22.12.2016 Views

Faim de vie. Le témoignage poignant d'une fin de vie

287356220X

287356220X

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ELLE S’APPELAIT LAURENCE<br />

Laurence a essayé <strong>de</strong> leur dire qu’elle ne rentrerait<br />

plus à la maison.<br />

Antoine a pleuré, Mathias a eu l’air <strong>de</strong> passer<br />

cela sous silence.<br />

Ont-ils pu prendre la mesure <strong>de</strong> ce qui allait<br />

arriver ? Pour le moment, leur maman était encore<br />

là. Ils pouvaient la voir, la toucher, être regardés…<br />

<strong>Le</strong> temps <strong>de</strong> l’absence ne se mesure<br />

que lorsqu’on y est. <strong>Le</strong>s enfants peuvent mieux<br />

que personne vivre le présent et c’est ce qu’ils<br />

faisaient. Très vite, ils sont partis jouer au football.<br />

Taper sur un ballon <strong>de</strong> toutes leurs forces,<br />

leur permettait <strong>de</strong> sortir toutes les angoisses qui<br />

habitaient leur petit cœur inquiet. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong>s<br />

larmes <strong>vie</strong>ndrait après.<br />

Laurence savait que c’était leur <strong>de</strong>rnière rencontre.<br />

<strong>Le</strong> soir elle a pleuré :<br />

Laurence : «Je ne verrai plus mes enfants, je vais<br />

mourir.»<br />

Quand l’infirmière <strong>de</strong> l’après-midi est venue<br />

lui dire «à vendredi», elle s’est tournée vers moi et<br />

elle a dit : « Elle me dit «à vendredi», quel jour<br />

sommes-nous ?<br />

A<strong>de</strong>la : «Mardi, Laurence.»<br />

Laurence : «Et elle me dit à vendredi…»<br />

Elle a dit cela en nous faisant comprendre<br />

qu’elle ne serait peut-être plus là. Dans son corps<br />

amoindri, perdant à chaque instant <strong>de</strong> ses forces,<br />

Laurence sentait le moment approcher. Elle avait<br />

commencé la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> son parcours et<br />

même si elle n’était pas prête, elle s’abandonnait<br />

aux détours <strong>de</strong> ce chemin <strong>de</strong> <strong>vie</strong> et <strong>de</strong> mort.<br />

Vie et mort se côtoyaient sans cesse dans<br />

43

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!