PC Gamer - Janvier_Février 2016

Counter-Strike : un papy qui réSiSte
RetouR suR la
naissance d’un genRe
Si le récent Rainbow Six : Siege est salué par beaucoup comme le nouveau Counter-Strike, au moins dans
l’esprit, il faut rappeler que ce dernier devait déjà beaucoup au tout premier opus de la série d’Ubisoft.
Drôle de retour à la case départ, qui nous a inspiré ce petit rappel des faits… Denis Brusseaux
En 1998, Ubisoft édite le jeu
Tom Clancy’s Rainbow Six
du studio Red Storm
Entertainment, dans lequel
le joueur dirige un commando de forces
spéciales chargé d’investir des lieux
tenus par des terroristes adeptes de la
prise d’otages. Un concept à la simplicité
biblique qui prend une dimension inédite
dans son mode multi, où chaque
camp est désormais jouable et où la
coopération et la furtivité prennent le
pas sur le bourrinage qui dominait alors
le genre FPS, Doom et Quake en tête.
Très vite, Ubisoft prend conscience de
la popularité de son concept auprès des
amateurs de jeu en ligne, et publie en
1999 l’extension Eagle Watch, proposant
cinq nouvelles missions mais surtout
de nouveaux modes de jeu en ligne.
Cette même année, un autre jeu (sorti à
la fin 1998) est en train de faire un tabac
pour sa dimension narrative inédite dans
un FPS et la qualité de son gameplay :
Half-Life, développé par Valve
Corporation et édité par Sierra-on-Line.
Culte en raison de son intro d’anthologie,
de son bestiaire hallucinant, de son
absence de répétitivité et de ses phases
interactives variées, Half-Life n’a pas
non plus manqué le test crucial du multi,
ici réduit au simple deathmatch mais
ouvert à trente-deux joueurs et bourré
d’idées originales (le bombardement
aérien, notamment). Pour beaucoup,
Half-Life était l’aboutissement, déjà,
du genre naissant FPS, alors qu’aux
yeux des « moddeurs », il n’était qu’un
point de départ.
De Quake à counter-strike
En cette fin des années 90, il n’est
pas rare que les jeux vidéo de tir soient
fournis avec un éditeur de maps
permettant aux utilisateurs les plus
créatifs de remodeler à loisir les textures,
les armes, l’I.A., le son, le gameplay,
l’agencement des niveaux ou les
conditions de victoire, bref n’importe
quelle donnée constitutive du jeu
à l’exception du moteur lui-même.
Plus qu’un passe-temps « gadget »,
le modding donne parfois naissance
à de véritables jeux à part entière,
s’affranchissant presque totalement
des titres sur lesquels ils se fondent,
au point de ne plus entretenir aucune
ressemblance avec ces derniers.
Une communauté de moddeurs s’est
Avec Rainbow Six, le thème anti-terroriste
permet d’introduire une dimension stratégique
dans le genre FPS.
ainsi formée autour de Quake II, édité
en 1997 par Activision, et qui simplifiait,
grâce à internet, l’échange des modèles
et textures entre créateurs. C’est
ainsi que l’on vit fleurir des extensions
non-officielles comme Zaero,
Juggernaut : The New Story, et surtout
Action Quake 2, signée The A-Team. Si
ce mod en particulier nous intéresse,
c’est qu’outre son semi-réalisme (on
pouvait tirer dans les membres d’un
La verSion bêta De CounteR-StRike Devient trèS vite
Le jeU en Ligne Le pLUS USité, Devant DeS poiDS
LoUrDS commerciaUx comme unReal touRnament.
Pas de bouleversement visuel dans Rainbow Six,
mais un réalisme qui va changer la donne.
PC Gamer • 87