong>en</strong>nes respectantle rythme de la nature. Des idées du début à la fin du repas.■ Gaston Couté, P. V. Berthier, Le v<strong>en</strong>t du ch’min, éd. Libertaires,2006, 80 p. 8 €. Gaston Coûté (1880, 1911) a laissé de nombreusespoésies dites populaires et foncièrem<strong>en</strong>t anarchistes. Ce livre est la troisièmeréédition d’un ouvrage le prés<strong>en</strong>tant.■ L’état de la planète 2006, Institut Worldwatch, éd. L’état de la planète,maison des associations, 15, rue des Savoises, CH 1205 G<strong>en</strong>ève,2006, 280 p. 19 €. Chaque année, ce rapport se p<strong>en</strong>che sur desgrandes questions écologiques. Cette année, il prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> introductionla face cachée de l’économie des deux géants asiatiques que sont laChine et l’Inde. Si ces deux pays sont <strong>en</strong> passe de dev<strong>en</strong>ir de grandespuissances productrices, elles se class<strong>en</strong>t déjà parmi les plus polluantes.Ce rapport donne une multitude de données instructives comme parexemple l’évolution de l’empreinte écologique des deux pays (+24 %pour la Chine, +17 % pour l’Inde, <strong>en</strong> dix ans). Intéressants calculs surles fausses possibilités que les biocarburants puiss<strong>en</strong>t remplacer lepétrole, sur les risques sur l’eau douce au niveau mondial, sur les nanotechnologies,le mercure, etc. Mais avec un côté “développem<strong>en</strong>tdurable” qui pêche un peu : faut-il se fél<strong>ici</strong>ter que la compagnie aéri<strong>en</strong>neIberia ait baissé de 6 % la consommation de ses avions ? Cela va-tilsuffire ?■ Ma cuisine végétari<strong>en</strong>ne, Garance Leureux, éd. La Plage (34200Sète), 2006, 388 p. 19,50 €. Septième édition de ce livre classiqueavec plus de 500 recettes et 60 pages sur l’équilibre nutritionnel biovégétari<strong>en</strong>.■ L’ag<strong>en</strong>da du jardinier bio, éd. Terre Vivante, 2006, 160 p. 12 €.Cal<strong>en</strong>drier lunaire, possibilités de travaux par quinzaine, propositionspour l’aménagem<strong>en</strong>t du jardin : muret, bassin, ornem<strong>en</strong>ts…■ Cal<strong>en</strong>drier lunaire 2007, 6, rue des Prés-Verts, 39120 Chêne-Bernard, 2006, 116 p. 7,30 €. Pour ceux qui croi<strong>en</strong>t à l’influ<strong>en</strong>cede la lune, non seulem<strong>en</strong>t les bonnes dates de jardinage, mais aussicelles pour les soins de santé.■ Les rebelles <strong>en</strong> kaki. Ed. Syndicat intercorporatif anarcho-syndicaliste,BP 257, 14013 Ca<strong>en</strong> cedex, 2006, 96 p. 4 € port compris.Durant la guerre du Vietnam, des mutineries éclatèr<strong>en</strong>t au sein de l’armée,des militaires plong<strong>en</strong>t dans la drogue, des pacifistes pénètr<strong>en</strong>tdans les bases militaires, des révoltes éclat<strong>en</strong>t… Au mom<strong>en</strong>t où l’arméeUS s’embourbe <strong>en</strong> Irak et <strong>en</strong> Afghanistan, cette brochure prés<strong>en</strong>te lesnombreux actes de résistance qui ont secoué l’armée américaine tr<strong>en</strong>teans plus tôt. A faire lire à ceux qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que militaire est un métier.■ A l’école de la parole. Françoise Chébaux, Ed. L’harmattan, 2006,220p. 20 €. Dans les années 70, naît l’école de La Neuville, <strong>en</strong>Normandie, une expéri<strong>en</strong>ce pédagogique mêlant les apports de Freinet,de Dolto et d’autres pédagogues. Ce livre explore les limites d’une telleexpéri<strong>en</strong>ce, comm<strong>en</strong>t se construit la loi <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>fants et les adultes,comm<strong>en</strong>t se met <strong>en</strong> place le vivre-<strong>en</strong>semble. Analyses parfoisun peu ardues.■ Et dieu créa le rire, Guillaume Doizy, Jean-Bernard Lalaux, éd.Alternatives, 2006, 128 p . 