29.04.2017 Views

FIA18-BD

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les stagiaires sont originaires de villages<br />

qui n'ont pas accès au réseau électrique. À leur<br />

retour au pays, elles ont pour mission d'apporter<br />

la lumière à plusieurs centaines de maisons.<br />

#18 I MARS-AVRIL 2017 I Reportage I 21<br />

La classe bruisse de dizaines de langues et la plupart<br />

des femmes ne parlent pas anglais.<br />

Ce Barefoot College — ou “université des va-nu-pieds” —<br />

cherche des volontaires. Ledua Fane ferait une candidate<br />

idéale.<br />

En plein Pacifique, son village n’a jamais été raccordé à<br />

l’électricité. Quatre-vingts familles s’éclairent à la flamme de<br />

lampes à huile ou à pétrole. “C’était une occasion inespérée<br />

d’apprendre un métier et surtout d’aider ma communauté”,<br />

raconte-t-elle. Son mari, ses enfants et ses quarante-deux<br />

petits-enfants l’encouragent. “Heureusement qu’ils sont<br />

grands, je suis à nouveau libre !” La grand-mère fidjienne fourre<br />

une poignée de vêtements dans une valise et s’embarque alors<br />

dans une épopée : une journée de bus, cinq heures de bateau et<br />

près de vingt-quatre heures de vol. Après trois jours de voyage,<br />

elle débarque à Tilonia, un village du nord de l’Inde.<br />

LES FEMMES,<br />

PILIERS DE LEUR COMMUNAUTÉ<br />

Le Barefoot College a été fondé en 1972 par un jeune diplômé,<br />

issu d’une riche et influente famille indienne, Sanjit Roy, arrivé<br />

par hasard à Tilonia. Depuis 2007 cette “université des va-nupieds”<br />

n’accueille que des femmes de trente-cinq ans et plus<br />

pour devenir techniciennes solaires.<br />

Pour lui, les femmes sont les piliers de leur communauté : une<br />

fois qu’elles ont reçu leur formation, elles restent dans leur<br />

village, alors que les hommes le quittent. “Dans les sociétés<br />

traditionnelles, les emplois sont détenus par les hommes alors<br />

qu’ils sont tentés de partir vendre leurs compétences en ville.<br />

On a voulu que, pour une fois, les opportunités reviennent aux<br />

femmes”, explique Sanjit Roy.<br />

La formation est gratuite. Le gouvernement indien prend en<br />

charge le voyage et le séjour des femmes, soit 100 000 euros<br />

pour chacune des deux sessions annuelles. L’ONU, l’Unesco et<br />

des entreprises privées financent le matériel que les stagiaires<br />

emportent chez elles.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!