22.12.2016 Views

Faim de vie. Le témoignage poignant d'une fin de vie

287356220X

287356220X

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ELLE S’APPELAIT LAURENCE<br />

Laurence avait mal aux jambes. Elle a expliqué<br />

au Docteur que c’était comme si une partie <strong>de</strong> ses<br />

muscles était anesthésiée. Probablement que la<br />

tumeur comprimait <strong>de</strong>s terminaisons nerveuses.<br />

Laurence comprenait le langage <strong>de</strong> son corps.<br />

Elle savait bien mieux que nous où elle en était,<br />

mais paradoxalement, elle agissait comme si<br />

rien n’était arrivé. Elle semblait nier totalement<br />

la réalité. On aurait cru qu’elle avait oublié nos<br />

échanges <strong>de</strong>s jours précé<strong>de</strong>nts.<br />

Elle voulait qu’on reprenne un ren<strong>de</strong>z-vous<br />

chez la gynécologue.<br />

Au début du traitement, il avait été décidé<br />

qu’elle reverrait Laurence dans le courant du mois<br />

<strong>de</strong> juin a<strong>fin</strong> <strong>de</strong> préparer éventuellement une<br />

<strong>de</strong>uxième intervention pour la libérer <strong>de</strong> sa stomie.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> avait compris l’enjeu <strong>de</strong> ce ren<strong>de</strong>zvous<br />

: si le traitement avait <strong>de</strong>s résultats positifs, il<br />

y aurait opération; dans le cas contraire, on laisserait<br />

Laurence terminer sa <strong>vie</strong> avec sa stomie.<br />

Malgré les signes alarmants que lui lançait<br />

son corps, Laurence voulait encore espérer, se<br />

raccrocher à cette ultime possibilité : si le<br />

Docteur G. peut m’opérer, tout reste possible!<br />

A partir <strong>de</strong> ce moment, elle a choisi <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

le silence. C’était si dur pour nous tous <strong>de</strong> voir sa<br />

souffrance silencieuse dans son regard! C’était<br />

bien plus fort que tous les cris du mon<strong>de</strong>!<br />

C’étaient les cris d’une âme tourmentée qui se<br />

dévoile dans un regard à la dérive.<br />

Comme nous étions impuissants! Nous étions<br />

là, spectateurs d’une souffrance physique et morale<br />

incommensurable. Que pouvions-nous dire<br />

39

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!