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Education enseignement nouveau depart ?

Dossier-enseignement

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tribune dans le quotidien “Le Devoir”(3) où il attaque avec virulence les réformes sur<br />

l’éducation entreprises dans son pays sous l’inspiration de chercheurs en pédagogie<br />

qui forment, d’après lui “un milieu relativement fermé, composé de gens qui restent<br />

entre eux et qui disposent néanmoins, avec le ministère, d’un énorme pouvoir sur<br />

l’adoption des politiques publiques”. Il enfonce ensuite le clou en dénonçant le fait<br />

qu’il existe “au Québec, en éducation, une sorte de cercle fermé s’apparentant à une<br />

nomenklatura qui rend extrêmement difficile non seulement l’expression de positions<br />

critiques ou dissidentes, mais aussi une sorte d’impartialité informée devant ce qui<br />

est avancé.” De manière plus générale, Normand Baillargeon dénonce le manque total<br />

de travail scientifique derrière les théories pédagogiques en vogue, et ironise même<br />

; “le succès de la réforme, s’il avait eu lieu, aurait constitué un véritable événement<br />

qui aurait amené nombre de chercheurs au fait de la littérature scientifique et philosophique<br />

pertinente à se pencher sur ce singulier cas du Québec, qui aurait à leurs yeux<br />

été une sorte d’énigme à résoudre. Ce ne fut pas le cas.” Ce problème est également<br />

présent en France, et s’est particulièrement manifesté par la réforme des rythmes<br />

scolaires où une caste de “scientifiques”, chronobiologistes en tête, ont imposé aux<br />

professeurs des écoles et aux élèves une réforme fortement contestée par l’ensemble<br />

des acteurs : parents, enseignants, et même élèves. Au delà des conflits politiques,<br />

c’est avant tout un conflit de fond sur une question simple : comment enseigner et<br />

penser l’école ?<br />

Vouloir une éducation sociale c’est donc s’affranchir des faux débats et s’inspirer<br />

d’une étude rigoureuse et honnête du terrain. Il ne s’agit pas d’opposer, comme on<br />

a pu le voir ces derniers mois, “républicains” et “modernistes”, mais plutôt de penser<br />

l’éducation comme vecteur de cohésion et justice sociale, quelque soient les moyens<br />

entrepris, avec pour principal objectif de permettre aux élèves et aux étudiants de<br />

s’épanouir dans la société actuelle. Cela suppose (A) un <strong>enseignement</strong> rigoureux permettant<br />

de stimuler les capacités intellectuelles et donc de vivre dans un monde où<br />

l’innovation occupe une grande part dans l’économie, mais aussi (B) une initiation à la<br />

vie en société, avec une transmission de codes, d’usages et de pratiques sociales qui<br />

fondent notre communauté. C’est donc une vision fort différente de celle des “républicaïstes”<br />

qui fonde notre projet d’une éducation sociale. Cette volonté d’une éducation<br />

sociale s’inscrit par ailleurs dans un corpus de valeurs qui nous est propre qui allie<br />

justice sociale et redistribution.<br />

« Vouloir une éducation sociale c’est<br />

donc s’affranchir des faux débats et<br />

s’inspirer d’une étude rigoureuse et<br />

honnête du terrain. »<br />

L’éducation au centre de notre système de redistribution<br />

S’agissant de la redistribution, le système français consiste aujourd’hui à redistribuer<br />

chaque année la moitié de la richesse nationale créée pour la reverser sous la forme<br />

monétaire ou de services publics (santé, éducation logement etc.). Si la France fait<br />

partie des pays riches où les inégalités sont les plus faibles avec un coefficient de<br />

Gini de 0,29 (4), la situation devient pour autant de plus en plus alarmante. En effet,<br />

le creusement des inégalités se fait désormais par le bas, s’expliquant par une

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