25 €. Si les caricatures de Mahomet ontchoqué des Musulmans, il y a pourtant bi<strong>en</strong> longtemps que Dieu est prés<strong>en</strong>tdans les dessins d’humour, et tout particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre la révolutionfrançaise et la séparation de l’église et de l’Etat au début du 20 esiècle. Ce livre prés<strong>en</strong>te une sélection de textes et caricatures principalem<strong>en</strong>tde cette époque. On regrettera que cela ne se poursuive pas jusqu’àl’époque contemporaine.■ Le business de la guerre, Dario Azzellini et Boris Kanzleiter, éd.Gatuzain, 25, espainia karrika, 64100 Biona, 2006, 264 p. 16 €. Lesguerres de conquête sont <strong>en</strong> voie de disparition. Aujourd’hui, les guerresse font autour de l’économie : accaparem<strong>en</strong>t des ressources naturelles,contrôle de tous types de trafics, contrôle de l’aide humanitaire… .C’est le business qui justifie la guerre, une guerre qui profite au business.Les guerres ont de moins <strong>en</strong> moins lieu <strong>en</strong>tre Etats et de plus <strong>en</strong>plus <strong>en</strong>tre groupes liés à des mafias économiques, une guerre privatisée<strong>en</strong> quelque sorte. Après celle des Etats-Unis, c’est la compagnie militaireprivée Custer Battles qui compte le plus de soldats <strong>en</strong> Irak (estiméà 30 000 personnes). Le livre prés<strong>en</strong>te ces nouveaux merc<strong>en</strong>aires(qui se dis<strong>en</strong>t “gardes privés”) que ce soit <strong>en</strong> Irak, <strong>en</strong> Afghanistan, auKurdistan, <strong>en</strong> Indonésie, au Congo, <strong>en</strong> Angola, au Mexique, dans les paysd’Amérique c<strong>en</strong>trale et du Sud, et <strong>en</strong>core <strong>en</strong> Yougoslavie. Une t<strong>en</strong>dancegénérale à l’externalisation des coûts militaires par des accords <strong>en</strong>trepolitiques, mafieux et firmes.SILENCE N°340 Novembre 200654


✉ Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04✆ Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 mardi 8h30-11h et 13h30-16h04 78 39 55 33 jeudi 10h-12h et 14h-17h✆ Rédaction :04 78 39 55 33 mercredi 10h-12h et 14h-17h✆ Stands, correspondants, dépositaires :04 78 39 55 33 lundi et mardi10h-12h et 14h-17h✉ Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON✉ Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de R<strong>en</strong>ipont, 33B - 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48CCP 000 15 19 365 54✉ Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recycléblanchi sans chlore par Atelier 26 - LoriolTél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.Textes : sauf m<strong>en</strong>tion contraire, la revue autorise,sous réserve de citer la source, la copieillimitée à usage privé des textes. Les utilisationsà usage pédagogique sont égalem<strong>en</strong>tautorisées. Tout usage commercial est soumisà notre autorisation.Illustrations : Les photos et dessins rest<strong>en</strong>tla propriété de leurs auteurs.N° de commission paritaire : 87026N°ISSN 0756-2640Date de parution : 4 e trimestre 2006Tirage : 8300 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePerman<strong>en</strong>ce : lundi 10h-12h et 14h-17h✆ 04 78 39 55 33Bureau : Jacques Caclin, MyriamCognard, Xavier SérédineAdministrateurs : Alexandre Esteban,Jean-Pierre Lepri, Mimmo PucciarelliRÉALISATION DE LA REVUEDirecteur de publication :Jacques CaclinSecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Matthieu Barbaroux, MichelBernard, R<strong>en</strong>é Hamm, Esteban Montoya,Madeleine Nutchey, Vinc<strong>en</strong>t Peyret, MimmoPucciarelli, Francis VergierDessinateurs : Farine, LasserpeCorrecteurs : Emmanuelle Pingault,Sarah Martinez, Raymond Vignal,Françoise WeitéPhotographes : Anouk Cartignies,Marie Clem’s, Laur<strong>en</strong>ce Duval, GuillaumeGamblin, Pierre-Yves Ginet, Maison desfemmes, Virginie Philippe, Elisa Soursac,Thomas Steinberg, David Sterboul,Florian Vignal, Pierre-Emmanuel Weck -1D photo.Et pour ce numéro : Marguerite Descamps,Christophe Goby, Elsa Joyeux-Bouillon,Vinc<strong>en</strong>t Martin, Paulette Mazoyer, MireilleOria, Reine Rosset, François Schneider,Myriam Travostino, Bernard Valette,Gregg West.Couverture : DRCommander un anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles. Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France. Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .Numéros régionaux■ 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 4 €■ 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 4 €■ 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 4 €■ 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais.Des jardins dans la ville. La Maison de lanature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Droit au vélo.La Malterie. Laisse ton empreinte. . . . 4 €■ 331 Ariège et Hautes-PyrénéesPhébus Ariège maîtrise l’énergie. La ferme dela Coume. Terre de couleurs. Saveurs d’ailleurs.Village écolo ou écovillage ? Le Millepatte.Prommata, Equitable . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 337 ParisParis à vélo. La Passerelle.Le Picoulet. Bébé<strong>en</strong> vadrouille. Radio libertaire. Le Barbizon.l’UPF. la Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ Dev<strong>en</strong>ons des médias alternatifs, éditions du P’tit gavroche. 2006, 370 p, 10 € (+ 3€ frais de port)S’abonner à S!l<strong>en</strong>ceFrance métropolitaine■ Découverte 1 ère année 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04Suisse■ Découverte 1 ère année 6 n° 25 FS■ Particulier 1 an 60 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 ère année 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 45 €■ Institution 1 an 90 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans........... 70 €■ Petit budget 1 an........... 40 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO 15 19 365 54■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche . . . . . . . 4 €■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . 4 €■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 332 Créons des médias alternatifsRésistance au Lyon-Turin.Faucheurs volontaires.Auroville : une utopie <strong>en</strong> marche. 4 €■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl : des <strong>en</strong>fants dans la tourm<strong>en</strong>te.Autonomadisme contre libéralisme. Dix ans desevrage radiophonique . . . . . . . . . . . 4 €■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ? Energies :rouler au biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci ! . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvem<strong>en</strong>t anti-CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox. . . . . . . . 4 €■ 339 Handicap et alternativesEnvironnem<strong>en</strong>t : Seveso.L’action non-viol<strong>en</strong>teça s’appr<strong>en</strong>d ! Paris : Déboulonneurs, Massagecafé, Alternative Santé. . . . . . . . . . . 4 €Suisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4


LivresGuerre auxchômeursou guerreau chômage ?Emmanuel PierruEditions du Croquant(73340 Bellecombe<strong>en</strong>-Bauges)2006 - 223 p. - 12 €Dans ce livre instructif, le sociologueEmmanuel Pierru montrecomm<strong>en</strong>t dérap<strong>en</strong>t les politiquesfrançaises pour l’emploi, s’attachantd’abord à lutter contre lechômage puis, bi<strong>en</strong>tôt, à luttercontre les chômeurs, jugés plus oumoins tacitem<strong>en</strong>t responsables deleur situation. S’attacher — s’attaqueraussi — aux individus plutôtqu’au système qui r<strong>en</strong>d leursituation possible, vo<strong>ici</strong> une tactiquebi<strong>en</strong> connue, qui r<strong>en</strong>d coupablesles innoc<strong>en</strong>ts pour mieuxmasquer les causes véritablesdes dysfonctionnem<strong>en</strong>ts. Pourpreuve : le taux d’effort financierdes politiques de lutte contre lechômage baisse alors que l<strong>en</strong>ombre de demandeurs d’emploine cesse d’augm<strong>en</strong>ter. Ceci àrebours de tous les discours polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s.Vo<strong>ici</strong> cette ruse dévoilée autravers de ce cas particulier dev<strong>en</strong>antgénéral : le manque de