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Sans Frontières, janvier 2017<br />
L'histoire de Lorient commence véritablement par la<br />
création des chantiers navals du Faouëdic : deux<br />
frégates et un navire de 1000 tonneaux, le Soleil<br />
d'Orient, sortent bientôt des nouveaux chantiers,<br />
lesquels attirent des paysans et des ouvriers des<br />
quatre coins du royaume. Le Soleil d'Orient, plus<br />
connu sous le nom de L’Orient, An Oriant en breton,<br />
deviendra l'éponyme de la ville naissante. Epices,<br />
thé, étoffes, soieries, laques et porcelaines des<br />
« Indes » transitent par Lorient et font la fortune de la<br />
Compagnie des Indes et des armateurs, qui<br />
s'adonnent par ailleurs au trafic du bois d'ébène et<br />
plus tard des contrebandiers. L'organisation d'un<br />
corps de « cipayes de l'Inde » (du nom persan sipahi,<br />
qui veut dire « homme de guerre » et traduit en<br />
français « Spahis ») remonte au milieu du<br />
XVIII e siècle. Cette réussite avait montré qu'il était<br />
possible de créer des corps similaires avec les autres<br />
indigènes des colonies. Un premier essai fut tenté en<br />
Guyane, mais il ne donna pas de résultats<br />
encourageants. Une deuxième tentative eu lieu au<br />
Sénégal, où l'on forma, sous le Second Empire, une<br />
compagnie de soldats noirs (1853).<br />
Cette compagnie devint un corps d'infanterie indigène<br />
sous la dénomination de « tirailleurs sénégalais », à<br />
quatre compagnies avec un encadrement blanc.<br />
L’uniforme était composé d’une chéchia, une pèlerine<br />
à capuchon, modèle des zouaves, un gilet et un<br />
boléro en drap bleu bordé de jaune, des pantalons<br />
dits « turcs » en cotonnade ou drap bleu.<br />
Progressivement, l'effectif fut augmenté jusqu'à<br />
former un régiment (1884). Il y eut également des<br />
tirailleurs gabonais (1887), haoussas (1891)<br />
annamites, ces derniers formant un régiment,<br />
tonkinois (1884), des Volontaires de La Réunion<br />
(1883-1885), des tirailleurs sakalaves qui furent<br />
employés pendant la campagne de Madagascar de<br />
1885, voire même des tirailleurs comoriens, de Diégo<br />
-Suarez. Il est à noter que les Tirailleurs tonkinois<br />
(277) firent partie de la dernière unité française en<br />
guerre du premier conflit mondial : le Bataillon<br />
Colonial de Sibérie qui cessa officiellement les<br />
combats le 14 février 1920 ! Ce bataillon sera dissous<br />
le 4 mars de la même année à Tientsin (Chine).<br />
En 1947 l'indépendance de l'Inde est proclamée. A<br />
partir de là, la question des Etablissements est<br />
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