Faim de vie. Le témoignage poignant d'une fin de vie
287356220X
287356220X
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
TROIS SŒURS, UN SEUL CŒUR<br />
Nos parents étaient toujours présents dans<br />
notre pensée. Nous comprenions qu’ils travaillaient<br />
très dur pour nous faire sortir <strong>de</strong> la précarité.<br />
Maman préparait nos repas avant <strong>de</strong><br />
partir, nous <strong>de</strong>vions juste les réchauffer à midi.<br />
Nous savions bien ce qui était interdit et nous<br />
respections très fort nos parents.<br />
Mais nous étions trois enfants dans une<br />
maison solitaire et seule la fenêtre <strong>de</strong> nos rêves<br />
nous permettait l’évasion et la liberté auxquelles<br />
nous aspirions.<br />
Nous avons été heureuses car nous n’avons<br />
jamais douté <strong>de</strong> l’amour <strong>de</strong> nos parents et nous<br />
sentions malgré leur absence physique une sorte<br />
<strong>de</strong> présence active par leur volonté <strong>de</strong> nous apporter<br />
le mieux qu’ils pouvaient pour notre présent<br />
et pour notre avenir. Et surtout, nous avons<br />
ouvert les portes <strong>de</strong> notre imaginaire!<br />
Pas toujours d’une manière positive, la peur<br />
était instinctivement inscrite en nous.<br />
Lors <strong>de</strong>s veillées en Espagne, les adultes<br />
avaient coutume <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s dans<br />
lesquelles d’étranges faits surnaturels avaient<br />
frappé notre imagination.<br />
Je me sou<strong>vie</strong>ns <strong>de</strong> mon grand-père maternel<br />
décrivant à maman tous les périls <strong>de</strong>s peuples<br />
«étrangers» vers lesquels nous partions et les<br />
mille recommandations <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce pour qu’il<br />
ne nous arrive rien <strong>de</strong> mal.<br />
La peur et l’ignorance font bon ménage. Cette<br />
peur habitait en nous et surgissait sans vergogne<br />
au moindre signe inattendu.<br />
Nous habitions alors à la rue Fernand Piron,<br />
61