travail,qui affecte l’état prés<strong>en</strong>t,mais plus <strong>en</strong>core le dev<strong>en</strong>ir de la“société salariale” et stigmatiseune part croissante de la populationfrappée d’indignité, parfoisgravem<strong>en</strong>t disqualifiée y comprisdans l’image qu’elle se fait d’ellemême.Fort de ces constats, l’auteur évacuetoutefois l’alternative d’unrev<strong>en</strong>u universel ou d’un “rev<strong>en</strong>uminimum d’exist<strong>en</strong>ce” découplé del’emploi salarié. Il plaide <strong>en</strong>revanche pour un “rev<strong>en</strong>u de remplacem<strong>en</strong>t”.La raison de cetteoption pro-travail : celui-ci reste,sociologiquem<strong>en</strong>t, une valeurstructurante de notre société etdes individus qui la compos<strong>en</strong>t :“Pour être pleinem<strong>en</strong>t viable, le‘rev<strong>en</strong>u minimum d’exist<strong>en</strong>ce’nécessite une révolution culturellequi r<strong>en</strong>verse le rapport que toutela société <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t avec le travailou l’emploi. Soit <strong>en</strong>core, pourle dire autrem<strong>en</strong>t, l’idée du rev<strong>en</strong>uuniversel garanti suppose qu’il estsocialem<strong>en</strong>t possible de se délesterdu poids historique de la‘société salariale’. Autant diretout de suite que nous <strong>en</strong> sommestrès loin. Nous nous <strong>en</strong> éloignonsmême”. Vo<strong>ici</strong> ouvert le débat surl’opportunité d’une telle “révolutionculturelle”. A chacun dese forger son opinion, ce livrey contribuera utilem<strong>en</strong>t. RodolpheChristin.AutonomadieFranck MichelEd. Homnisphères2005 - 254 p. - 14 €Anatomiede l’évasionRodolphe ChristinEd. Homnisphères2005 - 150 p. - 12 €Nous avons prés<strong>en</strong>té un longarticle de Franck Michel surce sujet dans le numéro d’avril2006. Dans le même numéro, nousprés<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> livre du moisDéraisons du monde de RodolpheChristin. Ces deux livres complém<strong>en</strong>tairesvous invit<strong>en</strong>t à poursuivrela réflexion sur le rôle desdéplacem<strong>en</strong>ts, du voyage, de l’immigration,du nomadisme <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les échanges <strong>en</strong>tre les cultureset les questions politiquesqui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>t. A partir d<strong>en</strong>ombreux faits divers, anecdoteset récits, des réflexions fort pertin<strong>en</strong>tesdans de nombreuses directions: découverte des cultures etlutte contre le racisme, moy<strong>en</strong> dese ressourcer, de pr<strong>en</strong>dre du reculsur un monde qui va trop vite etdans la mauvaise direction, possibilitéd’expérim<strong>en</strong>ter d’autres possibles.Deux ouvrages complém<strong>en</strong>tairessur une piste pour de nombreusesalternatives. MB.Eoli<strong>en</strong>nesQuand le v<strong>en</strong>tnous éclairePhilippe OllivierEd. Privat2006 - 110 p. - 10 €Vo<strong>ici</strong> un livre facile de lecturepour pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce des<strong>en</strong>jeux politiques, écologiques,économiques autour du développem<strong>en</strong>tdes éoli<strong>en</strong>nes. L’auteur sep<strong>en</strong>che particulièrem<strong>en</strong>t sur lasituation française avec son lobbynucléaire, ses opposants “V<strong>en</strong>t decolère” et des élus complètem<strong>en</strong>tdépassés par le débat. Il terminel’ouvrage avec justesse <strong>en</strong> montrantcomm<strong>en</strong>t l’éoli<strong>en</strong> s’est développétrès rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Espagneà partir du mom<strong>en</strong>t où un débatgénéral s’est instauré au niveaudes régions et estime que laFrance, deuxième pays le plusv<strong>en</strong>té d’Europe, ne devrait pasfaire l’économie de ce débat et dudéveloppem<strong>en</strong>t des éoli<strong>en</strong>nes dansles années à v<strong>en</strong>ir. MB.

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