22.12.2016 Views

Faim de vie. Le témoignage poignant d'une fin de vie

287356220X

287356220X

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ELLE S’APPELAIT LAURENCE<br />

D’heure en heure, nous avons vu ses forces<br />

décroître et le mal gagner du terrain. Il était <strong>de</strong>venu<br />

impossible <strong>de</strong> lui injecter quoi que ce soit<br />

car toutes ses veines éclataient. <strong>Le</strong> Docteur R. a<br />

<strong>de</strong>mandé à son mari, anesthésiste, <strong>de</strong> leur venir<br />

en ai<strong>de</strong>.<br />

La souffrance <strong>de</strong> Laurence <strong>de</strong>venait intolérable!<br />

Il est venu, a trouvé une bonne veine et on a<br />

pu administrer à Laurence les doses nécessaires<br />

pour calmer sa douleur.<br />

Doucement, elle est entrée dans le coma.<br />

Cela pouvait sembler apaisant <strong>de</strong> la regar<strong>de</strong>r<br />

ainsi, tranquille sur son lit. Une immense douleur<br />

a jailli en moi, je pensais : «Ton corps est <strong>de</strong>venu<br />

ton cercueil. Tu ne voulais pas être enfermée dans<br />

une boîte, mais te voilà prisonnière <strong>de</strong> ton propre<br />

corps, incapable <strong>de</strong> communiquer, <strong>de</strong> manifester<br />

tes peurs, tes angoisses, ta révolte!»<br />

J’étais certaine d’une chose : Laurence était<br />

toujours vivante, présente à nous et au mon<strong>de</strong><br />

qu’elle n’avait pas encore quitté.<br />

Puisqu’elle transpirait, respirait, urinait, pourquoi<br />

<strong>de</strong>vions-nous penser qu’elle ne sentait plus<br />

rien ? Qui pourra nous dire les images qui habitaient<br />

son âme ? Ce qu’elle entendait, ce qu’elle<br />

pensait, ses sentiments emprisonnés ?<br />

Pendant les premières heures <strong>de</strong> son «endormissement»,<br />

elle nous a paru paisible. Sa respiration<br />

était régulière, ponctuée d’un petit bruit<br />

mécanique à intervalles réguliers.<br />

Nous étions tous près d’elle; nous savions que<br />

les heures étaient comptées.<br />

47

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!